La lettre d’Héraclius à Warden
Quand Héraclius entendit parler de la défaite romaine et le grand
nombre de morts, il devint certain que son empire arrivait à sa fin,
alors, il écrivit la lettre suivante à Warden :
« J’ai été informé qu’un groupe d’Arabes nus et affamés t’on battu
et tué ton fils. Jésus n’a montré aucune pitié ni pour toi et ni
pour ton fils. Si je ne savais pas que tu étais un cavalier hors
pair, un lancier et un bretteur, je t’aurais exécuté. Toutefois, ce
qui est arrivé est arrivé. J’ai envoyé une armée de quatre-vingt-dix
mille soldats à Ajnadayn. Rends toi-s’y et prend le commandement de
l’armée et allez au secours des gens de Damas. Envoie un détachement
combattre les Arabes en Palestine et tiens les éloignés des Arabes
de Damas. Défend ton peuple et ta religion ».
Warden cria de joie et se prépara pour le voyage. Quand il atteignit
Ajnadayn, il trouva les Romains en grande pompe, exposant leurs
croix. Ils sortirent pour l’accueillir et lui offrirent des
condoléances pour son fils. Quand il atteignit les tentes, il lit
l’ordre d’Héraclius auquel ils se soumirent et se préparèrent pour
la guerre.
Les Musulmans reçoivent des informations sur Ajnadayn
Après la victoire, Khalid (qu’Allah soit satisfait de lui) retourna
à la Porte de l’Est où il rencontra ‘Abbad Ibn Sa’id. Shourahbil
(qu’Allah soit satisfait de lui) l’avait envoyé de Bosra pour
l’informer de l’arrivée de quatre-vingt-dix mille Romains à
Ajnadayn. Khalid alla voir Abou ‘Oubaydah et lui dit : « O digne de
confiance de l’Oummah, voici ‘Abbad Ibn Sa’id al-Hadrami.
Shourahbil l’a envoyé pour m’informer qu’Héraclius a envoyé
quatre-vingt-six mille hommes à Ajnadayn sous l’ordre de Warden.
Quelle est ton opinion ? »
Abou ‘Oubaydah
(qu’Allah soit satisfait de lui) dit : « O Abou Souleyman, Tous nos
généraux sont dispersés : Shourahbil est à Bosra, Mou’ad Ibn
Jabal-est à Hawran, Yazid Ibn Abi Soufyan est à Balqah,
Nou’man Ibn Moughirah est à Palmyre ‘Amr
Ibn ol-‘As est en Palestine. Écrit leur et demande leur de nous
rejoindre afin que nous puissions monter une attaque commune. Et
alors, la sûreté et l’aide sont entre les Mains d’Allah ».
Khalid écrivit alors la lettre suivante à ‘Amr :
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
As-Salamou ‘Aleykoum.
Vos frères musulmans projettent d’aller à Ajnadayn ou se trouvent
quatre-vingt-dix mille mécréants qui désirent éteindre la Lumière
d’Allah, mais Allah parachèvera Sa Lumière en dépit de l’aversion
des mécréants. Par conséquent, réunis tes forces et rejoins nous à
Ajnadayn où nous rencontrerons si Allah le veut. Transmettez mon
salam à tous les Musulmans.
Wa Salamou ‘Aleyka.
Puis, il écrivit des directives semblables à tous les généraux
susmentionnés.
Khalid donna l’ordre de marche. Les tentes furent chargées sur des
chameaux tandis que les moutons et le butin furent mis de côté.
Khalid dit à Abou ‘Oubaydah : « J’ai l’intention de rester dans
l’arrière-garde avec les mouton, les femmes et le butin. Prends les
Compagnons et l’avant-garde ».
Avant de partir, Abou
‘Oubaydah s’adressa aux Musulmans comme suit : « O gens ! Vous allez
à l’encontre d’une massive force, soyez courageux, aimez la mort de
l’amour et accomplissez ce qu’Allah a décrété. Il a promis la
victoire et dit dans le Qur’an :
« Combien de fois une troupe peu nombreuse a, par la grâce d’Allah,
vaincu une troupe très nombreuse! Et Allah est avec les endurants »
[2:249].
