Les animaux de ‘Amr étaient maigres et faibles quand il arriva en
Palestine par l’itinéraire d’Aylah. Il campa dans un endroit très
luxuriant afin que les chevaux et les chameaux paissent et ils se
remirent très rapidement. Un jour les Mouhajirin et Ansar se
rassemblèrent pour se consulter sur la bataille quand soudain ‘Amir
Ibn ‘Adi, vit un musulman pieux arriver. Il connaissait bien les
villes de Syrie et les parce que la plupart de sa famille et amis y
vivaient et il leur rendait souvent visite. Il revenait d’une de ses
visites quand les Musulmans le virent et l’amenèrent à ‘Amr. ‘Amr
observa un changement dans son visage et s’exclama : « O ‘Amir, quel
est le problème ? Pourquoi parais-tu si effrayé ? » Il répondit :
- « Il y a derrière moi une armée romaine montée sur les
chevaux brisant tout sur leur passage ».
- « Tu as mis la peur des mécréants dans le cœur des Musulmans. Nous
cherchons l’aide d’Allah contre eux. Dis-moi, à combien tu les
estime ? »
- « O Commandant, j’ai grimpé une haute montagne pour estimer leurs
nombres. Wadi al-Ahmar, une grande vallée en Palestine, était
complètement bondé avec leurs bannières, leurs lances et leurs
croix. Je pense qu’ils ne sont pas moins de cent mille. C’est tout
ce que j’ai pu trouver. Je m’excuse d’avoir effrayer les
Musulmans ».
- « Nous cherchons l’aide d’Allah, car tout le pouvoir et la force
n’appartiennent qu’à Lui Seul. O gens, nous sommes vous et moi égaux
en matière de Jihad. Cherchez l’aide d’Allah Exalté et battez-vous
corps et âme pour la défense de votre Religion. Quiconque sera tué
d’entre nous sera un martyr et quiconque restera en vie sera
heureux. Maintenant faites-moi part de vos opinions ».
Les bédouins dirent : « O Commandant, emmène-nous dans un bois afin
que nous puissions camper dans le centre. Ils n’auront pas l’audace
de nous y attaquer là et ils ne pourront pas laisser indéfiniment
leurs forts et leurs villes. Quand ils apprendront que nous campons
dans le centre de la forêt, leur unité se brisera et ils deviendront
négligents. Nous attaquerons alors et si Allah veut, nous serons
victorieux ».
Souhayl Ibn ‘Amr dit : « C’est une opinion de
lâche ».
Les Mouhajirin et les Ansar dirent : « Nous avons combattu avec le
Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et avec
des petits nombres nous avons battu de grandes armées. Allah vous a
promis la victoire et vous ordonnés la patience. Le bien n’est
promis qu’aux patients. Le Qur’an dit :
« Combattez ceux des mécréants qui sont près de vous ; et qu’ils
trouvent de la dureté en vous. Et sachez qu’Allah est avec les
pieux »
[9:123].
Et vous savez que nous sommes déjà dans le territoire de l’ennemi et
qu’ils sont assoiffés de notre sang ».
‘AbdAllah Ibn ‘Omar (qu’Allah soit satisfait d’eux) dit : « Par
Allah! Je n’abandonnerai pas le combat. Je tuerai les mécréants et
ne remettrait pas mon sabre dans son fourreau. Quiconque souhaite
revenir qu’il le fasse, mais souvenez-vous que quiconque fuit de
cette grande tâche ne pourra jamais fuir d’Allah ».
‘Amr fut satisfait des Mecquois et d’Ibn ‘Omar et s’exclama : « O
fils d’al-Farouq (‘Omar al-Farouq) vous avez remplis mes vœux et ta
langue a exprimé ce qui est dans mon cœur. Je souhaite envoyer une
avant-garde de mille jeunes combattants sous ton commandement pour
constater leur position et définir leur condition afin que tu
puisses nous dire comment combattre l’ennemi ».
- « Fait, car ma vie ne m’est pas si précieuse pour m’abstenir de la
sacrifier dans la voie d’Allah ».
