Dama al-Jandal
Durant la compagne de Tabouk, la plus importante action
militaire réalisée par l’armée du Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) fut celle de Dama al-Jandal[1],
qui était un petit royaume sous le règne d’un roi arabe
d’obédience chrétienne et dont le peuple était composé
majoritairement de la tribu Kalb Qahtani connue pour son
effectif très nombreux et ses aptitudes guerrières.
Le royaume de Dama al-Jandal était le seul royaume non
soumis dans le nord de l’Arabie et ce, jusque l’an 9 de
l’Hégire quand le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam) désigna Khalid Ibn al-Walid à la tête d’un
détachement de quatre cents vingt cavaliers avec la
mission de s’emparer de Dama al-Jandal.
Lors de l’entrevue avec le Messager d’Allah (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) Khalid, qui connaissait le nombre des
troupes ennemies et raisonnant en termes de stratégie
militaire, émit des réserves pensant qu’un détachement
limité de cavaliers ne suffirait pas à réaliser
l’objectif décidé par le Prophète (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam). Khaled dit : « O Messager d’Allah, comment
puis-je le (‘Oukaydar, le roi de Dama al-Jandal) vaincre
alors qu’il est en plein milieu du pays de la tribu Kalb
et que je suis avec seulement un groupe limité[2]
? »
Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
l’assura alors que les cavaliers musulmans sortiraient
victorieux de cette mission, malgré leur nombre limité,
en lui disant : «Tu le trouveras en train de chasser et
tu le captureras. »
En approchant purement militairement la mission, Khalid
Ibn al-Walid pensa tactiquement contrairement au
Prophète Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) qui était informé puisqu’il recevait la
Révélation d’Allah, à Lui les Louanges et la Gloire.
Khalid se demanda comment quatre cent vingt cavaliers
pourraient vaincre des milliers de guerriers retranchés
derrière une forteresse imprenable. De ce point de vue,
il n’était pas dans l’erreur d’autant plus qu’en tant
que croyant, il était convaincu que le royaume de Dama
al-Jandal allait être défait en dépit du déséquilibre
militaire parce qu’il savait que Muhammad, le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) disait
vrai.
Khalid à Dama
al-Jandal
Après avoir fini ses préparatifs Khalid Ibn al-Walid
sortit avec ses quatre cent vingt cavaliers en direction
de la forteresse ou le roi ‘Oukaydar était retranché
avec son armée.
Il est rapporté dans
al-Maghazi :
« Khalid sortit (à la tête de sa cavalerie). En arrivant
près de la forteresse par une nuit d’été de pleine lune,
il se cacha avec ses hommes à une distance permettant de
voir ce qui se passait autour de la forteresse. Le roi
‘Oukaydar était sur une terrasse avec sa femme ar-Rabab
Bint Tounayf Ibn ‘Amir al-Kindiyah (pour se rafraichir).
(A un certain moment de la nuit), des bovins sauvages
vinrent gratter leurs cornes contre la porte du fort. Sa
femme (pour vérifier ce qui se passait) se pencha du
haut de la muraille puis s’exclama : « Je n’ai jamais vu
autant de viande que cette nuit ! » Ensuite, elle se
tourna vers son mari et lui dit :
- « As-tu vu tant de viande ? »
- « Non, » lui répondit-il.
- « Et qui laissera passer cette occasion ? »
- « Personne, je crois. »
‘Oukaydar jura plus tard qu’il n’avait jamais vu
auparavant un gibier de ce genre près de sa forteresse
et qu’habituellement pour localiser un tel gibier, il
fallait un mois, et peut-être plus, tout en se préparant
en conséquence.
Excité donc par sa femme et attiré surtout par ce gibier
apparemment facile qui venait frapper à sa porte (il ne
savait pas encore qu’il était le véritable gibier), il
descendit de la terrasse, ordonna qu’on prépara sa
monture puis quitta la citadelle accompagné seulement de
son frère Hassan et de deux de ses esclaves. »
La chute de
la forteresse
Face aux quatre cent vingt cavaliers, la forteresse
avait tous les atouts (position, muraille haute, grandes
tours, épaisse porte de bois). Pour la prendre, il
aurait fallu plus que ces cavaliers (catapultes, chars,
etc.).
Khalid Ibn al-Walid, qui
n’avait aucun de ces moyens, se rapprocha quand même
avec ses hommes et se mit à attendre, dans un silence
total, l’occasion propice pour accomplir la mission dont
il avait été chargé. Les chevaux entrainés se tinrent
tranquilles en évitant de hennir afin de ne pas éveiller
les soupçons des occupants de la forteresse.
