L’itinéraire suivi par le Messager d’Allah (sallallahou
‘aleyhi wa sallam)
Tabouk, l’objectif à atteindre, se situait au nord de
Médine, dans le triangle nord-ouest de la presqu’ile
arabique, près de la frontière sud de la Syrie.
Aujourd’hui, Tabouk se trouve dans le sud-ouest de la
Jordanie, à six cents miles de Médine (900 km environ).
Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) se mit en
route avec son armée du nord de Médine, du camp
d’al-Jourf situé à trois miles de Médine, à l’ouest d’Ouhoud.
Le premier bivouac, après al-Jourf, fut Dzoul Khoushoub[1]
d’où, d’après ce qui a été rapporté,
le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) poursuivit avec son
armée le voyage de nuit à cause certainement de la
chaleur du soleil écrasante. Les historiens et
chroniqueurs dirent que Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) arriva à Dzoul Khoushoub le matin.
Ce fut aussi à partir de cet endroit que le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) joignit les deux prières
de Zouhr et de ‘Asr au moment où la chaleur était moins
intense et cela jusqu’à son retour de Tabouk. Il recula
la prière de Zouhr et avança celle de ‘Asr et accomplit
les deux prières en même temps.
Les historiens et chroniqueurs n’ont pas donné les
détails des endroits où le Prophète (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam) bivouaqua avec son armée. Cependant
connaissant les lieux où il accomplit ses prières, on
peut deviner les endroits où il se reposa ou passa la
nuit et qui sont :
1. Zou Khoushoub,
2. Al-Fayfa’[2],
3. Al-Mourouwah[3],
4. As-Souqayah[4],
5. La vallée d’al-Qoura,
6. Al-Houjour[5],
7. Zanb Hawsa’[6],
8. Dzoul Jayfah[7],
9. Shaq Tara’[8],
10. Dzat al-Khoutmi[9],
11. Soumnah[10],
l2. Al-Akhzar[11],
13. Dzi az-Zarrab[12],
14. Al-Madran et,
15. Tabouk.
Durant la compagne de Tabouk, le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) accomplit des actes et fit des
déclarations qui furent consignées les Faqih de la
Tradition du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam),
afin que cela soit observé comme règles religieuses
comme :
1 - La possibilité d’accomplir la prière du Zouhr après
le temps déterminé en période de grande chaleur ainsi
que le regroupement en même temps des prières de Zouhr
et de ‘Asr ainsi que du Maghrib et de ‘Isha', lors de
difficultés, de voyage, de Jihad.
2- Le droit d’une personne de s’approprier un animal
après l’avoir aidé à survivre. On a rapporté que lors du
voyage vers Tabouk, un musulman s’appropria un chameau
abandonné par son propriétaire et le soigna. Lorsque ce
dernier remarqua que son chameau avait repris des
forces, il l’exigea et amenant leur litige devant le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), il dit
: « Celui qui aide un chameau ou un cheval à survivre,
cet animal est à lui[13].
»
Le
reste des hypocrites de l’armée
En dépit du retrait de ‘AbdAllah Ibn ‘Oubay et de ses
acolytes, d’autres hypocrites restèrent dissimulés dans
l’armée musulmane. Leur participation à la campagne
visait une part du butin, sinon de tenter de parasiter
la cohésion des troupes en faisant l’apologie de la
puissance des Byzantins et ils allèrent même au-delà en
essayant d’assassiner le Messager d’Allah (sallallahou
‘aleyhi wa sallam), comme nous allons voir par la suite.
Il est rapporté dans
al-Maghazi :
« Lorsque le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) partit de Thaniyah al-Wada’, les hommes lui
rapportaient à chaque fois : « O Messager d’Allah, untel
s’est attardé » et lui de leur répondre : « Laissez-le,
si c’est un homme de bien, Allah va vous le ramener, et
s’il est autre que cela, Allah va vous épargné sa
compagnie. »
Ces éléments douteux et infiltrés dans les différents
détachements de l’armée menèrent leur campagne de
déstabilisation en se moquant des chefs musulmans et en
répandant leurs idées qui faisaient l’apologie des
Byzantins comme si ces hypocrites travaillaient
secrètement à la solde de l’empire ennemi, par leurs
menées qui tendaient d’affaiblir la confiance et
l’assurance de l’armée musulmane.
Les exégètes ont rapporté qu’un groupe d’hypocrites fit
la campagne de Tabouk et parmi ceux-ci : Wadi’a Ibn
Thabit, des Banou ‘Amrou Ibn ‘Awf ; al-Jalas Ibn Souwayd
Ibn as-Samit ; Moukhshi Ibn Houmayr des Banou
Ashja’ allié des Banou Salamah et Tha’labah Ibn Hatib.