‘Amr lui confia un drapeau et l’envoya avec mille cavaliers des
Banou Kilab, de Taif et de Thafiq. Ibn ‘Omar (qu’Allah soit
satisfait de lui) voyagea le reste du jour et la nuit entière. Au
matin, il vit un nuage de poussière qui augmentait au loin. Il
dit : « Cette poussière annonce une armé en marche. Je pense que
c’est l’avant-garde romaine ». Il ordonna à l’armée de s’arrêter. Un
groupe de bédouins lui dit : « Autorise-nous à aller enquêter sur ce
nuage de poussière ».
Ibn ‘Omar lui répondit : « Je ne le considère pas utile de diviser
nos forces tant que nous sommes incertains de ce que c’est ».
Le nuage approcha puis se dispersa pour révéler l’avant-garde
romaine de dix mille cavaliers envoyés par Rubius pour enquêter sur
les Musulmans. Ibn ‘Omar dit « Ne leur donnez aucun répit et
attaquez-les. C’est après tout, la raison pour laquelle vous êtes
venus ici. Allah vous aidera contre eux. Souvenez-vous que le
Paradis est sous l’ombre des sabres ».
Les Musulmans crièrent alors « Allahou Akbar! La ilaha illallah !
Muhammad Rassoul Allah ! » Les arbres, les pierres et les bêtes
répondirent à leur cri. Alors, ils s’élancèrent immédiatement à
l’attaque et le premier fut ‘Ikrimah suivit par Souhayl, et
ad-Dahhak.
Les Mouhajirin et les Ansar attaquèrent alors et les deux armées se
heurtèrent, épée et lances entrèrent en action.
Ibn ‘Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) a dit :
« Pendant la bataille, je vis un volumineux cavalier romain tantôt
dans l’aile droite et tantôt dans l’aile gauche. Il me parut être le
commandant, bien que les signes d’effroi de la bataille et de
lâcheté soient visibles sur son visage. Sa grosse apparence lui
donnait l’apparence d’un, chameau ivre et fâché. Je tendis ma lance
et son cheval recula. Puis je ramenais ma lance en arrière si bien
qu’il pensa que je fuyais et l’encouragea à m’attaquer. Je mis ma
lance de côté, tirait mon sabre et tranchait sa lance. La pointe de
la lance tomba et il se retrouva un bâton nu à la main alors je lui
donnais un deuxième coup. Par Allah ! J’ai pensé avoir frappé une
pierre. Une sonorité me fit croire que j’avais brisé mon sabre.
Cependant, il n’était pas ainsi et il était intact. La sévérité du
coup tua l’ennemi d’Allah. Je le frappais de nouveau à la base du
coup jusqu’à ce qu’il tombe alors j’enlevais son armure. Quand les
mécréants virent leur chef tomber mort, ils s’effrayèrent et les
Musulmans les tuèrent énergiquement. Félicitations à ad-Dahhak
Ibn Soufyan et Harith Ibn Hisham qui combattirent pour la
satisfaction d’Allah. Durant la bataille, je fus pris au piège dans
une situation difficile, mais bientôt Allah accorda la victoire aux
Musulmans. Beaucoup de mécréants furent tués ou capturés.
Les Musulmans rassemblèrent tout le butin, et ils dirent : « Nous ne
savons pas ce qui est arrivé à ‘AbdAllah Ibn ‘Omar ». Quelques-uns
dirent : « Il a été tué ». D’autres : « Non, il a été capturé ».
Puis d’autres ont dit : « Quoiqu’Allah a décrété pour lui ce sera
bien du fait de son ascétisme et son adoration ». Quelques autres
ont dit : « Si Ibn ‘Omar a été perdu alors cette victoire ne vaut
pas une poignée de cheveux ».
Je me trouvais derrière une petite colline et j’entendis tout ce
qu’ils dirent alors j’ai crié « La ilaha illallah, Muhammad Rassoul
Allah » avant d’émergé portant mon drapeau. Ils se sont tourné vers
moi et dirent : « O commandant, où étiez-vous ? »
Je dis : « Je combattais le commandant de l’ennemi ». Tout le monde
fit des invocations pour moi et dirent : « Allah nous a accordé
cette victoire grâce à ta bénédiction ».
Je leur répondis : « Non, c’est plutôt grâce à votre réussite ».
Les Musulmans rassemblèrent le butin soit des chevaux, des armes, de
l’argent et six cent captifs. Sept Musulmans trouvèrent le martyr :
Souraqah Ibn ‘Adi, Nawfal-Ibn ‘Amir, Sa’id Ibn Qays, Salim,
l’esclave libre de ‘Alim Ibn Badr al-Yambarlou’i, ‘AbdAllah Ibn
Khouwaylid al-Mazim, Jabir Ibn Rashid al-Hadrami et ‘Aws Ibn
Salamah al-Hawazini.
