Le
rétablissement de l’ordre
« Combattez
dans le sentier d’Allah ceux qui vous combattent, et
ne transgressez pas. Certes, Allah n’aime pas les
transgresseurs ! » [Qur’an 2/190]
Le regain de l’avantage
après Ouhoud
La situation
générale
1 - Les
musulmans
Une
opération s’avéra indispensable dans Médine et dans
les environs afin que les musulmans puissent
recouvrer leur éminente notoriété parmi les Arabes.
Avant la bataille d’Ouhoud, ils réussirent à
faire de cette ville une base sûre mais après elle
celle-ci, un grand nombre de problèmes surgirent.
Sur le
plan intérieur
Les juifs
étaient toujours hostiles pour le meilleur et pour
le pire. Lorsque les musulmans se trouvaient en
position de force, ils couvaient les mauvaises
intentions et lors de revers, ils ne tardaient pas à
manifester leur animosité.
Quant aux hypocrites, ils déclaraient être
musulmans, mais dans leur for intérieur ils étaient
autre et ne cachaient point leur inimitié envers les
croyants que ce soit avant ou après la bataille d’Ouhoud
et plus particulièrement lorsqu’ils les voyaient en
état de faiblesse.
Sur le
plan extérieur
Les
musulmans restaient en conflit avec les Qouraysh qui
cherchaient toujours à manifester leur supériorité
aux tribus arabes et l’infériorité des croyants
tandis que d’autre part, les bédouins qui habitaient
aux alentours de Médine, agissaient contre les
faibles convertis et manifestaient leur paix aux
puissants.
Devant
tout cela, les musulmans furent obligés de mener une
campagne afin de rétablir l’ordre et de pouvoir
étendre leur autorité totale sur les médinois et
leurs voisins puis imposer finalement leur puissance
aux Qouraysh et les autres tribus.
2 - Les
polythéistes
Les
Qouraysh se réjouirent largement de leur victoire
limitée bien qu’ils furent incapables de réaliser
leurs objectifs. Ils se considérèrent vainqueurs et
se vantèrent de leur victoire devant les autres si
bien que les autres tribus de bédouins ignorants se
crurent aussi capables de venir à bout des musulmans
et les jugèrent faibles.
3 - Les
juifs
Après la
bataille, les juifs, estimèrent que les musulmans
étaient devenus très faibles et qu’il fallait donc
saisir cette occasion pour venger leurs
coreligionnaires des Bani Qaynouqa’ et un de leurs
maîtres Ka’b Ibn al-Ashraf.
Les buts des
deux partis
Les
musulmans devaient donc absolument lutter contre les
juifs et les polythéistes pour défendre leur liberté
de diffuser leur croyance ainsi que leurs personnes
et leurs biens.
Quant aux
polythéistes et les juifs, leur but unique
consistait à exterminer les musulmans et s’emparer
de leurs biens.
Le déroulement
des évènements
1 – La
patrouille d’Abou Salama
A - Les
musulmans : Une patrouille de cent cinquante
fantassins et cavaliers d’entre les Mouhajirines et
les Ansars sous le commandement d’Abou Salama Ibn
‘Abd al-Assad al- Makhzoumi.
B - Les polythéistes : La tribu des Bani Assad,
commandés par Toulayhah et Salama, les deux
fils de Khouwaylid.
C - Le
but de la patrouille d’Abou Salama était d’empêcher
les Bani Assad d’attaquer les musulmans à Médine.
D - Deux mois après la bataille d’Ouhoud, on
informa le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) que Toulayhah et Salama les fils de
Khouwaylid incitaient leurs membres des Bani Assad
Ibn Khouzaymah d’attaquer Médine et de piller la
ville.
Le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) décida
alors d’envoyer un régiment sous le commandement de
Salama Ibn Abd al-Assad pour neutraliser le plan des
rebelles avant qu’ils n’attaquent Médine. Il leur
ordonna de marcher la nuit, de se cacher le jour et
d’emprunter un chemin autre que le chemin habituel
afin que personne se connaisse le but réel de leur
mission et d’attaquer les Bani Assad à l’improviste.
Abou
Salama put atteindre les demeures de Bani Assad à
Qatan et les encercler à l’aube. Les polythéistes
qui n’étaient pas au courant de cette attaque, ne
purent résister et prirent la fuite. Abou Salama
lanca deux petits groupes à leur poursuite et
ceux-ci retournèrent, une fois la mission accomplie,
avec un butin. Les musulmans retournèrent aussitôt à
Médine.
