Ce chapitre, comme les deux précédents, ne se borne pas
seulement à relater les détails du siège des Coalisés
mais aussi à donner un résumé précis des évènements
politiques et militaires vécus par les Musulmans entre
Ouhoud et les Coalisés.
Le Messager d’Allah (Salut et Bénédiction sur lui)
entreprit sept actions militaires dont il commanda la
plupart, pour raffermir la position des Musulmans
ébranlée par le revers d’Ouhoud et répandre de
nouveau la crainte dans le cœur des Arabes qui
ambitionnaient des razzias, conséquence directe du
faux-pas militaire d’Ouhoud.
Il deviendra clair, à la lecture des évènements de la
bataille des Coalisés et à l’étude de ses causes et
objectifs, qu’elle fut une campagne insidieuse et
dangereuse, une campagne (buts, objectifs et
perspectives) menée purement par les démarches des
notables juifs et financée pas leur argent, même si elle
eut un aspect arabe, qourayshi et ghatafani (hommes de
troupes, armement, ravitaillement). De son déclenchement
à son échec, elle eut pour seul moteur actif les Juifs
et toutes les raisons prouvent que leur but précis était
l’extermination de tous les Musulmans et la destruction
définitive de leur communauté.
De nos jours, ni les individus et ni leur façon de faire
n’ont changé et ces derniers, depuis l’avènement de
l’Islam, cherchent sans cesse à le détruire. Leur
agressivité ne devint claire et violente qu’avec
l’arrivée du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) à
Médine et la conversion des Aws et des Khazraj et dès
ses premiers pas dans la région, ils le virent comme une
menace pour leur domination intellectuelle, politique et
financière qui perdurait depuis des siècles sur les
habitants de Yathrib depuis que ces Arabes de Yathrib et
des environs dépendaient d’eux dans le domaine de la
culture, de la connaissance des religions et dans celui
de l’expérience économique ainsi que des moyens
permettant de s’enrichir par le biais de l’or et de
l’argent. Les Juifs furent et restent les véritables
maitres de l’économie puisqu’ils utilisaient à large
échelle les prêts d’usure, piliers de l’économie juive
en tout temps et en toute époque. De plus, ces Arabes
les considéraient comme une clef pour leurs besoins
moraux d’’où la domination juive dans toute la région.
Donc, par jalousie, les Juifs, essayèrent maintes fois
de provoquer l’aversion par le mensonge, le doute, les
calomnies, la nouvelle religion aux yeux des Arabes. Ce
furent donc leurs premières attaques contre l’Islam mais
ils échouèrent à chaque fois et les six mois qui
suivirent la venue du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) ne s’étaient pas encore écoulés que la majorité
des Arabes de la région se convertirent à l’Islam et se
tinrent prêts à se sacrifier corps et âme pour sa
défense et son triomphe ce qui poussa, par conséquent,
les Juifs à la violence.
Durant quatre années, ces derniers tentèrent
énergiquement de se débarrasser de l’Islam et de son
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) mais leurs
tentatives se terminèrent toujours par un échec cuisant
(expulsion des deux grandes tribus juives, les Banou
Qaynouqa’ et les Banou an-Nadr). La dernière dangereuse
tentative d’agression fut celle de l’assassinat manqué
du le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) alors
qu’il se rendit confiant chez les Banou an-Nadr. Ce
précédent provoqua leur siège puis leur expulsion, six
mois seulement avant le siège de Médine par les
Coalisés.
Les Juifs des Banou an-Nadr étaient les plus riches de
leur communauté; ils détenaient puissamment les leviers
de l’économie de toute la région de Yathrib De plus,
leurs notables se distinguaient par la ruse, l’habilité
ainsi que par leur haine à l’encontre du Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), qui pourtant ne
prit pas pris de mesure extrême lors de leur départ de
Médine et leur permis même de prendre avec eux tout ce
qu’ils pouvaient comme richesses en or et argent qu’ils
accumulaient depuis toujours et qu’ils chargèrent sur
des dizaines de chameaux, des quantités colossales, à
tel point qu’un de leurs notables, Sallam Ibn Abou al-Houqayq
prit avec lui un sac de peau de vache plein d’or et
d’argent qu’il frappa le jour de l’expulsion, en disant
comme s’il menaçait les Musulmans : « Ceci est ce que
nous avons préparé pour soulever la terre et la mettre à
bas. »
Les Juifs, par leur puissance financière, secouèrent
monts et cieux pour reprendre leur domination sur Médine
et sa région. Six mois seulement après leur expulsion,
ils élaborèrent dans leur exil à Khaybar un plan visant
à exterminer les Musulmans à Médine.
Leur projet d’invasion, selon eux, se réaliserait au
moyen d’une force de frappe formée des Qouraysh et
Ghatafan, les plus puissantes tribus arabes et ennemies
de l’Islam.
