Abou Bakr Ibn Ahmad a rapporté de ‘Uthman ‘Ibn Omar ‘Ibn
‘AbderRahmane, de Nawfal Ibn Muhammad, de Muhammad
Ibn ‘AbdAllah Ibn Muhammad, de Rabi’ah Ibn ‘Uthman, de
Younous Ibn Muhammad, de Ma’in Ibn Yahya Ibn
‘AbdAllah, de Muhammad Ibn ‘Omar ar-Rafiqi, de Mou’ad Ibn Muhammad
al-Ansari, de ‘AbderRahmane Ibn ‘Abdel ‘Aziz, de AbdAllah Ibn
Majid que :
Le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) décéda
et Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui) devint le Calife. Abou
Bakr élimina les faux prophètes, Moussaylamah et Shouja’ Waloud,
tandis que Toulayhah s’enfuit en Syrie. Il conquit Yamahah, anéantit
les Banou Hanifah et les Arabes se soumirent à lui. Le Calife se
décida à envahir la Syrie et combattre les Romains. Alors, il
rassembla les Compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux) et leur
dit : « O gens,
puisse Allah vous faire
miséricorde. Rappelez-vous qu’Allah vous a bénis avec
l’Islam, vous a faits de la Communauté (oummah) de Muhammad (Saluts
et Bénédictions d’Allah sur lui), a augmenté votre foi et votre
conviction et vous a accordé une complète victoire. Il a dit :
« Aujourd'hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli
sur vous Mon bienfait. Et J’agrée l’Islam comme religion pour vous »
[5:3].
Sachez que Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui)
projeta de conduire le Jihad en Syrie et voulut que des efforts
soient entreprit sur ce point mais Allah Exalté l’a rappelé à Lui.
Soyons donc clair sur ce point, je projette d’envoyer en Syrie une
armée musulmane avec leurs familles et leur dépendants. Le Messager
d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) m’a dit avant son
décès :
« La Terre m’été montrée et j’ai vu l’est et l’ouest que ma
communauté ne tardera pas à conquérir ».
Vous devez donc conclure un accord et m’exprimer vos opinions,
puisse Allah vous faire miséricorde ».
Les Compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux) répondirent à
l’unanimité : « O Calife du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions
d’Allah sur lui), nous sommes sous vos ordres. Nous sommes prêts
pour ce que tu nous commanderas car Allah Exalté nous a ordonné
l’obéissance. Il a dit :
« Ô les croyants! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à
ceux d'entre vous qui détiennent le commandement »
[4:59].
Abou Bakr
convie les Yéméni pour le Jihad
Abou Bakr fut très satisfait de cette réponse et par conséquent
écrivit aux rois du Yémen, aux chefs Arabes et aux les gens de La
Mecque :
Par le nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très
Miséricordieux.
De: ‘AbdAllah al-‘Atiq Ibn Abi Qouhafah.
À: Tous les Musulmans.
As-Salamou ‘Aleykoum
(que la paix soit sur vous).
Tous les éloges sont à Allah Seul et saluts sur Son Messager. Sachez
que je projette d’envoyer une armée en Syrie pour expulser les
mécréants et ceux qui ne marchent pas sur le chemin droit. Quiconque
parmi vous projettes de faire le Jihad doit se hâter d’obéir à Allah
et faire des préparations car Allah dit :
« Légers ou lourds, lancez-vous au combat, et luttez avec vos biens
et vos personnes dans le sentier d’Allah. Cela est meilleur pour
vous, si vous saviez »
[9:41].
Abou Bakr donna ces lettres à Ibn Anas Malik (qu’Allah soit
satisfait de lui) le serviteur du Messager d’Allah (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui) et attendit leur réponse.
Jabir Ibn ‘AbdAllah a dit :
Anas revint peu après avec les bonnes nouvelles que les gens de
Yémen arrivaient. Il dit à Abou Bakr : « Tous ceux à qui j’ai lu ta
lettre ont immédiatement obéi à Allah et accepté tes ordres. Ces
gens vont se présenter avec leurs armes et leurs armures. O Calife
du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui), je les
ai précédés pour t’annoncer ces bonnes nouvelles. En t’obéissant,
ils acceptent d’avoir leurs cheveux ébouriffés et leurs corps
couvert de poussière. Les chefs du Yémen sont d’excellents cavaliers
extrêmement courageux et ils arriveront bientôt avec leurs familles
et leur dépendants. Tu dois te préparer à les rencontrer ».
Abou Bakr fut très heureux d’entendre ceci.
Le jour suivant, les signes de l’arrivée des combattants
(moujahidin) apparurent et les gens de Médine l’informèrent. Abou
Bakr leur ordonna de prendre leur monture et sorti avec eux pour les
accueillir.
Bientôt des légions de Moujahidine arrivèrent, les unes après les
autres, chaque tribu avec son emblème et son étendard. La première
tribu Yéménite qui arriva fut celle de Himyar, équipée de
bonnes armures, de sabre ou d’arc arabe, sous le commandement de
leur chef,
Dzoul Kala al-Himyari coiffé d’un turban. Il
s’approcha d’Abou Bakr, le salua, s’identifia ainsi que les membres
de sa tribu puis récita le poème suivant :
« Himyar est ma tribu, et ces gens que vous voyez,
Sont les premiers dans la bataille et de haute lignée.