L’armée se mit en marche et laissa Abou ‘Oubaydah stationné à Damas
avec mille cavaliers. Les gens de Damas furent transportés de joie,
en pensant que les Musulmans fuyaient par crainte de l’armée
d’Ajnadayn. Certains dirent que s’ils prendraient la route de
Baalbek, c’est qu’ils projetaient d’attaquer Baalbek et Homs et
s’ils prendraient alors la route de Marjash-Shahoura et de Rahit,
c’est qu’ils rentreraient au Hijaz abandonnant ce qu’ils avaient
conquis.
Paulus, fils de Balka, un grand général et un inégalable archer,
était à Damas. Les chrétien le vénéraient tellement qu’Héraclius
l’appelait pour négocier avec les ambassadeurs difficiles.
Paulus n’avait pris part à aucun combat contre les Compagnons
(qu’Allah soit satisfait d’eux) depuis leur invasion de Syrie. Quand
ils se retirèrent, les habitants allèrent le voir.
Paulus leur demanda : « Pourquoi êtes-vous donc venus ? »
Les Damascènes dirent : « Le retrait des Arabes est une occasion en
or pour toi d’établir en permanence ton prestige avec Héraclius et
les Syriens. Accompagne-nous pour capturer tous les retardataires
que nous pourrons trouver, ou si tu te sens capable, nous pouvons
les attaquer.
- « La seule chose qui m’a empêché de les combattre est votre
lâcheté aussi je ne vois aucune raison de les combattre ».
- « Nous jurons au nom du Christ et de la bible que nous resterons
avec toi jusqu’à notre dernier souffle. Personne ne désertera. Si
quiconque le fait, alors sent-toi libre de le tuer ».
À cause de leur serment, Paulus entra dans sa maison et mis son
armure pour les joindre. Le voyant faire, sa femme demanda : « Ou
vas-tu ? ».
- « Les gens de Damas m’ont nommé à leur tête. Je les mène contre
les Arabes ».
-« Ne le fait pas ! Reste à la maison et ne vas pas en pure perte
contre ce que tu es impuissant. Hier soir, j’ai rêvé que tu tenais
un arc dans ta main. Tu tiras sur moineaux dans le ciel.
Quelques-uns sont tombèrent blessés mais recommencèrent à voler. Je
fus étonnée de les voir voler quand soudainement un groupe d’aigles
s’abattit sur toi et tes compagnons et lacérèrent vos visages avec
leurs serres. Toi et tes hommes fuirent tandis que ceux qui avaient
été lacérés tombèrent inconscients. Cette vue m’effraya et je me
suis éveillée, craignant le pire pour toi ».
- « Est-ce que j’étais parmi les inconscients dans ton rêve ? »
- « Je jure par Dieu que j’ai vu un aigle qui te becquetais
violemment tandis que tu étais inconscients ». Sur ce Paulus l’a
gifla violemment et lui dit :
- « Tu ne prédis aucun bien. Est-ce que la crainte des Arabes et si
profondément incrustée dans ton cœur que tu rêves d’eux maintenant ?
N’aie pas peur. Je ferai de leur commandant ton serviteur et ses
compagnons des bergers et des porchers ».
- « Fais-ce que tu veux, je t’ai fait part de mes conseils ».
Paulus l’ignora et partit accompagné par six mille cavaliers et dix
mille fantassins expérimentés de Damas. Khalid avait retiré l’armée
et Paulus visait Abou ‘Oubaydah.
Abou ‘Oubaydah et ses hommes montaient des chameaux lorsque l’un
d’entre eux, vit au loin un nuage de poussière se rapprocher
rapidement, il l’informa et dit : « Tout ce que je peux dire est
qu’il s’agit de la poussière de l’ennemi ».
Abou ‘Oubaydah répondit : « C’est certainement les Damascènes qui
nous ont vu peu nombreux qui viennent pour nous attaquer ». Il
attendit que les litières des femmes et tous les moutons fussent
tous arrivés. En même temps, la poussière augmentait et soulèvement
des voix. Abou ‘Oubaydah appela : « O Musulmans, soyez vigilants.
L’ennemi est arrivé ». A peine avait-il dit cela que l’ennemi
descendit sur eux comme des ténèbres. Paulus commandait la forte
cavalerie. Quand il vit Abou ‘Oubaydah, il chargea contre lui.
Simultanément, son frère, Peter, mena l’infanterie contre les femmes
dont il captura quelques-unes avant de revenir vers Damas. Quand il
atteignit la Rivière Istiryaq, il n’eut plus de nouvelles de Paulus.
Paulus avanca avec des marques et des croix pendues sur sa tête.
