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De l’Islam 

Voici l’une des meilleures définitions qu’il m’a été donné de lire des mots « Islam », « croyance », « mécréance », « croyant » et « mécréant » donnée par l’érudit Abou al-A’la Mawdoudi dans son excellent livre « Comprendre l’islam ». Je n’ai trouvé nulle part ailleurs une telle argumentation aussi juste, aussi simple et aussi claire. 

Début de citation. 

« Toutes les religions du monde tirent leur nom de leur fondateur ou du peuple où elles ont pris naissance. Par exemple, le christianisme est ainsi appelé du nom de celui qui l’a prêché, le Christ ; le bouddhisme, de son fondateur Bouddha ; le zoroastrisme, de Zoroastre ; le judaïsme, la religion des Juifs, du nom de la tribu de Juda (de la contrée de Judée) où elle prit naissance. Et ainsi de suite. Mais il en est tout autrement avec l’Islam qui jouit de la particularité unique de n’être associé à aucun homme ou peuple particulier. Le mot Islam n’implique pas de relation de ce genre car, il n’est le propre d’aucune personne, d’aucun peuple ou pays particuliers. Il n’est pas le produit d’un esprit humain, Il ne se limite pas à une communauté particulière. C’est une religion universelle qui a pour but de susciter et de cultiver en l’homme la qualité et l’attitude de l’islam. 

L’islam en fait est un attribut. Celui qui le possède est Musulman, de quelque race, communauté, pays ou clan qu’il vienne. Selon le Coran (le livre sacré des Musulmans), il s’est trouvé de tous temps et parmi tous les peuples des hommes bons et vertueux qui possédaient cet attribut ils étaient, et sont de bons Musulmans. 

Ceci nous amène tout naturellement à poser cette question que signifie le mot « Islam »? Qu’est-ce qu’un « Musulman » ? 

 

La signification du mot « Islam » 

Islam est un mot arabe qui signifie soumission, obéissance. En tant que religion, l’Islam prêche la soumission et l’obéissance totales à Allah, (le mot arabe pour désigner Dieu qui n’a rien de comparable). C’est pourquoi on l’appelle l’Islam. 

 

La nature de l’Islam 

Tout le monde peut se rendre compte que notre univers est un univers d’ordre, où toutes choses sont régies par des lois et des règles. Tout a sa place fixée dans un ensemble grandiose qui fonctionne admirablement. Le soleil, la lune, es étoiles, tous les corps célestes appartiennent à un même système et poursuivent une course invariable en vertu de lois immuables. La terre tourne sur son axe et ses révolutions autour du soleil suivent une trajectoire déterminée. De l’infime électron à l’impressionnante nébuleuse, tout ainsi dans l’univers obéit à ses lois propres en vertu desquelles la matière, l’énergie et la vie apparaissent, se modifient ou disparaissent. Il en est de même pour l’homme. La naissance, la croissance, la vie, la subsistance de l’homme dans la nature sont toutes régies par un système de lois biologiques. Ce sont elles qui gouvernent le fonctionnement de tous ses organes, des cellules les plus petites au cœur et au cerveau. Bref, notre univers est un univers soumis à une loi, et tout ce qui en fait partie suit le cours qui lui a été prescrit. 

Cet ordre cosmique qui gouverne l’univers de la particule aux galaxies, est la loi de Dieu, le Créateur et le Maître de l’univers. 

Puisque la création tout entière obéit aux lois divines, on peut dire que tout l’univers suit littéralement la religion de l’Islam - car Islam ne signifie rien d’autre que la soumission et l’obéissance à Allah, le Seigneur de l’univers. Le soleil, la lune, la terre, et tous les autres corps célestes sont donc « Musulmans », tout comme l’air, l’eau, la chaleur, les minéraux, la végétation, les animaux. Tout dans l’univers est musulman car tout obéit aux lois qui lui ont été assignées par Dieu. Sa langue même qui, par ignorance nie l’existence de Dieu, ou adore de nombreuses divinités, est par nature musulmane. Sa tête, qu’il courbe devant d’autres qu’Allah, est instinctivement musulmane. Son cœur, qui par manque de réelle connaissance, aime et révère d’autres dieux, est instinctivement musulman, car ils sont tout soumis à la loi divine, leurs fonctions et leurs mouvements sont gouvernés par cette loi unique. 

