Darian endossa son armure et ses armes puis se rendit au champ de
bataille ou il défia Khalid en combat singulier. ‘AbderRahmane
Ibn Abi Bakr dit à Khalid : « Tu es le commandant et l’armée reste
aussi longtemps que le commandant reste. Par conséquent, je vais le
combattre ». Alors le duel commença sous le regard des deux armées.
Rapidement Darian se rendit compte qu’il ne pourrait pas gagner, il
réussit à fuir et à retourner dans l’armée romaine grâce à la
rapidité de son cheval. Questionné, Darian dit : « Il m’a attaqué
violemment et je n’ai pas pu maintenir ma place. Cependant, vous
devez tous attaquez maintenant et ensemble ». Ces mots brisèrent
leur courage. Khalid le sentit immédiatement et alors lui, ‘AbderRahmane
Ibn Abou Bakr, Dirar Ibn al-Azwar, Qays Ibn Houbayrah, Shourahbil
Ibn Hassanah, Rafi’ Ibn ‘Oumayrah, Moussayab Ibn an-Najiyah
al-Fazari et ‘AbderRahmane Ibn Houmayd al-Lakhmi lancèrent
l’attaque. Les Romains n’eurent d’autre choix que de rester ferme et
d’avancer contre les Musulmans, mais bientôt les têtes romaines et
le sang couvrirent le sol. Dans la ville les conques[1]
furent sonnées. Les prêtres élevèrent un tumulte et regardèrent le
ciel, avant de prier leurs prières d’incrédulité.
Shourahbil répondit avec cette Dou’a : « O Allah, ces gens impurs
invoquent Ta bénédiction avec des mots d’incrédulité et appellent à
une divinité en dehors de Toi. Il n’y a nulle divinité excepté Toi.
Nous invoquons Ta bénédiction avec les mots de « Il n’y a nulle
divinité excepté Toi » puis l’intercession de Muhammad,
saluts et paix sur lui et sa famille, contre Tes ennemis
mécréants ».
Ce à quoi les Musulmans répondaient « Amin, Amin » avant d’attaquer
comme un seul homme. L’ennemi, craignant la chute du fort, s’enfuit
couvrant le sol de leurs cadavres. Ils furent si bouleversés que
lorsqu’ils atteignirent les portes du fort, ils s’entretuèrent et se
mutilèrent. Ils entrèrent dans le fort et se réfugièrent derrière
ses murs et ses tours. Ils élevèrent des drapeaux et des croix et
envoyèrent un message à Héraclius pour lui demander d’envoyer des
renforts.
‘AbdAllah Ibn Rafi’ a dit :
« Quand ils se retrouvèrent derrière les murs de la ville, nous
cessâmes de les chasser pour estimer la condition de l’armée.
Trouvant des hommes manquants, nous trouvâmes leurs corps dans le
champ de bataille. Trois cent vingt hommes, principalement de
Boujaylah et de Hamdan furent martyrisés. Parmi eux les chefs Badr
Ibn Hamlah (l’allié de Thafiq), ‘Ali Ibn Rifa’ah, Mazin Ibn
‘Awf, Sahl Ibn Nashit, Jabir Ibn Mourarah, Rabi’ Ibn Hamid et
‘Abbad Ibn Bishr furent martyrisés. Le butin fut rassemblé. Khalid
dirigea as-Salatoul Janazah et ordonna que les
martyrs soient enterrés.
La nuit suivante, ‘AbderRahmane, Ma’mar Ibn
Rashid et cent jeunes patrouillaient le camp quand soudain
les chevaux se cabrèrent et hennirent. Les Musulmans aussitôt sur
leurs gardes enquêtèrent jusqu’à ce qu’ils trouvent un homme
couvert. Quand ‘AbderRahmane voulut le saisir, il cria : « Attend !
Je suis le gouverneur de Bosra ! » Donc il l’arrêta et l’emmena à
Khalid qui le reconnu et rit.
Romanus dit : « O Commandant, mes gens m’ont injurié et m’ont
ordonné de rester dans ma maison ou autrement ils me tueront. Je
suis resté dans ma maison, et parce qu’elle est jointe au mur de
ville, j’ai réussi à m’échapper sous l’abri de l’obscurité et venir
à vous. Je veux que tu envoies quelques jeunes avec moi pour
capturer la ville.
Khalid se prosterna de remerciement pour Allah commanda à
‘AbderRahmane de prendre cent hommes et d’aller avec Romanus ».
Dirar Ibn al-Azwar a dit :
« J’étais parmi ceux qui sont entrés dans la ville avec Romanus.