Pendant ce temps, les femmes musulmanes furent très inquiètes tandis
que les enfants hurlaient. Bien que mille hommes fussent présents,
ils étaient partis pour engager les Romains. L’ennemi d’Allah,
Paulus, attaqua Abou ‘Oubaydah qui se défendit. La bataille entre
les Compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux) et les Romains
s’endurcit, la poussière augmenta, les épées brillèrent si
férocement que Shakhourah devint un lit de têtes tombées comme des
tulipes ensanglantées. Abou ‘Oubaydah était dans une situation
difficile, mais il resta ferme.
Souhayl Ibn Jabbah a dit :
« Je chevauchais un cheval yéméni avec des marques blanches sur le
front et les jambes. J’ai tiré les rênes et il fila comme un éclair
si bien je fus bientôt près de Khalid Ibn al-Walid (qu’Allah soit
satisfait de lui). J’ai crié dans sa direction, il tourna son cheval
dans ma direction et me dit : « Que ce passe-t-il Ibn Sabbah ? »
Je lui dis : « O commandant, Abou ‘Oubaydah a besoin de ton aide.
L’armée de Damas les a attaqués et capturée quelques femmes et des
enfants. Abou ‘Oubaydah est dans une situation très difficile et il
ne peut pas tenir beaucoup plus longtemps ». Il s’exclama :
« Vraiment nous appartenons à Allah et à Lui nous revenons. »
Il chargea alors Rafi’ Ibn ‘Oumayrah de prendre immédiatement mille
cavaliers pour protéger les femmes et ordonna à ‘AbderRahmane
Ibn Abi Bakr de conduire mille cavaliers
contre l’ennemi. Puis, il
envoya en hâte Dirar et Qays Ibn Houbayrah al-Mouradi avec mille
pour le soutenir.
Abou ‘Oubaydah (qu’Allah soit satisfait de lui) combattait Paulus
quand les Musulmans arrivèrent. Ils attaquèrent si férocement les
ennemis d’Allah que leurs croix tombèrent et ils devinrent
convaincus qu’ils allaient être battus. Quand Paulus vit Dirar se
précipiter vers lui, il perdit courage et frissonna car il avait vu,
du sommet des murs de ville, ce qui était arrivé aux grands
guerriers Calius et Uriel et aussi ce qui arriva à Bayt Louhya. Il
reconnut Dirar et dit à Abou ‘Oubaydah : « O arabe, je te demande
pour l’amour de ta religion de garder ce diable loin de moi ». Dirar
dit : « Si je n’essaie pas de t’attraper, alors je serai un
diable ».
Paulus, en le voyant tendre brusquement sa lance dans sa direction,
il sauté de son cheval et couru vers son armée. Dirar descendit
aussi pour le chasser et lui cria : « Où peux-tu fuir quand le
diable est à tes trousses ».
Paulus dit : « O bédouin, épargne-moi, en faisant ainsi, tu sauveras
vos femmes et vos enfants ». Donc Dirar l’épargna mais le captura à
la place tandis que les Musulmans perpétrèrent une telle attaque
qu’elle fit taire les Romains. »
Majid Ibn Rouwaym al-‘Ayni a dit :
« J’étais dans l’armée de ‘AbderRahmane Ibn Abi Bakr lors de
la bataille de Shakhourah. Nous encerclâmes et massacrèrent six
mille romains. »
Rifa’ah Ibn Qays a dit :
« Autant que je sache, seulement cent d’entre eux survécurent. Il
fut rapporté que Dirar fut très bouleversé d’entendre que sa sœur a
été capturée et il alla en informer Khalid qui lui dit : « Ne
t’inquiète pas, nous avons capturé leurs chefs. Nous irons à Damas
et libérer nos femmes en échange des prisonniers ».
Alors il dit à Abou ‘Oubaydah : « Avance lentement avec les femmes
tandis que je vais libérer les captives ». Il sélectionna eux mille
cavaliers pour aller avec lui et laissa le reste avec Abou ‘Oubaydah
de peur d’une rencontre avec Warden.
Rafi Ibn ‘Oumayrah, Mayssarah Ibn al-Masrouq al-‘Absi, Dirar et
d’autres chefs partirent en avant de Khalid et bientôt parvinrent à
destination.
Dirar récitait ce poème tandis qu’il chevauchait :
« Allègent notre souffrance, O Seigneur,
Ne m’accorde pas la mort avant que je puisse voir ma sœur.
