L’armée de Khalid rencontré celle d’Abou ‘Oubaydah près de l’église.
les hommes d’Abou ‘Oubaydah suivaient des moines qui marchaient
devant eux. Quand Abou ‘Oubaydah vit l’étonnement de Khalid à voir
leurs épées rengainé, il dit : « O Abou Souleyman, Allah a conquis
paisiblement la ville par moi. Allah suffit les Musulmans dans la
bataille. La paix a été faite ».
Khalid demanda : « Quelle paix ? Puisse Allah ne jamais rectifier
leur condition. Comment peut-il y avoir un accord de paix alors que
je les ai conquis par l’épée. Les épées des Musulmans ruissellent de
leur sang et j’ai pris leurs enfants esclaves et saisit leurs biens
?
Abou ‘Oubaydah dit : « O Commandant, je suis entré car ils se sont
rendus sans combattre ».
- « Tu l’ignorais, mais je suis entré avec l’épée alors qu’ils
n’avaient plus de défense ».
- « Craint Allah, ô commandant. Par Allah ! J’ai accepté leur
reddition et l’aie rendu effective par un accord écrit ».
- « Tu as fait la paix avec eux sans me consulter alors que je suis
le commandant en chef ? Je ne rengainerais pas mon épée avant de les
avoir tous achever ».
Abou ‘Oubaydah lui répondit : « Par Allah! Je ne pensais pas que tu
t’opposerais quand j’ai fait l’accord. J’ai mon opinion et Allah
contrôle mes affaires. J’ai épargné leurs vies et leur ai garanti la
sécurité d’Allah et de Son Messager (Saluts et Bénédictions d’Allah
sur lui). Tous les Musulmans avec moi furent satisfaits et nous ne
trahissons pas nos engagements. O Musulmans, arrêtez ce que vous
faites jusqu’à ce que je convienne d’un accord avec Khalid. »
Les soldats de l’armée de Khalid stoppèrent leur combat tandis que
les cavaliers, les porte- drapeaux et les généraux se réunirent et
parmi eux était Mou’ad Ibn Jabal, Yazid Ibn Abi Soufyan, ‘Amr Ibn
al-‘As, Shourahbil Ibn Hassanah, Rabi’ah Ibn ‘Amir,
‘AbdAllah Ibn ‘Omar Ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait d’eux)
et d’autres. Un groupe incluant Mou’ad et Yazid dirent : « Nous
pensons que le traité d’Abou ‘Oubaydah devrait être accepté et que
les combats cessent. Toutes les villes n’ont pas encore été
conquises et Héraclius est encore à Antioche. S’ils apprennent la
trahison après la reddition, alors pas une ville seule ne se rendra,
alors que la reddition est meilleure pour vous que le combat. O
Khalid, garde ce que tu
as pris par l’épée tandis qu’Abou ‘Oubaydah administrera cette ville
pour toi. Entre-temps, écrivez au Calife pour décider et nous ferons
ce qu’il nous ordonne ».
Khalid (qu’Allah soit satisfait de lui) accepta et leur accorda la
sécurité temporaire à l’exception de Thomas et d’Herbius qui avait
été appointé gouverneur d’une moitié de la ville depuis la prise de
pouvoir par Thomas.
Abou ‘Oubaydah lui dit : « Ces deux étaient les premiers à entrer
dans le pacte, donc respecte le pacte puisse Allah Exalté te faire
miséricorde ».
Khalid lui dit : « Si ce n’était pas ta promesse je les aurais tués,
mais ils devront quitter la ville. Puisse Allah les maudire ou
qu’ils aillent ».
Thomas et Herbius qui observait la discussion dirent :
« Autorisez-nous à partir et aller là où nous le voulons ».
Abou ‘Oubaydah leur dit : « Pour le moment vous êtes sous ma
protection ».
Thomas dit : « Nous resterons sous ta protection durant trois jours,
ou que nous allons. Ensuite, si quelqu’un d’entre vous nous
rencontre et nous vainc, il pourra soit nous tuer ou nous capturer à
sa guise ».
Khalid répondit : « Nous acceptons mais vous n’emporterez rien avec
vous exceptez votre nourriture ».
Abou ‘Oubaydah lui dit : « Cette condition enfreindra le traité
parce qu’il leur permet de partir avec tous leurs hommes et leurs
richesses s’ils le désirent ».
Khalid dit : « Alors je l’autoriserai, à l’exception d’armes ».
Thomas lui dit : « Nous avons besoin d’armes pour le voyage pour
nous défendre jusqu’à ce que nous atteignions nos terres. De toute
manière nous sommes entre vos mains décidez ce que vous voulez ».
Abou ‘Oubaydah : « Chaque homme ne prendra seulement qu’une seule
arme de son choix ».
Thomas répondit : « Nous sommes satisfait ainsi. Nous ne voulons pas
plus d’arme chacun. Mais je crains cet homme, Khalid, je veux donc
un accord par écrit ».
Abou ‘Oubaydah (qu’Allah soit satisfait de lui) lui dit : « Puisse
ta mère te perdre ! Il n’est pas dans les habitudes des Arabes de
trahir ou de mentir. Les mots d’Abou Souleyman sont les siens, sa
promesse est sienne et il ne dit que la vérité ».