Quand nous atteignîmes sa maison, il ouvrit la réserve et nous
distribua des armures et dit : « Habillez-vous de vêtements
romains ». Nous nous sommes déguisé en romains et nous nous sommes
divisés en quatre groupes de vingt-cinq cavaliers chacun qui furent
envoyés dans chaque direction de la ville. ‘AbderRahmane
dit : « Quand vous nous entendrez dire, « Allahou Akbar » alors
répondez immédiatement de la même manière « Allahou Akbar ».
Nous sommes arrivés dans notre place attitrée et avons attendu
l’attaque.
Des narrateurs fiables ont déclaré : Après que ‘AbderRahmane
leur ai désigné leurs places, lui et Romanus endossèrent leur
armure. Romanus lui offrit une épée qu’il accepta. Romanus l’emmena
alors par la main dans la tour où se trouvaient Darian et ses
compagnons. Quand ils approchèrent, Darian demanda :
- « Qui êtes-vous êtes gens ? »
- « Je suis le Seigneur Romanus ».
- « Pour quelles raisons tes pieds malchanceux t’ont conduit ici et
qui est cette personne avec toi ? »
- « C’est mon ami qui souhaite te rencontrer » Darian répondit :
- « Toi misérable ! Qui est-il ? »
- « C’est ‘AbderRahmane, le fils du Calife du Messager
d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) qui est venu
envoyer ton âme aux donjons de l’Enfer ! »
Darian voulut attaquer mais hésita un instant si bien que ‘AbderRahmane
dégaina son épée et le frappa si violemment à l’épaule qu’il tomba.
Il proclama alors « Allahou Akbar ! Allahou Akbar ! »
Les Musulmans crièrent à leur tour « Allahou Akbar ! » dans les
quatre coins de Bosra ; un son que les pierres, les montagnes, les
arbres, les oiseaux et ceux qui craignaient Allah reprirent en cœur.
Tous les gens pieux exprimèrent alors leurs remerciements.
Quand les Moujahidin proclamèrent « Allahou Akbar ! » leurs épées
commencèrent à s’abreuver du sang romain. Khalid et ses hommes
répondirent en entrant dans la ville avec les cris. Quand les
Romains virent leur ville envahie ils hurlèrent de chagrin. Les
femmes et les enfants pleurèrent pendant que les jeunes crièrent des
choses dans leur langue. Khalid demanda que Romanus traduise. Il dit
qu’ils demandent la sécurité, alors Khalid ordonna que les sabres
soient immédiatement rengainés et ils obéirent.
Le matin, les gens se regroupèrent autour de Khalid et dirent : « Si
seulement nous avions fait la paix alors cela ne serait pas
arrivé ».
- « Quoi que le Dispensateur distribue doit être reçu et ce qui est
écrit doit survenir ».
- « Qui vous a suggestionné d’envahir notre ville ? »
Khalid voulut couvrir Romanus, mais il se leva et dit « O ennemis
d’Allah et de Son Messager, je suis la personne qui a exécuté cette
action pour la satisfaction d’Allah et le Jihad dans Son Chemin ».
Les Romains lui demandèrent : « Est-ce que tu as abandonné notre
religion? » Romanus dit :
- « Par Allah! Je renie la croix et ceux qui l’adorent et ne
m’associez pas avec. Je suis satisfait d’accepter Allah comme mon
Dieu, l’Islam comme ma Religion, Muhammad comme Prophète et
Messager, la Ka’bah comme ma direction de prière, le Qur’an comme
Guide et les Musulmans comme frères ».
Les chrétien furent furieux et tentèrent de le discréditer. Il le
sentit et dit a Khalid : « Je n’ai pas l’intention de rester ici, et
j’irais avec vous jusqu’à ce qu’Allah vous accorde la conquête de
toute la Syrie. Alors je reviendrai ici, car tout le monde est
incliné naturellement vers sa patrie ».
Ma’mar Ibn Salim a rapporté de son grand-père, Loujayjah Ibn Mafrah
a dit :
« Romanus nous accompagna dans chaque bataille. Il combattit
rudement nos ennemis et fut sincère dans la voie d’Allah jusqu’à ce
qu’Allah nous accorda la conquête de toute la Syrie. Alors sur la
recommandation d’Abou ‘Oubaydah, le Calife ‘Omar (saluts et
bénédictions d’Allah sur lui) le nomma gouverneur de Bosra. Il
gouverna un temps court avant de partir pour la dernière demeure,
laissant derrière lui un fils.
