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					La contradiction de la démocratie avec l’Islam 
					 
					
					8 - La démocratie contredit complètement l’Islam dans les 
					fondamentaux et dans les détails, et cela se reflète dans 
					plusieurs aspects: 
					
					(A) La démocratie, selon ce qui est écrit dans les livres 
					quand la réalité est toute différente, donne la souveraineté 
					au peuple et lui confie toute l’affaire. Par conséquent, les 
					gens sont la référence suprême en tout. Selon les règles de 
					la démocratie, les gens sont la source du pouvoir. Ainsi, 
					les gens sont la source du pouvoir législatif, du pouvoir 
					judiciaire et du pouvoir exécutif. Ce sont les gens qui 
					légifèrent les lois, nomment les juges et établissent les 
					dirigeants. C’est contraire à l’Islam qui confère la 
					souveraineté à la Shari’ah et non au peuple. De cette façon, 
					toute la question est à la Shari’ah et c’est la référence 
					suprême en tout. Quant aux pouvoirs, l’Islam confère le 
					pouvoir législatif à Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, 
					pas aux gens. C’est Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, 
					Seul qui légifère les règles en tout, que ce soit en ce qui 
					concerne le culte, les transactions, les punitions ou autre. 
					Il est interdit à quiconque de légiférer, même s’il s’agit 
					d’une seule règle. Les gens en Islam ont l’autorité, à 
					savoir le pouvoir, donc ce sont les gens qui élisent le 
					dirigeant et le nomment. Ainsi, les gens ne sont que la 
					source du pouvoir exécutif et choisissent l’homme qui assume 
					l’autorité et le pouvoir. Quant au pouvoir judiciaire, 
					celui-ci est assumé par le calife ou quiconque le remplace 
					en cela. C’est le calife qui nomme les juges ou qui nomme 
					quelqu’un qui nomme les juges. Aucune personne appartenant 
					au peuple, à l’individu ou à un groupe n’a le pouvoir de 
					nommer un juge. Ceci est plutôt limité au calife et à son 
					adjoint. 
					 
					
					(B) Le leadership dans le système démocratique est collectif 
					et non individuel. Le pouvoir est aussi collectif et non 
					individuel. L’autorité ou la règle est assumée par le 
					conseil des ministres, c’est-à-dire le cabinet. Le chef de 
					l’état, que ce soit un roi ou un président, est une figure 
					nominale qui règne mais ne gouverne pas. L’organe qui 
					gouverne et assume le pouvoir est le cabinet. Ceci est 
					contraire à l’Islam, où le leadership est pour l’individu et 
					non pour un collectif et où le pouvoir est aussi pour 
					l’individu et non pour un collectif. Il a été rapporté sous 
					l’autorité d’Abou Sa’id Al-Khoudri (radhiyallahou ‘anhou) 
					que le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) a 
					dit : « Si trois 
					personnes partent en voyage, elles doivent désigner l’une 
					d’elles comme émir. »  
					
					‘Abdallah Ibn ‘Omar (radhiyallahou ‘anhoum) a également 
					rapporté que le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa 
					sallam) a dit : « Il 
					est interdit à trois personnes de se trouver n’importe où 
					sur la terre sans avoir nommé un émir parmi elles. » Le 
					mot « un » signifie exactement cela, et il se réfère à un 
					nombre, à savoir un et pas plus. Ceci est déduit de la 
					compréhension opposée du mot « un ». La compréhension 
					inverse peut être demandée et son indication est égale à 
					l’indication du texte en ce qui concerne la preuve. La 
					compréhension opposée ne peut être rendue redondante que 
					dans une seule instance, c’est-à-dire si un texte l’annule. 
					Dans ce cas, aucun texte n’est venu l’annuler, il est donc 
					applicable. Ceci stipule l’application de : « ils devraient 
					en nommer un comme émir » et pas plus, ou « sans avoir nommé 
					un émir » et pas plus. Par conséquent, la compréhension 
					opposée dans les deux Hadiths indique qu’il est 
					absolument interdit que l’Imara soit conféré à plus d’un 
					homme. Ceci est soutenu par l’action du Messager d’Allah 
					(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), car dans toutes les 
					situations dans lesquelles il nomma des émirs, il n’a jamais 
					nommé plus d’un émir sur une seule zone. Ainsi, l’autorité, 
					à savoir la règle, est assumée par le chef de l’état, les 
					Amir al-Mou'minin (le calife) et tous les pouvoirs 
					obligatoires liés à l’état lui sont limités. Il est celui 
					qui a la compétence dans l’autorité et personne ne partage 
					aucune de cette compétence avec lui, elle lui est plutôt 
					exclusive. Ainsi, le leadership et l’autorité dans l’Islam 
					sont pour l’individu. 
					 
					
					(C) L’état dans le système démocratique se compose de 
					plusieurs institutions et non d’une seule institution. Le 
					gouvernement est une institution, c’est-à-dire le pouvoir 
					exécutif, et chaque syndicat est une institution 
					indépendante avec compétence d’autorité et de pouvoir dans 
					le domaine pour lequel il a été créé. Par exemple, le 
					syndicat des avocats est une institution qui a le pouvoir et 
					l’autorité dans toutes les questions liées aux avocats, 
					allant de l’autorisation des avocats à exercer la 
					profession, ou les suspendre, ou les poursuivre, et il 
					traite de tous les questions liées aux avocats en termes de 
					pouvoir et d’autorité. De même, le syndicat des médecins, le 
					syndicat des pharmaciens et le syndicat des ingénieurs 
					civils, entre autres. Les syndicats jouissent dans leurs 
					domaines respectifs de la même compétence dont jouit le 
					gouvernement en termes de pouvoir. Le gouvernement lui-même 
					ne bénéficie pas du même pouvoir conféré au syndicat en son 
					domaine spécifique. Ceci est en contradiction avec l’Islam, 
					où l’état et le gouvernement sont un seul corps, qui détient 
					le pouvoir, le calife. Il est exclusivement celui qui a la 
					compétence et aucune autre personne n’a de compétence du 
					tout.  
					
					Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) a dit : 
					« L’Imam est un 
					tuteur, et il est responsable de sa tutelle. » 
					L’expression « il est » se réfère dans un contexte 
					grammatical arabe à une forme restrictive et c’est un pronom 
					séparateur. Ainsi sa parole « et il est responsable » dénote 
					une restriction de la responsabilité de l’Imam. Par 
					conséquent, il n’existe personne au sein de l’état, des 
					individus ou des groupes, qui aient le pouvoir de gouverner 
					qui lui a été conféré à l’origine, en dehors du calife. 
					 
					
					(D) Dans le système démocratique, rechercher l’opinion des 
					citoyens sur les questions de décision est considéré comme 
					une obligation. Le dirigeant doit rechercher l’opinion du 
					peuple ou l’opinion des conseils élus par le peuple, et il 
					n’a pas le droit de contredire les gens (Ceci bien sûr en 
					théorie, la réalité est ce que les élus font juste ce qu’ils 
					veulent. Ainsi les gens sortirent en masse contre la guerre 
					d’Irak des démons Bush-Blaireau qui conduisirent toutefois 
					la guerre qui valut des millions de morts et qui continuent 
					de mourir jusqu’à ce jour !) La recherche de l’opinion des 
					citoyens est donc obligatoire dans le système démocratique. 
					C’est contraire à l’Islam, où la recherche de l’opinion de 
					l’Oummah, la Shourah (consultation), est tolérée et non 
					obligatoire. Il est toléré pour le calife de rechercher 
					l’opinion de la Oummah sans être toutefois obligatoire pour 
					lui. Il en est ainsi parce que bien qu’Allah, Exalté et Loué 
					soit-Il, fait l’éloge de la Shourah, Il, Exalté, l’a 
					restreinte à la zone de Moubah uniquement. Ainsi, le 
					fait qu’elle soit confiné à la zone de Moubah sert de 
					conjonction qu’elle n’est pas obligatoire, car son sujet est 
					Moubah. Par conséquent, une consultation sur un tel 
					sujet ne peut être obligatoire. Par conséquent, il est 
					Mandoub pour le calife de consulter l’Oummah, parce 
					qu’Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, a fait l’éloge de 
					la Shourah et parce qu’elle ne peut être que dans la zone 
					Moubah. 
					 
					
					(E) Dans le système démocratique, le gouvernement est lié 
					par l’opinion de la majorité sur chaque question, que ce 
					soit dans la législation ou autre. Cependant, dans certains 
					cas, ils ont tendance à rendre la règle de la majorité 
					contraignante même si elle était de 51%, et dans d’autres 
					cas, ils ont tendance à imposer une majorité des deux tiers. 
					Dans tous les cas, l’avis de la majorité est contraignant 
					dans tous les cas. C’est contraire à l’Islam, où l’opinion 
					de la majorité n’a pas la prépondérance dans tout et n’est 
					pas toujours contraignante. Une élaboration plus approfondie 
					suit : 
					 
