Lorsqu’un quart de la nuit passa, ils quittèrent le camp les épées
tirées, saluant les Musulmans qui leur firent des Dou’a. Dirar prit
les devants et récita ce poème :
« Dans l’obscurité, même les Djinns ont peur de moi
Dans ce travail, il n’y a rien de nouveau pour moi.
Ils regretteront de vouloir nous tromper dans une embuscade ou ils
attendent
Alors que nous sommes les maitres des plans et des intrigues.
Quand il vient à satisfaire Son Maître
Un homme courageux n’a pas peur ni n’hésite. »
Quand ils approchèrent de la dune, Dirar leur ordonna de s’arrêter
et dit : « Attendez ici jusqu’à ce que je rapporte des informations
sur les Romains ». Il se déshabilla et il avança silencieusement
sous le couvert de la montagne et des dunes son sabre en main. Quand
il atteignit les Romains, tous dormaient, épuisés par la bataille,
ne s’attendant pas è être attaqué. Il voulut rendre leur sommeil
permanent et se dit : « Ils risquent de se réveiller pendant le
chaos ».
Il revenu donc à ses hommes et leur dit : « Bonnes nouvelles ! Ce
que vous avez espéré est ici et ce que vous craigniez n’est pas.
Dégainez vos épées et quand vous les atteindrez tuez-les de la façon
qu’il vous plaira. Chacun choisira un romain et vous devez tous tuer
votre victime simultanément. Aussi, soyez le plus silencieux
possible ».
Ils répondirent : « Très bien », enlevèrent leur armure, dégainèrent
leurs sabres et suivirent Dirar.
Quand ils atteignirent l’ennemi, chacun se positionna près de sa
victime et la tua. Après avoir nettoyé la place et prit leurs armes,
Dirar leur dit : « Félicitations! C’est la première victoire et si
Allah veut, d’autres suivront ».
Les dix passèrent le reste de la nuit à louer et remercier Allah
jusqu’à ce que l’aube se dessine sur l’horizon. Ils s’habillèrent
alors des vêtements des Romains et couvrirent leurs visages pour
éviter d’être découvert, et attendirent les armes à la main.
Le dialogue entre Khalid et Warden
Après avoir exécuté Salatoul Fajr, Khalid (qu’Allah soit satisfait
de lui) organisa l’armée pour la bataille. Il s’habilla en rouge et
mit un turban jaune. Les Romains se rangèrent aussi en formation de
bataille et élevèrent leurs croix. Un cavalier émergea de leur
centre et cria : « O Arabes, qu’en est-il de l’accord que nous avons
consenti hier ? L’avez-vous enfreint ? »
Khalid avança et dit : « Nous ne sommes pas des traîtres ».
Le Romain dit : « Warden souhaite s’entretenir avec toi afin de
trouver un accord ».
Khalid lui répondit : « Va le voir et dit lui que j’arrive
immédiatement sans délai et sans peur ».
Le messager revint informer l’ennemi d’Allah qui endossa son armure
particulièrement décorée, son garde gorge, son casque et sa couronne
puis se mit en route. Quand Khalid le vit dans toute sa splendeur,
il dit : « Si Allah veut, alors tout ce sera butin pour les
Musulmans ».
Il dit alors à Abou ‘Oubaydah : « Dirar a probablement atteint
l’ennemi. Quand tu me verras attaquer, alors ordonne à l’armée
d’attaquer ».
Il salua les Musulmans et partit en récitant ce poème :
« O Allah, je te confie mon affaire
Si la mort est proche alors pardonne-moi.
Guide-moi afin que je fasse des bonnes actions
Si je suis incapable alors pardonne-moi.
Je trancherai le polythéisme avec mon sabre
Jusqu’à sa complète destruction avec mon affection.
O Seigneur des mondes! Je n’ai aucune personne
Excepté Toi, à appeler dans la détresse ».