Voici donc en bref la véritable position de l’homme et de l’univers. Examinons maintenant le problème sous un angle différent. 

L’homme possède une double nature, sa vie se déroule sur deux plans différents. D’une part, comme toutes les autres créatures, il est complètement dépendant des lois naturelles et ne peut s’y soustraire. Mais d’un autre côté, l’homme est pourvu de raison et d’intelligence. Il a le pouvoir de penser et de juger, de choisir ou de rejeter, d’approuver et de désapprouver. Il est libre de choisir sa religion, son genre de vie, et d’orienter son existence en fonction des idéologies de son choix. Il peut tracer son propre code de conduite, ou en accepter un formulé par autrui. Il a été doté du libre arbitre et peut décider de son propre comportement. Sur ce deuxième plan, à l’inverse des autres créatures, il a reçu la liberté de pensée, d’opinion et d’action. Ces deux aspects coexistent distinctement dans la vie de l’homme.

 

Dans le premier cas, comme toutes les autres créatures, l’homme est né et restera Musulman, et suit automatiquement les injonctions de Dieu. Dans le deuxième, il a la liberté de choisir, d’être ou de ne pas être Musulman, et c’est la façon dont on exerce cette liberté qui divise l’humanité en deux groupes : les « croyants » et les « incroyants ».

Celui qui choisit de reconnaître son Créateur, l’accepte pour Maître unique, se soumet scrupuleusement à Ses Commandements, suit la Loi qu’il a révélée à l’homme pour sa vie individuelle et sociale, devient ainsi un parfait croyant ou musulman. Il a réussi à atteindre un Islam complet, en décidant volontairement d’obéir à Dieu sur le plan où il était doté de la liberté de choisir. Maintenant sa vie entière est une vie de soumission à Dieu et il n’y a pas de conflit dans sa personnalité. Il est un parfait musulman et son Islam est total car la soumission de son être entier à la volonté d’Allah est Islam, purement Islam. 

Il s’est maintenant volontairement soumis à Celui auquel il obéissait déjà inconsciemment. Sa connaissance est maintenant réelle, car il a reconnu l’Etre qui lui a donné la faculté d’apprendre et de connaître sa raison et son jugement sont harmonieusement équilibrés car il a justement décidé d’obéir à l’Etre qui lui a conféré la faculté de penser et de juger. Sa langue aussi exprime la vérité car elle loue le Seigneur qui lui a donné la faculté de parler. 

Maintenant son existence tout entière est l’incarnation de la vérité, car ses deux natures, son instinct et sa volonté, obéissent aux lois du même Dieu unique - le Seigneur de l’univers. Il est en harmonie avec l’univers tout entier, car il adore Celui que tout l’univers adore. 

Un tel homme est le Lieutenant de Dieu sur terre. Le monde lui appartient et il appartient à Dieu. 

 

La nature de la « mécréance » ou « koufr » 

Par opposition avec l’homme que nous venons de décrire, il y a l’homme qui, bien que par nature musulmane et le demeurant inconsciemment toute sa vie, n’exerce pas ses facultés de raison, d’intelligence et d’intuition pour reconnaître son Seigneur et Créateur, et n’utilise sa liberté de choix que pour choisir de nier Son existence. Un tel homme est un incroyant ou mécréant - dans le langage de l’Islam un « kafir » 

« Koufr » signifie littéralement « couvrir », « dissimuler ». L’homme qui nie Dieu est appelé « kafir », « dissimulateur » car, par son incrédulité, il, cache ce qui est inhérent à sa nature et à son âme - puisque sa nature est instinctivement orientée vers l’Islam. Son corps tout entier, chaque membre, chaque fibre de ce corps, est soumis à cet instinct. Toute particule de l’existence - animée ou inanimée - accomplit sa fonction en accord avec la loi de l’Islam et remplit le rôle qui lui a été dévolu. Mais la vue de cet homme a été obscurcie, son esprit s’est égaré et il est incapable de voir l’évidence. Il ne peut discerner sa propre nature, et ses actes et ses pensées sont en désaccord total avec elle. La réalité lui devient étrangère et il tâtonne dans les ténèbres. Voilà la nature du « koufr » ou de la mécréance. 