					
					(a) Les règles de la Shari’ah, à savoir les opinions 
					législatives : elles ne sont soumises ni à l’opinion de la 
					majorité, ni à l’opinion de la minorité, mais chacun doit se 
					conformer à la preuve de la Shari’ah. La preuve à ce sujet 
					se reflète dans le fait que le Messager d’Allah (sallallahou 
					‘aleyhi wa sallam) s’est conformé à la question du traité 
					d’al-Houdaybiyah avec la révélation et écarta les 
					opinions de ‘Omar (radhiyallahou ‘anhou). Il écarta même 
					l’opinion de tous les Musulmans et rejeta catégoriquement 
					leur opinion, et il les força à se conformer à son opinion 
					malgré leur colère et leur ressentiment. Il leur dit : «
					Je suis le serviteur 
					d’Allah et je ne violerai pas Son ordre. » Cela prouve 
					que ce qui est prépondérant n’est pas la majorité, ni la 
					minorité, mais plutôt ce qui a été établi par la révélation, 
					c’est-à-dire la preuve de la Shari’ah. S’il y avait 
					plusieurs preuves, les preuves les plus solides auraient la 
					prépondérance; ainsi, la règle est prise et donnée 
					prépondérante en fonction de la force de ses preuves ; 
					cependant, obliger les gens à adopter la règle et la 
					promulguer comme une loi relève exclusivement de la 
					compétence du calife car lui seul se réserve le droit 
					d’adopter les règles, et cela découle du consensus général 
					des Sahaba, qui dénote que l’Imam se réserve le droit 
					d’adopter des règles spécifiques et d’ordonner leur mise en 
					œuvre. Les Musulmans, pour leur part, devraient les 
					respecter et rejeter leurs propres opinions. Les principes 
					établis de la Shari’ah sont : « L’ordre de l’Imam lie 
					ouvertement et secrètement, » « l’ordre de l’Imam règle les 
					différends, » et « le Sultan se réserve le droit de générer 
					à partir des décisions ce qui est approprié aux nouveaux 
					problèmes qui se posent. » Ce qui s’applique aux règles de 
					la Shari’ah s’applique également aux définitions de la 
					Shari’ah, où le facteur prépondérant est la force de la 
					preuve, et c’est le calife seul qui se réserve le droit de 
					les adopter. Par conséquent, sa propre opinion serait le 
					facteur prépondérant et contraignant. 
					 
					
					(b) L’opinion qui indique une pensée sur un sujet précis, 
					qu’elle génère une ou plusieurs actions. L’action ou les 
					actions seront étudiées en fonction du sujet. En d’autres 
					termes, l’opinion liée à la réalisation d’actions, c’est 
					lorsque les sujets nécessiteront compréhension et réflexion. 
					L’avis est sollicité dans le but de parvenir à une idée 
					précise du sujet. Ainsi, une décision est prise sur 
					l’opportunité d’entreprendre l’action ou de s’abstenir, ou 
					sur la manière dont l’action doit être entreprise, à savoir 
					ce qui est lié à « l’opinion, la guerre et la tactique. » 
					Cette opinion qui indique une pensée sur un sujet spécifique 
					doit être soumise à la correction et non soumise à la 
					majorité. Par exemple :  
					
					La renaissance de l’Oummah devrait-elle être travaillée en 
					élevant son niveau intellectuel ou en élevant ses normes 
					économiques ? 
					
					Les guerres d’apostasie qui éclatèrent à l’époque d’Abou 
					Bakr (radhiyallahou ‘anhou) furent-elles considérées comme 
					un rejet des règles de la Shari’ah ou comme une simple 
					rébellion armée ? 
					
					La façon dont ‘Ali (radhiyallahou ‘anhou) traita les Walis 
					quand il prit ses fonctions, aurait-il dû les garder ou les 
					révoquer, ou aurait-il dû en garder certains et retirer les 
					autres ? 
					
					La manière dont il (radhiyallahou ‘anhou) traita la question 
					de Mou’awiyyah (radhiyallahou ‘anhoum) en particulier, 
					aurait-il dû le retirer immédiatement de la wilaya 
					d’ash-Sham ou gardé jusqu’à ce qu’il ait établi son autorité 
					sur tous les territoires du califat ? 
					
					La construction par l’État Ottoman d’une voie ferrée entre 
					Istanbul et Bagdad, aurait-il dû la céder à des 
					entrepreneurs allemands ou belges ? 
					
					La tentative de la Grande-Bretagne d’adhérer à la Communauté 
					européenne en 1962, aurait-elle dû y adhérer ou non ? En 
					d’autres termes, son entrée lui aurait-elle permis de 
					maintenir sa position internationale et de garder intacte 
					son influence sur l’Europe ou aurait-elle entraîné des 
					pertes économiques et politiques ? 
					
					Le développement de la richesse en Égypte, aurait-il dû se 
					faire par la mise en place d’une industrie lourde ou par la 
					construction du haut barrage ? 
					
					Le programme d’armement nucléaire de la Turquie, aurait-elle 
					dû s’efforcer d’acquérir des armes nucléaires en comptant 
					sur ses propres ressources et dépenses ou devrait-elle 
					compter sur des investissements étrangers ? 
					
					L’action de l’État Ottoman pour améliorer l’éducation, 
					aurait-il dû opter pour l’augmentation du nombre d’écoles et 
					d’universités ou aurait-il dû revoir les programmes 
					d’enseignement ?  
					 
					
					Par conséquent, dans toute action dont le sujet nécessite 
					une compréhension et une réflexion, la solidité doit avoir 
					la prépondérance sur la majorité. La preuve à ce sujet se 
					reflète dans l’action du Messager d’Allah (sallallahou 
					‘aleyhi wa sallam), car quand il, avec les Musulmans, arrêté 
					par l’eau la plus proche de Badr, al-Houbab Ibn 
					al-Moundir (radhiyallahou ‘anhou) n’aimait pas l’endroit et 
					il connaissant bien les lieux et un expert en guerre, il dit 
					donc au Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) : « 
					Est-ce là le lieu qu’Allah t’a ordonné d’occuper, afin que 
					nous ne puissions ni avancer, ni nous en retirer, ou est-ce 
					une question d’opinion, de guerre et de tactique ? » Le 
					Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) dit : «
					C’est plutôt une 
					question d’opinion, de guerre et de tactique. » Sur ce, 
					al-Houbab déclara : « Ce n’est pas ici qu’il faut 
					s’arrêter. » Il désigna ensuite un endroit et bientôt le 
					Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et ceux qui 
					étaient avec lui se levèrent et suivirent l’opinion d’al-Houbab. 
					Dans ce Hadith, le Messager d’Allah (sallallahou 
					‘aleyhi wa sallam) abandonna son opinion et ne se référa pas 
					à l’opinion des Musulmans. Il suivit ce qui était sain et se 
					contenta de l’opinion d’une personne sur une question que le 
					Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) a décrite 
					comme étant « une 
					question d’opinion, de guerre et de tactique. » C’est 
					ainsi qu’il imposa cette opinion à tous les Musulmans, car 
					c’était la bonne et la plus solide opinion. Cela indique que 
					toute opinion de ce type, c’est-à-dire « une question 
					d’opinion, de guerre et de tactique, » est prépondérante sur 
					la base de la solidité, et non de celle de la majorité. 
					C’est au calife seul de décider de ce qui est sain, car 
					c’est le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) 
					qui décida de ce qui était sain dans la bataille de Badr, en 
					sa qualité de chef de l’état, non en sa qualité de Messager. 
					
					Semblable à l’opinion qui indique une pensée sur un sujet 
					spécifique, est l’opinion technique que les experts 
					comprennent, car elle est du type qui nécessite de la 
					compréhension, de la réflexion et de l’expertise. Les 
					preuves à ce sujet se reflètent dans le fait que l’opinion 
					d’al-Houbab (radhiyallahou ‘anhou) fut acceptée sur 
					une question stratégique. C’était une opinion sur une 
					question technique donnée par une personne qui connaissait 
					bien les lieux et l’expertise de la guerre. Semblables à 
					celles-ci sont les définitions non-Shari’ah, car elles 
					nécessitent également de la compréhension et de la 
					contemplation. 
					 
					
					(c) L’opinion qui conduit à une action et qui ne nécessite 
					pas la compréhension et la réflexion des experts et des 
					techniciens. Dans ce type d’opinion, la prépondérance est 
					donnée à la majorité et elle est contraignante, comme 
					l’élection d’un calife ; votons-nous pour cet homme ou cet 
					homme ?  
					
					Ou comme la nomination d’un arbitre pour enquêter sur un 
					incident ; nommons-nous cette personne ou cette personne?  
					
					Ou comme la mise en place de projets de développement ; 
					construisons-nous des hôpitaux ou des écoles ?  
					
					Ou comme l’octroi d’une aide aux agriculteurs ; leur 
					accordons-nous de l’argent ou leur accordons-nous des 
					machines, des semences et des engrais ? Etc.  
					
					Par conséquent, toute action qui n’exige pas la 
					compréhension et la réflexion des experts et des techniciens 
					doit être soumise à l’avis de la majorité et l’état est lié 
					par une telle opinion. Par conséquent, le calife est lié par 
					une telle opinion. La preuve à ce sujet est reflétée dans le 
					fait que le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) 
					accepta l’opinion de la majorité à Ouhoud et sortit à 
					l’extérieur de Médine malgré le fait qu’il estima que cette 
					opinion était fausse et que la bonne opinion était 
					différente de celle de la majorité comme étant en fait le Sahaba 
					aîné qui eut également une opinion différente de celle de la 
					majorité ; leur opinion était celle du Messager d’Allah 
					(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), qu’ils devaient rester à 
					Médine. Cela indique que l’opinion de la majorité dans une 
					telle action est celle qui est prépondérante et 
					contraignante. 
					 