Les deux chefs romains se retirèrent pour rassembler leurs gens et
leur ordonner d’évacuer Damas. Héraclius avait là une réserve
d’approximativement trois cent rouleaux de brocart et des robes
d’or. Thomas voulut tout récupérer alors il ordonna d’élever une
tente de soie à l’extérieur de Damas. Les Romains vinrent et prirent
les marchandises, les richesses et les biens jusqu’à ce qu’ils
eussent sortit un massif montant. Quand Khalid vit cette grande
quantité il dit : « Leurs bagages sont vraiment nombreux ! »
« Si les hommes ne devaient pas constituer une seule communauté
(mécréante), Nous aurions certes pourvu les maisons de ceux qui ne
croient pas au Tout Miséricordieux, de toits d’argent avec des
escaliers pour y monter »
[43:33].
Khalid (qu’Allah soit satisfait de lui) les regarda, voyant qu’ils
étaient comme des ânes en fuite, aucun n’épargnait son frère dû à
leur intense hâte. Il éleva ses mains vers le ciel et dit : « O
Allah, rends cela pour nous, fait-nous ses propriétaires, fait ces
richesses et ces marchandises pour les Musulmans. O Allah, acceptez
cette invocation. Tu es Celui qui entends les invocations ».
Alors il dit à ses hommes : « J’ai une idée, me suivrez-vous ? »
Les Musulmans lui répondirent : « Nous te suivrons et nous ne
opposerons pas à toi ».
Khalid leur dit : « Préparez vos chevaux et vos armes, dans trois
jours j’irais à la poursuite de ces gens avec l’espoir qu’Allah nous
accordera tous les richesses qu’ils ont emporté ».
Yazid Ibn Zharif a dit :
« Après avoir payé le tribut, ils partirent comme un lourd nuage
noir orageux. Une grande partie de la population de Damas partirent
avec leurs enfants, ne voulant pas rester avec les Musulmans. Khalid
et Abou ‘Oubaydah (qu’Allah soit satisfait d’eux) qui attendait la
réponse du Calife, ne savait pas qu’il était décédé le jour de leur
entrée à Damas ».
‘Ibn Atiyah ‘Amir raconte :
« Je me trouvais à la porte de Damas le jour où les Romains, y
compris la fille d’Héraclius, partirent avec Thomas et Herbius. J’ai
vu Dirar qui les regardait et qui regrettait de les voir partir
ainsi. Je lui dis : « O Ibn al-Azwar, je vois que tu sembles
regretter leur départ avec leurs biens, n’y a-t-il
pas chez Allah bien plus que cela ? »
Dirar dit : « Leurs bien ne m’importe pas mais je regrette de les
voir s’échapper encore en vie ».
« Et la réconciliation est meilleure »
[4:128].
- « Tu as dit la vérité, mais soit témoin que je n’ai aucune pitié
pour ceux qui attribuent une femme et un fils à Allah ».
Je dis : « O Ibn al-Azwar, le digne de confiance de l’Oummah n’a
voulu que le bien pour les Musulmans en sauvant leur sang et en
épargnant leurs femmes de la fatigue de la guerre. La sainteté d’une
vie humaine est meilleure que ce sur quoi le soleil s’est levé[1].
Allah a placé de la miséricorde dans les cœurs des Croyants et a
déclaré par son Prophète (saluts et bénédictions d’Allah sur
lui) : « Le Seigneur ne feras pas miséricorde à ceux qui ne le sont
pas ».
‘Omar Ibn ‘Issa a rapporté de ‘Abd al-Wahid Ibn ‘AbdAllah
al-Basri de Wathilah Ibn al-Asqa’ qui a dit :
« J’étais dans l’armée de Damascène de Khalid Ibn al-Walid
(qu’Allah soit satisfait de lui). C’était lui qui m’assigna une
place dans la cavalerie de Dirar qui devait patrouiller la ville des
Portes de l’Est, de Thomas,
de la Paix, d’al-Jabiyah, de la petit Porte et de la Chanteuse. Un
jour, avant la conquête de Damas, nous entendîmes des cris perçants
près d’une porte. Sortit alors un cavalier que nous rattrapâmes.
Alors nous le saisîmes par la main et dimes : « Dit un mot et nous
te tuerons ». Il resta silencieux. Un autre cavalier sortit appelant
le premier à qui nous dimes : « Parle-lui jusqu’à ce qu’il vienne
ici ». Il dit dans son charabia grec : « L’oiseau est dans le
filet ».
Le cavalier se rendit compte qu’il a été capturé et revint donc à la
porte qu’il ferma à clé après lui. Nous voulûmes tuer le prisonnier
mais quelques-uns dirent : « Ne le tuez pas jusqu’à ce que nous
l’emmenions à Khalid ».
Donc nous l’emmenâmes à Khalid (qu’Allah soit satisfait de lui) qui
lui demanda : « Qui es-tu ? »
- « Je suis Jonah des terres romaines. J’étais marié avec une fille
de ma nation avant votre invasion. Je l’aime beaucoup et quand le
siège devint difficile, j’ai demandé à sa famille de me l’envoyer,
mais ils ont refusé, en disant : « Nous sommes trop occupés pour te
l’envoyer ». Je voulais la rencontrer, et nous avons donc conclut de
se rencontrer dans un endroit où nous avions l’habitude de se voir.
