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L’usurpation du trône du Yémen par Lakhni’a
Dzou Shanatir
Lakhni’a Dzou Shanatir régna 27 ans.
Ibn Ishaq a rapporté qu’un
Himyari non
de lignée royale appelé Lakhni’a Yanouf Dzou
Shanatir prit alors le contrôle du Yémen, assassina
les Yéménites les plus proéminent et abusa des
familles royales du pays. Il était bien plus qu’un
des hommes les plus dépravé et se comporta comme les
gens de Lout. Il faisait mander un prince royal et
l’attaquait dans une chambre supérieure qu’il avait
construite à cette fin pour l’empêcher de prendre sa
succession. Finalement, il regardait ses gardes et
soldats en dessous de sa haute chambre et plaçait un
cure-dent dans sa bouche pour leur signifier qu’il
avait fini avec le prince.
Un jour,
il fit venir Zour’a Dzou Nouwas Ibn Toubban
As’ad, le frère de Hassan, qui était encore
un petit garçon quand Hassan fut assassiné.
Il grandit pour être un jeune homme parfait,
intelligent et beau. Quand un messager vint le
chercher il réalisa ce qui l’attendait et donc cacha
une fine lame de métal entre son pied et sa sandale.
Quand ils furent seuls et que Lakhni’a l’attaqua,
Dzou Nouwas se défendit, le poignarda et le tua.
Alors il trancha sa tête et la plaça sur la fenêtre
ou Lakhni’a avait l’habitude de regarder dessous
puis après avoir mis un cure-dent dans sa bouche,
il sortit. Les gardes l’appelèrent alors :
« Oh là, Dzou Nouwas, frais et moite ou tout sec ? »
Il leur dit en réponse de demander au chef
monomaniaque sur la fenêtre et ils virent que la
tête de Lakhni’a avait été coupée. Ils rattrapèrent
alors Dzou Nouwas et l’implorèrent de devenir leur
roi puisqu’il les avait épargnés du méchant tyran.
Ils l’intronisèrent donc roi et
Himyar et les
tribus du Yémen s’unirent sous son règne. Il fut le
dernier des rois de Himyar, prit le nom de
Youssouf et régna longtemps.
A Najran, il restait toujours quelques disciples de
la religion de ‘Issa Ibn Maryam (‘aleyhi salam).
C’était les gens de bonté et de vertu et le nom de
leur chef était ‘AbdAllah Ibn ath-Thamir.
Ibn Ishaq rapporta alors comment les gens de Najran
adoptèrent le Christianisme en raison de l’influence
d’un homme appelé Faymiyoun, un chrétien de Syrie
dont les prières étaient exaucées et qui était
accompagné par un homme appelé Salih. Ils
passaient chaque dimanche en prière tandis que
Faymiyoun travaillait le reste de la semaine comme
un entrepreneur. Il priait pour le malade, l’infirme
et les handicapés qui guérissaient alors de leurs
maux. Finalement lui et son furent capturés par des
Bédouins et vendus dans Najran. L’homme qui acheta
Faymiyoun fut étonné de voir que lorsque ce dernier
commençait la nuit ses prières dans la maison, elle
se remplissait de la lumière.
Les gens de Najran vénérait un grand palmier, se
prosternait devant lui et l’ornait des bijoux de
leurs femmes. Faymiyoun dit à son maître : « Si
j’implorais Allah contre cet arbre et qu’il était
détruit, reconnaitras-tu que ta religion est
fausse ? » Son maître convint et qu’il rassemblerait
tous les gens de Najran ensemble. Faymiyoun entra
alors dans son oratoire et demanda à Allah de
détruire l’arbre. Donc Allah envoyé une tempête qui
le déracina et le jeta à bas. Sur ce, les gens de
Najran adoptèrent le Christianisme et il les
encouragea à suivre l’Injil jusqu’à ce qu’ils soient
dépassés par les mêmes événements qui affectèrent
les chrétiens dans le monde entier.
C’était ainsi que le Christianisme vint à Najran
dans les terres arabes.