Lions de bravoure, ils sont les chefs de la fermeté,
Avec les lames courbes, ils frappent les grands guerriers armés.
Notre parure est la bataille, ferme restons-nous vainqueurs ou tués.
Dzoul Kala al-Himyari est le commandant de la totalité.
Notre armée est venue et sur l’empire romain est notre vision,
Avec notre puissance, la Syrie deviendra notre maison.
Damas sera pour nous,
Et dans l’abîme, nous les enverrons tous !
Entendant cela Abou Bakr sourit et dit à ‘Ali (qu’Allah soit
satisfait de lui) « O Abou al-Hassan, n’as-tu pas entendu le
Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) dire : « Quand
les Himyar viennent avec leurs femmes qui portent leurs enfants
alors réjouissez-vous de l’aide d’Allah pour les Musulmans contre
tous les polythéistes » ».
‘Ali répondit : « Tu as dit la vérité. J’ai en effet entendu le
Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) le dire ».
Anas a dit :
Quand les Himyar passèrent avec toutes leurs familles, leurs
dépendants, leurs vivres et leur logistique de guerre, la tribu Mathhij
vint après eux. Ils montaient de fins chevaux et tenaient des lances
tranchantes. Leur chef, Qays Ibn Houbayrah al-Mouradi approcha Abou
Bakr, se présenta ainsi que sa tribu puis récita ce poème :
« Notre armée s’est dépêchée pour toi,
De Mourad nous sommes les rois,
Nous sommes venus afin que tu puisses constater,
Comment nous tuons les Romains avec les sabres qui sont à nos
côtés ».
Abou Bakr fit une invocation (dou’a) pour eux et ils poursuivirent
leur chemin. Puis, la tribu de Tayyi arriva sous le commandement de
leur chef Habis Ibn Sa’id at-Tayyi, qui voulut descendre pour
saluer le Calife mais Abou Bakr par un serment l’empêcha de le
faire. Quand Habis approcha, il salua et serra
chaleureusement les mains d’Abou Bakr qui le remercia. Ensuite,
arriva un immense contingent de la tribu d’Azd sous le commandement
de Joundoub Ibn ‘Amr ad-Dawsi. Parmi eux, se trouvait Abou Hourayrah
(qu’Allah soit satisfait de lui) portant un arc et un carquois de
flèches. A sa vue, Abou Bakr sourit et lui demanda « Pourquoi es-tu
venu, connais-tu l’art de la guerre ? »
Abou Hourayrah répondit : « Premièrement, je souhaite participer à
la récompense du combat dans la voie d’Allah Exalté, et
deuxièmement, si Allah veut, je mangerais des fruits syriens! »
Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui) rit beaucoup de sa
réponse.
Les Banou Abs arrivèrent sous le commandement Mayssarah Ibn Masrouq
al-‘Absi suivi par les Kinanah commandés par Fathm Ibn Ashyam
al-Kinani. Toutes les tribus du Yémen apportèrent avec eux
leurs femmes, leurs enfants, leurs richesses, leurs
chevaux et leurs chameaux. Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de
lui) fut très heureux par cette parade et remercia Allah.
Les tribus campèrent séparément autour de Médine. Depuis l’arrivée
des nombreuses armées, la nourriture et l’espace devinrent
insuffisants. Les ressources de la nourriture diminuèrent très
sérieusement et il devint difficile de trouver des grains et des
pâturages pour les chevaux. Par conséquent, les chefs se
consultèrent et décidèrent de demander au Calife de les envoyer en
Syrie à cause de la surpopulation. Ils allèrent voir Abou Bakr, le
saluèrent et s’assirent. Ils se sont regardés les uns et autres se
demandant qui allait parler en premier et finalement Qays Ibn
Houbayrah dit : « O Calife du Messager d’Allah (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui). Tu nous as appelés pour une tâche à
laquelle nous avons répondu immédiatement par obéissance à Allah et
à Son Messager et par impatience pour le Jihad. Par la grâce d’Allah
nos armées sont prêtes et bien équipées mais nos troupes connaissent
quelques difficultés depuis que la ville ne peut pas accommoder tous
les chevaux, les mulets et les chameaux, ni les besoins de tous les
hommes. Nous te demandons par conséquent de nous autoriser à
combattre ou si tu as changé d’avis de nous autoriser à nous retirer
dans notre patrie ».
Et tous les chefs, à tour de rôle, exprimèrent la même idée. Après
les avoir tous écoutés, Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui)
répondit : « Par Allah ! Je n’avais aucune intention de vous causer
des difficultés. J’ai seulement voulut que tous les contingents
soient présents afin que le nombre de l’armée soit complété ».
Ils dirent : « Toutes les tribus sont désormais présentes, par
conséquent, place ta confiance en Allah et envoie-nous ».