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						La mosquée d’ad-Dirar et sa destruction
						
						 
						
						Les hypocrites devinrent comme une cellule cancéreuse 
						dans le corps de la communauté musulmane. Dès la 
						première année de son arrivée à Médine, le Prophète 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) se trouva confronté à 
						différents problèmes dont l’origine était bien connue. 
						Mais, comme les hypocrites étaient Musulmans 
						d’apparence, il était difficile de les reconnaitre car 
						ils s’activaient toujours sournoisement. 
						 
						
						Dans le Qur’an, nous trouvons plusieurs Versets qui en 
						font le portrait moral. A titre d’exemple, citons ces 
						versets : 
						
						1 - « Quand ils 
						rencontrent ceux qui ont cru, ils disent : « Nous 
						croyons » ; mais quand ils se trouvent seuls avec leurs 
						diables, ils disent : « Nous sommes avec vous ; en effet 
						nous ne faisions que nous moquer (d’eux). » (Qur’an 
						2/14) 
						 
						
						2 - « Et quand on 
						leur dit: «Ne semez pas la corruption sur la terre», ils 
						disent: «Au contraire nous ne sommes que des 
						réformateurs ! » (Qur’an 2/11) 
						 
						
						3 – « Et quand 
						les hypocrites et ceux qui ont la maladie [le doute] au 
						cœur disaient : « Allah et Son messager ne nous ont 
						promis que tromperie. » (Qur’an 33/12)  
						 
						
						4 – « Et parmi 
						les Bédouins qui vous entourent, il y a des hypocrites, 
						tout comme une partie des habitants de Médine. Ils 
						s’obstinent dans l’hypocrisie. Tu ne les connais pas 
						mais Nous les connaissons. Nous les châtierons deux fois 
						puis ils seront ramenés vers un énorme châtiment. » 
						(Qur’an 9/101) 
						 
						
						5 – « D’autres 
						ont reconnu leurs péchés, ils ont mêlé de bonnes actions 
						à d’autres mauvaises. Il se peut qu’Allah accueille leur 
						repentir. Car Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » 
						(Qur’an 9/102)
 
						 
						
						Les hypocrites ressemblaient 
						beaucoup à des associations secrètes car ils 
						travaillaient clandestinement contre l’Islam et la 
						nouvelle communauté religieuse. Leurs activités 
						clandestines de sape avaient aussi une autre raison ; 
						celle de ne pas tomber sous le coup de la loi musulmane. 
						 
						
						Agissant toujours par des activités néfastes, variées, 
						ils n’abandonnèrent jamais leur principal objectif. 
						Chaque nouvelle difficulté qu’ils inventaient 
						traduisaient leur profonde haine à l’encontre du 
						Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) cependant,
						 ce dernier 
						trouvait toujours le moyen de déjouer leurs manigances, 
						sans pour autant employer les moyens de dissuasion dont 
						il disposait largement. 
						 
						
						La dernière trouvaille des hypocrites fut la 
						construction d’une nouvelle mosquée (nommée ad-Dirar) 
						dont la fonction était de faire une concurrence malsaine 
						à la mosquée du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) 
						et de l’employer comme un endroit de coordination 
						anti-islamique. 
						 
						
						On dit que la construction de cette mosquée fut une idée 
						de ‘Amir al-Fassiq qui avait dit à ses acolytes médinois 
						: « Je ne peux pas entrer dans votre écurie pour la 
						simple raison que je serai remarqué par les Compagnons 
						de Muhammad qui ne s’empêcheront pas de faire ce 
						que je déteste. » Puis, il leur proposa ensuite de 
						construire cette fameuse mosquée. 
						 
						
						Après la fin des travaux juste avant le départ pour 
						Tabouk, les hypocrites demandèrent au Prophète 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) de présider une prière 
						dans leur mosquée pour la légitimer. Celui-ci leur 
						promit d’y prier mais après la fin de la campagne de 
						Tabouk. 
						 
						
						Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) 
						failli tenir sa promesse pour ces hypocrites n’était-ce 
						l’intervention d’Allah qui fit descendre des Versets 
						ordonnant la destruction de ce site maléfique.  
						 
						
						Dans les livres d’histoire et de biographie, il est
						 rapporté le 
						Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), en 
						route vers Tabouk, passa près de la vallée Dzou Awan 
						dans les environs de Médine ou à un certain endroit, un 
						groupe d’hypocrites de la mosquée Dirar vint à sa 
						rencontre.  
						 