Naqid Ibn ‘Alqamah ar-Rayni a dit :
« J’étais dans le centre de l’armée avec ‘Ayyad Ibn Ghanam quand
j’entendis Khalid qui récitait cette poésie. Quand l’ennemi d’Allah,
Warden, le vit ainsi vêtu, il fut surpris et pensa qu’il venait vers
lui. Pensant ainsi, il alla près de la grande dune et descendit de
son mulet quand il fut prêt de Khalid qui descendit aussi de son
cheval et ils s’assirent près de la dune. Warden tenait son épée de
peur de Khalid mais celui-ci s’assit devant lui.
Khalid lui dit : « Dit ce que tu veux, mais dit la vérité. Comprends
bien que tu es en face d’un homme qui ne s’ennuie avec les complots
et les traîtrises des autres car il est lui-même un expert dans le
domaine. Parle donc ».
Warden lui répondit : « O Khalid, l’affaire est entre nous. Dit moi
ce que tu veux maintenant et retiens-toi de verser le sang.
Souviens-toi que tu es responsable devant Dieu de toutes tes actions
et de toute cette effusion insensée de sang. Si c’est le monde que
tu désires et sa richesse, je suis généreusement préparé à te donner
la charité et ne serais pas avare du fait je vous considère comme la
plus faible des nations, souffrant de sécheresse et affamés.
Maintenant dit moi ce qui est acceptable pour toi et satisfais-toi
avec de la petitesse que nous t’accorderons ».
- « O chien, Allah nous a faits indépendant de votre charité et nous
a autorisé la capture de vos richesses. Nous partagerons vos
richesses parmi et asservirons vos femmes et vos enfants. Bien sûr
si tu attestes qu’ « il n’y a aucune divinité excepté Allah et Muhammad
est le Messager d’Allah » tu deviendras notre frère. Si tu refuses
alors tout devras payer la Jizyah (tribut) humilié. Et se cela ne te
conviens pas, alors l’épée est le meilleur facteur décisif entre
nous. Allah accordera la victoire à celui qu’Il aura choisi. Tu as
entendu mon offre et si tu la refuse, alors nous pouvons combattre,
et par Allah, nous aimons vraiment combattre. Concernant le fait que
tu nous voies plus faible que vous, par Allah, nous vous voyons
comme l’égal des chiens. Mille d’entre vous sont faibles et ne
suffisent pas contre l’un de nous. Les termes de reddition que tu as
mentionnée ne sont pas ceux que nous t’avons précédemment offerts.
Si tu me considères comme une cible molle et grasse, que tu as de
faux espoirs en me considérant loin de mes gens alors fait ce que tu
veux. Si Allah veut je serai suffisant pour toi. »
Warden qui comptait sur ses hommes en embuscade, sauta en arrière
sans tirer son épée et attrapa Khalid qui lutta contre lui et le
frappa sur le côté.
Dans la bagarre qui s’ensuivie, Warden appela ses hommes :
« Accourrez, grâce aux bénédictions de la croix, j’ai capturé le
commandant arabe ».
Il finit à peine ses mots que les Compagnons (qu’Allah soit
satisfait d’eux) qui se cachaient derrière la dune émergèrent leurs
épées tirées, comme des aigles en piqué, tout en se débarrassant des
vêtements romains qu’ils portaient. Le premier était le champion de
l’Islam, Dirar qui rugit comme un lion. Il était nu à l’exception de
son pagne et de son épée en main.
Warden les vit venir pensant que c’était ses hommes jusqu’à ce qu’il
vit Dirar bondir comme un loup vers lui en agitant son épée. Ses
bras tremblèrent soudainement et se paralysèrent d’effroi. Il dit à
Khalid : « Je t’implore au nom de ton Dieu, tue moi et ne laisse pas
ce diable que je déteste me tuer ».
« Et ils [les autres] se mirent à comploter. Allah a fait échouer
leur complot. Et c’est Allah qui sait le mieux leur machination ! »
[3:54].