La mécréance ou « koufr » est une forme d’ignorance, ou plutôt c’est l’ignorance par excellence.

Y a-t-il en effet de plus grande ignorance que d’ignorer Dieu, le Créateur, le Seigneur de l’univers ? Voilà un homme qui observe le vaste panorama de la nature, son mécanisme superbe et immuable, la conception grandiose qui éclate dans tous les aspects de la création ; il observe cette gigantesque machine, mais ignore qui l’a faite, la dirige. Il examine son propre corps, cet organisme merveilleux qui fonctionne d’une manière si stupéfiante, et s’en sert pour parvenir à ses propres fins, mais il est incapable de discerner la Force qui l’a suscité, l’Ingénieur qui a conçu et produit cette machine, le Créateur qui a fait cet être unique l’homme, à partir de matériaux inanimés carbone, calcium, sodium... Il reconnaît la conception sublime de l’univers, mais ne peut distinguer Celui qui l’a conçue. Il en admire le fonctionnement harmonieux sans en voir le Créateur. Il peut voir dans l’univers tout autour de lui les plus éclatantes démonstrations de maîtrise dans la science, la philosophie, les mathématiques ou la technique, mais il reste aveugle à l’Etre qui est à l’origine de cet univers infini et jamais totalement expliqué.

Comment un homme incapable de distinguer cette réalité déterminante pourrait-il atteindre les véritables perspectives de la connaissance ? Comment un homme qui a pris un mauvais chemin pourrait-il atteindre la bonne destination ? Il ne pourra jamais expliquer la Réalité, la Vraie Route lui sera toujours fermée, et quoi qu’il entreprenne dans le domaine de la science ou de la pensée, il ne pourra jamais jouir des lumières de la vérité et de la sagesse. Il continuera de tâtonner et de trébucher dans les ténèbres de l’ignorance. 

Bien pire : le « koufr » est une tyrannie, et même la pire qui soit. Qu’est-ce que la tyrannie, sinon une utilisation injuste et cruelle d’une force ou d’un pouvoir. Si l’on force quelque chose ou quelqu’un à agir contrairement à la justice ou à sa nature et à sa volonté propre, cela s’appelle tyrannie. 

Nous venons de voir que tout dans l’univers est soumis à Dieu son Créateur. Ce qui est naturel, c’est d’obéir, de vivre en conformité avec Sa volonté et Sa loi (plus précisément d’être musulman). Dieu a donné à l’homme un pouvoir sur toute la création dont la nature même exige qu’elle soit utilisée pour le seul accomplissement de Sa volonté, et exclusivement pour cela. Celui qui désobéit à Dieu, celui qui est « kafir », se rend coupable de l’injustice la plus grave en utilisant toutes les facultés de son corps et de son esprit à l’encontre des tendances de la nature, et devient ainsi l’instrument involontaire du drame de la désobéissance. Il contraint sa tête à s’incliner devant d’autres dieux que le vrai Dieu, nourrit en son cœur l’amour, le respect et la crainte pour une autre autorité, ceci en contradiction totale avec les instincts naturels de ces organes. Il utilise le pouvoir dont il dispose contre la Volonté explicite de Dieu, et fait ainsi régner la tyrannie. Peut-il exister de tyrannie, de cruauté et d’injustice plus grandes que celle de cet homme qui exploite la création et la contraint impudemment à suivre un cours contraire à la nature et à la justice ? 

