Le Vingt-neuvième Sultan Ottoman
Sultan Mustafa IV
Règne : 1222 - 1223 (1807-1808)
Nom du Père
: ‘Abd al-Hamid I.
Nom de la Mère
: Sultan ‘Ayshah Sinerperver Valide.
Lieu et date de naissance
: Istanbul, le 26 Sha’ban 1193 (8 septembre 1779).
Âge à l’accession au trône
: 28 ans.
Cause et date du décès
: Etranglement. Le 28 Ramadan 1223 (17 novembre 1808).
Lieu de décès et de sépulture
: Istanbul. Il est enterré dans le tombeau de Hamidiye à
Bahgekapi, à Istanbul.
Héritière
: Sultan Amina.
Le Sultan Mustafa IV accéda au trône après que la révolte de
Kabakgi ait détrôné son oncle Salim III. Mustafa IV eut une
enfance convenable et avec son frère Mahmoud II, ils
erraient dans Istanbul déguisés pendant que Salim III, son
oncle sans enfant, s’occupait d’eux avec bonté et tendresse.
Le Sultan Mustafa IV rencontra les rebelles peu de temps
après. Quand ils lui assurèrent que les janissaires
n’interféreraient plus avec les affaires de l’état, Mustafa
IV leur promit une amnistie dont ils bénéficieraient.
Cependant, il est impossible d’imaginer que ceux qui avaient
suffisamment de pouvoir pour remplacer le Sultan se
retireraient et n’interféreraient pas avec les affaires de
l’état. L’anarchie politique et les troubles sociaux, qui
résultaient de l’arrogance et de l’ingérence des rebelles
dans les affaires gouvernementales, des luttes entre
partisans et s’opposants aux réformes, se poursuivirent
durant le règne du Sultan Mustafa IV. Enfin, un sentiment de
pénitence apparut en raison du remplacement de Salim Ill par
Mustafa IV en tant que nouveau Sultan.
L’anarchie s’était même répandue parmi les rangs de l’armée
combattant les Russes dans la guerre en cours qui avait
commencé sous le règne du Sultan Salim III et par
conséquence, l’armée commença à montrer des signes
d’épuisement.
Moussa Bacha, le représentant du Grand Vizir à Istanbul
pendant qu’il était en campagne, et le Grand Juge Muhammad
‘Ata' al-Lah Efendi avaient déjà été impliqués dans la
révolte de Mustafa Kabakgi ; par conséquent, ils ne
réussirent pas à ramener la paix et l’ordre à Istanbul.
La venue de Mustafa Alamdar Bacha et de son armée à Istanbul
depuis Rousse contribua à rétablir la sécurité. Mustafa
Kabakgi fut exécuté et Muhammad ‘Ata' al-Lah Efendi
fut renvoyé. Les partisans de Mustafa Alamdar Bacha avaient
voulu réintégrer Salim III sur le trône, tandis que les
partisans de Mustafa IV avaient cherché un moyen de le tuer.
Lorsque le cours des événements mit en danger la vie de
Salim, Mustafa Alamdar Bacha se précipita à Bab-i ‘Ali, ou
Sublime Porte, arrêta le Grand Vizir et se dirigea vers le
Palais avec l’intention d’investir de nouveau Salim III.
Après qu’Alamdar ait exigé que le Sultan Mustafa IV
abandonne son trône et permette à Salim III de revenir,
Mustafa IV ferma les portes du Palais et ordonna l’exécution
de Salim III et Shehzade Mahmoud afin de mettre fin
aux troubles en cours. Mustafa Alamdar Bacha ne put entrer
dans le Palais que par la force, mais il ne restait plus que
le cadavre du vieux Sultan et Shehzade Mahmoud II
blessé et tremblant, qu’il sauva et soutint. Sultan Mustafa
IV fut détrôné et remplacé par Shehzade Mahmoud II,
le seul héritier survivant du trône en 1223 (1808). Mustafa
Alamdar Bacha serait son Grand Vizir.
Le règne du Sultan Mustafa IV fut l’un des plus courts de
l’histoire ottomane. Bien que Mustafa IV ait été confiné
dans sa chambre, il aspira plus tard à être à nouveau le
Sultan et correspondait en conséquence avec ses hommes à
l’extérieur. Peu de temps après, le Grand Vizir Mustafa
Alamdar Bacha fut assassiné lors d’un raid rebelle. Les
rebelles voulaient se diriger vers le Palais et par
conséquent, l’ordre d’exécution, semblable à celui qu’il
avait donné précédemment contre son frère Salim III, fut
ordonné contre lui.
Les chroniques racontent que, depuis ses années Shehzade,
Mustafa IV, et même sa sœur Sultan Asma, avaient été
impliqués dans le camp de l’opposition qui critiquait et
visait à détrôner Salim III.
