La seconde étape des
Conquêtes
En Shawwāl 21 H (septembre 642 EC), la ville d’Alexandrie fut
conquise ; or à l’époque byzantine Barqah était sous son autorité.
‘Amr Ibn al-‘Ās
(qu’Allah soit satisfait de lui) s’élança donc dans sa direction le
19 Sha‘bān 23 H (8 juin 644 EC). Barqah était le nom arabe de la
ville d’Antablous, qui signifie en latin « Les Cinq Cités » :
Tawahīr (de nos jours Tawkarah), Sīrīn (Qamah), Barnīq (Benghazi),
Apollonie de Cyrène (Soussāh) et Barish (Al-Marj).
Avant d’arriver à Tripoli, ‘Amr Ibn al-‘Ās (qu’Allah soit satisfait
de lui) envoya depuis Barqah ‘Ouqbah Ibn Nafi‘ qui conquit Zawīlah,
une ville du Fezzan.
‘Amr Ibn al-‘Ās
(qu’Allah soit satisfait de lui) prit Sourt (Sirte), puis Labdah et
Tripoli en 23 H (644 EC), et de là il envoya ‘AbdAllah Ibn
az-Zoubayr Ibn al-‘Awwam (qu’Allah soit satisfait d’eux) qui prit
Sabrata que ‘Amr Ibn
al-‘Ās (qu’Allah soit satisfait de lui) rejoignit. Ensuite, ils
conquirent Sharoūs, une ville de Jabal Nafoūssah, et ‘Amr (qu’Allah
soit satisfait de lui) envoya Bousr Ibn Artāh à Waddān qu’il conquit
en 23 H (644 EC). ‘Amr
Ibn al-‘Ās (qu’Allah soit satisfait de lui) retourna alors en
Egypte, conformément aux ordres de ‘Umar Ibn al-Khattab (qu’Allah
soit satisfait de lui) qui ne souhaitait pas repousser les
frontières de l’empire musulman au nom seulement de l’expansion et
désigna avant son départ ‘Ouqbah comme gouverneur de Barqah.
La
conquête de la Tunisie, du Maroc et de l’Algérie
En l’an 27 H (647 EC), durant le califat de ‘Uthman Ibn ‘Affan
(qu’Allah soit satisfait de lui), une seconde expédition militaire
fut envoyée pour prévenir le danger que représentaient les Romains
pour l’Egypte. Vingt-mille hommes commandés par ‘AbdAllah Ibn Sa‘d
Ibn Abi Sarh arrivèrent à Sabakhah, près de ce que l’on connait
comme étant la région de Qayrawān (Kairouan). Grégoire, le
gouverneur romain, leur proposa la paix en échange de quoi il
payerait 2.5 millions de dinars. Ce qui fut accepté par ‘AbdAllah,
qui se retira ensuite.
Plus tard, Grégoire viola le traité et ‘AbdAllah retourna vers lui
en 29 H (649 EC) et le combattit à Soubaytilah ; bataille qui
s’acheva par la victoire de ‘AbdAllah tandis que Grégoire fut tué et
sa fille capturée. Les Musulmans acceptèrent de retourner en Egypte,
en échange du paiement de l’argent par les habitants de la région,
en échange de quoi ils affirmèrent n’avoir aucun désir d’étendre
leur territoire, mais souhaitaient plutôt prévenir la menace que
représentaient les Romains.
Les Romains et les Berbères violèrent le traité de paix une fois de
plus et, en 45 H (665 EC), Mou‘āwiyah Ibn Abi Soufyan (qu’Allah soit
satisfait d’eux) envoya Mou‘āwiyah Ibn Houdayj as-Sakoūni qui
conquit Djerba en 47 H (667 EC) puis marcha ensuite vers Kairouan,
après quoi il conquit Binzart (Bizerte). ‘Ouqbah Ibn Nafi‘ fut
désigné pour le remplacer en 48 H (668 EC).
