Les historiens ont rapporté les événements de la conquête de la
Syrie de narrateurs fiables, mentionnés au début de ce livre, dont
Muhammad Ibn Ishaq, Yousouf Ibn ‘Amr et Abou ‘Abdillah
Muhammad Ibn ‘Omar al-Waqidi qui l’ont collectés de
narrateurs fiables.
Après le décès d’Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui),
‘Omar Ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui) devint
le nouveau Calife alors qu’il était âgé de 52 ans. Tous les gens
sans exception, les jeunes et les vieux, lui portèrent allégeance
sans désaccord dans la Mosquée du Messager d’Allah (saluts et
bénédictions d’Allah sur lui). Durant son règne, la désunion et
l’hypocrisie furent déracinés, le mensonge radié, la vérité établie,
le pouvoir de l’état renforcé, les complots du Démon affaiblis et la
Religion d’Allah victorieuse, bien que cela ne plût pas aux
mécréants.
Parmi ses nobles caractéristiques, ‘Omar (qu’Allah soit satisfait de
lui) s’asseyait avec les pauvres, était doux avec les gens et les
musulmans en particulier, il était charitables envers les jeunes,
respectait les personnes âgées, montraient de la compassion à
l’orphelin, rendaient justice aux opprimés jusqu’à ce que tous leurs
droits leurs soit rendus et il ignorait simplement ceux qui le
critiquait.
Pendant son règne, il patrouillait les marchés de Médine,
s’habillait de vêtements usagés et le port de son fouet le fit
craindre plus que les épées des rois.
Sa nourriture était du pain d’orge et sa sauce du sel écrasé qu’il
délaissait parfois pour l’abstinence. Il avait de la compassion et
était particulièrement préoccupé des musulmans et ne désirait rien
d’autre que la récompense d’Allah. Rien ne pourrait l’empêcher de
remplir ses devoirs vers Allah ou la Sounnah du Messager d’Allah
(saluts et bénédictions d’Allah sur lui)
‘Ayshah a dit :
Par Allah ! Aussitôt que ‘Omar devint le Calife, il se mit au
travail et déploya les grands efforts sans arrogance. Ses dents ne
mordraient dans rien d’autre que du pain d’orge et du sel et parfois
de l’huile d’olive et des dates séchées. Quelquefois il prenait du
beurre et disait : « Je déteste l’huile d’olive et le pain d’orge,
mais la faim aujourd’hui est plus légère que (demain) le feu
d’Enfer. Quiconque tombe dedans ne mourra jamais ni ne trouvera de
soulagement. Son séjour durera, sa punition sera sévère, sa boisson
sera le pus et aucune permission ne leur sera donnée pour offrir des
excuses ».
Durant son règne, il aménagea l’organisation militaire, expédia les
armées, conquit beaucoup de terres et construisit des villes. Puisse
Allah Exalté être satisfait de lui.
Al-Waqidi a dit : Quand Héraclius fut informé de la succession de
‘Omar à Abou Bakr, il réunit tous les patriciens, les princes du
royaume et les ministres. Il se leva er s’adressa alors à eux, sur
une chaire érigée pour lui dans une église : « O Romains, je vous ai
mis en garde contre cela mais vous n’écoutiez pas. Avec l’ascension
de cet homme marron, la situation se détériorera encore plus. Le
temps approche pour la venue d’un conquérant qui ressemblera à Noah.
Je jure par Dieu qu’il gouvernera certainement y compris sur cette
chaire sur laquelle je me tiens debout. Prenez garde ! Prenez garde
avant que cela ne se produise et qu’il arrive un grand mal, les
palais seront détruits, les prêtres seront massacrés et les cloches
d’église brisées. C’est un homme de guerre qui chagrinera Rome et la
Perse. Il s’abstient du monde et est sévère contre ceux qui ne
suivent pas sa religion et suivent ce qu’ils aiment. J’ai l’espoir
que vous triompherez si vous ordonnez le bien et défendez le
blâmable, si vous abandonnez l’injustice, suivez le Christ dans tout
qui est obligatoire pour vous, que vous vous absteniez de l’adultère
et de la fornication et de toutes sortes de pécher. Si vous refusez
et restez fidèles à la corruption, au péché, à la cruauté et aux
passions mondaines, Dieu donnera pouvoir à votre ennemi sur vous et
vous infligera avec ce que vous n’avez aucun pouvoir contre. Je sais
que la religion de ces gens triomphera sur chaque autre religion
aussi longtemps qu’ils ne changeront pas, donc soumettez-vous à leur
religion ou payez la Jizyah ».
