La bataille de Badr
						
						L’acharnement des 
						Qouraysh
						
						Le Messager d’Allah, Muhammad Ibn ‘Abdallah (sallallahou 
						‘aleyhi wa sallam) passa après la Révélation treize 
						années à La Mecque durant lesquelles il appela 
						pacifiquement les gens à embrasser l’Islam. Cependant, 
						ses ennemis usèrent tous les moyens pour l’amener à 
						renoncer à sa noble mission (agressions, moqueries, 
						mensonges, menaces, tentatives de corruption...) à tel 
						point qu’au début, ils remportèrent un large succès et 
						réussirent à éloigner les gens de lui.
						
						A ce propos, voici ce qu’a rapporté Ibn Hisham : « Parmi 
						les choses très dures que supporta le Messager d’Allah 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), il est ceci : « Un 
						jour, alors qu’il prêchait on le traita de menteur et on 
						lui fit beaucoup de mal partout où il passait. Tout 
						Qouraysh se leva ce jour-là, contre le Prophète 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), avec ses esclaves et 
						ses hommes libres. Il fut alors contraint de rentrer 
						chez lui pour ne pas s’effondrer. Chez lui on le couvrit 
						d’un vêtement et Allah Exalté fit descendre sur lui la 
						Qur’an de l’Enveloppé : « O toi, l’enveloppé 
						[dans tes vêtements] ! Lève-toi [pour prier], toute la 
						nuit, excepté une petite partie... » (Qur’an 
						73/1)
						
						Les actions nuisibles de propagande contre le Prophète 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) ne se limitèrent pas 
						dans la tribu de Qouraysh mais s’étendirent aussi aux 
						autres tribus du pays. Ainsi les Qouraysh constituèrent 
						des délégations qu’ils envoyèrent en mission à ces 
						tribus pour contrecarrer le Messager d’Allah 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), le mettre en échec par 
						le mensonge et la diffamation. De même, lors du 
						pèlerinage, des groupes d’hommes nuisaient au Prophète 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) qui réussit toutefois à 
						convaincre à sa juste cause un bon nombre de pèlerins.
						
						Voyant son audience s’étendre au-delà de La Mecque, les 
						notables de Qouraysh se réunirent dans « Dar an-Nadwa » 
						pour se consulter et prendre de nouvelles décisions car 
						ils voyaient en lui (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) un 
						danger qui menaçait constamment leurs croyances et un 
						affront envers leurs dieux. Le premier qui prit la 
						parole fut al-Walid Ibn al-Moughirah al-Makhzoumi. Une 
						discussion s’ensuivit dont voici la teneur : 
						- « Le pèlerinage est proche, et les pèlerins arabes 
						vont arriver en grand nombre, » dit al-Walid, « ils ont 
						eu écho de ce que dit cet homme (le Prophète 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam)). Unissez-vous donc et 
						ayez une position commune. »
						
						- « C’est toi le Grand des ‘Abd ash-Shams. 
						Conseille-nous et nous exécuterons, » lui 
						répondirent-ils.
						- « C’est plutôt vous qui devez parler. J’écoute. »
						Et là, les orateurs se succédèrent pour donner leurs 
						avis. L’un d’eux dit : 
						- « Nous dirons que c’est un devin. »
						- « Non, » répliqua al-Walid, « par Allah Exalté, il 
						n’est pas un devin. Nous connaissons les devins. Ses 
						paroles ne sont pas des bredouillements de devin. »
						- « Alors colportons qu’il est fou, » proposa un autre.
						- « Non, » répondit encore al-Walid, « il n’est pas fou. 
						Nous connaissons ce qu’est la folie. » Les paroles qu’il 
						prononce ne sont pas des divagations de fou. »
						- « Disons alors que c’est un poète, » suggéra un autre 
						notable.
						- « Non, » s’opposa-t-il encore une fois, « il n’est pas 
						poète. Nous connaissons toute la poésie. Non, ce qu’il 
						dit n’est pas de la poésie. »
						- « Nous dirons donc que c’est un sorcier, » insista un 
						autre notable.
						- « Il n’est pas sorcier, » leur répondit-il, « nous 
						avons vu les sorciers et leurs tours. Ce ne sont pas des 
						paroles de sorcier... »
						- « Alors, que devrions-nous dire, ô Grand des ‘Abd 
						ash-Shams ? »
						- « Je jure, » leur dit-il « en toute franchise, que ce 
						qu’il dit est agréable, que sa source est toute 
						différente de ce que nous connaissons, que ses propos ne 
						sont que des fruits succulents à portée de main. Ce que 
						vous venez de dire est faux. Cependant, vous pouvez dire 
						de lui, sans le qualifier de sorcier, que c’est un 
						individu qui répand des paroles magiques provoquant des 
						afflictions et des divisions entre le père et son fils, 
						le frère et son frère, le mari et sa femme et l’homme et 
						son clan. »
						Tous les notables acceptèrent alors l’idée d’al-Walid, 
						puis passèrent immédiatement à son exécution.
						
						Ibn Ishaq a rapporté : « ... Ils colportèrent cela aux 
						pèlerins qu’ils rencontrèrent mais personne ne prit au 
						sérieux leur calomnie et le Prophète (sallallahou 
						‘aleyhi wa sallam) sortit vainqueur face à ses nombreux 
						ennemis si bien qu’on parla désormais de lui et de son 
						Message dans toutes les contrées d’Arabie. »
						
						Cette adversité, ces entraves et ces accusations 
						fomentées par Qouraysh n’entamèrent en rien la volonté 
						du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et 
						il persévéra dans sa mission si bien que les rangs des 
						Musulmans grossirent tout comme la colère et l’angoisse 
						des Qouraysh.
						
						
						
						Abou Talib
						
						Le gain des succès successifs poussèrent les notables de 
						Qouraysh à opter pour une autre solution dans l’espoir 
						de voir le Prophète Muhammad (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) abdiquer. Ils envoyèrent alors à Abou Talib, 
						l’oncle du Prophète, une délégation qui exprima leurs 
						vives protestations. Abou Talib, doyen des Hashim et 
						protecteur du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) 
						après la mort de son grand-père ‘Abd al-Mouttalib, reçut 
						la délégation de « Dar an-Nadwa » dans le « Cercle » des 
						Bani Hashim, et, devant les notables de la famille des 
						Bani ‘Abd al-Manaf, écouta le chef de la délégation dire 
						: « Ecoute, Abou Talib... Tu es considéré et respecté 
						parmi nous. Nous t’avons déjà demandé de retenir ton 
						neveu, mais tu n’as point fait. Par Allah, nous ne 
						pouvons supporter davantage. Ton neveu persiste à 
						insulter nos « pères, » à qualifier de stupides nos 
						croyances et à tourner en dérision nos dieux. Nous ne 
						pouvons tolérer cela. Ordonne-lui d’arrêter, sinon nous 
						le combattrons et toi avec jusqu’à ce que périsse l’un 
						de nous. »
						
						Ce violent avertissement provoqua en ‘Abou Talib, déjà 
						d’un âge avancé, un sentiment d’impuissance. Il convoqua 
						son neveu après le retrait de la délégation, l’informa 
						de l’avertissement des Qouraysh puis lui demanda de 
						cesser de critiquer leurs dieux, de l’épargner et de ne 
						pas l’accabler encore plus car il ne pourrait supporter 
						davantage.
						