Les Romains envoyèrent des renforts à
Carthage, et Mou‘āwiyah Ibn Houdayj marcha sur Soubaytelah ; les
deux camps se rencontrèrent près d’Aljam et Mou‘āwiyah
remporta la victoire. Les Romains rassemblèrent de nouveau
une nouvelle force de de 30.000 hommes à Jaloūlā qu’il mit en
déroute. En 49 H (669 EC), ‘Ouqbah Ibn Nafi‘ s’élança de Barqah avec
une armée qui lui avait été envoyée par Mou‘āwiyah Ibn Abi Soufyān
(qu’Allah soit satisfait d’eux) et s’ajoutèrent à cette force ceux
des Berbères qui avaient embrassé l’Islam. Cette force atteignit
Sirte, puis ‘Ouqbah avec 400 cavaliers parcoururent la région et
vainquirent Waddān pour la deuxième fois. Peu après, il marcha sur
Jarmah se hâtant vers le sud et conquit Kāwār avant de se diriger
vers Zawīlah puis vers son campement à Maghmadās. Quelques temps
après, ‘Ouqbah s’éloigna de la côte, au sud de Jabal Nafoūssah
jusqu’à ce qu’il arrive à l’emplacement de la ville de Kairouan
(Qayrawān), qu’il construisit loin de la mer.
Ensuite, ‘Ouqbah fut destitué de son poste pendant quelques années,
avant d’être rétabli par Yazīd Ibn Mou‘āwiyah
en 62 H (681 EC), sur quoi il reprit sa guerre au Maghrib
jusqu’à ce qu’il eût atteint l’Océan Atlantique, c’est-à-dire la
côte occidentale du Maroc. Sur la voie du retour, son armée le
précéda à Qayrawān tandis qu’il resta en arrière avec 300 cavaliers
quant ils furent encerclée par des Berbères et des Romains, et dans
l’affrontement qui s’ensuivit, tous furent martyrs, puisse Allah
Exalté à Lui les Louanges et la Gloire leur faire miséricorde. Puis
une immense force berbère se rassembla qui contraignit les Musulmans
à se retirer à Tripoli, et Kasīlah, le chef des Berbères entra à
Qayrawān en Mouharram 64 H (septembre 683 EC) et continua de
gouverner la région pendant cinq ans.
En 69 H (688 EC), Zuhair Ibn Qais Balawi s’élança de Barqah,
conformément aux ordres qu’il avait reçu du calife ‘Abdel Mālik Ibn
Marwān, et Kasīlah se retira de Qayrawān, poursuivi par Zuhair, et
fut tué ainsi que qu’un grand nombre de ses soldats à Mams. A son
retour, Zuhair rencontra une expédition militaire romaine de Sicile
qui était descendue de Barqah ; il les affronta mais fut martyre à
Darnah en 71 H (690 EC).
En 77 H (696 EC), Hassān Ibn Nou‘mān marcha avec 40.000 soldats sur
Carthage qu’il conquit à la force des armes en 78 H (697 EC). Il fut
vaincu par al-Kahinah, la chef des Berbères de Wadi Saktatah qui le
repoussa à Qabis. Les Romains reprirent Carthage, mais Hassān revint
avec des renforts de 40.000 hommes en 84 H (703 EC) et vainquit
al-Kahinah, qu’il fit tuée à Aljam puis prit d’assaut Carthage avant
de rentrer à Damas.
Moūssa Ibn Noussayr fut désigné gouverneur de l’Ifrīqiyyah (Afrique
du Nord) en 88 H (706 EC). Ses conquêtes s’étendirent
jusqu’al-Maghrib (Maroc) et l’Andalousie (Espagne).
Au moment où les Musulmans achevaient la conquête du Maghreb, le
royaume visigoth d’Espagne souffrait de divisions internes et de
dissensions. Rodéric usurpa le trône d’Agila, le jeune fils de
Witiza (Ghayshata) et par conséquence, ce dernier et ses supporters
n’eurent d’autre alternative que de demander de l’aide aux
Musulmans, pour retrouver son trône.
La personne désignée pour parler aux Musulmans fut Julien, le
gouverneur de Sabtah (Ceuta), l’émissaire des Visigoths. Ce fut la
raison principale pour laquelle Tāriq Ibn Ziyād traversa le Détroit
d’Hercules (Détroit de Gibraltar) vers l’Andalousie.
Après avoir l’avoir conquise, les Musulmans comprirent que, s’ils se retiraient, le pays retomberait dans l’anarchie et que cela se retournerait contre eux au Maghreb, de par la proximité de l’Andalousie.