Ibn ‘Omar conduisit la prière funéraire (salat al-janazah) et ils
furent enterrés.
L’armée joyeuse revint à ‘Amr Ibn al-‘As et lui fit son rapport. Il
fut très satisfait et remercia Allah. Alors il appela les
prisonniers et demanda : « Qui d’entre vous connais l’arabe ? »
Trois Syriens parmi eux connaissaient l’arabe alors, il les
questionna au sujet de leur armée et de leur commandant. Ils
répondirent : « O Arabes, Héraclius a envoyé Rubius contre vous avec
une armée de cent mille hommes et lui a ordonné de vous empêcher
d’entrer à Aylah. L’armée de Rubius est en hâte et espère atteindre
son but ce soir. Il n’y a pas dans l’empire romain quelqu’un qui lui
est égal-dans l’art de la guerre. Il est très capable de vous battre
et de tous vous détruire ».
‘Amr lui dit : « J’espère qu’Allah le tuera comme ses
compagnons ont été tués ».
Il leur présentés alors l’Islam mais aucun n’accepta. Il se tourna
donc vers les Musulmans et leur dit : « L’armée romaine arrivera
bientôt en Syrie pour se venger. Si nous libérons ces captifs, ils
rejoindront l’armée romaine. Par conséquent, ils seront tous tués.
Préparez-vous car il est très vraisemblable que l’ennemi arrive
contre nous. S’ils nous combattent, nous leur rendrons la vie
difficile. S’ils ne nous font pas face, leur pouvoir diminuera et si
nous avançons contre eux j’ai la certitude qu’Allah Exalté nous
accordera la victoire de même qu’Il la fait précédemment. Nous
devons toujours gardé la foi en Lui ».
Abou ad-Darda a dit :
« Nous campâmes cette nuit à notre place au matin nous marchâmes une
courte distance quand nous vîmes l’ennemi transportant neuf croix
avec dix mille cavaliers sous chaque croix. Quand les deux armées se
sont fait face, nous vîmes Rubius, qui ressemblait à un étalon, qui
organisait son armée. ‘Amr organisa aussi son armée. Il donna le
commandement de l’aile droite à ad-Dahhak Ibn Soufyan, l’aile gauche
à Sa’id Ibn Khalid, l’arrière-garde à Abou ad-Darda, tandis qu’il
prit le commandement du centre avec les Mouhajirin et les Ansars. Il
demanda à chaque Musulman de réciter le Qur’an et dit : « Allah vous
teste dans cette action vertueuse. Patientez devant la difficulté et
espérez la récompense et le Paradis ».
Alors il aligna les rangs en formation de bataille. A distance
Rubius observait l’armée musulmane. Il vit leur formation rênes
contre rênes, étriers contre étriers comme une forteresse et que
chaque soldat récitait le Qur’an. Alors il vit une lumière briller
sur les fronts de leurs chevaux qu’il prit comme un présage de sa
future défaite et d’une victoire pour les musulmans et la terreur
pénétra leurs cœurs. Il attendit de voir ce que les Musulmans
feraient et son honneur fut ébranlé ».
Abou Ad-Darda (qu’Allah soit satisfait de lui) a dit :
« Le premier parmi les musulmans à partir en avant fut Sa’id Ibn
Khalid qui partageait la même mère que ‘Amr Ibn al-‘As (qu’Allah
soit satisfait de lui). Il sortit des rangs et provoqua les romains
en duel : « Y a-t-il un prétendant ? » cria-t-il aux romains ? Puis
il les attaqua à droite et à gauche tuant plusieurs d’entre eux
battant leurs champions. Alors il chargea une deuxième fois, pénétra
leurs rangs et causa des dégâts. Finalement ils l’encerclèrent et il
trouva le martyr. Les Musulmans, et surtout ‘Amr furent accablé de
douleur. Il dit : « O non! O non ! Par Allah! O Sa’id, tu nous as
montré comment sacrifier sa vie dans la voie d’Allah. O braves
Musulmans qui parmi vous sont assez courageux pour m’épaulez dans
une attaque afin que je puisse trouver mon destin et rencontrer
Sa’id ? » Ad-Dahhak Ibn Soufyan, Dzoul Kala al-Himyari,
‘Ikrimah Ibn Abi Jahl, Harith Ibn Hisham, Mou’ad Ibn Jabal, Abou
ad-Darda, ‘AbdAllah Ibn ‘Omar, Wassid Ibn Warim, Nawfal, Sayf Ibn
‘Abbad al-Hadrami, Salim Ibn ‘Oubayd, les Mouhajirin et les
vétérans de Badr répondirent instantanément : « Nous sommes
présents ».