						La réponse du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) ne tarda à venir. Sans hésiter et sans céder aux 
						pressions des Qouraysh, il dit à son vieil oncle : « O 
						mon oncle ! Par Allah, je n’abandonnerai pas cette 
						mission, même si l’on déposait le soleil dans ma main 
						droite et la lune dans ma main gauche. » Sur ce, il se 
						retira du conseil des Banou Hashim. Abou Talib le 
						rappela aussitôt alors qu’il était déjà dehors et lui 
						dit sans le moindre regret : « Va, fils de mon frère et 
						dis ce que tu veux. Je ne te livrerai pour rien au 
						monde. Je le jure. » Puis, il convoqua tous les notables 
						des Banou Hashim et des Banou al-Mouttalib, les informa 
						de la gravité de la situation, (parce qu’il entrevoyait 
						la réaction des Qouraysh,) et leur demanda enfin de 
						l’épauler et de l’aider à protéger Muhammad. Tous, 
						idolâtres et Musulmans, répondirent positivement à 
						l’appel de leur doyen excepté Abou Lahab, l’oncle du 
						Prophète, qui déclara son hostilité.
						
						Ainsi, un nouveau tournant marqua la lutte entre l’Islam 
						et l’idolâtrie : Les craintes des Qouraysh augmentèrent 
						après la position des Banou Hashim et des Banou 
						al-Mouttalib, deux tribus qui pesaient lourdement parmi 
						les tribus mecquoises tant sur le plan militaire que 
						politique.
						
						Certes, les Qouraysh pensèrent à mener une guerre contre 
						les deux tribus du fait de leur alignement sur la 
						position d’Abou Talib mais ne purent la déclarer à ce 
						moment-là de peur que cette guerre ne lui soit 
						profitable. Alors, ils optèrent pour l’astuce du 
						marchandage, lors d’une assemblée de ses notables tenue 
						à « Dar an-Nadwa. »
						
						‘Outbah Ibn Rabi’ah fut chargé de proposer le marché au 
						Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam). Voici ce qui 
						fut dit lors de la rencontre :
						- « Si tu veux être riche par ce que tu inventes, nous 
						te ferons une collecte jusqu’à ce que tu sois le plus 
						riche d’entre nous ; si tu veux être traité avec tous 
						les égards, tu seras effectivement notre seigneur et si 
						tu veux un royaume, nous te donnerons tout. Et si ce qui 
						t’arrive est pure démence dont tu ne peux te 
						débarrasser, nous t’apporterons tous les soins et nous 
						dépenserons tout l’argent nécessaire jusqu’à ta guérison 
						du démon qui t’habite. » Quand il finit, le Messager 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) voulut s’assurer qu’il 
						avait fini.
						- « Oui, » lui répondit-il. « Ecoute-moi alors. »
						- « Parle. »
						- « Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le 
						Très Miséricordieux. Ha, Mim. [C’est] une Révélation 
						descendue de la part du Tout Miséricordieux, du Très 
						Miséricordieux. Un Livre dont les versets sont détaillés 
						(et clairement exposés), un Houzayr [lecture] arabe pour 
						des gens qui savent, annonciateur [d’une bonne nouvelle] 
						et avertisseur. Mais la plupart d’entre eux se 
						détournent ; c’est qu’ils n’entendent pas. » 
						(Qur’an 41/1-3)
						
						Le Prophète d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) 
						continua à réciter les versets de cette Qur’an pendant 
						que ‘Outbah écoutait attentivement. Quand il arriva au 
						verset de la « Prosternation, » il s’arrêta de 
						psalmodier pour se prosterner à Allah Exalté puis dit à 
						‘Outbah : 
						-« Tu as entendu ce que tu as entendu, » lui signifiant 
						son refus de tout marchandage.
						
						Stupéfait par l’écoute de ces versets, ‘Outbah sortit 
						sans dire un mot et alla rendre compte aux notables de 
						La Mecque du résultat de l’entrevue : 
						-« Par Allah, je n’ai jamais rien entendu de pareil. Par 
						Allah, ce n’est ni de la poésie, ni de la sorcellerie, 
						ni non plus des paroles de devin. Laissez cet homme 
						libre avec ce qu’il fait. Abstenez-vous de le 
						contrarier. Je jure que son discours, dont j’ai entendu 
						une partie, sera un grand événement... et s’il (le 
						Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)) règne sur les 
						Arabes, son règne sera vôtre tout comme sa gloire. »
						
						Mais personne n’écouta ce judicieux conseil de ‘Outbah 
						mais on lui dit qu’il avait été lui-même ensorcelé. 
						L’échec consommé, les Qouraysh se réunirent encore mais 
						cette fois pour passer à une nouvelle étape de 
						l’affrontement et mettre en application un plan de 
						guerre économique et d’embargo social contre les Banou 
						Hashim et les Banou al-Mouttalib, enragés une nouvelle 
						fois à cause des succès successifs du Message divin, 
						devenu habituel pour les Qouraysh, et à cause de la 
						dernière conversion à l’Islam de ‘Umar Ibn al-Khattab et 
						de Hamza Ibn ‘Abd al-Mouttalib (radhiyallahou ‘anhoum) 
						qui apportèrent aux Musulmans tout leur poids et leurs 
						réputations très estimés à juste titre dans toutes les 
						tribus mecquoises.
						
						
						
						L’embargo
						
						A propos de cet événement, Ibn Ishaq rapporta : « Quand 
						Qouraysh vit que les Compagnons du Messager d’Allah 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) avaient trouvé paix et 
						sécurité chez an-Najashi, que ‘Umar avait déclaré sa 
						conversion à l’Islam, qu’ils avaient, lui et Hamza Ibn 
						‘Abd al-Mouttalib, rallié le Messager d’Allah 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et ses Compagnons, que 
						l’Islam se répandait à grande vitesse, ses notables se 
						réunirent et signèrent un pacte contre les Banou Hashim 
						et les Banou al-Mouttalib. »
						
						Ce pacte, qui interdisait tout mariage et tout commerce 
						avec ces deux tribus, fut accroché à l’intérieur de la 
						Ka’ba. Les Banou Hashim et les Banou al-Mouttalib 
						décidèrent aussi à leur tour de défendre le Messager 
						d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et le seul qui 
						sortit des rangs des Banou Hashim fut Abou Lahab (‘Abd 
						al-‘Ouzzah Ibn ‘Abd al-Mouttalib) qui rallia les 
						Qouraysh.
						
						Ainsi l’affrontement s’accentua et eut pour conséquence 
						un embargo total qui allait durer trois années. Pendant 
						ces trois longues années, le Messager d’Allah 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), ses Compagnons, les 
						Banou Hashim et les Banou ‘Abd al-Mouttalib, qui les 
						défendaient, endurèrent privations et souffrances dans 
						les collines de La Mecque. Une surveillance des plus 
						implacables fut imposée tout le long des chemins menant 
						vers les collines où se trouvaient les Musulmans et ceux 
						qui veillaient sur la sécurité du Prophète (sallallahou 
						‘aleyhi wa sallam).
						
