Khalid divisa l’armée en cinq :
l’avant-garde, l’aile droite, le centre l’aile gauche et
l’arrière garde. Le commandement de l’aile gauche fut donné à Sa’id
Ibn ‘Amir, l’avant-garde à Nou’man Ibn Mouqrin, l’arrière garde à
Shourahbil et l’aile droite à Mou’ad Ibn Jabal. Quatre mille
cavaliers furent attribués à Yazid Ibn Abi Soufyan pour protéger les
femmes et les enfants en arrière.tandis qu’il prit lui-même le
commandement du centre.
Ensuite, il alla s’adresser aux femmes parmi elles, celles qui
faisaient le sujet de conversation des Arabes,
‘Afirah Bint ‘Affar al-Himyariyyah,
Oumm Aban Bint ‘Outbah Ibn Rabi’ah qui s’était juste marié et dont
les mains étaient encore teinte de myrte et la tête parfumée,
Khawlah Bint al-Azwar, Mazrou’ah Bint ‘Amlouq, Salamah Bint Zari Ibn
‘Ourwah, Laynah Bint Souwar, Salamah Bint Nou’man et d’autres.
Khalid leur dit : « O Filles de Toubba’, ‘Amaliqah et des chefs des
rois persans, vous avez accompli des exploits qui ont satisfait
Allah et tous les Musulmans. Je suis sûr que si les Romains viennent
ici, vous les tuerez et si un musulman déserte, vous aurez vos
piquets prêtes pour le chasser en arrière. Vous lui montrerez ses
enfants et lui direz : « Comment peux-tu les abandonner ? Votre
travail sera d’encourager les hommes à poursuivre le combat ».
‘Afirah dit : « O Commandant, par Allah nous serions plus
satisfaites si tu nous plaçais au front pour combattre les Romains
et fracasser leurs visages. Nous les tuerons jusqu’à ce que nous
soyons toutes martyrisées ».
Khawlah dit : « O Commandant, nous ne sommes pas concernées les
attaques de quiconque ».
Khalid lui répondit : « Puisse Allah Exalté vous récompensez en
bien ».
Il revint alors aux hommes, en talonnant son cheval-pour les
inspecter et les encouragea dans le chemin de Jihad : « O Musulmans,
aidez la Religion d’Allah et Il vous aidera. Restez ferme dans la
bataille, défendez vos femmes, vos enfants et votre Religion.
Battez-vous corps et âme car il n’y a aucun refuge, aucun fort vers
lequel vous pourriez fuir et ni même de tranchée pour vous cacher.
Restez épaule contre épaule, dégainez vos épées mais n’attaquez pas
avant que je vous le dise. Observez cette règle du tir à l’arc,
quand vous tirerez ce doit être tous ensemble vers une cible
prédéfinie sinon d’autres seront touchés ».
« Ô les croyants! Soyez endurants. Incitez-vous à l’endurance.
Luttez constamment (contre l’ennemi) et craignez Allah, afin que
vous réussissiez ! »
[3:200].
Les Musulmans furent satisfait par son discours. Ils préparèrent
leurs arcs, empilèrent leurs flèches, dégainèrent leurs épées et
firent leurs ultimes préparations pour la bataille. Khalid (qu’Allah
soit satisfait de lui) alla au centre de l’armée où il resta un
certain temps avec ‘Amr Ibn al-‘As, ‘AbderRahmane Ibn Abi
Bakr, Qays Ibn Houbayrah, Rafi’ Ibn ‘Oumayrah, Moussayab Ibn
Najiyah, Dzoul Kala, Rabi’ah Ibn ‘Amir et d’autres. Alors, il
conduisit lentement l’armée vers l’ennemi.
Warden avanca avec ses forces quand il vit les Musulmans venir. Les
Romains remplirent l’espace dans toutes les directions, déployèrent
des drapeaux, des croix et dire des mots d’incrédulité. Quand les
deux armées se firent face, un soldat chrétien âgé, vêtu d’une
armure noire, accompagné d’autres chrétiens sortit des rangs,
approcha des Musulmans et dit en arabe : « Qui est-ce que votre chef
? Je souhaite lui parler ».
Khalid se présenta en avant et cet homme, un prêtre lui demanda :
- « Es-tu le chef ? »
- « Ces gens m’accepteront comme leur chef aussi longtemps que
j’obéirais à Allah et maintiendrait la Sounnah (tradition) de Son
Messager. Si je devrais m’égarer ne serait-ce qu’un instant, je ne
serais plus obéis ni chef ».