L’un de ces hypocrites dit aux Musulmans : «Vous croyez
que combattre les Bani Asfar (les Byzantins) est
identique aux autres ? Par Allah, nous allons voir que
demain vous serez ligotés deux par deux. » Des menaces
claires pour terroriser les Musulmans.
Alors, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) dit à ‘Ammar Ibn Yassir : « Va trouver ces gens
et avertis-les qu’ils sont en train de bruler (dans le
Feu) et demande-leur pour quelles raisons, ils ont tenu
ces propos. »
Sur ce, ‘Ammar alla leur transmettre les paroles du
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) qui amenèrent
Wadi’a Ibn Thabit près du Prophète (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam) qui se trouvait alors sur sa chamelle et qui
lui dit : « O Messager d’Allah, on était plutôt en train
de plaisanter et de jouer. »
Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
mécontent ne daigna même pas se retourner vers lui ou
lui adresser la parole. Et suite à ces paroles des
hypocrites, Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, fit
descendre ces deux versets : «
Et si tu les
interrogeais, ils diraient très certainement : «
Vraiment, nous ne faisions que bavarder et jouer. » Dis
: « Est-ce d’Allah, de Ses Versets (le Qur’an) et de Son
messager que vous vous moquiez ? » Ne vous excusez pas :
vous avez bel et bien rejeté la foi après avoir cru. Si
Nous pardonnons à une partie des vôtres, Nous en
châtierons une autre pour avoir été des criminels. »
(Qur’an 9/65 et 66)
De son côté, Oumayr, dont la mère était mariée à
al-Jalas, dit à ce dernier : « Tu causes plus de tort
qu’un âne. Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) dit la vérité alors que c’est toi le menteur. »
Devant cette réaction légitime, al-Jalas courut chez le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et lui jura
qu’il n’avait rien dit de tel. Ce qui fit descendre ce
nouveau Verset : «
Ils jurent par
Allah qu’ils n’ont pas dit (ce qu’ils ont proféré),
alors qu’en vérité ils ont dit la parole de la mécréance
et ils ont rejeté la foi après avoir été musulmans. Ils
ont projeté ce qu’ils n’ont pu accomplir. Mais ils n’ont
pas de reproche à faire si ce n’est qu’Allah - ainsi que
Son messager - les a enrichis par Sa grâce. S’ils se
repentaient, ce serait mieux pour eux. Et s’ils tournent
le dos, Allah les châtiera d’un douloureux châtiment,
ici-bas et dans l’au-delà; et ils n’auront sur terre ni
allié ni secoureur. » (Qur’an 9/74)
A propos d’al-Jalas Ibn Souwayd, il est rapporté : « Il
fut parmi les hypocrites de la campagne de Tabouk. Il
essaya d’influencer les Musulmans de ne pas sortir en
campagne. Il était le mari d’Oum ‘Ouma et ‘Oumayr, alors
orphelin, était convenablement entretenu par al-Jalas. »
Lorsque ‘Oumayr Ibn Sa’id entendit les propos de son
beau-père qui avait dit : « Par Allah, si Muhammad
était sincère, nous serions plus maléfiques que les
ânes, » il lui dit: « O Jalas, tu étais près de mon cœur
mais tu viens de tenir des propos [douteux]. Si je les
rapporte, tu seras découvert et si je me tais, je
périrai. L’une d’elle est moins dangereuse pour moi. »
Par conséquent, il alla rendre compte au Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) qui avait donné
par le passé de l’argent à al-Jalas dans le besoin. Le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) appela al-Jalas
et lui demanda des explications sur ce que lui avait
rapporté ‘Oumayr mais al-Jalas jura par Allah qu’il
n’avait rien dit de tel et que ‘Oumayr était un menteur.
Oumayr, qui était présent, se leva en disant : « Mon
Seigneur, fais descendre sur Ton Messager un Verset
prouvant ce que j’ai dit. » Et Allah Exalté fit
descendre alors le verset 74.
Lorsque al-Jalas entendit ce Verset, il dit : «
J’écoute. Allah m’invite à me repentir. Par Allah, j’ai
bien dit ce qu’a rapporté ‘Oumayr. » Sa faute reconnue,
il corrigea sa conduite et il devint bon aussi avec
‘Oumayr Ibn Sa’id[14].
Les historiens et biographes ont aussi rapporté que le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
interrogea Abou Rahm al-Ghifari sur des bédouins qui
étaient restés dans leur campagne au lieu de répondre à
l’appel de mobilisation.