						
						Le nom des cinq hommes venus à sa rencontre est rapporté 
						dans al-Maghazi 
						: Mou’attab Ibn Qashir, Taïba Ibn Abou Hatib, 
						Khouzam Ibn Khalik, Abou Habibah Ibn al-Az’ar, 
						‘AbdAllah Ibn Nabtal Ibn al-Harith. 
						 
						
						Lors de la rencontre, ils dirent : « O Messager d’Allah, 
						nous avons été envoyés par nos Compagnons pour te dire 
						que nous venons de terminer la construction d’une 
						mosquée qui nous servira pendant les nuits pluvieuses et 
						les nuits d’hiver, et que nous aimerions bien que tu y 
						viennes diriger nos prières. » Ils dirent ceci alors que 
						le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) se 
						préparait pour Tabouk. Il leur répondit quand même : « 
						Je me prépare pour un voyage et je suis occupé. Si nous 
						revenons, si Allah Exalté le veut, nous viendrons chez 
						vous pour présider la prière dans votre mosquée. » 
						 
						
						De retour de Tabouk, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) fut informé au même endroit (Dzou Awan) par 
						Allah Exalté des véritables intentions diaboliques de 
						ces hypocrites. Sur ce, il convoqua deux de ses 
						Compagnons, ‘Assim Ibn Ouday et Malik Ibn ad-Dakhsham et 
						leur ordonna de détruire cette mosquée. Il leur dit : « 
						Partez pour cette mosquée dont les occupants sont 
						injustes. Détruisez-la et brulez-la ! » 
						
						Alors, ils partirent en courant à pied. Arrivés devant 
						la mosquée des Banou Salim, Malik dit à ‘Assim : « 
						Attends-moi ici et tu me verras de retour de chez les 
						miens avec du feu. » Après quoi, ils reprirent le chemin 
						mais cette fois avec une torche allumée. Ils arrivèrent 
						près de la mosquée des hypocrites après le Maghrib. A ce 
						moment, des hypocrites dont Zayd Ibn Jariyah Ibn ‘Amir 
						se trouvaient dans la mosquée. Ils l’incendièrent et la 
						détruisirent après le départ des hypocrites. 
						 
						
						Quand les Musulmans 
						rentrèrent à Médine, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) proposa à ‘Assim Ibn Ouday de construire une 
						maison à la place de la mosquée détruite qui était 
						mitoyenne à la maison de Wadi’a Ibn Thabit et à celle de 
						Abou ‘Amir al- Fajir, toutes deux détruites aussi lors 
						de l’incendie. Mais ‘Assim refusa en disant au Prophète 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) : « Je ne peux y 
						construire une maison après ce qui s’est passé dans 
						cette mosquée. Et puis, je n’en ai pas besoin, ô 
						Messager d’Allah. Cependant, tu peux la donner à Thabit 
						Ibn Aqram car il n’a pas de maison. » 
						
						Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) l’offrit 
						alors à Thabit. 
						 
						
						Les historiens ont rapporté que ceux qui construisirent 
						la mosquée Dirar furent au nombre de douze.  
						
						Al-Waqidi avance le nombre de quinze mais ne cite que 
						douze noms : Jariyah Ibn ‘Amir, surnommé l’âne de la 
						maison ; ses fils Majma’, il n’était pas hypocrite, Zayd 
						et Yazid ; Wadi’a Ibn Thabit ; Khouzam Ibn Khalid ; 
						‘AbdAllah Ibn Nabtal ; Bijad Ibn ‘Uthman ; Abou Habibah 
						Ibn al-Az’ar ; Mou’attab Ibn Qashir ; ‘Abbad Ibn Hanif 
						et Tha’labah Ibn Hatib. 
						 
						
						‘AbdAllah Ibn Nabtal était l’espion des hypocrites 
						auprès du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam). Il assistait régulièrement à ses réunions, 
						écoutait ses propos puis les rapportaient aux hypocrites 
						ce qui avait provoqua l’intervention de Jibril : 
						
						- « O Muhammad, il y a un individu hypocrite 
						délégué par ses compères, qui vient écouter ton Hadith 
						puis va le rapporter aux hypocrites. » 
						
						- « Qui donc, » demanda le Prophète ? 
						