- « C’est pourquoi vous nous conquérez. Si vous vous égarez ne
serait-ce qu’un peu, alors vous faillirez à nous conquérir. Vous
êtes venus envahir une terre qu’aucun roi n’a eu l’audace
d’approcher avant-vous. Les Persans ont essayé, mais faillit. Le
Jaramiqah fit de grands sacrifices mais resta infructueux dans leurs
tentatives d’invasions. Maintenant vous êtes venus. Vous avez pu
réalisez quelques conquêtes, mais les conquêtes sont une matière
temporaire. Notre général Warden, par sa grande compassion pour
vous, m’a envoyé avec ce message : « Si tu te retires, je donnerai à
chacun de tes soldats un turban, un vêtement et un dinar. Cent
dinars et dix vêtements pour toi et mille dinar et cent vêtement
pour Abou Bakr ».
Le nombre de notre armée est comparable au nombre d’une armée de
fourmis. Ne vous leurrez pas en pensant être capable de nous battre
comme les armées précédentes car Héraclius nous a envoyé un grand
général courageux et un prêtre expérimenté. »
Khalid lui dit : « Par Allah ! Nous ne pouvons pas revenir à moins
que vous acceptiez l’un de ces trois choix : premièrement, entrez
dans notre religion, croyez comme nous croyons et dites ce que nous
disons. Si vous refusez, votre deuxième choix est de nous payer la
Jizyah (tribut) et votre dernier choix est de nous combattre.
Concernant la prétention que votre armée est comme celle de fourmis,
je dis qu’Allah nous a promis la victoire à travers la parole de Son
Messager Véridique Muhammad et a aussi déclaré cette promesse
dans Son Livre Sacré. Pour vos turbans, vos vêtements et dinars,
vous verrez bientôt que votre empire sera bientôt entre nos mains ».
- « Très bien, je vais en informer le général ».
Il revint et informa Warden qui dit : « Est-ce qu’il pense que le
même destin des précédentes armées tombera aussi sur nous ? Avec
chacun de nos délais leurs ambitions sur notre empire augmentent.
César a envoyé contre eux des grands patriciens et maintenant le
seul délai est la bataille. Alors nous les abandonnerons tremblant
dans le sang et la boue ». Il ordonna alors des manœuvres
militaires, arma l’infanterie de courtes lances et d’arcs et les
plaça devant la cavalerie.
Mou’ad Ibn Jabal-les vit et dit : « O Musulmans, le Paradis est prêt
et les portes de l’Enfer fermées. Les Demoiselles embellies vous
attendent. Recevez les nouvelles de la vie éternelle ». « Allah a
acheté des croyants, leurs personnes et leurs biens en échange du
Paradis. Ils combattent dans le sentier d’Allah : ils tuent, et ils
se font tuer. C’est une promesse authentique qu’Il a prise sur
Lui-même dans la Thora, l’évangile et le Qur’an. Et qui est plus
fidèle qu’Allah à son engagement ? Réjouissez-vous donc de l’échange
que vous avez fait : Et c’est là le très grand succès » [9:111].
« Puisse Allah bénir votre attaque ».
Khalid dit alors : « O Mou’ad, patiente jusqu’à ce que je donne les
directives. O Musulmans, tenez-vous épaules contre épaules et
rappelez-vous que l’ennemi est le double de nous. Prolongez le
combat jusqu’à l’arrivée de Salatoul ‘Asr (la prière de
l’après-midi) car c’est durant ce temps notre Prophète Muhammad
(saluts et bénédictions d’Allah sur lui) obtint la victoire sur ses
ennemis. Méfiez-vous de la désertion car Allah vous observe sans
cesse. Quand vous attaquerez, votre attaque sera avec la bénédiction
d’Allah ».
Quand les deux armées se firent face, les Arméniens tirèrent des
flèches qui tuèrent et blessèrent plusieurs Musulmans sans qu’ils ne
puissent se venger à cause des directives de Khalid. Dirar lui
demanda : « Qu’attendons-nous ? Allah nous regarde et nous comble de
Sa Lumière. Ne Laisse pas penser
l’ennemi que nous sommes effrayés, lâches ou nonchalant. Ordonne
l’assaut ou envoie quelque jeunes les engager jusqu’à ce que tu
ordonnes l’assaut ».