					
					Certaines personnes peuvent être confuses au sujet de la 
					différence entre une action dont le sujet nécessite la 
					compréhension et la contemplation et une action qui ne 
					l’exige pas. Cependant, si l’on examinait les preuves de 
					chacune des deux actions, la différence se manifesterait 
					clairement. Le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa 
					sallam) demanda à al-Houbab (radhiyallahou ‘anhou) 
					lors de la bataille de Badr : «
					Est-ce une question 
					d’opinion, de guerre et de tactique, » ce qui signifie 
					que camper dans un tel endroit est lié à des questions qui 
					devraient être renvoyées au experts, c’est-à-dire qu’il fait 
					partie des questions militaires qui nécessitent une 
					réflexion et une étude et une partie des tactiques mises en 
					place pour l’ennemi qui nécessitent un examen minutieux afin 
					de mettre en place de telles tactiques. Quant à la bataille 
					d’Ouhoud, le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa 
					sallam) dit aux Musulmans : «
					Si vous pensez qu’il 
					est juste de rester à Médine et de les laisser là où ils ont 
					campé, car s’ils s’arrêtent, ils se seront arrêtés dans une 
					mauvaise position et si ils essaient d’entrer dans la ville, 
					nous pouvons les combattre là-bas. » Sur ce, certains 
					Musulmans dirent : « Ô Messager d’Allah ! Conduis-nous vers 
					nos ennemis, de peur qu’ils ne pensent que nous sommes trop 
					lâches et trop faibles pour les combattre. » Sur ce 
					‘Abdallah Ibn Oubay Ibn Saloul dit : « Ô Messager d’Allah ! 
					Reste à Médine, ne sort pas à leur encontre. Nous ne sommes 
					jamais sortis pour combattre un ennemi mais nous avons 
					rencontré un désastre, et personne n’est venu contre nous 
					sans être vaincus, laisse-les là où ils sont. S’ils restent, 
					ils seront dans une mauvaise situation, et s’ils entrent, 
					les hommes les combattront et les femmes et les enfants leur 
					jetteront des pierres depuis les murs, et s’ils se retirent, 
					ils se retireront sereins comme ils sont venus. » Par 
					conséquent, la question était de savoir s’il fallait sortir 
					ou non, et non du lieu de la bataille, ce qui signifie que 
					la question n’était pas de savoir s’ils auraient dû se 
					fortifier à l’intérieur de Médine et se battre à partir de 
					là ou s’ils auraient dû se fortifier dans la montagne d’Ouhoud. 
					Le problème concernait l’ennemi qui approchait, 
					devraient-ils du sortir à leur rencontre et leur livrer 
					bataille ou rester sur place et s’ils seraient attaqués, 
					devrait-il riposter, tandis que si l’ennemi ne les attaquait 
					pas, devrait-il les laisser. Par conséquent, il y avait une 
					différence entre la réalité des deux situations et entre la 
					manière dont le Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa 
					sallam) traita chacune des deux situations. De cette 
					différence entre les deux situations, la différence entre 
					l’action qui fut renvoyée à l’avis solide et l’action qui 
					fut renvoyée à l’avis de la majorité devient manifeste. En 
					d’autres termes, il y a une différence entre l’action dont 
					le sujet nécessite la compréhension et la contemplation et 
					l’action qui ne nécessite pas de compréhension et de 
					contemplation. Il s’agit d’une part, d’autre part, de 
					l’action dont le sujet est critique et important et dont la 
					compréhension demande un effort, elle est différente par sa 
					nature de l’action qui n’a pas de sujet, ou dont le sujet 
					n’est pas critique ou est de notoriété publique. Bien que 
					cette différence entre les deux actions soit quelque peu 
					subtile, elle existe cependant et peut être comprise. 
					 
					
					Par conséquent, l’opinion de la majorité en Islam n’est 
					prise que dans une seule situation, c’est-à-dire dans les 
					actions qui ne nécessitent pas la compréhension et la 
					réflexion des experts et des techniciens. Quant aux autres 
					actions, elles ne sont pas soumises à l’avis de la majorité. 
					Ceci est soutenu par ce que le Messager d’Allah (sallallahou 
					‘aleyhi wa sallam) dit à Abou Bakr et ‘Omar (radhiyallahou 
					‘anhoum) : « Si vous 
					conveniez d’une consultation, je ne vous contredirais pas. 
					» Cela prouve que l’opinion de la majorité est 
					prépondérante. Cependant, il limita leur accord à une 
					qualification explicative, ainsi il dit : «
					Lors d’une 
					consultation. » Et : «
					Je ne vous 
					contredirais pas, » était lié à sa contradiction avec 
					leur opinion à al-Houdaybiyah, et à son imposition de 
					l’opinion d’al-Houbab (radhiyallahou ‘anhou) sur eux, 
					il deviendrait clair que sa parole : «
					Lors d’une 
					consultation » sert de qualification pour ne pas les 
					contredire. Aussi leur non-contradiction relève-t-elle d’une 
					consultation, qui est autre que ce qui est une révélation et 
					autre que ce qui est affaire «
					d’opinion, de guerre 
					et de tactique. » Nous en déduisons que le Hadith 
					indique que l’opinion de la majorité est prépondérante dans 
					des matières autres que les règles de la Shari’ah et autres 
					que celles qui sont une question «
					d’opinion, de guerre 
					et de tactique. ». Par conséquent, l’Islam contredit la 
					démocratie. 
					 
					
					(d) En démocratie, certains individus bénéficient d’une 
					immunité qui les protège de la loi. Ainsi, la loi ne peut 
					pas les toucher en raison de l’immunité dont ils jouissent, 
					comme c’est le cas du chef de l’état et des parlementaires. 
					Si le chef de l’état commettait un crime, il ne serait pas 
					poursuivi et il ne serait pas soumis à la loi, car il 
					bénéficie de cette immunité. Il en va de même pour les 
					parlementaires, car si l’un d’entre eux commettait un crime 
					au cours d’une session parlementaire, il ne serait pas 
					poursuivi et il ne serait pas soumis aux forces de l’ordre 
					tant que son immunité n’aurait pas été levée. Ceci est en 
					contradiction avec l’Islam, où aucun citoyen de l’État 
					Islamique ne bénéficie d’une quelconque immunité. Le chef de 
					l’état est comme toute personne ordinaire en ce que s’il 
					commettait un crime, il serait poursuivi et la loi lui 
					serait appliquée. Il en va de même pour les membres du 
					Conseil de la Shourah, car chacun d’entre eux est comme 
					toute personne ordinaire. Toutefois, si le crime de l’accusé 
					n’était pas lié à sa profession au sein de l’état et qu’il 
					s’agissait d’une question autre que de décision ou 
					d’administration, il serait poursuivi devant le tribunal 
					judiciaire. Alors que si le crime dont il était accusé était 
					lié à sa profession au sein de l’état, à savoir un crime lié 
					à des questions judiciaires ou administratives, il serait 
					poursuivi devant le tribunal de Mazalim. L’immunité dans 
					l’État Islamique n’est accordée à personne, à l’exception 
					des envoyés qui viennent de l’étranger en mission 
					diplomatique. Seulement, ils jouissent d’une immunité 
					diplomatique et, à part eux, personne n’a du tout d’immunité 
					diplomatique. Les libertés générales en démocratie 
					contredisent l’Islam d’autant plus qu’elles ne servent qu’à 
					protéger les criminels. Les lois sont faites par eux et ils 
					sont protégés par elles. 
					 
					
					e) Il existe dans le système démocratique ce que l’on 
					appelle les libertés générales : la liberté personnelle, la 
					liberté de propriété, la liberté de croyance et la liberté 
					d’expression. Par conséquent, chaque personne peut faire ce 
					qu’elle souhaite. Il n’y a donc pas de punition contre la 
					fornication ; il est même interdit de promulguer une telle 
					punition, car cela est considéré comme une atteinte à la 
					liberté personnelle. En outre, chaque personne peut acquérir 
					par tous les moyens, tout ce qu’elle souhaite. Ainsi, on 
					peut acquérir de la richesse par le jeu, la tromperie ou le 
					monopole. En outre, chaque personne peut embrasser la 
					‘Aqidah de son choix et exprimer toute opinion qu’elle 
					souhaite. Ceci est en contradiction avec l’Islam, car dans 
					l’Islam il n’y a pas de liberté, c’est-à-dire le non-respect 
					de quoi que ce soit lors de l’exécution d’actions. L’Islam 
					restreint en effet le Musulman au respect des règles de la 
					Shari’ah. Chaque action effectuée par le Musulman est 
					soumise au respect des règles de la Shari’ah. Ce que l’on 
					appelle les libertés générales n’existe pas dans l’Islam. Il 
					n’y a pas de liberté personnelle : les fornicateurs hommes 
					et femmes seront fouettés, les adultères hommes et femmes 
					seront lapidés, les pédérastes et les pédophiles exécutés. 
					Il n’y a pas non plus de liberté de propriété, car les 
					richesses acquises par le jeu ou par des transactions 
					illégales ne peuvent pas être détenues, et les richesses 
					dont l’acquisition est interdite par la Shari’ah comme la 
					Riba (usure) ne peuvent pas être détenues. On ne peut rien 
					posséder par tromperie et monopole. De plus, il n’y a pas de 
					liberté de croyance, car si le Musulman apostasie, il sera 
					tué s’il ne se repentait pas. Quant à ce que l’on appelle la 
					liberté d’expression, l’Islam permet au Musulman d’exprimer 
					sa propre opinion, à condition qu’elle ne soit pas coupable 
					et est également ordonné de dire la vérité partout et à tout 
					moment.  
					 
					
					Dans le Hadith de ‘Oubadah Ibn as-Samit 
					(radhiyallahou ‘anhou), quand les Ansar portèrent leur 
					allégeance au Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa 
					sallam), il dit parmi les conditions : « Que nous dirons la 
					vérité à tout moment et que nous ne craindrons la censure 
					d’aucun au service d’Allah. » L’Islam ordonna également la 
					confrontation et la comptabilité du dirigeant en ce qui 
					concerne ses actions. Le Messager d’Allah (sallallahou 
					‘aleyhi wa sallam) a dit : «
					Le maître des martyrs 
					est Hamza, et un homme qui s’est tenu debout devant 
					un dirigeant tyran pour le conseiller et a été tué par lui. 
					» Cela n’est pas considéré comme la liberté d’expression, 
					mais comme une adhésion aux règles de la Shari’ah. C’est 
					aussi une permission d’exprimer son opinion dans certains 
					cas et une obligation de l’exprimer dans d’autres. 
					