Khalid lui dit : « Voici ton tueur ».
Dirar arriva rugissant comme un lion, agitant son épée et récitant
ce poème :
« Je vais très bientôt, Warden et son garçon, réunir
Les adorateurs d’idoles je vais détruire.
Pour contenter mon Maître, cette action je fais
Et à travers sa vertu, verra mon péché pardonné ».
Dirar s’approcha et lui dit : « O ennemi d’Allah! Qu’est-il arrivé à
ton plan contre le Compagnon du Messager d’Allah ? » Il pointa alors
son épée vers lui, mais Khalid lui dit : « O Dirar, attends un peu,
jusqu’à ce que je te l’ordonne ».
Par ce temps, les autres Compagnons arrivèrent et chacun agita son
épée et voulut le tuer, mais Khalid ordonna : « Restez à vos places.
Laissez-le jusqu’à ordre contraire ».
Voyant ce terrifiant spectacle, Warden fut si accablé ainsi qu’il
tomba à genoux pour et demanda pitié pour sa vie. »
Khalid dit : « La sécurité n’est accordée seulement à une personne
qui le mérite, tandis que tu as violé la trêve et conçut une
traitrise ».
Entendant cela, Dirar pensa qu’assez de répit lui avait été donné,
enleva sa couronne et lui dit « Celui qui se dépêche pour quelque
chose en a plus droit que les autres ».
Ils le hachèrent alors aux morceaux ensanglantant leurs épées et
inclurent ses robes dans le butin.
Khalid dit : « Je crains que depuis que les Romains attendent leur
chef ils peuvent survenir à tout moment et vous attaquer
soudainement. Vaut mieux le décapité immédiatement puis remettez les
vêtements Romains et marchez vers l’ennemi. Quand vous serez près
d’eux, criez « Allahou Akbar ! ». Quand les Musulmans vous
entendront, ils viendront et attaqueront.
Ils allèrent au-devant de l’ennemi avec Khalid et Dirar. Khalid
portait la tête de Warden à la pointe de son épée. Quand ils
devinrent visibles après avoir été occultés par les dunes, les
Romains pensèrent qu’ils étaient des leurs qui portaient la tête de
Khalid. Ils acclamèrent, applaudirent et levèrent leurs croix de
joie remplissant les cieux de leur bruit.
Cette scène confondit les Musulmans qui pensèrent qu’un désastre
était arrivé à Khalid. Quelques-uns firent alors des invocations,
quelques-uns furent terrifiés, quelques-uns pleurèrent et d’autres
crièrent. Quand Khalid approcha des rangs de l’ennemi, il tint la
tête de Warden élevée et cria : « O ennemis d’Allah, c’est la tête
de votre général et je suis Khalid Ibn al-Walid, un Compagnon du
Messager d’Allah ! »
Alors, il lança la tête et
cria « Allahou Akbar » à l’attaque ! Alors Dirar et les autres
suivirent et crièrent à leur tour « Allahou Akbar ! »
Quand Abou ‘Oubaydah entendit l’appel, il ordonna aux troupes : « O
défenseurs de la Religion à l’attaque ! »
Puis, il chargea, suivi par l’armée. Quand les Romains virent ce qui
était arrivé à leur chef, ils fuirent, mais les Musulmans les
encerclèrent et les tuèrent. Il n’y avait aucun rocher ou aucune
pierre qui les cacha ; partout où ils allèrent, ils goûtèrent le
fer. De la mi-journée, les épées ne trouvèrent aucun reste. Les
Romains se dispersèrent comme des chameaux furieux.
‘Amir Ibn At-Toufayl ad-Dawsi a dit :
« J’étais dans l’armée d’Abou ‘Oubaydah monté sur un cheval de
Damas. Nous poursuivîmes les chrétien jusqu’à atteindre une route
rugueuse où nous vîmes au loin un nuage de poussière qui arrivait.