Aussitôt qu’ils entendirent ces paroles, ils se jetèrent sur lui, en
ayant l’intention de le tuer mais il réussit à les apaiser et dit :
« J’ai simplement voulu voir combien si vous êtes fidèles à votre
religion et si la peur des Arabes est fermement fixée ou non dans
vos cœurs ».
Alors il appela un Arabe chrétien du nom de Tali’ah Ibn Maran, lui
promit de grande richesse et lui dit : « Va immédiatement à Yathrib
(Médine) et regarde si tu peux tuer ‘Omar Ibn al-Khattab ».
Tali’ah lui répondit positivement, fit ses préparatifs et après
avoir atteint Médine se cacha dans la périphérie pour tendre une
embuscade ‘à Omar
(qu’Allah soit satisfait de lui). ‘Omar vint pour inspecter les
ressources des orphelins et leurs jardins. Le chrétien grimpa dans
les branches d’un arbre feuillu et s’y cacha. ‘Omar alla sous ce
même arbre et s’endormi sur son dos utilisant une pierre comme un
oreiller. Le chrétien était sur le point de descendre pour le tuer,
quand subitement une créature sortit du désert, tourna autour
‘d’Omar et lécha ses pieds. Une voix invisible dit : « O ‘Omar, tu
as rendu justice, donc tu es en sécurité ». Quand ‘Omar se réveilla,
la bête le quitta et le chrétien descendit. Il se jeta lança sur
‘Omar, embrassa ses mains et dit : « Puisse mon père et mère être la
rançon d’une telle création que les bêtes gardent, que les anges
désignent et que les Djinns connaissent ».
Alors il lui raconta l’histoire entière et embrassa l’Islam par son
intermédiaire.
La nomination d’Abou
‘Oubaydah
‘Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) écrivit la lettre suivante à
Abou ‘Oubaydah (qu’Allah soit satisfait de lui) :
Je t’ai nommé sur la Syrie et sur le commandement des musulmans en
remplacement de Khalid. Et Salam.
Il expédia la lettre avec ‘AbdAllah Ibn Qourt et resta préoccupé des
affaires des musulmans, particulièrement ceux de Syrie.
‘AbdAllah Ibn Salim rapporte de ses enseignants fiables :
‘AbderRahmane Ibn ‘Awf az-Zouhri raconta à ‘Omar le rêve
suivant qu’il vit la même nuit du décès d’Abou Bakr : « J’ai vu
Damas et les musulmans l’encerclant. Leurs cris d’ « Allahou Akbar »
atteignirent mes oreilles. Avec leurs cris et leurs attaques, un
fort s’enfonça dans la terre si bien qu’il disparut complètement.
J’ai vu Khalid entrer dans la ville à la force de l’épée comme s’il
y avait quelque chose comme un feu devant lui dans lequel il tomba
et qui s’éteignit.
‘Ali (qu’Allah soit satisfait de lui) qui était présent dit :
« Heureuses nouvelles ! Si Allah veut, cela signifie qu’ils
prendront Damas aujourd’hui ».
Quelques jours plus tard ‘Ouqbah Ibn ‘Amir al-Jouhani (qu’Allah soit
satisfait de lui) le Compagnon du Messager d’Allah (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui) apporta la lettre décrivant la
victoire. ‘Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) lui demanda :
- « O Ibn ‘Amir, quand es-tu parti ? »
- « ‘Ouqbah lui répondit : « Vendredi ».
- « Quelles nouvelles as-tu apporté ?
- « Des bonnes nouvelles à annoncer à Abou Bakr ».
- « Allah l’a pris en bonne condition. Il est parti vers Son
Généreux Seigneur. ‘Omar porte maintenant le fardeau. S’il est juste
il sera sauvé, s’il abandonne la justice ou confond les affaires
alors il sera détruit ».
Je pleurais et invoquais la clémence d’Allah sur Abou Bakr
as-Siddiq, qu’Allah soit satisfait de lui. Je remis la lettre à
‘Omar qui l’a lu, mais n’annonça pas son contenu avant la prière du
vendredi (salatoul joumou’ah). Après le sermon (khoutbah) et la
prière (salat), il monta sur la chaire (minbar). Les gens se
rassemblèrent autour de lui et il lut la lettre à haute voix. Les
musulmans furent absolument ravis et crièrent « La Ilaha Illallah !