Un groupe de Musulmans encercla ‘Oukaydar et ceux qui
l’avaient accompagné puis l’immobilisèrent après que son
frère Hassan fut tué après sa résistance et que
les deux esclaves s’enfuirent vers la forteresse.
Les Musulmans se rendirent alors vers la forteresse avec
le roi captif qui demanda alors, après un accord passé
avec Khalid, aux retranchés de déposer les armes et
d’ouvrir les portes.
Dans les livres d’histoire, il est rapporté :
« Quand ils (‘Oukaydar et sa suite) quittèrent la
forteresse, Khalid et ses cavaliers les surveillèrent
sans qu’un seul cheval n’hennisse. Lorsqu’ils (les
Musulmans) jugèrent le moment et l’endroit propices, ils
surprirent les chasseurs. ‘Oukaydar s’avoua vaincu mais
son frère refusa de suivre son exemple et combattit
jusqu’à ce qu’il fut tué. Quant aux deux esclaves et ses
proches, ils réussirent à regagner la forteresse.
Le frère de ‘Oukaydar, Hassan avait sur lui un
bijou. Quand il fut tué, Khalid le prit et l’envoya avec
‘Amrou Ibn Oumayyah az-Zamari au Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) comme preuve de la
capture de ‘Oukaydar. »
Les sources d’histoire indiquent aussi que Khalid Ibn
al-Walid ne put se rendre maitre de Dama al-Jandal
qu’après le départ du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) de Tabouk. La preuve avancée par les historiens
est que Khalid ramena le roi ‘Oukaydar à Médine pour le
présenter au Prophète[3]
comme lui avait justement demandé ce dernier en disant :
« Si tu réussis dans ta mission, ne tue pas ‘Oukaydar
mais ramène-le moi. Cependant s’il refuse d’obéir,
tue-le. »
Quand Khalid Ibn al-Walid mit la main sur ‘Oukaydar, il
lui proposa un marché en ces termes : « Veux-tu que je
t’épargne la vie pour que je te ramène auprès du
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) mais
pour cela tu devras d’abord m’ouvrir Dama ? »
Avec l’agrément de ‘Oukaydar, ils se présentèrent devant
la muraille mais on ne leur ouvrit pas la porte car
Mouzad vit son frère ligoté et ‘Oukaydar dit à Khalid :
« Par Allah ! Ils ne n’ouvriront pas la porte tant
qu’ils me verront ligoté. Libère-moi et par Allah je
t’ouvrirai la forteresse mais à condition de laisser ses
gens libres. »
- « D’accord, » dit Khalid.
- « Si tu veux, je te laisse décider ou tu me laisses
décider. »
- « Nous acceptons ce que tu nous donnes, » conclu
Khalid.
‘Oukaydar trancha alors la conciliation en cédant aux
Musulmans mille chameaux, huit cent chevaux, quatre
cents boucliers et quatre cents lances, tout en
permettant aux Musulmans d’entrer dans la forteresse
sans effusion de sang.
Après quoi, Khalid Ibn al-Walid regagna Médine
accompagné de ‘Oukaydar et de son frère Mouzad qui
furent présentés au Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) et l’issue de la rencontre fut la conclusion
d’une conciliation consistant à verser un tribut[4]
à la nouvelle autorité qui garantissait la sécurité de
tout le territoire.
On rapporte d’Anas Ibn Malik que lors du retour
victorieux de Khalid, il vit les Musulmans toucher le
manteau de ‘Oukaydar avec émerveillement ce qui entraina
le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) à
dire : « Comment pouvez-vous vous étonnez de cela ? Je
jure par Celui qui détient ma vie que les foulards de
Sa’d Ibn Mou’az qui est maintenant au Paradis sont
meilleur que cela ! »
‘Oukaydar embrassa-t-il l’Islam ?
On dit que ‘Oukaydar embrassa l’Islam et que le Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) lui laissa pour
après son Islam un écrit dont voici une partie : « Au
nom d’Allah, le Très Miséricordieux, le Tout
Miséricordieux. Ceci est un écrit de Muhammad le
Messager d’Allah à ‘Oukaydar lors de sa conversion à
l’Islam et de son élimination des associés (à Allah
Exalté) et des statues. »
Una autre preuve de la conversion de ce seigneur est le
fait que Khalid Ibn al-Walid se rendit à la tête d’une
armée de l’Irak à Dama al-Jandal en l’an 12 de l’Hégire
après l’apostasie de ‘Oukaydar et sa résistance face à
l’armée de ‘Ayaz Ibn Ghanam. Avec ces renforts, les
Musulmans reconquirent Dama al-Jandal et tuèrent
‘Oukaydar en tant qu’apostat. Quant à Mouzad, le frère
de ‘Oukaydar, il resta chrétien et assuré par la
protection du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam), en contrepartie du versement d’une capitation[5].