Khalid lui répondit : « Dirar, tu es aussi l’homme pour ce travail »
Et Dirar lui dit :
- « Par Allah! Je n’aimerais rien de plus que cela ».
Il endossa l’armure de Paulus et ferma le garde-visage. Il couvrit
aussi son cheval avec la cuirasse du cheval de Peter et le déguisa
en Romain avant d’aller dans leur direction. Il réussit à pénétrer
droit dans leurs rangs avant de les attaquer avec sa petite lance.
Les Romains lui tirèrent des flèches et lui jetèrent des pierres,
mais aucun de toucha le serviteur d’Allah qui disloqua leurs rangs
jusqu’à ce qu’il eût tué vingt fantassins et vingt cavaliers.
‘Inan Ibn ‘Awfa dit :
« Je comptais chaque fantassins et cavalier que Dirar tuait jusqu’à
ce que le total en ait atteint trente. »
Zharif Ibn Tariq al-Yarbou’i a dit :
« Il causa des dégâts absolus. Sa bravoure et son courage les
étourdirent vraiment. Il enleva alors son casque, le lança au loin
et dit : « O Romains, je suis Dirar Ibn al-Azwar. Hier j’étais doux
avec vous, aujourd’hui je suis votre ennemi. Je suis celui qui tua
Hamran, le fils de Warden. Quiconque dénie Allah me trouvera être
pour lui comme une maladie incurable, je le détruirai n’importe
quand, ou qu’il soit ».
Les soldats le reconnurent et fuirent précipitamment tandis qu’il
les poursuivit. Alors quand les Romains se retournèrent contre lui,
il tourna en arrière. Warden demanda : « Qui est ce bédouin ? » Ils
dirent : « C’est le même Bédouin qui combat torse-nu, quelquefois
avec une lance, quelquefois sans ». Un frisson glacé le secoua et il
dit : « Il est celui qui a réduisit ma famille et tua mon fils. Je
dis vraiment du fond du cœur que quiconque le vengera obtiendra tout
qu’il désire ». Un guerrier d’Arahiyah se porta volontaire.
Le narrateur a dit : « C’était le gouverneur de Tibériade ». »
Hilal Ibn Mourrah a dit :
J’étais dans l’aile droite, avec Romanus, le gouverneur de Bosra,
sur ma gauche. Il me dit : « Je ne sais connais pas son nom, mais je
peux te dire qu’il est de taille pour Dirar ». Cet homme dit alors à
Warden : « Je te ferais vengeance » puis monté, il avança. Les deux
adversaires se combattirent durant plus de trois heures et
affichèrent réciproquement un grand courage. Dirar réussi finalement
à transpercer son armure avec sa lance et le tuer et il tomba face
contre terre. Le Warden dit alors : « Il a failli aussi et même s’il
me l’avait apporté, je nierais ma propre vue car certainement aucun
être humain n’a le pouvoir de combattre un diable. Non, il n’y a
personne excepté moi pour combattre cette chose laide ». Sur ce, il
descendit de son cheval turc, mit son armure puis une seconde
incrustée de perle pardessus la première et se couvrit d’une
couronne pour effrayer Dirar Il monta un cheval-arabe et allait
partir quand Steven, le gouverneur de ‘Amman vint, embrassa son
étrier et dit : « Je suis prêt à te faire vengeance contre ce
misérable ». Me donneras-tu la main de ta fille en mariage si je tue
ou le capture ? »
Warden lui dit : « Certainement, je prends à témoins les chefs de
Syrie et les fonctionnaires impériaux. Tu n’as probablement, pas
besoin de témoins plus fiables ? »
Steven partit comme un feu dévorant attaquer Dirar, disant : « O
misérable ! Prends ce que tu ne peux résister ».
Dirar ne comprit pas un mot de sa langue grecque mais se prépara à
l’attaquer. Steven portait une croix d’or attachée à une chaîne
argent. Quand Dirar le vit l’embrasser, il sut qu’il recherchait de
l’aide d’elle et lui dit donc : « Si tu cherches de l’aide de cette
croix contre moi, alors je cherche de l’aide auprès de Celui qui
répond aux Dou’a (invocations) et qui est proche de celui qui
L’invoque », puis il attaqua. Les deux démontrèrent de telles
aptitudes au combat qu’ils stupéfièrent tout le monde jusqu’à ce que
Khalid hurla : « O Ibn al-Azwar ! Qu’est-ce que cette lenteur
mollesse et cette nonchalance ? Pourquoi retardes-tu quand l’enfer
attend ton adversaire et qu’Allah Exalté vous regarde ? Évite la
couardise et attaque comme un homme ».