						- « C’est l’homme noir à la chevelure dense, qui a des 
						yeux rouges et ronds comme deux chaudrons. Il te regarde 
						en fait avec des yeux sataniques. » 
						 
						
						D’autre part, Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, 
						fit descendre des Versets sur cette mosquée de la 
						discorde et des complots : «
						Ceux qui ont 
						édifié une mosquée pour en faire [un mobile] de 
						rivalité, d’impiété et de division entre les croyants, 
						qui la préparent pour celui qui auparavant avait 
						combattu Allah et son Envoyé et jurent en disant : « 
						Nous ne voulions que le bien ! » [Ceux-là], Allah 
						atteste qu’ils mentent. Ne te tiens jamais dans (cette 
						mosquée). Car une Mosquée fondée dès le premier jour, 
						sur la piété, est plus digne que tu t’y tiennes debout 
						[pour y prier]. On y trouve des gens qui aiment bien se 
						purifier, et Allah aime ceux qui se purifient. Lequel 
						est plus méritant ? Est-ce celui qui a fondé son édifice 
						sur la piété et l’agrément d’Allah, ou bien celui qui a 
						placé les assises de sa construction sur le bord d’une 
						falaise croulante et qui croula avec lui dans le feu de 
						l’Enfer ? Et Allah ne guide pas les gens injustes. La 
						construction qu’ils ont édifiée sera toujours une source 
						de doute dans leurs cœurs, jusqu’à ce que leurs cœurs se 
						déchirent. Et Allah est Omniscient et Sage. » 
						(Qur’an 9/107 à 110) 
						 
						 
						
						L’histoire des trois musulmans qui hésitèrent et 
						à qui Allah pardonna
						 
						
						La faiblesse humaine est un élément de la personnalité 
						et certains Compagnons n’en furent pas pour autant 
						épargnés. Les sirènes du laisser-aller envoutèrent si 
						bien trois des Compagnons qu’ils manquèrent le voyage 
						avec le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam).  
						 
						
						Nous avons déjà brièvement rapporté leur histoire et 
						mentionné leurs noms : Ka’b Ibn Malik, Hilal Ibn 
						Oumayyah, Marara Ibn ar-Rabi’ et raconté l’histoire du 
						quatrième Compagnon (Abou Khaythama) qui en fin de 
						compte se reprit et rejoignit le Prophète (sallallahou 
						‘aleyhi wa sallam). 
						 
						
						L’histoire de ces trois Compagnons fautifs, tous des 
						Ansar, fut rapporté dans tous les livres d’histoire et 
						de biographie sans exception. 
						 
						
						Ka’b Ibn Malik a dit : « Je n’ai raté aucune expédition 
						du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) sauf 
						celle de Badr. D’ailleurs, le Prophète (sallallahou 
						‘aleyhi wa sallam) n’a pas blâmé ceux qui ne prirent pas 
						part parce qu’initialement le but était l’interception 
						de la caravane de Qouraysh. J’étais aussi à al-‘Aqabah 
						avec le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) 
						la nuit où nous avons scellé notre destin pour l’Islam.  
						 
						
						Al-‘Aqabah est l’évènement que j’aime le plus même si 
						Badr est plus connu pour les gens. 
						
						Pour l’expédition de Tabouk, j’étais dans une situation 
						aisée, et, par Allah je n’ai jamais eu auparavant deux 
						montures disponibles. Le Messager d’Allah (sallallahou 
						‘aleyhi wa sallam) et les Compagnons partirent (pour 
						Tabouk) alors que, moi, je me disais chaque jour : 
						« Demain, je vais me préparer et les rejoindre. » Mais, 
						en définitive, je ne suis pas parti. Ah, si j’avais fait 
						le voyage ! 
						
						Après le départ du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi 
						wa sallam), je ne voyais dans Médine que des hypocrites 
						ou les démunis à qui Allah avait pardonné, et cela me 
						rendit malheureux. » » 
						 
						
						Si Ka’b Ibn Malik dit la vérité quant à sa sincérité et 
						sa foi véritable, en ne se donnant aucune excuse pour sa 
						faute, les deux autres Compagnons, Hilal et Marara, ne 
						furent pas moins sincères que lui. Si bien que Allah 
						Tout-Puissant et Très Haut leur accorda tous Son pardon. 
						 