2 - La mission
de reconnaissance de ‘AbdAllah Ibn Ounays
‘AbdAllah
Ibn Ounays fut envoyé en reconnaissance pour
recueillir des renseignements sur les bédouins qui
habitaient aux alentours de Médine et qui comptaient
attaquer la ville. Le Messager d’Allah (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) fut informé que Khalid Ibn
Soufyan al-Hadzali rassemblait une grande armée de
bédouins à Ourana (une vallée près de ‘Arafa) pour
attaquer Médine et la piller. Il chargea donc
‘AbdAllah Ibn Ounays d’aller s’enquérir et de lui
apporter tous les renseignements possible concernant
cette campagne.
‘AbdAllah
partit et rencontra Khalid dans un endroit éloigné
de sa tribu accompagné de quelques femmes. Khalid
demanda à AbdAllah
- « Qui
es-tu ? »
- « Je suis un homme parmi les bédouins, »
répondit-il, « qui a entendu parler de toi et de ta
campagne contre Muhammad. Je suis venu pour
cette raison. »
Khalid ne
put cacher son intention à ‘AbdAllah. Ce dernier, le
voyant seul et non accompagné excepté de quelques
femmes, lui demanda de s’écarter de l’endroit et
saisit l’occasion pour le tuer avant de retourner à
Médine. La troupe, ayant entendu parler de la mort
de leur chef, se dispersa sans avoir pu exécuter
leur intention.
3 -
L’expédition de Bani an-Nadir
Le but de
cette expédition était l’expulsion des juifs Bani
an-Nadir pour avoir comploté de tuer le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam). Les deux partis
étaient formés: d’une part les musulmans sous le
commandement du Messager d’Allah (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) et les Bani an-Nadir qui y
vivaient, d’autre part.
Le
déroulement des évènements
Le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) se rendit
auprès des juifs des Bani an-Nadir qui habitaient un
quartier dans la banlieue de Médine pour leur
demander de participer à la compensation légale pour
deux hommes que ‘Amr Ibn Oumaya ad-Doumari avait tué
sans savoir qu’ils vivaient sous la protection
musulmane. Après un entretien, ils acceptèrent de
payer une certaine somme et le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) accompagné d’Abou Bakr, de ‘Omar,
de ‘Ali et d’autres, se reposa à l’écart en
attendant sous l’un mur de leurs maisons.
Pendant
leur entretien qui dura un certain temps, le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) remarqua
qu’un complot contre lui était en train de
préparation et que deux juifs évoquaient souvent
devant lui le meurtre de Ka’b Ibn al-Ashraf.
Suite à
leurs gestes et paroles, le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) éprouva des soupçons et quitta
aussitôt l’endroit où il se trouvait et retourna
seul à Médine. Les compagnons qui étaient avec lui,
mais dans un autre endroit, constatant sa longue
absence, commencèrent à le chercher. Ils
rencontrèrent un homme venant de Médine qui leur
apprit que le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) était déjà arrivé à Médine. Ils le
rejoignirent et il leur raconta alors les gestes
suspects des juifs qui visèrent à le tuer par
traitrise.
Plus
tard, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) fut informé de la teneur du complot et que
‘Amr Ibn Jihash avait voulu jeter sur lui un meule
qui se trouvait sur le toit de la même maison sur
laquelle s’était appuyé le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) et le tuer.
Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
manda alors Muhammad Ibn Maslamah
(radhiyallahou ‘anhou) et lui dit : « Va chez les
Bani an-Nadir et dis-leur que : « le Messager
d’Allah m’a envoyé vers vous et vous ordonne de
quitter le pays. Vous avez violé le pacte conclu
entre nous en méditant de me tuer par traitrise. Je
vous accorde un délai de dix jours pour quitter le
pays et celui qui sera rencontré après ce délai sera
exécuté. »
Les juifs, n’ayant aucune autre solution, se
préparèrent pour quitter le quartier. Mais les
hypocrites de Médine dont leur chef ‘AbdAllah Ibn
Oubay intervinrent et dirent aux juifs : « Restez là
où vous êtes et nous combattrons avec vous Muhammad
et ses hommes. » Entendant cette promesse, les juifs
reprirent confiance en eux-mêmes
et décidèrent de rester en envoyant dire au
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) : « Nous ne
sortirons pas, fais comme bon te semble. » Puis ils
s’abritèrent dans leurs forteresses, bloquèrent les
sentiers avec ses pierres, renforcèrent les
remparts, creusèrent des fossés et
s’approvisionnèrent pour une année entière tout en
ayant à leurs disposition un puit d’eau dans
l’enceinte de leur fort.
Alors les
musulmans, commandés par le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) marchèrent vers les
demeures des Bani an-Nadir et les assiégèrent
pendant vingt jours en occupant chemin après chemin
et fort après fort en luttant contre les juifs.