Ibn ‘Omar (qu’Allah soit satisfait d’eux) a dit :
« Nous étions soixante-dix jeunes qui chargèrent si vigoureusement
que nous approchâmes l’ennemi. Cependant, ils étaient comme une
montagne de fer et ils ne se sont pas inquiétés de nous. Quand nous
vîmes leur fermeté, nous nous sommes dits : « Abattez leurs montures
car nous ne voyons aucune autre façon de les détruire ». Nous
harponnâmes les ventres de leurs chevaux qui tombèrent et ils nous
attaquèrent. L’armée musulmane dans son intégralité répondit à leur
attaque. Notre force comparée à la leur était comme une marque
blanche sur un chameau noir. Notre slogan était « il n’y a nulle
divinité excepté Allah. O Seigneur aide la Communauté de Muhammad,
saluts et bénédictions d’Allah sur lui ».
Abou Ad-Darda a dit :
« Nous étions si occupé à combattre que nous n’avons pas même pas
récité des poèmes de guerre. La bataille était si serrée qu’en
frappant, nous n’étions pas sûrs si un Musulman ou un mécréant avait
été touché. Bien que peu en nombre, nous sommes restés fermes, en
plaçant notre confiance en Allah. Chaque Musulman frappa avec son
sabre, disant fermement de tout son cœur : « O Allah, assiste la
communauté de Muhammad, saluts et bénédictions d’Allah sur lui et sa
famille, contre ceux qui T’ont associé un partenaire » ».
Ibn ‘Omar a dit :
« La bataille se poursuivit jusqu’à midi. Je récitais une invocation
du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et
quand j’ai regardé vers le ciel, j’ai vu des portes d’où sortirent
des cavaliers habillés tout en blanc portant des bannières vertes
avec des points brillants. Quelqu’un annonça : « O Oummah de Muhammad,
Allah vous a envoyé de l’aide ».
Je dis que cette victoire était due à la bénédiction de l’invocation
du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui)
Par le Seigneur de la Ka’bah ! Rapidement, je vis les Romains
s’enfuirent dans la confusion poursuivit par les Musulmans. Un
héraut proclama la victoire. Parce que nos chevaux étaient plus
rapides, nous réussîmes à tuer plus de dix mille hommes. Nous les
avons poursuivis jusqu’à la tombée de la nuit. ‘Amr fut ravi par
cette victoire et son cœur resta avec nous durant la poursuite en
Palestine ».
‘Amr Ibn ‘Itab a dit :
À ce moment, je vis ‘Amr Ibn
al-‘As portant le drapeau dans sa main et sa lance pendait de son
épaule. Il serrait ses mains disant : « Puisse Allah rendre ce qui a
été perdu à la personne qui me ramènera mes gens ». Quand les Arabes
revinrent il dit : « Quiconque fait des efforts et subit des
difficultés pour la satisfaction d’Allah, lui a plu. Est-ce que
cette victoire qu’Allah vous a accordée n’était pas suffisante pour
qu’en plus vous partiez les chasser ? » Les Musulmans
répondirent : « Nous ne les avons pas chassés pour le butin, mais
pour le Jihad ».
Ils revinrent insouciants mais quand ils se regardèrent ils
découvrirent cent trente absents dont Sayf Ibn ‘Abbad al-Hadrami,
Nawfal-Ibn Darim, Salim Ibn Rouwaym, Ashab Ibn Shaddad, quelques
Yéménis et des Bédouins de Médine. Cela attrista ‘Amr mais il se
dit : « O ‘Amr, Allah veut du
bien pour eux mais tu n’arrives pas à t’y faire ».
Alors après l’Adhan[1]
et l’Iqamah[2],
toutes les prières manquées à cause de la bataille furent
rattrapées ».