Nous pensâmes que c’était des renforts envoyés par Héraclius donc
nous restâmes en alerte, mais quand ils arrivèrent, nous découvrîmes
que c’était une armée envoyée par Abou Bakr pour nous aider. Comme
les Romains fuyaient dans la même direction de l’armée musulmane qui
arrivait, ils les tuèrent et leurs richesses furent inclues dans le
butin.
Ath-Thaqafi a rapporté que Younous Ibn ‘Abd al-A’la lui a dit dans
al-Masjid al-Haram[1]
:
« ‘Amr Ibn al-‘As Ibn Wahil as-Sahmi était le commandant de l’armée
qui vint renforcer les Musulmans à Ajnadayn quand les chrétien
furent écrasés. Ils n’arrivèrent pas avant que Rome fut battue ».
Il fut rapporté : Plus de cinquante mille sur les quatre-vingt-dix
milles romains furent tués à Ajnadayn, et qu’aucun nombre inférieur
n’est possible. Dans la confusion de la bataille, certains d’entre
eux s’entretuèrent tandis que les survivants s’enfuirent à Césarée
et Damas. Les Musulmans réunirent un considérable butin sans
précédent. Les croix d’argent et l’or seuls étaient indénombrables.
Khalid rassembla tout le butin y compris la couronne de Warden et
dit : « Je ne partagerais rien avant la conquête de Damas si Allah
veut ».
La bataille d’Ajnadayn eu lieu le samedi 6 Joumadah Awwal-de l’année
13 de l’Hégire.
La lettre de Khalid à Abou Bakr
Après les événements susmentionnés, Khalid écrivit la lettre
suivante à Abou Bakr pour l’informer de la victoire :
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
De: Khalid Ibn al-Walid
À: Le Calife du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur
lui)
As-Salamou ‘Aleykoum
Je loue Allah Exalté en dehors de qui il n’y a nulle une autre
divinité et salutations sur le Messager d’Allah (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui).
Je loue et remercie Allah que les Musulmans vont bien et les
mécréants détruits. Les éclats de leur feu ont été éteints et ils
ont été complètement battus. J’ai affronté les forces romaines dans
la plaine d’Ajnadayn où se trouvait Warden, le gouverneur de Homs.
En dépit de leur grande préparation, ils arrivèrent en grande pompe
et splendeur ; élevant leurs croix et faisant des serments sur leur
religion qu’ils ne fuiraient jamais, nous les avons attaqués en
plaçant notre confiance en Allah. Allah savait ce qui était dans nos
cœurs et nous accorda patience, aide et victoire. La défaite les
submergea, nous les tuâmes dans chaque place, chaque fossé et chaque
champ. Quand nous avons compté cinquante mille de leur mort.
Cinq-cent-soixante-quinze Musulmans ont été martyrisés dont
vingt-cinq des Ansars et Himyari, trente de La Mecque et le
reste des autres tribus. J’implore Allah de les accepter tous comme
martyrs.
J’ai écrit cette lettre le jeudi 2 Joumadah Akhir. Nous nous
dirigeons maintenant vers Damas, implore Allah qu’Il nous accorde la
victoire. Transmets mon salam à tous les Musulmans.
Et Salamou ‘Aleyka.
Il donné la lettre à ‘AbderRahmane Ibn Houmayd et lui dit :
« Ramène-là à Médine », tandis que lui-même partit pour Damas.
Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui) quittait chaque jour
Médine après Salatoul Fajr pour attendre des nouvelles de Syrie. Un
jour alors qu’il quittait Médine comme à son habitude, Ibn Houmayd
arriva. Les Compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux) lui
demandèrent précipitamment : « D’où viens-tu ? »
Il répondit : « De Syrie, Allah a accordé la victoire aux
Musulmans ».
Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui) se prosterna aussitôt de
remerciement. Ibn Houmayd alla le voir lui dit : « O Calife du
Messager d’Allah, lève la
tête Allah t’a soulagé en accordant la victoire aux Musulmans ».
Il leva sa tête et lit totalement la lettre puis après l’avoir
absorbé, il l’a lu aux autres. Ces nouvelles se répandirent comme
des éclairs dans tout Médine. Les gens coururent passionnément pour
l’entendre et il relit une nouvelle la lettre devant tout le monde.
Quand les gens de La Mecque, du Hijaz et du Yémen entendirent
parler des victoires musulmanes, ils se languirent d’aller en Syrie
pour gagner les récompenses de l’Au-delà. Alors, les habitants, les
chefs et les hommes proéminents de La Mecque allèrent à Médine sous
le commandement d’Abou Soufyan Sakhr Ibn Harb et Ibn Ghaydaq
Ibn Hisham demander l’autorisation d’Abou Bakr d’aller en Syrie.
‘Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) fut contre et dit à Abou
Bakr : « Ces gens détestent profondément les Musulmans dans leurs
cœurs, ne leur donne pas l’autorisation. La Parole d’Allah est le
Plus Haute et le leur la plus basse. Ils sont encore sur leur
incrédulité et souhaitent éteindre la Lumière d’Allah mais Il
parachèvera sa Lumière même s’ils le détestent. Notre supplique et
notre déclaration est qu’en dehors d’Allah il n’y a aucune divinité
mais ces gens s’opposent à Lui. Quand Allah a honoré notre religion,
nous a aidé à rendre Ses Lois effectives, ils sont devenus des
Musulmans par peur de l’épée. Maintenant qu’ils ont entendu que
l’armée d’Allah a obtenu la victoire sur les Romains, ils sont venus
à nous pour aller à l’ennemi afin qu’ils puissent égaler les
premiers Musulmans qui sont les Mouhajirin et les Ansars. Je pense
que définitivement, tu ne devrais pas les autoriser à y aller ».
Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui) lui répondit : « Je ne
m’opposerai pas à toi ».
Quand les gens de La Mecque entendirent parler de ceci, ils se
rassemblèrent et allèrent trouver Abou Bakr dans qui était avec un
groupe de Musulmans dans al-Masjid an-Nabawi (la mosquée du Prophète
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui)). ‘Omar était sur sa gauche
et ‘Ali (qu’Allah soit satisfait d’eux) sur sa droite alors qu’ils
parlaient au sujet des conquêtes syriennes. Les Qouraysh les
saluèrent, s’assirent devant lui et se consultèrent pour voir qui
devait parler en premier. Finalement, Abou Soufyan dit à ‘Omar : « O
‘Omar, c’est vrai que dans la période préislamique il existait une
inimitié entre nous, mais depuis qu’Allah nous a guidés, nous avons
nettoyé nos cœurs en ce qui te concerne car la foi efface le
polythéisme. Tandis que toi tu gardes encore tes vieux préjugés.
Pourquoi gardes-tu encore cette vieille rancune et renoue ton
inimitié qui n’a pas été effacée ? Pouvons-nous espérer que tu
oublieras cette animosité à notre égard ? Nous savons que ton rang
est plus élevé que le nôtre et que tu nous dépasse dans la foi et le
Jihad. Nous reconnaissons ton statut et ne le nions pas ».
‘Omar se sentit honteux et resta silencieux. Il transpira d’embarras
puis dit : « Par Allah! Je n’ai pas voulu dire ce que vous avez
compris. J’ai seulement souhaité éviter la violence et le mal. Vous
avez encore les bonnes qualités de l’époque préislamique. Vous
maintenez encore votre grandeur à travers les lignée et la tribu ».
Abou Soufyan dit : « Je te prends ainsi que le Calife à témoin que
je consacre au combat dans la voie d’Allah.
