La victoire au
vaincu
« Ne vous
laissez pas battre, ne vous affligez pas alors que
vous êtes les supérieurs, si vous êtes de vrais
croyants. »
[Qur’an
3/139]
L’expédition d’Ouhoud
La situation
générale
1 - Les
musulmans :
Les
musulmans contrôlèrent finalement les routes
commerciales entre La Mecque, la Syrie et l’Iraq en
empêchant les Qouraysh de les emprunter. Il ne
restait devant ces derniers que la route vers
l’Ethiopie pour tout négoce, bien que celui-ci ne
leur assurait du tout le profit qui leur revenait de
leur commerce avec Sham et l’Iraq. Ainsi le commerce
de Qouraysh connut une grande crise tandis que
Médine devenait une base sûre pour les croyants.
2 - Les
polythéistes et les juifs
Depuis leur défaite à Badr, les polythéistes étaient
avides de se venger des musulmans. Ils firent leurs
préparatifs pour recouvrer leur honneur et leur
dignité. L’expédition d’as-Sawiq ne leur procura
rien sinon leur fuite devant les croyants qui les
poursuivirent, ajoutant ainsi un nouveau déshonneur
à l’échec qu’ils essuyèrent à Badr. N’oublions pas
aussi que le régiment de Zayd Ibn Haritha ne
fit qu’accroître leur haine contre les musulmans.
Pour cela, les notables de Qouraysh consacrèrent le
quart du profit de la caravane d’Abou Soufyan Ibn
Harb qui fut la cause de la bataille de Badr,
pour se préparer et s’équiper en vue d’une deuxième
rencontre contre les croyants.
Les
polythéistes de Médine, quant à eux, devinrent très
faibles car la plupart d’entre eux embrassèrent
l’Islam tandis que l’autre partie d’entre eux se
montrèrent comme tels. Les autres tribus qui
vivaient aux environs de Médine, redoutant la force
des musulmans, préférèrent conclure un pacte
d’alliance avec eux dans la plupart des cas tandis
qu’une minorité se réfugia dans ses terres en
éprouvant une grande peur.
De même,
après l’expulsion des Bani Qaynouqa’, aucun juif ne
resta à l’intérieur de Médine. Quant à ceux qui
habitaient près d’elle, ils redoutaient toujours les
musulmans et se montrèrent toujours ouvertement
fidèles aux pactes qu’ils avaient conclus avec eux
bien qu’ils les violèrent un certain nombre de fois.
Les deux forces
1 - Les
musulmans
: étaient au nombre de six cent cinquante fantassins
et cinquante cavaliers commandés par le Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam).
2 - Les
polythéistes
: au nombre de 2900 Qourayshi et leurs alliés, 100
des Bani Thaqif, ajoutons à cela 200 chevaux et 3000
chameaux. A la tête cette force se trouvait Abou
Soufyan Ibn Harb accompagné de quelques
notables et leurs femmes pour remonter le moral des
combattants.
Les buts des
deux partis
1 - Les
polythéistes voulaient se venger des musulmans qui
les avaient vaincus le jour de Badr et retrouver
leur dignité et leur honneur.
2 - Les
musulmans visaient à défendre Médine et repousser
les idolâtres afin qu’ils retrouvent leur liberté
pour la propagation de leur religion.
Avant le combat
1 - Les
polythéistes :
A - Une fois les préparatifs terminés, les Qouraysh
empruntèrent le chemin qui mène à Médine, en
arrivant dans un endroit appelé As-Samgha (à l’ouest
du mont Ouhoud près de Médine), ils
laissèrent leurs chevaux et chameaux paître dans un
terrain cultivé appartenant à un Ansar puis, les
hommes poursuivirent leur chemin et arrivèrent à
al-‘Aqiq ou ils établirent leur camp sur versant du
mont Ouhoud à une distance de cinq milles de Médine.
B -
L’aile droite de leur armée fut confiée à Khalid Ibn
al-Walid, la gauche à ‘Ikrimah Ibn Abou Jahl et
l’étendard à Talha Ibn Abou Talha des Bani ‘Abd
ad-Dar.
C - Les
hommes étaient rangés en ordres de bataille et
appuyés par des cavaliers à droite et à gauche.
D - Les
femmes Qouraysh et particulièrement Hind Bint
‘Outbah et épouse d’Abou Soufyan encouragèrent les
combattants et les incitèrent à se venger des
musulmans.