La tentative d’assassinat du Prophète par les
hypocrites
Lors de la campagne de Tabouk, le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) fut l’objet d’une
tentative d’assassinat perpétrée par les hypocrites.
Tous les gains du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) lors de cette expédition ne furent pas appréciés
par les hypocrites qui persistèrent dans leurs
subversions malgré les essais infructueux de ‘AbdAllah
Ibn ‘Oubay et de ses compères du début de la campagne.
Lors du retour vers Médine, les hypocrites infiltrés
dans l’armée musulmanes perpétrèrent la plus réprouvée
des insanités contre l’Islam et le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) en tentant de l’assassiner et par un
plan diabolique, ils voulurent mettre fin aux jours du
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) en simulant un
accident. Ils
décidèrent d’assassiner le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) non par le sabre, une lance ou une
flèche mais en effrayant la chamelle du Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) alors qu’il longeait un
profond précipice près duquel l’armée musulmane devait
passer.
Le plan d’assassinat aurait eu de fortes chances de se
réaliser si l’armée avait suivi l’itinéraire tracé qui
passait près de l’endroit où devrait être commis le
forfait. Les hypocrites savaient d’avance que les
milliers de chameliers et de cavaliers allaient se
bousculer à cet endroit dangereux ce qui permettrait
aisément à un petit groupe d’hommes de se rapprocher et
de simuler dans l’obscurité de la nuit une bousculade
pour pousser le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
et sa chamelle dans le vide.
Mais, ils ne savaient pas qu’Allah Exalté Lui-même,
protégeait son Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
et par l’intermédiaire de Jibril, Allah, à Lui les
Louanges et la Gloire, informa Son protégé de tous les
détails du complot. Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) changea d’abord l’itinéraire de l’armée en lui
ordonnant de marcher dans le creux de la vallée puis il
continua sa marche en passant à côté de l’endroit où le
méfait devrait être commis accompagné par trois hommes
seulement : ‘Ammar Ibn Yassir, Houdayfah Ibn
al-Yaman et Hamza Ibn ‘Amrou al-Aslami.
Jusque-là, le plan des hypocrites paraissait
définitivement déjoué car les éléments hypocrites
désignés étaient dans l’incapacité de passer à l’action
sous peur d’être facilement découverts si jamais ils se
détachaient de l’armée.
Cependant, ces hypocrites ne s’avouèrent pas vaincus et
maintinrent au contraire le principe de l’assassinat en
profitant de l’obscurité de la nuit et en adoptant un
autre plan qui se résumait à :
1 - Treize hypocrites devaient exécuter leur sale
mission.
2 - Le complot devait être ourdi à la faveur de la nuit.
3 - Les assassins devaient se voiler le visage.
4 - Aucune arme n’était permise dans l’accomplissement
du méfait.
5 - Le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) devait être poussé avec sa chamelle
jusqu’au bord du précipice et couper les courroies de
cuir de la selle pour faciliter sa chute.
Sur la base de ce plan, les treize hypocrites passèrent
à l’action mais le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) les découvrit rapidement et déjoua efficacement
leur manœuvre puisqu’il ordonna à Houdayfah Ibn
al-Yaman de les attaquer avant qu’ils ne se rapprochent.
Et comme ces hypocrites ne voulaient pas être connus,
ils prirent la fuite et se cachèrent dans le corps
général des troupes qui marchaient dans la vallée[6].
Les détails de ce complot et son échec ont été rapporté
dans al-Maghazi.
« A un endroit du chemin, le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) fut l’objet d’une
tentative de complot manigancé par des hypocrites,
lesquels essayèrent de le pousser du haut d’une falaise.
Lorsque le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
atteignit le versant a pente et que les autres voulurent
l’emprunter avec lui, il fut informé du danger. Sur le
champ, il ordonna aux hommes de suivre le lit de la
vallée en disant : « Prenez le lit de la vallée, il est
plus facile et plus vaste. » Les gens exécutèrent alors
son ordre mais le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam) emprunta le versant et chargea ‘Ammar Ibn
Yassir de prendre les règnes de sa chamelle et à Houdayfah
Ibn al-Yaman de marcher tout juste derrière lui. Et, en
escaladant l’inclinaison, le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) entendit le bruit des
hypocrites se rapprocher. Houdayfah Ibn al-Yaman,
qui était derrière, (sur ordre du Prophète) redescendit
pour leur barrer le chemin.