Tous les chefs de La Mecque firent des déclarations semblables
jusqu’à ce que ‘Omar fut satisfait et Abou Bakr fit la dou’a
suivante : « O Allah, accorder leur mieux que ce qu’ils espèrent et
ce qu’ils désirent. Accorde-leur une bonne récompense pour ce qu’ils
font. Accorde-leur la victoire sur leurs ennemis et ne rend pas
leurs ennemis victorieux. Tu as le Pouvoir sur tout ».
Quelques jours après, une armée de Yéméni sous le commandement de
‘Amr Ibn Ma’dikarab qui projetait aussi d’aller en Syrie arriva.
Alors qu’ils campaient, Malik Ibn al-Ashtar an-Nakha’i (qu’Allah
soit satisfait de lui) arriva avec la même intention. Il fut logé
avec sa famille chez ‘Ali
(qu’Allah soit satisfait de lui). Malik l’aimait beaucoup et avait
participé avec lui à plusieurs expéditions à l’époque du Messager
d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui). Tous ces gens,
avec la tribu de Jourhoum formèrent une armée de près de neuf mille
combattants.
La lettre d’Abou
Bakr à Khalid
Quand l’armée fut prête, Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui)
écrivit la lettre suivante:
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
De: Abou Bakr as-Siddiq, le Calife du Messager d’Allah (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui)
À: Khalid Ibn al-Walid et les Musulmans avec lui.
Je loue Allah Exalté en dehors de qui il n’y aucune autre divinité
et salutations sur Son Messager, Muhammad. Je vous recommande
la crainte d’Allah dans toutes les conditions, en ouvert et en
secret, d’être doux avec les Musulmans, de ne leur donner que ce
qu’ils peuvent entreprendre de travail, d’oublier leurs fautes et de
les consulter dans chaque matière. Je suis transporté de joie pour
les conquêtes et l’aide qu’Allah vous a accordés et de la défaite
qu’Il a infligée à l’ennemi. Avancez sur vos chevaux, en conquérant
les terres des mécréants jusqu’à ce que vous atteigniez les Jardins
de Syrie (Damas) et Allah vous accordera sa conquête. Ensuite,
avancez contre Homs, Ma ‘rat puis Antioche.
Salutations et bénédictions sur toi et tous tes compagnons. Je
t’envoie les guerriers du Yémen, les lions de Nakha’ et les chefs de
La Mecque. ‘Amr Ibn Ma‘dikarab et Malik Ibn al-Ashtar te seront
précieux. Quand vous atteindrez la grande ville montagneuse
d’Antioche et trouvez Héraclius César, faites la paix avec lui s’il
offre la paix et le combat s’il veut combattre. Ne traversez pas les
montagnes jusqu’à ce que vous m’ayez écrit. Je pense que la mort
d’Héraclius est proche.
« Toute
âme goûtera la mort »
[3:185].
Wa Salam.
Abou Bakr cacheta alors la lettre avec le sceau du Messager d’Allah
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui). Puis, il l’a donna à Ibn
Houmayd, en disant, « Tu étais le messager de Syrie, donc apporte la
réponse en Syrie ».
Il a pris la lettre et arriva prestement en Syrie sur son chameau.
Nafi Ibn ‘Oumayrah a dit :
« Khalid marcha sur Damas dès qu’il envoya sa lettre à Abou Bakr.
Quand les Damascènes entendirent parler de la tuerie des guerriers
romains, ils fermèrent le fort terrifiés. Tous les villageois des
environs abandonnèrent leurs demeures et se refugièrent Damas. Le
fort fut préparé. Les épées, boucliers, lances et catapultes furent
installés sur les murs de ville, et les drapeaux et croix élevés ».