						
						Hilal Ibn Oumayyah a rapporté son histoire et celle de 
						son Compagnon Marara : « Par Allah, je ne pris pas part 
						parce que je doutais mais parce que je voulais acheter 
						un chameau ayant suffisamment d’argent. Sur le chemin 
						pour acheter le chameau, je rencontrai Marara Ibn 
						ar-Rabi’ qui me dit : « Moi aussi je veux acheter un 
						chameau pour prendre part à l’expédition. » 
						
						Je me suis dit : « Voici un Compagnon de route. » Et on 
						se mit à dire et à répéter : « Demain, nous achèterons 
						deux chameaux et rejoindrons le Messager d’Allah 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) car avec nos montures, 
						nous serons légers et pourront le rattraper. » 
						
						Mais nous restâmes finalement jusqu’au retour du 
						Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam). » 
						 
						 
						
						Ka’b Ibn Malik raconte la mésaventure et ses 
						angoisses
						 
						
						 « 
						Lorsque j’appris que le Messager d’Allah (sallallahou 
						‘aleyhi wa sallam) était sur le chemin du retour, je 
						commençai à penser au mensonge et à me dire : « Avec 
						quoi, vais-je me sauver demain de la colère du Messager 
						d’Allah ? Je dois demander conseil auprès de mes gens 
						qui ont une expérience. » Mais quand en me dit que le 
						Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) se 
						rapprochait (de Médine), ces fausses idées disparurent 
						et je sus que je ne pouvais me sauver qu’en étant 
						sincère. Je décidai alors de lui dire la vérité. 
						 
						
						Quand il entra à Médine tôt le matin, il se dirigea 
						directement vers la mosquée, comme à son habitude après 
						chaque expédition, et accompli deux Rak’a puis commença 
						à recevoir les gens. Ceux qui se désistèrent de 
						l’expédition, et ils étaient plus de 80 hommes, vinrent 
						et lui présentèrent leurs excuses en jurant tandis que 
						le Messager (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) acceptait 
						sur la base de leur déclaration nominale tout en sachant 
						qu’Allah connaissait le fond de leur pensée. 
						 
						
						Je me rapprochai alors du Prophète (sallallahou ‘aleyhi 
						wa sallam) alors qu’il était assis et le saluais. Il me 
						salua à son tour mais avec un air fâché puis il me 
						demanda : 
						
						- « Qu’est-ce qui t’a empêché de nous accompagner ? » 
						
						- « O Messager d’Allah, si c’était un autre que toi, 
						j’aurais trouvé un motif qui me sauvera et bien que 
						tourmenté, je sus que si je te tenais des propos 
						mensongers, tu me pardonnerais mais qu’Allah sera très 
						furieux contre moi. Et bien que te disant la vérité, tu 
						es en colère alors j’espère une issue d’Allah. Non, je 
						jure par Allah que je n’ai aucune excuse. »  
						
						- « Quant à toi, tu es sincère, lève-toi donc (et 
						retire-toi) jusqu’à ce que Allah Puissant et Très-Haut 
						décide de ton sort. » 
						 
						
						Je me retirai alors avec des hommes de Banou Salamah qui 
						me dirent : « Par Allah, nous savons que tu n’as pas 
						commis de faute avant celle-ci, as-tu donc été incapable 
						de lui présenter des excuses ? » 
						
						Par Allah, ils continuèrent 
						de me blâmer si bien que je décidai de retourner sur mes 
						pas et de mentir sur moi-même devant le Messager d’Allah 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam). Mais Mou’az Ibn Jabal 
						et Abou Qatada me dirent : « N’écoute pas tes Compagnons 
						et maintiens ta sincérité et Allah te fera une issue, 
						s’Il le veut. Quant à ces gens qui te conseillent, s’ils 
						sont sincères, Allah sera satisfait de cela et le dira à 
						Son Prophète mais s’ils sont autre que cela, Il les 
						fustigera et démentira leurs propos. » 
						
						- « Y-a-t-il d’autre personne dans le même cas ? » 
						
						- « Oui, deux hommes qui ont tenu les mêmes propos que 
						toi, et qui ont eu la même réponse de la part du 
						Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam). » 
						
						- « Qui sont-ils ? » 
						
						- « Marara Ibn ar-Rabi’ et Hilal Ibn Oumayyah. » 
						
						Ils me donnèrent les noms de deux hommes pieux et de 
						bonne moralité. » 
						 
						 
						
						La mise en 
						quarantaine 
						
						 
						
						Racontant les douleurs qu’ils subirent lui et ses deux 
						Compagnons suite à la mise en quarantaine sociale 
						appliquée par les Musulmans sur ordre du Prophète 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), Ka’b Ibn Malik a dit : 
						« Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) 
						interdit aux gens de nous adresser la parole (nous 
						trois) et ils nous évitèrent. Ils changèrent 
						complètement de comportement envers nous au point que je 
						détestai ma personne et le pays que je connaissais 
						jadis. La situation resta ainsi cinquante nuits. Mes 
						deux Compagnons ne bougèrent pas et restèrent cloitrés 
						chez eux. Mais, moi, j’étais plus patient et résistant, 
						je sortais, j’accomplissais les prières avec les 
						Musulmans et je tournais dans les souks, mais personne 
						ne me parlait.  
						 