					Par conséquent, l’Islam contredit la démocratie en termes de 
					ce que l’on appelle les libertés générales, car il n’y a pas 
					de libertés dans l’Islam à l’exception de la liberté qui 
					signifie la libération des esclaves de l’esclavage. 
					
					A partir de ces seuls sept points, la contradiction complète 
					entre l’Islam et la démocratie devient claire. Il devient 
					également clair que les règles de la démoncratie sont une 
					chose et les règles de l’Islam en sont une autre et qu’il 
					existe une nette différence entre elles. Chacun d’eux est 
					visiblement différent de l’autre. Par conséquent, la 
					démocratie est autre que l’Islam. 
					
					De tout ce qui a été mentionné dans ces sections, il devient 
					clair que l’idée qui dit : « Ce qui ne contredit pas l’Islam 
					et qui n’a pas été interdit par un texte peut être prise, » 
					est fausse par essence. Il devient également clair une fois 
					que les preuves ont été étudiées de près, que l’adoption de 
					toute règle autre que celle que la Shari’ah a apportée est 
					une adoption d’une règle impie, car c’est une adoption autre 
					que ce qu’Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, a révélé. 
					Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, nous a interdit de 
					faire référence à autre chose que la Shari’ah, et en plus de 
					Son interdiction comme mentionné dans les preuves énumérées 
					précédemment, comme suit ou Il, à Lui les Louanges et la 
					Gloire, dit : 
					
					« Non !... Par ton 
					Seigneur ! Ils ne seront pas croyants aussi longtemps qu’ils 
					ne t’auront demandé de juger de leurs disputes. » 
					Qur’an 4: 65 
					 
					
					Et la parole du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa 
					sallam) : « Toute 
					action non basée sur notre ordre est rejetée. » Le 
					Seigneur, à Lui les Louanges et la Gloire, a clairement 
					interdit l’adoption de ce qu’Il n’a pas révélée ; car Il, à 
					Lui les Louanges et la Gloire, s’adresse à Son Messager 
					(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) en disant : 
					
					« Juge alors parmi 
					eux d’après ce qu’Allah a fait descendre. » Qur’an 5: 49  
					 
					
					Et Il, à Lui les Louanges et la Gloire, dit aussi : 
					
					« Et prends garde 
					qu’ils ne tentent de t’éloigner d’une partie de ce qu’Allah 
					t’a révélé. » Qur’an 5: 49 
					 
					
					Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, ne s’est pas arrêté 
					à cela mais continue à censurer ceux qui gouvernent 
					autrement que par ce qu’Allah a révélé. Il, à Lui les 
					Louanges et la Gloire, dit : 
					
					« Et ceux qui ne 
					jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, les voilà 
					les mécréants. » Qur’an 5: 44 
					 
					
					Dans un autre verset, Il, à Lui les Louanges et la Gloire, 
					dit : 
					
					« Et ceux qui ne 
					jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, ceux-là 
					sont des injustes. » Qur’an 5 : 45 ans  
					 
					
					Et dans un troisième verset : 
					
					« Ceux qui ne jugent 
					pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, ceux-là sont les 
					pervers. » Qur’an 5: 47 
					 
					
					Cela indique l’accent mis sur le respect de ce qu’Allah, à 
					Lui les Louanges et la Gloire, a révélé et sur la 
					restriction de prendre la législation excepté de Lui et 
					l’interdiction absolue de prendre d’un autre que Lui, à Lui 
					les Louanges et la Gloire. Par conséquent, l’adoption des 
					lois occidentales et des règles démocratiques n’est pas 
					seulement une erreur, c’est plutôt l’adoption d’une loi de 
					la mécréance et c’est haram, qu’elles soient d’accord 
					avec la Shari’ah ou qu’elles la contredit. En fait, même si 
					la règle identique était adoptée, ce serait toujours haram 
					puisqu’elle a été adoptée sur une base autre que celle de la 
					Shari’ah. En conséquence, ce que les Musulmans mettent en 
					œuvre aujourd’hui dans leurs transactions selon les lois 
					occidentales est une mise en œuvre des lois de la mécréance, 
					indépendamment du fait qu’il soit d’accord ou en 
					contradiction avec la Shari’ah. Même si une personne 
					embauchait un ouvrier ou louait une maison ou une voiture, 
					et effectuait la transaction de location selon les lois 
					occidentales, ce sera une transaction effectuée selon une 
					loi impie. Alors que s’il devait effectuer la transaction 
					selon les règles de la Shari’ah, ce serait halal, que 
					cela soit conforme ou contraire à la loi. 
					 L’impact de l’invasion culturelle et législative 
					 
					
					La question de la régression des Musulmans aboutit à la 
					promulgation de la constitution et des lois dérivées des 
					constitutions et des lois occidentales. Cela aboutit à 
					l’adoption des lois impies par le calife de l’État 
					Islamique. Quoi qu’il en soit, l’invasion culturelle qui 
					balaya toutes les terres islamiques et l’invasion 
					législative de l’état dans le système au pouvoir et les lois 
					ébranlèrent les Aqa'id des Musulmans et les pensées 
					islamiques dans l’esprit de nombreux Musulmans. En outre, 
					cela secoua complètement l’entité de l’État Islamique, et la 
					détruisit même substantiellement tout en ne l’épargnant que 
					dans la forme. Il en est ainsi parce que l’entité de l’état 
					est une multitude de concepts, de critères et de convictions 
					et un groupe de personnes liées entre elles par l’autorité. 
					Ainsi, si ces concepts, critères et convictions étaient 
					détruites chez les Musulmans, l’entité de l’état serait 
					également détruite. Leur essence, qui est la base sur 
					laquelle se construit l’autorité, ou du moins en forme, ses 
					fondations seraient détruites même si son cadre restait 
					intact. Par conséquent, la destruction de ce cadre et la 
					frappe de cette forme seraient facilitées. Sans cette 
					invasion culturelle et législative, les états mécréants 
					n’auraient pas été en mesure de porter ce coup fatal à 
					l’État Islamique. Cependant, lorsque les états impies 
					réussirent à diviser les Musulmans par le nationalisme, en 
					particulier le nationalisme turc et arabe, en plus de leur 
					succès à ébranler les concepts, critères et convictions des 
					Musulmans, à supprimer les règles de la Shari’ah et à les 
					remplacer par les législations démocratiques et les lois 
					occidentales auxquelles les Musulmans se référaient dans le 
					jugement et sur lesquelles le califat se fondait, ils se 
					rendirent compte qu’il ne restait plus rien de l’état sauf 
					le cadre qui la contenait et la forme sous laquelle elle 
					apparaissait. Ainsi, ils commencèrent à penser à détruire le 
					Califat et à l’éliminer définitivement de l’existence par 
					les mains des mourtadine. A peine la Première Guerre 
					mondiale éclata ou l’État Ottoman participa aux côtés de 
					l’Allemagne, que les états impies estimèrent que 
					l’opportunité était venue de détruire le Califat et en 
					conséquence, ils se mirent à travailler dans ce sens. 
					 La tentative de démembrement de l’état du Califat 
					 
					
					Les états européens ne pouvaient pas imaginer qu’un jour les 
					Musulmans pourraient être gouvernés par d’autres que 
					l’Islam, ou qu’ils pourraient diriger les Musulmans 
					directement, puisqu’ils étaient et sont toujours considérés 
					comme des mécréants aux yeux des Musulmans. Par conséquent, 
					afin d’affaiblir le Califat et de l’éloigner, leur attention 
					se concentra sur le démembrement de l’État Islamique en 
					gouvernements islamiques qui seraient sous leur influence. 
					En effet, les négociations qui eurent lieu en 1915, pendant 
					la guerre entre la Russie, la Grande-Bretagne et la France, 
					en font mention.  
					
					Dans un mémorandum présenté à la Russie en réponse à son 
					propre mémorandum relatif à cette question, la France et la 
					Grande-Bretagne inclurent une clause qui stipulait : « La 
					sauvegarde des lieux sacrés dans les terres islamiques et 
					les terres arabes sous le règne d’un État islamique 
					indépendant. »  
					
					Et dans le mémorandum russe, envoyé en réponse aux 
					propositions anglo-françaises, il y avait une clause 
					stipulant : « L’engagement d’une décision cruciale relative 
					aux relations futures entre les États Islamiques que vous 
					entendez établir sur les ruines de l’État Ottoman et à les 
					séparer du Califat, est une question qui concerne le 
					gouvernement de Sa Majesté le César. » Il ajouta également : 
					« Le gouvernement de Sa Majesté le César souhaiterait de 
					tout cœur retirer le Califat des Turcs, mais en même temps, 
					ils souhaitent de tout cœur garantir la liberté du Hajj 
					et ne pas s’immiscer dans aucune petite chose qui pourrait 
					offenser les Musulmans. »  
					
					Dans un télégramme énumérant les demandes italiennes et 
					adressé au ministre russe des Affaires étrangères, 
					l’ambassadeur de Russie à Londres écrivit : « Le 
					gouvernement italien soutient l’opinion du gouvernement 
					russe sur la nécessité de séparer le gouvernement islamique 
					à établir au Hijaz, sur les débris du Sultanat 
					Ottoman, du Califat et de le placer sous le contrôle absolu 
					de la Grande-Bretagne. Le gouvernement italien soutient de 
					toutes ses forces le retrait du Califat des Turcs et son 
					abolition totale si nécessaire. »  
					 
					
					Tout cela indique que l’objectif principal des Alliés était 
					d’affaiblir et d’éliminer le Califat. Cependant, il 
					n’existait personne parmi les Musulmans qui aurait voulu ou 
					accepté le retrait du Califat. Même les traîtres parmi les 
					Musulmans arabes qui collaboraient avec les Britanniques 
					avaient l’habitude de réclamer que le Califat soit aux 
					Arabes. Quant aux Turcs, ils étaient tous assidûment engagés 
					dans le Califat ; leur amour et leur dévouement étaient 
					profondément enracinés dans leur âme. Même le Comité des 
					Jeunes Turcs était attaché au Califat et engagé à maintenir 
					toutes les parties de l’État Islamique telles qu’elles 
					étaient. On n’a jamais entendu parler de quiconque 
					souhaitait ou acceptait le retrait du Califat, et encore 
					moins de qui travaillerait à son retrait.  
					