L’histoire de la femme de Romanus
Après la conquête, Khalid désigna des hommes pour aider à rassembler
les affaires de Romanus. Lorsqu’ils arrivèrent chez lui, sa femme
demanda un divorce. Ils lui demandèrent : « Que veux-tu ? » Elle
répondit : « Le chef de ton armée rendra la décision ». Donc ils
l’emmenèrent à Khalid à qui elle commença à se plaindre. Un Romain
qui parlait arabe traduit pour eux et dit qu’elle émettait une
plainte contre Romanus. Quand Khalid lui demanda la raison, elle
répondit : « J’ai rêvée hier soir qu’un homme extrêmement beau, dont
le visage brillait comme la lune pleine, vint et me dit « Les Arabes
conquerront ceci, toute la Syrie et l’Irak » ». Je lui demandais
donc : « Qui es-tu ? » Il répondit : « Muhammad, le Messager
d’Allah ». Il m’a offert l’Islam que j’ai acceptée puis m’a enseigné
alors deux chapitres du Qur’an ».
Tout le monde fut étonné et Khalid demanda au traducteur qu’elle
récite ces chapitres. Elle récita donc les Sourates al-Fatihah
et al-Ikhlas[2]
et renouvela sa déclaration d’Islam à Khalid. Elle dit à
Romanus : « Deviens musulman ou divorce-moi ».
Khalid rit et dit, « Pur est Celui qui l’a guidée ».
Alors il dit au traducteur : « Dit-lui que son mari a embrassé
l’Islam avant elle ». Cela l’a réjouie.
Khalid après avoir consulté les gens de Bosra, leur imposa alors un
montant d’impôt agréable qu’ils consentirent et nomma un gouverneur
de leur choix à qui il pourrait s’adresser pour toutes leurs
exigences. Il écrivit alors à Abou ‘Oubaydah pour l’informer de la
victoire et lui dis, je pars vers Damas. Rencontrez-moi là-bas ».
Puis, il écrivit à Abou Bakr : « Comme tu l’as ordonné, je suis
parti pour Syrie où Allah m’a accordé la victoire sur Palmyre,
Arakah, Hawran, Sakhnah et Bosra. Alors que je t’écris ce
message, je projette de marcher sur Damas et espère l’assistance
d’Allah. Transmets mon Salam à tous les Musulmans.
Wa Salamou ‘Aleykoum wa Rahmatoullahi wa Barakatouhou.
Khalid envoya les deux lettres et marcha sur Damas. Quand il
atteignit un défilé, il campa et déploya le Drapeau de l’Aigle et
par conséquence, l’endroit fut appelé Thaniyatoul ‘Ouqab (Le Défilé
de l’Aigle). Puis, il marché vers Ghawtah où il campa de nouveau
près d’un monastère qui prit dès lors le nom de Dayr Khalid (le
Monastère de Khalid). Là, il attendit Abou ‘Oubaydah. Damas était
pleine des populations avoisinantes qui s’étaient réfugiées dans la
ville et dont le nombre total n’a pas pu être estimé, excepté douze
mille personnes montées. Les murs de ville étaient
décorés avec des drapeaux,
des croix et des lances.
Quand Héraclius fut informé de la capture d’Arakah, de Palmyre, de
Hawran, de Sakhnah, de Bosra et la marche de Khalid sur
Damas, il rassembla ses fonctionnaires et dit : « Je vous avais
prévenus mais aucun d’entre vous n’as écouté. Les Arabes ont capturé
Arakah, Palmyre, Hawran, Sakhnah et Bosra et se rendent
actuellement vers Damas. Si la ville tombe, ce sera un désastre
absolu parce que c’est la seule ville digne d’être appelé le
« Paradis de Syrie ». Une armée, le double de l’armée des Arabes, va
être envoyé à Damas mais je dois demander qui parmi vous leur fera
face et les vaincras ? Tous les territoires qu’il libèrera de
l’occupation arabe sera pour lui et exempte d’impôt ». Le Seigneur
Calius, fils de Hanah, un champion célèbre et courageux de
Syrie qui démontra sa bravoure durant l’invasion persane de Syrie,
dit : « Je suis suffisant pour les arrêter. Je les battrai et les
expulserai ».
Héraclius lui donné une croix en or et lui dit : « Garde la devant
toi pour t’assurer la victoire » et il lui confia cinq mille hommes.