						
						Dans la mosquée, après la prière, je saluais le Messager 
						d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) en me disant à 
						chaque fois : « A-t-il répondu à mon salut du bout des 
						lèvres ou non ? » Je priais près de lui en l’épiant des 
						yeux quand je commençais ma prière, il regardait vers 
						moi, et quand je le regardais, il détournait le regard. 
						La froideur des Musulmans me devint très insupportable 
						et je me rendis chez Abou Qatada (c’était mon cousin et 
						mon ami) ou je fis le mur de sa maison pour lui parler. 
						Il ne répondit même pas à mon salut. Je lui dis alors : 
						« O Abou Qatada, je t’en conjure, sais-tu que j’aime 
						Allah et son Messager ? » Il ne me répondit pas mais à 
						la troisième demande, il dit : « Allah et son Messager 
						savent mieux. » 
						
						Les larmes montèrent aussitôt à mes yeux puis je courus, 
						escaladais le mur et me dirigeais vers le souk. »   
						 
						
						Dans le souk, un messager du roi des Ghassassinah vint 
						trouver Ka’b Ibn Malik et lui remit une lettre qui 
						l’invitait à s’exiler en Syrie, ce qui avait aggrava les 
						remords de Ka’b. 
						 
						
						« Dans la quarantième nuit, un émissaire du Messager 
						d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) est venu me dire 
						de ne pas m’approcher de ma femme. J’obéis en l’envoyant 
						chez ses parents jusqu’à ce qu’Allah décide cette 
						affaire. Puis, dix autres nuits s’écoulèrent. 
						
						A la fin de la cinquantième nuit, après 
						l’accomplissement de la prière de Soubh chez moi 
						et alors que j’étais en plein désarroi, j’entendis une 
						voix qui criait du côté de Sil’: « O Ka’b Ibn Malik, la 
						bonne nouvelle est descendue. » Je me suis alors 
						prosterné et je su que la délivrance était descendue. » 
						 
						 
						
						
						La mort de ‘AbdAllah Ibn ‘Oubay, le chef des 
						hypocrites 
						
						 
						
						L’année de Tabouk, le représentant notoire des 
						hypocrites ‘AbdAllah Ibn Oubay tomba malade au mois de 
						Shawwal et mourut au mois de Dzoul Qi’dah.  
						
						Pendant sa maladie qui dura vingt nuits, le Messager 
						d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) lui rendit 
						visite et lui dit le jour de sa mort : « Ne t’ai-je pas 
						défendu d’aimer les Juifs ? » 
						
						- « Sa’d Ibn Zarara les haït et cela ne lui a pas été 
						utile, » répondit le chef des hypocrites avant de 
						poursuivre : « O Messager d’Allah, ce n’est pas le 
						moment pour les reproches. Lorsque je mourais, assiste à 
						mon lavage (ablutions mortuaires) et donne-moi ta 
						chemise pour qu’elle soit mon linceul. » 
						
						Malgré la conduite haineuse de ‘AbdAllah Ibn ‘Oubay, le 
						Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) s’inclina à sa 
						demande. 
						 
						
						Il est rapporté 
						al-Maghazi d’al-Waqidi :  
						
						« Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) 
						assista à son lavage et à sa mise dans le linceul. A son 
						enterrement, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) s’avança pour prier sur sa dépouille ce qui 
						poussa ‘Umar Ibn al-Khattab a dire : « O Messager 
						d’Allah, pries-tu sur ‘AbdAllah Ibn Oubay alors qu’il a 
						dit tel jour ceci et tel jour cela ? » (Rappelant ce que 
						cet hypocrite avait dit et fait). Le Prophète 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) sourit alors puis 
						répondit : « Epargne-moi, ô ‘Umar. » 
						
						Mais quand ‘Umar insista, il dit : « Je me suis retrouvé 
						devant un choix et j’ai choisi. Et, si je savais que je 
						pourrais ajouter soixante-dix autres prières, je l’aurai 
						fait pour qu’Il lui pardonne. » » 
						 