Le rôle de Julien dans la conquête de l’Andalousie
Tāriq informa aussitôt Moūssa Ibn Noussayr le commandant des forces
musulmanes et le Gouverneur d’Ifrīqiyyah à Qayrawān, qui à son tour
informa le calife omeyyade Walīd Ibn ‘Abdel Mālik, à Damas. Le
calife s’oposa à toute action en Andalousie si elle n’était pas
précédée d’une reconnaissance des lieux. Moūssa Ibn Noussayr envoya
donc 500 combattants – parmi lesquels une centaine de cavaliers –
commandés par Tarīf Ibn Mālik, accompagnés par Julien, pour tester
sa sincérité pendant l’assaut. Tarīf lança un certain nombre
d’attaques couronnées de succès contre les côtes sud et il campa en
un lieu qui orte encore son nom de nos jours (Tarīfa). Ensuite, il
retourna sain et sauf avec ses soldats, rapportant un grand butin et
la sincérité de Julien établie.
Moūssa Ibn Noussayr prépara une force expéditionnaire de 7.000
hommes, la plupart berbères, sous le commandement de Tāriq Ibn
Ziyād, un Berbère lui aussi, d’après les récits les plus fiables.
L’expédition appareilla de Tanger le 5
Rajab 92 H (28 avril 711 EC). La flotte de navires musulmans,
auxquels se joignirent quatre vaisseaux appartenant à Julien,
voyagea en bataillons qui se rassemblèrent au Mont Calpé qui à
partir de ce jour fut baptisé Jibal Tāriq, Gibraltar.
A cette époque, Rodéric était occupé à réprimer une rébellion
amorcée par les Basques, qui habitaient la Navarre, à l’extrême nord
de Pampelune.
Tāriq se hâta de pourvoir son armée d’une base militaire pour les
protéger et construisit autour un rempart connu sous le nom de
Soūr al-‘Arab (le Mur des Arabes). Ibn Battoūta vit ces
fortifications au VIIIème siècle H. Tāriq construisit
également un bassin d’amarrage pour les navires, qui lui donnèrent
une connexion avec Sabtah (Ceuta).
Cette location était excellente pour les Musulmans, de par son accès
facile par la mer à Sabtah, sur la côte nord-africaine, en plus de
l’encerclement montagneux qui le rendait difficile d’accès aux
Visigoths. Tāriq envoya un détachement commandé par ‘Abdel Mālik Ibn
Abi ‘Āmir vers le Golfe de Gibraltar qui prit Carteyo. Immédiatement
après, Tāriq se déplaça vers l’ouest et la prit la région où sera
construit plus tard la ville d’al-Jazirah al-Khadra' (Algésiras). Il
affronta ensuite une force visigoth menée par Boncho dont il fut
victorieux. La nouvelle de cette victoire parvint à Rodéric qui
retourna à Tolède et rassembla une armée dont la taille est discutée
par différentes sources qui l’estiment entre 40.000 et 100.000
soldats. Il avança ensuite avec cette armée vers Cordoue. Moūssa
envoya 5.000 hommes menés par Tarīf Ibn Mālik, pour renforcer Tāriq,
augmentant la taille de son armée à 12.000 soldats. Puis, Rodéric
avança avec ses troupes vers Medina Sidonie, alors que Tāriq
avançait par Tarīfa puis continua sur la route de Sidonie jusqu’à La
Janda, un lagon qui entourait une grande plaine s’étendait jusqu’aux
montagnes de la Sierra Retin. Tāriq atteignit le Rio (fleuve)
Barbate prenant ainsi possession du littoral qui faisait face à la
côte africaine et qui s’étendaient sur environ 80 km de large sur 15
de long.
Les deux forces antagonistes se livrèrent bataille le dimanche 28
Ramadan 92 H (19 juillet 711 EC) dans la vallée de Barbate (Wadi
Bakkah). La bataille fut rage pendant 8 jours, jusqu’à ce que les
flancs droit et gauche de Rodéric commencent à se retirer. Ces
flancs étaient commandés par les deux fils de Witiza, qui étaient de
connivence avec Tāriq et Julien. En outre, certains des chefs de la
force du centre faisaient aussi partie de cette conspiration.
Rodéric se rendit compte de la situation et fut contraint de se
retirer. Les Musulmans les passèrent par l’épée pendant trois des
huit jours. D’après certaines sources, Rodéric aussi fut tué pendant
cette bataille.