C’est mon souhait et ce que j’espère aussi,
Venez mes amis, avec moi contre l’ennemi. »
Ils continuèrent jusqu’à ce qu’ils approchent de la rivière
d’Istiryaq où ils virent des drapeaux et des éclats d’épées dans un
nuage de poussière.
Khalid dit : « C’est une étrange vue ».
Qays lui répondit : « Peut-être est-ce le reste de la cavalerie de
Damas ».
Khalid dit alors : « Préparez tous vos lances jusqu’à ce que nous
sachions ce qui se passe ».
Ils ont obéi et sont allés devant.
La bravoure des femmes musulmanes
Peter rassembla les femmes musulmanes près de rivière. Il regarda
Khawlah Bint al-Azwar comme la plus belle et a dit à ses hommes :
« Elle est la mienne et je suis sien. Personne ne doit
désapprouver ». Ils
acceptèrent et chacun choisit une femme et dit : « Celle-ci est
mienne ». Ils rassemblèrent les moutons et le butin et attendirent
Paulus. Les femmes furent détenues dans une tente. La plupart
d’entre elles étaient des vieilles femmes des tribus de Himyar,
‘Amaliqah et Toubba’ qui avaient l’habitude de chevaucher et de
combattre d’autres membres de tribu arabes. Khawlah leur dit : « O
filles de Himyar! O valeureuses de Toubba’ ! Etes-vous
satisfaites d’avoir été capturées par les mécréants romains et
d’être leurs esclaves ? Qu’est-il arrivé à cette bravoure qui était
la conversation des femmes esclaves des Arabes lors de leurs
rassemblements ? Comment triste de vous voir maintenant privées de
toute bravoure et honneur. Je considère la mort meilleure que
l’humiliation de servir les Romains ».
‘Afirah Bint ‘Affar al-Himyariyyah dit : « Tout ce que tu as
dit, ô fille d’Azwar, au sujet de notre bravoure, notre intelligence
et notre rang est vrai. Vrai aussi que nous sommes habitués à
chevaucher et mettre l’ennemi en difficulté le soir. Que
pouvons-nous faire alors que nous n’avons aucun cheval, aucun sabre
ni aucune arme ? Tu sais bien qu’ils sont arrivés à l’improviste et
nous ont attrapés comme des moutons égarés alors nous étions
désarmées ».
Khawlah dit : « O Filles de Toubba’, votre négligence n’est pas une
excuse. Nous pouvons déterrer les crochets et attaquer ces
misérables avec les piquets de la tente Allah nous accordera la
victoire, ou alors au moins nous atteindrons le martyr. De cette
manière nous laverons le déshonneur de nos faces.
Afirah répondit : « Par Allah ! Quelle merveilleuse suggestion
appropriée ».
Chaque femme déracina un piquet. Khawlah resserra sa taille, mit un
crochet sur son épaule, et sortit suivie par ‘Afirah, Oumm Aban Bint
‘Outbah, Salamah Bint Nou’man Ibn Mouqir et les autres, puis elles
demandèrent : « Y a-t-il un prétendant pour un duel ? »
Khawlah instruisit ce groupe de femmes sur la formation de la
bataille : « Soyez comme les liens d’une chaîne, jamais séparées.
Puisse Allah vous empêcher de vous séparer sans quoi, les lances
perceront vos poitrines, les épées trancheront vos cous et vos têtes
coupés seront entassés ici. Puis, elle frappa si fort avec son
crochet la tête d’un Romain qu’il s’effondra mort. Sur ce, les
Romains sortirent de leur tente et confus demandèrent l’un à l’autre
: « Que se passe-t-il ? » quand soudain, ils virent les femmes
armées de crochets et de piquets marcher vers eux. Alors Peter leur
hurla : « Que faites-vous donc malheureuses ? »
‘Afirah répondit : « Nous avons décidé qu’aujourd’hui nous allions
ajuster vos cervelles avec ces piquets de tentes, raccourcir vos
durées de vie et enlever le déshonneur des visages de nos
ancêtres ».
Peter rit et dit à ses gens : « Honte à vous. Allez, encerclez les
et attrapez-les vivantes, mais quiconque attrape Khawlah ne doit pas
se faire d’idées ».
