César Héraclius avait envoyé avec l’armée, un prêtre bien informée
de la religion. Quand il vint Sergius dit : « O père sacré,
questionnez cet homme comme sur sa religion et dites-nous ce que
vous pensez ».
Le prêtre demanda :
-« O arabe, il est écrit dans nos écritures saintes que Dieu enverra
un Prophète arabe de la famille des Hashim de la tribu des Qouraysh
dont le signe de reconnaissance sera que Dieu l’appellera aux Cieux.
Est-ce que cela est arrivé à votre Prophète ? »
Rabi’ah lui répondit :
- « Effectivement, Allah a appelé notre Prophète aux Cieux et l’a
mentionné dans le Qur’an :
« Gloire et Pureté à Celui qui de nuit, fit voyager Son serviteur
[Muhammad], de la Mosquée al-Haram à la Mosquée
al-Aqsa dont Nous avons béni l’alentour, afin de lui faire voir
certaines de Nos merveilles »
[17:1] ».
- « Il est aussi rapporté dans les écritures saintes qu’il sera
obligatoire pour ce Prophète et ses partisans de jeûner un mois de
l’année appelé « Ramadan ».
- « C’est aussi correct. Un mois de jeûne nous a été rendu
obligatoire comme il est mentionné dans le Qur’an :
« Ô les croyants! On vous a prescrit as-Siyam comme on l’a prescrit
à ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété, pendant un
nombre déterminé de jours. Quiconque d’entre vous est malade ou en
voyage, devra jeûner un nombre égal d’autres jours. Mais pour ceux
qui ne pourraient le supporter (qu’avec grande difficulté), il y a
une compensation : nourrir un pauvre. Et si quelqu'un fait plus de
son propre gré, c’est pour lui; mais il est mieux pour vous de
jeûner; si vous saviez! (Ces jours sont) le mois de Ramadan au cours
duquel le Qur’an a été descendu comme guide pour les gens, et
preuves claires de la bonne direction et du discernement. Donc
quiconque d’entre vous est présent en ce mois, qu’il jeûne! Et
quiconque est malade ou en voyage, alors qu’il jeûne un nombre égal
d’autres jours. - Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas
la difficulté pour vous, afin que vous en complétiez le nombre et
que vous proclamiez la grandeur d’Allah pour vous avoir guidés, et
afin que vous soyez reconnaissants ! »
[2:183-185] ».
- « Nous avons aussi lu dans nos écritures saintes qui si un de ses
partisans exécute une bonne action, alors la récompense de dix
bonnes actions est écrite pour lui. Alors que s’il commet un mal, un
seul est écrit contre lui ».
- « Le Qur’an l’affirme comme suit :
« Quiconque viendra avec le bien aura dix fois autant ; et quiconque
viendra avec le mal ne sera rétribué que par son équivalent. Et on
ne leur fera aucune injustice »
[6:160] ».
- « Il est écrit que Dieu ordonne à ses partisans d’envoyer le salut
sur lui.
- « Oui, Il est ainsi mentionné dans le Livre :
« Certes, Allah est Ses Anges prient sur le Prophète; ô vous qui
croyez priez sur lui et adresses [lui] vos salutations »
[33:56] ».
Le prêtre resta étonné par ses réponses et dit au commandant de
l’armée : « la Vérité est avec ces gens ».
Après ce dialogue, un courtisan dit à Sergius : « C’est le bédouin
qui a tué ton frère hier ».
Lorsqu’il entendit ceci, Sergius s’emporta avec rage et ses yeux
devinrent rouges de fureur et il projeta d’attaquer Rabi’ah. Rabi’ah
se rendit cependant compte de son intention et se leva avec vitesse
foudroyante. Il attrapa une épée et frappa Sergius avec une telle
force qu’il s’écroula. Alors les Romains le chargèrent mais il sauta
sur son cheval-en criant : « Y a-t-il un prétendant ? » et il leur
fit face pour le combat.
