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An-Naqqash a déclaré dans son exégèse de Qur’an qu’un torrent emporta leurs corps dans la mer.

As-Souhayli a dit que les événements de l’éléphant se produisirent le premier jour de Mouharram de l’année 886 de l’ère de Dzou al-Qarnayn.

Et j’ajoute que ce fut la même année de la naissance du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) comme cela est bien connu. Cependant il est aussi dit, que ces événements précédèrent sa naissance de quelques années, comme nous l’exposerons, Allah dispose et à Lui nous nous fions.

 

Ici Ibn Ishaq mentionne la poésie récitée par les Arabes lors de ce grand événement ou Allah rendit Sa Maison Sacrée victorieuse, souhaitant qu’elle soit honorée, respectée, purifiée et sacralisée à travers la mission de Muhammad (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et par la vraie religion qu’Il lui a légiféré. Un des éléments de cette religion et un de ses piliers est la prière, dont la direction est dirigée vers la Ka’bah sanctifiée.

Ce qu’Allah fit alors à l’armée de l’éléphant ne fut pas une victoire pour Qouraysh sur les chrétiens abyssiniens qui étaient à ce moment plus proche d’une victoire de la part d’Allah que les païens de Qouraysh. La victoire fut pour la Maison Sacrée et servit à poser les fondations et ouvrir la voie à la mission de Muhammad (sallallahou ‘aleyhi wa sallam).

 

Les vers de ‘AbdAllah Ibn al-Ziba’ra as-Sahmi sont inclus dans cette poésie :

«  Ils fuirent dans la terreur de l’intérieur de La Mecque, son sanctuaire paisible depuis une éternité ;

Sirius créa aucune nuit inviolable depuis que même l’un des plus puissants d’hommes n’a jamais pensé à l’attaquer.

Demandez au prince abyssinien ce qu’il en a vu ; celui qui a connaissance de cela doit informer les ignorants.

Soixante mille hommes ne retournèrent pas dans leur terre et même leurs malades ne survécurent pas après leur retour au foyer.

‘Ad et Jourhoum furent là avant eux mais Allah l’a tenu très élevée au-dessus des hommes. »

 

Abou Qays Ibn Al-Aslat al-Ansari a dit aussi des vers sur le sujet :

« Le travail d’Allah fut le jour de l’éléphant des Abyssiniens ; plusieurs fois ils le poussèrent mais il ne bougea pas ;

Leurs crochets pénétrèrent sous ses flancs et ils entaillèrent sa trompe jusqu’à ce qu’elle soit déchirée.

Ils utilisèrent un couteau au lieu d’un fouet quand ils le visèrent dans le dos, il fut gravement blessé.

Il se tourna donc et s’enfui et ceux qui le firent échouèrent pour leur mal.

Allah leur envoya un coup de vent qui descendit sur eux, les écrasant comme s’ils étaient des nains.

Leurs prêtres préconisèrent le courage mais ils crièrent comme des moutons bêlant. »

 

Abou as-Salt Rabi’ah Ibn Abou Rabi’ah Wahb Ibn ‘Allaj ath-Thaqafi a dit les vers suivants, bien qu’Ibn Hisham les ait attribués à Oumayya Ibn Abou as-Salt :

« Les signes de notre Seigneur sont manifestement clairs, seulement les mécréants doutent d’eux.

Il a créé la nuit et le jour et tous s’effacent, leurs calculs déterminés.

Alors un Seigneur Miséricordieux éclaircit le jour avec des rayons soleils s’étendant.

Il stoppa l’éléphant à al-Moughammis jusqu’à ce qu’il rampa comme paralysé.

Se mettant à genoux comme un chameau et encore, comme s’il avait été sculpté d’une roche de la montagne.

Autour de lui, les héros parmi les rois de Kinda, des aigles comme des seigneurs dans des guerres

Ils le quittèrent, puis s’enfuirent tous effrayé, chacun avec une jambe cassée.

Toutes les religions sauf al-Hanifa d’Ibrahim sont nulles aux yeux d’Allah le Jour du Jugement. »

 

Abou Qays Ibn al-Aslat a dit aussi :

« Lève-toi et prie ton Seigneur, en te purifiant aux colonnes de Sa maison entre les montagnes accidentées.

De cela vous aviez une certaine calamité le jour d’Abou Yaksoum, le chef des phalanges :

Son élite marchait dans la plaine, ses troupes sur leurs chameaux aux cimes des montagnes.

Quand vous avez reçu la victoire du Maitre du Trône, les foules d’anges les repoussèrente la terre et des pierres.