2 - Les
musulmans :
A - Al-‘Abbas, l’oncle paternel du Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) avait envoyé une
lettre à son neveu pour le mettre au courant de
cette campagne en lui précisant le nombre d’hommes
et leurs préparatifs. L’émissaire chargé de convoyer
la lettre traversa la distance entre La Mecque et
Médine en trois jours et trouva le Messager d’Allah
(sallallahou
‘aleyhi wa sallam) dans la mosquée de Qouba’ ou il
lui transmit la lettre.
B - Oubay
Ibn Ka’b lut le contenu de la lettre devant le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et
celui-ci lui demanda de garder le secret puis
retourna à Médine.
C - Le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) chargea
certains de ses Compagnons de se rendre à l’endroit
où les Qouraysh avaient campé. Ils les trouvèrent
près de Médine après avoir laissé chevaux et leurs
chameaux paître.
D - Les
musulmans redoutèrent les conséquences de cette
attaque des Qouraysh qui avaient perfectionnés leurs
préparatifs. Les Médinois passèrent la nuit et ce
jour-là en armes tandis que certains d’entre eux
gardèrent les entrées de leur ville.
E - Dans
la matinée, du vendredi 15 Shawwal de l’an 3 de
l’Hégire, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam) rassembla les croyants pour tenir un
conseil de guerre.
Son avis
était de rester à l’intérieur de Médine et d’y
recevoir les polythéistes à l’extérieur. Si ces
derniers pensaient y entrer, les musulmans
pourraient les combattre étant donné qu’ils
connaissaient mieux leur ville. Ainsi ils pourraient
affronter l’ennemi et lui occasionner de grandes
pertes. Les Compagnons distingués furent de cet avis
à l’exception de ‘AbdAllah Ibn Oubay.
Les
hommes qui n’avaient pas assisté à la bataille de
Badr et particulièrement les jeunes d’entre eux,
étaient enthousiastes pour attaquer les polythéistes
à l’extérieur de leur ville afin qu’ils ne soient
pas qualifier de poltron s’ils luttaient à
l’intérieur. Comme le Messager d’Allah (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) constata que la majorité était
pour sortir pour affronter l’ennemi hors de Médine,
il leur répondit : « C’est la défaite que je redoute
pour vous. » Mais devant leur insistance, il décida
de sortir de la ville pour lutter car la
délibération était le principe de leur décision.
F - Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) ordonna alors aux hommes de se préparer pour
sortir affronter l’ennemi avant de rentrer chez lui
pour s’équiper de sa cuirasse puis de ressortir.
Lorsque les hommes le virent ainsi, ils éprouvèrent
un vif regret croyant qu’ils l’avaient contraint à
sortir et voulurent changer leur avis mais le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), resta
ferme sur sa résolution et se montra déterminé en
leur disant : « Il ne convient plus à un Prophète
qui enfilé sa cuirasse de l’enlever avant qu’Allah,
Exalté et Loué, ne
tranche entre lui et son ennemi. » Puis il leur
ordonna de résister devant le danger.
G - Le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) s’avança à
la tête de mille hommes et, arrivé à Ash-Shaykhayne
(un endroit près de Médine), il tomba sur une petite
troupe de juifs, les alliés de ‘AbdAllah Ibn Oubay.
Il refusa d’accepter leur soutien s’ils
n’embrassaient pas l’Islam et leur demanda de
retourner chez eux. Il dit ensuite à ses compagnons
: « Ne demandez plus l’aide de polythéistes contre
les polythéistes. »
Cette
troupe retourna à Médine et ‘AbdAllah, à son tour,
se retira avec trois cent de ses partisans : les
hypocrites. Sept cent hommes restèrent donc avec le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
pour affronter les polythéistes.
H - Les musulmans campèrent auprès de la gorge du
mont Ouhoud ayant le mont dans leur dos. Le plan du
combat dressé par le Messager d’Allah
(sallallahou
‘aleyhi wa sallam) était le suivant :
1 -
Disposer cinquante archers sous le commandement de
‘AbdAllah Ibn Zoubayr en les chargeant de surveiller
et de garder le chemin qui menait à leur campement
derrière le mont, pour empêcher l’ennemi de les
encercler sur leurs arrières pour protéger ainsi
l’armée musulmane et aussi en cas de défaite,
d’emprunter ce même chemin pour se retirer.