Yazid Ibn Abi Soufyan vit la bataille et cria : « O Musulmans,
l’ennemi a trahi un Compagnon du Prophète, attaquez d’un seul homme
! » Les Musulmans attaquèrent et les deux armées s’affrontèrent. Les
Romains tenaient fermement leur position quand soudainement arriva
une nouvelle troupe musulmane sous le commandement de Shourahbil
Ibn Hassanah, le scribe du Messager d’Allah (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui). Quand les Musulmans virent leurs
frères leur moral augmenta et ils combattirent avec tellement de
zèle que sur huit mille Romains, pas un seul survécu. Tabouk était
éloignée de la Syrie et les musulmans capturèrent toute
leurs
richesses, leurs chevaux turcs, leurs tentes et leurs trésor. Ils
rencontrèrent Shourahbil et ses compagnons et échangèrent le
Salam et des Dou’a. Après avoir monté le camp, Shourahbil
consulta Yazid et Rabi’ah au sujet du butin et les deux convinrent :
« Tout le butin capturé des Romains sera envoyé au Calife afin que
les Musulmans puissent le voir. Cela les encouragera à participer au
Jihad et à envoyer leurs troupes ».
Shaddad Ibn Aws et cinq cent cavaliers emmenèrent tout le butin, à
l’exception des armes et du matériel de guerre, au Calife tandis les
troupes restantes restèrent à Tabouk attendant l’arrivée des armées
musulmanes.
Quand les Musulmans de Médine virent Shaddad Ibn Aws arriver avec le
butin, ils crièrent « La ilaha illallah ! Allahou Akbar[1]
! »
Abou Bakr demanda les raisons des clameurs et ils
répondirent : « Shaddad est revenu victorieux avec le butin ».
Entre-temps, Shaddad et ses hommes descendirent de leurs montures et
allèrent à la mosquée ou ils prièrent deux unités de salutations de
la mosquée (tahiyatoul masjid) puis saluèrent le Messager
d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) en passant près de
sa tombe. Enfin, ils sortirent et allèrent trouver Abou Bakr
(qu’Allah soit satisfait de lui) pour lui donner des bonnes
nouvelles et lui racontèrent l’incident avec les Romains. Abou Bakr
se prosterna de remerciement pour Allah Exalté et considéra cette
victoire comme un bon présage. Il utilisa le butin pour équiper une
autre armée musulmane et a écrivit aux gens de La Mecque pour les
encourager à participer au Jihad.
Abou
Bakr convie les gens de La Mecque pour le Jihad
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
De:
‘AbdAllah Ibn al-‘Atiq Abi Qouhafah
À: Les gens de La Mecque Sacrée et de sa périphérie.
As-Salamou ‘Aleykoum.
Tout l’éloge appartient à Allah Seul et salutations sur Son
Messager. Je m’apprête à faire le Jihad contre les ennemis des
Musulmans et conquérir la Syrie. Je vous en informe afin que vous
répondiez immédiatement aux commandements d’Allah :
« Légers ou lourds, lancez-vous au combat, et luttez avec vos biens
et vos personnes dans le sentier d’Allah. Cela est meilleur pour
vous, si vous saviez »
[9:41].
Etant donné que ce verset fut révélé dans votre ville, vous êtes
donc plus responsable que des autres pour vous y conformer.
Quiconque implémente ce verset prouvera être véridique et être la
meilleure personne. Quiconque assiste la religion d’Allah sera aidé
par Lui. Ceux qui en resteront à l’écart, Allah ne s’occupera pas de
lui. Courez vers un Paradis préparées par Allah pour les Moujahidin[2],
les Mouhajirin[3]
et les Ansars[4].
Allah nous Suffit et quel excellent Protecteur, Il est !
Puis, il cacheta la lettre avec le sceau du Messager d’Allah (Saluts
et Bénédictions d’Allah sur lui) et l’envoya avec ‘AbdAllah Ibn
Houdafah à
La Mecque. Quand Ibn Houdafah arriva à La Mecque il appela
les gens à haute voix. Quand ils se regroupèrent, il lut la lettre
à haute voix. Souhayl Ibn
‘Amr, Harith Ibn Hisham et ‘Ikrimah Ibn Abi Jahl se levèrent et
dirent : « Nous acceptons l’invitation de celui qui appelle à Allah
et à Son Messager et nous confirmons véridiques, les paroles du
Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) ».
Harith et ‘Ikrimah dirent alors : « Par Allah, nous aiderons
définitivement Sa religion. Pourquoi devons-nous rester en arrière
derrière les autres ? S’il est vrai qu’ils nous ont précédés en
atteignant leur but avant nous et que nous avons été privés de cette
grande vertu, nous pourrons au moins avoir nos noms inclus avec les
leur en les rejoignant ».