Dirar secoua avec enthousiasme sa selle et renouvela son attaque.
Les Romains encourageaient Steven tandis que les deux combattants
furent absorbés par le duel jusqu’à ce que le soleil atteigne le
zénith projetant ses rayons ardents. Les hommes comme leurs chevaux
commencèrent à transpirer. Steven fit alors des signes qu’ils
devraient descendre et combattre à pied. Dirar allait se conformer
quand il vit l’esclave de Steven qui apportait à son maître un
cheval frais non serti. Il dit à son cheval : « Reste fort sous moi
pour un peu plus longtemps sinon je me plaindrais de toi ».
Ces mots firent hennir le cheval et il
trépigna la terre avec sa
patte avant.
Dirar se dirigea vers l’esclave et le tua avec sa lance. Il monta le
nouveau cheval et renvoya le sien aux Musulmans avant de revenir à
Steven. Cette scène convaincu le Romain que sa mort était imminente.
Dirar perçu ses pensées à cause de son expression et allait attaquer
quand il vit un escadron de cavaliers approcher. Quand Warden vit ce
qui était arrivé, il dit à ses hommes : « Ce diable m’irrite
vraiment. Si je ne le tue pas aujourd’hui, je soumettrais à ma
propre destruction. Maintenant je vais aller le combattre même si
les autres chefs le considèrent comme une disgrâce, mais je ne me
soucie pas ».
Dix hommes totalement cuirassés armés de masses en acier le
suivirent. Steven combattait sans espoir, mais quand il vit Warden
en armures couvert d’une couronne arriver, son espoir remonta et il
cria : « Prépare-toi pour le combat ! »
Dirar ignora ses mots et pas effrayé par les nouveaux arrivants, il
se prépara à les combattre.
Quand Khalid vit la couronne il dit : « les rois portent des
couronnes. Aucun doute qu’il est leur chef et il vise notre homme,
allons-y et aiderons notre homme. Dix d’entre vous sont exigés pour
les égaler ».
Il sélectionna dix hommes et partit vers champ de bataille.
Entre-temps, les Romains atteignirent Dirar qui réussit
courageusement à les repousser jusqu’à ce que Khalid et ses hommes
soient arrivés et dirent : « O Dirar, heureuses nouvelles de l’aide
d’Allah. Ne craint pas les mécréants ».
Dirar dit : « L’aide d’Allah n’est-elle pas toujours proche ? »
Les Musulmans encerclèrent les Romains puis chaque Musulman visa un
chrétien tandis que Khalid cria à Warden : « Y a-t-il un prétendant
pour un duel singulier ? »
Dirar poursuivit son duel avec Steven qui était blessé. Son flanc
était paralysé et sa main secouée de tremblements. La vue de Khalid
l’accabla et son intense joie se transforma en profonde peine. Il
regarda tout autour de lui pour essayer de s’enfuit mais son cheval
était totalement immobile. Dirar comprit sa situation et lança une
autre attaque. Steven sauta de son cheval pour s’échapper des
griffes de la mort et courut. Dirar fit de même et courut après lui.
Quand il fut assez proche, il jeta sa lance et l’attrapa. Les deux
s’attrapèrent la tête et bien que Steven fut bâti comme un roc et
que Dirar était mince et fragile, Allah fortifia Son serviteur et il
le saisit par sa ceinture, le souleva et le jeta au sol. Steven
hurla, appela Warden à l’aide et dit en grec : « O commandant !
Aide-moi à m’extirper de ce piège ».
Warden cria à son tour : « O malheureux ! Et qui va me sauver de ces
bêtes ? »
Ces cris encouragèrent Khalid contre Warden et Dirar contre Steven.
Les deux armées les regardaient. Les Romains criaient et se
lamentaient tandis que les Musulmans criaient : « Allahou Akbar !
Allahou Akbar ! » Dirar réussi à battre Steven et s’asseoir sur sa
poitrine. Le Romain terrassé blatérait comme un chameau.
Les deux Romains étaient incapables de s’aider les uns les autres.