Nous nous sommes rencontré et elle m’a demandé que j’aille avec elle
à l’extérieur de la ville. Je suis sorti quand vos hommes m’ont
capturé. Elle m’a appelé et je lui ai dit : « L’oiseau est dans le
filet », pour la prévenir contre vous car je craignais pour elle. Si
cela avait été quelqu’un d’autre je ne me serais pas ennuyé.
Khalid (qu’Allah soit satisfait de lui) lui demanda : « Quelle est
votre opinion sur l’Islam ? »
Il dit : « J’atteste qu’il n’y a aucune divinité excepté Allah et
j’atteste que Muhammad est le Messager d’Allah ».
Par la suite il combattit avec nous et combattit férocement. Quand
nous sommes entrés paisiblement dans la ville il alla chercher sa
femme. On lui dit : « Elle est devenue une none ».
Il alla la voir mais elle ne le reconnut pas. Il lui demanda :
« Pourquoi es-tu devenue une none ? »
Elle dit : « J’étais amoureuse de mon mari. Quand il fut capturé par
les Arabes alors je suis devenu none par chagrin ».
Jonah (Younous) lui dit : « Je suis ton mari et je suis entré dans
la religion des Arabes ».
- « Que veux-tu de moi ? »
- « Que tu restes avec moi sous la loi musulmane ».
Elle dit : « Je jure par le Christ que je ne ferai jamais cela.
C’est impossible ».
Puis elle est partie alors avec Thomas.
Younous alla se plaindre à Khalid qui lui dit : « Abou ‘Oubaydah a
conquit la ville par traité, donc tu n’as aucune autorité sur
elle ».
Quand il sut que Khalid (qu’Allah soit satisfait de lui) partait à
leur poursuite, il dit : « J’irai avec lui, peut-être que je
l’attraperai ».
Khalid attendit quatre jours quand Younous, le Damascène, alla le
voir et lui dit : « O commandant, n’as-tu pas décidé de partir à la
poursuite de Thomas et Herbius et prendre ce qui est avec eux ? »
Khalid lui dit : « Si ».
Younous demanda : « Alors qu’est-ce qui t’arrête ? »
- « Voici quatre jours et nuits qu’ils sont partis à toute vitesse
il sera difficile de les rattraper ».
- « Si la distance est ton excuse, alors sache que je connais ces
terres et que je suis le voyageur le plus rapide. Si Allah veut,
nous les rattraperons, mais habillons-nous comme des chrétiens
arabes de Lakhm et Joutham. Prenons des provisions et allons-y ».
Khalid (qu’Allah soit satisfait de lui) pris quatre mille cavaliers
et leur ordonna de se munir de légers vivres. Ils partirent alors
devancés par Khalid et Younous servant de guides pour localiser les
Damascènes. Khalid laissa la charge de Damas et des Musulmans à Abou
‘Oubaydah ».
Zayd Ibn Zharif a dit :
« Younous fut notre guide et il trouva leurs pistes grâce aux
paquets tombés des montures qu’ils avaient abandonnés. Toutes les
fois que nous entrâmes dans une ville romaine, ils nous prirent pour
des chrétiens arabes de Lakhm et de Joutham jusqu’à ce que le guide
nous conduisit près de la côte. Il continua à suivre les pistes et
trouva qu’ils étaient venus à Antioche mais qu’ils n’étaient pas
entrés. Confus, il alla à un proche village pour questionner les
gens. Ils répondirent que César informé que Thomas et Herbius
avaient abandonné s’était par conséquent fâché contre eux. Il ne
leur permis pas de venir à lui parce qu’il avait rassemblé des
grandes armées qui devaient être envoyées à Yarmouk et il craignait
que s’ils parlaient aux soldats leurs cœurs fléchiraient s’ils
entendaient parler de la bravoure des Arabes. Il les envoyés donc à
Constantinople.
Younous qui était partit seul pour enquêter revint alors que Khalid
(qu’Allah soit satisfait de lui) avait fini la prière avec les
Musulmans et il dit : « O commandant ! Je t’ai mené dans une
impasse ».
- « Que veux-tu dire » lui demanda Khalid ?
Younous dit : « Tu m’as envoyé sur leurs traces en espérant les
attraper, mais César leur a interdits d’entrer dans Antioche afin
qu’ils n’effraient pas son armée. Il leur a ordonné de partir
directement vers Constantinople et il y a cette grande montagne
entre toi et eux. Le territoire d’Héraclius est extrêmement
montagneux et il rassemble une armée pour vous combattre. J’ai peur
qui si tu traverses la montagne tu seras détruits, mais le choix
t’appartiens. J’ai fait ce que tu m’as ordonné ».