‘Ikrimah pris quatorze hommes de sa tribu des Banou Makhzoum,
pendant que Souhayl Ibn ‘Amr revint avec quarante jeunes des Banou
‘Amir, y compris Harith Ibn Hisham. D’autres personnes de La Mecque
les rejoignirent jusqu’à ce qu’ils deviennent une armée de cinq cent
qui partit aussitôt pour Médine. Abou Bakr écrivit aux Hawazin et
aux tribus de Thafiq qui envoyèrent quatre cent hommes à Médine.
‘AbdAllah Ibn Sa’id a rapporté d’Abou ‘Amir :
« Nous étions à Taif quand quatre cent hommes de Hawazin et de
Thafiq répondirent immédiatement alors que la lettre d’Abou Bakr
leur était lut. Sur le chemin nous rencontrâmes les hommes de La
Mecque si bien que notre détachement compta neuf cent personnes.
Chacun de nous dit : « Je suis suffisant pour affronter seul neuf
cent cavaliers romains ».
Quand nous sommes arrivés à Médine, nous campâmes à Baqi’. Abou Bakr
fut informé et il nous dit : « Partez directement rejoindre vos
frères Shourahbil Ibn Hassanah, Yazid Ibn Abi Soufyan et Rabi’ah Ibn
‘Amir ».
Et pendant ce temps, ils attendaient tous à la frontière ou nous
restâmes vingt jours durant lesquels d’autres détachements nous ont
rejoints ».
Shaddad Ibn ‘Aws a dit :
« Un jour, Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui) vint avec
quelques Mouhajirin et Ansar et fit un discours approprié tout en
étant debout. Après avoir loué Allah Exalté et salué le Messager
d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) il dit : « O gens,
parmi les obligations qu’Allah a décrété pour les Musulmans, il y a
le Jihad, dont la récompense
est immense auprès d’Allah. Purifiez vos intentions et n’ayez
seulement que des bonnes pensées afin que vos récompenses puissent
augmentées. O serviteur d’Allah, hâtez-vous de remplir les
obligations d’Allah Exalté et de la Sounnah de votre Guide Véridique
(saluts et bénédictions d’Allah sur lui). Il ne peut y avoir qu’un
seul de deux résultats pour l’effort sur lequel vous allez vous
embarquer : la victoire ou le martyr. Quiconque est martyrisé
rencontrera ceux qui sont morts avant lui et Allah le récompensera
! »
‘AbdAllah Ibn Sa’id a dit :
« J’ai demandé à Abou ‘Amir : « Décris Abou Bakr ».
Il dit : « Il avait un teint coloré, un grand corps mince et sa
barbe n’était pas très épaisse ».
Abou ‘Amir dit aussi :
« Quatre cent hommes vinrent aussi de Hadramawt ».
Abou Bakr envoya une lettre à Oussayd Ibn Salamah al-Kilabi et aux
Banou Kilab les invitant à participer au Jihad contre Rome. Ad-Dahhak
Ibn Soufyan Ibn ‘Awf se leva et s’adressa à la tribu rassemblée :
« O Banou Kilab, faites de la crainte d’Allah votre signe distinctif
et répondez à la sommation du Calife pour assister la religion de Muhammad
(saluts et bénédictions d’Allah sur lui).
Un vieil homme qui avait voyagé plusieurs fois en Syrie se leva et
dit : « O Dahhak, tu nous encourage à combattre des tels gens
qui ont du prestige, de la puissance, de l’expérience dans la guerre
et d’innombrables chevaux. Comment les Arabes peuvent-ils trouver la
force pour les combattre quand nous sommes peu, affamés et faibles
? »
Ad-Dahhak répondit : « Les victoires du Messager d’Allah
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) ne furent pas basées sur
les nombres ou la logistique de guerre mais en élevant le Verbe
d’Allah Exalté qui est la véritable raison pour laquelle, il fut
envoyé. Vous vous rappellerez probablement la Bataille de Badr, ou
le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) avait
seulement trois cent treize hommes contre les Qouraysh qui avaient
une nombreuse armée, du matériel de guerre, des chevaux, des armes
innombrables et qui n’était à court de rien. Pour aussi longtemps
qu’il resta sur terre, le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions
d’Allah sur lui) fut un victorieux conquérant dans tous les cas de
figure. Maintenant regardez son Calife, Abou Bakr. Vous avez vu
qu’aussitôt il fut nommé, il combattit et soumit les apostats avec
le sabre. Souvenez-vous qu’aussi longtemps vous n’aiderez pas les
Musulmans, comme Himyar et Tayyi, vous n’aurez jamais de
respect aux yeux des Calife et des Musulmans. Par Allah ! Ne vous
déshonorez pas parmi les Arabes. Vous avez plus de chevaux et de
chameaux que les autres Arabes, sans mentionner les armées et les
armes. Craignez Allah et obéissez immédiatement à l’ordre du
Calife ».