Puis, Ibn Ishaq rapporta l’histoire de
‘AbdAllah Ibn ath-Thamir quand il adopta le
Christianisme aux mains de Faymiyoun et comment Dzou
Nouwas le tua lui et ses compagnons et creusa
l’Oukhdoud, la tranchée, pour eux.
Selon Ibn Hisham Oukhdoud était une longue tranchée
dans la terre semblable à un fossé ou Dzou Nouwas
alluma des feux et brûla ces gens avec eux. Il en
tua aussi beaucoup d’autres, presque 20,000 au total
comme est longuement relaté dans l’étude de la
Sourate al-Bourouj dans notre Tafsir du Qur’an. Et
toutes les Louanges sont à Allah !
Comment le règne du Yémen passa de
Himyar aux
Abyssiniens noirs
Les événements susmentionnés soutiennent les
prédictions des deux devins, Shiqq et Satih.
Seule une personne des gens de Najran survécu ; son
nom était Daws Dzou Tha’laban qui s’enfuit sur son
cheval dans le désert et ne put être attrapé. Il
continua à voyager jusqu’à ce qu’il arrive chez
César, l’empereur de Byzance. Puisque que l’empereur
était aussi un chrétien comme lui, il lui raconta ce
que Dzou Nouwas et ses troupes avaient fait et
demanda son aide. L’empereur répondit que la terre
de Daws était très loin mais qu’il écrirait un
message au roi d’Abyssinie qui avait aussi la même
religion et dont le pays était plus proche et à
portée de main. L’empereur écrivit alors le message
en lui demandant de fournir l’aide et venger Daws.
Daws pris la lettre de César au Négus qui dépêcha
70000 soldats d’Abyssinie sous le leadership de deux
de ses officiers, l’un nommé Aryat et l’autre Abraha
al-Ashram. Aryat traversa la mer et débarqua sur les
rivages du Yémen, accompagné par Daws.
Dzou Nouwas sortit à leur rencontre avec ses forces
conjointes de Himyar et des tribus yéménites
sous son contrôle. Dans la bataille qui s’ensuivit,
Dzou Nouwas et ses hommes furent vaincus. Quand il
se rendu compte que le désastre était tombé sur lui
et ses gens, Dzou Nouwas tourna son cheval vers la
mer et le battit jusqu’à ce qu’il entre dans l’eau
et l’emmena à travers les bas-fonds et vers les
profondeurs de la mer où il périt. Aryat pénétra
alors au Yémen et en pris le contrôle.
Ensuite, Ibn Ishaq a rapporté plusieurs
poèmes des Arabes exposant ces étranges événements
en détail. Ces poèmes sont éloquents, radieux et
dans un langage élégant cependant nous les omettrons
ici pour éviter de devenir ennuyeux ou lasser le
lecteur. Et Allah est notre Aide.
Ibn Ishaq a rapporté : « Aryat contrôla le
Yémen durant quelques années mais finalement Abraha
le défia lui et les forces abyssiniennes divisées en
deux camps. L’un d’entre eux marcha à la rencontre
de l’autre mais quand les armées s’approchèrent pour
la bataille, Abraha envoya un message à Aryat
suggérant qu’il n’était pas correct d’opposer les
Abyssiniens les uns aux autres au désavantage de
tous et qu’ils devraient se rencontrer seul dans la
bataille et que toutes les forces combinées seraient
alors sous l’autorité du victorieux. Ce à quoi Aryat
répondit par son accord.
Abraha, un homme trapu et un fervent chrétien,
sortit alors combattre Aryat qui était grand, beau,
puissamment bâti et portait un javelot. Derrière
Abraha se trouvait un esclave nommé ‘Atwada pour
protéger ses arrières. Aryat frappa en visant le
sommet de la tête d’Abraha, mais son javelot le
toucha au front et entailla son sourcil, son œil,
son nez et ses lèvres si bien qu’il devint connut
comme al-Ashram, c’est-à-dire le balafré. Alors
‘Atwada sortit de derrière Abraha et attaqua Aryat
et le tua. Les forces d’Aryat se joignirent alors à
celle d’Abraha et tous les Abyssiniens du Yémen
s’unirent sous lui. Abraha paya alors le prix de
sang pour la mort d’Aryat.