						
						Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) voulut 
						dépasser le nombre des soixante-dix prières à cause de 
						la Parole du Très-Haut : «
						Que tu demandes 
						pardon pour eux, ou que tu ne le demandes pas - et si tu 
						demandes pardon pour eux soixante-dix fois - Allah ne 
						leur pardonnera point. Et ce parce qu’ils n’ont pas cru 
						en Allah et en Son Messager et Allah ne guide pas les 
						gens pervers. » (Qur’an 9/80) 
						
						  
						
						Puis, juste après la prière, ces versets descendirent : 
						« Et ne fais 
						jamais la Salat sur l’un d’entre eux qui meurt, et ne te 
						tiens pas debout auprès de sa tombe, parce qu’ils n’ont 
						pas cru en Allah et en Son messager, et ils sont morts 
						tout en étant pervers. Et que ni leurs biens ni leurs 
						enfants ne t’émerveillent! Allah ne veut par-là, que les 
						châtier ici-bas, et qu’ils rendent péniblement l’âme en 
						mécréants. Et lorsqu’une Sourate est révélée : « Croyez 
						en Allah et luttez en compagnie de Son Messager, » les 
						gens qui ont tous les moyens (de combattre) parmi eux te 
						demandent de les dispenser (du combat), et disent : « 
						Laisse-nous avec ceux qui restent. » Il leur plaît, 
						(après le départ des combattants) de demeurer avec 
						celles qui sont restées à l’arrière. Leurs cœurs ont été 
						scellés et ils ne comprennent rien. » (Qur’an 9/84 à 
						87) 
						 
						
						Depuis, le Prophète 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) s’abstint de prier sur 
						la dépouille des hypocrites qui mourraient.   
						 
						
						Selon le témoignage de ‘Amrou Ibn Oumayyah az-Zamari[1] 
						parmi les hypocrites les plus influents qui assistèrent 
						aux funérailles d’Ibn ‘Oubay, il y eut : Sa’d Ibn Hanif, 
						Zayd Ibn al-Lasit, Salamah Ibn al-Hamam, Nou’man 
						Ibn Abou ‘Amir, Rafi’ Ibn Harmalah, Malik Ibn Abou 
						Tawfal, Da’is et Souwayd[2].  
						 
						
						Finalement, Allah à Lui les Louanges et la Gloire, fit 
						descendre plus de quatre-vingts Versets sur ces 
						hypocrites et que l’on trouve dans la Sourate Le 
						Repentir, appelée aussi la Dénonciation à cause des 
						activités incessantes des hypocrites lors de cette 
						expédition. 
						 
							 
							 
						 
						
						Victoire de l’Islam dans toute la presqu’ile 
						Arabique
						 
						
						Après le retour victorieux à Médine au mois de Ramadan 
						de l’an 9 de l’Hégire, l’Islam se répandit dans toute 
						l’Arabie, d’est en ouest et du sud au nord, à 
						l’exception de quelques petites poches idolâtres isolées 
						dans l’extrême sud-ouest. 
						 
						
						Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) envoya donc 
						deux détachement séparés, l’un commandée par ‘Ali Ibn 
						Abou Talib et l’autre par Khalid Ibn al-Walid à Najran 
						et Mazbah, dans l’extrême sud du Yémen,  
						 
						
						La plus importante prescription concernant l’Islam après 
						la campagne de Tabouk fut celle du pèlerinage imposé par 
						Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, à la fin de l’an 
						09 de l’Hégire. Avant cette année, le pèlerinage n’était 
						pas obligatoire et le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) le faisait avec les polythéistes. Mais après son 
						exil à Médine, il n’accomplit qu’un seul pèlerinage, le 
						pèlerinage de l’Islam aussi appelé le Pèlerinage de 
						l’Adieu. 
						 
						
						En l’an 09 de l’Hégire, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi 
						wa sallam) n’effectua pas en personne le pèlerinage mais 
						délégua Abou Bakr à la tête de trois cents musulmans qui 
						accomplirent le cinquième pilier de l’Islam. 
						 
						
						Le jour du Sacrifice, ‘Ali Ibn Abou Talib, l’envoyé du 
						Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), prononça à 
						Jamarat al-’Aqabah devant les pèlerins rassemblés, les 
						nouvelles réformes du Messager d’Allah (sallallahou 
						‘aleyhi wa sallam) conformément à l’ordre d’Allah : 
						
						1 - Interdiction à tout polythéiste de faire le 
						pèlerinage ou de se rapprocher de la Ka’bah après cette 
						année-là. 
						
						2 - Défense absolue à tout homme de faire des tournées 
						en étant complètement nu. (La coutume idolâtre faisait 
						tourner les femmes et les hommes nus autour de la 
						Ka’bah). 
						