Allahou Akbar! ».
Il descendit alors et écrivit à Abou ‘Oubaydah (qu’Allah soit
satisfait de lui) le nommant commandant général des forces
musulmanes armées en Syrie à la place de Khalid (qu’Allah soit
satisfait de lui). Puis Il me donna la lettre et m’ordonna de la
ramener à qui de droit.
J’arrivais à Damas alors que Khalid était partit à la poursuite de
Thomas et d’Herbius. Je donnais la lettre à Abou ‘Oubaydah qui
n’annonça pas la mort d’Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui)
et garda secret sa nomination et le désistement de Khalid. Khalid
(qu’Allah soit satisfait de lui) revint alors de son expédition et
écrivit une lettre décrivant la conquête de Damas, leur victoire
contre l’ennemi, le butin de la Plaine de Brocart et la libération
de la fille d’Héraclius.
Il donna alors la lettre à ‘AbdAllah Ibn Qourt qui l’a donna à ‘Omar
Quand il lut le début : « De Khalid Ibn al-Walid à Abou Bakr
as-Siddiq », il dit : « O Ibn Qourt, les gens ne savent-ils pas
qu’Abou Bakr est mort et qu’Abou ‘Oubaydah a été nommé commandant
général des forces armées ? »
Ibn Qourt répondit : « Non ».
‘Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) devint furieux, réunit les
gens, monta sur le minbar et dit : « O gens, j’ai nommé Abou
‘Oubaydah, l’homme de confiance parce que je l’ai trouvé digne et
l’ai licencié Khalid ».
Un Makhzoumi dit : « As-tu démis de ses fonctions un tel homme par
qui Allah a dégainé une épée tranchante et a accordé la victoire ?
Ni Allah, ni les musulmans ne t’excuserons si tu rengaines cette
épée et que tu licencies qui est ordonné par Allah. Tu romprais
ainsi les liens de famille ».
‘Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) le regarda et constata qu’il
était assez jeune et dit : « Un jeune, furieux pour son cousin », et
il descendit du minbar. Il s’allongea et mis la lettre sous sa tête
et laissa en suspens le licenciement de Khalid jusqu’au jour
suivant.
Après avoir conduit Salatoul Fajr, il monta sur le minbar, loua
Allah, salua le Messager d’Allah (saluts et bénédictions d’Allah sur
lui) invoqua la clémence sur Abou Bakr et dit : « O gens, je suis
accablé avec la grande confiance. Je suis un berger et chaque berger
est responsable en ce qui concerne son troupeau. Je suis venu pour
diriger vos affaires et superviser vos vies pour vous rapprocher
ainsi que les habitants de la ville de votre Seigneur. C’est parce
que j’ai entendu le Messager d’Allah (saluts et bénédictions d’Allah
sur lui) dire : « Quiconque patiente sur les difficultés et les
maux de Médine me verra intercéder pour lui le Jour du Jugement ».
Vous n’avez aucune agriculture ou laiterie excepté ce qu’un chameau
rapporte d’une distance d’un mois de voyage. Allah nous a promis
beaucoup de butin et j’ai l’intention qu’il bénéficie tant à l’élite
qu’aux gens communs. Je remplirais la confiance et l’honneur des
musulmans. Je n’ai aucune objection à ce que Khalid soit gouverneur,
sauf qu’il est trop généreux dans la dépense, il donne au poète qui
le loue et donne aux Moujahidine et aux cavalier plus qu’ils n’ont
le droit. Ainsi rien ne reste pour les musulmans pauvres et faibles.
Je le remplace donc avec Abou ‘Oubaydah. Allah sait mieux que je le
nomme en raison de sa fiabilité, donc personne ne devrait dire :
« Tu as destitué un homme fort et installé un homme doux » car Allah
est avec lui et l’aide ».
Il descendit du minbar et écrivit la lettre suivante à Abou
‘Oubaydah (qu’Allah soit satisfait de lui) sur un morceau de cuir :
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
De : L’esclave d’Allah, ‘Omar Ibn al-Khattab, le Commandant des
Croyants.
À : Abou ‘Oubaydah ‘Amir Ibn al-Jarrah
As-Salamou ‘Aleyka
Je loue Allah en dehors de qui il n’y a nulle autre divinité et
salutations sur Son Prophète Muhammad.