Lorsque ces nouvelles parvinrent au Négus qui les
avait dépêchés tous les deux au Yémen, il devint
furieux contre Abraha car il avait attaqué et tué
son commandant sans ordres de lui-même. Alors le
Négus fit le serment qu’il ne donnerait aucun répit
à Abraha jusqu’à ce qu’il ait foulé sa terre et rasé
ses cheveux. Abraha rasa donc sa tête et remplit un
sac de cuir de terre yéménite qu’il envoya au Négus
avec un message disant : « O roi, Aryat était
simplement ton serviteur comme je suis. Nous avons
différé au sujet de vos ordres ; chacun d’entre nous
vous devant l’obéissance. Mais j’étais plus fort,
plus efficace et plus habile que lui a gérer les
affaires abyssiniennes. J’ai donc rasé totalement ma
tête quand j’ai entendu le serment du roi et lui ai
envoyé un sac du sol de mon pays pour qu’il puisse
le fouler de ses pieds et lever ainsi son serment. »
Ce message plu au Négus quand il le reçut et il lui
envoya un message qu’Abraha devait rester au Yémen
jusqu’à nouvel ordre. Et donc pour cette raison
qu’Abraha resta au Yémen. »
Allah Tout-Puissant a dit dans le Qur’an : « Au
nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très
Miséricordieux. N’as-tu pas vu comment ton Seigneur
a agi envers les gens de l’Eléphant ? N’a-t-Il pas
rendu leur ruse complètement vaine et envoyé sur eux
des oiseaux par volées qui leur lançaient des
pierres d’argile ? Et les rendit semblables à une
paille mâchée. » (Qur’an 105)
On a dit, selon at-Tabari, que la première personne
à apprivoiser un éléphant fut Ifridoun Ibn Athfiyan
qui tua ad-Dahhak et c’est aussi lui qui
sella d’abord des chevaux cependant, la première
personne à l’avoir domestiqué et chevauché fut
Fathamourath, qui fut le troisième des rois
du monde. On a aussi dit qu’Isma’il Ibn d’Ibrahim
(‘aleyhim salam) fut le premier à chevaucher et il
est probable qu’il fut le premier Arabe à le faire.
Et Allah est Plus Savant.
Certains disent qu’en dépit de leur dimension, les
éléphants ont peur des chats. Certains commandants
militaires ont apporté des chats sur des champs de
bataille en luttant contre les Indous et leurs
éléphants se sont enfuis.
Ibn Ishaq a rapporté : « Plus tard, Abraha
construisit l’église al-Qoullays dans San’a, dont
nulle pareille n’avait auparavant été vu sur la
terre auparavant. Il écrivit au Négus le message
suivant : « J’ai construit une église pour toi dont
nulle pareille n’a été jamais construit pour aucun
roi avant toi et je ne cesserai de m’efforcer
jusqu’à ce que je détourne les Arabes de leur
pèlerinage. » »
As-Souhayli a rapporté qu’Abraha chercha à humilier
les gens du Yémen en construisant cette église
laide, en les humiliant par une variété de manières.
Il amputait toujours la main de tout ouvrier qui
arrivait après l’aube pour le travail. Il commença à
y transférer du palais de Balqis, le marbre, la
pierre et le magnifique mobilier. Puis il érigea
(dans l’église) des croix d’or et d’argent et des
chaires d’ivoire et d’ébène. Al-Qoullays fut
construit très large et sa taille était stupéfiante.
Quand finalement Abraha mourut et que les
Abyssiniens se dispersèrent, les esprits infligèrent
le mal à quiconque osa prendre de ses matériaux ou
du mobilier parce que la construction du bâtiment
fut entrepris au nom de deux idoles, Kou’ayb et sa
femme, dont la hauteur de chacune d’entre elles
était de 60 coudées. Par conséquent, les Yéménites
laissèrent l’église en paix. Et elle resta ainsi
jusqu’à l’époque d’as-Saffah, le premier des
califes Abbaside qui y envoya un groupe d’hommes
déterminés, de jugement et de science qui l’a
démolirent pierre par pierre et aujourd’hui ses
traces sont totalement effacées.