Les Romains les encerclèrent, mais dès que l’un d’entre eux
s’approchaient trop près d’elles, les femmes brisaient les pattes de
son cheval et quand il tombait, fracassait son visage. Trente
Romains furent ainsi tués et aucun ne les approcha. Peter devint
furieux et suivi par ses compagnons, il descendit et marcha sur les
femmes secouant leurs poings et leurs épées. Les femmes se
resserrèrent l’une contre l’autre, et dirent : « Mourir avec honneur
est meilleure que vivre avec déshonneur ».
Peter passa un long moment à tenter de combattre les femmes mais
sans succès et devint frustré. Il vit Khawlah fière comme un lion
réciter le poème suivant :
« De Himyar et Toubba’, nous sommes les filles,
Vous tuez pour nous est assez facile.
Car de la guerre, avons la passion,
Et avons en réserve pour vous, de grandes complications ».
Peter l’écouta et il dit : « O femme arabe, arrête cela maintenant.
S’il ne te plait pas, sache que je suis ton maître et qu’en plus,
j’ai des fermes, des vergers, des richesses, du bétail et occupe une
place prestigieuse près d’Héraclius.» Khawlah riposta : « O
misérable mécréant, fils d’une adultère non chaste ! Par Allah ! Je
prendrai ce crochet et extirperai ta cervelle avec. Tu n’es même pas
digne de garder mes chameaux et mes moutons alors oublie ton
espoir ». Peter fut furieux et dit aux chrétiens : « Il n’y a pas de
plus grande honte, dans toute la Syrie et l’Arabie, si un groupe de
femmes réussit à vous vaincre. Craignez Jésus le Christ et César
Héraclius et tuez-les toutes ».
Les chrétiens s’excitèrent et attaquèrent. Les femmes musulmanes
firent patiemment face à l’attaque jusqu’à ce qu’elles virent les
hommes de Khalid faisant voler la poussière, leurs sabres brillants.
Khalid s’arrêta à distance et dit à ses hommes : « Qui me ramènera
des informations ? »
Rafi’ Ibn ‘Oumayrah partit et revint faire son rapport.
Khalid dit : « C’est stupéfiant ! Ce sont des femmes des tribus de
‘Amaliqah et Toubba’. Certaines sont de Toubba’ Ibn Aqran, d’autres
de Toubba’ Ibn Abi Ka’b, quelques-unes de Dzou Ra’in, quelques
autres de ‘Abdoul Kala’ al-Mou’azzam et aussi de Toubba’ Ibn Hassan
Ibn Toubba’. Toubba’ Ibn Hassan Ibn Toubba’ est l’homme qui
attesta que Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui)
allait être un Prophète bien avant qu’il (Saluts et Bénédictions
d’Allah sur lui) naisse. Il dit dans un poème :
« Qu’Ahmad est le Messager d’Allah est mon attestation,
Sa Oummah (Communauté) est nommé dans le Zabour comme la Meilleure
Nation.
Si je vis jusqu’à ce que vienne son temps
Au fils de son oncle, je veux
être le représentant ».
- « O Rafi’, ces femmes sont connues pour leur combat. Si elles
montrent vraiment des exploits de bravoure tels que tu les décris,
alors elles laisseront leurs empreintes en permanence chez les
Arabes et enlèveront la marque de faiblesse du front des femmes ».
Suite au rapport de Rafi’ sur la bravoure des femmes, la joie
apparue sur les visages des Musulmans et Dirar sauta de
joie. Il enleva le vieux
châle qu’il portait, attrapa sa lance voulant être le premier à les
atteindre, mais Khalid l’appela : « Attend un peu Dirar, ne sois
pas pressé. Celui qui
accomplit une œuvre avec patience la complète, tandis que celui qui
se dépêche achève difficilement plus que des intentions ».
Dirar lui dit : « O Commandant, comment puis-je être patient pour
aider ma sœur ? »
Khalid lui répondit : « Si Allah veut, l’aide et la victoire sont
sous la main ».
Alors, il aligna les chevaux, leva le drapeau, alla au centre et :
« O Musulmans ! Dès que vous approcherez du déploiement de l’ennemi,
encerclez-les. Ayez confiance qu’Allah libérera nos femmes et aura
pitié de nos enfants ».
Ils lui répondirent gaiement et ils marchèrent sur l’ennemi, Khalid
à leur tête.
Les Chrétien étaient occupés avec les femmes quand l’armée arriva,
drapeaux au vent. Khawlah dit : « O filles de Toubba’, Allah vous a
montré de la clémence et réjoui vos cœurs ».