Ainsi, les seigneurs juifs, à leur tête Houyay Ibn
Akhtab contactèrent différentes tribus, se rapprochèrent
de leurs notables, leur expliquèrent les détails de leur
grand projet, tout en éveillant en eux leurs démons
belliqueux contre les Musulmans tout en appuyant avec
leur principale arme, l’argent, pour corrompre et
acheter. Cette délégation de Juifs alla même jusqu’à
promettre aux tribus Ghatafan du Najd, la totalité de la
production agricole d’une année sous condition
d’accepter le projet.
Leur mission fut un grand succès puisqu’ils purent
rallier à leur cause quatre mille Qourayshi et six mille
Ghatafani soit dix mille hommes. Dix mille guerriers
parfaitement équipés, soutenus par le capital juif ainsi
que sa matière grise israélite contre mille guerriers
musulmans manquant de tout, sauf de la foi en Allah.
« Quand ils vous
vinrent d’en haut et d’en bas [de toutes parts], et que
les regards étaient troublés, et les cœurs remontaient
aux gorges, et vous faisiez sur Allah toutes sortes de
suppositions. Les croyants furent alors éprouvés et
secoués d’une dure secousse. » (Qur’an 33/10-11)
Ces paroles d’Allah décrivant les terreurs du siège des
Coalisés, expriment, brièvement mais bien mieux que par
le détail, le danger de ce face- à-face et ce que
subirent les Musulmans (angoisse poignante, peur,
panique).
Le Noble Qur’an parle des déboires des Musulmans dans
maintes batailles comme celles de Badr, d’Ouhoud
et de Hounayn mais, à aucun moment, ne parle de
l’état de l’armée musulmane comme il le fit à propos du
siège des Coalisés.
Ce face-à-face, même s’il ne se termina pas par un
affrontement général, est selon le témoignage du Qur’an,
la plus dangereuse des batailles dans l’histoire de
l’Islam. Elle fut à juste titre nommée la bataille du
Destin, une bataille de nerfs ou les principales armes
furent la peur, l’angoisse, la division, la traitrise et
la trahison aux moments décisifs. L’efficacité de ces
armes dans une bataille est bien plus payante que celle
des sabres et des lances.
Et, alors que les Musulmans étaient anxieux, leurs
alliés juifs des Banou Qouraydah dont les maisons se
situaient derrière les lignes musulmanes, rejetèrent le
pacte qui les liaient aux Musulmans et se rallièrent aux
envahisseurs coalisés et devinrent une deuxième force de
1000 hommes prêt à frapper à tout moment les arrières de
la petite armée musulmane. Les épreuves s’accentuèrent
et ne s’arrêtèrent point mais Allah et pour une raison
connue de Lui seul, fit monter jusqu’au summum le
calvaire dans les rangs des Musulmans et de ce fait, une
troisième force, celle des hypocrites, sortit de l’armée
de Muhammad (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) en
s’inventant mille et une excuses laissant le Messager
d’Allah et son élite de Compagnons seuls sous la tempête
menaçante.
Ne restèrent avec lui que ces hommes rares par le
courage et la foi, qui résistèrent avec patience et
endurance jusqu’au triomphe. Les Banou Qouraydah
cueillirent alors les fruits amers de leur trahison et
payèrent cher leur traitrise par la condamnation à mort
de huit cents
de leurs hommes.
La retombée politique la plus importante aux yeux des
Musulmans après la bataille d’Ouhoud fut
l’ébranlement sensible de leur position parmi les tribus
de la région de Yathrib, en particulier, et dans toute
l’Arabie, en général. La crainte de ces tribus arabes
encore idolâtres, des Juifs et des hypocrites,
conséquence directe de la victoire des Musulmans à Badr,
marqua un certain recul après le revers de ces derniers
à Ouhoud.
Avec cette vérité constamment présente à l’esprit, les
Musulmans se dépensèrent militairement et politiquement
afin de leur prouver qu’ils se trompaient lourdement en
pensant que la communauté de Muhammad
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) s’était affaiblie et
qu’elle était aussi capable de réprimer toute agression.
Les campagnes préventives du Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
Les Musulmans menèrent des actions militaires rapides
qui se conclurent par des victoires efficaces minant
ainsi le moral de leurs ennemis et leur démontrant une
fois de plus, qu’ils étaient une force militaire unie,
que leur foi en l’Islam était aussi intacte et qu’enfin
le revers d’Ouhoud n’influait en rien sur la
solidité de leur communauté de croyants.
La première action militaire dirigée par le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), le lendemain matin même
de la bataille d’Ouhoud fut celle de Hamra
al-Assad ou il sortit à la poursuite de l’armée de
Qouraysh qui avait dressé son camp dans le défilé
d’al-Rawha et qui poursuivit sa retraite en hâte
quand elle sut que l’armée médinoise était là, à
quelques miles, prête à croiser le fer après la
sanglante bataille ce qui fit revenir le Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) a Médine.