Ibn Ishaq a rapporté : « Quand les Arabes furent
informés et discutèrent du message d’Abraha au
Négus, un certain « intercalant » de la tribu de
Kinana devint furieux et les « intercalants » sont
ceux qui remettaient un mois sacré à La Mecque,
pendant lequel la guerre était défendue, quand ils
voulaient faire la guerre comme cela est mentionné
dans le Qur’an : « Le
report d’un mois sacré à un autre est un surcroît de
mécréance. Par-là, les mécréants sont égarés : une
année, ils le font profane, et une année, ils le
font sacré, afin d’ajuster le nombre de mois
qu’Allah a fait sacrés. Ainsi rendent-ils profane ce
qu’Allah a fait sacré. Leurs méfaits leurs sont
enjolivés. Et Allah ne guide pas les gens mécréants. »
(Qur’an/37)
Ibn Ishaq poursuit : « Ce Kinani se rendit alors
dans l’église d’al-Qoullays ou il s’accroupi et
déféqua sans que quiconque ne l’aperçoive avant de
partir et de revenir chez lui. Quand Abraha en fut
informé, il demandé qui avait pu faire une telle
chose. On lui dit : « C’était une personne de cette
maison de La Mecque ou les Arabes font leur
pèlerinage. Quand il entendit parler de ton
intention de changer le pèlerinage des Arabes à ton
église, il devint furieux et l’a souillé, indiquant
ainsi qu’elle était indigne d’être un endroit de
pèlerinage. »
Abraha devint exaspéré et jura qu’il irait jusqu’à
La Ka’bah et la détruirait. Il ordonna donc à ses
troupes abyssiniennes de s’équiper et de se préparer
en conséquence et de marcher avec son éléphant. Les
Arabes devinrent extrêmement inquiets et effrayés
quand ils furent informés et estimèrent qu’inquiétés
quand ils en ont entendu et estimèrent qu’il était
de leur devoir de se battre avec lui quand ils
apprirent qu’il avait l’intention de détruire le
Ka’bah, l’édifice sacré d’Allah. Un membre de la
noblesse yéménite appelé Dzou Nafr réunit ses gens
et ces Arabes qui le soutiendraient pour combattre
Abraha et prévenir sa destruction de la Ka’bah.
Certains répondirent et livrèrent bataille mais Dzou
Nafr et ses partisans furent vaincus et il lui-même
fat prisonnier et ammené devant Abraha. Quand il fut
sur le point d’être exécuté, Dzou Nafr suggéra à
Abraha qu’il pourrait être bien plus utile pour lui
vivant que mort. Donc Abraha le garda prisonnier
enchaîné car il était une personne clémente.
Abraha poursuivit sa route pour rencontrer d’autres
adversaires et dans la région de Khath’am, Noufayl
Ibn Habib al-Khath’ami avec ses deux tribus
alliées de Shahran et de Nahis et d’autres tribus
arabes de soutien sortirent à sa rencontre et
bataillèrent mais Abraha gagna et pris Noufayl
prisonnier. Quand Abraha fut sur le point de
l’exécuter, Noufayl supplia pour sa vie et offrit de
servir de guide dans le territoire arabe, en
garantissant qu’avec lui, les tribus resteraient
dociles. Donc Abraha le libéra et continué en avant
avec Noufayl pour guide.
En atteignant Ta'if, Abraha fut accueilli par
Mas’oud Ibn Mou’attib Ibn Malik Ibn Ka’b Ibn ‘Amr
Ibn Sa’d Ibn ‘Awf Ibn Thaqif avec les guerriers de
Thaqif. Il dit à Abraha : « O roi, nous sommes tes
esclaves, complètement soumis ; nous n’avons aucun
différent avec toi et ce temple nôtre n’est pas
celui que tu veux. » Ils parlaient du temple
consacré à la déesse al-Lat. « Ce quoi tu es après
est l’édifice de La Mecque ; nous enverrons nos
guides pour t’y amener. » Abraha passa donc son
chemin sans les importunez. » »
Ibn Ishaq poursuit : « Le temple d’al-Lat
était celui qu’ils avaient at-
Ta'if qu’ils vénéraient autant que l’était la
Ka’bah.