Le temps que Khalid (qu’Allah soit satisfait de lui) arrive, Damas
fut complètement fortifiée. Son armée était composée de ‘Amr Ibn
al-‘As et Yazid Ibn Abi Soufyan avec deux mille hommes chacun,
d’autres ont rapporté neuf mille, suivi par Shourahbil Ibn
Hassanah et ‘Amir Ibn Rabi’ah avec mille hommes chacun et Mou’ad
Ibn Jabal avec deux mille autres. Quand les Damascènes virent les
Musulmans arriver comme les vagues de la mer, ils perçurent leur
imminente défaite.
Khalid campa au monastère, un demi-mile de Damas et appela ses
généraux. Il dit à Abou ‘Oubaydah Ibn al-Jarrah (qu’Allah
soit satisfait de lui) : « Tu sais comme ces chrétiens nous ont
trahi et nous ont attaqués quand nous sommes partis. Par conséquent,
tu devrais camper à la Porte d’al-Jabiyah avec tes troupes et ne pas
leur donner de répit ni même de sauf conduit de peur qu’ils fassent
encore quelque traîtrise. N’abandonne pas ta place sous aucune
circonstance. Reste près de la Porte et envoie constamment des
petits groupes patrouiller contre eux afin qu’ils n’aient aucun
répit. Le long séjour ici et la fermeture du fort ne doivent pas te
décourager et il n’y nul besoin de se hâter. Sois patient, la
victoire est toujours achevée par la patience. N’abandonne jamais ta
place et préserve-toi de leur traîtrise ».
Abou ‘Oubaydah (qu’Allah soit satisfait de lui) dit : « Très bien,
si Allah veut, il sera ainsi ».
Il prit alors un quart de l’armée et alla camper à une courte
distance de la Porte d’al-Jabiyah
où ou une tente Tayfi, faite de poils de chameaux, fut monté
pour lui.
Maslamah Ibn ‘Awf a rapporté de Salim Ibn ‘AbdAllah de Hajjaj
al-Ansari qui a dit :
« J’ai demandé à mon grand-père, Rifa’ah Ibn ‘Assim qui était dans
l’armée d’Abou ‘Oubaydah à Damas : « Abou ‘Oubaydah avait beaucoup
de butin capturé d’Ajnadayn, Bosra, Shakhourah et Hawran ans lequel
il devait y avoir des milliers de tentes. Pourquoi ce fut la tente
Tayfi, sa première tente qui
fut monté pour lui ? »
Il répondit : « O mon fils, c’était dû à sa simplicité et son
humilité afin qu’il ne soit emporté par les biens de ce monde et ne
les aimes. Aussi, il souhaita montrer aux Romains que les Musulmans
ne sortaient pas par amour pour le monde et par amour d’expansion
territoriale, mais pour la satisfaction d’Allah, pour la recherche
de l’Au-delà et pour établir la Religion d’Allah.
O mon fils, la condition des musulmans à cette époque était telle
que lorsqu’il campait près de n’importe quelle ville romaine, ils
montaient leurs propres vieilles tentes séparément et celles des
Romains capturées à quelque distance. En cela, ils gardaient
seulement les chevaux, les armes, les armures, les poignards et les
boucliers et personne n’allait près de ces tentes même si la pluie
tombait, ils auraient préférés être trempés plutôt que de se
réfugier sous une de ces tentes ou le nom d’Allah n’avait pas été
mentionné. Notre attitude envers leurs armes était telle que nous
préférions porter des nattes de fibres tressées de dattiers plutôt
que de porter leur armure ».
Quand Abou ‘Oubaydah atteignit la Porte d’al-Jabiyah, il ordonna un
assaut immédiat. Par la suite Khalid (qu’Allah soit satisfait de
lui) appela Yazid Ibn Abi Soufyan et lui dit : « Attaque la Petite
Porte avec tes hommes, mais
protège leurs vies. Si quelqu’un sort contre vous et que vous
ressentez de la faiblesse, alors informe-moi et je viendrai
immédiatement à votre aide ».