Il leur
ordonna avec insistance : « Protégez nos dos car
nous craignons que l’ennemi nous attaque par
derrière. Gardez vos places et ne les quittez pas
sous aucun prétexte même si vous nous voyez tomber
morts, n’allez point à notre secours et ne nous
défendez pas. Votre seule tâche consiste à lancer
les flèches contre leur cavalerie si elle s’avance
car les chevaux n’avancent pas si on tire de flèches
en leur direction.
2 - Il
arrangea les autres hommes en ordres de bataille en
mettant les plus forts devant.
3 - Il
donna l’ordre de ne pas commencer le combat avant
qu’il le leur en donne expressément l’ordre.
4 - Il se mit à encourager les croyants et les
exhorta à résister quel que soit le prix.
I - Pour
les encourager et leur insuffler l’esprit de
l’héroïsme, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam) prit son sabre et demanda aux hommes :
- « Qui
est prêt à prendre ce sabre et payer son prix ? »
Plusieurs s’empressèrent pour le prendre mais il le
retint jusqu’à ce que Abou Doujana, Sammak Ibn
Kharsha se leva et demanda :
- « Quel
est son prix ô Messager d’Allah ? » Il lui répondit
:
- «Que tu
en frappes l’ennemi jusqu’à ce qu’il se courbe. »
Abou Doujana était un guerrier vaillant qui ceignait
sa tête avec un turban
bande rouge
quand il voulait combattre. Il prit le sabre,
ceignit alors sa tête du fameux turban qu’on
appelait « le turban de la mort, » puis passa entre
les rangs en se pavanant. Lorsque le Messager
d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) le vit agir
ainsi, il dit aux hommes : « C’est une démarche
qu’Allah méprise sauf dans cette circonstance. »
J - Tel fut le plan du Messager d’Allah (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) avant le combat et telle fut la
situation des musulmans le jour d’Ouhoud.
Le déroulement
du combat
1 - Le
début des escarmouches
A - Abou ‘Amir, ‘Abd ‘Amr Ibn Sayfi de la tribu Aws
à la tête groupe de polythéistes, commença à
attaquer les croyants et aussitôt la bataille fut
lancée. Abou ‘Amir avait quitté Médine pour
rejoindre les polythéistes à La Mecque en les
incitant à lutter contre Muhammad
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) car il n’avait pas
pris part à la bataille de Badr. Le groupe qu’il
commanda était formé de quinze hommes des Aws et des
esclaves de La Mecque. Il disait aux Mecquois : « Si
j’appelai les hommes de ma tribu qui se sont
convertis à Médine à se révolter contre le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) ils répondront à mon
appel et combattront à nos côtés. »
Abou
‘Amir sortit donc des rangs des polythéistes et
s’écria:
- « O Aws
! Je suis Abou ‘Amir ! » Ils lui répondirent :
- « O
pervers ! Qu’Allah ne réjouisse jamais tes yeux. »
Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) donna
alors l’ordre d’attaque et les musulmans se jetèrent
sur les polythéistes.
B - Abou ‘Amir et ‘Ikrimah Ibn Abou Jahl essayèrent
d’encercler les deux ailes des croyants, mais
ceux-ci leur lancèrent de pierres et les obligèrent
à reculer puisque les musulmans étaient protégés par
le versant du mont Ouhoud. Les tentatives des
idolâtres furent ainsi vouées à l’échec.
C - Hamza
Ibn Abdul Mouttalib lança le mot de passe « tue, tue
» aux musulmans et se rua contre les polythéistes.
Talha Ibn
Abi Talha, le porteur de l’étendard des
polythéistes, sortit des rangs et provoqua les
musulmans en duel. ‘Ali Ibn Abi Talib le releva et
tua Talha.
Quant à
Abou Doujana, la tête bandée et tenant à la main le
sabre que le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) lui avait confié, se rua contre les
polythéiste, traversa leurs rangs et tua un grand
nombre d’entre eux. Il entendit quelqu’un inciter
les polythéistes à combattre les musulmans. Il
s’élança contre lui mais constata que c’était Hind
Bint ‘Outbah, il recula et la laissa ne voulant pas
déshonorer le sabre du Prophète en tuant me femme
avec.