Ainsi Thaqif envoya avec Abraha Abou Righal pour le
guider jusqu’à La Mecque. Ils voyagèrent jusqu’à
al-Moughammis où ils s’arrêtèrent et ou Abou Righal
mourut. Par la suite les Arabes lapidèrent sa
tombe et sa tombe est celle d’al-Moughammis que les
gens lapident toujours. Dans l’histoire de Thamoud,
Abou Righal était un de leurs hommes qui chercha
refuge au Sanctuaire mais qui fut touché et tué par
une pierre quand il le quitta comme a dit le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) à
ses Compagnons : « Et la preuve est qu’il fut
enterré avec deux rameaux d’or. » Quand sa tombe fut
exhumée, ils les trouvèrent. On a dit qu’il était
connu sous le nom d’Abou Thaqif. »
La connexion entre ce récit et celui d’Ibn Ishaq
est que le nom de ce dernier, Abou Righal, est le
même que celui de son ancêtre dont les gens
lapidèrent sa tombe tout comme ils le firent pour
lui. Et Allah est Plus Savant.
Jarir a dit ce vers :
« Quand al-Farazdaq mourut, puisse les gens lapider
sa tombe comme ils lapidèrent celle d’Abou Righal. »
Il semble évident qu’il s’agit du second.
Ibn Ishaq poursuit : « Quand Abraha s’arrêta
à al-Moughammis, il envoya en éclaireur un de ses
abyssiniens nommé al-Aswad Ibn Maqsoud avec une
cavalerie à La Mecque qui lui ramena les biens des
gens de Tihama, de Qouraysh et d’autres dont 200
chameaux appartenant à ‘Abd al-Mouttalib Ibn Hashim
qui était à cette époque le chef et l’aîné de
Qouraysh. Par conséquent, Qouraysh, Kinana, Houdayl
et tous ceux qui vénéraient la Ka’bah décidèrent
d’affronter Abraha mais abandonnèrent cette idée
quand ils apprirent qu’ils avaient une puissance
insuffisante pour rivaliser avec lui. »
Abraha envoya alors Hounata al-Himyari à La Mecque
avec l’ordre suivant : « Trouve le chef et le plus
noble de ces gens et dit lui que le roi dit : « Je
ne suis pas venu vous faire la guerre mais seulement
détruire cet édifice (la Ka’bah). Si vous ne vous
livrez pas à la guerre pour prévenir notre accès,
donc je n’aurai aucun besoin de votre sang. » Et
s’il ne veut pas la guerre, ramène-le moi avec toi.
»
Quand Hounata entra à La Mecque, il demanda le chef
de Qouraysh. Il fut dirigé vers ‘Abd al-Mouttalib
Ibn Hashim et lui transmis le message d’Abraha. ‘Abd
al-Mouttalib répondit : « Par Allah, nous ne voulons
pas la guerre avec lui et n’avons pas le pouvoir
pour cela ; cette maison est la Maison Sacrée
d’Allah et ce de Son Khalil Ibrahim (‘aleyhi salam),
» voulant ainsi dire : « Si Allah la protège
d’Abraha, c’est que c’est Son sanctuaire Sacré et Sa
Maison. S’il la lui abandonne, par Allah, nous
n’avons aucun moyen de la défendre. »
Hounata dit alors à ‘Abd al-Mouttalib qu’il devait
l’accompagner chez Abraha conformément à ses ordres.