Ibn ‘Omar a dit :
« Par Allah ! A cause de la fatigue, très peu de personne firent la
prière derrière ‘Amr et les gens prièrent à leurs places
respectives. Le butin fut maigre et nous dormîmes dans nos tentes.
Au matin, ‘Amr Ibn al-‘As fit le Adhan et, après la Salat, il
ordonna de rassembler le butin et les corps des martyrs. Les gens
cherchèrent rassemblèrent cent trente martyrs sans trouver le corps
de Sa’id Ibn Khalid[3].
‘Amr le chercha et alors le trouva dans une place où les chevaux
avaient piétiné le cadavre fracassant ses os en petits morceaux. En
voyant son corps, il pleura abondamment et dit : « O Sa’id, Puisse
Allah le Très Miséricordieux t’avoir en pitié et te faire
miséricorde ». Il le mit avec les autres martyrs et ordonna de les
enterrer, puis tous les Musulmans exécutèrent Salatoul Janazah sur
eux. ‘Amr ordonna alors que le butin lui soit apporté et écrivit à
Abou ‘Oubaydah Ibn al-Jarrah
(qu’Allah soit satisfait de lui).
La lettre de ‘Amr Ibn al-‘As à Abou ‘Oubaydah Ibn al-Jarrah
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
De : ‘Amr Ibn al-‘As.
À : Le digne de confiance de la Oummah, Abou ‘Oubaydah.
Je loue Allah en dehors de qui, il n’y a aucune divinité et
salutations sur Son Prophète. Je suis arrivé en Palestine et
combattu une armée romaine de cent mille hommes sous le commandement
de Rubius. Allah nous accorda une telle victoire que onze mille
Romains furent tués. Le martyre fut accordé à cent trente Musulmans
qui furent enterrés dans cette partie de Palestine conquise par mes
mains. Si tu le désires, je peux te rejoindre. Transmets mes
salutations à tous les Musulmans.
Wa
Salamou ‘Aleykoum wa Rahmatoullahi wa Barakatouhou (Et
que la paix, la miséricorde d’Allah et Ses bénédictions soient sur
vous).
‘Amr envoya cette lettre avec Abou ‘Amir ad-Dawsi. Pendant ce temps,
Abou ‘Oubaydah était à la frontière et n’était pas encore entré en
Syrie mais il avait divisé l’armée suivant les directives d’Abou
Bakr. Quand Abou ‘Amir arriva, il pensa que c’était le messager
d’Abou Bakr et lui demandé donc : « Abou ‘Amir, dans quel état
est-ce que vous avez laissé le pays ? »
Abou ‘Amir lui dit : « Tout va bien et il y a des bonnes nouvelles
supplémentaires - cette lettre est de ‘Amr Ibn al-‘As décrivant la
victoire qu’Allah Exalté lui a accordé ».
Abou ‘Oubaydah lu la lettre et immédiatement tomba en prosternation
de remerciement.
Abou ‘Amir dit : « Par Allah! Les gens bons et pieux ont été
martyrisés et parmi eux, il y a Sa’id Ibn Khalid Ibn Sa’id ».
Le père de Sa’id présent devient abasourdi et pleura. Il fut si
chagriné que tous les Musulmans pleurèrent. Il prépara son cheval et
le monta pour aller voir la tombe de son fils en Palestine. Abou
‘Oubaydah lui demanda : « Où vas-tu Khalid? Tu êtes un des piliers
des Musulmans ».
- « Je projette d’aller voir la tombe de Sa’id et le rejoindre
aussi ». Abou ‘Oubaydah resta silencieux puis écrivit la lettre
suivante à ‘Amr :
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Abou Bakr t’a donné des ordres. S’il t’a ordonné de me joindre,
alors viens. S’il t’a ordonné de rester alors reste ou tu es. Salue
tous les Musulmans pour moi.
Wa Salamou ‘Aleykoum wa Rahmatoullahi wa Barakatouhou.
Il donna alors la lettre à Khalid Ibn Sa’id qui partit avec Abou
‘Amr ad-Dawsi rejoindre l’armée de ‘Amr.
Khalid salua ‘Amr et lui donna la lettre en pleurant. ‘Amr se
précipita vers lui, lui serra les mains l’assit avec honneur. Puis,
il le consola et lui demanda de patienter.