Rapidement ils s’enfuirent et tous les Abyssiniens qui revinrent étaient blessés. »

 

Aussi parmi les vers sont ceux de ‘Oubaydallah Ibn Qays al-Rouqayyat louant la grandeur de la Ka’bah et de sa protection par le biais de la destruction de ceux qui le souhaitent lui faire du mal :

« Balafré (Abraha) l’attaqua, en venant avec son éléphant, mais son armée retourna vaincue.

Les oiseaux les bombardèrent de pierres jusqu’à ce qu’il ressemble à un homme lapidé.

Quiconque attaque cette place revient avec ses armées vaincues, humilié. »

 

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Ibn Ishaq et d’autres ont rapporté qu’après la mort d’Abraha, son fils Yaksoum prit le pouvoir, suivi par Masrouq, le dernier frère d’Abraha. Il fut le dernier de leurs rois et c’est de lui que Sayf Ibn Dzou Yazan de Himyar arracha la royauté à l’aide des troupes qu’il ramena de Chosroes Anoushirwan, comme nous le rapporterons.

Les événements de l’éléphant se produisirent comme nous l’avons mentionné le mois de Mouharram, de l’année 886 de l’ère de Dzou al-Qarnayn, Alexandre Ibn Philippe le Macédonien, d’après qui les Grecs datent leur calendrier.

 

Abraha et ses deux fils morts, le règne abyssinien sur le Yémen terminé, al-Qoullays, le temple qu’Abraha avait construit, dans son ignorance et stupidité, pour remplacer le pèlerinage arabe, fut abandonné et laissé sans surveillance. Il y construisit deux idoles de bois de Kou’ayb et sa femme, chacune de soixante coudées de haut. Ces idoles furent investies par des esprits (jnoun, pluriel de jinn) et par conséquent quiconque tenta de prendre quelque chose du temple ou de son mobilier fut touché par le mal. Cela se poursuivit jusqu’à lépoque d’as-Saffah, le premier calife Abbaside. Quand on lui raconta cette histoire et de tout le marbre et mobilier qu’Abraha avait arraché du palais de Balqis au Yémen, il envoya des gens pour le démonter la pierre par la pierre et emporter tout son contenu. C’est ainsi qu’as-Souhayli l’a rapporté et Allah est Plus Savant.

 

De la réversion de la royauté des Abyssiniens à Sayf Ibn Dzou Yazan al-Himyari comme les deux devins le prédirent à Rabi’ah Ibn Nasr al-Lakhmi

 

Muhammad Ibn Ishaq, puisse Allah lui faire miséricorde, a rapporté que lorsqu’Abraha mourut, son fils Yaksoum Ibn Abraha devint alors roi sur les Abyssiniens. La Qounia d’Abraha était Abou Yaksoum, c’est-à-dire le père de Yaksoum. Puis, quand Yaksoum mourut à son tour, son frère Masrouq Ibn Abraha devint le roi abyssinien sur le Yémen.

 

Finalement, après que les gens du Yémen souffrirent si longtemps dans la misère, Sayf Ibn Dzou Yazan al-Himyari se rebella. Sa généalogie était Sayf Ibn Dzou Yazan Ibn Dzou Asbah Ibn Malik Ibn Zayd Ibn Sahl Ibn ‘Amr Ibn Qays Ibn Mou’awiyah Ibn Jashm Ibn ‘Abd Shams Ibn Wa’il Ibn al-Ghawth Ibn Qoutoun Ibn ‘Arib Ibn Zouhayr Ibn Ayman Ibn al-Hamaysa’ Ibn al-‘Aranjaj, le dernier étant Himyar Ibn Saba. Sayf était connu aussi sous le nom d’Abou Mourra.

 

Il se rendit chez l’empereur byzantin et se plaignit de la situation au Yémen puis il lui demanda d’évincer les Abyssiniens et le nommer le gouverneur. Il suggéra à l’empereur d’envoyer de Byzance le nombre de troupes qu’il croirait nécessaire à cette fin afin qu’il puisse redevenir roi du Yémen mais l’empereur déclina.

 

Donc Sayf se rendit chez an-Nou’man Ibn al-Moundir, qui était le vice-régent de Chosroes à al-Hira et les territoires voisins en Iraq et se plaignit à lui des Abyssiniens. An-Nou’man répondit que chaque année il envoyait une délégation officielle à Chosroes et invita Sayf à rester avec lui jusque-là, ce que fit Sayf.

 

Plus tard Sayf accompagna an-Nou’man pour voir Chosroes assis dans une chambre où sa couronne a été gardée. Sa couronne ressemblait à un grand seau de grain et était, comme ils disent, montée de rubis, de chrysolites, de perles, d’or et d’argent, suspendu par une chaîne d’or au dôme de sa chambre d’audience. Sa tête était nue et la couronne restait couverte d’un tissu jusqu’à ce qu’il s’assît. Alors il se coiffait se sa couronne et lorsqu’il était enfin assit sur son trône la recouvrant était ôté. Ainsi tous ceux qui le voyaient pour la première fois se mettraient à genoux par crainte révérencielle de lui.