Puis, il appela Shourahbil Ibn Hassanah et lui dit :
« Vise la porte que le gouverneur, Thomas, surveille, mais sois très
prudent car j’ai entendu qu’il était très rusé et audacieux.
Héraclius l’aime beaucoup du fait de sa bravoure et lui a donné sa
fille en mariage. S’il attaque, alors informe-moi afin que je puisse
vous aider si Allah veut ».
Khalid appelé ‘Amr Ibn al-‘As (qu’Allah soit satisfait de lui) et
lui dit : « Campe à la Porte de Faradis et ne fait aucun mouvement
car j’ai entendu qu’ils se sont rassemblés là-bas ».
‘Amr partit sur le champ et Qays Ibn Houbayrah fut appelé et Khalid
lui dit : « Va à la Porte de Fajr (d’autres ont rapporté la Porte de
Kayssan). Il partit aussitôt comme instruit.
La Porte de l’Est resta fermée et aucun combat n’eut lieu de ce
côté-là, du fait les Arabes l’appelèrent la Porte de la Paix ».
Après avoir fait les préparations adéquates, Khalid (qu’Allah soit
satisfait de lui) prit les troupes restantes et campa à la Porte de
l’Est. Il appela Dirar, lui donna deux mille hommes et lui dit :
« Patrouille tout autour de la ville. Si une difficulté survient ou
un espion romain est aperçu, informe-moi immédiatement afin que je
puisse prendre la mesure appropriée ».
Dirar dit : « Mon cœur souffre de quitter la bataille et d’attendre
».
Khalid lui répondit : « Bien, tu pourras participer à la bataille
aussi longtemps que possible ».
Dirar dit : « Si c’est le cas, alors je pars au nom d’Allah ».
Il partit comme un lion irrité en récitant le poème suivant jusqu’à
ce qu’il atteignit sa destination :
« O Damas, un Dirar est venu qui vous causera de grand ravage,
Avec mon sabre, je ferais de vos cous des épaves.
Il est tranchant et brillant,
Je vous arrangerais tous correctement,
Et à travers la puissance des Paroles d’Allah, je vous emporterais.
Khalid (qu’Allah soit satisfait de lui) resta à la Porte de l’Est.
Quand ses hommes lancèrent une attaque, les Romains jurèrent :
« Nous combattrons jusqu’au dernier homme et nous ne laisserons pas
nos femmes et nos enfants tomber entre leurs mains » et tirèrent des
flèches. Les deux partis tirèrent tellement de flèches et les
catapultes de pierres que la plupart des hommes des deux côtés
furent blessés.
‘AbderRahmane Ibn Houmayd arriva avec la lettre d’Abou Bakr
(qu’Allah soit satisfait de lui) alors que Khalid et Rafi’ Ibn
‘Oumayrah combattaient à la Porte de l’Est. Il alla trouver Khalid
et lui donna la lettre qui fut très content de la lire. Puis, il
annonça aux Musulmans la venue d’Abou Soufyan Ibn ‘Amr Ibn
Ma’dikarab az-Zoubaydi et son armée et la nouvelle se répandit dans
toute l’armée.
Les Musulmans combattirent toute la journée. Lorsque la nuit arriva,
les deux partis se séparèrent et chaque commandant musulman maintint
sa place à sa porte attitrée. Khalid fit lire la lettre d’Abou Bakr
(qu’Allah soit satisfait de lui) à chaque porte et les Musulmans se
réjouirent d’entendre parler de l’arrivée de renforts. La nuit passa
dans l’anticipation de la bataille du lendemain et chaque général
nomma des gardes pour protéger son camp. Dirar patrouilla la nuit
entière par sécurité pour éviter d’être surpris par l’ennemi.
Les Musulmans passèrent la nuit à glorifier leur Seigneur tandis que
les Romains firent de même. Ils pendirent des drapeaux sur les murs
de la ville, sonnèrent les cloches et firent de grands feux qui
transformèrent la nuit en jour.