Cette parole réveilla les Banou Kilab qui partirent aussitôt vers
Médine monté sur des chameaux. Ils apportèrent aussi d’autres
chameaux pour être utilisés comme bêtes de charge et leurs chevaux
arabes. Ils entrèrent à Médine armés alors qu’Abou Bakr sortait pour
envoyer une armée en Syrie. Il fut très heureux de les voir et leur
ordonna de joindre le reste de l’armée. Il présenta le drapeau à
ad-Dahhak Ibn Soufyan qui à son tour lui présenta les chevaux et les
chameaux qu’il avait apporté avec lui pour être utilisé contre Rome.
Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui) fut heureux de voir tous
les chevaux rougeâtre-blancs et dit : « J’ai entendu que Messager
d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) dire que les
chevaux du Yémen ont des pattes blanches ».
Le rassemblement de l’armée causa beaucoup de bruit et d’agitation.
Les enfants des Mouhajir et des Ansar les rejoignirent et une
immense force se réunit à Jourf. Abou Bakr donna le commandement
général-de l’armée à Abou ‘Oubaydah Ibn al-Jarrah (qu’Allah soit
satisfait de lui). Une honorable jeune, Sa’id Ibn Khalid Ibn Sa’id
Ibn al-‘As se plaignit à Abou Bakr : « Quand tu projetas de nommer
mon père, comme officier dans ton armée, comme commandant de
l’avant-garde, les Musulmans le désapprouvèrent et donc tu l’a démis
bien qu’il se soit consacré à la voie d’Allah. De la même façon j’ai
consacré ma vie à la voie d’Allah, j’ai toujours obéi à vos
sommations et t’ai porté allégeance. Je n’ai jamais hésité. Si tu
peux me nommer maintenant commandant de l’avant-garde, j’ai l’espoir
qu’Allah ne me rendra pas impuissant ».
Parce qu’il avait plus d’expérience que son père et était un
cavalier capable, Abou Bakr le nomma commandant de l’avant garde. Il
lui donna un étendard et le commandement de plus de deux mille
cavaliers. Quand ‘Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) entendit
parler de la demande de Sa’id et son acceptation, il se fâcha. Il
alla voir Abou Bakr et lui dit : « O Calife du Messager d’Allah
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) tu as donné un drapeau à
Sa’id alors qu’il y a d’autres plus qualifiés que lui. Par Allah !
Je sais que quoi qu’il dise contre les ennemis m’est en fait
destiné. Par Allah ! Je n’ai jamais dit un mot contre son père ni
commis un acte d’inimitié contre lui ».
Abou Bakr devint confus tant sur le fait de déposer Sa’id que de
s’opposer à ‘Omar parce qu’il avait une foi ferme, qu’il toujours
donné des bons conseils et que le Messager d’Allah (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui) le tenait en haute estime. Perplexe,
il alla trouver ‘Ayshah (qu’Allah soit satisfait d’elle) et lui
raconta l’affaire. Elle conseilla : « O père, tu sais que ‘Omar se
préoccupe toujours du bien-être de la religion. Ses mots ont
toujours une bonne intention et il n’a aucune malveillance contre
aucun ».
Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui) appela Abou Arwa ad-Dawsi
et lui ordonna : « Va chez Sa’id Ibn Khalid et dit-lui de me rendre
le drapeau ».
AbdAllah ‘Ibn ‘Omar (qu’Allah soit satisfait d’eux) raconte :
« Je faisais aussi partie de cette armée quand Abou Arwa ad-Dawsi
transmit les ordres d’Abou Bakr à Ibn Sa’id Khalid alors qu’il nous
conduisait à Salah al-Jourf. Quand il entendit l’ordre, il
rendit immédiatement le drapeau en disant : « J’ai consacré ma vie
au service de la religion et ai fermement prit la voie d’Allah. Je
combattrai sous la bannière d’Abou Bakr le cœur en paix ou sous
l’ordre de n’importe qui et dans n’importe quelle place ».
[1]
Il n’y a nulle divinité excepté Allah, Allah est le Plus
Grand !
[2]
Combattants dans la voie d’Allah
Exalté.
[3]
Emigrants dans la voie d’Allah Exalté.
[4]
Les
assistants
d’Allah Exalté.