Par conséquent, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) enregistra, par cette action-éclair, une
victoire politique qui stoppa aussitôt les visées des
Juifs et des hypocrites qui étaient les voisins immédiat
des Musulmans mais aussi celles des bédouins Arabes qui
voulait profiter de l’aubaine et se préparait séparément
à fondre sur Médine, croyant que les Musulmans étaient
désormais une proie facile mais la réalité s’avéra tout
à fait autre ; les Musulmans étaient coriaces.
L’intense activité déployée par les renseignements
médinois sut prévenir la razzia préparée par chaque
tribu arabe. En effet, les combattants musulmans purent,
grâce aux renseignements collectés, aller au-devant du
danger avant même qu’il n’approche leur cité et six
campagnes militaires furent menées contre ces tribus et
particulièrement celles du Najd. Ce qui aida grandement
les Musulmans à remporter des victoires rapides fut que
ces tribus ne se présentaient pas un front uni du fait
qu’elles ne pensaient qu’au gain matériel (butin,
captives, etc.) et que ces razzias n’avaient aucun enjeu
idéologique ou politique, comme le prescrivait
d’ailleurs la coutume depuis des dizaines de siècles.
Une autre campagne, la seule dirigée contre les Juifs
des Banou an-Nadr dans les environs de Médine totalisant
ainsi sept campagnes furent donc menées et la plupart
dirigées par le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam). Les Musulmans furent toujours les premiers à
surprendre l’ennemi sur ses terres.
La première sortie fut celle d’un détachement de cent
cinquante hommes en armes dépêchés par le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) sur les Banou Assad du
Najd qui se préparaient alors à razzier Médine.
Ce détachement, sous le commandement d’Abou Salma Ibn
‘Abd al-Assad al-Makhzoumi, mena sa mission à bien et
retourna à Médine dix nuits après son départ. Son succès
influa grandement sur le moral des tribus environnantes
des Banou Assad qui était considérés alors l’une des
plus puissantes tribus du Najd.
Cette expédition eut lieu au mois de Dzoul Hijjah 03, un
mois environ après la bataille d’Ouhoud.
L’élimination de Khalid Ibn Soufyan
La deuxième action fut exécutée par un seul homme dont
le résultat égala le travail d’un détachement militaire
ou celui d’une armée toute entière.
Après le retour d’Abou Salma et de ses hommes du Najd,
le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) fut informé
sur le chef renommé Khalid Ibn Soufyan al-Houthayli qui
s’apprêtait lui aussi à razzier Médine et avait déjà
rassemblé les tribus de sa région d’Ourana : celles de
Houthayl et des Banou al-Lahyan qui vivait dans le Hijaz
tout près des Qouraysh.
Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) envoya
aussitôt ‘AbdAllah Ibn Anis pour s’assurer de
l’information et d’éliminer ce chef, si les préparatifs
de la razzia étaient confirmés. Comme Ibn Anis ne
connaissait pas Ibn Soufyan, il demanda au Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) de le lui décrire ce
qu’il fit : « Quand tu le verras, tu auras très peur de
lui, et tu te rappelleras alors le diable, » bien qu’Ibn
Anis ne craignait pas les hommes. C’est d’ailleurs pour
cette raison qu’il fut choisi pour son courage et sa
connaissance du terrain où habitaient les Houthayl et
les Banou al- Lahyan.
Il quitta alors Médine, le 25 Mouharram 04, accomplit sa
mission puis regagna Médine pour rapporter les
évènements.
L’issue positive de sa mission démoralisa
considérablement ces tribus, qui, après la mort de leur
chef, se dispersèrent en tirant la conclusion qu’il n’y
aurait aucun intérêt à s’attaquer aux Musulmans.
L’action d’Ibn Anis épargna ainsi aux combattants
musulmans un déplacement difficile.
Cependant, tout le camp musulman fut atterré par la
perte cruelle de soixante-dix hommes de valeur durant le
mois de Safar 04, moins de quarante-cinq jours après la
perte du nombre équivalent à Ouhoud.
La traitrise de ‘Amir Ibn Toufayl
Tout commença lorsqu’Abou Bara' ‘Amir Ibn Malik Ibn
Ja’far, un notable des Banou ‘Amir,
vint trouver le Messager d’Allah (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) et lui demanda d’envoyer une
délégation afin d’enseigner la vérité de l’Islam et
d’exhorter son peuple, les gens du Najd, a y adhérer.
L’idée fut intéressante mais le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) exprima toutefois son appréhension et
ses craintes mais fut vite rassuré par Abou Bara' qui
lui donna une garantie suffisante observée par les
Arabes en ces temps-là.
La délégation constituée dans sa majorité de jeunes
Ansar cultivés partit alors accomplir sa tache
missionnaire. Arrivée à l’endroit appelé le Puits de
Ma’ounah, situé entre les localités des Banou ‘Amir et
des Banou Soulaym, le chef de la délégation, al-Moundir
Ibn ‘Amrou, envoya Haram Ibn Malhan au seigneur
de ces tribus ‘Amir Ibn Toufayl. Ce dernier ne daigna
même pas lire la lettre du Prophète (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam) et tua sur le champ le messager, violant
ainsi la coutume de neutralité du messager. Puis il
demanda à sa tribu de le suivre pour surprendre la
délégation mais elle refusa en lui rappelant que la
délégation était sous la protection de son oncle Abou
Bara'.