De nombreuses sources contemporaines emploient en outre des
mots humiliants et des accusations solides dans leur examen
du Sultan Mustafa IV. Cependant, pendant son règne, la
guerre de Russie se poursuivit, les ramifications de la
révolte de Mustafa Kabakgi étaient toujours effectives et
les activités politiques et militaires de Mustafa Alamdar
Bacha étaient trop puissantes pour être ignorées. Tout bien
considéré, il semble que le Sultan n’ait pas eu assez de
temps pour poursuivre le programme de réforme que son oncle
Salim III avait lancé.
Mustafa IV continua à utiliser de bons hommes d’état qui avaient survécu à l’époque de son oncle, principalement parce qu’il manquait d’hommes compétents avec qui travailler. En outre, Mustafa IV élabora des plans pour former des soldats dans la caserne d’artillerie dans la région de Taksim à Istanbul, d’une manière appropriée et moderne, et était extrêmement préoccupé par le statut de la nouvelle école d’ingénieurs. Une fois réunies, les preuves suggèrent fortement que le Sultan Mustafa IV avait prévu d’aller de l’avant avec les réformes que son oncle avait lancées.
Règne : 1224 - 1255 (1808-1839)
Titres honorifiques et pseudonymes
: ‘Adli et Bouyouk.
Nom du Père
: ‘Abd al-Hamid I.
Nom de la Mère
: Sultan Naksidil Valide.
Lieu et date de naissance
: Istanbul, le 13 Ramadan 1199 (20 juillet 1785).
Âge à l’accession au trône
: 23 ans.
Cause et date de décès
: Tuberculose. Le 15 Rabi’ ath-Thani 1255 (28 juin 1839).
Lieu de décès et de sépulture
: Istanbul. Il fut enterré dans la tombe de Mahmoud
II sur le Yolu Divan, Istanbul.
Héritiers :
‘Abd al-Majid et ‘Abd al-‘Aziz
Héritières
: Sultan Saliha, Sultan ‘Atiyyah, Sultan Khadija et
Sultan ‘Adila.
Le Sultan Mahmoud II vit son oncle Salim III détrôné
en 1222 (1807) puis assassiné. Cela avait été suivi par les
efforts de Mustafa Alamdar Bacha pour détrôner son frère
aîné et ceux qui voulaient réclamer sa vie. Mahmoud
II monta sur le trône blessé et frustré le 4 Joumada
ath-Thani 1223 (28 juillet 1808). Son règne commença au
milieu de révoltes et de contre-révoltes, se poursuivit par
des luttes acharnées et finit par avoir enregistré de
nombreuses premières dans l’histoire ottomane. À sa suite,
les deux fils et quatre petits-fils de Mahmoud II
prirent le trône et la dynastie ottomane qui survit
aujourd’hui suit sa lignée. Pour cette raison, Mahmoud
II est considéré comme le troisième et dernier ancêtre de la
dynastie après ‘Uthman Gazi et le Sultan Ibrahim.
Les plus grands défis auxquels le Sultan Mahmoud II
fut confronté étaient les suivants : les révoltes
incessantes des janissaires, les gouverneurs corrompus et
oppressifs et les notables locaux dans les provinces, les
révoltes serbes et grecques dans les Balkans, la rébellion
de Muhammad ‘Ali Bacha en Égypte et les longues
guerres avec la Perse et la Russie. Malgré ces circonstances
accablantes, une série de réformes, à la fois initiées et
soutenues, caractérise le règne de Mahmoud II.
Le corps des janissaires se révéla être le principal
catalyseur du désordre et du chaos dans la capitale. Les
janissaires mêlèrent directement et constamment des
questions administratives et bien plus que ce que l’on
attendait des soldats. En fait, les janissaires
déclenchèrent de nombreux coups d’état coûteux et pénibles,
à la fin desquels ils détrônèrent un bon nombre de Sultans.
Le Sultan Mahmoud II abolit le corps des janissaire
vieux de plusieurs siècles, dont les chroniques
enregistrèrent 1841 (1826) sous le nom de Vaka-i Hayriye
(l’incident de bon augure). Avec cela, il purgea le groupe
d’opposition le plus fort contre les travaux des Sultans
récents et affirma sa souveraineté. Jusqu’à la dissolution
forcée du corps, Mahmoud II dut prendre le contrôle à
la fois de l’armée et de l’intelligentsia, qui s’opposèrent
fermement aux réformes qui se heurtaient à leurs intérêts,
ainsi qu’aux pressions des notables locaux dans les
provinces.