 

Quand Sayf entra il courba sa tête bas et le roi fit la remarque : « Il est vraiment stupide d’entrer par un si grand porche et de courber sa tête si bas ! »

Quand cette remarque fut transmise à Sayf, il répondit qu’il l’avait fait seulement à cause de sa détresse préoccupante qui l’emportait sur toutes les autres puis il poursuivit : « O roi, les corbeaux ont assumé la charge de notre pays ! »

- « Quels corbeaux ? Ceux d’Abyssinie ou du Sind, » demanda Chosroes ?

- « D’Abyssinie. Je suis venu pour demander ton aide et vous devez avoir la royauté sur toute notre terre. »

Chosroes répondit : « Ton pays est loin et sa richesse maigre. Je ne vais pas entrainer une armée de Perse en Arabie. Je n’en ai pas besoin. »

 

Il présenta alors à Sayf 10000 dirhams d’or pur et une robe d’honneur. Ayant reçu ceux-ci, Sayf sortit et distribua l’argent aux gens. Quand l’empereur en fut informé, il s’étonna de la raison qui l’avait poussé, le fit revenir et lui demanda pourquoi il jetait le cadeau du roi aux gens.

Sayf répondit : « Que ferais-je de ton cadeau ? Les montagnes de mon pays ne sont-elles pas faite d’or et d’argent ? »

Il parla ainsi pour éveiller l’intérêt de Chosroes qui rassembla alors ses conseillers et demanda leur conseil sur son sujet et sa mission. Ils lui rappelèrent la présence dans ses prisons de prisonniers qu’il avait condamné à mort et lui suggérèrent de les envoyer avec Sayf ainsi, s’ils étaient tués c’est ce qu’il leur avait destiné de toute façon et s’ils triomphaient son propre royaume se verrait agrandit.

Chosroes expulsa donc avec Sayf huit cents hommes de ses prisons et les plaça sous le commandement d’un homme appelé Wahriz, un aîné et ascendant très renommé. Ils embarquèrent sur huit navires dont deux coulèrent  en cours de route et finalement six navires arrivèrent sur la côte d’Aden.

 

Sayf rassembla tous ses propres hommes qu’il put pour aider Wahriz, en disant : « Ma jambe est avec la vôtre jusqu’à ce que nous mourrons tous ou triomphons tous. » Wahriz répondit que c’était juste.

 

Masrouq Ibn Abraha sortit alors avec ses troupes pour les affronter. Wahriz envoya son propre fils pour combattre et évaluer son courage mais il fut tué ce qui augmenta la colère et la haine que le père avait pour eux.

Quand les troupes ennemies se firent face sur le champ de bataille, Wahriz demanda à ses hommes de lui indiquer qui était leur roi. Ils lui désignèrent un homme sur un éléphant avec une couronne et un rubis entre ses yeux. Lorsqu’il le vit, il leur demanda de ne pas l’attaquer et d’attendre un certain temps.

Alors Wahriz demanda de nouveau ce que le chef abyssinien faisait et ils lui dirent qu’il était maintenant sur un cheval. De nouveau Wahriz leur dit de ne pas l’attaquer et il attendit longtemps avant de redemander des nouvelles du roi lorsqu’il lui fut répondu qu’il était maintenant sur un mulet. Wahriz dit: « Sur la croupe d’un âne ? Il s’est humilié lui-même et son royaume. Je vais tenter de l’atteindre. Si vous voyez ses compagnons immobiles, ne bougez pas jusqu’à ce que je vous donne des ordres car j’aurai manqué l’homme. Mais si vous voyez ses gens se réunir autour de lui sans avancer, je l’aurai touché. Dans ce cas, marchez sur eux. »

Puis il tendit sa corde ; il est dit que son arc était si raide que seul lui pouvait le tendre. Il eut ses sourcils remontés et permit à la flèche de filer qui fendit le rubis entre les yeux du roi, perça sa tête et ressortit par sa nuque. Ce dernier s’effondra de sa monture et les Abyssiniens l’entourèrent dans la confusion. Alors les Perses chargèrent et les Abyssiniens furent vaincus. Certains furent tués et les autres s’enfuirent dans toutes les directions.