La mécréance ou « koufr » n’est pas simplement tyrannie, il est, pure rébellion, ingratitude et infidélité. Après tout, qu’est-ce que l’homme en réalité ? De quel pouvoir, de quelle autorité dispose-t-il ? A-t-il crée son cerveau, son cœur, son âme, son propre corps - ou bien plutôt n’est-ce pas Dieu qui les a créés ? Est-ce lui, ou Dieu, qui a créé l’univers ? Qui a plié toutes les forces de la nature au service de l’homme - l’homme ou Dieu ? Si toutes choses ont été créés par Dieu, et par Lui seul, à qui donc appartiennent-elles ? Qui en est le juste souverain ? Dieu, et Dieu seul. Et Si Dieu est le Créateur, le Maître, le Souverain, y a-t-il alors de plus grand rebelle que l’homme qui se sert de la Création de Dieu contre Ses décrets, qui tourne son esprit et son cœur contre Dieu, et utilise toutes ses facultés contre la Volonté du Seigneur. Le serviteur qui trahit son maître, l’officier qui se tourne contre son pays, celui qui dupe son bienfaiteur, sont tous des traîtres. Mais que dire de la traîtrise, de l’ingratitude du mécréant, du « kafir » ? Après tout, qui est la source véritable de toute autorité ? Qui a élevé l’homme à une position élevée ? Tout ce que l’homme possède et tout ce dont il se sert au bénéfice des autres lui a été donné par Dieu. C’est envers ses parents que l’homme a sur cette terre les plus grandes obligations. 

Mais qui a mis dans le cœur des parents cet amour de leurs enfants, et leur inspire de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour le bien-être de ces enfants ? D’où vient que la mère a le désir inné et la possibilité de nourrir ses enfants ? Il est évident que c’est Dieu qui est le plus grand bienfaiteur de l’homme. Il est son Créateur, Celui qui le nourrit et le fait vivre, aussi bien que son Seigneur et Maître. 

Telle est la position de Dieu vis-à-vis de l’homme, et il n’y a pas de trahison et d’ingratitude plus grande que la mécréance « koufr » qui amène l’homme à renier son véritable Seigneur. 

Il serait ridicule de penser qu’en adoptant l’attitude du mécréant « koufr », l’homme fait du tort au Dieu Tout-Puissant. Pas le moins du monde. Quel tort pourrait bien faire l’homme, ce grain de poussière insignifiant à la surface d’une planète minuscule roulant dans cet univers infini, au Maître du monde, dont le royaume est si vaste que l’aide des plus puissants télescopes ne nous permet même pas de deviner ses limites ? Dont la puissance commande la course céleste de la Terre, de la lune, du soleil, et des myriades d’étoiles. 

Qui pourvoit à tous leurs besoins, mais n’a besoin de personne pour pourvoir aux siens ? La rébellion de l’homme contre Dieu ne peut Lui faire aucun tort, au contraire cette désobéissance ne fait que précipiter l’homme sur le chemin de la ruine et de la disgrâce. 

La conséquence inéluctable de cette révolte et de ce refus de la Réalité est l’échec dans les idéaux ultimes de la vie. Un rebelle ne trouvera jamais la voie de la vraie connaissance. Car le savoir qui est incapable de découvrir son propre Créateur ne peut découvrir aucune vérité. L’esprit et la raison d’un tel homme s’égareront toujours. Comment la raison qui ne peut reconnaître son Créateur, pourrait-elle élucider les mystères de la vie ? Un tel homme ne subira que des échecs dans tous les domaines. Sa vie morale, civique, sociale, familiale, sa lutte pour assurer sa subsistance, tout en sera affecté. Il ne répandra que confusion et désordre sur la terre. Sans l’ombre d’un remords il versera le sang, violera les droits de ses semblables, sera cruel envers eux, suscitera le désordre et la destruction dans le monde. Ses pensées et ses ambitions perverses, son absence de discernement, son sens des valeurs faussé, ses activités malignes seront néfastes pour lui comme pour son entourage. Un tel homme peut ruiner la paix et l’équilibre de la vie sur terre. Et dans la vie ultérieure, il sera tenu pour coupable des crimes qu’il a commis envers lui-même. Son corps tout entier, son cerveau, ses yeux, son nez, ses mains, ses pieds se plaindront du mauvais usage qu’il en aura fait. Chaque cellule de son corps le blâmera devant Dieu qui, véritable source de justice, lui appliquera la sentence qu’il mérite. Telle est l’infamante conséquence de la mécréance ou « koufr ». 