Ne s’avouant pas vaincu, le seigneur se rendit chez les
Banou Soulaym, les convainquit de l’attaque et mille
cavaliers surprirent alors la délégation qui fut décimée
dans un véritable carnage. Seuls furent épargnés dans
cette tuerie Ka’b Ibn Zayd laissé pour mort mais qui
survécut et ‘Amrou Ibn Oumayyah qui tomba captif avant
d’être libéré par Ibn Toufayl.
Dans le livre
as-Sirah al-Halabiya, l’auteur a rapporté que
les membres de la délégation, quand ils se virent
encerclés, dirent : « Nous ne trouvons personne, sauf
Toi Allah, pour saluer ton Messager ! » Alors Jibril
(‘aleyhi salam)
descendit sur Muhammad (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) qui monta après sur le minbar et dit
: « Vos frères ont rencontré les polythéistes et ont été
tués. »
Ibn Sa’d dans
at-Tabaqat a rapporté aussi en se basant sur le
témoignage d’Anas Ibn Malik que ces paroles d’Allah
descendirent à propos de ces Shahid : «
Dites à nos gens
que nous avons rencontré notre Seigneur, qu’Il est
satisfait de nous et que par conséquent nous sommes,
nous aussi, satisfaits de Lui. »
Abou Bara' ‘Amir mourut de chagrin des suites de ce que
perpétra son neveu ‘Amir Ibn Toufayl. Son fils Rabi’ah
Ibn Abou Bara' essaya de tuer son cousin pour laver
l’affront et venger l’honneur de son père.
‘Amrou Ibn Oumayyah, sur le chemin du retour, rencontra
deux hommes de la tribu de ‘Amir Ibn Toufayl, qu’il tua
près de Médine, croyant bien faire et ne savait pas que
le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) leur avait
donné l’Aman (sa protection). Quand ce dernier fut
informé, il lui dit : « Malheur à ce que tu as fait !
Ils étaient sous ma protection. Il est de mon devoir de
payer le prix de leur sang ! » Et il paya le prix du
sang à leur tribu malgré qu’ils soient des polythéistes
en application des lois qui régnaient dans les tribus
d’Arabie.
Ce fut là une série d’épreuves divines. Allah n’écrit-Il
pas dans son Noble Qur’an : «
Pensez-vous
entrer au Paradis alors que vous n’avez pas encore subi
des épreuves semblables à celles que subirent ceux qui
vécurent avant vous ? Misère et maladie les touchèrent ;
et ils furent secoués jusqu’à ce que le Messager, et
avec lui, ceux qui avaient cru, s’écrièrent : « Quand
viendra le secours d’Allah ? » – Quoi ! Le secours
d’Allah est sûrement proche. » (Qur’an 2/214).
Une autre épreuve, celle d’ar-Raji’, vint accabler
davantage les Musulmans dont certains tombèrent dans un
piège similaire.
Au mois de Safar 04, une délégation des tribus de
Houdhayl, simulant sa conversion à l’Islam, demanda au
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) d’envoyer des
hommes pour leur instruire les préceptes de l’Islam.
Une délégation constituée de dix hommes cultivés partit
donc dans les contrées de ces tribus mais fut vite
trahie, à l’endroit appelé ar-Raji’, un point d’eau
entre ‘Asfan et La Mecque.
Deux hommes seulement, Khoubayb Ibn Ouday et Zayd Ibn
ad-Dathina furent épargnés dans le massacre parce qu’ils
se rendirent suite à une ruse des assaillants mais juste
pour un temps bref ; le temps de les échanger aux
Qouraysh contre deux de leurs, captifs. On s’imagine
comment Qouraysh exécuta les deux Musulmans.
Khoubayb, alors qu’il était crucifié, invoqua Allah et :
« Il n’y a personne ici, ô Grand Seigneur qui peut
saluer Ton Messager de ma part sauf Toi, Salue-le de ma
part et informe le de ce qu’ils m’ont fait. » Et Allah
répondit à son invocation en faisant descendre l’Ange
Jibril sur le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam).
‘Oussama rapporta que le jour où Khoubayb fut tué, le
Messager d’Allah était assis avec ses Compagnons, quand
il fut saisi par ce qui le saisissait lors d’une
Révélation et alors nous l’entendîmes dire : « Que la
paix soit sur lui ainsi que la miséricorde et les
bénédictions d’Allah. » Puis, il se retourna vers ses
Compagnons et leur dit : « C’est Jibril qui m’a transmis
le salut, Khoubayb a été tué par Qouraysh. »
Quant aux Juifs et aux hypocrites, ils ne cachèrent
point leur joie à l’annonce du massacre de la délégation
en se moquant. Allah Exalté fit descendre à leur adresse
ces versets : « Il
y a parmi les gens celui dont la parole sur la vie
présente te plaît, et qui prend Allah à témoin de ce
qu’il a dans le cœur, tandis que c’est le plus acharné
disputeur. Dès qu'il tourne le dos, il parcourt la terre
pour y semer le désordre et saccager culture et bétail.