2 - Au plus
fort du combat
A - Les polythéistes fondirent sur les musulmans
pour venger leurs tués, surtout leurs notables, de
la bataille de Badr. Les femmes les encourageaient
et quelques-unes parmi elles avaient promis à leurs
esclaves de les affranchir s’ils réussissaient à
venger un de leurs proches : un père, un époux, un
fils ou autre. Hind Ibn ‘Outbah, quant à elle, avait
fait une promesse similaire à Wahshi l’Ethiopien,
l’esclave de Joubayr. Elle lui promit des biens
précieux s’il tuait Hamza Ibn ‘Abd
al-Mouttalib. Joubayr Ibn Mout’am dont l’oncle fut
tué à Badr, ajouta à Wahshi : « Si tu tues Hamza
l’oncle de Muhammad, tu seras libre. »
Wahshi, se cachant dans les rangs des polythéistes,
guetta Hamza qui était en train de terrasser
les hommes les plus forts des Qouraysh. Il saisit
l’occasion et jeta sa lance sur lui qui entra par
son ventre et sortit entre ses pieds. Hamza
(radhiyallahou ‘anhou) s’écroula aussitôt mort.
B - Malgré la perte d’un guerrier courageux et
vaillant comme Hamza, les musulmans restèrent
les maîtres de cette bataille. Les héros Qouraysh
qui portaient l’étendard commencèrent à tomber l’un
après l’autre. Ainsi neuf porteurs d’étendard des
Bani ‘Abd ad-Dar furent tués jusqu’à ce que l’un de
leurs esclaves le porta mais une de leurs femmes le
saisit parce que les polythéistes avaient déjà
commencé à se disperser.
C - Les
musulmans marchèrent sur les polythéistes et purent
les dominer au point d’arriver au rang de leurs
femmes et de les encercler et une idole qu’elles
portaient sur le dos d’un chameau pour les bénir fut
renversée.
Puis les
musulmans, après avoir éloigné les polythéistes de
leur camp, retournèrent pour ramasser les
dépouilles. A ce moment-là les archers, à qui il
avait été ordonné de ne pas bouger sous aucun
prétexte, se dirent entre eux : « Pourquoi
restons-nous ici après la défaite des polythéistes,
voilà nos compagnons qui ramassent le butin. »
Certains archers s’élevèrent contre eux et leur
rappelèrent les ordres express du Messager d’Allah
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) mais ils ne furent
pas entendu si bien que les archers quittèrent leur
poste exceptés ‘AbdAllah Ibn Joubayr leur chef et
neuf d’entre eux.
3 - La
contre-attaque des polythéistes
A -
Remarquant que les archers avaient quitté leur
place, Khalid Ibn al-Walid, qui commandait l’aile
droite de la cavalerie polythéiste, saisit
l’occasion pour fondre sur les autres et les chasser
de leur position avant de se lancer sur l’arrière
des musulmans qui ne s’éveillèrent qu’en entendant
Khalid appeler les Qouraysh à reprendre la bataille
et contre attaquer les croyants. Les polythéistes
crièrent à ce moment : « O al-‘ouzza, ô houbal ! »
Khalid réussit à couper l’arrière des musulmans qui
se retrouvèrent subitement encerclés de toute part.
Ainsi la situation de victoire devint critique du
fait que la plupart des musulmans avaient négligé le
combat pour réunir le butin.
B - Cette
contre-attaque imprévue de Khalid Ibn al-Walid fut
un choc pour les musulmans et poussa un très grand
nombre d’entre eux à s’enfuir en abandonnant le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) avec
seulement quatorze personnes combattants. Un grand
nombre fut martyrisé en se frayant un chemin pour
s’esquiver et les polythéistes s’approchèrent
dangereusement du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam). Un des polythéistes lui lanca une pierre
qui le blessa et brisa une de ses incisives. Le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) se maîtrisa
et quitta le lieu avec ses compagnons avant de
tomber dans un fossé qu’Abou ‘Amir avait creusé mais
‘Ali Ibn Abi Talib avec l’assistance de Talha
‘Oubaydallah l’en extirpa.
C - Les polythéistes intensifièrent leur attaque
contre le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) et ses Compagnons. Certains d’entre eux
crièrent : « Muhammad est mort » ayant
disparu de leur vue lorsqu’il tomba dans la fosse
mais, en réalité, les Compagnons qui restèrent avec
lui affrontèrent la mort pour le sauver.
Quand Oum
‘Amara Nassibah al-Khazrajiyah, qui était sortie au
début du jour emportant une outre pleine d’eau pour
abreuver les combattants, vit les polythéistes
encercler les musulmans, elle jeta son outre,
dégaina son sabre et défendit le Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam).
Quant à
Abou Doujana, il enveloppa le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) pour le protéger contre les
incroyants qui lui lancèrent une pluie de flèches.