Dirar a dit :
Je vis la couleur du visage de Khalid (qu’Allah soit satisfait de
lui) changer et sachant bien qu’il n’était pas effrayé, je lui
demandais : « O commandant, qu’est-ce qui t’effraie ? » il me dit :
- « O Dirar, par Allah ! Je ne crains pas la mort ni d’être tué. Ce
que je crains c’est que les Musulmans ai à souffrir à cause de moi
car j’ai fais un rêve effrayant avant la conquête de Damas et
attends son interprétation. J’espère qu’Allah nous accordera du bien
et la victoire sur l’ennemi ».
- « Du bien ! Si Allah veut, Je ne vois que du bien! Qu’as-tu donc
vu ? »
- « Je nous ai vus voyager dans une terre stérile quand nous
rencontrâmes un troupeau d’ânes sauvages avec des gros corps mais
des petites pattes. Nos lances ne pouvaient pas les blesser et ils
n’étaient pas inquiétés par nos sabres qui les frappaient et les
blessaient malgré nos grands efforts et ceux de nos chevaux. J’ai
divisé alors mes hommes pour les attaquer de tous les côtés mais ils
se dérobèrent, empruntèrent les défilés montagneux et arrivèrent
dans des vallées fertiles. Nous en attrapâmes seulement quelques-uns
et tandis que nous les rôtissions, les autres sont revenus nous
attaquer. Je les regardais quand une voix sortit du défilé appelant
les Musulmans : « Montez vos chevaux et allez à leur poursuite.
Puisse Allah vous bénir ».
Nous sommes donc montés et les chassèrent jusqu’à ce que j’eus
attrapé un grand âne et l’ai tué. Les Musulmans les chassèrent et
les tuèrent jusqu’à ce que seulement quelques-uns soient laissés. Je
fus transporté de joie et désirais retourner avec les Musulmans dans
notre patrie quand j’ai chuté de mon cheval et mon turban tomba de
ma tête. Je voulus le ramasser mais me suis réveillé effrayé. L’un
d’entre vous peut-il l’interpréter ? Je pense qu’il s’agit de notre
situation actuelle.
Tout le monde le prit pour un mauvais présage et Khalid (qu’Allah
soit satisfait de lui) projeta de revenir quand ‘AbderRahmane
Ibn Abi Bakr dit : « Les ânes sont les Romains que nous chassons. La
chute de ton cheval est ton déclin d’une position élevée. Comme les
turbans sont les couronnes pour les arabes, la chute de ton turban
correspond à un diminution de statut ».
Khalid dit : « Si c’est l’interprétation alors je demande à Allah
que cela soit quelque chose concernant ce monde et non pas
l’au-delà ! »
Khalid avec le guide devant, traversa la montagne. Nous espérèrent
capturer les Romains le lendemain matin suivant et cette nuit, il
plut comme si l’eau était versée d’outres. Par la miséricorde[2]
d’Allah, la pluie empêcha les Romains de voyager ».
Rawh Ibn Tarif a dit :
« Nous voyageâmes quand la pluie tomba sur nous la nuit entière
comme si elle était versée d’outres. Au lever du soleil, Younous
dit : « O commandant ! Arrêtons-nous ici jusqu’à ce que je les
trouve. Ils sont indubitablement près de nous car j’ai entendu leur
cri ».
Khalid (qu’Allah soit satisfait de lui) demanda : « Les as-tu
vraiment entendus, O Younous ? »
- « Oui, autorise-moi d’y aller et de ramener des informations sur
eux ».
Khalid se tourna vers al-Moufrit Ibn Ja’dah et lui dit : « Va avec
Younous et méfiez-vous qu’ils ne vous découvrent pas ».
- « J’entends et j’obéis à Allah puis à toi ».
Ils partirent et grimpèrent la montagne al-Abrash que les Romains
appellent la Montagne Froide ».
Al-Moufrit a dit :
Quand nous atteignîmes le sommet, nous vîmes une grande et
luxuriante prairie. Les Romains avaient été pris par la pluie et
leurs bagages étaient trempés. Le soleil était encore couvert et ils
craignaient qu’ils ne soient endommagés. Ils avaient étendu le
brocart dans la prairie pour qu’il sèche et la plupart d’entre eux
dormaient suite aux difficultés du voyage, de la fatigue et de la
pluie. Quand je les vis, je fus heureux et retournais à Khalid
(qu’Allah soit satisfait de lui) laissant derrière moi Younous.
Quand il me vit seul il se dépêché vers moi pensant que Younous
avait été capturé et il me dit : « Qu’y a-t-il derrière toi ?
Dis-le-moi rapidement ? »
Je lui répondis : « Des bonnes nouvelles ô commandant! Ils sont
derrière la montagne, trempés par la précédente pluie. Ils se
reposent au soleil et ont dispersé leurs marchandises ».
- « Puisse Allah te bénir, lui répondit Khalid ».
Je perçu dans son visage une grande joie irrésistible et soudain
Younous arriva et dit : « Heureuses nouvelles ô commandant ! Ils
sont satisfaits, mais s’il te plaît ordonnent à tes hommes que
quiconque rencontre ma femme devra la garder, je ne veux rien du
butin excepté elle ».
Khalid lui dit : « Elle sera tienne si Allah veut ».
Khalid divisa alors ses hommes en quatre divisions de mille hommes.