					Par conséquent, son retrait était un défi de taille même si 
					toutes les terres islamiques étaient occupées. Par 
					conséquent, les Alliés dissimulèrent leurs intentions et il 
					s’agissait d’un secret gardé que personne ne connaissait. Et 
					ainsi, ils travaillèrent à porter un coup à l’État Ottoman 
					de l’intérieur en entreprenant une foule d’initiatives pour 
					la faire se retirer de la guerre et maintenir une paix 
					séparée avec elle. Ils se concentrèrent sur cette idée et y 
					travaillèrent. 
					 La tentative des Alliés de séduire Jamal Bacha 
					 
					
					Personne n’était en mesure d’influencer l’État Ottoman et de 
					faire se retirer de la guerre ou de maintenir une paix 
					séparée avec lui en dehors des officiers influents de 
					l’armée. Quant aux autres, ils n’étaient pas en mesure de 
					faire quoi que ce soit. Quant à ces traîtres parmi les 
					Arabes qui collaborèrent avec les Britanniques et les 
					Français, ils ne se sont pas élevés au niveau des 
					politiciens, et leurs maîtres, les Britanniques et les 
					Français, ne s’attendaient pas à ce qu’ils influencent 
					l’état. Leur tâche était d’agir comme des espions contre 
					l’état et de commettre des actes de sabotage contre lui. 
					Même le principal traître, ash-Sharif Hussein Ibn 
					‘Ali, était trop faible pour avoir une quelconque influence 
					sur l’état. Tout ce que les Britanniques voulaient, c’était 
					de l’utiliser dans des actes de sabotage contre l’Armée 
					Islamique, l’Armée Ottomane, et en suscitant une opinion 
					publique en leur faveur parmi les forces armées, de peur que 
					les Musulmans n’aient des sentiments d’animosité à leur 
					encontre et ne déclarent sur eux le Jihad que la Shari’ah 
					commandait, considérant qu’ils étaient des mécréants. Par 
					conséquent, les Arabes ne furent au centre de l’attention 
					des Alliés pendant la guerre dans leur tentative de retirer 
					l’État Ottoman de la guerre et ils concentrèrent plutôt leur 
					attention sur les officiers turcs. 
					 
					
					Parmi les Turcs, deux officiers étaient connus pour : 
					Premièrement, leur haine pour les Allemands et leur 
					opposition à l’entrée en guerre de l’État Ottoman en tant 
					qu’allié de l’Allemagne. Deuxièmement, leur ambition de 
					prendre le pouvoir et leurs efforts pour atteindre cet 
					objectif. Ces deux officiers étaient Jamal Bacha et Mustafa 
					Kemal. Quant à Mustafa Kemal, il était un officier 
					subalterne sans aucune valeur, bien qu’il était intelligent, 
					ambitieux et actif contre l’état. Alors que Jamal Bacha 
					était en mesure d’être influent, notamment en raison du fait 
					que l’ensemble de l’État Ottoman était gouverné par trois 
					hommes : Tal’at le Premier ministre, Anwar le ministre de la 
					guerre et Jamal Bacha lui-même, le commandant de la 
					quatrième division et gouverneur de la Syrie. Par 
					conséquent, les Alliés tentèrent d’attirer Jamal Bacha. 
					Pendant la campagne des Dardanelles (Campagne de Gallipoli) 
					et à la suite de son échec, les Alliés tentèrent de 
					contacter Jamal Bacha pour qu’il se révolte contre l’État 
					Ottoman. Cela était dû au fait que les Britanniques avaient 
					attaqué Istanbul et voulut s’emparer de Gallipoli le 25 
					avril 1915 ; cependant l’Armée Ottomane les affronta et 
					stoppa leur progression. Ainsi, ils ne purent avancer d’un 
					pas et subirent de lourdes pertes au point que le commandant 
					des forces alliées, le général Hamilton, fut contraint 
					d’envoyer le 16 août un télégramme à Lord Kitchener, le 
					secrétaire à la guerre britannique, une demande de renforts 
					et de munitions. (Nous avons détaillé non seulement cette 
					bataille mais aussi l’histoire « officielle » dans notre 
					second volume de l’Introduction à l’Histoire des Ottomans : 
					Les Désistoriens)  
					 
					
					De plus, le 14 octobre, le gouvernement britannique limogea 
					le commandant de la campagne des Dardanelles, le général 
					Hamilton, et le remplaça par le général Charles Monro qui 
					reçut l’ordre d’enquêter sur la campagne des Dardanelles. Le 
					28 octobre, Monro arriva dans les Dardanelles et avec 
					l’état-major, il étudia la situation des forces alliées le 
					long du littoral des Dardanelles et autour des tranchées 
					britanniques. Il écrivit ensuite au cabinet de guerre pour 
					recommander l’évacuation immédiate. Cependant, le secrétaire 
					de guerre Lord Kitchener, inquiet du télégramme de Monro, 
					décida de se rendre lui-même aux Dardanelles. Il arriva le 9 
					novembre et inspecta les positions militaires le long du 
					littoral et autour des tranchées britanniques et françaises. 
					Il arriva à la conclusion que les forces alliées pourraient 
					maintenir leurs positions à moins que les Turcs ne 
					parviennent à acquérir des canons et des munitions de 
					l’Allemagne, ce qui rendrait la position des forces alliées 
					très critique.  
					 
					
					Puis le 1er décembre, les forces alliées évacuèrent 
					soudainement leurs positions. C’est au cours de cette 
					période critique et de cette période de confusion dans 
					laquelle ils furent confus en raison de la campagne des 
					Dardanelles, que les Alliés tentèrent de contacter Jamal 
					Bacha et de négocier avec lui pour se rebeller contre l’État 
					Ottoman. Il semble que ces négociations aient effectivement 
					eu lieu et Jamal Bacha accepta en principe et posa ses 
					conditions car, le 26 novembre 1915, le ministère russe des 
					Affaires étrangères envoya à ses deux ambassades à Paris et 
					à Rome le télégramme n ° 6391; pour citer le télégramme : « 
					Les nouvelles qui nous parviennent des cercles arméniens à 
					Istanbul nous informent que Jamal Bacha est prêt à 
					entreprendre une action hostile contre le gouvernement 
					d’Istanbul si les conditions suivantes sont remplies : 
					
					1. Que les états alliés reconnaissent la souveraineté de 
					l’État Ottoman, dirigé par le Sultan, sur les états de 
					Syrie, la Palestine, l’Irak, La Péninsule Arabique, Kilikia, 
					l’Arménie et le Kurdistan. 
					
					2. Que le Sultanat soit assumé par Ahmed Jamal Bacha 
					et que ses fils et petits-fils assumeront le Sultanat après 
					lui. 
					
					3. Qu’Ahmed Jamal Bacha s’engagera à proclamer que le 
					Sultan actuel et son gouvernement sont prisonniers aux mains 
					des Allemands, et à leur déclarer la guerre. 
					
					4. Que dans le cas où Jamal Bacha déclarerait sa rébellion 
					et sa marche pour combattre le gouvernement, les Alliés 
					s’engageraient à fournir à son armée les armes, la 
					nourriture et le matériel militaire nécessaires. 
					
					5. Que les états alliés offriraient à Jamal Bacha l’aide 
					financière nécessaire jusqu’à la fin de la guerre. 
					
					6. Que Jamal Bacha accepte de rendre le détroit et Istanbul 
					aux Alliés. 
					
					7. Que Jamal Bacha s’engage à assurer une route gratuite 
					pour aider les Arméniens. »  
					 
					
					Telle était la liste des conditions mentionnées dans le 
					télégramme et il semble que la Russie ait négocié avec les 
					Britanniques et les Français, et alors que la Russie avait 
					accepté les conditions de Jamal Bacha, les Britanniques et 
					les Français refusèrent. Le 12 décembre 1915, le deuxième 
					chancelier du ministère russe des Affaires étrangères envoya 
					le télégramme 6130 à l’ambassadeur de Russie à Bucarest ; 
					pour citer le télégramme : « Il est possible de donner à 
					Jamal Bacha un engagement sur ce qu’il propose et si 
					nécessaire, nous sommes en mesure d’obtenir des Alliés des 
					promesses de lui donner ce qu’il veut. »  
					 
					
					Cependant, il semble que les Alliés aient rejeté cela. Le 27 
					décembre 1915, l’ambassadeur de Russie à Paris adressa à son 
					gouvernement un télégramme dans lequel il écrivit : « Nous 
					avons reçu votre télégramme n ° 6391, dont une copie a été 
					transmise à M. Brian qui a exprimé un grand intérêt pour son 
					contenu et a déclaré qu’il les présenterait devant le 
					cabinet demain, avant qu’il ne soit trop tard. Il m’a 
					également dit à cette occasion que si ces conditions nous 
					sont acceptables, elles ne sont cependant pas en accord avec 
					les ambitions britanniques et les rejeter. » 
					
					Puis les Français se rétractèrent d’accepter les conditions. 
					Le 29 décembre 1915, l’ambassadeur envoya un télégramme 
					annexé à son premier télégramme. Pour citer le télégramme : 
					« Ce que j’ai appris, c’est que les ministres français ont 
					fortement résisté à cet accord au point qu’ils n’ont pas 
					hésité à exprimer leur objection. » Il ajouta : « Ce qui est 
					certain, c’est que les Français apprécient certaines de vos 
					propositions et ils sont conscients de l’importance de 
					déclencher une révolte au sein du Sultanat Ottoman. Ils 
					pensent même que cette révolte leur serait très utile dans 
					la guerre mondiale. Cependant, ils ne voient dans les 
					propositions avancées pour négocier avec Jamal Bacha que la 
					réalisation de vos ambitions de saisir Istanbul et les 
					détroits, sans prendre de dispositions pour la souveraineté 
					française sur l’Orient. » 
					 
					
					Les Britanniques déclarèrent par la suite leur refus de 
					participer à ces négociations.  
					
