La Conquête du Sind

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Muhammad Ibn Qāssim attaque le Sind 

Un des plus remarquables commandants des conquêtes en orient fut Muhammad Ibn Qāssim Ibn Muhammad ath-Thaqafi, qui fut désigné gouverneur de la frontière du Sind par al-Hajjāj Ibn Youssouf ath-Thaqafi pendant le califat de Walīd Ibn ‘Abdel-Mālik. Il marcha de la frontière du sud de la Perse avec une force comprenant 6.000 soldats de Syrie et un certain nombre de soldats venus d’ailleurs. Il campa à Shirāz jusqu’à ce qu’il fut rejoint par ses compagnons puis il marcha sur Makran (est une bande littorale semi-déserte au sud du Baloutchistan, en Iran et au Pakistan, le long de la côte de la Mer Arabique et du Golfe d’Oman. Les Grecs l’appelaient « Gedrosia » et elle était habitée par les Icthiophagi (mangeurs de poisson). Après les Grecs, la région tomba aux mains de l’Iran. Marco Polo (le voyageur italien) raconte : « C’est la région à l’extrême ouest de l’Inde, sous un chef qui est probablement un Musulman. Au milieu du XVIIIème siècle le Khan de Qalāt, Ahmad Zay, prit Makran. Le colonel britannique Goldsmid délimita Makran, donna lest de la ville au Khan de Qalat, et l’ouest fut cédée à l’Iran. Après l’établissement du Pakistan, le chef (Nawab) de Makran fusionna son état avec le Pakistan. Jusqu’en 2002 EC, la division de Makran comprenait les districts de Gawadar, Tourbat, Panjgour et Awaran. (Da'irah Ma‘arif-i-lslamiyyah : 21/484-485)) et conquit Qanzpour, puis Arma'il et Debal (Thatta, Dibal, Dewal était un port à l’ouest d’un bras de l’Indus.

 

‘Oubaydoullah Ibn Nabhān et Boudayl Ibn Tahfa al-Bajalī menèrent les soldats musulmans à Debal avant Muhammad Ibn Qāssim, mais ne parvinrent pas à la conquérir. La ville fut aussi surnommée  Dewal (Diwal) d’après le Stupa ou la structure architecturale bouddhiste de la ville. Muhammad Ibn Qāssim conquit celle-ci, y établit 4.000 musulmans et bâtit une mosquée : la toute première mosquée de la vallée de l’Indus. En 280 H / 893CE, un tremblement de terre meurtrier détruisit la ville de Debal. En 618 H / 1221 EC, Jalal ad-Din Khawārzam Shah souffrit face aux Tartares et se retira pour prendre la ville de Debal ou il remplaça le temple hindou par une mosquée. Lors de l’excavation de la région en 1958 EC, on trouva les ruines de Bhambhor entre Karachi et Thatha. Cependant, Istakhri mentionne Debal et Bhambhor comme étant deux villes séparées. Il est donc peu probable de dire que les ruines de Bhambhor sont les mêmes. (Da'irah Ma‘arif-i-Islamiyyah : 9/522-523)) qu’il conquit à la force des armes. Il combattit Dāhir, le fils de Chach, le Raja du Sind (la vallée de l’Indus), alors qu’il cherchait à traverser un bras de l’Indus (Sind). Dāhir qui montait un éléphant descendit de celui-ci mais fut tué et son armée vaincue.

 

Ainsi, Muhammad Ibn Qāssim conquit Rāwar par la force des armes puis se rendit à Brahmanabad qu’il prit également de la même manière en tuant 8000 combattants ennemis lors de la bataille qui s’ensuivit. Ensuite, il marcha sur Arour (près de l’actuelle « Rohri »), Baghroūr et Sāwandra qui firent un traité de paix avec lui. Après cela, il avança sur Basmand, dont les habitants signèrent un traité de paix ; puis il préleva sur eux le Kharaj, qu’ils acceptèrent de payer, en échange qu’il ne ferait pas de mal à leurs idoles, ce qu’accepta Muhammad. Il avança ensuite sur Soukka, qui se trouvait sous le Biyas (le Beâs (Biyas) est le second fleuve le plus important du Punjab, qui prend sa source dans l’Himalayas et s’écoule sur 290 miles pour rejoindre le Sutlej), et qu’il conquit. Il traversa le fleuve Biyas vers Multan et rencontra l’opposition de ses habitants qu’il vainquit récupérant une grande quantité de butin.

 

Quand al-Hajjāj mourut, Muhammad Ibn Qāssim retourna de Multan vers Aroūr et Baghroūr, puis conquit al-Kīraj (Kīrā près d’Ahmadabād). Quand Souleyman Ibn ‘Abdel Mālik devint calife, il désigna Salih Ibn ‘Abder-Rahmane pour collecter le Kharaj en Irak et il (le calife) destitua Muhammad Ibn Qāssim de son poste. Il fut arrêté et rapporté en Irak et Salih l’emprisonna à Wasit (Wasit est un lieu du gouvernorat de Wasit et se trouve entre Koufa et Bassora à 150 miles (241,4 km) de chacune. Al-Hajjāj Ibn Youssouf, le gouverneur d’Irak fonda Wasit et y reçut en cadeau un éléphant, envoyé par Muhammad Ibn Qāssim de Sind. (Mou'jam al-Bouldān : 5/384) Al-Hajjāj Ibn Youssouf la baptisa Wasit (milieu) du fait de position  entre Koufa, Bassora et Ahvaz. On la mentionna également sous les noms de Wasit-al-‘Iraq ou Wasit al-Hajjāj) et le tortura jusqu’à ce que mort s’ensuive.