						Par cet embargo brutal, Qouraysh voulut faire pression 
						sur les proches du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) afin qu’ils l’abandonnent seul et qu’ainsi, il 
						ne serait plus un danger pour leurs croyances et leurs 
						dieux. Mais, cela ne changea rien au courage et à la 
						ténacité des hommes. Malgré la faim et la soif, ils 
						tinrent ferme grâce aussi au précieux soutien de 
						quelques commerçants mecquois qui leur passaient en 
						contrebande des victuailles nécessaires à leur survie. 
						Cependant, cet embargo allait se terminer par le décès 
						de Khadija Bint Khouwaylid (radhiyallahou ‘anha), la 
						femme du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) qui mourut des suites de cet embargo à l’âge de 
						64 ans, trois ans avant l’Hégire.
						
						Cet embargo très dur allait avec le temps provoquer des 
						scissions dans le rang des Qouraysh et cinq nobles, 
						Hisham Ibn ‘Amrou Ibn Rabi’ah al-Amiri, Zouhayr Ibn Abou 
						Oumayyah Ibn al-Moughirah al-Makhzoumi, al-Mou’tim Ibn 
						Ouday Ibn Nawfal Ibn ‘Abd al-Manaf, al-Boukhtouri Ibn 
						Hisham, Zouma’ Ibn al-Aswad Ibn al-Mouttalib al-Asdi, 
						qui ne purent plus supporter plus cette situation, 
						décidèrent de mettre fin à cette ignominie. 
						
						Ces cinq hommes se réunirent secrètement, la nuit, à 
						l’endroit appelé « al-Hajoun » sur les hauteurs de La 
						Mecque et prirent la décision de déchirer le pacte qui 
						se trouvait encore à l’intérieur de la Ka’bah ce qui 
						signifiait, chez les Arabes, la fin de l’embargo inique 
						et, pour pouvoir concrétiser leur décision, ils 
						élaborèrent un plan qu’ils exécutèrent le lendemain 
						matin.
						
						Ce jour-là donc, chacun regagna le cercle de son « clan 
						» sauf Zouhayr Ibn Abou Oumayyah qui fit d’abord sept 
						fois le tour de la Ka’bah avant d’interpeler à haute 
						voix les cercles des Qouraysh : « Oh gens de La Mecque! 
						Acceptez-vous de manger et de vous habiller alors que 
						les Banou Hashim sont en danger mortel ? Par Allah, je 
						ne m’assoirai que lorsque ce pacte honteux sera déchiré. 
						»
						
						- « Tu mens. Par Allah, il ne sera pas déchiré, » 
						s’écria Abou Jahl mécontent.
						- « C’est plutôt toi le menteur, » répliqua 
						immédiatement Zoum’a Ibn al-Aswad, « nous n’avons pas 
						accepté ce pacte quand il fut écrit. »
						- « Zoum’a a raison, » enchaina al-Boukhtouri Ibn 
						Hisham, « nous n’acceptons pas ce qui est écrit dans ce 
						pacte et nous ne le reconnaissons pas. »
						- « Vous avez raison tous les deux, et mentira celui qui 
						dira autre chose que cela, » poursuivit al-Mout’im Ibn 
						Ouday, « devant Allah, nous sommes innocents de ce pacte 
						et de ce qui y est écrit. Nous ne le reconnaissons pas. 
						»
						- « C’est une machination décidée de nuit, » constata 
						amèrement Abou Jahl qui ne pouvait plus s’opposer à la 
						détermination du groupe de libérer les assiégés, au 
						risque de provoquer une guerre. A ce moment, al-Mout’im 
						s’avança pour prendre le pacte, et à l’instant où il 
						allait le saisir pour le déchirer, on remarqua que le 
						pacte avait été dévoré par les termites et qu’il n’était 
						resté de lui que l’expression: Au nom d’Allah. »
						
						Le pacte abrogé, les Musulmans ainsi que les commerçants 
						des Banou Hashim qui soutenaient ces derniers rentrèrent 
						chez eux victorieux une nouvelle fois et purent 
						reprendre leurs activités comme par le passé.
						
						
						
						Le premier Pacte 
						d’al-‘Aqabah
						
						Cette victoire sur les Qouraysh marqua définitivement 
						l’impuissance de la politique de l’embargo économique et 
						social, renforça les Musulmans dans leur foi, et ouvrit 
						de nouveaux horizons pour le Messager d’Allah 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam). Ce dernier, qui, à 
						l’occasion de chaque pèlerinage, proposait l’Islam aux 
						tribus arabes pu, à la fin de ces années de 
						confrontation, rallier à sa noble cause de nombreux 
						hommes des tribus de Yathrib et pactiser avec elles.
						
						Les premiers que rencontra le Prophète (sallallahou 
						‘aleyhi wa sallam) furent six jeunes hommes, tous des 
						Khazraji qu’il aborda à al-‘Aqabah, à Mina :
						- « Qui êtes-vous ? »
						- « De la tribu des Khazraj. » 
						- « N’êtes-vous pas des alliés des Juifs ? »
						- « Certes. »
						- « Asseyez-vous, j’ai à vous parler. »
						- « Oui. » Et ils prirent place près de lui.
						
						Il leur expliqua ce qu’était réellement sa mission, les 
						exhorta à prier Allah Exalté, leur proposa l’Islam et 
						leur récita le Houzayr auxquels, ils consentirent et y 
						virent une augure favorable. Puis, ils lui déclarèrent 
						leur intention d’aller proposer aux leurs le nouveau 
						Message tout en espérant aussi que ce Message pourrait, 
						si Allah Exalté le voulait, les unir au Prophète d’Allah 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam). Ils pensèrent 
						fraterniser, par cette nouvelle Religion, entre la tribu 
						des Khazraj et la tribu des Aws déchirés par un conflit 
						ancestral. Ce fut-là, la première rencontre entre 
						Muhammad, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) et des gens de Yathrib, trois ans avant 
						l’Hégire.
						
						Cette poignée d’hommes étaient: As’ad Ibn Zarara, ‘Awf 
						Ibn al-Harith Ibn Rafa’a de Banou an-Najjar, Rafi’ Malik 
						Ibn al-‘Ajlan de Banou Zouray, ‘Outbah Ibn ‘Amir Ibn 
						Hadida des Banou Salma, ‘Ouqbah Ibn ‘Amir Ibn Nabi des 
						Banou Haram Ibn Ka’b, et enfin, Jabir Ibn ‘Abdallah Ibn 
						Riyab de Banou Oubayd Ibn Ghanim. Ce furent aussi les 
						premiers qui propagèrent l’Islam dans Yathrib et ses 
						environs.
						