					Le 27 janvier 1916, l’ambassadeur de Russie à Londres 
					adressa un télégramme au ministre russe des Affaires 
					étrangères à Pétersbourg dans lequel il écrivit : « 
					Nicholson m’a ’informé qu’après avoir réexaminé la question 
					et examiné de près tous ses aspects, le gouvernement 
					britannique jugea nécessaire de renoncer à participer à ces 
					négociations et d’y renoncer pour de bon. » 
					
					Cela indique que l’idée des Alliés de forcer la Turquie à se 
					retirer de la guerre et d’inciter certains officiers à 
					prendre le pouvoir avait ses racines. Ils voulaient en plus 
					cependant démembrer l’État Ottoman et abolir le Califat. 
					Comme l’une des conditions de Jamal Bacha était de préserver 
					l’unité des terres islamiques, au moins en tant que 
					fédération et comme l’une de ses autres conditions était de 
					préserver le Califat, ils rejetèrent sa proposition et 
					refusèrent de négocier avec lui. Il est donc clair qu’ils 
					avaient entrepris d’autres initiatives. 
					 
					
					Quant à leurs tentatives avec le Sharif de La Mecque, Hussein 
					Ibn ‘Ali, elles étaient connues, mais elles n’auraient pas 
					servi le but de faire retirer l’État Ottoman de la guerre, 
					et sans aucun doute, elles ont dû faire plusieurs autres 
					tentatives avec une foule d’officiers turcs. Rien n’indique 
					que d’autres négociations aient eu lieu avec quiconque parmi 
					les Turcs, mais les Britanniques avaient leurs agents au 
					sein de l’état, comme Arif Bacha, Damad Farid et d’autres. 
					Avant la Première Guerre mondiale, l’attaché militaire 
					britannique avait été très actif et avait l’habitude de 
					faire de nombreux mouvements et contacts, le tout avec les 
					mains libres. Cet attaché militaire rentra à Istanbul après 
					la signature du cessez-le-feu et il joua un rôle majeur, 
					avec le commandant des forces alliées, dans l’abolition du 
					Califat. Par conséquent, il est très probable qu’il ait noué 
					plusieurs contacts et établi des liens, bien qu’aucun de 
					ceux-ci ne se soit encore révélé. 
					 La montée de Mustafa Kemal 
					 
					
					Mustafa Kemal était un officier subalterne peu connu lorsque 
					la guerre éclata, bien qu’il était connu pour ses pensées 
					occidentales et sa rébellion contre les pensées islamiques, 
					et pour son inclination envers les Britanniques et sa haine 
					pour les Allemands. Ce n’est qu’après sa participation à la 
					bataille d’Ana Forta que son nom devint connu et célébré. 
					Depuis ce temps, il acquit une large publicité, son nom 
					devint connu et il devint célèbre. 
					 
					
					Au printemps 1915, au début de la 2ème année de la guerre 
					mondiale, l’Allemagne stoppa ses tentatives de conquête des 
					territoires français car ni l’Allemagne ni la France ne 
					pouvaient se battre et remporter une victoire décisive. Les 
					Russes avaient entre-temps subi de graves coups, dont ils ne 
					pouvaient plus se relever et reprendre leur lutte à moins 
					que les états occidentaux n’agissent rapidement et ne 
					fournissent régulièrement à la Russie les munitions dont 
					elle avait grand besoin. Les Alliés occidentaux chargèrent 
					des navires à cet effet, mais ils furent assiégés en 
					Méditerranée et ne purent pas atteindre la Russie. Il devint 
					donc impératif de lancer une attaque sur Istanbul et 
					d’ouvrir le détroit afin de permettre aux navires d’entrer 
					et de ravitailler la Russie sur une base régulière. Le 
					commandement de l’armée ottomane était à l’époque entre les 
					mains du général allemand Otto Liman Von Sanders. Il avait 
					assigné le commandement d’une division à Mustafa Kemal Bek 
					et c’est à ce moment-là que l’offensive des Alliés eu lieu. 
					 
					
					Le 15 avril 1915, les Britanniques tentèrent de monter une 
					énorme offensive, étant suffisamment préparés pour la 
					bataille. Ils entrèrent dans la bataille et les troupes 
					britanniques réussirent à atteindre Gallipoli et disperser 
					les troupes ottomanes. En conséquence, le général Sanders 
					fut contraint de renvoyer le commandant en charge de la 
					bataille et il le remplaça par Mustafa Kemal, qui à l’époque 
					était encore colonel. Mustafa Kemal prit le commandement des 
					troupes ottomanes près d’Ana Forta, l’une des zones les plus 
					sensibles près des Dardanelles. La bataille se déroulait 
					dans une vallée avec les Turcs occupant son sommet et les 
					Britanniques en bas essayant de l’occuper. La bataille dura 
					plusieurs jours sans qu’aucune des deux factions 
					belligérantes ne prenne le dessus. Le statu quo resta avec 
					les Ottomans conservant leurs positions et les Britanniques 
					conservant les leurs alors que les combats entre eux se 
					poursuivaient. 
					
					Cela dura plusieurs mois quand soudain, dans la nuit du 15 
					décembre, dans une atmosphère enveloppée de secret le plus 
					total, les Britanniques évacuèrent la position qu’ils 
					occupaient le long de la côte de Gallipoli. Les navires de 
					guerre mirent les voiles après avoir été chargés dans une 
					hâte étonnante. C’est cette évacuation qui mit fin à la 
					bataille. 
					
					Une fois les combats terminés, le commandant Mustafa Kemal 
					présenta au commandant général allemand son rapport sur la 
					bataille. Il présenta également sa montre qui avait été 
					complètement écrasée par une balle, manquant ainsi Mustafa 
					Kemal. Lorsque Liman Von Sanders reçut la montre, il sortit 
					immédiatement sa propre montre en or et l’offrit à Mustafa 
					Kemal, gardant la montre brisée en souvenir. 
					 
					
					Après cette bataille, Mustafa Kemal devint une star, gagnant 
					en popularité parmi les forces armées ottomanes, car cette 
					bataille reçut une énorme publicité et fut considérée comme 
					une victoire significative de Mustafa Kemal sur les 
					Britanniques. Cependant, Mustafa Kemal avait l’habitude de 
					nourrir l’idée de ne pas participer à la guerre, et malgré 
					sa popularité nouvellement acquise à la suite de la bataille 
					d’Ana Forta, il maintenait toujours son opinion sur le 
					retrait de l’État Ottoman de la guerre. Il ne se contenta 
					pas de porter une telle opinion et avec sa renommée parmi 
					les forces armées et le peuple, il entreprit plusieurs 
					tentatives pour influencer une foule de personnalités 
					puissantes afin de les faire croire en ses idées, bien qu’il 
					ait été accueilli avec indifférence et vexation. En tant que 
					tel, il devint l’objet de soupçons. Malgré leur foi en sa 
					capacité militaire après cette bataille, personne n’était 
					prêt à l’encourager à se mêler des affaires politiques du 
					pays ; au contraire, ils lui faisaient obstacle chaque fois 
					qu’il tentait de participer efficacement à la politique du 
					pays. Il tenait les Britanniques en grande estime ; leur 
					faire confiance et croire en leur capacité et qu’ils 
					gagneraient sans aucun doute et que l’Allemagne serait 
					vaincue ; furent les raisons pour lesquelles il fut 
					soupçonné. En effet, même ceux qui se rapprochèrent de lui 
					furent aussi soupçonnés par les autorités et leur 
					surveillance. 
					 Mustafa Kemal travaille au retrait de l’état de la guerre et à la signature d’un traité de paix avec les Britanniques 
					 
					
					Ce qui est frappant, c’est que Mustafa Kemal revint des 
					Dardanelles à Istanbul victorieux des Britanniques. La 
					victoire eu ses effets sur le moral des forces armées 
					ottomanes et sur les Musulmans de tout l’État Ottoman. Cela 
					eut également un effet sur les Alliés. Néanmoins, Mustafa 
					Kemal revint de la bataille qu’il avait menée et dont il 
					était sorti victorieux pour éveiller le doute sur la 
					capacité de l’état à combattre les Britanniques, et susciter 
					l’idée d’un retrait de l’état de la guerre et de la 
					signature d’un traité de paix unilatéral avec les 
					Britanniques. Il revint pour lancer une bataille domestique 
					avec l’état afin de lui faire abandonner les Allemands et se 
					ranger du côté des Britanniques. Si, avant la bataille, il 
					avait eu la même opinion, il la garda pour lui, mais 
					maintenant qu’il était revenu de la bataille, il commença à 
					répandre ces opinions parmi les gens, en particulier les 
					officiers de l’armée, et tenta d’influencer les hautes 
					personnalités puissantes. Il commença même à rencontrer des 
					ministres et leur parla ouvertement de ses opinions et tenta 
					de les influencer. 
					 