Et Allah n'aime pas le désordre. » (Qur’an
2/204-205).
L’expédition contre les Banou an-Nadr
La troisième action fut véritablement militaire. Elle
fut menée par le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) au mois de Rabi’ Awwal 04 contre les Juifs des
Banou an-Nadr qui n’avaient pas fait auparavant front
commun avec les Banou Qaynouqa’ mais qui gardaient haine
et animosité contre le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) et les Musulmans.
Cette action militaire, (un blocus) fut la conséquence
de la tentative d’assassinat du Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam), alors qu’il était chez eux pour leur
demander une aide pour payer le prix du sang des deux
Banou ‘Amir. Et, alors qu’il attendait la réponse sous
le mur de leur forteresse, les notables des Banou
an-Nadr discutaient du plan de son assassinat et ce
malgré l’opposition d’un des leurs, Sallam Ibn Mishkam
qui leur dit : « Ne faites pas cela ! Je jure par Allah
qu’il va en être informé et c’est un viol du pacte qui
nous lie à lui. »
Effectivement, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) fut informé bien avant que ne monte sur le mur
fortifié un des leurs, ‘Amra Ibn Jahash Ibn Ka’b pour
jeter le rocher. Le Messager d’Allah (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) regagna rapidement Médine sans que
ses Compagnons ne soient informé de ce qui s’était tramé
et ce n’est que là-bas, qu’il il les informa de
l’intention des Banou an-Nadr puis envoya à ces derniers
un ultimatum dont voici la teneur : « Le Messager
d’Allah vous somme de quitter le pays. Vous venez de
violer le pacte en vous préparant à commettre une
traitrise. Vous avez un délai de dix jours et quiconque
sera vu après, aura la tête tranchée. »
Ils se préparèrent alors aussitôt à l’exil, louèrent les
chameaux qui leur manquaient, mais revinrent sur leur
décision, encouragés en cela par le soutien des
hypocrites menés par ‘AbdAllah Ibn Oubay qui leur
promirent aide et assistance en cas de conflit
militaire.
Les Juifs des Banou an-Nadr se fortifièrent alors à
l’intérieur de leurs quartiers bien fortifiés et les
Musulmans leur imposèrent un blocus imperméable autour
des murs imprenables.
L’impossibilité à donner l’assaut à ces murs ne tarda
pas à se révéler comme un élément décisif en faveur des
Juifs mais par une ruse de guerre, le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) réussit à les déloger en
simulant un incendie de leurs jardins qui se touvaient à
l’extérieur mais en réalité, les Musulmans ne coupèrent
et ne broulèrent que les palmiers dont les produits
étaient destiné à l’alimentation du bétail. Les Juifs,
s’imaginant leurs jardins le ravagés protestèrent
d’abord sans gain de cause pour finalement abdiquer
devant la manœuvre. Ils parlementèrent alors avec le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) des conditions
de leur départ, puis quittèrent le pays pour aller
s’installer à Khaybar et seule une minorité se rendit en
Syrie.
Allah parle dans le Noble Qur’an des Banou an-Nadr, de
leur exil, et aussi des hypocrites et La Sourate al-Hashr,
l’Exode, descendit suite à ces évènements.
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très
Miséricordieux.
« Ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre glorifient Allah,
et Il est le Puissant, le Sage. C’est Lui qui a expulsé
de leurs maisons, ceux parmi les gens du Livre qui ne
croyaient pas, lors du premier exode. Vous ne pensiez
pas qu’ils partiraient, et ils pensaient qu’en vérité
leurs forteresses les défendraient contre Allah. Mais
Allah est venu à eux par où ils ne s’attendaient point,
et lancé la terreur dans leurs coeurs. Ils détruisirent
leurs maisons de leurs propres mains, autant que des
mains des croyants. Tirez-en une leçon, ô vous êtres
doués de clairvoyance.
Et si Allah n’avait pas prescrit contre eux
l’expatriation, Il les aurait certainement châtiés
ici-bas ; et dans l’au-delà ils auront le châtiment du
Feu.
Il en est ainsi parce qu’ils se sont dressés contre
Allah et Son messager. Et quiconque se dresse contre
Allah... alors, vraiment Allah est dur en punition. Tout
palmier que vous avez coupé ou que vous avez laissé
debout sur ses racines, c’est avec la permission d’Allah
et afin qu’Il couvre ainsi d’ignominie les pervers. Le
butin provenant de leurs biens et qu’Allah a accordé
sans combat à Son Messager, vous n’y aviez engagé ni
chevaux, ni chameaux ; mais Allah donne à Ses messagers
la domination sur qui Il veut, et Allah est Omnipotent.