Constatant que leur complot découvert par le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), ils rebroussèrent le
chemin en courant et se fondirent parmi les hommes de
troupe.
Après avoir dépassé le versant et regagné l’armée, le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) demanda à
Houdayfah s’il les avait reconnus et il répondit : « O
Messager d’Allah, j’ai reconnu untel et untel mais ces
gens étaient voilés, je ne les ai pas bien vus dans
l’obscurité de la nuit[7].
»
Les comploteurs réussirent partiellement leur tentative
car ils affolèrent la chamelle au point ou quelques
objets tombèrent mais le Prophète (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam) su comment se maintenir et la calmer. »
Dans al-Bidayah wa an-Nihayah, l’Imam Ibn Kathir a rapporté le témoignage
d’Ibn az-Zoubayr : « Sur le chemin du retour de Tabouk à
Médine, un groupe d’hypocrites essayèrent de tuer le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) en le poussant
du sommet d’une inclinaison. Informé de leur complot, le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) ordonna à ses
hommes d’emprunter la vallée, puis il escalada le
versant accompagné de ‘Ammar Ibn Yassir et de Houdayfah
Ibn al-Yaman. Et lorsque le groupe d’hypocrites voilés
se montra, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
se mit en colère. Au même moment, Houdayfah (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) se jeta sur eux en affolant leurs
montures ce qui leur fit croire qu’ils avaient été
découverts. Alors, ils fuirent et se dispersèrent dans
les rangs de l’armée.
Puis aussitôt après, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) demanda à ces deux Compagnons de se hâter. Ils
escaladèrent donc rapidement le versant et allèrent
ensuite se poster devant l’armée qui passait. Là, le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) demanda
à Houdayfah s’il avait reconnu ces gens.
- « Dans l’obscurité de la nuit, je n’ai reconnu que
leurs montures, » répondit-il.
- « Savez-vous, » demanda-t-il à ses Compagnons,
« savez-vous ce que ces gens voulaient ? »
- « Non. »
Alors, le Messager (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) leur
révéla l’objectif de ces hypocrites et donna même les
noms de ces derniers. Puis il leur ordonna de garder le
secret.
- « O Messager d’Allah, donne l’ordre de les tuer, »
demandé les deux Compagnons.
Mais le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
répliqua justement en disant : « Je ne voudrais pas que
les gens trouvent des prétextes pour dire que Muhammad
tue ses Compagnons. » »
Ibn Kathir donne le chiffre de quatorze hypocrites qui
tentèrent d’assassiner le Prophète (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam) tout en concédant le chiffre de douze avancé
par d’autres.
Ibn Ishaq a rapporté la même histoire à la seule
différence que le Prophète confia le nom de ces
hypocrites à Ibn al-Yaman seulement. Il a aussi rapporté
que le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) envoya
Houdayfah Ibn al-Yaman à ces hypocrites pour leur dire
qu’il savait ce qu’ils avaient l’intention de perpétrer.
Et, après avoir rapporté tous leurs noms, Ibn Ishaq
a rapporté qu’Allah Exalté, à Lui les Louanges et la
Gloire, révéla ces paroles pour désigner ces hypocrites
: « …Ils ont
projeté ce qu’ils n’ont pu accomplir... » (Qur’an
9/74)
L’appel à l’exécution des comploteurs
Ils affolèrent (la chamelle) du Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) ce qui provoqua la chute de quelques
objets ramassés peu après. Hamza Ibn ‘Amrou
al-Aslami qui participa au ramassage des objets du
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) dit : « C’est
comme si Allah illumina mes cinq doigts. Grace à cette
lumière, nous avons ramassé tout ce qui était tombé
(fouet, corde, etc.). Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam) était vraiment sur le versant. »
Au lever du jour, ‘Oussayd Ibn Houzayr (le
seigneur des Aws) s’entretint
avec le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
:
- « O Messager d’Allah, qui t’a empêché hier de prendre
la vallée. N’est-elle pas plus facile que l’inclinaison
? »
- « O Abou Yahya, sais-tu ce que les hypocrites
ont décidé de faire hier ? Ils dirent : « On le suit
jusqu’à la pente » et à la faveur de l’obscurité de la
nuit, ils voulaient couper les courroies de ma chamelle
et la piquer pour me désarçonner. »
- « O Messager d’Allah, les hommes sont déjà rassemblés
dans leurs bivouacs. Ordonne à chaque tribu de tuer son
homme qui a voulu te tuer. Ainsi, l’exécution (des
traitres) sera faite par chaque tribu. Dis-moi qui ils
sont, par Celui qui t’a envoyé avec la vérité, et tu
verras que je te ramènerai leurs têtes, même s’ils sont
nobles, et ainsi je te compenserai. Ordonnes aussi au
seigneur des Khazraj et il te compensera de même.