Calius prit la croix et partit le jour même pour Antioche. Lorsqu’il
arriva à Homs, il l’a trouva pleine d’hommes et d’armes. Les gens
sortirent pour l’accueillir. Les prêtres et moines se tenaient
debout devant des encensoirs brûlant de l’ambre gris et du bois
d’aloès. Ils portaient des bibles sur leurs poitrines et quand
Calius et son armée approchèrent, l’armée récita la Messe sur eux,
ils répandirent de l’eau sacrée sur le général et prièrent pour son
succès. Ils restèrent un jour et nuit à Homs avant de partir pour
Jawsiyah dont les habitants sortirent de la même façon pour les
accueillir. Alors ils atteignirent Baalbek. Les femmes frappaient
leurs visages en deuil. Calius se renseigna pour quelle raison elles
se lamentaient et ils répondirent : « Le ‘Arabes ont conquis Arakah,
Palmyre, Hawran et Busra et se dirigent maintenant vers
Damas ».
Calius dit : « J’ai reçu l’information que les Arabes sont
actuellement à al-Jabiyah. Je suis étonné comme ils ont réussi à
conquérir ces villes et forts ».
Ba’labakkis répondit : « Effectivement, il y a un force arabe à
al-Jabiyah. Cependant, ces places ont été conquises par une armée
différente qui vient d’Irak sous le commandement d’un homme du nom
de Khalid Ibn al-Walid ».
- « De quelle taille est son armée ? »
- « De mille cinq hommes à peu près ». Calius dit : « Je fais le
serment sur ma religion que je trancherai sa tête et l’accrocherai à
ma lance ». Puis, il partit alors pour Damas.
Le gouverneur de Damas, Uriel, était grandement révéré par les
Romains. Il avait sous son commandement une cavalerie et une
infanterie de trois mille hommes. Quand Calius atteignit Damas, les
doyens (aînés) de la ville sortirent pour l’accueillir. Il lut sa
lettre de nomination pour combattre les Musulmans et dit : « Je
combattrai avec vous contre eux et conduirai vos ennemis hors de
votre ville à condition qu’Uriel en soit expulsé afin que je reste
seul commandant ». Les gens dirent : « Notre Seigneur, comment
pouvons-nous faire cela quand l’ennemi est presque ici ? Au lieu
d’expulser un chef à un tel temps crucial, nous accueillerions
plutôt dix chefs qui pourraient nous aider contre eux ».
Le gouverneur dit : « Quand les Arabes arriveront, nous sortirons à
tour de rôle pour les combattre. Quiconque les vaincra administrera
la ville ».
Les doyens approuvèrent cette suggestion et la décision fut donc
prise. Les deux chefs entrèrent chacun dans leur quartier animés
d’une haine mutuelle les uns envers les autres et l’inimitié dans
leurs cœurs.
Les Romains partaient quotidiennement de la Porte d’al-Jabiyah pour
une distance d’un Farsakh (5.5km) pour intercepter l’armée d’Abou
‘Oubaydah. Mais, c’est Khalid qui fut rencontré le premier dans la
direction de la Porte de Thaniyah.
Rifa’ah Ibn Mouslim rapporte de son grand-père :
« J’étais dans l’armée de Khalid Ibn al-Walid campée près du
monastère quand soudain les Romains tel un essaim de criquets furent
aperçu au loin. Il endossa l’armure de Moussaylamah le
menteur, attacha son turban
autour de sa taille en laissant un côté pendre et appela : « O gens,
puisse Allah Exalté vous faire miséricorde. Ceci est un jour qui ne
sera jamais répété. La cavalerie de l’ennemi et son infanterie sont
arrivées, n’épargnez pas un seul d’entre eux. Faites ce qu’Allah
vous a ordonné et Il vous aidera si vous êtes patient. Incluez-vous
parmi ceux dont les vies ont été rachetées par Allah. Il dit :
« Certes, Allah a acheté des croyants, leurs personnes et leurs
biens en échange du Paradis. Ils combattent dans le sentier d’Allah
: ils tuent, et ils se font tuer. C’est une promesse authentique
qu’Il a prise sur Lui-même dans la Thorah, l’évangile et le Coran.
Et qui est plus fidèle qu’Allah à son engagement ? Réjouissez-vous
donc de l’échange que vous avez fait : Et c’est là le très grand
succès »
[9:111].
Souvenez-vous que l’armée de votre frère, Abou ‘Oubaydah, est en
route pour vous rejoindre ».