Dirar enfonça alors son épée dans le ventre de Steven et le fendit
vers le haut. Steven hurla si fort de terreur que ses cris
atteignirent les cieux et les deux armées. Les Romains se
précipitèrent pour le secourir. Voyant cela, Dirar pensa que s’il
restait, il finirait écrasé inutilement par les chevaux romains. Il
cria « Allahou Akbar » et trancha la tête de Steven. Le sang
qui jaillit le recouvrit complètement et il cria de nouveau
« Allahou Akbar ! » Alors, les Musulmans chargèrent en criant à leur
tour « Allahou Akbar! »
Mou’ad Ibn Jabal-attaqua l’aile droite et Sa’id Ibn ‘Amir la gauche.
Les Arméniens et les chrétiens arabes tirèrent une telle quantité de
flèches qu’ils obscurcirent le soleil. Sa’id Ibn Zayd Ibn ‘Amir Ibn
Noufayl appela : « O gens, pensez à votre mort. Ne rendez pas
l’enfer obligatoire pour vous en fuyant devant Allah. O Défenseurs
de cette Religion, ô Lecteurs du Qur’an, persévérez ! »
Ces mots les remplirent de résolution et les encouragèrent.
Les deux armées combattirent jusqu’à l’entrée du temps de Salatoul
‘Asr puis se séparèrent avec des grosses pertes de chaque côté, mais
avec une perte plus importante pour les Romains. Les martyrs
musulmans du premier jour furent : Salamah Ibn Hisham al-Makhzoumi,
Nou’man al-‘Adawi, Hisham Ibn al-‘As at-Taymi, Habban Ibn Soufyan,
‘AbdAllah Ibn ‘Amr ad-Dawsi, Thar Ibn ‘Awfan an-Namiri, Ra’b Ibn
Rahin al-Khazraji, Qadim Ibn Miqdam az-Zouhri, Dzoul Yassar Ibn
Khazrajah at-Tamimi, Hizam Ibn Salim al-Ghanawi, Sa’id Ibn al-‘As
Abi Layla al-Kilabi, Hadim Ibn Bashir as-Saksaki, Oumayyah
Ibn Habib Ibn Yassar Ibn Ahad Ibn ‘AbdAllah Ibn
‘Abdidar, Mourhif Ibn Wathiq al-Barbouji, Mahalli Ibn Hanzalah
ath-Thaqafi, ‘Adi Ibn Yassar al-Assadi, Malik Ibn Nou’man at-Tayyi,
Salim Ibn Talhah al-Ghiffari et douze autres musulmans dont
je (al-Waqidi) ne connais pas les noms.
Les Romains perdirent approximativement 3000 hommes dont dix
gouverneurs : Steven, gouverneur de la province d’Amman; Marqash,
fils de Labna, gouverneur de Damin, de Dayr Al-Harb et de
Nawa; Damdar, fils de Qala, gouverneur de Jawlan, région ou se
trouve la Caverne des Sept Dormeurs; Levi, fils de Hana,
gouverneur des Montagnes Noires et de ‘Amilah; Mithar’oun, fils de
Rémus, gouverneur de Gaza; Naja, fils de ‘Abdel Massih,
gouverneur de Halhoul; Jarqiyas, fils de Jarwan, prince de
Yanawarmalah; Maryunus, gouverneur de Balqa; Kourak, vice-roi de
Nablous et un prince inconnu d’al-‘Awassim.
Quand Warden retourna dans camp, terrifié par les Musulmans, il
appela ses officiers pour consultation.
Warden dit : « O Défenseurs de la foi du Christ, comment
estimez-vous les Arabes ? Je les vois comme une nation conquérante,
invincible. Leurs épées sont tranchantes et incisives tandis que les
vôtres sont émoussés. Leurs chevaux sont énergiques et persévérants
alors que les vôtre sont essoufflés.