Une sous le commandement de Dirar, une sous celui de Rafi’ Ibn
‘Oumayrah, une sous celui de ‘AbderRahmane Ibn Abi Bakr et un
sous lui-même.
Khalid leur dit : « Allez avec les bénédictions d’Allah, évitez d’y
aller ensemble que chaque groupe arrive séparément ».
Dirar devait attaquer en premier les Romains suivit par Rafi’ Ibn
‘Oumayrah, puis par ‘AbderRahmane et enfin Khalid (qu’Allah
soit satisfait de lui) ».
‘Oubayd Ibn Sa’id a dit :
« Par Allah! Nous étions hypnotisés par le beau paysage quand Khalid
(qu’Allah soit satisfait de lui) nous dit : « Occupez-vous des
ennemis d’Allah. Laissez de côté le butin et la prairie car Allah
veut, seront bientôt votre ». Quand les Romains virent les cavaliers
musulmans arriver, ils se dépêchèrent d’attraper leurs armes,
montèrent leurs chevaux et se dirent les uns aux autres : « Ce ne
sont que quelques chevaux que le Christ vous a apporté comme butin,
attrapez-les ».
Donc ils allèrent en avant pensant qu’ils n’avaient affaire qu’à un
petit groupe de personnes quand Dirar émergea avec ses milles
cavaliers suivit peu après de Rafi’ Ibn ‘Oumayrah puis de ‘AbderRahmane.
Chaque escadron se déploya et encercla visant un groupe particulier
de Romains sous les cris « Il n’y a aucune divinité excepté Allah et
Muhammad est le Messager d’Allah ! »
Les chevaux descendirent comme un torrent.
Herbius appela ses hommes et leur dit : « Défendez-vous avec ce que
vous avez été bénis. Ils ne quitteront jamais cette place ».
Un groupe alla avec lui tandis qu’un autre groupe de cinq cent
cavaliers sous la direction de Thomas portant une croix d’or
incrusté de pierres se dirigea vers Khalid. Khalid l’attaqua en
criant : « O ennemi d’Allah, pensais-tu
que tu pourrais nous échapper quand Allah raccourcit la
distance pour nous ».
La veuve d’Aban avait percé un des yeux de Thomas et Khalid
(qu’Allah soit satisfait de lui) poignarda son autre œil et
l’arracha. Il le jeta à bas de son cheval-pendant que ses hommes
attaquèrent les Romains. ‘AbderRahmane Ibn Abi Bakr fut le
plus époustouflant. A peine vit-il Thomas tombé qu’il sauta de son
cheval, s’assis sur sa poitrine, lui trancha la tête, l’éleva à la
pointe de sa lance et appela : « Par Allah ! Thomas le maudit est
mort », puis il alla à la recherche d’Herbius, avec les acclamations
des Musulmans ».
Rafi’ Ibn ‘Oumayrah a dit :
« J’étais dans l’aile droite avec Khalid (qu’Allah soit satisfait de
lui) quand je vis un cavalier romain descendre et lutter avec une
none romaine qui réussit à se débarrasser de lui. Je me suis
approché pour voir que c’était Younous qui luttait comme un lion
avec sa femme. Je suis allé l’aider et il me désigna un groupe de
dix femmes qui lançaient des pierres à ma monture. Une belle femme
vêtue de brocart jeta une grande pierre qui toucha le front de mon
cheval-qui avait participé à la Bataille de Yamamah qui s’écroula
mort. Je courus après elle et elle s’enfuit comme un cerf chassé
suivit par les autres femmes. Je les rattrapai en projetant de les
tuer et visait celle qui tua mon cheval. Elle cria à l’aide quand
j’élevais mon épée. Je suis donc allé vers elle pour la trouver
vêtue de brocart et couverte d’un filet de perles sur la tête. Je
l’a fit prisonnière et l’attacha. Je revins sur mes pas, montais un
cheval-romain et me dit : « Par Allah ! Je dois aller voir ce qui
est arrivé à Younous ». Je l’ai trouvé alors qu’il pleurait assit
près de sa femme couverte de son propre sang. Younous dit : « Je lui
ai dit : Deviens Musulmane » mais elle répondit : « Par le Christ,
je ne te rejoindrais jamais ». Alors elle prit un couteau et se
suicida. Je lui dis : « Allah t’a donné mieux qu’elle. Elle est
vêtue de brocart, a un filet de perles sur sa tête et est plus belle
que la lune. Prends-la pour femme ». Il me dit : « Ou est-elle ? »
Je répondis : « Ici, il s’agit de cette femme qui est avec moi ».
Quand il la vit avec sa robe et ses ornements et se rendit compte de
sa beauté, il parla en grec avec elle et lui demanda son identité.
Elle répondit en grec et pleura. Alors, il se tourna vers moi et me
dit : « Sais-tu qui elle est ? »
Je dis : « Non ».
- « Elle est la fille d’Héraclius, la femme de Thomas. Quelqu’un
comme moi n’est pas fait pour elle. Héraclius la cherchera et paiera
certainement pour la retrouver ».