Il conduit à l’échec total, dans cette vie comme dans la vie ultérieure. 

 

Les bienfaits de l’Islam 

Après avoir examiné les terribles conséquences de la mécréance, du « koufr », voyons maintenant ce que nous pouvons gagner en adoptant l’attitude de l’Islam. 

Dans le monde qui vous entoure, comme en vous-même, vous pouvez voir d’innombrables manifestations du pouvoir divin. Cet univers grandiose, qui fonctionne de toute éternité dans un ordre incomparable selon une loi immuable, témoigne par lui-même que Celui qui l’a conçu est un Etre Tout Puissant, doué de puissance, de connaissances infinies, de ressources illimitées, dont la sagesse est parfaite, et Auquel nul n’ose désobéir. C’est dans la nature même de l’homme, comme de toutes choses dans l’univers, que de Lui obéir. En fait, l’homme obéit inconsciemment à Sa loi, jour après jour, car en désobéissant il s’expose à la mort et à l’anéantissement. C’est la loi de la nature que nous devons observer constamment. 

Dieu a donné à l’homme la possibilité de s’instruire, de penser et de méditer, et la connaissance du bien et du mal, mais Il lui a conféré en outre une relative liberté de volonté et d’action. C’est dans l’exercice de cette liberté que l’homme est mis à l’épreuve : son savoir, sa sagesse, son discernement, sa liberté de volonté et d’action sont tous éprouvés. En cela, l’homme n’a pas été obligé d’adopter une voie particulière, car cette obligation fausserait le sens même de cette mise à l’épreuve. Si pendant un examen, vous êtes obligé de donner une réponse donnée à une question donnée, l’examen devient inutile. Votre mérite ne peut être convenablement jugé que si vous pouvez répondre librement aux questions, selon votre connaissance et votre compréhension personnelles. Si votre réponse est correcte, vous aurez réussi, et vous pourrez continuer à progresser. Si votre réponse est mauvaise, votre échec vous empêchera de progresser ; de même, en ce qui concerne la situation de l’homme dans le monde. Dieu lui a donné la liberté de volonté et d’action, de sorte qu’il puisse choisir librement le mode de vie qu’il estime être le bon ; l’Islam ou le koufr. 

On trouve donc d’un côté l’homme qui ne comprend ni sa propre nature, ni celle de l’univers. Il ignore qui est son Maître véritable, et quels sont Ses attributs, et utilisé mal sa liberté en prenant le chemin de la désobéissance et de la rébellion. Un tel homme a échoué à l’examen de sa connaissance, de son intelligence et de son sens du devoir, et ne mérite pas un sort meilleur que celui discuté plus haut. 

De l’autre côté, on peut trouver celui qui sort vainqueur de cette mise à l’épreuve. En utilisant correctement son savoir et son esprit, il reconnaît son Créateur, a foi en Lui, et sans y être aucunement contraint choisit de Lui obéir. Il sait distinguer le Bien du Mal, et bien qu’il soit entièrement libre de ne pas le faire, il choisit le Bien. Il comprend sa propre nature, se conforme à ses lois et à ses réalités, et bien qu’il ait toute latitude de suivre n’importe quelle voie, il adopte celle de l’obéissance et de la loyauté envers Dieu, son Créateur. Il a surmonté l’épreuve, car il a convenablement utilisé son esprit et toutes ses facultés ses yeux pour discerner la Réalité, ses oreilles pour écouter la Vérité, son esprit pour concevoir de saines opinions, et il met tout son cœur et tout son âme à suivre la juste voie qu’il a ainsi choisie. 