Après une
certaine résistance des juifs, le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) ordonna à ses
Compagnons de couper et de brûler les dattiers
appartenant aux Bani an-Nadir afin qu’il n’ait plus
à l’idée l’espoir de rester et récolter leurs
palmeraies.
La peur s’infiltra dans le cœur des juifs et ils
attendirent, en vain, l’aide de ‘AbdAllah Ibn Oubay
et les autres tribus qui étaient hostiles envers les
musulmans qui finalement ne se montrèrent jamais.
Ils durent alors supplier Muhammad
(Sallallahou ‘aleyhi wa sallam) d’épargner leur vie,
leurs enfants et leurs biens et de les autorisé à
quitter Médine. Il accepta leur proposition à
condition que trois individus n’aient droit qu’à un
seul chameau pour porter leurs provisions et leurs
effets. Les juifs sortirent alors de Médine,
certains d’entre eux s’arrêtèrent à Khaybar chez
d’autres juifs et les autres poursuivirent jusqu’aux
banlieues de Sham, laissant derrière eux leurs
armes, au nombre de cinquante boucliers et 340
sabres, ainsi que leur récolte.
3 -
L’expédition de Dat ar-Riqa’
Dans cette expédition, le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) sortit à la tête de quatre cent
cavaliers et fantassins pour rencontrer les Bani
Tha’labah et les Bani Mouharib qui avaient
rassemblés leurs hommes pour attaquer Médine. Quant
aux musulmans, leur but était de venger leurs
martyrs tués à Bir Ma’ounah et empêcher ces
polythéistes d’attaquer Médine.
Malgré le
grand nombre de polythéistes des deux tribus, les
musulmans réussirent à les prendre à l’improviste.
Cette brusque attaque les désorienta et, par la
suite, ils se dispersèrent en laissant derrière eux
leurs femmes et leurs biens. Les musulmans
emportèrent avec eux ce qu’ils pouvaient et
retournèrent à Médine victorieux. Mais, en cours de
route, comme ils craignaient une contrattaque, ils
montèrent la garde nuit et jour cependant, les
polythéistes restèrent sans réaction. Ainsi le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et les
croyants rentrèrent sains et saufs après une absence
de quinze jours.
5 - La deuxième
expédition de Badr
Un an après la bataille d’Ouhoud et comme il
promit à Abou Soufyan
Ibn Harb, le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), à la tête d’une
armée de mille cavaliers et fantassins, se dirigea
vers la source de Badr. Quant aux polythéistes, ils
étaient au nombre de deux mille hommes commandés par
Abou Soufyan Ibn Harb. Le but de cette
expédition était de réduire les polythéistes et les
humilier tout en montrant la puissance des musulmans
aussi bien aux Qouraysh qu’aux juifs.
Toutefois, une disette frappa le pays cette année et
Abou Soufyan souhaita que les musulmans remettent
cette rencontre à l’année prochaine. Voulant user
d’une ruse, il envoya quelqu’un à Médine dire aux
croyants : « Les Qouraysh ont recruté une grande
armée que nul parmi les Arabes n’a précédemment
entendu parler tant par son nombre et sa force. Elle
est sortie pour lutter contre les musulmans et les
écraser définitivement et le résultat serait pire
que celui d’Ouhoud. ». Mais le Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) fit peu cas
de cette menace et décida d’affronter les Qouraysh.
Les
musulmans atteignirent la source de Badr et
attendirent vainement les polythéistes qui
hésitèrent, certains d’entre eux voulurent continuer
leur marche et les autres refusèrent si bien qu’à la
fin, ils préférèrent tous regagner La Mecque et
épargner leur vie après avoir marché quelques milles
seulement.
Après huit jours d’attente, les musulmans
retournèrent moralement victorieux à Médine ce qui
effaça les séquelles de leur débâcle apparente d’Ouhoud.
6 -
L’expédition de Doumat al-Jandal
A la tête
d’une armée de mille cavaliers et fantassins, le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) se dirigea
vers Doumat al-Jandal pour réprimander les bédouins
qui vivaient dans cette région, d’abord parce qu’ils
pillaient les caravanes et les voyageurs et qu’ils
voulaient aussi attaquer Médine.
Doumat al-Jandal est une région située entre le Hijaz
et le pays de Sham. Les musulmans marchèrent la nuit
et se cachèrent le jour pour attaquer ces tribus à
l’improviste. En effet, après quinze étapes de
marche, ils atteignirent le lieu désiré. A la vue
des musulmans, les habitants de Doumat al-Jandal et
les autres tribus se dispersèrent sans les
affronter. Les croyants envoyèrent plusieurs
patrouilles pour les chercher mais leurs efforts ne
donnèrent aucun résultat et ils ne trouvèrent aucune
trace de ces rebelles. Ils demeurèrent quelques
jours à Doumat al-Jandal puis revinrent à Médine.