					
					À une occasion, il rendit visite au ministre des Affaires 
					étrangères dans son bureau. Le ministre des Affaires 
					étrangères de l’époque était Nassimi Bek, qui faisait partie 
					de ceux qui suggérèrent que la Turquie devait aller en 
					guerre aux côtés de l’Allemagne. Nassimi Bek accueillit 
					chaleureusement Mustafa Kemal en tant que héros d’Ana Forta 
					et lui parla de manière courtoise. Son discours fuit plein 
					d’optimisme gracieux, en particulier à la suite de la 
					victoire remportée par l’état et de sa défaite et de sa 
					répulsion des forces armées alliées dans les Dardanelles. Le 
					ministre des Affaires étrangères apprécia cette victoire et 
					était conscient de l’effet de la défaite sur les Alliés, car 
					cela signifiait garder la Russie privée des 
					approvisionnements en munitions de guerre dont elle avait 
					désespérément besoin et soumettre la France à un blitzkrieg 
					allemand en raison de l’incapacité de la Russie à se battre 
					par manque de ravitaillement, ce qui signifie que les 
					Allemands sécuriseraient le front oriental. Le rapport de 
					force avait basculé en faveur des Allemands et de l’État 
					Ottoman contre les Alliés. C’est pour cette raison que le 
					ministre des Affaires étrangères était optimiste. Cependant, 
					Mustafa Kemal tenta de soulever le pessimisme et de 
					convaincre le ministre de ses vues. Il sembla avoir senti la 
					force des arguments du ministre, alors il recourut à la 
					menace et dit au ministre : « Vous devriez prendre note de 
					ce que je vais vous dire ! Si vous permettez aux politiciens 
					de continuer à vous toucher, vous allez vous retrouvez face 
					à un problème plus important que vous et les politiciens 
					n’auront imaginé » Sur ce, le ministre fut inquiet et dit 
					avec arrogance : « Je ne sais pas ce que vous voulez dire. » 
					Mustafa Kemal déclara : « Je veux dire que le pays se dirige 
					vers la destruction, et maintenant vous prétendez ne pas le 
					voir aller dans cette direction. De toute évidence, vous 
					êtes obligé de le dire en raison de votre position de 
					ministre ; cependant, votre conviction personnelle doit être 
					complètement différente de ceci. Vous n’ignorez sans aucun 
					doute pas toute la réalité, et vous êtes sans aucun doute 
					conscient de la source de la maladie et de l’endroit où se 
					trouve la calamité. » Le ministre fut stupéfait. Il se 
					tourna alors vers Mustafa Kemal et lui dit d’un ton ferme : 
					« Colonel ! Si vous êtes venu ici pour émettre des doutes 
					sur la situation du pays, alors laissez-moi vous dire que ce 
					n’est ni le moment ni le lieu pour jeter de tels doutes. 
					Vous vous êtes trompé en venant à moi, car mes collègues 
					ministres et moi avons une totale confiance dans le 
					commandant en chef ; je vous suggère donc d’aller le voir 
					afin qu’il dissipe vos craintes et éradique les choses qui 
					sont vous inquiète. » Puis le renvoya ensuite de son bureau. 
					
					Le lendemain matin, l’officier étranger informa le 
					commandant en chef de la conversation qui avait eu lieu 
					entre lui et Mustafa Kemal et l’exhorta à lui infliger la 
					punition appropriée. Le commandant en chef décida de bannir 
					Mustafa Kemal dans le Caucase. Il fut instantanément banni 
					et y resta plus d’un an sans pouvoir entreprendre aucune 
					activité significative. 
					 
					
					La rencontre avec le ministre des Affaires étrangères marqua 
					la première tentative officielle de Mustafa Kemal pour 
					attirer l’état hors de la guerre et persuader les hommes 
					d’état, ministres et officiers, de le faire. Rien 
					n’indiquait à l’époque qu’il poursuivit une telle initiative 
					sur la base de contacts spécifiques avec les Britanniques. 
					Son action était donc considérée comme une opinion 
					personnelle et un effort uniquement de sa part. En le 
					bannissant, l’état se débarrassa de cette idée. Cependant, 
					une série d’événements eurent lieu par la suite, ceux-ci 
					étant initiés par Mustafa Kemal afin de mettre en œuvre ses 
					pensées par la force et de s’emparer du pouvoir par la 
					force, sur quoi sa trahison devint manifeste. 
					 Conspiration de Mustafa Kemal contre l’état 
					 
					
					Quant au premier événement, il eut lieu alors qu’il était 
					dans le Caucase. Une tentative de coup d’état fut organisée 
					et on pensa qu’il était impliqué. Le major Yaqoub Jamil Bek 
					conspira avec ses amis pour renverser le gouvernement. Pour 
					citer ce qu’il a dit à ses amis : « Ces hommes qui se 
					croient grands sont en fait petits et le pays demande leur 
					démission de leurs postes pour les remplacer par des hommes 
					qui ont plus de patriotisme et plus de sincérité. » Ses amis 
					l’interrompirent : « La destitution de tels hommes est une 
					question simple, mais pouvez-vous nous parler de l’homme 
					qui, à votre avis, pourrait restaurer le régime dans son 
					ancien état ? » Sur ce Yaqoub répondit immédiatement répondu 
					: « Mustafa Kemal. » Le complot fut découvert plus tard et 
					Yaqoub et ses amis furent exécutés. Mustafa Kemal apprit 
					cette nouvelle dans le Caucase. Son impact sur lui fut comme 
					un coup de foudre. La nouvelle lui parvint via le docteur 
					Hilmi Bek, qui était un complice du complot mais qui 
					avait réussi à fuir Istanbul et à rejoindre Mustafa Kemal. 
					Le gouvernement d’Istanbul ordonna à Mustafa Kemal d’arrêter 
					le docteur Hilmi et de le renvoyer aussitôt, mais 
					Mustafa Kemal envoya un télégramme aux autorités dans lequel 
					il dit : « Le docteur Hilmi est désormais sous ma 
					protection. » Le gouvernement ne put pas faire grand-chose 
					sauf garder le silence car une confrontation avec Mustafa 
					Kemal aurait eu des conséquences néfastes. Par conséquent, 
					il devint clair pour le gouvernement et pour de nombreuses 
					personnalités au sein de l’état et de l’armée que Mustafa 
					Kemal aspirait à prendre le pouvoir et à se retirer de la 
					guerre. Ainsi, Mustafa Kemal apparut sur la scène politique 
					non seulement avec les pensées qu’il portait, mais aussi 
					avec une méthode par laquelle il visait à exécuter ces 
					pensées. Par conséquent, il devint l’objet de prudence et 
					d’appréhension. 
					 
					
					Quant au deuxième événement, il eut lieu lorsque l’état fut 
					vaincu à Ard-Roum (terre romaine), et Bagdad tomba en mars 
					1917 aux mains des Britanniques. L’audace de Mustafa Kemal 
					contre l’état devint clairement manifeste et il commença à 
					appeler ouvertement le gouvernement à se retirer de la 
					guerre. En circonstance, les Russes intensifièrent leur 
					attaque contre Ard-Roum, qui tomba ensuite entre leurs 
					mains. La perte de la forteresse aurait pu être réduite et 
					les autorités auraient pu dissimuler le scandale. Cependant, 
					les Britanniques attaquèrent l’Irak et conquirent Bagdad, 
					ainsi la faiblesse de l’état fut exposée et sa défaite 
					devint manifeste. 
					 
					
					Les Britanniques attaquèrent l’Irak avec une armée d’Inde, 
					mais l’armée ottomane les affronta et stoppa l’assaut 
					britannique. Ils réussirent également à repousser une force 
					opérationnelle de renforts britannique. Le 29 avril 1916, 
					ils forcèrent le contingent de Tomshend qui était assiégé à 
					Kout al-’Amara à se rendre et firent prisonnier tout le 
					monde. Cependant, les forces britanniques se dirigeant vers 
					l’Irak étaient plus importantes que les forces ottomanes 
					stationnées là-bas, de sorte que la supériorité militaire 
					britannique commença à se refléter dans les batailles et la 
					balance pencha en faveur des Britanniques. 
					 
					
					En février 1917, les Britanniques reprirent Kout-al-‘Amara. 
					Puis, en mars 1917, ils s’emparèrent de Bagdad et 
					poursuivirent leur marche vers Mossoul. Cela provoqua 
					l’inquiétude au sein du gouvernement et une opinion publique 
					appelant à la destitution d’Anwar du ministère de la guerre 
					et son remplacement fut généré. Même le Comité Union et de 
					Progrès, qui à l’époque était le parti au pouvoir et dont 
					Anwar était l’une de ses personnalités les plus importantes, 
					était du même avis. 
					
					Ainsi, la question du remplacement d’Anwar à la tête du 
					ministère de la guerre par l’un des officiers compétents fut 
					discutée. Les noms proposés pour assumer un tel poste dans 
					de telles circonstances étaient Jamal Bacha, le maréchal 
					Izzet et Mustafa Kemal. Le ministre d’après-guerre avait 
					besoin d’expérience et de perspicacité en matière politique. 
					Ainsi, la nomination de Jamal Bacha ou du maréchal Izzet à 
					un tel poste aurait été une erreur, car le premier avait 
					échoué à son poste de gouverneur de Syrie et le second 
					n’avait aucune expérience de la politique. C’est ainsi que 
					Mustafa Kemal devint le choix évident. 
					