Le butin provenant [des biens] des habitants des cités,
qu’Allah a accordé sans combat à Son Messager,
appartient à Allah, au Messager, aux proches parents,
aux orphelins, aux pauvres et au voyageur en détresse,
afin que cela ne circule pas parmi les seuls riches
d’entre vous. Prenez ce que le Messager vous donne ; et
ce qu’il vous interdit, absentez-vous en ; et craignez
Allah car Allah est dur en punition. [Il appartient
aussi] aux émigrés besogneux qui ont été expulsés de
leurs demeures et de leurs biens, tandis qu’ils
recherchaient une grâce et un agrément d’Allah, et
qu’ils portaient secours à (la cause d’) Allah et à Son
Messager. Ceux-là sont les véridiques.
Il [appartient également] à ceux qui, avant eux, se sont
installés dans le pays et dans la foi, qui aiment ceux
qui émigrent vers eux, et ne ressentent dans leurs
coeurs aucune envie pour ce que [ces immigrés] ont reçu,
et qui [les] préfèrent à eux-mêmes, même s’il y a
pénurie chez eux. Quiconque se prémunit contre sa propre
avarice, ceux-là sont ceux qui réussissent. Et [il
appartient également] à ceux qui sont venus après eux en
disant : Seigneur, pardonne-nous, ainsi qu’à nos frères
qui nous ont précédés dans la foi ; et ne mets dans nos
coeurs aucune rancoeur pour ceux qui ont cru. Seigneur,
Tu es Compatissant et Très Miséricordieux.
N’as-tu pas vu les hypocrites disant à leurs confrères
qui ont mécru parmi les gens du Livre : Si vous êtes
chassés, nous partirons certes avec vous et nous
n’obéirons jamais à personne contre vous ; et si vous
êtes attaqués, nous vous secourrons certes. Et Allah
atteste qu’en vérité ils sont des menteurs. S’ils sont
chassés, ils ne partiront pas avec eux ; et s’ils sont
attaqués, ils ne les secourront pas ; et même s’ils
allaient à leur secours, ils tourneraient sûrement le
dos ; puis ils ne seront point secourus.
Vous jetez dans leurs coeurs plus de terreur qu’Allah.
C’est qu’ils sont des gens qui ne comprennent pas. Tous
ne vous combattront que retranchés dans des cités
fortifiées ou de dernière des murailles. Leurs
dissensions internes sont extrêmes. Tu les croirais
unis, alors que leurs coeurs sont divisés. C’est qu’ils
sont des gens qui ne raisonnent pas. Ils sont semblables
à ceux qui, peu de temps avant eux, ont goûté la
conséquence de leur comportement et ils auront un
châtiment douloureux ; ils sont semblables au Diable
quand il dit à l’homme : « Mécroit. » Puis quand il a
mécru, il dit : « Je te désavoue car redoute Allah, le
Seigneur de l’Univers. »
Ils eurent pour destinée d’être tous deux dans le Feu
pour y demeurer éternellement. Telle est la rétribution
des injustes. Ô vous qui avez cru ! Craignez Allah. Que
chaque âme voit bien ce qu’elle a avancé pour demain. Et
craignez Allah, car Allah est Parfaitement Connaisseur
de ce que vous faites. Et ne soyez pas comme ceux qui
ont oublié Allah ; [Allah] leur a fait alors oublier
leur propres personnes; ceux-là sont les pervers. Ne
seront pas égaux les gens du Feu et les gens du Paradis.
Les gens du Paradis sont eux les gagnants.
Si Nous avions fait descendre ce Qur’an sur une
montagne, tu l’aurais vu s’humilier et se fendre par
crainte d’Allah. Et ces paraboles Nous les Nous les
citons aux gens afin qu’ils réfléchissent. C’est Lui
Allah. Nulle divinité autre que Lui, le Connaisseur de
l’Invisible tout comme du visible. C’est Lui, le Tout
Miséricordieux, le Très Miséricordieux. C’est Lui,
Allah. Nulle divinité que Lui ; Le Souverain, le Pur,
L’Apaisant, Le Rassurant, le Prédominant, Le Tout
Puissant, Le Contraignant, L’Orgueilleux. Gloire à Allah
! Il transcende ce qu’ils Lui associent. C’est Lui
Allah, le Créateur, Celui qui donne un commencement à
toute chose, le Formateur. A Lui les plus beaux noms.
Tout ce qui est dans les cieux et la terre Le glorifie.
Et c’est Lui le Puissant, le Sage. »
(Qur’an 59/1-24)
La campagne de Dzzat ar-Rouqa’
La campagne de Dzat ar-Rouqa’, en Joumadah al-Oula 04,
fut la quatrième expédition militaire menée par quatre
cents combattants musulmans contre les tribus des Mouharib
et des Banou Tha’labah de Ghatafan (dans le Najd).
