Durant l’expédition de Tabouk, le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) fit une importante
déclaration devant tous ses Compagnons concernant le
Shahid. Il déclara en substance que le Shahid (martyr)
n’est pas seulement celui qui est tué par le sabre, la
flèche ou la lance mais aussi celui dont la mort est
provoqué par une autre cause mais toujours sous la
condition d’une campagne pour la cause d’Allah à Lui les
Louanges et la Gloire.
Les historiens ont rapporté que Zou al-Bajadayn
al-Mazini demanda au Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) de prier pour lui afin qu’il meure Shahid. Mais
lorsque le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) exauça la demande en ces termes : « O Grand
Seigneur, rends son sang illicite pour les mécréants, »
il lui dit : « O Messager d’Allah, ce n’est pas cela que
je veux. »
- « Si tu es en
campagne pour la cause d’Allah, tu es Shahid même si la
fièvre t’emporte ou que ta monture te brise le cou,
» lui répondit le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam).
Lorsque les Musulmans, arrivèrent à Tabouk, ‘AbdAllah
Zou al-Bajadayn mourut quelques jours plus tard. Bilal
Ibn al-Harith présent à son enterrement rapporta
: « J’assistai à l’enterrement avec le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam). Bilal, le muezzin
tenait alors une torche alors que le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) était dans la tombe et
disait à Abou Bakr et à ‘Umar : « Approchez (le corps
de) votre frère. » Après avoir arrangé la dépouille dans
la tombe, il dit : « O Grand Seigneur, j’ai prié pour
lui tout en étant satisfait de lui. Sois satisfait de
lui ! »
‘AbdAllah Ibn Mas’oud qui était aussi présent dit
alors : « Ah ! Si j’étais dans cette tombe[1]
! »
Al-Waqidi a rapporté à propos de ce Shahid :
« C’était ‘AbdAllah Zou al-Bajadayn originaire de
Mazina, orphelin et sans biens. Son père mourut sans lui
laisser de bien mais son oncle qui était riche le prit à
sa charge, l’entretint et lui donna même des chameaux,
des moutons et des esclaves.
Lorsque le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) arriva à Médine, ‘AbdAllah voulut embrasser
l’islam mais il craignait la réaction de son oncle et
attendit longtemps. Cependant, après la chute de La
Mecque, il parla franchement avec son oncle et lui dit :
« O oncle, j’ai attendu ton Islam mais je vois que tu ne
veux pas être un Compagnon de Muhammad.
Accorde-moi donc ta permission d’embrasser l’Islam. »
- « Par Allah, si tu suis Muhammad, je ne te
laisserai rien de ce que je t’ai donné. Même tes deux
vêtements, je te les enlèverai. »
- « Et moi, par Allah Exalté, » répondit ‘Abd al-‘Ouzzah
(son véritable nom), « je suivrai Muhammad et je
suis Musulman. Je t’informe que j’abandonne l’adoration
des statues. Ce que j’ai, prends-le ! Je te le laisse. »
Il abandonna même son vêtement puis alla chez sa mère
qui lui donna deux vêtements. Ensuite, il prit la
direction de Médine et entra dans la mosquée de bon
matin. Après la prière du Soubh, le Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) qui avait
l’habitude de saluer ne le reconnut pas et lui demanda
alors qui il était. Le bédouin déclina son identité et
annonça son Islam. Le Messager d’Allah (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) lui donna donc un nouveau nom : « Tu
es désormais ‘AbdAllah Zou al-Bajadayn et tache
d’habiter près de moi. »
‘AbdAllah devint l’invité et l’élève du Prophète
qui lui
enseignait le Qur’an.
Pendant la mobilisation pour Tabouk, ‘AbdAllah qui avait
une voix très forte lisait à haute voix ce qui amena
‘Umar à se plaindre : « O Messager, ne vois-tu pas que
ce bédouin élève la voix et empêche ainsi les gens de
lire ? »
- « Laisse-le, ô ‘Umar, il est sorti Mouhajir pour la
cause d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et Son
Messager. » »
La prière du
Prophète après le lever du soleil
Les historiens et les exégètes de la tradition du
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) ont rapporté
que le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
dirigea la prière de Soubh après le lever du
soleil, alors qu’il s’était élevé de la longueur d’une
lance à l’horizon, un jour avant l’arrivé à Tabouk.