Je t’ai nommé sur les affaires des musulmans, ne sois pas timide,
car Allah n’est pas timide quand il vient à la Vérité. Je te
conseille de craindre Allah Qui restera et tandis que tout le reste
périra. C’est Lui qui t’a sorti de l’incrédulité vers la Foi et de
l’égarement vers la guidance. Je t’ai nommé à la tête de l’armée qui
est avec Khalid. Assume donc la charge de son armée et désiste-le de
son poste.
N’envoie pas les musulmans à la destruction pour le désir du butin.
N’envoie pas de petite expédition contre une énorme force. Ne dit
pas : « J’espère pour vous la victoire », car la victoire est
seulement obtenue avec la ferme conviction et la loyauté à Allah (et
non pas l’espoir).
Prends garde d’être trompé en jetant les musulmans vers la
destruction. Baisse ton regard du monde et garde ton cœur éloigné de
lui. Prends garde d’être détruits comme ceux qui vous précédés. Tu
as vu leur destruction et leur manière de penser. Il y a entre toi
et l’Au-delà une
couverture par laquelle tes prédécesseurs sont passés. Tu es
maintenant comme quelqu’un qui attend son voyage d’une demeure dont
la vigueur a passé, la beauté s’est fanée et ses gens ont préparé
leurs transports pour aller vers une autre demeure. Sa disposition
est la crainte d’Allah et d’estimer les musulmans autant que tu le
peux.
Quant au blé et à l’orge que tu as trouvé à Damas il est pour les
musulmans. Un cinquième de l’or et de l’argent sera pris pour l’état
et le reste est pour les Moujahidine. Quant à ton différent avec
Khalid de savoir si la conquête fut capitulation ou par la force de
l’épée, tu es maintenant le gouverneur en charge. Ton traité doit
être exécuté avec les Romains. Avoir remit la fille d’Héraclius en
cadeau fut une erreur. Une grande rançon aurait pu être obtenue et
servie pour les pauvres musulmans.
Paix, clémence et
bénédictions d’Allah être sur vous et tous les musulmans.
Il plia la lettre et appliqua son sceau avec son anneau. Il fit
appeler ‘Amir Ibn Abi Waqqas, le frère de Sa’d Ibn Abi Waqqas
(qu’Allah soit satisfait de lui) et lui dit : « Part à Damas et
remet cette lettre à Khalid. Ordonne-lui de rassembler tous les
musulmans et ensuite toi, ô ‘Amir, leur lira à haute voix. Informe
le aussi de la mort d’Abou Bakr ».
Alors il appela Shaddad Ibn Aws lui serra les mains et dit : « Va
avec ‘Amir en Syrie. Après qu’il ait lut la lettre, ordonne aux gens
de te porter allégeance en mon nom ».
Les deux hommes se hâtèrent à Damas où les gens attendaient les
nouvelles d’Abou Bakr et ses ordres. Quand ils arrivèrent, les
musulmans furent heureux et voulurent entendre les nouvelles. Les
deux messagers allèrent à la tente de Khalid, où ‘Amir lui dit :
« J’ai laissé ‘Omar en bonne santé. J’ai ici sa lettre qu’il m’a
ordonné de lire devant tous les musulmans ».
Khalid réuni alors les musulmans. Quand ‘Amir annonça la mort d’Abou
Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui), les gens se mirent à pleurer
bruyamment. Khalid pleura aussi et dit : « Si Abou Bakr est mort et
a nommé ‘Omar comme son successeur, nous l’écouterons et obéirons à
ses ordres ».
‘Amir lut alors la lettre à haute voix et les musulmans se levèrent
pour porter allégeance à Shaddad pour ‘Omar Ibn al-Khattab (qu’Allah
soit satisfait de lui) le 3 Sha’ban de l’année 13 de l’Hégire.
Al-Waqidi a dit : Khalid devint encore plus sévère contre l’ennemi
et lutta plus fermement dans le Jihad après son désistement surtout
au Fort Abou alo-Qouds. J’ai questionné le rapporteur au sujet du
Fort d’Abou al-Qouds et il a dit : « Entre ‘Irqa et Tripoli il y a
une plaine appelée la Plaine de Chaîne faisant face à un complexe de
monastères. Dans une des cellules vivait un moine bien informé sur
le Christianisme qui avait lu les saintes écritures précédentes et
les histoires des nations passées. Les Romains venaient le voir pour
chercher la science auprès de lui. Il avait plus de 100 ans et un
festival se tenait chaque année à son monastère qui marquait la fin
du jeune des Romain. Pendant ce festival des Rameaux, les chrétiens
venaient chez lui de tous les endroits, des terres côtières et de
l’Egypte. Il montait sur une place élevée d’où il leur lisait et
leur donnait des avis sur la bible.