Il a été rapporté que les Musulmans ne purent trouver Khalid
(qu’Allah soit satisfait de lui) ou trace de lui et ils
s’inquiétèrent grandement à son sujet. Il était en fait entrain de
combattre Herbius après que Thomas fut tué. Après avoir attaqué dans
toutes les directions, il remarqua un chrétien puissamment bâti tout
rouge et pensa qu’il devait être le maudit, donc il conduit son
cheval vers lui et dépensa de grands efforts pour le tuer. Quand le
chrétien le vit venir il s’enfuit mais Khalid le frappa avec sa
lance et il tomba face contre terre. Alors Khalid bondit sur lui
comme un lion et dit : « O Herbius, pensais-tu pouvoir m’échapper ?
La destruction est sur toi ».
Le chrétien connaissait l’arabe et répondit : « O arabe, je ne suis
pas Herbius alors épargne moi et ne me tue pas ».
Khalid
(qu’Allah soit satisfait de lui) lui dit : « La seule manière de
t’en sortir est me mener à lui. Quand tu l’auras fait, je te
libérerai ».
- « Es-tu sur que tu me laisseras partir si je te le montre ? »
- « Certain que tu seras libre ! »
- « O frère arabe, lève-toi de ma poitrine afin que je puisse te le
montrer ».
Quand Khalid se leva, il se leva à son tour en regardant à droite et
à gauche et dit : « Regarde vers la montagne. Un des chevaux qui
grimpent est monté par lui ». Khalid le remit à Ibn Jabir puis monta
son cheval et se lança à la poursuite de l’ennemi.
Quand il les rattrapa, il leur dit : « Pensiez-vous m’échapper ? »
Quand Herbius l’entendit, il hurla et se retourna avec les
patriciens armés. Khalid dit « Que la destruction soit sur vous !
Pensiez-vous qu’Allah ne nous donnerait pas le pouvoir sur vous ? Je
suis le cavalier vaillant, Khalid Ibn al-Walid ».
Alors il poignarda un cavalier avant d’en finir deux autres. Herbius
appela ses hommes et leur dit : « Il est celui qui a mis la Syrie
sens dessus dessous. Il est l’envahisseur de Bosra, de Hawran, de
Damas et d’Ajnadayn. Attrapez-le ». Ils eurent l’espoir de
l’attraper car il était seul, séparé du reste des Musulmans qui
combattaient et pillaient les Romains. Le terrain n’étant pas
propice pour combattre à cheval, les patriciens descendirent et
encerclèrent Khalid
(qu’Allah soit satisfait de lui). Il descendit aussi pour les
combattre et resta ferme armée de son sabre et protégé par son
bouclier ».
Shaddad Ibn ‘Aws qui fut présent à la Bataille de la vallée de
Brocart a dit :
« Khalid (qu’Allah soit satisfait de lui) se dit : « Le rêve s’avéra
être vrai ».
Alors qu’il combattait, Herbius en profita pour venir par derrière
et le frappa avec son épée, tranchant son turban et casque, qui
glissa de sa main et tomba. Khalid craignit que s’il se retournait
pour faire face à Herbius les autres l’attaqueraient par derrière et
que s’il leur faisait face Herbius s’échapperait. Donc il
commencé à crier « La Ilaha Illallah ! Allahou Akbar ! » Et
il salua le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur
lui) avec grande joie pour tromper les chrétien et leur faire croire
qu’il allait recevoir de l’aide. Les Musulmans l’entendirent et
vinrent de derrière les Romains criant « La Ilaha Illallah ! Allahou
Akbar ! » Une voix toute proche dit : « La Ilaha Illallah Muhammad
est le Messager d’Allah !» L’aide est venue à toi du Seigneur des
mondes. Je suis ‘AbderRahmane Ibn Abi Bakr as-Siddiq ».
Khalid (qu’Allah soit satisfait de lui) ne fit aucune attention à
eux, mais il commença à décimer l’ennemi en les attaquants de toutes
les directions. Entendant les Musulmans, Herbius voulut fuir, mais
Khalid l’attrapa et lui donna un seul coup et Allah accéléra son âme
vers l’enfer. Les Compagnons du Messager d’Allah (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui) arrivèrent et finirent les compagnons
d’Herbius et Dirar tua la plupart d’entre eux. Quand l’inquiétude de
Khalid le quitta qu’il vit ce que Dirar avait accompli, il
s’exclama : « Puisse Allah bénir et t’accorder la victoire pour
chacune de tes actions et qu’Il puisse te conserver en bonne
santé ».
Alors il alla saluer ‘AbderRahmane et tous les Musulmans et
demanda : « Comment m’avez-vous localisé ? »
‘AbderRahmane dit « O sauvé, Allah nous a accordé la victoire sur
les Romains et nous étions occupés à rassembler le butin quand
soudainement nous entendîmes une voix dans le vent
dire : « Vous êtes occupé
avec le butin alors que les Romains encerclent Khalid ! »
Cependant, nous ne savions pas où tu étais et nous t’avons cherchés.
Un chrétien captif nous a indiqué ta place et nous a dit : « Je lui
ai montré où se trouvait Herbius. Il est maintenant en sa compagnie
dans cette montagne », et nous sommes donc venus à toi ».