Leurs bras sont durs et les vôtres engourdis. En plus, ils sont plus
obéissants à leur Seigneur que vous l’êtes et avez la foi plus
véritable. À travers votre oppression, vos péchés et vos
conspirations nous sommes devenus méprisables. Je suis totalement
convaincu que si vous restez ainsi, toutes ces richesses et le
pouvoir vous seront retirés. Par conséquent, vous devriez laver la
rouille de vos cœurs, confessez vos péchés sincèrement et vous
repentir à Dieu. Si vous le faites, alors la victoire sera à vos
pieds sinon vous serez détruits. Dieu nous a punis par une nation
que jusqu’à maintenant n’avait aucune importance, par qui nous
n’avons jamais été ennuyé ou même pensé à eux parce qu’ils sont des
esclaves nus affamés et des bergers. Ils ont fui la sécheresse et la
souffrance du Hijaz et sont venus à vous. Ici, ils apprécient
maintenant le luxe et les fruits de vos villes. Au lieu d’orge et de
seigle, ils mangent maintenant du pain blanc. Au lieu de vinaigre,
de dattes et d’eau ils ont maintenant du miel, de l’huile, du beurre
frais, des figues, du raisin et des choses exotiques rares qui sont
tombés dans leurs mains. Pour couronner le tout, ils ont pris vos
femmes, vos mères et vos familles. Je ne comprends pas comment vous
tolérez cette disgrâce et désastre ? »
Pas un seul Romain ne resta sans pleurer à haute voix et plein de
regret. Puis, la colère les submergea et ils dirent : « Nous
combattrons jusqu’au dernier soupir et resterons ferme jusqu’au
dernier homme. Les Arabes ne peuvent jamais être si courageux. Nous
les tuerons avec nos épées, les transpercerons avec nos lances et
les hacherons en menus morceaux avec nos flèches. Ce que tu as
mentionné n’arrivera pas ».
Warden fut enchanté de cette réponse et dit aux patriciens. « Vous
avez entendu ce auquel l’armée a répondu ».
L’un d’eux répondit : « O Warden, ne te fie pas à leurs mots. Penses
que tu t’es empêtré avec de tels gens contre qui aucun succès n’est
possible. N’as-tu pas vu de tes propres yeux comment un seul d’entre
eux est prêt à prendre une armée entière, qui n’est pas impressionné
par le nombre et ne retourne pas avant d’avoir tué plusieurs d’entre
nous ? Ils croient fermement ce que leur Prophète leur a dit ; si
l’un de nous est tué, il va en enfer et si nous tuons l’un d’entre
eux, il va au Paradis. Pour ces gens, la mort et la vie sont égaux.
Ils ont tué beaucoup d’entre nous tandis que nous tué seulement
quelques-uns d’entre eux. Contre de tels gens, je ne vois aucun
espoir pour toi à moins qu’à travers un plan tu puisses atteindre
leur chef et le tuer, alors, ils seront vaincus et fuiront.
Cependant, pour parvenir à cette fin, un plan est exigé ».
Warden demanda : « Quel genre de plan fonctionnera ? Ce sont plutôt
eux qui sont spécialisés dans les plans ».
Le patricien répondit : « Appelez-le pour avoir une conversation,
quand il sera seul attrape sa gorge et appelle les hommes que tu
auras précédemment posés en embuscade ».
- « Je ne pourrais jamais l’atteindre parce que premièrement, il est
un puissant guerrier insensible ; deuxièmement, je ne peux pas me
résoudre à lui parler et troisièmement, je ne serai jamais capable
de l’attraper ».
Le patricien dit : « Ne t’inquiète pas, je vais te dévoiler un plan
et si tu l’applique, tu l’atteindras sans mal. Cache dix des
meilleurs guerriers puis appelle-le pour des pourparlers.
Assieds-toi avec lui près de l’embuscade. Absorbe-le dans un
dialogue jusqu’à ce qu’il soit complètement détendu et alors
attaque-le. Appelle les autres pour t’aider à le finir puis tu seras
soulagé de ses problèmes. Ses hommes se disperseront automatiquement
et pas même deux d’entre eux seront vus ensemble.
Warden fut satisfait de ce plan et dit : « Accomplissons ce travail
avant la fin de la matinée ».
Il appelé un Syrien chrétien de Homs du nom de David et lui dit :
« Je te connais pour être un orateur extrêmement éloquent qui est
capable de prouver le chemin du salut et de réfuter l’ennemi. Je
veux que tu ailles trouver les Arabes et que tu leur demande
d’ajourner la bataille jusqu’à demain. Demande à leur commandant de
venir nous trouver à l’aube afin que je puisse personnellement
négocier la paix avec lui. Peut-être pourrons-nous réaliser la paix,
quel que soit l’argent qu’ils demandent, nous leur donnerons ».