Ce fut la deuxième fois que le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) marcha sur les tribus Ghatafan, la
première après la bataille de Badr, au Lieu dit Dzou
‘Amr cependant, cette fois, le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) ne put les surprendre car ils étaient
déjà prêts et s’apprêtaient à marcher sur Médine.
Les deux camps se firent face et chacun attendit qui
allait commencer les hostilités mais, l’affrontement
n’eut pas lieu car le camp polythéiste se retira le
premier sans livrer bataille cependant, tous les
objectifs visés par le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) et ses Compagnons se réalisèrent comme semer la
panique dans leurs rangs de ces tribus puis leur
démontrer que toute attaque de Médine était voué à
l’échec et que les Musulmans étaient en mesure de
décider du champ de bataille même sur les terres de
l’ennemi.
La campagne de Badr, en Sha’bane 04, fut menée par le
par le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
et les Musulmans non seulement pour défier le centre de
l’Idolatrie (La Mecque) mais pour honorer la parole
donnée à Abou Soufyan à Ouhoud.
Les deux belligérants se préparèrent pour une seconde
bataille, qui serait bien plus sanglante que la première
bataille de Badr, vu que trois mille hommes de l’armée
mecquoise et mille cinq cents hommes de l’armée
médinoise allaient s’affronter. Mais Abou Soufyan, en
tant que chef des troupes de La Mecque se détourna et
revint à son point de départ avec toute son armée après
avoir parcouru toute une distance et campé à ‘Ousfan ou
les commandants se réunirent avec leur chef et
décidèrent de revenir sur leurs pas, argant que l’année
n’était pas bonne à cause de la sécheresse.
Toutefois, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
et ses hommes attendirent huit jours à Badr et
n’entrèrent à Médine qu’après s’être assurés du départ
des Qouraysh. Leur retour à Médine, même sans livrer
bataille, fut considéré non seulement comme une victoire
mais effaça aussi les dernières sequelles du revers d’Ouhoud.
L’expédition de Damat al-Jandal
Au mois de Mouharram de l’année 04 de l’Hégire débuta
l’expédition de Dama(t) al-Jandal qui dura environ
cinquante jours. Mille combattants, commandés par le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) se mirent en
route, comme d’habitude suite au renseignement selon
lequel les tribus de Dawmat al-Jandal, qui se situaient
à l’extrême nord-ouest de l’Arabie, non loin de Damas, à
seize nuits de marche de Médine, se préparaient à
razzier les Musulmans.
Les troupes de Muhammad (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam), pour surprendre leurs adversaires, se
déplacèrent seulement de nuit. Cependant les tribus ne
purent être surprises car elles furent alertées la
veille de l’arrivée du Messager d’Allah (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) et tenaillés par la peur, ils se
dispersèrent dans la nature, laissant le passage libre
aux combattants musulmans qui prirent alors un nombre
importants de moutons comme butin et restèrent des jours
sur les lieux sans être inquiétés.
La dernière sortie fut dirigée contre les Banou
al-Moustalaq dans le Hidjaz à 170 miles de Médine et
dura presque tout le mois de Sha’bane 04. Cette fois,
les Musulmans affrontèrent les Banou al-Moustalaq, dans
la région de Qoudayd, près du littoral de la Mer Rouge
qui renoncèrent après avoir perdu dix hommes.
Le butin, dont des captives, fut partagé entre les
combattants après que le Prophète (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam) eut pris le cinquième d’après le texte Qur’an
: « Et sachez
que, de tout butin que vous avez ramassé, le cinquième
appartient à Allah, au Messager, à ses proches parents,
aux orphelins, aux pauvres, et aux voyageurs (en
détresse), si vous croyez en Allah et en ce que Nous
avons fait descendre sur Notre serviteur, le jour du
Discernement : le jour où les deux groupes se
rencontrèrent et Allah est Omnipotent. » (Qur’an
8/41).
Les prisonniers capturés, dont sept cents femmes et
enfants, furent relâchés, soit par la grâce du Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), soit après avoir payé
une rançon. Et quand le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) se maria avec Jawayrirah après sa conversion et
après avoir été rançonnée par son père, al-Harith
Ibn Abou Thirar, le seigneur des Banou al-Moustalaq, les
Compagnons, pour faire plaisir au Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam), relachèrent aussi les prisonniers
restants appartenant à cent familles.
Durant ce séjour sur les terres de l’ennemi vaincu, un
conflit armé faillit éclater entre les Musulmans qui
étaient encore sous l’influence des traditions de la
Jahiliyyah. Un Mouhajir et un Ansar, se disputèrent à
cause de l’eau et appelèrent à l’aide chacun de leur
groupe qui se fit aussitôt face. L’étincelle faillit
embraser les Musulmans n’était-ce l’intervention du
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) qui mit fin à
cette dispute.