					Cependant, il était bien connu que Mustafa Kemal voulait 
					renverser le gouvernement et se retirer de la guerre. Ses 
					opinions sur la guerre étaient bien connues. Par conséquent, 
					il fut rejeté car il écrivit au gouvernement pour les 
					avertir de ne pas poursuivre la guerre. Il pensait que 
					l’Allemagne avait déjà perdu la guerre politiquement et 
					qu’elle n’était plus capable de gagner la guerre 
					militairement. Il douta également que la Turquie puisse se 
					distancer de la guerre, car il jugeait nécessaire que les 
					Alliés aient un passage dans les Dardanelles pour établir un 
					lien avec les pays alliés de l’est. D’un autre côté, la 
					Russie était considérée comme l’ennemi juré de l’Empire 
					Ottoman. Toutes ces opinions étaient bien connues et il les 
					déclarait ouvertement. Par conséquent, personne ne douta 
					jamais que si Mustafa Kemal avait assumé le commandement 
					général des forces armées, il aurait introduit des 
					changements radicaux dans le gouvernement et ses politiques. 
					Par conséquent, la voix de ceux qui appelaient à la 
					suppression d’Anwar se calma et ils demandèrent 
					la reprise de Bagdad immédiatement. 
					 
					
					Anwar s’approcha du Haut Commandement allemand et les 
					exhorta constamment à lui fournir des renforts afin de 
					reprendre Bagdad. Les Allemands, pour leur part, se 
					donnèrent beaucoup de mal pour aider leur allié Anwar et le 
					maintenir au pouvoir. L’une des mesures qu’ils entreprirent 
					fut de mettre à sa disposition le général Erich Von 
					Falkenhayn et un grand nombre de contingents. Falkenhayn mit 
					sur pied une nouvelle force qu’il a appelée « Foudre, » avec 
					Alep comme quartier général du commandement général. Mustafa 
					Kemal fut promu au grade de général et nommé commandant de 
					la 4e armée sous le commandement général de Falkenhayn. 
					 
					
					Mustafa Kemal était opposé à l’idée de confier le 
					commandement général à l’un des Allemands. Il estima que 
					tout effort pour reprendre Bagdad était futile et que les 
					efforts déployés pour la reprendre étaient perdus et en 
					vain. Il considérait même que l’entreprise d’une telle 
					action entraînerait de nouvelles pertes lourdes pour l’armée 
					ottomane. En conséquence, il s’engagea à prouver au pays 
					l’ignorance de ceux qui appelaient à la reprise de Bagdad et 
					l’erreur de la politique d’Anwar. Il entreprit également de 
					décrire les dommages que le pays subirait du fait de cette 
					politique tordue. Puis il parla en détail dans ses discours 
					des pertes subies par l’État Ottoman en raison de sa 
					capitulation face aux Allemands. Ainsi, il était inévitable 
					pour lui de se heurter au commandant allemand. Le commandant 
					allemand Falkenhayn, pour sa part, tenta de le convaincre et 
					de le pacifier par tous les moyens possibles, mais il 
					échoua. Il lui permit d’assister aux réunions du haut 
					commandement. 
					
					Le plan était d’attaquer Bagdad par voie terrestre et le 
					canal de Suez par voie aérienne. En attaquant le canal de 
					Suez, les forces britanniques seraient incapables de 
					renforcer leurs homologues en Irak. Cependant, Mustafa Kemal 
					critiqua ce plan et l’attaqua sévèrement, déclarant qu’il 
					était voué à l’échec. Cependant, les Allemands ignorèrent 
					son opposition et ses critiques et personne ne soutint ses 
					vues à l’exception de Jamal Bacha, car il partageait la même 
					opinion. En effet, ils étaient connus pour être les deux 
					officiers qui haïssaient les Allemands et qui prônaient le 
					retrait de l’état de la guerre. Par conséquent, Jamal Bacha 
					se tint aux côtés de Mustafa Kemal dans leurs discussions 
					avec le Haut Commandement, mais le plan resta en cours parce 
					que le commandant en chef Falkenhayn ainsi que les autres 
					commandants le jugèrent sain et réussi. 
					 
					
					Puis les causes de la querelle entre Mustafa Kemal et 
					Falkenhayn se succédèrent. Un jour, le cabinet de guerre 
					tint une réunion pour commencer à exécuter les plans ; la 
					réunion fut éclipsée par des débats animés ; Falkenhayn 
					s’adressa à Mustafa Kemal avec des mots durs et Mustafa 
					Kemal pour sa part répondit en nature. En conséquence, 
					Mustafa Kemal présenta sa démission mais Anwar l’a rejeta et 
					lui ordonna de retourner dans le Caucase. Cependant, Mustafa 
					Kemal ne respecta pas l’ordre cette fois et refusa de 
					partir, ainsi Anwar se rétracta et estima que le meilleur 
					moyen de se débarrasser d’une situation aussi bizarre et de 
					dissimuler sa rébellion était de lui accorder un congé de 
					maladie indéfini. Cependant Falkenhayn n’accepta pas cette 
					autorisation et suggéra la poursuite du commandant rebelle 
					devant un maréchal de la cour. Finalement, ils décidèrent de 
					lui accorder un congé. À l’époque, Mustafa Kemal était à 
					Alep. Il tenta de quitter la ville et révéla qu’il avait 
					besoin d’argent. A cette époque, il possédait dix pur-sang 
					et voulut les vendre, mais ne put trouver d’acheteur. Sur ce 
					Jamal Bacha offrit de l’aider, il lui donna donc 2000 livres 
					et envoya 3000 supplémentaires une fois de retour à 
					Istanbul. Par conséquent, en adoptant ces activités, Mustafa 
					Kemal apparut clairement en désaccord avec l’État Ottoman en 
					ce qui concerne son conflit avec les Britanniques. 
					 La persistance de Mustafa Kemal à s’emparer du pouvoir 
					 
					
					Quant au troisième événement, il reflétait le fait que la 
					question n’était plus une simple expression d’une opinion et 
					une simple rébellion, car Mustafa Kemal persista dans sa 
					quête pour prendre le pouvoir. Il entreprit également une 
					foule d’activités dont on pouvait déduire qu’il avait établi 
					des contacts avec les Britanniques afin de mettre en œuvre 
					ses pensées. 
					 
					
					Le 3 juillet 1918, le Sultan Muhammad Rashad mourut 
					et il fut succédé au trône par Muhammad Wahid 
					ad-Din, autrement connu sous le nom de Muhammad 5. 
					Mustafa Kemal décida que l’occasion était venue pour lui de 
					prendre le pouvoir, car il venait d’accompagner Wahid 
					ad-Din en Allemagne où ils rencontrèrent Hindenburg. Anwar 
					envoya Mustafa Kemal en Allemagne avec Wahid ad-Din, 
					qui à l’époque était l’héritier présumé, afin qu’il puisse 
					voir par lui-même la puissance de l’Allemagne dans l’espoir 
					qu’il changerait d’avis. 
					
					A peine revenus de leur voyage, la mort de Muhammad 
					Rashad eut lieu et Wahid ad-Din accéda au trône. 
					Mustafa Kemal sauta sur l’occasion et tenta de le convaincre 
					de son point de vue afin qu’il puisse le nommer à la tête du 
					gouvernement. Il rendit visite au nouveau Sultan sur une 
					base amicale et Wahid ad-Din le salua chaleureusement 
					et courtoisement et alluma même une cigarette pour lui. Cela 
					encouragea Mustafa Kemal à lui parler franchement de ses 
					opinions. Par conséquent, il se mit à expliquer sa stratégie 
					et à lui souligner que la dévastation qui menaçait le pays 
					était imminente. Aussi que le Sultan devrait personnellement 
					assumer le contrôle total sur les forces armées et 
					dépouiller Anwar et les commandants allemands de tous les 
					pouvoirs afin de devenir l’homme en charge efficace et pas 
					seulement un Sultan nominal. Le diable au travail de sape. 
					Il confirma également qu’il était prêt à assumer la 
					responsabilité du Haut Commandement, sauvant ainsi la 
					Turquie du précipice sur lequel elle vacillait. Il lui dit 
					également qu’il devrait se débarrasser de l’alliance 
					allemande et conclure un traité de paix unilatéral avant 
					qu’il ne soit trop tard. 
					 
					
					Sur ce, Wahid ad-Din lui demanda : « Y a-t-il 
					d’autres officiers qui partagent votre point de vue ? » 
					Mustafa Kemal répondit : « Il y en a beaucoup, Votre 
					Honneur. » Cependant, Wahid ad-Din ne lui promit 
					rien. Alors il le rencontra une seconde fois mais Wahid 
					ad-Din ne lui promit toujours rien. Il le rencontra une 
					troisième fois et une fois de plus il lui expliqua son point 
					de vue. Wahid ad-Din l’écouta en silence jusqu’à ce 
					qu’il finisse ; puis il se tourna vers lui et lui dit d’un 
					ton dur et décisif : « J’ai organisé toutes mes affaires en 
					collaboration avec leurs Excellences Anwar Bacha et Tal’at 
					Bacha. » Puis il le congédia instantanément. 
					 
					
					Moins de deux semaines plus tard, Wahid ad-Din 
					convoqua Mustafa Kemal, et il vint. Le Sultan était entouré 
					de son état-major et de quelques commandants allemands. 
					L’ayant accueilli chaleureusement, il se tourna vers eux et 
					dit : « Voici Mustafa Kemal Bacha. C’est l’un des officiers 
					les plus compétents en qui j’ai confiance. » Il se tourna 
					ensuite vers Mustafa Kemal et dit : « Excellence, je vous ai 
					nommé commandant du front syrien. C’est d’une grande 
					importance stratégique et je veux que vous vous y rendiez 
					immédiatement. Ne le laissez pas tomber entre les mains de 
					l’ennemi. Je suis convaincu que vous accomplirez la tâche et 
					je vous la délègue de la mener de la meilleure manière 
					possible et de la plus proche de la perfection. » Il lui 
					ordonna ensuite de partir instantanément sans lui donner la 
					possibilité de parler.  | 
				