Al-Waqidi a rapporté :
« Abou Rahm qui prêta allégeance sous l’arbre à al-Houdaybiyah
a rapporté qu’il participa à Tabouk avec le Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et il dit :
« Une nuit, j’étais près de lui alors que nous étions à
Akhzar et durant le trajet je me suis assoupi un moment.
Sentant ma chamelle se rapprocher de la sienne, j’ai
sursauté de peur que ma monture touche sa jambe mais
c’était trop tard parce qu’au même moment, j’entendis le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) exprimer sa
douleur alors je lui ai demandé pardon.
Après, il me demanda de marcher avec lui puis, il
m’interrogea sur ceux des Banou Ghifar qui firent
défection :
- « Qu’ont fait les rouquins, grand de taille ? »
- « Us ont fait défection. »
- « Et les bruns, qu’ont-ils fait ? »
- « O Messager d’Allah, ceux-là, par Allah je ne les
connais pas ! »
- « Ceux-là qui habitent à Shabakat Shadkh ?
(Je savais qu’ils habitaient seulement avec les Ghifar :
je ne les ai pas cités mais je lui ai dit que ce sont
des gens d’Aslam, qu’ils avaient habité Shabakat Shadkh
et qu’ils avaient beaucoup de biens).
- « O Messager d’Allah, » lui ai-je dit, « ceux-là sont
d’Aslam et nos alliés. »
Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) dit
alors : « Personne n’a empêché ces gens de faire
défection. Aucun homme vigoureux d’entre eux n’a pris un
chameau de son troupeau et est sorti avec nous pour
combattre pour la cause d’Allah et bénéficier ainsi de
la même récompense que celui qui a participé. Ils
m’auraient été plus chers que mes proches s’ils
n’avaient pas renoncé[15].
»
Le passage près des habitations de Thamoud
En marchant vers Tabouk, le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) passa par la vallée d’al-Qoura connue
pour ces jardins et son climat doux, puis par al-Hijr[16],
les habitations de Thamoud, peuple du Prophète Salih
(‘aleyhi salam). Là, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) ordonna aux hommes de ne pas boire et de ne pas
faire leurs ablutions avec l’eau du puits de Thamoud.
Les Thamoud étaient une génération de tyrans qui
désobéirent à Allah Exalté et défièrent Son Prophète
Salih. Pour leur désobéissance, Allah, à Lui les
Louanges et la Gloire, les extermina tous par un
terrible tremblement de terre précédé par une puissante
explosion dans le ciel qui
les enterra dans
les ruines de leurs propres demeures.
Il est rapporté dans les livres d’histoire et de
biographie que le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam) dit à son arrivée dans la soirée à al-Hijr
: « Cette nuit, un vent très violent va souffler.
Personne ne doit se déplacer s’il n’est pas accompagné
et que chaque monture soit attachée. »
Et effectivement, un vent très violent se leva qui ne
causa pas de dégâts car les Musulmans observèrent les
recommandations de leur Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) sauf deux Ansar de Banou Sa’idah qui sortirent
du camp : l’un pour un besoin pressant et l’autre à la
recherche de sa monture. Le premier eut des problèmes de
suffocation et il ne guérira qu’après que le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) eut prié pour lui tandis
que le second se
perdit dans le désert et qui sera ramener plus tard à
Médine après le retour du Prophète (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam) et de ses Compagnons.
Lorsque le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) fut
informé de ce qui s’était passé, il dit : « Ne vous
ai-je pas mis en garde que personne ne devrait sortir
qu’accompagner par quelqu’un ? »
Abou Hourayrah (radhiyallahou ‘anhou) a dit : «
Lorsque nous passâmes par al-Hijr, les hommes tirèrent
de l’eau de son puits et se mirent à préparer du pain
mais un héraut du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) averti (les Musulmans) : « Ne buvez pas de cette
eau, ne l’utilisez pas pour vos ablutions et ce que vous
avez préparé comme pate, laissez-la pour les chameaux. »
Sahl Ibn Sa’d (radhiyallahou ‘anhou) a aussi dit : «
J’étais le plus jeune de mes Compagnons quand nous
arrivâmes [à al-Hijr], je leur préparai une pâte
et suis allé rassembler du bois. Là, j’entendis le
héraut du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) dire
: « Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
vous ordonne de ne pas boire de leur puits. La pâte,
laissez-la pour les chameaux. »
Dans les livres consacrés aux Traditions du Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), il est rapporté : « A
al-Hijr, le Prophète dit : «
N’entrez-pas dans
les habitations des suppliciés (les gens du Prophète
Salih (‘aleyhi salam))
sauf si vous pleurez sincèrement de crainte d’être
atteints par leur malheur. »
Dans un autre témoignage, le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) a dit : «
N’entrez-pas dans
les habitations de ceux qui se firent du tort à
eux-mêmes, sinon leur malheur vous touchera aussi. Mais
si vous voulez entrer, faites-le en pleurant sincèrement.