Cette fin heureuse de l’épreuve ne plut pas à ‘AbdAllah
Ibn Oubay, la tête pensante des hypocrites, qui, à son
tour, essaya de ranimer la flamme de la division et
quand le jeune Zayd Ibn ‘Arqam informa le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), il tempéra la portée
des propos de l’hypocrite mais cependant, il se plaignit
plus tard aux notables des Ansar, sans toutefois prendre
de mesure contre ‘AbdAllah Ibn Oubay.
Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, fit descendre à
propos de ces actes séditieux la Sourate al-Mounafiqoun
(les hypocrites) dans laquelle Il dit, parlant de ces
hypocrites : «
Ils disent : Si nous retournons à Médine, le plus
puissant en fera assurément sortir le plus humble. Or
c’est à Allah qu’appartient la puissance ainsi qu’à Son
messager et aux croyants. Mais les hypocrites ne le
savent pas. » (Qur’an 63/8)
Sur le chemin du retour, ‘AbdAllah Ibn Oubay, encore
lui, propagea le mensonge dans les rangs des Musulmans
selon lequel ‘Ayshah (radhiyallahou ‘anha), la Mère des
Croyants, trahit le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam), avec le Compagnon Safwan Ibn al-Mou’attal.
Cette rumeur dévastatrice, connue dans l’Histoire de
l’Islam sous le nom de « l’Histoire du Collier » faillit
provoquer des déchirements puisque elle avait mis sous
très grave pression psychologique toute la jeune
communauté musulmane et son guide, le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam)[1].
Durant un long mois, l’unité des Musulmans menaça de
basculer au point qu’un autre conflit failli éclater à
l’intérieur de la mosquée en présence du Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), n’était-ce
l’intervention de ce dernier qui sut, en puisant dans
toutes ses ressources de stratège comment calmer les
esprits. Durant cet interminable mois, il ne sut quoi
faire d’autant plus que la Révélation Divine
s’interrompit, laissant le Prophète (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam), sa famille et sa cummunauté paralysés et au
gré des effets de ce mensonge déstabilisateur.
Cette tentative des hypocrites mourrut comme elle
naquit, le jour où descendirent les dix Versets de la
Sourate an-Nour (la Lumière) qui innocentèrent
définitivement ‘Ayshah (radhiyallahou ‘anha), fille
d’Abou Bakr et épouse du Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam).
« Ceux qui sont
venus avec la calomnies sont un groupe d’entre vous. Ne
pensez pas que c’est un mal pour vous, mais plutôt,
c’est un bien pour vous. A chacun d’eux ce qu’il s’est
acquis comme pêché. Celui d’entre eux qui s’est chargé
de la plus grande part aura un énorme châtiment.
Pourquoi, lorsque vous l’avez entendue [cette calomnie],
les croyants et les croyantes n’ont-ils pas, en
eux-mêmes, conjecturé favorablement, et n’ont-ils pas
dit : C’est une calomnie évidente ?
Pourquoi n’ont-ils pas produit [à l’appui de leurs
accusations] quatre témoins ? S’ils ne produisent pas de
témoins, alors ce sont eux, auprès d’Allah, les
menteurs. N’eussent-été la grâce d’Allah sur vous et Sa
miséricorde ici-bas comme dans l’au-delà, un énorme
châtiment vous aurait touchés pour cette (calomnie) dans
laquelle vous vous êtes lancés, quand vous colportiez la
nouvelle avec vos langues et disiez de vos bouches ce
dont vous n’aviez aucun savoir ; et vous le comptiez
comme insignifiant alors qu’auprès d’Allah cela est
énorme.
Et pourquoi, lorsque vous l’entendiez, ne disiez-vous
pas : Nous ne devons pas en parler. Gloire à Toi (Allah)
! C'est une énorme calomnie ? Allah vous exhorte à ne
plus jamais revenir à une chose pareille si vous êtes
croyants. Allah vous expose clairement les versets et
Allah est Omniscient et Sage. Ceux qui aiment que la
turpitude se propage parmi les croyants auront un
châtiment douloureux, ici-bas comme dans l’au-delà.
Allah sait, et vous, vous ne savez pas. Et n’eussent été
la grâce d’Allah sur vous et Sa miséricorde et (n’eût
été) qu’Allah est Compatissant et Miséricordieux. »
(Qur’an 24/11-20)
Une fois de plus, ‘AbdAllah Ibn Oubay se dégagea comme
une plume et ne fut pas légalement impliqué bien que les
gens surent qu’il fut celui qui propagea « la
calomnie. » L’enquête prouva seulement la responsabilité
de trois véritables Musulmans qui furent condamnés peu
après, à quatre-vingts coups de fouets chacun : Hassan
Ibn Thabit, Himna Bint Jahsh et Moustah Ibn
Athatha.
[1]
Rien n’arrive évidemment que par la Volonté
d’Allah Exalté et les gens ne devraient pas
s’arrêter à tirer des conclusions de ce qui
apparait des évènements mais plutôt de leurs
conséquences. Donc Allah Exalté par ces
évènements conduits les gens ou Il veut afin
qu’ils tirent des conclusions ou en bénéficient.
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