Il choisit la vérité, voit la réalité, se soumet de son plein gré à son Seigneur et Maître. C’est un homme intelligent, sincère, qui a le sens du devoir, qui a opté pour la lumière plutôt que les ténèbres, et après avoir distingué la réalité, a répondu à son appel avec enthousiasme. Sa conduite prouve ainsi que non seulement il recherche la vérité, mais qu’il sait la reconnaître et la chérir. Cet homme réussira dans ce monde comme dans ce monde à venir car il a pris le Droit Chemin et ne cessera de le suivre dans tous les domaines de la connaissance et de l’action. Celui qui connaît Dieu et Ses attributs, connaît l’alpha et l’oméga de la Réalité. Il ne pourra s’égarer car son premier pas est sur la bonne route et il est sûr de la destination du voyage de la vie. 

Dans le domaine de la philosophie, il méditera sur les secrets de l’univers et essayera de sonder ses mystères, mais à l’inverse du philosophe mécréant (kafir) il ne s’égarera pas dans le labyrinthe du doute et du scepticisme. La Vision Divine éclairera sa route et dirigera ses pas dans la bonne direction. 

Dans le domaine de la science, il tentera de connaître les lois de la nature, de découvrir les trésors cachés de la terre, et de diriger toutes les forces jusque-là ignorées de l’esprit et de la matière - tout cela pour le mieux-être de l’humanité. Il essayera d’explorer toutes les avenues du savoir et de la puissance, et de soumettre tout ce qui existe sur terre et dans les cieux au profit de l’homme. 

A chaque stade de sa recherche, sa conscience de Dieu l’empêchera de faire un usage mauvais et destructif de la science et des méthodes scientifiques. 

Il ne songera même pas à se vanter d’être le maître de ces forces, le conquérant de la nature, s’arrogeant ainsi des prérogatives divines ; ni à nourrir des ambitions subversives sur l’univers, soumettant le genre humain et établissant sa suprématie sur tous sans reculer devant les moyens les plus vils. Une telle attitude de rébellion et de défi ne saurait être celle d’un Musulman - seul un savant kafir peut être la proie de telles illusions et, en y succombant, exposer le genre humain tout entier aux dangers de la destruction totale et de l’anéantissement [La situation est la même de nos jours. Le Dr Joad dit : « La science nous a donné une puissance presque divine, mais pour nous servir d’elle, nous n’avons que la mentalité d’écoliers ou de sauvages ». Le philosophe Bertrand Russel écrit : « D’une manière générale, nous nous trouvons mêlés à une course entre l’habileté humaine en tant que moyens, et la folie humaine en tant que buts : Toute augmentation de l’habileté requise pour y parvenir est orientée vers le mal. Le genre humain n’a survécu jusqu’à maintenant que grâce à l’ignorance et à l’incompétence. Mais si le savoir et la compétence se combinent à la folie, il ne peut plus y avoir de certitude de survie. La connaissance est un pouvoir, mais c’est un pouvoir de bien autant que de mal faire. Par conséquent, à moins que l’homme n’augmente en sagesse autant qu’en connaissance, l’augmentation de la science ne fera qu’accroître nos tribulations » (Bertrand Russel, Impact of Science on Society, p. 120-21). 

Un autre brillant penseur a exprimé le même paradoxe en ces termes : « On nous apprend à voler comme les oiseaux, et à nager comme les poissons, mais nous ignorons toujours comment vivre sur la terre » [(Cité par Joad dans Counter Attack from the East, p. 28)]. 

Un savant musulman, au contraire, se comportera tout à fait différemment. Plus il verra clair dans le domaine de la science, plus sa foi en Dieu en sera renforcée. Il courbera la tête devant Lui avec gratitude. Puisque son Maître l’a béni en lui accordant un pouvoir et une science plus grands, il devra œuvrer pour son propre bien et celui de l’humanité. Au lieu d’être arrogant, il sera humble, au lieu de se griser de sa propre puissance, il réalisera de grandes choses pour le bien commun.  Il ne s’abandonnera pas à une liberté effrénée. Il sera guidé par les principes de la moralité et de la Révélation Divine. Ainsi la science entre ses mains, au lieu de devenir un instrument de destruction, deviendra un agent du bien-être des hommes et de la régénération morale. Et c’est de cette manière qu’il exprimera sa gratitude à son Maître pour les dons et les bénédictions qu’il a répandus sur l’homme. 