Khalid dit : « Il m’a montré Herbius et m’a montré aux Musulmans,
maintenant ses droits lui sont acquis ».
Il revint avec eux et quand les musulmans le virent arriver, ils
allèrent le saluer. Il les salua à son tour et demanda le chrétien
qui lui avait montré Herbius et lui dit : « Tu as accompli ton
devoir et je dois maintenant réaliser ma promesse. Comme tu m’as
conseillé, je vais te conseiller à mon tour : Si tu rejoins la
Religion de la Prière, du Jeûne et la Communauté de Muhammad,
tu feras partie des gens du Paradis ».
Il répondit : « Je n’ai aucun désir de changer ma religion » et
Khalid le laissa partir ».
Nawfal-Ibn ‘Amr a dit :
« Je l’ai vu monter son cheval et partir seul vers le territoire
romain. Le butin et les prisonniers furent tous rassemblés
conformément aux ordres de Khalid
(qu’Allah soit satisfait de lui). Quand il témoigna leur grande
quantité, il loua Allah abondamment et le remercia. Puis, il appela
son guide Younous et lui demanda : « Qu’est-il arrivé à ton épouse
? »
Younous lui raconta l’incident entier qui étonna Khalid.
Rafi’ dit alors à Khalid : « O Commandant, j’ai capturé la fille
d’Héraclius et la lui ai donnée pour remplacer sa femme ».
Khalid demanda : « Où est-elle ? »
Quand elle fut amenée devant lui et qu’il vit sa grande beauté, il
se détourna d’elle et dit : « O Allah, toute l’éloge n’appartient
qu’à Toi Seul et Tu es exempt d’imperfection. Tu crées et Tu choisis
ce que Tu veux ! »
« Ton Seigneur crée ce qu'Il veut et Il choisit »
[28:68]. Puis il demanda à Younous :
- « Souhaites-tu la prendre pour femme ? »
Younous dit : « Oui, mais Héraclius voudra certainement payer une
rançon ou la libérer par force ».
Khalid lui dit : « Prenez-la pour le moment. S’il ne la cherche pas,
alors elle est tienne et s’il le fait Allah Exalté te pourvoiras de
mieux en retour ».
Younous dit alors : « O Commandant, nous sommes dans une difficile
situation et devrions partir maintenant avant que l’ennemi arrive ».
- « Allah est pour nous et avec nous » répondit Khalid.
Ils revinrent alors avec hâte, le butin en avant. Les Musulmans
heureux de la victoire, de la sécurité et du butin obtenu par la
grâce d’Allah sur Ses serviteurs ».
Le cadeau de Khalid à Héraclius
Rawh Ibn ‘Atiyah a dit :
« Nous retournâmes sans rencontrer un seul Romain sur la route bien
que nous étions au centre du territoire de l’ennemi. Lorsque nous
atteignîmes la Petite Prairie près du Canal d’Oumm Hakim,
nous vîmes un nuage de poussière s’élever derrière nous qui nous
alarma. Un homme alla voir Khalid (qu’Allah soit satisfait de lui)
qui demanda : « Qui ira et me ramènera des informations ? » Un homme
de la tribu des Banou Ghifar, Yazid Ibn Sa’sa’ah, dit : « Moi, ô
commandant ».
Il descendit de son cheval et partit en courant parce qu’il était
plus rapide qu’un cheval. Puis, après avoir réuni des informations,
il revint et dit : « O commandant, les chrétien nous ont rattrapés.
Ils sont totalement couverts de fer et rien n’est visible de leurs
corps excepté leurs yeux ».
Quand la cavalerie romaine approcha, Khalid appela Younous le guide
et lui dit : « O Younous, va les voir et demande ce qu’ils
veulent ».
Younous dit : « J’entends et obéis ».
Lorsqu’il revint, il fit son rapport à Khalid et lui dit : « O
commandant, ne t’avais-je pas dit qu’Héraclius ne manquerait pas
d’aller à la recherche de sa fille ? Il a envoyé cette cavalerie
pour reprendre le butin des Musulmans, mais comme tu es maintenant
proche de Damas, ils t’envoient un messager pour te demander soit de
leur vendre sa fille ou de leur en faire cadeau ». Khalid (qu’Allah
soit satisfait de lui) consultait les Musulmans sur le sujet quand
un vieil homme vêtu comme un prêtre en voyage arriva.
Khalid lui dit : « Délivre ton message ».
Le prêtre dit : « Je suis le messager d’Héraclius César. Il te dit :
« Je suis au courant de ce que tu as fait à mes hommes, de la mort
de Thomas mon gendre et du viol de ma sainteté. Tu as acquis la
victoire et la sécurité, ne dépasse donc pas les limites avec ma
fille qui est avec toi. Maintenant soit tu me la vends ou revoie la
moi en cadeau car la générosité est une des caractéristiques de ta
nation et de sa nature. Rappelle-toi que celui qui ne montre pas de
compassion ne lui sera pas montré de compassion. J’espère que nous
pourrons convenir d’un accord entre nous » ».