Pendant ce festival se tenait aussi un grand marché annuel. Des
marchandises, de l’or et de l’argent étaient vendus et achetés
durant trois jours ».
Les musulmans l’ignoraient jusqu’à ce qu’un chrétien, qui avait reçu
la protection pour lui et sa famille et qui payaient la Jizyah, leur
en parla. Il. Quand Abou ‘Oubaydah prit en charge les affaires des
musulmans, le chrétien eut l’intention d’aller à ce festival afin
que le marché puisse être capturé par son intermédiaire. Il alla
voir Abou ‘Oubaydah (qu’Allah soit satisfait de lui) qui méditait
depuis longtemps qu’elle serait sa prochaine destination contre les
Romains. Quelquefois il pensait : « Je vais conduire l’armée à
Baytoul Mouqaddas (Jérusalem) car elle est la plus noble de toutes
les villes et le siège de l’empire romain sur laquelle leur religion
est basée ». Puis d’autres fois, il pensait : « Je vais aller à
Antioche, viser Héraclius et me débarrasser de lui ». Il avait déjà
réuni les musulmans et était encore indécis quand le chrétien syrien
entra chez lui et dit :
- « O Commandant, tu as été très bon avec moi, tu m’as accordé la
sécurité et a épargné ma femme, ma famille et mes richesses. Je vais
t’informer maintenant d’un tel butin que, si Dieu l’accorde aux
musulmans, ils deviendront riches et ne souffriront plus jamais de
la pauvreté par la suite ».
Abou ‘Oubaydah lui dit : « Donnes moi la location de ce butin car je
sais que tu es sincère ».
- « Il y a en face de toi un fort sur la côte connue sous le nom du
Fort d’Abou al-Qouds et près de lui se trouve un monastère où vit un
moine. Les chrétiens recherchent la bénédiction à travers ses
prières et apprennent de lui. Il célèbre un festival annuel dans
lequel les gens venant de toutes les directions se rassemblent. Là,
se tient un grand marché ou ils exposent leurs riches vêtements de
brocart, leur or et leur argent durant trois ou sept jours. La
saison pour ce marché approche bientôt et c’est un butin qui
réjouira les musulmans et humiliera tes
ennemis par sa perte ».
Abou ‘Oubaydah lui demanda : « À quelle distance se trouve ce
monastère ? »
- « A dix Farsakh (54.9 kms) sur une route ardue ».
- « Quand tiendra-t-on le marché ? »
- « Dans quelques jours ».
- « Quelle sécurité ont-ils pour garder le marché ? »
- « Personne dans le royaume de César ne le sait parce que la peur
d’Héraclius est fermement ancrée dans le cœur des gens, donc ils
n’interfèrent pas les uns les autres ».
Abou ‘Oubaydah demanda « Y a-t-il des villes proche ? »
- « Oui, le centre économique de la Syrie, Tripoli, est proche. Les
caravanes viennent à Tripoli de toutes les directions. Un grand
patricien expérimenté, que César a choisi pour son expérience, reste
là et assiste au marché. Bien que je ne connaisse aucune sécurité
pour le marché, il peut y en avoir maintenant à cause de vous. Même
s’il va à ce festival et affronte les musulmans, je suis sûr, si
Dieu veut, vous serez victorieux ».
Abou ‘Oubaydah (qu’Allah soit satisfait de lui) demanda : « O gens,
qui parmi fait cadeau de sa vie à Allah, le Plus Haut et commandera
l’armée que j’envoie conquérir pour les musulmans ? »
Chacun resta silencieux donc il demanda une deuxième fois et un
jeune avec de longs cheveux et une épaisse moustache se leva. Il
était ‘AbdAllah Ibn Ja’far le fils d’Asma Bint ‘Oumays
al-Khath’amiyyah et de Ja’far (qu’Allah soit satisfait de lui) qui
fut martyrisé à Moutah quand ‘AbdAllah était encore jeune. Quand il
grandit, il demanda à sa mère, qui s’était mariée avec Abou
Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui) : « O ma mère, qu’est-il
arrivé à mon père ? » Asma lui répondit : « O mon fils, les Romains
l’ont tué ».