De même dans le domaine de l’histoire, de l’économie, de la politique, du droit, et de toutes les autres branches des arts et des sciences : un Musulman ne se laissera pas distancer par un kafir dans la recherche, mais leurs points de vue, et par conséquent leurs « modus operandi », différeront largement. Un Musulman étudiera chaque branche de la connaissance dans sa juste perspective, s’efforcera d’atteindre un juste objectif et arrivera à de justes et saines conclusions. En histoire, il tirera des leçons correctes des expériences passées, et découvrira les causes véritables de la grandeur et de la décadence des civilisations. Il essaiera de tirer profit de tout ce qui fut bon et juste dans le passé, et évitera soigneusement tout ce qui avait conduit au déclin et à l’écroulement des nations. En politique, son seul objectif sera l’instauration d’un régime de paix, de justice, de fraternité et de bien, où l’homme est un frère pour l’homme et respecte sa qualité d’homme, où ne règne aucune forme d’exploitation ou d’esclavage, où les droits de l’individu sont respectés, et où le pouvoir de l’Etat est considéré comme un dépôt sacré de Dieu, qui doit être utilisé pour le bien-être commun. En ce qui concerne le droit, le Musulman essaiera d’en faire l’instrument réel de la justice, pour la protection des droits de tous - particulièrement des faibles. Il veillera à ce que chacun reçoive la part qui lui est due, et qu’aucune injustice ou oppression ne soit infligée à quiconque. Il respectera la loi, la fera respecter et veillera à ce que la justice soit rendue équitablement. 

La vie morale d’un Musulman sera toujours empreinte de piété, de dévotion, de droiture. Il vivra dans le monde avec la conviction que Dieu seul est notre Maître à tous, que tout ce que lui-même et les autres peuvent posséder leur a été donné par Dieu, que les pouvoirs dont il dispose ne sont qu’un dépôt de Dieu, que la liberté qui lui a été conférée doit être utilisée avec discernement et qu’il est de son propre intérêt de s’en servir selon la Volonté Divine. Il gardera toujours présent à l’esprit qu’il doit un jour retourner au Seigneur et lui rendre compte de toute sa vie. Le sentiment de responsabilité restera toujours fermement implanté dans son esprit et il ne se conduira jamais en irresponsable et en insouciant. 

Songez à l’excellence morale de l’homme qui vit dans de telles dispositions. Sa vie sera une vie de pureté, de piété, d’amour, d’altruisme. Il sera une bénédiction pour l’humanité. Son esprit ne sera pas troublé par des pensées mauvaises et des ambitions perverses. Il s’abstiendra de voir, d’entendre et de faire le mal. Il maîtrisera sa langue et ne proférera jamais de mensonge. Il gagnera sa vie de manière juste et honnête et préférera la faim à une nourriture acquise par l’exploitation ou l’injustice. Il ne sera jamais complice de l’oppression ou de la violation de la vie humaine et de l’honneur, quelle qu’en soit la forme. Il ne cédera jamais au mal, quel que soit le prix qu’il ait à payer pour cela. Il sera la bonté et la noblesse même, et défendra le droit et la vérité même au prix de sa propre vie. Il aura en horreur toutes les formes d’injustice, et s’érigera en défenseur de la vérité, que les adversités ne pourront abattre. Un tel homme sera un pouvoir avec lequel il faut compter. 

Lui seul peut réussir car rien au monde ne pourra l’arrêter ou entraver sa route. 

Il sera l’homme le plus honoré et le plus respecté et personne ne pourra le surpasser dans ce domaine. Comment l’humiliation pourrait-elle atteindre un homme qui, pour quémander une faveur, ne tend pas la main, ni ne courbe la tête devant quiconque excepté Dieu Tout Puissant, le souverain du monde? 