						L’année suivante, à l’occasion du pèlerinage, ils 
						revinrent, mais cette fois-là, accompagnés de six 
						nouveaux musulmans pour déclarer leur allégeance au 
						Prophète d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et 
						jurèrent aussi d’observer les préceptes de l’Islam. 
						Cette allégeance sera appelée par la suite l’Allégeance 
						des Femmes, elle sera aussi connue sous le nom de « 
						Première Allégeance (Premier Pacte) d’al-‘Aqabah. » Il 
						faut signaler toutefois, qu’elle ne mentionna aucun 
						accord militaire car à ce moment-là, Allah Exalté 
						n’avait pas encore permis à Son Messager (sallallahou 
						‘aleyhi wa sallam) de prendre les armes pour se défendre 
						contre les impies.
						
						Le pèlerinage terminé, le Messager d’Allah (sallallahou 
						‘aleyhi wa sallam) envoya avec les douze pèlerins de 
						Yathrib, le jeune Mous'ab Ibn ‘Oumayr al-Abadri afin 
						d’instruire aux Musulmans les préceptes de l’Islam et 
						prêcher la Parole d’Allah Exalté parmi les tribus de 
						Yathrib. Il réussit si bien à accomplir sa mission que 
						toute une tribu (celle des Bani ‘Abd al-Ashhal) se 
						convertirent à l’Islam, avec à sa tête son seigneur, 
						Sa’d Ibn Mou’ad.
						
						Le jeune Mous'ab retourna à La Mecque neuf mois après 
						son départ et présenta au Prophète (sallallahou ‘aleyhi 
						wa sallam) un compte-rendu détaillé de sa mission.
						
						
						
						Le deuxième 
						Pacte d’al-‘Aqabah
						
						Trois mois plus tard, durant le pèlerinage, 73 musulmans 
						et deux musulmanes de Yathrib et de ceux qui s’étaient 
						convertis vinrent trouver le Messager d’Allah 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam). La rencontre décidée 
						après des contacts secrets se tint aussi secrètement la 
						nuit du deuxième jour d’at-Tashriq dans un col de Mina, 
						près d’al-‘Aqabah, à l’endroit de « la Première Jamarat, 
						» « le Grand Satan » comme on l’appelle de nos jours.
						
						Comme convenu, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) arriva à l’endroit accompagné de son oncle 
						al-‘Abbas Ibn ‘Abd al-Mouttalib, et, tous les deux 
						reçurent sous le couvert de l’obscurité de la nuit les 
						Ansar qui défilèrent devant eux l’un après l’autre, de 
						peur d’être découverts par les mécréants mecquois et les 
						polythéistes médinois. Ce fut al-‘Abbas qui ouvrit la 
						réunion par un discours : « Muhammad, vous le savez 
						déjà, est un de nos membres à part entière, nous l’avons 
						protégé de notre peuple... Parmi nous, il est chez lui, 
						et avec toute la considération qui sied à son égard, 
						mais il a penché pour vous, il veut être parmi vous. Si 
						vous pensez que vous resterez fidèles à votre parole, et 
						que vous assurerez sa protection contre ses ennemis, 
						faites alors et supportez les épreuves, mais si vous 
						l’abandonnez en cours de chemin et le livrez à ses 
						ennemis, alors laissez-le dès maintenant. Il est chez 
						lui, dans sa tribu, dans son pays et est considéré parmi 
						nous. »
						- « Nous t’avons entendu, » lui répondirent-ils avec 
						détermination puis se tournèrent vers le Prophète 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et lui dirent avec 
						assurance : « Parle, ô Messager d’Allah. Pose, pour toi 
						et pour Ton Seigneur, les conditions que tu veux ! »
						
						Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) prit la 
						parole, fit sa déclaration et conclut ainsi : 
						- « Votre allégeance sera à la condition de me défendre 
						comme vous défendez vos femmes et vos enfants. »
						Al-Bara' Ibn Ma’rour, un Ansari prit alors la main du 
						Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et lui dit : « 
						Oui, au nom de Celui qui t’a envoyé, nous te défendrons 
						comme nous défendons nos femmes. Prends notre 
						allégeance, ô Messager d’Allah. Nous sommes des gens de 
						guerre et d’armes, je le jure, nous avons acquis cela 
						par l’endurance. » Mais Abou al-Haytham Ibn al-Tayhan 
						l’interrompit en disant : 
						- « O Messager d’Allah, il y a, entre nous et ces 
						gens-là (les Juifs) des liens que nous allons volontiers 
						rompre mais si nous le faisons, retournerais-tu à ton 
						peuple après qu’Allah t’aura donné la victoire ? »
						A ces paroles, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) sourit puis répondit : 
						- « Je prendrai les armes contre ceux qui vous font la 
						guerre et je ferai la paix avec ceux qui la feront avec 
						vous. »
						Les conditions du pacte acceptées, les Ansar portèrent 
						allégeance au Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), 
						en lui serrant la main, l’un après l’autre, sauf les 
						deux femmes qui firent signe pour marquer leur 
						approbation car durant toute sa vie le Prophète 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), n’a jamais serré la 
						main d’aucune femme Ajnabiyyah (lui étant interdite). A 
						la fin de la cérémonie, il leur demanda d’élire 12 chefs 
						qui seraient garants des leurs et lorsque cela fut fait, 
						ils s’avancèrent vers lui et s’engagèrent de la 
						responsabilité des leurs dans le respect et 
						l’application du pacte. Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi 
						wa sallam) leur dit alors : « Vous êtes garants des 
						vôtres, comme les Apôtres le furent avec ‘Issa Ibn 
						Mariam. Quant à moi, je serai aussi garant des miens 
						(des Musulmans). »
						
						La réunion secrète tirait alors à sa fin alors que les 
						deux parties n’avaient pas encore fini de sceller 
						l’alliance qu’un test survint comme pour mettre à 
						l’épreuve les intentions des Ansar. Un espion des 
						Qouraysh qui les découvrit tardivement, pu seulement 
						donner l’alerte de loin, du haut d’une colline. Dès 
						qu’ils eurent entendu la voix de l’espion idolâtre, 
						al-‘Abbas Ibn ‘Oubadah, un des 12 chefs, dit au Prophète 
						: « Par celui qui t’a envoyé, si tu veux, nous tomberons 
						demain avec nos épées sur les gens de Mina. »
						- « Il (Allah Exalté) ne me l’a pas ordonné, » leur 
						répondit le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) qui leur demanda par contre de regagner leurs 
						bivouacs dans l’obscurité de la nuit.
						
						Le lendemain matin, une importante délégation des 
						notables de Qouraysh protestèrent auprès des notables de 
						Médine. ‘Abdallah Ibn Oubay Ibn Saloul, le chef des 
						Khazraj répondit au nom des siens encore mécréants et 
						les rassura pour un temps.
						
						Plus tard, après le départ des pèlerins, les mécréants 
						de Qouraysh s’assurèrent qu’il y eut bien une alliance 
						et quand, ils se lancèrent à la poursuite des Médinois, 
						ces derniers étaient déjà loin et purent ainsi échapper 
						aux représailles de Qouraysh. Seul Sa’d Ibn ‘Oubadah, le 
						maitre des Khazraj fut capturé et ramené à la Mecque 
						avant d’être libéré plus tard.
						