						3 - Accorder aux polythéistes qui n’avaient pas 
						d’engagement avec les Musulmans un délai de quatre mois 
						pour décider librement la voie à adopter : se convertir 
						à l’Islam, quitter l’Arabie ou se préparer à la guerre. 
						Quant à ceux qui avaient un engagement les liant aux 
						Musulmans, ils avaient le droit de rester parmi les 
						Musulmans jusqu’à la fin de ce délai mais après, 
						l’application de l’un des trois choix entrerait en 
						vigueur. 
						
						Cet avertissement adressé aux polythéistes était la 
						conséquence directe des quarante versets de la 
						Dénonciation[3].  
						 
						 
						
						L’expédition de Khalid Ibn al-Walid au Najran
						 
						
						Après la campagne de Tabouk qui eut lieu au mois de 
						Rajab de l’an 09 de l’Hégire et qui fut la dernière 
						activité militaire dirigée en personne par le Prophète 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), l’Islam se répandit 
						dans toute l’Arabie excepté la région de Madhaj 
						au Yémen, et la région des Banou al-Harith à 
						Najran qui ne répondirent pas à l’appel de l’Islam comme 
						l’avaient fait les autres tribus en envoyant des 
						délégations à Médine. 
						 
						
						Ainsi, au mois de Rabi’ al-Akhir de l’an 10, le Prophète 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) donna l’ordre à Khalid 
						Ibn al-Walid de marcher sur Najran avec pour mission 
						d’amener les Banou al-Harith à l’Islam. Le 
						Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) insista sur la 
						consigne d’appeler d’abord ces gens à embrasser l’Islam 
						mais de les combattre s’ils ne répondraient pas à 
						l’appel. 
						 
						
						Khalid respecta les ordres du Messager d’Allah 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et à l’appel, les Banou 
						al-Harith embrassèrent l’Islam et envoyèrent une 
						délégation à Médine avec Khalid Ibn al-Walid, sur la 
						demande du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam). 
						 
						 
						
						L’expédition de ‘Ali Ibn Abou Talib au Yémen
						 
						
						Lorsque le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) fut informé que les gens du pays de Madhaj 
						au Yémen avaient refusé d’embrasser l’Islam, il leur 
						envoya alors une expédition militaire commandée par ‘Ali 
						Ibn Abou Talib. 
						 
						
						Et au mois de Ramadan de l’an 10 de l’Hégire, à la tête 
						de trois cents cavaliers, ‘Ali Ibn Abou Talib quitta 
						Qaba’ près de Médine pour arriver quelques jours plus 
						tard dans les terres de Madhaj. Après avoir 
						respecté les consignes du Prophète (les mêmes que celles 
						données à Khalid), la bataille éclata et se solda par la 
						mort de vingt guerriers avant que la tribu de Madhaj 
						ne s’avoue vaincue et annonce sa conversion. 
						 
						
						Il est rapporté dans les livres d’Ahadith 
						(Tradition du Prophète), d’histoire et de biographies 
						que lors de cette expédition ‘Ali Ibn Abou Talib 
						rencontra le rabbin juif Ka’b al-Ahbar accompagné 
						d’un autre rabbin et qu’un dialogue eut lieu entre eux.  
						 
						
						Ka’b al-Ahbar a dit : « Quand ‘Ali arriva au 
						Yémen, je lui demandai de me faire la description de Muhammad, 
						ce qu’il fit et qui me fit sourire. Alors, il me demanda 
						: « Pourquoi souris-tu ? » Je lui répondis que ce qu’il 
						venait de dire sur Muhammad ressemblait avec ce 
						que nous savions sur ses qualités et je finis par croire 
						que Muhammad était bien le Messager d’Allah. 
						
						Après quoi, je réunis nos rabbins et je leur montrais un 
						écrit en disant : « Ceci est de mon père qui m’a demandé 
						de ne pas l’ouvrir avant je ne n’entende parler de 
						l’apparition d’un Prophète à Yathrib. » Ensuite, je 
						restais Musulman au Yémen jusqu’à la mort du Messager 
						d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) puis celle 
						d’Abou Bakr. Enfin je me rendis à Médine pendant le 
						califat de ‘Umar Ibn al-Khattab. Ah ! Que n’ai-je 
						regagné Médine dès l’Hégire (du Prophète)[4] ! 
						» 
						 
						 
						
						L’année des 
						délégations
						
						 
						
						On appela ainsi cette année à cause des délégations des 
						tribus arabes qui affluèrent à Médine pour annoncer leur 
						conversion au Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) certainement sous l’effet de trois éléments 
						importants : 
						
						1 - Le Fath de La Mecque. 
						