Les Musulmans montèrent sur leurs chevaux et les Romains, qui
avaient projeté d’attaquer, hésitèrent. Khalid organisa l’armée
comme suit : Rafi’ Ibn ‘Oumayrah sur l’aile droite, Moussayab Ibn
Najiyah al-Fazari l’aile gauche, Shourahbil sur le front
avant droit, ‘AbderRahmane Ibn Abi Bakr sur le front avant
gauche, Salim Ibn Nawfal à l’arrière-garde tandis qu’il prit la
charge du centre. Après avoir nommé les généraux, il dit à Dirar Ibn
al-Azwar : « Conduit le Jihad comme ton père et ta tribu. Aidez la
Religion d’Allah et Il vous aidera. Soit le premier à te présenter
pour le combat. Combat-les avec une telle bravoure que leurs cœurs
seront terrifiés ».
Dirar se vêtit de vêtements sales, se couvrit d’un vieux turban et
monta sur une pouliche rapide et mince. Il attaqua si furieusement
que les rangs de l’ennemi se disloquèrent dans le tumulte. Il tua
leurs quatre cavaliers de front avant de se tourner vers
l’infanterie ou il tua six d’entre eux. Si les Romains ne l’avaient
pas couvert de flèches et de pierres, il ne serait pas revenu.
Khalid et les Musulmans le remercièrent.
‘AbderRahmane endossa alors son armure et avança pour une
épreuve de force. Khalid lui dit : « O fils d’Abi Bakr, terrifie
l’ennemi avec ton attaque. Arrête-toi seulement lorsque tu auras
séparés leurs rangs. Allah bénira ta force ».
Il attaqua de la même façon que Dirar et tua un certain nombre
d’ennemis avant de revenir. Khalid attaqua alors à son tour et fit
de telles prouesses avec sa lance qu’il sidéra les Romains. Calius
réalisa qu’il était le commandant de l’armée islamique. Il vit que
Khalid avait remarqué tous les signes de son commandement, la croix
au-dessus de sa tête et qu’il se dirigeait vers lui et recula donc.
Khalid essaya de l’atteindre, mais quelques Romains le bloquèrent.
Ils le menacèrent et lui lancèrent des flèches, mais il resta
implacable dans son avance. Il conduisait son cheval, qui était
telle une lumière brillante, dans toutes les directions. Il continua
ainsi jusqu’à ce qu’il ait tué dix Romains puis cria : « Y a-t-il un
prétendant pour un duel ? » mais personne ne répondit.
Il cria de nouveau : « Alors venez à deux contre moi ! » mais
personne ne vint. Il en défia quatre et augmenta son droit du défi
jusqu’à dix, mais personne ne lui a répondit. Il dit alors : « Soyez
détruit ! Je suis qu’un seul homme sur un cheval. Chaque soldat de
mon armée est guerrier égal à moi ».
Certaines personnes comprirent le défi, mais pas les autres. Uriel
alla trouver Calius et lui dit : « César t’a nommé commandant de
l’armée pour combattre les Arabes. La protection des citoyens et de
la ville sont sous ta responsabilité. » Calius lui répondit :
- « Ta responsabilité est plus importante que la mienne parce que tu
étais le gouverneur avant moi. Et détrompe toi, je peux me retirer
sans l’ordre de César. Pourquoi ne vas-tu pas combattre les Arabes
? »
- « Nous avons un accord qui est, un jour vous combattez et moi le
lendemain. Aujourd’hui c’est ton tour ».
- « J’ai déjà dit que tu es venu ici en premier donc tu vas en
premier et j’irai demain ».
La discussion devint personnelle et très longue et les gens
souhaitèrent tirer au sort pour décider lequel des deux devrait
sortir pour combattre les Arabes mais Calius dit : « Non, nous
devons conduire une attaque commune pour qu’ils nous craignent. Nous
ne devrions pas être divisés. » Uriel répondit : « Je ne m’en soucie
guère fait comme tu veux. » Calius pensa alors que si Héraclius
venait à être informé de cela, il pourrait être expulsé de la cour
et même exécuté. Il changea de nouveau d’avis et insista sur le
tirage au sort. Son nom fut tiré et Uriel dit : « Déployez la même
bravoure que les chefs Arabes sur le champ de bataille. Quand ce
sera mon tour, ils verront lequel de nous est le plus courageux ».
Calius endossa son armure, monta son cheval-et dit à ses hommes :
« Concentrez toute votre attention et votre force sur moi. Si je
suis battu alors venez immédiatement à mon aide et sauvez-moi ».
Ils répondirent : « La lâcheté s’écoule de tes mots. Peut-être
reviendras-tu sans risque ».
Calius dit : « J’affronte un bédouin qui parle une langue
différente. Je souhaite lui parler parce que la précaution est une
puissante armure. Qui parmi vous peux traduire pour moi ? »
Un chrétien intelligent et éloquent du nom de Sergius alla avec lui.