Quand Peter vit l’armée islamique dans toute sa splendeur, leurs
lances alignées et leurs sabres brillant, son cœur trembla et ses
épaules furent secouées. Les hommes alarmés se regardèrent les uns
les autres. Peter aux femmes : « Comme nous avons aussi des
belles-filles, des filles, des mères, des sœurs et des tantes, mon
cœur s’est rempli de compassion et de pitié pour vous. Pour l’amour
de la Croix je vous libère. Quand vos hommes arriveront, dites le
leur ».
Il attrapa la bride de son cheval et projeta de s’enfuir mais avant
que le cheval puisse prendre de la vitesse, il vit deux cavaliers
Musulmans qui se dirigeaient vers lui. L’un était vêtu d’une armure
tandis que l’autre était torse-nu, sur un cheval-arabe portant une
lance. Le premier était Khalid et l’autre était Dirar.
Quand Khawlah vit son frère, elle cria : « Où étais-tu durant tout
ce temps, mon frère ? Allah a rendu votre aide secondaire ».
Peter dit : « O arabe, prends ta sœur. Félicitations, je te la
donne ».
Dirar lui répondit : « Très bien, j’accepte, mais pour le moment je
n’ai rien d’autre à te donner en échange excepté la pointe de ma
lance. Alors prends-la. »
« Si on vous fait une salutation, saluez d’une façon meilleure; ou
bien rendez-la (simplement). Certes, Allah tient compte de tout »
[4:86].
Il l’attaqua et frappa son cœur tandis que Khawlah frappa la patte
du cheval. Pris de vertige, il tomba et l’ennemi d’Allah allait
tomber quand Dirar le poignarda dans le flanc qui allait toucher le
sol, si bien qu’il tomba sur le poignard et mourut peu après. Khalid
cria : « Félicitations. Le propriétaire d’une telle lance n’est
jamais sans succès ». Pendant ce temps, les Musulmans encerclèrent
les Romains et en tuèrent trois mille.
Hamid
Ibn ‘Awn Ar-Raba’i a dit :
« J’ai compté trente tués par Dirar, tandis que sa sœur en tua
beaucoup avec son crochet. J’ai vu ‘Afirah Ibn ‘Affar combattent
plus violemment que je l’avais vu combattre auparavant. Les
Musulmans poursuivirent les Romains survivants qui se dirigeaient
vers Damas. Personne n’est sorti pour les aider, au lieu et au
contraire, ils furent plus effrayés qu’auparavant. Les Musulmans
revinrent et rassemblèrent le butin, les chevaux et les armes.
Khalid dit alors : « O gens, revenez rapidement vers à Abou
‘Oubaydah avant que Warden l’atteigne ».
Dirar monta la tête de Peter sur sa lance puis les Musulmans
marchèrent jusqu’à ce qu’ils arrivent au camp de Marj ar-Rahit où
Abou ‘Oubaydah était stationné. Son armée éleva des bruyants
« Allahou Akbar ! » suivi par les hommes de Khalid qui répondirent
de la même façon. Les deux chefs se rencontrèrent et se saluèrent.
Les Musulmans furent heureux de voir les femmes et furent transporté
de joie lorsqu’elles racontèrent leur histoire. Ils furent convaincu
que l’aide d’Allah était avec eux et que la conquête de Syrie était
maintenant une certitude. Plus tard, Khalid appelé Paulus et lui
dit :
- « Accepte l’Islam ou souffre le même destin que ton frère ».
- « Que lui est-il arrivé ? »
- « Il a été tué. En fait, sa tête est ici ».
Il demandé la tête qu’il déposa devant Paulus qui pleura puis dit :
- « Il n’y plus aucun plaisir d’être laissé en vie après la mort de
mon frère. Laisse-moi le rencontrer ».
Après avoir reçu l’ordre, Moussayab Ibn Najiyah Al-Fazari se leva et
trancha sa tête. Puis les Musulmans se mirent de nouveau en
marche. »
Les Compagnons arrivent
à Ajnadayn
Il fut rapporté : Lorsque Shourahbil, Mou’ad Ibn Jabal, Yazid
Ibn Abi Soufyan et ‘Amr Ibn al-‘As récurent les instructions de
Khalid, ils partirent aussitôt avec leurs armées pour Ajnadayn ou
ils arrivèrent.