						Voici la liste nominative des Aws et des Khazraj qui 
						s’allièrent les premiers au Prophète (sallallahou 
						‘aleyhi wa sallam).
						
						De la tribu Aws :
						1. Des Banou ‘Abd al-Ashhal
						- ‘Oussayd Ibn Houzayr
						- Abou al-Haytham Ibn at-Tayhan
						- Salma Ibn Salamah Ibn Waqsh Ibn Zaghba
						
						2. Des Banou Haritha
						- Douhayr Ibn Rafi’ Ibn Ouday
						- Abou Barada Ibn Nayyar
						- Nihayr Ibn al-Haytham
						
						3. Des Banou Amrou Ibn ‘Awf Ibn Malik
						- Sa’d Ibn Khaythama Rifa’a Ibn ‘Abd al-Moundir
						- Mou’in Ibn Ouday Ibn al-Jad
						- Ouwayn Ibn Sa’ida
						
						Du côté de la tribu Khazraj
						1. Des Banou an-Najjar
						- Abou Ayyoub al-Ansari (Khalid Ibn Zayd Ibn Koulayb)
						- Mou’ad Ibn al-Harith Ibn Rifa’a.
						- ‘Awf Ibn al-Harith Ibn Rifa’a
						- Mi’wath Ibn al-Harith Ibn Rifa’a
						- Oumara Ibn Hazm Ibn Zayd
						- As’ad Ibn Zourara
						- Sahl Ibn ‘Atik
						- Aws Ibn Thabit Ibn al-Moundir
						- Abou Talha, Zayd Ibn Sahl
						- Qays Ibn Sa’sa’a
						- ‘Amrou Ibn Ghaziya Ibn ‘Amrou
						
						2. Des Banou al-Harith Ibn al-Khazraj
						- Sa’d Ibn ar-Rabi’
						- Kharijah Ibn Zayd Ibn Abou Zouhayr
						- ‘AbdAllah Ibn Rawahah
						- Bashir Ibn Sa’d Ibn Tha’labah
						- ‘AbdAllah Ibn Zayd Ibn Tha’labah
						- ‘Ouqbah Ibn ‘Amrou Ibn Tha’labah
						
						3. Des Banou Bayaza Ibn ‘Amir
						- Ziyad Ibn Labid Ibn Tha’labah
						- Farwa Ibn ‘Amrou
						- Khalid Ibn Qays Ibn Malik
						
						4. Des Banou Ibn ‘Amir
						- Rafi’ Ibn Malik
						- Thakwan Ibn ‘Abd Qays Ibn Khalda
						- ‘Abbad Ibn Qays Ibn ‘Amir
						- Al-Harith Ibn Qays Ibn Khalid
						
						5. Des Banou Salamah Ibn Sa’d
						- Al-Bara’ Ibn Ma’rour
						- Sinan Ibn Sayfiy Ibn Sakhr
						- Mas’oud Ibn Yazid Ibn Soubay’
						- Yazid Ibn Haram Ibn Oumayyah
						- At-Toufayl Ibn an-Nou’man Ibn Khansa’
						- Ma’qil Ibn al-Moundir Ibn Sarah
						- Yazid Ibn al-Moundir Ibn Sarah
						- Az-Zahhak Ibn Haritha Ibn Zayd
						- Bishr Ibn al-Bara’ Ibn Ma’rour
						- At-Toufayl Ibn Malik Ibn Khansa’
						
						6. Des Banou Sawad Ibn Ghanam
						- Ka’b Ibn Malik Ibn Abou Ka’b
						
						7. Des Banou Ghanam Ibn Sawad
						- Soulaym Ibn Amrou Ibn Hadida
						- Qoutba Ibn ‘Amir Ibn Hadida
						- Yazid Ibn ‘Amir Ibn Hadida
						- Abou al-Yousr, Ka’b Ibn ‘Amrou
						- Sayfi Ibn Sawad Ibn ‘Abbad
						
						8. Des Banou Nabi Ibn ‘Amrou
						- Tha’labah Ibn Ghanama Ibn Ouday
						- ‘Amrou Ibn Ghanama Ibn Ouday
						- ‘Abs Ibn ‘Amir Ibn Ouday
						- ‘AbdAllah Ibn ‘Anis
						- Khalid Ibn ‘Amrou Ibn Ouday
						
						9. Des Banou Haram Ibn Ka’b
						- ‘AbdAllah Ibn ‘Amrou Ibn Haram
						- Jabir Ibn AbdAllah
						- Mou’ad Ibn ‘Amrou Ibn al-Jamouh
						- Thabit Ibn al-Jath’
						- ‘Oumayr Ibn al-Harith Ibn Tha’labah
						- Khadij Ibn Salamah Ibn Aws
						
						10. Des Banou ‘Awf Ibn al Khazraj
						- ‘Oubadah Ibn as-Samit
						- Al-’Abbas Ibn ‘Oubadah Ibn Nazala
						-Yazid Ibn Tha’labah Ibn Khazma
						- ‘Amrou Ibn al-Harith Ibn Labda
						
						11. Des Banou Salim Ibn Ghanam
						- Rifa’a Ibn ‘Amrou Ibn Zayd 
						- ‘Ouqbah Ibn Wahb Ibn Kilda
						
						12. Des Banou Sa’ida Ibn Ka’b
						- Sa’d Ibn ‘Oubadah 
						- Al-Moundir Ibn Amrou.
						- Et deux femmes, toutes deux de la tribu Khazraj :
						- Nassibah Bint Ka’b (Oumm Oumarah)
						- Asma Bint ‘Amrou Ibn Ouday (Oum Mani)
						
						Quant aux chefs élus lors du « Deuxième Pacte 
						d’al-‘Aqabah, » voici leurs noms :
						Pour les Khazraj :
						- As’ad Ibn Zourarah
						- Sa’d Ibn ar-Rabi’
						- ‘AbdAllah Ibn Rawahah
						- Rafi’ Ibn Malik
						- Al-Bara' Ibn Ma’rour
						- ‘AbdAllah Ibn ‘Amrou
						- ‘Oubadah Ibn as-Samit
						- Sa’d Ibn Oubadah
						- Al-Moundir Ibn Amrou
						
						Pour les Aws:
						- Oussayd Ibn Houzayr
						- Rifa’a Ibn ‘Abd al-Moundir
						
						Cette alliance allait insuffler un nouvel élan à la 
						cause de l’Islam. Désormais, les événements allaient 
						s’accélérer. Les Qouraysh, qui découvrirent le secret 
						d’al ‘Aqabah, surent dès lors à quel danger virtuel ils 
						devraient faire face si les capacités guerrières des Aws 
						et des Khazraj s’unissaient dans la main du Messager 
						d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam).
						
						« Dar an-Nadwa » les accueillit à plusieurs reprises 
						pour prendre les mesures qu’ils voyaient nécessaires. 
						Cependant, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) 
						qui avait déjà prévenu de multiples dangers, prit les 
						devants. Il ordonna aux Musulmans mecquois de partir 
						pour Yathrib (Médine) où se trouvaient dorénavant des 
						protecteurs puissants qui avaient juré de lever haut la 
						cause de l’Islam. Ainsi les Musulmans, individuellement 
						ou par petits groupes, quittèrent la Mecque pour Yathrib 
						pour pouvoir échapper aux représailles de Qouraysh.
						