Khalid lui demanda : « Avez-vous la lance et le sabre de Sa’id
couverte du sang des mécréants ? »
- « Oui, il combattit courageusement et fit réellement le Jihad. Il
ne fut en aucun cas déficient.
Il se renseigna sur l’emplacement de sa tombe, y alla et dit : « O
mon fils, puisse Allah m’accordez la patience en ce qui te concerne.
Sûrement nous appartenons à Allah et à Lui nous revenons. Par Allah
! S’il m’accorde la force nécessaire et le courage, je te vengerai
définitivement. J’ai confiance en Allah qu’Il te récompensera
largement ».
Alors il dit à ‘Amr : « Je souhaite partir à la recherche et
conduire une attaque de nuit contre les mécréants. Peut-être du
butin sera récupéré ou l’ennemi que nous rencontrerons sera tué en
revanche ».
- « Que ma mère soit sacrifiée pour toi, mon frère. Le combat
commencera très bientôt. Quand il débutera alors tu pourras
combattre corps et âme et n’épargner aucun ennemi seul ».
- « Je fais le serment que quiconque me rejoigne ou pas j’irai
certainement ».
Il prépara alors son équipement projetant d’y aller seul mais trois
cents jeunes cavaliers de la tribu des Himyar allèrent voir
‘Amr et lui dirent : « Autorise-nous à aller avec Khalid ». Il leur
donna l’autorisation et ils partirent ce même jour. Quand ils
arrivèrent dans une prairie, ils décidèrent d’y camper afin que les
chevaux puissent paître pour reprendre leur voyage durant la nuit.
Soudain Khalid vit des hommes vieux dans la fissure d’une haute
montagne et dit à ses hommes : « Je soupçonne qu’ils sont des
espions de l’ennemi et l’ennemi ne doit pas tomber sur nous ».
Ils répondirent : « Ils sont en haut sur la montagne tandis que nous
sommes ici à découvert. Comment pouvons-nous les atteindre ? »
Khalid dit : « Bien, restez ici jusqu’à ce que je revienne ».
Il descendit alors de sa monture, serra son turban, passa son sabre
autour de ses épaules et dit : « Nous devons supposer qu’ils ne nous
ont pas encore vus, parce que s’ils nous avaient vus, ils ne
seraient pas restés. Quiconque souhaite sacrifier sa vie dans la
voie d’Allah doit faire comme moi ». Dix hommes allèrent avec lui
dans la montagne. Quand ils atteignirent les mécréants, ils étaient
encore à leur place. Khalid s’exclama d’une voix
bruyante : « Attrapez-les ! Puisse Allah bénir votre courage ». Les
Musulmans bondirent sur eux, en tuèrent deux et capturèrent quatre
autres. Khalid les questionna et ils répondirent : « Nous sommes des
habitants de Dayroul Faqi’, Jami’ah et al-Kafr al-‘Azizah. Depuis
que les Arabes ont envahi notre terre, nous avons éprouvé de grandes
difficultés et ainsi la plupart des gens ont fui et trouver refuge
occupé dans les forts. Nous sommes venus nous réfugiez car nous
avons considéré cette montagne sauve. Nous grimpâmes au sommet pour
constater les conditions quand vous êtes survenus et nous avez
attrapés ».
- « Où est l’armée romaine ? »
-« Ils ont atteint Ajnadayn et ont été placés sous le commandement
du gouverneur de Palestine pour protéger Jérusalem. L’armée et les
réfugiés se sont rassemblés à Ajnadayn et quelques soldats sont
venus à nous pour collecter des ressources pour l’armée. Ils ont
pris du bétail et des mulets comme bêtes de transport de peur que
les Arabes les attaquent. Nous ne connaissons rien de plus excepté
qu’il n’y a aucun doute qu’ils sont sortis aujourd’hui pour
rassembler des ressources ».
- « Par le Seigneur de la Ka’bah (wa rabb al-ka’bah) ! C’est du
butin. O Seigneur des mondes, aidez-nous contre ces gens. Quelle
route ont-ils prit ? »
- « La même route sur laquelle vous êtes parce que c’est une large
route et ils ont rassemblés leurs ressources près d’une dune de
sable appelé la Dune des Bani Salif.