Lorsqu’il se réveilla, il dit à Bilal : « O Bilal, ne
t’ai-je pas demandé de veiller sur nous ? »
- « Je me suis endormi, j’ai été endormi par ce qui t’a
endormi. »
Après quoi, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) se leva puis accomplit (après ses ablutions) la
prière (deux Rak’a avant la prière du Fajr) dans un
endroit pas très éloigné avant de poursuivre la marche
mais d’une allure plus rapide (le reste de la journée et
la nuit) pour arriver à Tabouk le lendemain matin. »
A Tabouk, à l’occasion d’un mouvement désordonné des
Musulmans (ils précipitèrent pour s’armer), le Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) leur recommanda
le calme.
Ibn ‘Umar (radhiyallahou ‘anhoum) a dit : « Je sorti
armé et me suis assis près de Salim, l’auxiliaire d’Abou
Houdayfah qui était lui aussi armé. Je me dis
alors : « Je vais prendre en exemple cet honorable homme
Badri. » Je me suis donc mis à côté de lui, près de la
tente du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam).
Le soudain vacarme fit sortir le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) fâché et il dit : « O
gens, pourquoi cette précipitation ? Pourquoi cette hâte
? Pourquoi ne faites-vous pas comme ces deux hommes
honorables ? » Il parlait de nous moi et Salim,
l’auxiliaire d’Abou Houdayfah[2].
»
Ibn ‘Umar (radhiyallahou ‘anhoum) a dit aussi : « A
Tabouk, nous vîmes le Messager d’Allah (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) prier beaucoup. Il faisait ses
prières devant sa tente sous la surveillance de quelques
musulmans. Une nuit, après avoir terminé de prier, il
s’adressa à ceux qui étaient avec lui en disant : «
Allah m’a octroyé cinq choses dont aucune n’a été donnée
à ceux qui m’ont précédé ; j’ai été envoyé pour tous les
hommes alors que chaque Prophète était envoyé pour son
peuple ; toute la terre m’a été rendue lieu de prière ;
là où arrive le moment de prière, je fais mes ablutions
sèches et accomplis ma prière ; j’ai droit au butin
alors qu’avant moi, le butin était illicite. Quant à la
cinquième [chose] elle est ce qu’elle est, elle est ce
qu’elle est, elle est ce qu’elle est. »
- « Quelle est donc cette chose, ô Messager d’Allah ? »
- « Un vœu car chaque Prophète eut droit à un vœu. Je
l’ai laissé pour vous et pour ceux qui attestent qu’il
n’y a de divinité qu’Allah[3].
»
La consultation des
Compagnons pour traverser la frontière syrienne
Après l’arrivée des Musulmans à Tabouk, le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) constata qu’il n’y avait
pas de troupes byzantines à proximité de la frontière.
Devant cette situation imprévue, il réunit son
état-major, lui expliqua la situation puis lui proposa
de discuter l’idée de franchir la frontière ou d’opérer
le repli en direction de Médine.
Lors de cette réunion, ‘Umar Ibn al-Khattab parla et ce
fut sa proposition qui fut retenue par le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam). Il proposa que l’armée
devait regagner Médine en argumentant que l’expédition
avait atteint ses objectifs et que le mouvement des
Musulmans près des limites de l’empire byzantin avait
déjà répandu la crainte parmi les troupes de l’ennemi
qui ne se montra pas bien qu’il était présent.
Il a été rapporté :
« Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
consulta (ses Compagnons) sur la question de poursuivre
la marche dans le territoire ennemi.
- « Si tu as reçu l’ordre de marcher, fait-le, » dit
‘Umar.
- « Si j’avais reçu l’ordre, je ne vous aurais pas
consultés, » répondit cependant le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam).