Il sera l’homme le plus puissant et le plus efficace. Personne ne peut être plus puissant que lui - car il ne craint personne sauf Dieu, et ne recherche des bénédictions de personne que de Lui. Quel pouvoir pourrait le détourner du Droit Chemin? Quelle richesse pourrait acheter sa foi? Quelle force pourrait ronger sa conscience? Quel pouvoir pourrait influencer son attitude? 

Il sera l’homme le plus riche. Personne au monde ne peut être plus riche ou plus indépendant que lui - car il vivra une vie d’austérité, de contemplation. Il ne sera pas sensuel, ou faible, ou cupide. Il se contentera de ce qu’il gagne honnêtement, et même si des monceaux de richesses mal acquis sont places devant lui, il les repoussera avec mépris. Il aura la paix et le contentement du cœur - y a-t-il de richesse plus grande que celle-là ? 

Il sera l’homme le plus révéré, le plus aimé, le plus populaire. Personne ne peut être plus digne d’amour que lui - car il vit une vie de charité et de bonté. Il rendra justice à tous, accomplira ses fonctions honnêtement et travaillera sincèrement pour le bien de tous. Il attirera tout naturellement le cœur des gens, leur amour et leur estime. Tout le monde l’honorera et lui fera confiance. Personne n’en est plus digne que lui - car il n’est pas parjure, mais au contraire un modèle de droiture, fidèle à sa parole et honnête dans ses actions. Il sera bon et juste dans toutes ses affaires, car il sait que Dieu est omniprésent, toujours vigilant. Il n’y a pas de mots pour décrire tout le mérite d’un tel homme. Comment quelqu’un pourrait-il ne pas lui faire confiance? Telle est la vie d’un véritable musulman. 

Si vous avez compris la véritable nature d’un Musulman, vous serez convaincu qu’il ne peut vivre dans l’humiliation, l’asservissement ou la soumission. Il est destiné à devenir le maître, et aucune puissance terrestre ne peut le dominer où le subjuguer car l’Islam lui inculque les qualités qui ne sauraient être éclipsées par aucun charme ni aucune illusion. 

Et après avoir vécu une vie respectable et honorable sur cette terre, il retournera à son Créateur, qui répandra sur lui Ses bénédictions - car il a accompli son devoir honorablement, rempli sa mission avec succès et triomphé de la mise à l’épreuve. Il a réussi dans sa vie terrestre, et connaîtra dans la vie ultérieure, la paix, la joie, la félicité éternelle. 

Voilà l’Islam, la religion naturelle de l’homme, la religion qui n’est associée à aucune personne, peuple, période ou endroit. C’est la voie de la nature, la religion de l’homme. De tous temps, en tous lieux, et dans tous les peuples, tous ceux qui reconnurent Dieu et aimèrent la vérité ont cru en cette religion et s’y sont conformés. Ils furent tous des Musulmans, qu’ils aient appelé ce mode de vie islam ou pas. Quel qu’en fût le nom, il signifiait Islam, et Islam uniquement parce que soumit à Dieu.

 

Voyons maintenant ces définitions appliquées aux évènements historiques qui vont suivre et particulièrement en Afrique…

 

Les Musulmans en France
As-Samh Ibn Malik al-Khoulani
‘Ambassah Ibn Souhaym al-Kalbi
Al-Haytham Ibn ‘Adiyyi al-Kalbi
‘AbderRahmane Ibn ‘Abdillah al-Ghafiqi
‘Abdel Malik Ibn Qatan Al Fihri
‘Ouqbah Ibn Hajjaj as-Salouli
La colonie de Saint-Tropez
Les Musulmans en Italie
La conquête des Îles de la Méditerranée
Chypre
Rhodes
La Crète
La Sicile
L’expédition d’Assad Ibn Fourat
La conquête de Palerme
La conquête de Castrogiovanni
La conquête de Syracuse
La chute de Taormina
La traversée vers Calabre
Le retour à Taormina
L’attaque du comptoir des Byzantins
Le traité de paix d’al-Mou’iz li-Dinillah
La chute de la Sicile
L’émirat musulman de Luceria
Malte
Les Baléares
La Sardaigne
La Corse

 

 

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