7 -
L’expédition de Bani al-Moustaliq
Les Banou Moustaliq de la tribu Khouza’a et leurs
alliés de Ban Moudlij sous le commandement d’al-Harith
Ibn Abi Darrar al-Khouza’i projetèrent d’attaquer
Médine en rassemblant leurs forces dans un endroit
appelé al-Mouraysi’. Le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) ayant eu vent de ce projet puis
quitta Médine à la tête de mille cavaliers et
fantassins, n’ayant que trente chevaux, pour
surprendre l’ennemi et le prendre par surprise.
Il confia
l’étendard des Mouhajirines à Abou Bakr et celui des
Ansars à Sa’d Ibn ‘Oubadah. Les musulmans campèrent
près d’une source d’eau, proche d’al-Mouraysi’ et
encerclèrent l’armée des Bani Moustaliq et leurs
alliés. Plusieurs parmi ces derniers prirent la
fuite et les musulmans tuèrent dix hommes de Bani
Moustaliq et en perdirent un seul. Les Bani
Moustaliq capitulèrent et furent capturés.
‘Omar Ibn
al-Khattab (radhiyallahou ‘anhou) avait un salarié
qui entretenait son cheval. Après la bataille, ce
salarié se rendit à la source d’eau et se disputa
avec un homme des Khazraj. Ce dernier appela les
Ansars pour le secourir et l’autre appela les
Mouhajirines.
‘AbdAllah
Ibn Oubay, à la tête d’un groupe d’hypocrites, était
sorti avec les musulmans dans cette expédition.
Quand il entendit les deux appels, il voulut
profiter de cette occasion pour créer la division
entre les Mouhajirines et les Ansars. Informé de
l’affaire, le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) ordonna de lever le camp avant que les
choses s’enveniment.
Les
musulmans marchèrent nuit et jour sans goûter aucun
repos et le lendemain matin, après que le soleil ait
atteint une certaine hauteur, ils s’arrêtèrent et
tombèrent dans un sommeil profond. Cette fatigue
leur fit oublier le malentendu et ils regagnèrent
Médine avec les captifs et le butin.
Les musulmans pensèrent que le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) allait punir ‘AbdAllah Ibn Oubay
pour avoir dit : « Si jamais nous retournons à
Médine, les plus forts en chasseront les plus
faibles. » ‘AbdAllah Ibn ‘AbdAllah Ibn Oubay vint
trouver le Messager d’Allah
(sallallahou
‘aleyhi wa sallam) et lui demanda l’autorisation de
tuer son père mais le Prophète (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam) pardonna à son père en répondant au fils
: « Nous n’allons pas le tuer et nous devons être
cléments envers lui et bienveillants tant qu’il vit
parmi nous. »
Dans
cette expédition, le Messager d’Allah (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) s’absenta de Médine vingt-huit
jours et rentra au début du mois de Ramadan.
Des leçons
tirées de ces expéditions de rétablissement de
l’ordre
1 - La
marche nocturne
Dans la
plupart de ses expéditions, le Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) sortit toujours de
nuit afin que personne ne soit informé de ses
mouvements militaires et leurs buts afin d’être à
l’abri des attaques imprévues de ses ennemis car les
tribus arabes contre lesquelles il luttait étaient
fortes et puissantes comme elles avaient aussi leurs
partisans et leurs alliés. Si elles avaient été
informées de ses déplacements, elles auraient pu
s’apprêter pour sa rencontre et demander l’aide des
autres.
Ces
marches nocturnes lui facilitèrent donc les attaques
et assurèrent ses victoires, la frappe initiale a
toujours un impact sur l’ennemi. Ainsi il put semer
la frayeur dans les cœurs des bédouins et disperser
leurs rangs, sans avoir besoin d’affronter un ennemi
fort et nombreux. Il connaissait la réaction de ces
bédouins et que la brusque attaque, en marchant la
nuit, démoraliserait l’ennemi, un des importants
principes de la guerre.
2 - L’attaque à
l’aube
Le
détachement d’Abou Salamah attaqua brusquement les
Bani Assad à la pointe du jour et réussit à les
disperser et les démoraliser.