						2 - La victoire des Musulmans à Hounayn. 
						
						3 - Et le succès de l’expédition de Tabouk. 
						 
						
						Les délégations arabes affluèrent alors à Médine de 
						l’année 09 jusqu’à l’année 11 de l’Hégire. Et ceci fut 
						une grande victoire pour l’Islam et Allah Exalté Très 
						Puissant et Très Haut fit descendre à l’occasion la 
						Sourate du Secours : 
						
						 «
						Au nom d’Allah, 
						le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. 
						
						
						Lorsque vient le secours d’Allah ainsi que la victoire, 
						et que tu vois les gens entrer en foule dans la religion 
						d’Allah, alors, par la louange, célèbre la gloire de ton 
						Seigneur et implore Son pardon. Car c’est Lui le grand 
						Accueillant au repentir. 
						» (Qur’an 110) 
						
						  
						
						Voici résumé, les noms des tribus qui envoyèrent leur 
						délégation pour déclarer leur Islam au Messager d’Allah 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) : 
						
						1. Mazinah.  
						
						2. Banou Asd.  
						
						3. Tamim.  
						
						4. ‘Abs.  
						
						5. Fazara.  
						
						6. Banou Moura.  
						
						7. Tha’labah. 
						
						8. Mouharib.  
						
						9. Sa’d Ibn Bak.  
						
						10. Kilab.  
						
						11. Banou ‘Amir Ibn Sa’sa’a.  
						
						12. ‘Abd al-Qays.  
						
						13. Rou’as.  
						
						14. ‘Aqil Ibn Ka’b.  
						
						15. Ja’da.  
						
						16. Qashir.  
						
						17. Banou al-Bouka’.  
						
						18. Banou ‘Abd Ibn Ouday.
 
						
						19. Ashja1.  
						
						20. Bahilah.  
						
						21. Banou Salim.  
						
						22. Banou Hilal.  
						
						23. Bakr Ibn Wa’il. 
						
						24. Taghlib. 
						
						25. Hanifah. 
						
						26. Banou Shayban.  
						
						27. Tay.  
						
						28. Toujib.  
						
						29. Khoulan.  
						
						30 Jou’fiy.  
						
						31. Souda’.  
						
						32. Mourad.  
						
						33. Zoubayd.  
						
						34. Kinda.  
						
						35. Al-Azd.  
						
						36, As-Sadif. 
						
						37. Khoushayn.  
						
						38. Sa’d Houzaym.  
						
						39. Baliy.  
						
						40. Bahra’.  
						
						41. ‘Oudrah.  
						
						42. Soulaman.  
						
						43 Jouhaynah.  
						
						44. Banou Kalb. 
						
						45. Jarm.  
						
						46. Ghassan.  
						
						47. Houmadan.  
						
						48. Sa’d al-Ashirah  
						
						49. ‘Ans.  
						
						50. Ad-Dariyoun.  
						
						51. Ar-Raha’.  
						
						52. Ghamid.  
						
						53. Bajilah.  
						
						54. Hadramaout.  
						
						55. Khath’am.  
						
						56. Al-Ash’ariyoun.  
						
						57. Azd Oumman. 
						
						58. Ghafiq.  
						
						59. Bariq.  
						
						60. Daws.  
						
						61. Thoumala.  
						
						62. Houddan.  
						
						63. Aslam.  
						
						64. Jouzam.  
						
						65. Mahra.  
						
						66. Himyar.  
						
						67. les Chrétiens du Najran.  
						
						68. Jayshan.  
						
						69. As-Siba’. 
 
							 
								
								
								
								
								
								[1]
								
								Maghazi 
								al-Waqidi, t. III, p. 1045 
								
								
								
								
								
								[2]
								
								Maghazi 
								al-Waqidi, t. III, p. 1060. 
								
								
								
								
								
								[3]
								
								Maghazi 
								al-Waqidi, t. III, p. 1056. 
								
								
								
								
								
								[4]
								
								Al-Bidayah wa an-Nihayah, 
								t. IV, p.p. 36-37-38,
								Maghazi 
								al-Waqidi, t. III, p.p. 1077-1078 et 
								
								Sirah Ibn Hisham. | 
Tombeau du Messager d'Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) - Madinah al-Munawwarah