» Puis il se couvrit la tête (pour ne pas voir) et
accéléra le pas jusqu’à ce qu’il dépassa al-Wadi[17].
»
Abou Sa’id al-Khoudri (radhiyallahou ‘anhou) a aussi dit
: « Je vis un homme montrer au Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) une bague qu’il avait trouvée dans
une des habitations des suppliciés d’al-Hijr. A
la vue de la bague, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) se couvrit les yeux avec la main et demanda au
Compagnon de la jeter. »
Ibn ‘Umar (radhiyallahou ‘anhoum) a dit : « Le Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) dit à ses
Compagnons quand ils se rapprochèrent d’eux (les
suppliciés) : «
C’est la vallée de ces gens-là ! » Puis, ils se sont
mis à huer leurs montures pour s’éloigner du lieu[18]. »
L’arrivée à Tabouk
Après 400 miles de marche, le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) arriva avec son armée à
Tabouk.
Lieu désertique, Tabouk était une terre sans aucune
source d’eau. Mais Allah Exalté accorda à son Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) un nouveau miracle en
faisant jaillir une source d’eau qui désaltéra toute
l’armée. Après cela, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) avait dit que Tabouk serait de beaux jardins. Sa
prophétie se réalisa, comme il est constaté aujourd’hui
dans la région.
Il est rapporté dans
al-Maghazi,
que le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
a dit : « Demain, si Allah Exalté le veut, vous
atteindrez la source de Tabouk. Cependant, vous ne
pouvez la voir qu’au milieu de la matinée. Donc, celui
qui arrivera à cette source ne doit pas toucher à son
eau jusqu’à ce que j’arrive.»
« Quand nous l’avons atteinte, avait dit Mou’az Ibn
Jabal, deux hommes nous avaient déjà devancés. L’eau ne
sortait de la source que goutte après goutte. Il (le
Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam)) a demandé alors aux
deux hommes s’ils avaient touché à cette eau. Ils ont
répondu que oui. Il leur a dit donc : « Comme si Allah
Exalté n’a pas décidé de dire...» Puis, on lui a
rassemblé avec les mains un peu de cette eau dans une
outre usée. Avec cette eau, il s’est lavé les mains et
le visage pour la remettre dans la source, laquelle
s’est mise aussitôt à couler avec profusion... Le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) m’a dit: «O
Mou’az si ta vie sera longue, tu verras ici plein de
jardins[19].
»
La garde personnelle du Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) à Tabouk
En tant que chef suprême de l’armée, le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) avait pour habitude de
désigner une garde personnelle tant qu’il était sur un
territoire ennemi et deux de ses Compagnons en
particulier, ‘Abbad Ibn Bishr et Muhammad Ibn
Maslamah, furent célèbres parce qu’ils veillèrent
toujours sur sa sécurité.
A Tabouk, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) désigna ‘Abbad Ibn Bishr qui, avec son
détachement, assura la sécurité de son bien-aimé
Compagnon. Un jour, durant l’accomplissement de sa
mission, ‘Abbad se rendit chez le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et lui dit : « O
Messager d’Allah, on entend des Takbir derrière nous
toute la nuit. As-tu désigné
d’autres pour patrouiller autour de la garde ? »
- « Non, » répondit le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), « mais peut-être que
quelques Musulmans surveillent les chevaux. »
La réponse fut donnée par Silkan Ibn Salamah : « O
Messager d’Allah, c’est moi et dix des Musulmans qui
sommes sortis sur nos chevaux pour veiller sur les
gardiens. »
- « Qu’Allah Exalté accorde Sa miséricorde aux gardiens
des gardiens qui veillent pour la cause d’Allah. »
Pendant l’expédition de Tabouk, Allah, à Lui les
Louanges et la Gloire, octroya un autre miracle à son
Envoyé (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) qui renforca la
foi des Musulmans.
Dans al-Maghazi, t.III, p.p. 1034-1035, il est rapporté :
« Une délégation des Banou Sa’d Hazim vinrent trouver le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et lui
dirent : « O Messager d’Allah, nous sommes venus à toi
en laissant les nôtres avec un puits presque asséché.