Khalid lui répondit : « Dis à ton maître que je ne le quitterais pas
avant d’avoir conquis son trône et ses terres et il (Héraclius) le
sait parfaitement. Si tu connais un moyen de parvenir à nous, tu
n’aurais pas hésité. Quant à ta fille, prends-la comme un cadeau de
notre part ».
Khalid l’a donna alors au vieil homme sans demander de rançon. Quand
le messager informa Héraclius, il dit aux chefs romains : « C’est
tout ce que je vous ai dit dès le début mais vous ne vouliez pas
l’accepter et vouliez me tuer. Bientôt les choses deviendront encore
plus sérieuses et cela ne vient pas de vous mais du Seigneur des
Cieux ».
Les Romains pleurèrent amèrement en entendant ses paroles.
Khalid atteignit Damas où Abou ‘Oubaydah et les Musulmans avaient
perdu tout espoir le concernant. Quand Khalid arriva, les Musulmans
sortirent pour l’accueillir et se saluer les uns les autres. Khalid
(qu’Allah soit satisfait de lui) rencontra ‘Amr Ibn Ma’dikarab et
Malik Ibn al-Ashtar ainsi que
leurs hommes qui était arrivé à Damas. Puis, il alla trouver Abou
‘Oubaydah (qu’Allah soit satisfait de lui) qui fut très impressionné
par ses exploits. Il mit alors de côté un cinquième du butin et
distribua le reste parmi les Musulmans. Puis, il donna une partie de
sa part à Younous il lui dit : « Prends ceci pour te marier ou pour
acheter une esclave romaine ».
Younous dit : « Par Allah ! Je ne me marierai jamais avec une femme
de ce monde. Je me marierai seulement avec une Hour ‘Ayn
(demoiselle du Paradis).
Rafi’ Ibn ‘Oumayrah a dit :
« Il combattit avec nous jusqu’à Yarmouk. Là, je l’ai vu combattre
férocement dans la voie d’Allah, affligeant grandement les Romains
jusqu’à ce qu’une flèche transperce sa gorge et il tomba mort,
puisse Allah Exalté lui faire miséricorde. Alors je l’ai vu dans un
rêve, vêtu luxueusement d’habits brillants et chaussant des sandales
d’or qui déambulait dans un luxuriant jardin. Je lui dis : « Comment
Allah t’a-t-il traité ? » Il me répondit : « Il m’a pardonné et m’a
donné soixante-dix femmes du Paradis. Si l’une d’entre elle
apparaissait dans ce monde, la lumière seule de son visage
éclipserait le soleil et lune. Puisse Allah te récompenser en
bien ».
J’ai raconté ceci à Khalid qui me dit : « Par Allah ! Ce n’est rien
d’autre excepté le martyr. Comment est heureux celui qui
l’atteint ».
Al-Waqidi a dit : Je fus informé que lorsque Khalid (qu’Allah soit
satisfait de lui) revint de son expédition avec le butin, il voulut
écrire à Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui) pour l’informer
de la de la victoire et du butin, pensant qu’il était encore vivant.
Abou ‘Oubaydah
(qu’Allah soit satisfait de lui) ne l’avait pas encore informé de
son décès et que ‘Omar était le nouveau Calife. Il demanda un
encrier et écrivit :
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
À: AbdAllah, le Calife du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions
d’Allah sur lui)
De: Son gouverneur de Syrie, Khalid Ibn al-Walid
As-Salamou ‘Aleyka
Je loue Allah en dehors de qui il n’existe nulle divinité hormis Lui
et salutations sur Son Prophète Muhammad.
Nous avons continué à souffrir de l’ennemi durant l’attaque de Damas
jusqu’à ce qu’Allah nous ait envoyé Son aide et conquit Son ennemi.
Damas fut conquise par l’épée de la Porte de l’Est mais les Romains
ont trompé Abou ‘Oubaydah qui était à la Porte d’al-Jabiyah qui a
accepté un accord de paix qui m’a empêché de les asservir et de les
tuer. Nous nous sommes rencontré à l’Église de Marie, avec les
prêtres et les moines devant lui, tenant le traité. Thomas, le
gendre César, et un autre homme appelé Herbius quittèrent la ville
avec une quantité considérable de richesses et d’énormes rouleaux de
brocart. Je les suivis avec une armée, tuais les deux maudits et
saisit le butin. J’ai fait prisonnière la fille d’Héraclius et lui
ai retourné en cadeau. J’attends tes ordres.
Wa Salamou ‘Aleyka.
Saluts et bénédictions sur notre maître, Muhammad, sa famille
et ses Compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux).
Il plia la lettre, la scella et l’envoya à Médine avec ‘AbdAllah Ibn
Qourt à al-Madinah, où le nouveau Calife, ‘Omar Ibn al-Khattab
(qu’Allah soit satisfait de lui) lit le début et dit : « Les
musulmans n’ont-ils pas été informés du décès d’Abou Bakr ? »
Ibn Qourt lui répondit : « Non, ô Commandant des Croyants ».
‘Omar lui dit : « J’ai envoyé une lettre à Abou ‘Oubaydah pour
l’informer et pour le nommer à la place de Khalid au poste de
commandant général-de toutes les armées syriennes ».
Puis, il reprit sa lecture.