Ainsi ‘Abd al-Mouttalib partit avec certains de ses
fils. En arrivant dans le camp d’Abraha, il demanda
à voir Dzou Nafr, qui était un de ses amis. Quand il
rencontra Dzou Nafr, toujours emprisonné, il lui
demanda s’il avait une solution pour palier à leur
délicate situation. Dzou Nafr répondit : « Comment
un homme peut-il avoir une solution quand il est
prisonnier d’un roi et s’attend à tout moment d’être
tué ? Je n’ai aucun conseil à te donner, sauf te
dire qu’Ounays, le gardien de l’éléphant, est un de
mes amis. Je lui enverrai un message te louant et
lui demanderai d’obtenir la permission pour
t’adresser au roi. Parle-lui comme tu le jugeras
opportun et Ounays intercédera en ton nom aussi bien
qu'il pourra. »
‘Abd qu’al-Mouttalib acquiesça et Dzou Nafr envoyé
le message suivant à Ounays : « ‘Abd al-Mouttalib
est le seigneur de Qouraysh et le gardien du puit
(Zamzam) de La Mecque ; il nourrit tant les hommes
dans les plaines que les animaux sauvages dans les
montagnes. Le roi a saisi 200 de ses chameaux.
Demande pour lui la permission de voir le roi et
intercède pour lui du mieux qu’il t’est possible. »
Et Ounays répondit positivement à sa demande.
Ounays parla alors à Abraha et dit : « O roi, le
seigneur de Qouraysh et le gardien du puit de La
Mecque demande audience ; il nourrit les hommes dans
les plaines et les bêtes sauvages dans les
montagnes. Autorise-le à entrer pour parler d’une
affaire avec toi ! » Abraha le fit alors entrer.
‘Abd al-Mouttalib était le plus digne, généreux et
impressionnant des hommes. Quand Abraha le vit, il
voulut l’honorer en ne le faisant pas asseoir
au-dessous de lui-même tout en ne voulant pas que
les Abyssiniens le voient assis près de lui sur le
trône. Abraha descendit, s’assit sur un tapis et
‘Abd al-Mouttalib près de lui. Il demanda alors à
son interprète de demander pourquoi il était venu et
il fit ainsi. ‘Abd al-Mouttalib répondit : « Je veux
que le roi me rendre les 200 chameaux qu’il m’a pris
en compensation. »
Après l’avoir entendu, le roi dit à son traducteur
de répondre comme suit : « Tu m’as impressionné
quand je t’ai vus mais tu m’as déplu quand tu as
parlé. Tu veux m’entretenir au sujet des 200
chameaux que j’ai pris mais pas de l’édifice de ta
religion et de celle de tes ancêtres que je suis
venu détruire ? »
‘Abd al-Mouttalib
répondit : « Je suis le propriétaire des
chameaux quant à l’édifice, il a son propre maître
qui le protégera. »
- « Il ne le protégera pas de moi, » répondit
Abraha.
- « Alors c’est entre toi et Lui, » dit ‘Abd
al-Mouttalib et Abraha lui rendit don ses chameaux.
Ibn Ishaq a rapporté que lorsqu’il entra voir
Abraha, ‘Abd al-Mouttalib était accompagné par
Ya’mour Ibn ‘Adi Ibn Nafatha Ibn al-Dil Ibn Bakr Ibn
‘Abd Manat Ibn Kinana, le chef de tribu des Banou
Bakr et de Khouwaylid Ibn Wa’ila, le chef de Houdayl
qui offrirent à Abraha un tiers des produits
de Tihama s’il se retirait et ne détruisait
le bâtiment. Mais Abraha refusa leur offre. Et seul
Allah sait si cela est vraiment arrivé.
Quand ils quittèrent Abraha, ‘Abd al-Mouttalib
demanda aux Qouraysh de se retirer de La Mecque vers
les positions défensives dans les montagnes. Alors
‘Abd al-Mouttalib attrapé le butoir de la porte en
métal de la Ka’bah avec un groupe d’hommes de
Qouraysh et pria Allah et lui demanda à Son aide
contre Abraha et ses troupes. Alors qu’il était
debout tenant le heurtoir de la porte de la Ka’bah,
‘Abd al-Mouttalib récita ces vers :
« O Allah, tes adorateurs protègent leurs maisons,
protége Ton Edifice,
Ne laisse pas leur croix et leur pouvoir Te vaincre
demain
Si Tu les laisse libre avec notre qibla, c’est donc
ce que Tu désires. »
Ibn Hisham a dit que c’est ce qu’il a trouvé être
des vers authentiques de ce poème.