						Les mécréants, dans leurs réactions démesurées, ne 
						purent retenir que les plus démunis des Musulmans, 
						qu’ils torturèrent d’ailleurs sauvagement cependant, ils 
						furent impuissants d’empêcher les autres de partir pour 
						Yathrib, qui allait devenir le premier pôle de l’Islam.
						
						
						
						Le complot
						
						Qouraysh prit enfin une grave décision au début du mois 
						Rabi’ Awwal de l’an 13 après la Révélation : assassiner 
						le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam). 
						Tous les notables étaient présents mais ceux qui furent 
						les plus en vue furent :
						1 - Abou Jahl
						2 - Joubayr Ibn Mout’im al-Harith Ibn ‘Amir et Tou'ayma 
						Ibn Ouday
						3 - ‘Outbah Ibn Rabi’ah, son frère Shaybah et Abou 
						Soufyan Ibn Harb
						4 - An-Nazr Ibn al-Harith Ibn Kilda
						5 - Abou al-Boukhtouri Ibn Hisham, Zoum’a Ibn al-Aswad
						6 - Nabih et Mounbih, fils d’al-Hajjaj
						7 - Oumayyah Ibn Khalaf
						
						Comment l’assassinat devrait-il être exécuté ? Chaque 
						tribu désignerait un jeune homme et ensuite tous les 
						jeunes hommes, armés d’épées, s’introduiraient de nuit 
						dans la maison du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) pour commettre leur crime. Le sang du Prophète 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) se répartirait ainsi 
						entre toutes les tribus Qouraysh. Et ainsi les Banou 
						‘Abd al-al-Manaf ne pourraient pas mener la guerre 
						contre toutes ces tribus.
						
						Néanmoins, ce plan ne se réalisa qu’en partie et cette 
						nuit-là, les mécréants encerclèrent la maison du 
						Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) qui se trouvait 
						encore chez lui mais qui savait déjà ce qui se tramait : 
						Jibril (‘aleyhi salam) descendit chez le Messager 
						d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), rapporte Ibn 
						Ishaq, et lui dit : « Ne dors pas cette nuit dans ton 
						lit comme tu en as l’habitude. »
						
						Les mécréants surveillèrent la maison en attendant le 
						moment convenu qui était après minuit mais la machine du 
						complot se grippa et le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) réussit à passer le cercle des guetteurs 
						endormis. Il jeta même sur eux un peu de terre tout en 
						récitant le Verset : « Et Nous mettrons une 
						barrière devant eux et une barrière derrière eux ; Nous 
						les recouvrirons d’un voile : et voilà qu’ils ne 
						pourront rien voir. » (Qur’an 36/9)
						
						Allah Exalté ne dit-Il pas dans le Noble Qur’an : «
						(Et rappelle-toi) le moment où les mécréants 
						complotaient contre toi pour t’emprisonner ou 
						t’assassiner ou te bannir. Ils complotèrent, mais Allah 
						a fait échouer leur complot, et Allah est le meilleur en 
						stratagèmes. » (Qur’an 8/30)
						
						Un des Qouraysh, qui n’était pas présent, réveilla les 
						assaillants de leur sommeil et les sermonna pour avoir 
						laissé échapper le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam). Ne le croyant pas, ils allèrent vérifier et ne 
						trouvèrent en fin de compte que ‘Ali Ibn Abi Talib 
						(radhiyallahou ‘anhou) allongé à la place du Prophète 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam).
						
						Mais, qu’est-ce qui empêcha les Qouraysh de violer la 
						maison du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) ? Cet 
						événement fut rapporté par as-Sahili dans son livre 
						ar-Rawdh al-Anif : « Les assaillants essayèrent de 
						sauter par-dessus le mur mais une femme cria, les 
						empêchant ainsi de pénétrer de force et se sentant gênés 
						si les Arabes entendaient qu’ils avaient fait le mur des 
						maisons des cousines, ils différèrent l’exécution du 
						meurtre jusqu’à la sortie du Prophète (sallallahou 
						‘aleyhi wa sallam) de chez lui. Puis, un voile fut mis 
						sur leurs yeux et ils ne le virent pas sortir. »
						
						
							
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						Al-Hijrah ou l’Hégire
						
						Après sa sortie, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) se dirigea sans tarder vers la maison d’Abou 
						Bakr as-Siddiq (radhiyallahou ‘anhou) et lui dit 
						qu’Allah Exalté lui avait donné l’ordre de quitter le 
						pays et de s’exiler (l’Hégire, al-hijrah). Puis, ils 
						sortirent ensemble par derrière la maison avec quelques 
						bagages tandis que les Qouraysh encerclaient encore la 
						maison du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam).
						
						Les deux Compagnons s’étaient déjà mis en route bien 
						avant l’aurore, guidés dans leur pénible voyage, par un 
						éclaireur nommé ‘Abdallah Ibn Arqat, un commerçant de la 
						tribu des Bani ad-Di’al, qu’Abou Bakr avait payé à cet 
						effet. Pour ne pas être surpris par les mécréants, ils 
						prirent la route du sud qui allait vers le Yémen, 
						évitant ainsi intentionnellement la route du nord qui 
						menait vers Médine. Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) savait que toute la région serait sous une telle 
						surveillance qu’il serait dangereux de faire le voyage 
						aussi, interrompirent-ils la marche dès le matin de 
						cette nuit historique et décidèrent-ils d’un commun 
						accord de se cacher momentanément dans une cavité située 
						dans la montagne Thawr, au sud de La Mecque, ou ils y 
						restèrent cachés trois jours durant lesquels les 
						recherches ne s’arrêtèrent pas à cause de la prime 
						assurée ; cent chamelles pour celui qui ramènerait le 
						Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) mort ou vif.
						
						Les poursuivants se rapprochèrent de la cavité ou ils 
						étaient dissimilés mais aveuglés, ils ne virent pas les 
						deux Compagnons. Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) dit à Abou Bakr (radhiyallahou ‘anhou) effrayé : 
						« Que dis-tu de deux unis dont Allah Exalté est le 
						troisième, ô Abou Bakr ? »
						
						Durant ces jours passés dans la cavité, les deux exilés 
						reçurent la visite de ‘Abdallah Ibn Abou Bakr et de 
						‘Amir Ibn Fahira, un esclave affranchi d’Abou Bakr, les 
						seuls à connaitre leur cache. Le premier avait pour 
						mission d’informer le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) et son père sur ce qui se passait à La Mecque 
						tandis que le second de les ravitailler et de couvrir à 
						l’aide de son troupeau, les traces des empruntes du fils 
						d’Abou Bakr.
						
						Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et 
						son Compagnon ne reprirent le chemin de l’exil qu’après 
						s’être assurés que leurs poursuivants avaient relâché 
						leur vigilance. Devant eux, ‘Abdallah Ibn Arqat ouvrait 
						le chemin et avec eux ‘Amir Ibn Fahira qui s’associa au 
						voyage historique. Pour plus de sécurité, l’éclaireur 
						les emmena plus au sud en direction du Yémen puis 
						bifurqua vers l’ouest en direction de la mer Rouge. 
						Puis, tous les quatre, longèrent la côte en allant vers 
						le nord, toujours à l’écart des routes habituellement 
						empruntées par les voyageurs, jusqu’à leur arrivée dans 
						le village de Qouba dans les environs de Médine.
						
						Bien qu’ils laissèrent loin derrière eux la zone 
						dangereuse, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) 
						et Abou Bakr (radhiyallahou ‘anhou) restèrent 
						constamment sur leur garde sachant que leurs têtes 
						étaient mises à prix d’autant plus qu’ils furent 
						rattrapés par un cavalier du nom du Souraqah Ibn Malik, 
						un notable de la tribu de Kinana qui se converti à 
						l’Islam plus tard. Quand il les vit, il se précipita sur 
						eux, ayant en tête la grande récompense mais son cheval 
						se baissa et il fut violemment projeté à terre devant le 
						Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et demanda 
						alors la sécurité. Venu avec l’intention de nuire au 
						Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), il repartit 
						sain et sauf avec une garantie et de retour à La Mecque, 
						il n’informa personne de sa rencontre.
						
						Cette menace écartée, plus rien ne se mis en travers de 
						leur chemin vers Médine et ils accomplirent leur voyage 
						en onze jours.
						
						
						
						
						
						Médine
						
						Les Médinois informés du départ des deux Compagnons, 
						s’impatientaient de les voir arriver enfin parmi eux. Ce 
						fut un Juif qui les vit le premier et qui donna l’alerte 
						: « Oh, Banou Qila (les Ansar) ! Votre ami arrive ! » Et 
						ce fut une vague de joie qui déferla sur tous les 
						Médinois qui allèrent à la rencontre de Muhammad Ibn 
						‘Abdallah, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam).
						
						Avant de rentrer dans Médine, le Prophète (sallallahou 
						‘aleyhi wa sallam), Abou Bakr (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam), Ibn Fahira et l’éclaireur furent accueillis 
						dans le village de Qouba par les Banou ‘Amrou Ibn ‘Awf 
						chez qui ils passèrent quatre jours, Durant ces quelques 
						jours, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) bâtit 
						une mosquée, appelée désormais Masjid Qouba. Après quoi, 
						il rentra dans Yathrib. Pendant son trajet vers le 
						centre de Médine, chacun des chefs des tribus 
						l’invitèrent à venir habiter dans leur maison mais le 
						Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) déclina 
						poliment chaque offre et sur le dos de sa chamelle dont 
						il avait lâché la bride pour laisser l’animal libre de 
						ses mouvements, elle traversa les rues de la ville 
						tandis que les Musulmans en liesse lui ouvraient le 
						passage, la suivaient curieux de l’endroit où elle 
						allait s’arrêter sous le regards des Juifs et les 
						polythéistes.
						
						La chamelle s’arrêta alors dans un endroit particulier 
						où elle se mit à terre. Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi 
						wa sallam) descendit alors et demanda à qui appartenait 
						l’endroit. « A Sahl et Souhayl, fils de ‘Amrou, deux 
						orphelins, » lui répondit Mou’az Ibn Afra’, « ils te 
						l’offriront de bon cœur. » C’est à cet endroit ou fut 
						bâtie la mosquée du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) et sa demeure.
						 
						
						
						Masjid Rassoul
						
						
						Dorénavant, Médine allait devenir le rempart de la 
						nouvelle communauté et le centre d’où rayonnerait 
						l’Islam cependant, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) devait trouver une solution immédiate a trois 
						problèmes majeurs :
						1 - Le conflit chronique entre les Aws et les Khazraj.
						2 - Le problème des réfugiés mecquois qui avaient laissé 
						leurs biens, et qui dès lors se retrouvaient pauvres et 
						sans revenus.
						3 - Les éléments juifs de la région, avec leur poids 
						politique, économique et militaire dans la société 
						médinoise.
						
						La mosquée du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) 
						fut tout d’abord construite pour la pratique des rites 
						de la nouvelle religion et pour permettre aux Musulmans 
						de se rencontrer pour discuter des différents problèmes. 
						Cette mosquée était d’une extrême simplicité; sa surface 
						étant de cent sur cent coudées, couverte de gravier et 
						de sable, ses piliers des troncs de palmiers, son toit 
						de palmes, et ses murs de paille mélangée à de la terre 
						(toub). 
						
						Le premier discours du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) dans cette mosquée fut rapporté par al-Bayhaqi 
						d’après le témoignage de ‘Abd ar-Rahman Ibn ‘Awf : « O 
						gens! Travaillez pour le salut de vos âmes. Par Allah, 
						vous savez bien qu’un jour l’un de vous sera 
						certainement foudroyé et laissera son troupeau sans 
						berger. Et là, Son Seigneur lui dira avec certitude, 
						sans intermédiaire et sans voile qui le cache : « Mon 
						Messager ne t’est-il pas parvenu et informé ? Ne t’ai-Je 
						pas donné des richesses et plus ? Qu’as-tu donc fait 
						pour ton salut ? » Et là, il (le serviteur) regardera à 
						droite puis à gauche mais ne trouvera rien. Ensuite, il 
						regardera devant lui et ne trouvera que la Géhenne. 
						Celui qui peut donc sauver son âme du Feu, même avec un 
						morceau de datte, qu’il le fasse, et celui qui ne peut 
						pas, qu’il le fasse avec un mot gentil. La récompense 
						d’une bonne action est multipliée par dix et jusqu’à 
						sept cents fois sa valeur. Et que la paix, la 
						miséricorde et les bénédictions d’Allah soient sur vous 
						et sur le Messager d’Allah. »
						
						
						
						La fraternisation
						
						Peu après, lors d’une réunion organisée à cet effet, le 
						Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) procéda à la 
						fraternisation entre les Mouhajirine et les Ansar. Ce 
						lien de fraternisation sera plus fort et d’une plus 
						grande efficacité que les liens d’alliance connus 
						précédemment chez les arabes. Les Ansar furent très 
						heureux car ils virent leur espoir pour la paix se 
						réaliser de même que la sécurité et la stabilité entre 
						les Aws et les Khazraj. Les Mouhajirine trouvèrent 
						aussi, aide et assistance contre la misère qui les 
						frappait suite à leur exil.
						
						Ainsi le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) 
						réussit à relever le défi en jetant les bases solides de 
						la nouvelle communauté et la plus importante d’entre 
						elles, fut l’union entre les Aws et les Khazraj. Par 
						cette union, la cause de l’Islam allait se renforcer, 
						particulièrement sur le plan militaire et allait par la 
						suite garantir la paix et la stabilité dans toute 
						l’Arabie.
						
						Après cela, Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam) organisa les relations de la société musulmane 
						avec les non musulmans (les Juifs de Médine), par la 
						signature d’un accord de coexistence pacifique, de bon 
						voisinage et de défense commune. Cet accord garantissait 
						aussi la liberté d’opinion, de croyance et le droit des 
						personnes de disposer de leurs biens.
						