D’autres, cependant, le mentionnent après cela, dans une bataille
qui eut lieu un peu au nord, à Seguela De Los Cornejos (une province
de Salamanca, contre Moūssa Ibn Noussayr. Un grand nombre de
Visigoths furent tués, alors que 3.000 Musulmans trouvèrent le
martyre. Les narrations divergent quant au lieu précis de la
bataille ; peut-être parce qu’elle dura un certain nombre de jours,
sur une large zone géographique et à cause des poursuites qui
s’étendirent sur cette région.
D’autres conquêtes de
l’Espagne
Suite à cette grande victoire, l’armée musulmane, constituée
principalement de Berbères et d’un petit nombre d’Arabes,
s’embarquèrent dans un Jihad pour conquérir l’Andalousie et
le nombre des soldats de l’armée de Tāriq augmenta. Il marcha sur
Medina Sidonie qu’il conquit à la force des armes, puis marcha
jusqu’à al-Modovar, après quoi il retourna à Carmona. Après cela, il
se mit en route en direction de Séville), qui se rendit et accepta
de payer la Jizyah. L’armée visigothes se rassembla à Ecija,
une forteresse vers laquelle Tāriq se dirigea en allant à l’est et
qu’il conquit. De là, il dirigea ensuite ses forces vers un certain
nombre d’endroits :
1. Moughīth ar-Roumī, l’esclave affranchi de Walīd Ibn ‘Abdel Mālik,
à la tête de 700 cavaliers fut envoyé à Cordoue (en espagnol
« Cordoba »), qu’il prit après l’avoir assiégé pendant trois mois.
2. Un des hommes de Julien fut envoyé à Malaga qu’il conquit.
3. Une autre force fut envoyée à Elvira qu’elle conquit.
4. Tāriq marcha avec le corps principal de son armée vers la
capitale Tolède puis vers Ecija et Jaen ensuite il traversa la large
vallée du fleuve à Menjibar et voyagea le long de la route vers
Tolède, dans laquelle il entra sans rencontrer d’opposition, du fait
que ces occupants avaient fui. Tāriq se mit ensuite à la poursuite
des fuyards, traversa Wadi al-Hijarah (Guadalajara) puis se dirigea
vers la ville d’Almeida, avant de revenir à Tolède, où il passa
l’hiver.
Quatorze mois après l’expédition de Tāriq, au mois de Ramadan 93 H
(712 EC), pour être précis, Moūssa Ibn Noussayr arriva avec son
armée de 18.000 hommes, arabes pour la plupart, à Gibraltar, et de
là marcha sur al-Jazīrah al-Khadhrā' (Algésiras). Moūssa prévoyait
de marcher sur Séville puis de continuer vers l’ouest de
l’Andalousie, en évitant la route prise par Tāriq.
Moūssa avança sur Medina Sidonie, puis conquit une citadelle connue
sous le nom d’Alcala de Guardiara. Il marcha ensuite de là vers
Carmona puis Séville et Mérida. La route entre Fuente et Mérida
devint alors connue sous le nom de Fajj Moūssa.
A Mérida une armée goth se rassembla, commandée, selon certaines
sources, par Rodéric mais Moūssa conquit la ville (au début de
Shawwāl 94 H (713 EC) après l’avoir assiégée et y resta pendant un
mois pour s’y reposer.
A Séville, une rébellion fomentée par les Dhimmis (non
musulmans vivant sous la protection musulmane) tua plus de 80
membres de la garnison musulmane tandis que le reste s’enfuit vers
Moūssa à Mérida. Ceci représenta une sévère menace pour les plans de
Moūssa qui envoya son fils ‘Abdel ‘Azīz qui reprit la ville par la
force et tua les rebelles. Simultanément, Lablah (Niebla) devint un
centre où les forces de l’opposition se rassemblèrent et ‘Abdel
‘Azīz Ibn Moūssa s’y dirigea et mit fin au mouvement.
Les Visigoths se dirigèrent vers les passages montagneux de la
Sierra de Francia, à 400 km au nord de Mérida.
Moūssa envoya un message à Tāriq lui demandant de le rencontrer avec
son armée, quelque part entre Mérida et Tolède, et ils se
rencontrèrent donc à Talavera près du Rio Tajo. Moūssa donna alors
le commandement de l’avant-garde à Tāriq et ils prirent la route
entre Talavera et Salamanca, passant devant une petite rivière, qui
devint connue sous le nom de Wadi Moūssa (Valmuza). Il suivit le
cours des sources du Rio Huebra, derrière les pics nord de la Sierra
de Francia.