Peut-on laisser des gens pareils impunis, o Messager
d’Allah ? Jusqu’à quand continuera-t-on de les courtiser
alors qu’ils sont aujourd’hui peu nombreux et ignobles
? »
- « Je n’aimerai pas que les gens disent : « Après la
fin de la guerre avec les polythéistes en sa faveur, Muhammad
se retourne contre ses Compagnons et commence à les
tuer. »
- « O Messager d’Allah, ces gens-là ne sont pas des
Compagnons. »
- « Ne disent-ils pas qu’il n’y a de divinité qu’Allah,
» je te le demande ?
- « Oui, c’est vrai. Mais ce n’est pas une attestation
sincère. »
- « Ne montrent-ils pas que je suis le Messager d’Allah
? »
- « Oui, c’est vrai. Mais ce n’est pas une attestation
sincère. »
- « J’interdis alors de tuer ces gens-là[8].
»
Al-Waqidi a aussi rapporté dans
al-Maghazi :
« Ma’mar Ibn Rachid m’a rapporté les propos d’az-Zouhri
qui a dit : « Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam) descendit de sa chamelle. Assis, il reçut la
révélation pendant que sa monture était à terre. Quand
il se leva, il trouva Houdayfah près de lui avec
sa monture. Après l’avoir reconnu, il lui dit : « Je te
confie un secret que tu ne révéleras à personne.
J’interdis de faire la prière du mort sur untel, untel,
etc. (il cité les noms d’un groupe d’hypocrites). » Le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) confia
ce secret uniquement à Houdayfah.
Après la mort du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam), ‘Umar Ibn al-Khattab imitait Houdayfah à
chaque fois que quelqu’un mourait, au cas où il doutait
que le défunt était un Hypocrite[9].
»
[1]
Dama (t) al-Jandal : une région historique très
connue depuis les anciens temps. Elle fut citée
à plusieurs reprises lors des guerres d’avant et
d’après le premier siècle. La reine az-Zabba
assiégea la forteresse de Dama à la fin du 3eme
siècle après ‘Issa mais sans résultat. Située à
l’est de Tabouk, elle se trouve actuellement
tout près des frontières irakiennes. Sous le
Califat d’Abou Bakr as-Siddiq, ‘Ayaz Ibn Ghanam,
le chef militaire Qourayshi l’assiégea lui aussi
durant un an mais ne put la vaincre qu’avec le
concours de Khalid Ibn al-Walid en l’an 12 de
l’Hégire.
Dans
Mou’jam al-Bouldan d’al-Yaqout, Dama al-Jandal
fut bâtie durant le règne de l’un des fils du
Prophète Isma’il (‘aleyhi salam).
Selon Abou
‘Abid as-Soukouni. Dama al-Jandal est un fort et
un ensemble de villages, entre la Syrie et
Médine, près des deux montagnes de Tay, habités
auparavant par les Banou Kinana de la tribu
Kalb.
[2]
Maghazi
al Waqidi, t. III, p. 1025.
[3]
Sirah Ibn Hisham,
t. IV, p.p. 169-170.
[4]
Maghazi
al-Waqidi, t. III, p. 1027. Al-Bayhaqi dit par
contre (comme dans
al-Bidayah
wa an-Nihayah) que Khalid entreprit sa
mission de Médine et non de Tabouk (Al-Bidayah
wa an-Nihayah. t. V, p.p. 17-18).
[5]
Certains historiens maintiennent que le tribut
fut imposé pour Mouzad car ‘Oukaydar avait
embrassé l’Islam mais abjuré sous le Califat
d’Abou Bakr. [6] Maghazi al-Waqidi, t. III, p. 1019.
[7]
Imta’
al-Asma’,
p.p. 477-478,
Zad
al-Mi’ad, t. III, p.p. 16-17,
al-Bidayah
wa an-Nihayah, t.
[7]
p. 19-20-21.
[8]
Maghazi
al-Waqidi, t. III, p.p. 1042-1043.
[9]
Maghazi
al-Waqidi, t. III, p.p. 1042-1043. Si Houdayfah
se rendait à la Janazah ‘Umar faisait de même
mais si Houdayfah ne s’y rendait pas, ‘Umar non
plus. |