David répondit : « Hélas, César t’a envoyé pour combattre les
Arabes, mais tu veux faire la paix avec eux. Le monde te connaîtra
comme un lâche effrayé. Jamais jusqu’au jour du Jugement dernier je
ne négocierais la paix avec eux, sans quoi César m’exécutera. »
Warden lui dit : « Non, honte à toi ! C’est mon plan pour amener
leur commandant afin que je puisse le tuer ce qui résultera en leur
dispersion et leur massacre. » Puis, il lui dévoila la conspiration.
David dit : « O Malfaiteur, la conspiration finit toujours en
humiliation. Vaut mieux combattre avec ton armée comme un homme et
que tu abandonnes ce plan. »
Warden se fâcha et dit : « Je ne te demande pas ton opinion. Je
t’ordonne de délivrer mon message. Ne t’oppose pas à moi. »
David lui répondit : « Très bien ». Mais il resta en son for
intérieur opposé à l’intrigue et se dit : « Il parle comme s’il
voulait rejoindre son fils mort ». Il s’arrêta près du camp musulman
et cria : « O Arabes, n’y a-t-il pas eut assez d’effusion de sang et
de tuerie ? Dieu vous questionnera certainement au sujet de ceci.
Nous devrions conséquent parvenir par à un accord et faire la paix.
Laissez votre commandant ou son représentant venir me parler ».
Le dialogue entre David et Khalid
David avait à peine finit de parler quand un éclat de lumière de
l’armure de Khalid annonça son arrivée sur un splendide cheval, sa
lance pointée entre les oreilles du cheval. Le vieux chrétien
s’exclama : « O arabe, attend, soit tranquille, je ne suis pas venu
pour la guerre. Je ne suis pas même un soldat. Je porte ni épée, ni
lance. Je suis un envoyé diplomatique qui est venu pour te délivrer
un message. Si te plait pose ta lance afin que je puisse te
parler ».
Khalid mis sa lance de côté, s’approcha de David et lui dit :
« Faites ton travail et donne ton message,
mais soit honnête et droit, car l’homme honnête siège aux portes de
la bonté tandis que le menteur tombe dans l’égarement et est
détruit ».
- « O Arabe, tu as dit la vérité. Je suis ici parce que mon
commandant déteste l’effusion de sang. Il ne souhaite pas combattre
les bonnes gens et il est profondément chagriné par les pertes que
les deux côtés ont souffert. Il souhaite par conséquent vous offrir
un cadeau. Vous devriez clore les portes d’effusion du sang. Toi et
tes honorables compagnons devriez signer un traité stipulant que
vous ne nous combattrez pas, que vous n’aurez aucunes prétentions
contre nos villes et nos terres et que vous n’agresserez aucun de
nos forts. Si vous faites ainsi, alors nous prendrons votre promesse
pour sérieuse et serons satisfait de vos actions. Il désire aussi
que tu arrêtes le combat pour le reste du jour et que tu ailles le
trouver demain matin afin que vous puissiez discuter les termes du
traité. Ainsi, si Dieu veut, quelques biens seront accomplis et
l’effusion de sang stoppée. »
Khalid réfléchit pendant quelques temps avant de répondre : « Si ses
mots et la raison de ta présence ici recèle quelque intrigue ou un
plan quelconque, sache alors que l’intrigues n’est qu’un jouet dans
ma main droite et que personne n’est encore né pour m’égaler dans
les intrigues. De tel complot le conduiront à la porte de mort. Sa
traîtrise et ses intrigues le mèneront à sa destruction et à son
humiliation et celle de son armée. Cependant, s’il est sincère
alors, en dehors d’accepter l’Islam ou le paiement de la Jizyah, il
n’y a aucune autre solution paisible. Quant à son offre d’argent, je
n’en ai aucun désir sauf tel que cela est recommandé dans le
paiement de la Jizyah percevable au début de chaque année ».
David détesta ces mots mais il dit : « Ce sera comme tu veux, mais
vous vous assiérez tous les deux, un accord sera certainement
conclut. Autorisez-moi de partir maintenant ».
Les paroles de Khalid effrayèrent David qui se dit : « Les Arabes
disent parle la vérité. Warden sera tué puis ce sera notre tour.
Vaut mieux que je lui dise la vérité et obtenir l’amnistie pour moi
et mes enfants ».