- « O Messager d’Allah, » reprit alors ‘Umar, « les
Byzantins ont des troupes nombreuses (en Syrie) alors
que nous n’avons aucun soutien. En te rapprochant comme
tu vois, tu les as déjà effrayés. Si tu te replies cette
année en attendant de revoir (la question) ou qu’Allah
Tout Puissant et Très Haut te donne l’ordre. »
Aucune trace des
Byzantins sur les frontières
Il est unanimement rapporté dans
al-Maghazi et
dans les œuvres des biographes que le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) fit cette grande
expédition dans des conditions particulières (chaleur et
situation économique défavorable) qu’après avoir reçu
des informations que les Byzantins accumulaient leurs
troupes en Syrie et que les premiers détachements
étaient arrivés à al- Balqah[4],
près des frontières de l’Arabie.
Du fait que cette arrivée massive de troupes ne pouvait
qu’avoir un but particulier, le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) leva cette grande armée
pour répondre adéquatement aux Byzantins et leur
démontrer qu’il était capable de riposter militairement
et même de décider du lieu du champ de bataille.
Cependant, après l’arrivée des Musulmans à Tabouk, le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
constata après voir envoyé des patrouilles de
reconnaissance dans toute la région qu’il n’y avait ni
troupes byzantines, ni troupes arabes chrétiennes et ni
les alliées de celles-ci.
Devant une telle situation, on peut se poser des
questions : Pourquoi les troupes byzantines
n’étaient-ils pas aux frontières, comme le stipulaient
les informations parvenues au Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) ? Les Byzantins abandonnèrent-ils la
guerre qu’ils préparaient ? Cette défection n’était-elle
pas liée aux investigations des Byzantins qui comprirent
que l’expédition des Musulmans était sérieuse ? A moins
que les informations sur l’arrivée des byzantins étaient
fausses et que ces derniers avaient volontairement
ordonné à leurs agents de propager cette rumeur afin de
terrifier et voir la réaction des Musulmans et tester
les capacités militaires et de riposte de Médine ?
Bourhan ad-Din penche pour ce dernier avis et rapporta
dans as-Sirah al-Halabiya
:
« Il (l’attroupement byzantin) était faux mais il fut
lancé (comme une rumeur) par celui qui informa les
Musulmans dans le but de leur faire peur[5]. »
Al-Waqidi aussi a rapporté que les attroupements de
Byzantins n’étaient que des rumeurs[6].
Les gains de
l’expédition
Toutefois même si l’affrontement n’eut pas lieu entre
les Musulmans et les Byzantins, l’expédition militaire
du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
apporta de grands gains pour la communauté musulmane et
parmi eux, citons le plus important :
Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), en défiant
les Byzantins, réussit à répandre l’angoisse et la peur
dans le cœur de ces mêmes Byzantins qui ne virent
désormais plus les Musulmans comme des groupes de
nomades faibles qui ne faisaient la guerre que pour les
biens matériels.
Ce qui prouva cette peur est l’absence de réaction de la
part du commandement byzantin qui n’eut même pas le
courage de riposter quand il fut informé de l’arrivée du
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et de son armée
à Tabouk. Les Byzantins ne réagirent même pas à cette
présence militaire défiant leur empire.
Pourquoi l’Empire devenu la première puissance mondiale
après sa récente victoire sur les Perses ne fit pas face
au défi des Musulmans bien que l’armée du Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) avait installé son camp
près de la frontière et avait mené des attaques contre
leurs alliés ?
La peur s’empara de l’armée byzantine certainement après
la dure expérience de la bataille de
Mou'tah en l’an 8 de l’Hégire. Rappelons que dans ce
face-à-face, les Byzantins firent face à une petite
armée qui proportionnellement était 70 fois moins
importante que leurs troupes mais qui s’avéra très
tenace et voyant maintenant l’armée des Musulmans
nettement plus nombreuse et connaissant leur résistance
farouche, ils préférèrent ne pas engager d’hostilité
avec l’armée du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
et restèrent à l’épier jusqu’à son retour victorieux à
Médine.