 

Souleyman Ibn ‘Abdel Mālik nomma Habīb Ibn Mouhallab au commandement de la guerre dans le Sind, après quoi Souleyman mourrut et ‘Umar Ibn ‘Abdel ‘Azīz succéda au califat et écrivit aux Rajas des deux territoires pour les inviter à embrasser l’Islam et à se soumettre, en échange de quoi il confirmerait leur « Raj » et auraient les mêmes droits et obligations que les Musulmans ; ce qu’ils firent et prirent des noms arabes.

 

Les Batailles en Mer Méditerranéenne

 

La campagne navale  de Constantinople

Ayant conquis le Shām (la Syrie) et l’Egypte que les Byzantins ne purent reprendre puis l’ouest le long de la côte africaine, les Musulmans se tournèrent vers la mer Méditerranée (بحر الروم, la Mer des Romains) et devinrent une puissance qui en partageait les eaux avec l’empire byzantin, qui la contrôlaient auparavant..

 

Depuis le début, la stratégie musulmane avait été de fortifier les côtes, de construire des forteresses et de les remplir de combattants... à Antioche, ‘Irqah, Tripoli, Joubayl, Beyrouth, Saidā' (Sidon), Soūr (Tyr), Acre, Tānīs, Dimyāt (Damiette), Borollos, Rashīd (Rosette) et Alexandrie. Puis les Musulmans commencèrent à construire une flotte de vaisseaux pour défendre ce long littoral, qu’ils utilisèrent pour lancer des attaques et des invasions alors que la guerre contre l’empire byzantin battait son plein. Mou‘āwiyah  Ibn Abi Soufyān (qu’Allah soit satisfait d’eux) utilisait des Yéménites pour voguer sur les mers. Les Musulmans construisirent un chantier naval à Alexandrie et un autre à Acre, pour y construire leurs vaisseaux. Puis eut lieu la bataille navale de Dhat as-Sawāri en 34 H (654 EC) près de la côte de Lycie en Turquie.

 

La flotte des Musulmans comprenaient environ 200 navires tandis que celle des Romains entre 500 et 700. Les Musulmans fixèrent certains de leurs vaisseaux les uns aux autres et continuèrent la bataille de cette façon, détruisant la flotte byzantine et gagant leur toute première bataille navale. L’empereur byzantin, Constans, installa sa base en Sicile en 42 H (662 EC) afin de défendre ses territoires en Italie, en Sicile et en Afrique du Nord.

 

Les Musulmans continuèrent à attaquer les territoires byzantins, lançant des invasions à répétition comme celle de Bousr Ibn Abi Artah contre Constantinople, en hiver 43 H (663 EC) ; et sa bataille navale en 44 H (664 EC), la campagne d’hiver de Mālik Ibn Houbayrah Ibn ‘Oubayd, en pays romain, en 46 H (666 EC) ; la campagne d’hiver de Mālik Ibn Houbayrah as-Sakoūni en territoire romain en 47 H (667 EC) ; la campagne d’été de ‘AbdAllah Ibn Qays al-Fazāri ; la campagne navale de Mālik Ibn Houbayrah et la campagne de ‘Ouqbah Ibn ‘Amir al-Jouhani d’Egypte en 48 H (668 EC).

 

En 49 H (669 EC), Mou‘āwiyah Ibn Abi Soufyān (qu’Allah soit satisfait d’eux) envoya une expédition militaire conduite par Soufyān Ibn ‘Awf attaquer Constantinople. Les Musulams mirent le siège devant la ville et Abou Ayyoub al-Ansari (qu’Allah soit satisfait de lui), un compagnon du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) fut martyre devant ses remparts. Les Musulmans prirent Izmir, Lycie, l’ile de Rhodes, Kous, Khios (Chios) et Arouad, qui devint une base avancée pour les Musulmans. Ils commencèrent leur siège de Constantinople en 54 H (673 EC) et levèrent le siège en hiver et revinrent après et cela continua jusqu’en 60 H (679 EC).

Cette année-là, Mou‘awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) signa un traité de paix pour 30 années avec Constantin IV. Les Musulmans assiégèrent Constantinople une fois de plus à partir de 98 H (717 EC) à 99 H (718 EC) avec une flotte de 1.800 navires bateaux mais les conditions climatiques et l’utilisation du feu grégois (substances incendiaires) par les Byzantins rendirent impossible la conquête et le calife ‘Umar Ibn ‘Abdel ‘Azīz écrivit à Maslamah Ibn ‘Abdel Mālik pour lui ordonner de revenir.

   

Le crédit d’avoir construit une force navale islamique revient à Mou‘āwiyah Ibn Abi Soufyān (qu’Allah soit satisfait d’eux), à l’époque où il était gouverneur de Syrie, sous le calife ‘Umar Ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui).

 

A l’ouest, l’état islamique d’Andalousie (en espagne) fut établi et possédait une flotte dont le champ d’opération était la Mer Méditerranée ; ce qui signifie que ses côtes orientales, méridionnales et occidentales étaient contrôlées par les Musulmans qui continuèrent à construit des flottes, ce qui leur permit d’envahir les iles de la Méditérannée, puis les côtes de l’Italie par le sud, l’ouest, le nord-est et le nord-ouest, ainsi que le littoral de France. Ils pénétrèrent jusqu’en Suisse et attaquèrent aussi la ville de Rome, forçant le pape Jean VIII à payer la Jizyah, pour un montant de 25.000 Mithqals d’or par an. Plus tard la flotte s’étendit et explora les zones de l’Océan Atlantique jusqu’aux Amériques et l’Islande.