Safinah (qu’Allah soit satisfait de lui), le domestique du Messager
d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit :
« J’étais avec Mou’ad Ibn Jabal quand nous et les autres armées
musulmanes arrivâmes en même temps à Ajnadayn au début du mois de
Joumadah Awwal de l’année 13 de l’Hégire ou nous nous saluâmes. J’ai
vu une immense armée romaine et quand ils nous ont vus, ils
défilèrent devant nous.
Ils alignèrent leur infanterie et leur cavalerie qui fut dispersée
tout le long des rangs et dans la plaine d’Ajnadayn. Il avait
quatre-vingt-dix rangs avec mille hommes dans chaque rang. »
Dahhak Ibn ‘Ourwah a dit :
« Je fus en Irak et vit les armées de Kisra et Jaramiqah mais, par
Allah, je n’avais jamais vu une armée aussi énorme et si bien armée
que cette armée de Romains. Nous campâmes dans notre position et le
lendemain, le jour était à peine levé que les Romains avancèrent
dans notre direction. Quand nous les vîmes, nous donnâmes l’alerte
et nous nous préparâmes. Khalid arriva à cheval et nous dit : « O
Musulmans, vous ne verrez jamais plus une armée aussi énorme que
celle qui vous fait face aujourd’hui. Si vous les battez alors
aucune armée semblable ne sera capable de vous faire face jusqu’au
jour du Jugement dernier. Consacrez votre vie dans le chemin du
Jihad et dans la défense et l’honneur de la Religion d’Allah.
Méfiez-vous de la désertion car elle équivaut à vous lancer dans
Enfer. Tenez-vous épaule contre épaule, de la position, sortez vos
sabres et n’attaquez pas avant que je vous l’ordonne. Gardez votre
moral haut ».
Des narrateurs fiables ont rapporté : « Quand Warden vit les
Compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux) du Messager d’Allah
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) se rassembler pour
bataille, il rassembla tous ses officiers et dit : « O Romains,
Héraclius a placé une grande confiance en vous. Si vous êtes battus
alors personne d’autre ne pourra faire face aux Arabes. Ils
conquerront vos villes, tuerons vos hommes et capturerons vos
femmes. Vous devez combattre courageusement et avec unité.
Souvenez-vous que vous êtes le triple leur nombre. Chaque trois
d’entre vous fera face seulement à l’un d’eux. Finalement,
recherchez l’aide de la croix qui vous aidera certainement ».
Khalid fit face aux Musulmans et dit : « O guerriers de l’Islam qui
ira et nous rapportera des informations sur leur nombre, leur
stratégie et leur matériel ? »
Dirar dit : « O Commandant, je suis prêt pour ce travail ».
Khalid lui répondit : « Par Allah ! Tu es l’homme, mais quand tu
seras là-bas, ne te prends pas inutilement au piège car Allah dit :
« Et ne vous jetez pas par vos propres mains dans la destruction »
[2:195].
Dirar parvint à destination à cheval et témoigna de la grande pompe,
des tentes, des casques brillants et des lances. Les drapeaux
battaient au vent comme les ailes d’oiseaux. Warden examinait les
Musulmans quand soudainement il aperçut Dirar et a dit à ses
officiers : « J’ai repéré un cavalier qui je suis presque certain
est un de leurs chefs exaltés. Qui ira l’attraper ? »
Trente jeunes se sont lancés à sa poursuite. Quand Dirar les vit il
repartit en arrière. Ils le poursuivirent, pensant qu’il fuyait,
mais son intention était de les séparer de leur armée et alors de
les combattre. Quand ils furent assez loin, il tourna son cheval et
lança une courte lance qui tua l’un d’entre eux. Il attaqua une
deuxième jeune et pénétra dans leur milieu comme un tigre. Ils
furent terrifiés et s’enfuirent mais il les a poursuivis pour les
tuer un par un jusqu’à ce que en ai tués dix-neuf. Alors qu’ils
approchaient le camp romain, il fit demi et rentra faire son rapport
à Khalid qui lui dit : « Ne t’ai-je pas interdit d’exhiber ta force
et les attaquer ? »
Dirar lui répondit : « Ils me chassaient et je craignais qu’Allah
considère mon action comme une fuite. Par conséquent, je les ai
attaqués uniquement pour Lui et je suis sûr que c’est pourquoi Il
m’aida. Par Allah! Si je n’avais pas craint ton reproche, je ne
serais pas revenu avant de
tous les avoir attaqué seul. O Commandant, reste assuré que leur
armée entière sera notre butin. »