Sa’d Ibn Abi Waqqas, qui se tenait à côté du
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), lança à
son tour des flèches, contre les polythéistes.
Ceux qui ‘étaient enfuis retournèrent et réussirent
à se frayer un chemin entre les rangs des incroyants
et purent arriver en compagnie du Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) puis se retirer vers
l’une des proches collines du mont Ouhoud
pour s’y abriter. I.es Qouraysh, voyant ce geste de
sacrifice, cessèrent momentanément leur tir de
flèches, ce qui donna un répit aux croyants pour
parvenir à la colline.
A la vue
du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) qui
escaladait la colline, Ka’b Ibn Malik qui croyait
avec les autres qu’il avait été tué, s’écria d’une
voix tonitruante : « O musulmans, réjouissez-vous,
voilà le Messager d’Allah ! »
Les Qouraysh crurent d’abord que cet appel n’avait
pour but que de redonner du courage aux musulmans en
les appelant à reprendre le combat. Oubay Ibn
Khalaf, un des polythéistes, se mit à chercher le
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) en hurlant
: « Où est Muhammad, qu’Allah me fasse périr
si je le laisse en vie. » Mais le Prophète
(Sallallahou ‘aleyhi wa sallam) le poignarda avec la
lance d’al-Harith Ibn as-Souma. Oubay
s’abattit sur le dos de son cheval et mourut en se
retournant vers les Qouraysh.
D - Les musulmans finalement se réfugièrent sur une
colline du mont Ouhoud. Khalid Ibn Al-Walid,
qui était tout près d’eux, voulut les attaquer mais
ils réussirent à le repousser.
E –
Ensuite, toutes les tentatives des Qouraysh pour
anéantir les musulmans furent vouées à l’échec car
un grand nombre de croyants se regroupèrent autour
du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
qui réorganisa sa troupe.
Comme les Qouraysh étaient épuisés après leurs
nombreuses attaques inutiles, ils décidèrent de
mettre fin au combat. Avant leur départ, Abou
Soufyan se tint sur la montagne et, en s’adressant
aux musulmans, leur demanda : « Muhammad se
trouve-t-il parmi vous ? » Comme il ne reçut aucune
réponse, il poursuivit : « Ibn Abi Kouhafa (Abou
Bakr) est-il parmi vous ? » Ne recevant toujours pas
de réponse, il demanda à nouveau : « ‘Omar Ibn
Al-Khattab se trouve-t-il parmi vous ? » Il ne
désigna que ces trois individus sachant qu’ils
étaient les piliers de l’Islam.
Abou
Soufyan répliqua : « Ce jour pour le jour de Badr.
La victoire est tantôt pour vous et tantôt pour nous
» ; puis ajouta: « O Houbal que tu sois le plus
élevé ! O Houbal, que tu sois le plus élevé. »
Le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) dit
à ses Compagnons :
- «
Pourquoi ne répondez-vous pas ? »
- « O Messager d’Allah, que devons-nous lui répondre
? » Il leur
dit :
- « Dites
: « Allah, Exalté et Loué, est Plus Élevé et Plus
Exalté. » Abou Soufyan leur répondit :
- « Nous
avons notre ‘ouzzah, mais vous, vous n’en avez pas.
». Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) dit alors à ses Compagnons :
- « Dites-lui : Allah, Exalté et Loué,
est notre
Maître et vous n’avez aucun maître. »
En
quittant le champ de bataille, Abou Soufyan dit aux
musulmans : « Notre prochain rendez-vous sera à Badr
l’année prochaine. ». Le Prophète (sallallahou
‘aleyhi wa sallam) chargea l’un de ses Compagnons de
lui répondre :
- «
Certainement, ce rendez-vous est fixé entre vous et
nous. »
Allah, Exalté et Loué,
qu’il soit
exalté, est véridique quand II a dit: «
Et certes,
Allah a tenu Sa promesse envers vous, quand par Sa
permission vous les tuiez sans relâche, jusqu’au
moment où vous avez fléchi, où vous vous êtes
disputés à propos de l’ordre donné, et vous avez
désobéi après qu’Il vous eut montré (la victoire)
que vous aimez ! Il en était parmi vous qui
désiraient la vie d’ici-bas et il en était parmi
vous qui désiraient l’au-delà. Puis Il vous a fait
reculer devant eux, afin de vous éprouver. Et certes
Il vous a pardonné. Et Allah est Détenteur de la
grâce envers les croyants. » [Qur’an 3/152]
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