 

Wahriz avança pour entrer dans San’a mais quand il arriva à l’entrée, il dit que sa bannière ne pouvait jamais entrer dans une position baissée et qu’ils devaient donc démolir la porte, ce qui fut fait puis il entra dans la ville avec sa bannière élevée. Sayf Ibn Dzou Yazan dit alors :

« Les gens pensaient que les deux royaumes s’étaient unis.

Si certains le crurent vraiment, alors l’affaire aurait été sérieuse et grave.

Nous avons tué le général Masrouq et versé le sang sur les dunes.

Le nouveau général, Wahriz, le général des gens, fit un serment

De ne pas boire de vin avant de prendre des prisonniers et du butin. »

 

Des délégations d’Arabes du Hijaz et d’ailleurs vinrent trouver Sayf, le louèrent et le félicitèrent pour avoir retrouvé la royauté. Qouraysh envoya une nombreuse délégation dont ‘Abd al-Mouttalib Ibn Hashim. Sayf lui donna les bonnes nouvelles de la venue du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et l’informa de ce qu’il connaissait de lui. Ces détails seront donnés dans le chapitre relatif aux prédictions de son arrivée.

 

Selon Ibn Ishaq, Abou as-Salt Ibn Rabi’ah ath-Thaqafi a dit les vers suivants. Cependant, Ibn Hisham les attribua à Oumayya Ibn Abou as-Salt.

« Laissez les vengeurs être comme Ibn Dzou Yazan, qui pris la mer et chercha pendant des lustres une voie pour ses ennemis,

Se rendant chez César, son voyage lui sembla juste mais n’y trouva là rien de ce qu’il cherchait.

Dix ans après, il se tourna vers Chosroes, sans tenir compte de sa vie et de son prix

Jusqu’à ce qu’il revienne avec diligence en ramenant un groupe d’hommes libres !

Quel groupe remarquable d’hommes ; je n’ai jamais leur pareil auparavant.

Braves perses, puissants guerriers, archers comme les lions élevant leurs petits dans les forêts, Leurs arcs tirant des flèches comme des piquets de tentes, expédiant rapidement leurs ennemis.

Vous avez envoyé des lions contre des chiens noirs, leur proie vaincue et égarée dans la terre Buvez donc et appréciez votre couronne puis installez-vous au sommet du palais de Ghoumdan comme votre demeure permanente.

Ce sont de belles actions et non pas deux récipients de lait coupé avec de l’eau plus tard transformé en urine ! »

 

On dit que le « Ghoumdan » mentionné était un palais au Yémen construit par Ya’roub Ibn Qahtan et possédé après lui par Wa’ila Ibn Himyar Ibn Saba. Il était connu pour avoir vingt  étages de haut. Et Allah est Plus Savant.

 

Ibn Ishaq a rapporté que ‘Adi Ibn Zayd al-Hiri des Banou Tamim, dit ces vers :

« Quoi donc après San’a ? Là où vécurent des gouverneurs de cadeaux abondants.

Ses entrepreneurs l’élevèrent bien haut dans les aux nuages dispersés, ses chambres musquées.

Gardé par les montagnes contre les hordes ennemies, son hauteurs infranchissables.

Le hululement des chouettes plaisamment répondu la nuit par les joueurs de flûte.

Le destin y amena une armée d’hommes libres, leurs chevaliers en procession,

Traversant le désert sur des mulets affrontant la mort, accompagnée par leurs mulets,

Jusqu’à ce que les princes les virent des hauteurs du château, leurs divisions couvertes d’armures,

Le jour où ils crièrent aux barbares et à al-Yaksoum : « Damnés soient ceux qui fuient !

Une longue journée mémorable, quand prit fin une vie prospère qui avait été assurée,

Un jour où celui-ci fut remplacé par de nombreux autres, donc les temps changent, beaucoup des merveilles,

Après les rois de Toubba’ vinrent des nobles dont les satrapes régnèrent tranquillement là. »

 

Selon Ibn Hisham c’est ce que Salih voulut dire quand il dit : « Iram Dzou  Yazan suivra, en sortant d’Aden pour lutter contre eux et il ne laissera pas l’un d’entre eux au Yémen. » C’est aussi ce que Shiqq signifia en disant : « un jeune homme, sans culpabilité et irréprochable, qui émergera de la descendance de Dzou Yazan. »

 

Ibn Ishaq a rapporté : « Wahriz et les Perses restèrent donc au Yémen. Et les Abna qui vivent au Yémen aujourd’hui sont des descendants de ces troupes perses. »

 

Le règne des Abyssiniens au Yémen, entre l’arrivée d’Aryat, la mort de Masrouq Ibn Abraha et le retrait des Abyssiniens, fut de 72 ans ou quatre souverains se succédèrent : Aryat, Abraha, Yaksoum Ibn Abraha et finalement Masrouq Ibn Abraha.





 



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