Ibn Ishaq a rapporté que ‘Abd al-Mouttalib
libéra alors le heurtoir de la Ka’bah et se retira
avec les hommes de Qouraysh sur les monts en
positions défensives et attendit ce qu’Abraha allait
faire.
Le matin suivant Abraha, s’apprêta à entrer dans La
Mecque en préparant son éléphant du nom de Mahmoud
et ses troupes. Quand ils dirigèrent l’éléphant vers
La Mecque, Noufayl Ibn Habib vint près de
lui, saisit son oreille et lui dit :
« agenouille-toi et retourne ensuite d’où tu es
venu. Ici tu es dans la terre Sacrée d’Allah. »
Alors il libéra l’oreille de l’éléphant qui
s’agenouilla.
Selon as-Souhayli cela signifie que l’éléphant tomba
à terre car ce n’est pas dans la nature des
éléphants de s’agenouiller bien que l’on dit que
certains éléphants s’agenouillent vraiment comme les
chameaux. Et Allah est Plus Savant.
Noufayl Ibn
Habib se sauva dans les
montagnes. Les troupes d’Abraha battirent l’éléphant
pour le faire lever, frappèrent sa tête avec des
haches et enfoncèrent des crochets dans sa peau
jusqu’à ce qu’il saigna mais il refusa de bouger.
Alors ils l’orientèrent vers le Yémen, il se leva et
marcha en hâte de même quand ils le dirigèrent vers
la Syrie et l’est mais lorsqu’ils le dirigèrent vers
La Mecque il s’agenouilla de nouveau.
Alors Allah envoya contre eux des oiseaux de la mer
comme les martinets et les corbeaux dont chacun
portait trois pierres, une dans son bec et une dans
chaque patte. Les pierres étaient comme des pois
chiches et lentilles. Chaque soldat touché mourut
cependant tous ne furent pas touchés.
Ils se retirèrent donc en la hâte le long de la
route par laquelle ils étaient venus, en criant pour
que Noufayl Ibn Habib les guide vers le
Yémen. Dans cette état, Noufayl dit ces vers :
« Nos salutations ô Roudayna. Combien as-tu réjouis
nos yeux ce matin !
Roudayna, aurais-tu vu, mais peut-être n’as-tu pas
vu, ce que nous avons vu au mont Mouhassab
Alors tu m’aurais pardonné et loué et ne serait pas
tombé malade pour ce qui se passa entre nous.
J’ai loué Allah pour voir les oiseaux et craignit
qu’une pierre soit jetée sur moi.
Quand tous appelèrent Noufayl, comme si je devais
une dette aux Abyssiniens. »
Ibn Ishaq poursuit : « Si courbés, ils se
bousculèrent sur tous les sentiers, mourant
systématiquement où ils allèrent. Abraha fut touché
sur le corps et ils l’emportèrent alors que ses
doigts se détachaient les uns après les autres.
Quand ils tombèrent pus et sang se répandirent.
Quand ils le reçurent à San’a, il ressemblait à un
oisillon et il mourut finalement quand son cœur
éclata dans sa poitrine. Ainsi disent-ils. »
Ibn Ishaq a rapporté que Ya’qoub Ibn ‘Outbah
lui a dit qu’il a été rapporté que pour la première
fois dans les terres arabes apparurent cette année
la rougeole et la variole de même que les premières
plantes amères comme l’harmal, la coloquinte et
l’asclépiade.
Ibn Ishaq a commenté que lorsqu’Allah envoya
Muhammad (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) une
des actions qu’il énuméra de la grâce d’Allah et Ses
bienfaits pour les Qouraysh est qu’Il repoussa les
Abyssiniens et sauva Qouraysh pour la postérité. Et
ainsi Allah dit dans le Qur’an : « Au
nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très
Miséricordieux. N’as-tu pas vu comment ton Seigneur
a agi envers les gens de l’Eléphant ? N’a-t-Il pas
rendu leur ruse complètement vaine et envoyé sur eux
des oiseaux par volées qui leur lançaient des
pierres d’argile ? Et Il les rendit semblables à une
paille mâchée. » (Qur’an 105)
Tant Ibn Ishaq qu’Ibn Hisham interprétèrent
ce chapitre le suivant que j’ai largement exposé
dans mon
Tafsir, Allah dispose et à Lui sont dû toute
la louange et le crédit.