Il se tourna de nouveau vers Khalid et lui dit : « O frère arabe,
j’ai oublié de te dire une chose que mon maître m’a dit ».
- « De quoi s’agit-il ? »
- « Sois alerte et protège ta vie parce que Warden conspire contre
toi » Et alors après lui avoir dévoilé tous les détails du complot,
il dit : « Je demande votre protection pour moi et ma famille ».
- « Si tu ne nous espionne pas et nous trahit pas, alors tes biens,
ta famille et tes enfants seront protégés ».
- « Si j’avais projeté la traîtrise alors pourquoi t’aurais-je
divulgué le complot ? »
Khalid lui demanda : « Quelle place a été choisi pour cacher les dix
Romains ? »
- « Sur le côté droit de l’armée près de la dune ».
Il prit alors permission et partit trouver Warden qui fut satisfait
et dit : « Je suis convaincu que la croix m’accordera la victoire ».
Il appela dix guerriers et leur ordonna d’aller se cacher en
embuscade.
Entre-temps, Khalid rencontra Abou ‘Oubaydah alors qu’il revenait.
Quand Abou ‘Oubaydah le vit rire, il lui demanda : « O Abou
Souleyman, puisse Allah te laisser sourire. Quel est le problème ? »
Khalid lui raconta l’histoire entière et Abou ‘Oubaydah lui demanda
:
- « Qu’est-ce que tu projette de faire ? »
- « D’y aller seul ».
- « O Abou Souleyman, je fais le serment que tu es assez pour eux,
mais Allah nous a ordonné de ne pas nous jeter dans la destruction.
Au contraire, Il a recommandé :
« Et préparez [pour lutter] contre eux tout ce que vous pouvez comme
force et comme cavalerie équipée, afin d’effrayer l'ennemi d'Allah
et le vôtre »
[8:60]
L’ennemi a préparé dix hommes contre toi, soit onze en tout. Je ne
serais pas en paix à cause de cet homme maudit à moins que tu
n’envoies aussi dix hommes pour se cacher près du lieu de
l’embuscade, car il ne fait aucun doute que l’informateur t’a montré
la place.
- « Oui, il a fait » dit Khalid.
- « Ordonne à dix soldats de se tenir pas très loin du lieu de
l’embuscade. Alors quand le maudit appellera ses hommes, tu
appelleras les tiens Si Allah veut ils seront suffisants. En même
temps nous attendrons sur nos chevaux. Une fois que tu te seras
débarrassé de l’ennemi d’Allah nous attaquerons l’armée. Nous
espérons qu’Allah nous accordera la victoire ».
Khalid lui dit : « Très bien. »
Il appela alors les dix Musulmans suivants : Rafi’ Ibn ‘Oumayrah
at-Tayyi ; Moussayab Ibn Najiyah al-Fazari ; Mou’ad Ibn Jabal ;
Dirar Ibn al-Azwar ; Sa’id Ibn Zayd Ibn ‘Amr Ibn Noufayl al-‘Adawi ;
Sa’id Ibn ‘Amir Ibn Jourayh ; Aban Ibn ‘Uthman Ibn Sa’id ;
Qays Ibn Houbayrah ; Zoufar Ibn Sa’id al-Bayadi et ‘Adi Ibn Hatim
at-Tayyi.
Il leur parla du complot des Romains et leur dit : « Partez et
cachez vous dans la terre basse sur le côté droit de la colline.
Quand j’appellerai, sortez et prenez chacun un Romain, mais
laissez-moi l’ennemi d’Allah, Warden. Si Allah veut, je serai assez
pour lui ».
Dirar dit : « C’est une affaire délicate qui peut rapidement
dégénérer. Ces gens peuvent empêcher Warden de te combattre et de
t’attaquer tous ensemble et qu’Allah te préserve de leur mal. Nous
devrions partir maintenant au lieu de l’embuscade et si nous les
trouvons endormis, nous pouvons les finir sans combattre avant
l’arrivée de l’aube. Nous nous cacherons alors à leur place jusqu’à
matin et quand tu rencontreras Warden nous sortirons.
Khalid rit et dit : « Si c’est possible alors faites-le. Prends ces
hommes sur qui je te nomme commandant et placez votre confiance en
Allah qu’Il réalisera vos souhaits. Si vous réussissez alors ce sera
une cause de réjouissance et un bon signe.
Dirar dit alors : « J’ai bon espoir d’en finir avec eux ».