- « Que dites-vous au sujet de l’Islam et quelles sont vos croyances
? »
- « Nous connaissons que le christianisme. Nous sommes de simples
fermiers et nous tuer ne vous bénéficiera en aucune façon ».
Khalid dit : « Nous devrions les libérés ».
Les Musulmans lui dirent : « Ils devraient être libérés à condition
qu’ils nous emmènent aux ressources ».
Ils consentirent et marchèrent devant. Quand ils atteignirent la
route, Khalid envoya quelqu’un chercher les hommes qui furent
laissés dans le champ. Quand ils furent rassemblés, ils avancèrent
rapidement avec les quatre chrétiens pour guides. Quand ils
approchèrent de la dune, ils virent les Romains charger les
ressources sur les bêtes tandis que six cent cavaliers étaient
postés autour de la dune. Khalid appela les
Musulmans : « Souvenez-vous qu’Allah vous a promis de l’aide contre
l’ennemi, et aussi que le Jihad est une obligation pour vous.
L’ennemi est devant vous. Espérez la récompense et ne ménagez pas
vos efforts. Écoutez avec soin ce qu’Allah dit :
« Allah aime ceux qui combattent dans Son chemin en rang serré
pareils à un édifice renforcé »
[61:4].
Je vais les attaquer. Attaquez les aussi, mais personne ne doit
doubler son compagnon ».
Sa’id Ibn Houdayfah a dit :
« Quand les Romains nous firent face pour le combat, les fermiers et
les esclaves qui étaient avec le bétail fuirent. La bataille eut
lieu durant un certain temps. Dzoul Kala al-Himyari s’adressa
à sa tribu : « O gens de Himyar, les portes de Ciel sont
ouvertes. Le paradis est orné pour vous et les Demoiselles du
Paradis (hour ‘ayn) vous attendent ».
Un Romain encourageait ses troupes. Khalid le reconnu être le
commandant à cause de sa splendide armure et sa monture. Il alla
vers lui et lui cria des menaces tellement fort que l’ennemi fut
effrayé. Khalid dit : « Je venge Sa’id » et il lança sa lance
tellement fort que le Romain s’écroula comme un mur de fer. Il n’y
eut aucun soldat de Khalid qui ne tua pas un cavalier romain.
Nous tuâmes trois cent vingt cavaliers tandis que le reste fuit dans
la défaite, laissant derrière eux argent, matériel, mulets, chevaux
turcs et ressources que nous avons saisis conformément à l’ordre
d’Allah. Khalid accompli sa promesse et libéra les fermiers qui
étaient restés. Il prit le butin et retourna à ‘amr Ibn al-‘as qui
se réjouit de son retour de celui des Musulmans avec le butin. Il
écrivit un rapport sur la bataille et sur les romains à Abou
‘Oubaydah et aussi à Abou Bakr et l’envoya avec Abou ‘Amir ad-Dawsi.
Quand Abou ‘Amir donna la lettre à Abou Bakr, il l’a lu à haute
voix. Les Musulmans furent transportés de joie et crièrent « La
ilaha illallah wa Allahou Akbar ! »
Abou Bakr se renseigna alors sur Abou ‘Oubaydah et Abou ‘Amir lui
dit : « Il est encore à la frontière et n’est pas encore entré en
Syrie. Il a entendu que César Héraclius a rassemblé une vaste armée
à Ajnadayn et les Musulmans attendent des renforts ». De cela, Abou
Bakr comprit consulta les Musulmans au sujet de lui envoyer
Khalid Ibn al-Walid.
Quand ils répondirent : « C’est plus approprié en effet ». Alors, il
écrivit la lettre suivante à Khalid :
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
De: ‘AbdAllah Ibn al-‘Atiq Abi Qouhafah.
À: Khalid Ibn al-Walid.
As-Salamou ‘Aleykoum
Je loue Allah en dehors de qui, il n’y a nulle divinité et salut Son
Prophète. Je te nomme commandant des armées musulmanes et t’ordonne
d’allez combattre les Romains.
Hâtez-vous de rechercher la satisfaction d’Allah, tuez les ennemis
et inclus-toi parmi ceux qui combattent dans le Chemin d’Allah.
« Ô vous qui avez cru! Vous indiquerai-je un commerce qui vous
sauvera d’un châtiment douloureux ? »
[61:10].
Tu es en charge d’Abou ‘Oubaydah et de son armée. Et Salamou
‘Aleyka.