La campagne de Tabouk réalisa aussi des gains tant sur
le plan politique que sur le plan militaire et permis au
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) de
neutraliser totalement et complètement toutes les poches
de résistance païenne au nord de l’Arabie.
Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
entama son retour vers Médine que lorsque toutes les
régions du nord furent sous administration musulmane
soit par la conversion à l’Islam soit par la
reconnaissance de la puissance des Musulmans.
L’expédition de Tabouk acquis aussi un autre gain très
important, la crainte suscitée par l’Islam en dehors des
frontières de l’Arabie et plus particulièrement en
Syrie. Ce rayonnement militaire des Musulmans eut une
grande influence sur les seigneurs locaux et sur les
prêtres chrétiens du sud de la Syrie (le golfe
d’al-‘Aqabah). Certains de ces seigneurs et prêtres, dès
l’arrivée de l’armée musulmane, se rendirent chez le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et
signèrent avec lui des accords de paix et de
reconnaissance de l’autorité de l’Islam.
La soumission de ces chrétiens devant le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) fut considérée comme la
première victoire de l’Islam en Syrie qui était alors
sous la domination de l’empire byzantin. Ces chrétiens
étaient d’Ilat qui faisait partie de la Palestine qui
elle-même était une partie de la Syrie. Les habitants
d’Ilat ne furent pas les seuls à reconnaitre l’autorité
de l’Islam mais d’autres seigneurs des régions syriennes
vinrent aussi annoncer leur soumission comme ceux
d’Azrouh[7]
et de Jarba[8].
Il est rapporté dans les livres d’histoire que le
seigneur d’Ilat ainsi que les habitants d’Azrouh
et de Jarba se rendirent chez le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) dès qu’ils furent
informés de son arrivée à Tabouk.
Al-Waqidi rapporta que Douma et Tayma[9]
éprouvèrent des craintes à la vue de la conversion des
Arabes. Ce qui amena Youhannah Ibn Rou’ba, le seigneur
d’Ilat à se présenter devant le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam). Ce seigneur se présenta avec le gens
de Jarba et Azraj et le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) conclut avec eux une conciliation avec
l’imposition d’une capitation.
Dans al-Maghazi aussi, al-Waqidi rapporta :
« Ya’qoub Ibn Muhammad ad-Dafri m’a rapporté que
... le père de Abd ar-Rahman Ibn Jabir a dit : «
J’ai vu Youhannah Ibn Rou’ba quand il vint chez Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam). Il avait une croix en
or et les cheveux tressés. Quand il vit le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), il le salua avec la
tête et le Prophète fit de même tout en lui disant :
« Relève ta tête. » Le jour même, il se concilia avec
lui puis le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) le couvrit d’une cape (yéménite) tout en
chargeant Bilal de le recevoir[10].
»
Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) fit
écrire l’accord pour Youhannah et ses gens en ces termes
: « Au nom d’Allah, le Très Miséricordieux, le Tout
Miséricordieux.
Ceci est une Amana d’Allah et de Muhammad le
Messager d’Allah pour Youhannah Ibn Rou’ba et les gens
d’Ilat, pour leurs navires et leurs voyageurs sur terre
et mer. Ils ont la protection d’Allah et la protection
de Muhammad, le Messager d’Allah, ainsi que pour
ceux qui sont avec lui, nommément les gens de Syrie, les
gens du Yémen et les gens de la mer. Celui qui
transgressera, ses biens ne pourront empêcher son
jugement. Toute chose acquise par une personne est
licite avec le consentement de son premier propriétaire.
Aussi n’est-il pas permis d’interdire les sources d’eau,
l’accès aux routes terrestres et maritimes. Ceci a été
écrit par Jouhaym Ibn as-Silt et Shourahbil sur
ordre du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam). »
Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) fixa
la Jizyah pour les habitants d’Ilat à trois cents
dinars.
Il fit aussi écrire pour les communautés de Jarba et
d’Azrouh : « De Muhammad, le Messager
d’Allah aux habitants d’Azrouh. Ils ont la
protection d’Allah et la protection de Muhammad.