- Ibn Hisham a déclaré que le mot al-Ababil, les
troupeaux, signifie des groupes ; les Arabes
n’utilisent pas de forme singulière pour ce nom à ce
que nous savons.
Il a déclaré aussi que concernant le mot al-Sijjil,
c’est-à-dire « dur, » Younous le grammairien et Abou
‘Oubaydah lui ont dit que les Arabes l’utilisait
pour signifier « très solide. »
- Certains commentateurs prétendent que le dernier
vient de deux mots persans transformé en un seul par
les Arabes : de Sanj et Jill. Le premier signifie
« la pierre, » la second « argile, » donc le mot
combiné indiquerait la somme de ceux-ci.
- Le mot « ‘Asaf, » toujours dans la même Sourate,
signifie « végétation, feuillage qui n’ pas été
mâché. »
- Al-Kisa’i a dit qu’il entendit d’un grammairien
que le singulier du mot al-Ababil est Ibbil.
- Beaucoup des premières autorités ont interprété le
mot al-Ababil pour signifier des oiseaux qui se
suivent les uns les autres, en groupes.
- Selon Ibn ‘Abbas ils avaient des becs d’oiseaux
mais des pattes comme celles de chiens.
- ‘Ikrimah a dit que leurs têtes ressemblaient à
celle de lions qui émergèrent de la mer et qu’ils
étaient verts.
- ‘Oubayd Ibn ‘Oumayr a dit qu’ils étaient des
oiseaux noirs de mer (cormorans ?) portant des
pierres dans leurs becs et griffes.
- Selon Ibn ‘Abbas ils avaient la même forme que les
griffons d’Afrique du Nord. Il a aussi dit que les
plus petites pierres qu’ils transportaient
ressemblaient aux têtes humaines et que certaines
étaient aussi grands que les chameaux.
C’est ce qu’ rapporté Younous Ibn Boukayr a dit sur
l’autorité d’Ibn Ishaq. On a aussi dit qu’ils
étaient petits Et Allah est Plus Savant.
Ibn Abi
Hatim a dit qu’il a été informé par
Abou Zour’a, Muhammad Ibn ‘AbdAllah Ibn Abou
Shaybah et Abou Mou’awiyah, d’al-A’mash, Abou
Soufyan et ‘Oubayd Ibn ‘Oumayr, que lorsqu’Allah
voulut détruire ceux avec l’éléphant, Il envoya sur
eux des oiseaux comme les martinets sortis de la
mer. Chaque oiseau portait trois pierres, deux dans
ses griffes et un dans son bec. Il a dit que les
oiseaux arrivèrent, s’alignèrent au-dessus de leurs
têtes, crièrent et laissèrent tomber ce qui était
dans leurs griffes et becs. Chaque pierre qui tomba
sur la tête d’un homme sortie par son derrière et
chaque pierre qui tomba sur le flanc d’un homme
sorti de l’autre. Allah envoya aussi un coup de vent
féroce qui saisit les pierres et multiplia leur
vitesse. Ils furent donc tous tués.
Cependant, comme Ibn Ishaq l’a affirmé
ci-dessus, tous n’ont été frappés par les pierres.
Certains sont vraiment retournés au Yémen raconter à
leurs gens le désastre qui leur est arrivé. Et on a
aussi dit qu’Abraha, Allah le maudisse, fut
retourné, ses doigts se détachant les uns après les
autres et que lorsqu’il atteignit le Yémen, sa
poitrine éclata et il mourut.
Ibn Ishaq a rapporté que ‘AbdAllah Ibn Abou
Bakr lui a dit sur l’autorité de ‘Amra que ‘Ayshah a
dit : « J’ai vu le gardien de l’éléphant et le guide
à La Mecque, aveugles et estropiés qui mendiaient de
la nourriture. »
Comme nous l’avons mentionné, le nom du gardien
était Ounays mais aucun nom n’a été donné pour son
guide. Et Allah est Plus Savant. |
Seiyoun