Le Sanad-i Ittifak, ou l’Acte d’Accord, qui fut signé avec
les représentants rebelles des terres provinciales pendant
le Grand Vizirat de Mustafa Alamdar Bacha, affirma
l’autorité du Sultan dans les provinces cependant, cela
signifia aussi que le Sultan reconnaissait désormais le
pouvoir des notables locaux, qui aboutit plus tard au
mécontentement populaire. La tentative d’Alamdar de créer
une nouvelle armée appelée Sakban-i Jadid (Nouveaux soldats)
lui coûta la vie et provoqua deux mutineries de janissaire,
qui mirent fin à la nouvelle armée. Le Sultan Mahmoud
II lutta avec les notables après le Sanad-i Ittifak (l’Acte
d’Accord) et élimina les notables rebelles comme ‘Ali
Tepedelenli Bacha. Après avoir mis fin aux menaces des
janissaires et des notables, il concentra ses efforts sur le
recrutement d’une nouvelle armée, sa première réforme. Afin
d’augmenter les revenus pour les dépenses militaires, le
Sultan travailla pour mettre sous le contrôle de l’état les
revenus énormes des Awqaf (dotations), qui étaient les plus
importants propriétaires de biens et de revenus. Par
exemple, le Grand Bazar, qui avait été construit sur l’ordre
du Sultan Muhammad al-Fatih et
considérablement agrandi sous le règne du Sultan Souleyman
le Magnifique, devint l’un des plus grands marchés couverts
au monde avec plus de soixante rues et 3600 magasins dont le
loyer les revenus soutenaient l’entretien d’Ayasofya en tant
que dotation de la Mosquée. En 1241 (1826), l’État Ottoman
fonda le Evkaf-i Humayun Nezareti (Ministère des États
impériaux) pour superviser ces dotations.
Contrairement aux précédents sultans réformistes, le Sultan
Mahmoud II était soucieux d’obtenir le soutien
populaire pour ses réformes et il utilisa les médias pour
atteindre le public. Il fit publier abondamment le journal
Takvim-i Vekayi sur les réformes, et des articles furent
imprimés défendant la dissolution du corps des janissaires.
La guerre de Russie, qui commença sous le règne de son oncle
en 1221 (1806), était toujours en cours lorsque Mahmoud
II devint Sultan. Les Ottomans étaient également en état de
guerre contre la Grande-Bretagne. Lorsque le Traité du
Kale-i Sultaniye (également connu sous le nom de Traité des
Dardanelles) cette même année stipulait que les Ottomans ne
permettraient pas aux cuirassés russes de traverser les
Détroits des Dardanelles et du Bosphore, la guerre avec la
Grande-Bretagne prit fin. Lorsque la France, qui avait
récemment poursuivi une diplomatie anti-ottomane, attaqua et
vainquit les forces russes, la guerre avec la Russie prit
fin et le Traité de Bucarest fut signé avec la Russie en
1227 (1812). Le Traité concédait que les Ottomans perdraient
la Bessarabie mais reprendraient la Valachie, la Moldavie et
la rivière Pruth seraient la frontière entre les deux pays ;
cependant, une autre clause du traité qui attribuait
l’autonomie aux Serbes sera appliquée après 1232 (1817),
l’une des premières étapes pour dissocier les minorités du
domaine ottoman.
La Révolte Grecque fut le premier soulèvement minoritaire
significatif contre l’Empire Ottoman en 1236 (1821).
L’Empire Ottoman ne réussit pas à réprimer la révolte
rapidement et ainsi, la révolte gagna une couverture et une
préoccupation internationales. L’Europe ne lui donna pas un
accueil chaleureux lorsque Muhammad ‘Ali Kavalali
Bacha, le gouverneur d’Egypte, vint aider les Ottomans et
mit fin à la révolte et en particulier, la flotte
ottomane-égyptienne ancrée à Navarin fut incendiée par un
blitz en 1242 (1827). Le Sultan Mahmoud II demanda
une compensation car il ne pouvait pas laisser brûler la
flotte qu’il avait envoyée pour régler une rébellion
domestique. Les Britanniques et les Français rompirent leurs
relations diplomatiques avec l’Empire Ottoman et de plus,
les Russes déclarèrent la guerre aux Ottomans, la justifiant
par la révolte grecque, et s’avancèrent jusqu’à Edirne.
Après que l’armée ottomane eut subi des défaites près du
Danube et dans le Caucase, le Traité d’Edirne fut signé le
13 Safar 1245 (14 août 1829). Ce Traité ouvrit la voie à la
création d’un petit état grec qui s’étendrait de la Morée à
certaines îles de la Mer Égée et Athènes en serait la
capitale.
L’autonomie de la Serbie et l’indépendance de la Grèce
donnèrent le ton à d’autres chrétiens des Balkans pour se
lever et se révolter. La série de révoltes à venir reçut un
soutien énorme de l’Europe chrétienne, et leur influence
croissante dans les affaires intérieures ottomanes avec un
accent sur le « christianisme » provoqua une haine et une
hostilité généralisées contre les Musulmans et les Turcs qui
dure jusqu’à nos jours. Dans les années à venir,
l’intervention des grandes puissances européennes aidera les
Chrétiens ottomans à devenir indépendants et séparés de
l’Empire.