La
prompte attaque avant l’aube, engendre des bons
résultats car d’une part l’ennemi n’est pas prêt
pour le combat et d’autre part, toujours en état de
somnolence donc abruti par les effets du sommeil
cependant cette stratégie demande une certaine
expérimentation et une force bien entraînée afin que
l’armée de l’assaillant ne s’entretue par mégarde
tout comme elle exige aussi un commandement sage et
une soumission totale. Grâce à cette forme
d’attaque, les musulmans purent remporter les
victoires.
3 - Le combat
dans les villes et les rues
Les Bani an-Nadir utilisèrent des pierres et des
rochers en guise de barricades derrière lesquelles
ils luttèrent avec acharnement. Les musulmans,
durent alors les combattre
dans les
ruelles, les sentiers et même les maisons en
capturant point après point si bien qu’à la fin, ils
acculèrent les ennemis et les contraignirent à
capituler.
Si ces
combats dans les villes et les rues facile
paraissent aisés, en principe, pour ceux qui
défendent leurs propres quartiers et maisons, ils ne
sont pas comme tel du point de vue des assaillants
qui ne connaissent pas la géographie de ces places.
Ces derniers doivent avoir un bon commandement et
suivre une tactique avertie afin d’accomplir leur
mission. Et c’est bien ce que firent les musulmans
ce qui leur permit d’emporter la victoire par la
suite.
4 -
L’initiative
Il s’agit
de la prise de décisions dans les moments critiques
en donnant des ordres particuliers aux combattants
et assumant toute la responsabilité en cas de
victoire ou d’échec. Ainsi on peut expliquer le
comportement de ‘AbdAllah Ibn Ounays qui tua Khalid
Ibn Soufyan al-Hadzli qui avait recruté une grande
armée des Bani Lahyani pour attaquer Médine. Cette
exécution fut une initiative éclairée qui permit de
disperser l’ennemi sans combattre et épargner ainsi
aux musulmans des pertes vraisemblables s’ils
avaient affronté les idolâtres.
Le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), pour sa
part, après l’expédition contre les Bani Moustaliq,
ayant appris la tentative de ‘AbdAllah Ibn Oubay
pour diviser les Médinois et les Mecquois (Ansars et
Mouhajirines), ordonna à son armée de marcher trente
heures sans se reposer. De cette façon, il mit fin
au problème car, gagnés par le sommeil et la
fatigue, les hommes ne songèrent à rien sinon se
reposer. Ainsi la bonne initiative est une des
caractéristiques d’un bon commandant.
5 - Le moral
Les
polythéistes et les hypocrites essayèrent toujours
de rabaisser le moral des musulmans par leur
mauvaise propagande après leur impuissance de les
affronter sur les champs de bataille. Leur but
consistait à les empêcher d’envoyer des
missionnaires dans d’autres régions et pays pour
appeler les gens à l’Islam et de restreindre
ainsi cet appel à Médine seule afin d’éviter que
d’autres rejoignent les musulmans.
Entre
autres traitrises qu’ils commirent, nous citerons
deux cas :
A - Les
Bani ‘Adal et al-Qara demandèrent au Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) de leur
envoyer des hommes versés pour leur enseigner
l’Islam et il chargea dix hommes à ces fins. Arrivés
auprès de la source appelée ar-Roujay’, ces
hommes-là tombèrent dans une embuscade. Ils
combattirent en héros contre une tribu entière (Bani
Houdayl), six d’entre eux furent martyrisés sur le
champ de bataille et quatre pris captifs puis
exécutés plus tard pour différentes raisons.
B – ‘Amir
Ibn at-Toufayl des Bani ‘Amir, avec l’aide des
bédouins, tua par traitrise 39 missionnaires
musulmans près de la source d’eau de Bir-Ma’ouna
tandis que quarantième parmi eux put prendre la
fuite et revenir à Médine pour raconter la traitrise
et le massacre de ses Compagnons.
Est-ce
que cette perte d’hommes, eut une mauvaise
répercussion sur le moral des musulmans ? Pas le
moindre du monde car ils étaient toujours armés par
la foi et la patience et parce que le martyr reste
le degré le plus élevé tant dans le Paradis qu’en
récompense. Ils continuèrent donc à envoyer des
missionnaires tout en combattant les autres pour
venger leurs martyrs.
Les
hypocrites ne manquèrent à leur tour, de démoraliser
les musulmans dans plusieurs circonstances comme par
exemple l’histoire de la calomnie en accusant la
mère des croyants ‘Aicha (radhiyallahou ‘anha)
d’adultère après l’expédition des Bani al-Moustaliq.
Après
toutes ces tentatives désespérées et vouées à
l’échec, il ne resta aux polythéistes et aux
hypocrites que de réunir toutes leurs forces pour
attaquer les croyants dans leur propre ville comme
nous allons le voir.
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