En contrepartie, ils doivent verser cent dinars chaque
mois de Rajab et Allah est Garant[11].
»
Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) signa aussi
une convention de conciliation pour le compte des
seigneurs de Maqna. Dans cet accord, il est dit : « Ils
ont la protection d’Allah et la protection de Muhammad.
Eh contrepartie, ils doivent verser le quart de leurs
produits tissés ainsi que le quart de leurs produits
agricoles[12].
»
Dans le livre d’al-Baladhouri, nous trouvons le texte de
cet accord :
« Au nom d’Allah, le Très Miséricordieux, le Tout
Miséricordieux.
De Muhammad, le Messager d’Allah aux Banou
Habibah et aux habitants de Maqna.
Paix sur vous. Il a fait descendre que vous reveniez
chez vous. Dans mon écrit ci, il est stipulé : « Vous
êtes protégés, vous avez la protection d’Allah et la
protection de Son Messager. Le Messager d’Allah vous a
pardonné vos transgressions et « tout sang qui vous
poursuivait[13]. »
Personne n’est votre associé dans votre territoire à
l’exception du Messager d’Allah. Il n’y aura ni abus ni
agression. Vous êtes les voisins du Messager d’Allah au
même titre que son propre voisin.
Le Messager d’Allah a droit sur vos produits
confectionnés, vos esclaves, votre cheptel ainsi que les
bijoux de valeur. Le Messager d’Allah peut faire grâce
de quelques produits.
Vous êtes mis en devoir de verser le quart de la
production de dattes, le quart de ce que donne votre
cheptel et le quart de ce que vos femmes tissent.
Le Messager d’Allah vous a épargné de tout tribut et de
tout servage.
Si vous êtes obéissants et respectueux, le Messager
d’Allah honorera vos gens honorables et pardonnera à vos
contrevenants.
Votre émir ne sera que de vous ou de la Famille du
Messager d’Allah[14].»
[1]
Al-Khassa'is al-Koubra d’as-Souyouti, t. II, p. 101,
Maghazi
al-Waqidi, t. III, p. 1013.
[2]
Maghazi
al-Waqidi, t. II, p. 1014.
[3]
Maghazi al-Waqidi, t. III. p. 1021-1022. Il s’agit ici de
l’intercession.
[4]
Maghazi al-Waqidi, t. III. p. 1022.
[5]
As-Sirah al-Halabiya, t. III, p. 253.
[6]
Maghazi al-Waqidi, t. III. p. 989-990.
[7]
Selon Yaqout dans son Mou’jam, t. II, p. 129,
Azrouh est un pays aux limites de la
Syrie, faisant partie d’ash-Shourat, aux
environs d’al-Balqah et de ‘Amman, près des
terres du Hijaz. Dans le livre de Mouslim Ibn
al-Hajjaj, trois jours de marche séparent Azrouh
d’al- Jarba.
[8]
Al-Jarba, une région faisant partie de ‘Amman,
se situant à al-Balqah, près du mont as- Sarat
face au Hijaz. Entre Azrouh et al-Jarba,
eut lieu le très connu arbitrage de Amr Ibn
al-‘As et Abou Moussa al-Ash’ari après la fin de
la bataille de Siffin.
[9]
Tayma se situe au nord de Médine, à huit étapes.
[10]
Maghazi al-Waqidi, t. III, p. 1032.
[11]
Sirah Ibn Hisham, t.IV, p. 169, Foutouh al-Bouldan, p. 71,
Imta‘ al-Asma‘, p.p. 468-469,
Tarikh Ibn
Khaldoun, t. II, p. 821,
Maghazi
al-Waqidi, t. III, p.p. 1031-1032,
al-Bidayah
wa an-Nihayah, t.V, p.p. 16-17 et
Zad
al-Mi’ad, t. III, p. 10.
[12]
Maghazi al-Waqidi, t. III, p.p. 1032, 1033.
[13]
Vos précédents crimes.
[14]
Foutouh al-Bouldan, p.p. 71-72. |