Nous avons peur de nous diviser (à cause de
l’insuffisance de son eau) car l’Islam ne s’est pas
encore répandu autour de nous. Prie Allah afin qu’Il
donne une eau abondante dans notre puits. »
Sur sa demande, le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) choisit trois petits
cailloux, sur une poignée qu’on lui présenta, qu’il leur
donna en disant : « Retournez à votre puits avec ces
cailloux et jetez-les dedans, l’un après l’autre au nom
d’Allah. »
Ils partirent et exécutèrent les recommandations ce qui
entraina une eau abondante dans leur puits.
Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) ne retourna
pas à Médine avant que les Banou Sa’d Hazim viennent lui
annoncer leur conversion à l’Islam.
Zayd Ibn Thabit a dit : « Nous fîmes
campagne avec le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) à
Tabouk. Nous achetions et nous vendions sans que le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) nous
interdise cela. »
Rafi’ Ibn Khadij a dit : « Nous campâmes à Tabouk et les
vivres commencèrent à diminuer. Ce qui m’a amené à dire
au Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) : «
O Messager d’Allah, il y a du gibier par-là. J’ai
questionné les gens de la contrée et ils m’ont indiqué
un endroit tout près. Peux-tu me permettre de chasser
avec un groupe de mes Compagnons ? » Le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) me répondit ainsi : « Si
tu fais, sois avec plusieurs de tes Compagnons et prenez
vos chevaux parce que vous allez vous éloigner du camp.
»
Alors, je sortis avec dix Ansar dont Abou Qatada, un bon
chasseur à l’arc. Nous cherchâmes, trouvâmes et
chassâmes beaucoup de gibier et regagnâmes le camp dans
la soirée ce qui inquiéta entretemps, le Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) qui disait : «
Ils ne sont pas encore rentrés. »
De retour, nous lui présentâmes tout le gibier qu’il
nous ordonna de le distribuer aux Compagnons mais après
avoir mangé, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
nous interdit de recommencer en disant : « Je ne suis
pas tranquille pour votre sécurité. »
[1]
Selon Yaqout, une vallée à une nuit de marche de
Médine.
[2]
Un endroit dans les environs de la vallée
d’al-‘Ouqayq.
[3]
Un village dans la vallée d’al-Qoura.
[4]
Se trouve au nord de Médine. Mais aucun des
historiens ne précisa les coordonnées.
[5]
Un endroit à la vallée d’al-Qoura.
[6]
Je n’ai trouvé aucune indication sur cet
endroit.
[7]
Un endroit entre Médine et Tabouk, selon Yaqout
qui n’avait pas ajouté d’autre indication.
[8]
Je n’ai trouvé aucune indication sur cet endroit
dans les sources d’histoire.
[9]
Selon Yaqout, un endroit où le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) accompli ses
prières. Sans autre indication.
[10]
Une source d’eau entre Médine et la Syrie
(d’après Yaqout).
[11]
Aucun historien ne précisa sa position
géographique.
[12]
Aucune indication n’a été donnée sur cet
endroit.
[13]
Maghazi
al-Waqidi, t. III, p. 1002.
[14]
Maghazi
al-Waqidi, t. III, p. 1000.
[15]
Sirah Ibn Hisham,
t. IV, p. 168,
Maghazi al-Waqidi, t. III, p.p. 1003, 1004, 1005,
as-Sirah
al-Halabiya, t. II et at-Tabari, t.
III, p. 108.
[16]
Maghazi
al-Waqidi, t. III, p. 1002.
[17]
Al-Hijr: Dans Yaqout, c’est le nom des
habitations de Thamoud dans la vallée
d’al-Qoura, entre Médine et la Syrie. Dans
al-Astakhri, al-Hijr était un petit
village dans la vallée d’al-Qoura à une journée
de marche, dans les montagnes, où il y a les
habitations de Thamoud. Allah, à Lui les
Louanges et la Gloire, a dit dans le Noble
Qur’an : « vous entaillez les montagnes et
construisiez d’ingénieuses habitations. »
Al-Astakhri
a rapporté : « Je les ai vues: Ce sont des
habitations comme les nôtres mais des monts
appelés les «Trois Jabal. » Celui qui les voit
de loin croit qu’ils sont rattachés, mais s’il
s’en rapproche, il constatera trois ensembles
dont l’un est séparé des autres, tous entourés
de sable et autour desquels on peut faire le
tour facilement. Cependant, on éprouve beaucoup
de difficultés à les escalader. Dans ces monts,
il y a le puits de Thamoud cité dans le Qur’an.
[18]
Sahih al-Boukhari,
t. VI, p. 26,
Maghazi al-Waqidi, t. III, p. 1008
[19]
Maghazi
al-Waqidi, t. III, p. 1008. |