Alors que Moūssa suivait cette route, il fut attaqué par l’armée
goth dans la commune de Seguela De Los Cornejos, près de Tamames et
le Rio Barba Lotus. Ce fut la seconde bataille majeure que les
Musulmans livrèrent contre les Visigoths et les Musulmans furent
victorieux. D’après l’une des narrations, Rodéric trouva la mort
dans cette bataille aux mains de Marwān Ibn Moūssa Ibn Noussayr.
Puis l’hiver arriva que Moūssa passa à
Tolède, puis il rassembla ses armées sous le commandement de Tāriq
qui marcha alors avec eux sur Zaragosse, sur les bords du Rio Ebro ;
les habitants se rendirent à Moūssa en 94 H (712 EC) en échange
d’une garantie de sécurité. Ensuite, il se pressa vers le nord et
conquit Huesca, Lerida et Tarragone, avançant jusqu’à la côte puis
aux frontières sud de la Gaule (France). Il envoya alors des
escadrons en Catalogne et à Barcelone et ils prirent Narbonne aux
Gaulois, ainsi que le Rocher d’Avignon, la forteresse de Livron, au
bord du Rhône et Carcassonne.
De Zaragosse, il existait deux routes menant vers l’ouest à Castille
et Moūssa divisa son armée en deux ; il désigna Tāriq comme
commandant de l’une d’elles et lui ordonna de marcher sur la
première route, aux pieds de la Cordillère Cantabrique. Il marcha le
long du Rio Ebro et atteignit Haro où il attaqua les Basques sur la
rive gauche du fleuve. Ensuite, il continua vers Briviesca, puis
Amaya, León et Astorga les capturant toutes, alors que la région
d’Ejea se soumettait à lui.
Moūssa marcha le long de la rive droite du Rio Ebro et conquit Villa
Baruz ; puis il se mit en route vers le nord, en direction des
Asturies, près d’Oviedo, qu’il conquit. Il envoya ses escadrons qui
pénétrèrent jusqu’à Covadonga sur le littoral de l’Océan Atlantique.
Moūssa quant à lui marcha et prit Gijon, atteignant ainsi le Golfe
de Gascogne.
Moūssa décida alors de quitter l’Andalousie et de porter la guerre
en Gaule, contournant la mer par le nord pour conquérir
Constantinople par l’ouest. Les ambitions de Moūssa provoqua
l’inquiétude du calife Walīd Ibn ‘Abdel Mālik pour les Musulmans et
il lui envoya deux messages lui interdisant de continuer les
conquêtes et lui ordonnant de se présenter à lui. Moūssa fut donc
forcé de retourner via Fajj Moūssa où il rencontra Tāriq, qui
revenait des hautes terres, et ils voyagèrent ensemble vers Tolède
et de là vers Cordoue, puis Séville, dont Moūssa fit la capitale de
l’Andalousie.
Ensuite, il traversa, accompagné par Tāriq, vers l’Ifrīqiyyah et de
là ils voyagèrent vers Damas.
Les Musulmans conquirent ainsi toute l’andalousie excepté le
nord-ouest du fait des hautes montagnes inaccessibles dans
lesquelles se réfugièrent un groupe de Visigoths ou de Goths qui
firent roi l’un d’entre eux du nom de Pelayo en 109 H / 727 EC). Ce
groupe se réfugia dans les montagnes, dont le point culminant était
Onga et se cachèrent dans une grotte de Covadonga (en arabe Sakhrah
Bilay, vient du latin « Cova Dominica », « la Grotte de la
demoiselle », est un village des Asturies, au nord-ouest de
l’Espagne, au milieu des montagnes des Pics d’Europe) où les
Musulmans les laisèrent et qui devint le siège de l’opposition
musulmane. Plus tard, ce groupe allait capturer León et établir le
royaume de Castille, qui expulsera plus tard
les Musulmans d’Andalousie.
Entre l’arrivée
de Tāriq en Andalousie au moment de son départ accompagné par Moūssa
Ibn Noussayr, 3 ans s’écoulèrent ; et ‘Abdel ‘Azīz Ibn Moūssa Ibn
Noussayr que son père nomma gouverneur d’Andalousie avant son
départ, conquit l’est et Murcie tomba entre ses mains.