						Six mois seulement après la Hijrah suffirent pour que 
						Médine devienne la véritable capitale de l’Islam et en 
						peu de temps, les premiers musulmans virent tous les 
						médinois embrasser l’Islam (sauf les Juifs).
						
						Les quelques hypocrites, qui s’y faufilèrent, ne purent 
						nuire à la cause du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa 
						sallam). Les Versets tels que ceux de la Zakat, de la 
						permission de prendre les armes contre les ennemis de 
						l’Islam, de l’appel à la prière, etc., qui allaient 
						organiser la communauté musulmane, descendirent sur le 
						Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) à cette 
						occasion. 
						
						
						
						Les hypocrites
						
						Cependant, les bonnes choses ne venant pas toujours 
						seules, les Juifs allaient par des manigances ranimer 
						les vieilles querelles entre les Ansar et essayer de 
						provoquer des désordres dans le but de faire échouer la 
						cause de Muhammad, le Messager d’Allah (sallallahou 
						‘aleyhi wa sallam) et bien que leurs rabbins s’étaient 
						assurés de la véracité du Prophète (sallallahou ‘aleyhi 
						wa sallam), ils conçurent des sentiments de haine et de 
						jalousie et, à l’instar des deux rabbins Houyay Ibn 
						Akhtab, le père de Safiyah, la Mère des Croyants 
						(radhiyallahou ‘anha) et son frère Yassir.
						
						Voici le témoignage de Safiyah (radhiyallahou ‘anha) 
						rapporté par Ibn Ishaq : « ... Quand le Prophète 
						(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) arriva à Médine et qu’il 
						s’arrêta à Qouba chez les Banou ‘Amrou Ibn ‘Awf, mon 
						père Houyay Ibn Akhtab et mon oncle Yassir Ibn Akhtab 
						allèrent le voir à la fin de la nuit et ne revinrent 
						qu’au coucher du soleil. J’essayai de les égayer comme 
						j’en avais l’habitude mais par Allah, aucun ne fit 
						attention à moi tellement ils étaient affligés... Et 
						j’ai entendu mon oncle Yassir dire à mon père Houyay Ibn 
						Akhtab : « Est-ce lui ? Es-tu sur que c’est lui (le 
						Prophète) ?
						- « Oui, par Allah, » lui répondit mon père.
						- « Le connais-tu ? L’as-tu authentifié ? »
						- « Oui. »
						- « Et qu’as-tu l’intention de faire avec lui ? »
						- « Par Allah, je serai son ennemi tant que je vis ! »
						
						Ibn Ishaq a aussi rapporté de ‘Abdallah Ibn Salam (un 
						Juif qui embrassa l’Islam, (radhiyallahou ‘anhou)) la 
						scène suivante : « Je (‘Abdallah Ibn Salam) suis allé 
						chez le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) 
						et je lui dit : « O Messager d’Allah, je sais que les 
						Juifs sont des calomniateurs et j’aimerais bien que tu 
						me laisses assister à l’entretien, caché dans une de tes 
						pièces puis que tu leur demandes ce qu’ils pensent de 
						moi avant qu’ils sachent que je suis musulman. S’ils le 
						savent, ils ne manqueront pas de me calomnier et de me 
						trouver des défauts. » Il accepta et je me cachai dans 
						une pièce. Ils arrivèrent et discutèrent avec lui. Puis 
						il leur demanda qui j’étais. Ils répondirent : « Notre 
						seigneur et le fils de notre seigneur, notre rabbin et 
						notre savant ! » Quand ils finirent de parler, je sorti 
						et leur dit : « O Juifs ! Craignez Allah et acceptez ce 
						qu’il vous a dit. Par Allah, vous savez très bien qu’il 
						est un Messager. Vous trouvez ceci écrit dans la Torah, 
						avec son nom et sa description. Je témoigne qu’il est le 
						Messager d’Allah, je crois et ai foi en lui et le 
						reconnais parfaitement. » « Tu mens, » me 
						répondirent-ils, et ils m’assaillirent... Alors je dis 
						au Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) : « 
						Ne t’ai-je pas dit, ô Messager d’Allah, que ce sont des 
						calomniateurs, des gens perfides, menteurs et immoraux ? 
						»
						
						Cette animosité des Juifs se manifesta plus tard à 
						maintes reprises contre le Prophète (sallallahou ‘aleyhi 
						wa sallam) et chaque les fois les Musulmans purent 
						déjouer leurs complots, leurs manigances et leurs 
						trahisons.
						
						Les hypocrites, de leur côté, tentèrent aussi de nuire à 
						la cause de l’Islam mais ne réussirent pas. Pour 
						contrecarrer l’union des Musulmans, ils construisirent 
						une mosquée rivale dans laquelle ils feignaient de faire 
						la prière mais dont ils se servaient pour comploter. 
						Cependant, peu de temps après sa construction, le 
						Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) fut informé de 
						la véritable intention de ces hypocrites et du but 
						véridique de la mosquée ce qui l’obligea à ordonner sa 
						destruction. Allah Exalté dit à propos de ces hypocrites 
						: « Ceux qui ont édifié une mosquée pour en faire [un 
						mobile] de rivalité, d’impiété et de division entre les 
						croyants, qui la préparent pour celui qui auparavant 
						avait combattu Allah et Son Envoyé et jurent en disant : 
						« Nous ne voulions que le bien ! » [Ceux-là], 
						Allah atteste qu’ils mentent. » (Qur’an 9/107)
						
						« La construction qu’ils ont édifiée sera 
						toujours une source de doute dans leurs cœurs, jusqu’à 
						ce que leurs cœurs se déchirent. Et Allah est Omniscient 
						et Sage.» (Qur’an 9/110)
						
						Les conditions dans lesquelles s’exila le Messager 
						d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) étaient des 
						conditions de tension militaire et d’affrontement 
						(embargo économique et social puis condamnation à mort 
						du Prophète). Il était donc naturel que les deux 
						parties, La Mecque et Médine, mènent l’une contre 
						l’autre, des actions tant sur le plan politique, 
						économique que militaire.
						
						Entre l’exil du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) 
						et la bataille de Badr, dix-huit mois s’écoulèrent et 
						durant cette période, aucun affrontement sanglant ne fut 
						enregistré, sauf ce qui se passa lors d’une mission de 
						reconnaissance d’une unité de Musulmans sous le 
						commandement de ‘Abdallah Ibn Jahsh, juste avant la 
						bataille.
						
						Les mouvements militaires des Musulmans étaient surtout 
						des missions de reconnaissance du terrain (chemins 
						entourant Médine, sentiers et autres voies menant à La 
						Mecque...). Ils testaient aussi la puissance des tribus 
						de la région et essayaient de les gagner à leur cause 
						par un pacte d’alliance ou par aménité (au moins). De 
						plus, ils voulaient, par ces mouvements, impressionner 
						les polythéistes et les Juifs qu’ils étaient capable de 
						faire face à toute attaque.