Il dit : « Si je vis, je le vengerai ». Après le décès d’Abou Bakr
(qu’Allah soit satisfait de lui) et la succession de ‘Omar, il alla
en Syrie avec l’expédition envoyée par ‘Omar sous le commandement de
‘AbdAllah Ibn Ounays al-Jouhani (qu’Allah soit satisfait de lui).
Ibn Ja’far ressemblait beaucoup au Messager d’Allah (saluts et
bénédictions d’Allah sur lui) tant physiquement que du caractère et
il était compté parmi les généreux.
Quand Abou ‘Oubaydah (qu’Allah soit satisfait de lui) demanda : « O
gens, qui ira au monastère ? », Ibn Ja’far se leva d’un bond et
dit : « Je serai le premier à prendre part à cette expédition, ô
fidèle de la Oummah ». Abou ‘Oubaydah fut content et lui choisit des
hommes parmi les musulmans pour l’accompagner et lui dit : « Tu
seras le commandant de cette expédition, ô cousin du Messager
d’Allah ».
Il attacha un drapeau noir pour lui et le lui remit. Son expédition
se composa de cinq cent cavaliers incluant des vétérans de la
Bataille de Badr, parmi eux : Abou Dzar al-Ghifari, ‘AbdAllah Ibn
Abi Awfa, ‘Amir Ibn Rabi’ah, ‘AbdAllah Ibn Ounays, ‘AbdAllah Ibn
Tha’labah, ‘Ouqbah Ibn ‘Abdillah as-Soulami, Wathilah Ibn al-Asqa’,
Sahl Ibn Sa’ad, ‘AbdAllah Ibn Bishr, as-Sayyib Ibn Yazid et d’autres
grands hommes, qu’Allah soit satisfait d’eux.
Tous avaient témoignés de nombreuses batailles, ne fuiraient ni ne
tenteraient jamais de fuir et étaient fiables. Quand ils se
rassemblèrent sous le drapeau d’Ibn Ja’far, Abou ‘Oubaydah dit : « O
cousin du Messager d’Allah n’attaque qu’après le premier jour du
marché ». Alors il leur fit ses adieux et ils partirent le 15
Sha’ban 14 de l’Hégire sous une brillante lune.
Wathilah Ibn al-Asqa’ a dit :
J’étais à côté de ‘AbdAllah Ibn Ja’far qui me dit : « O Ibn
al-Asqa’, comme belle et brillante est la lune est ce soir ».
- « O cousin du Messager d’Allah, c’est la grande et bénite nuit du
milieu de Sha’ban. Durant cette
nuit, les provisions et les durées de vie sont décrétées et les
péchés sont pardonnés.
Ibn Ja’far lui répondit : « Tu as dit la vérité ».
Nous voyageâmes toute la nuit jusqu’à ce que nous arrivâmes au
monastère d’un moine qui portait une cape noire à capuchon. Il
examina de près nos visages, un par un. Il nous regarda fixement
pendant longtemps ‘AbdAllah et dit : « Est-il le fils de votre
Prophète ? »
- « Non » dirent les musulmans.
- « La lumière de la prophétie brille entre ses yeux. Comment
l’a-t-il reçu ? »
- « Il est le cousin Messager d’Allah ».
- « Alors il fait partie de la feuille et la feuille fait partie de
l’arbre »
Ibn Ja’far lui demanda : « O le moine, connais-tu le Messager
d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) ? »
- « Comment puis-je ne peux pas le connaître quand son nom et sa
description sont dans la Torah, l’Évangile et les Psaumes ? Il est
beau avec un teint rougeâtre et une épée tirée.
Ibn Ja’far dit : « Pourquoi ne crois-tu pas en lui et l’accepte ? »
Le moine, leva sa main vers le ciel et dit : « Je croirai en lui
quand le Maître des cieux le voudras pour moi ».
Nous fumes choqués par ses mots et poursuivîmes notre voyage avec
notre guide. Quand nous arrivâmes dans une vallée boisée et arrosée,
il nous ordonna de camper là et dit à Ibn Ja’far : « Je vais aller
en reconnaissance ».
Ibn Ja’far lui dit : « Dépêche-toi de nous rapporter des
nouvelles ».
Il partit en hâte tandis qu’Ibn Ja’far monta la garde jusqu’au
matin.
Hier et aujourd'hui
Voici ce que font à leur peuples les gouvernants criminels pour ne
pas laisser leur place !