Après l’Égypte, le consort ottoman de l’ancienne France
envahit l’Algérie en 1830. Cette invasion fournit une
première leçon sur la manière dont les colonisateurs
allaient partitionner et dissoudre l’Empire Ottoman. La
manière dont cette partition se produira parmi les Musulmans
ottomans devint évidente avec la révolte de Muhammad
‘Ali Bacha.
Muhammad ‘Ali Bacha était un soldat sans distinction.
Après avoir efficacement contrecarré les rébellions et
établi l’ordre en Égypte, Muhammad ‘Ali en devint le
gouverneur et entreprit des réformes à la française dans le
pays. Sa révolte contre l’Empire Ottoman fut de courte
durée. Lorsque les Ottomans perdirent la Morée, qu’ils
donneront à Muhammad ‘Ali Bacha en échange de son
aide contre la révolte grecque, Muhammad ‘Ali
demanda le poste de gouverneur de la Syrie. Suite à
une réponse négative à la demande, Muhammad ‘Ali
Bacha envoya ses forces, commandées par son fils Ibrahim
Bacha, en Syrie. Ibrahim Bacha remporta victoire sur
victoire et s’avança jusqu’à Konya. À Konya, son armée
combattit l’armée ottomane dirigée par le Grand Vizir Rashid
Muhammad Bacha, et vainquit les Ottomans en 1248
(1832) et s’installa à Kiltahya avec le Grand Vizir ottoman
captif.
Parallèlement à cette révolte, le Sultan Mahmoud II
rencontra une menace encore plus grande qui pourrait
remplacer la dynastie ottomane. Lorsque le Sultan demanda
l’aide de la Russie en dernier recours, les forces
terrestres et marines russes arrivèrent à Beykoz. Une autre
révolte intérieure se transforma en crise internationale,
surtout après l’intervention des Britanniques et des
Français. Avec l’accord conclu à Kutahya, Mahmoud II
abandonna les terres conquises sous le règne de Yavouz
Sultan Salim et les remit à Muhammad ‘Ali Bacha. Il
signa également le Traité de Hunkar Iskelesi avec la Russie,
qui fit des deux pays des alliés pour les huit prochaines
années. Par conséquent, la Russie acquit des droits
remarquables sur les Détroits. Alors que la première étape
de la révolte en Égypte passa sans conditions, la domination
russe sur les Détroits alarma et paniqua les puissances
européennes.
Les Ottomans et les Egyptiens avaient été désillusionnés par
le Traité de Kutahya et après de longs préparatifs, ils
s’affrontèrent à Nizip dans le sud-est de l’Anatolie en
(1839). L’armée ottomane subit une nouvelle défaite et
finalement, la menace égyptienne reprit en Anatolie. Le
Sultan Mahmoud II ne vécut pas assez longtemps pour
recevoir la mauvaise nouvelle et décéda le 15 Rabi’
ath-Thani 1255 (28 juin 1839).
Le Sultan Mahmoud II est connu pour son entreprise de
réformes fondamentales. Conscient de l’importance d’établir
une autorité centrale, le Sultan élimina ceux qui étaient
contre elle, en particulier les janissaires, les gouverneurs
despotiques et corrompus et les notables locaux. Peut-être
le seul gouverneur despotique dont il ne pouvait se passer
était Muhammad ‘Ali Bacha. Le Sultan ne procéda à ses
réformes qu’après avoir établi sa souveraineté de facto. Il
étudia bien la vie et l’époque de son oncle et divisa
l’armée et l’intelligentsia avec tant de succès qu’il évita
finalement de se confronter aux efforts concertés de
l’opposition. Le Sultan convainquit les hautes personnalités
de l’intelligentsia de la nécessité de réformes. Ainsi, il
reçut non seulement leur soutien, mais aussi leur
opposition. Le Sultan Mahmoud II choisit le moment
idéal pour l’abolition du corps des janissaires qui
n’avaient pas réussi à réprimer la révolte grecque pendant
de nombreuses années tandis que les forces égyptiennes
modernes et régulières l’avaient fait en très peu de temps.
Reflétant cela au public, il fit valoir son point de vue et
convaincu le public que les janissaires n’étaient bons à
rien. Malgré l’échec de la tentative d’établir la nouvelle
armée de Sekban-i Jadid, Mahmoud II lanca un autre
projet d’établissement de l’armée et le nouveau corps
militaire s’appellerait « Egkinci Ocagi. ». Il semble que ce
projet se soit matérialisé comme une mise en place pour
agiter les janissaires à la révolte ainsi, la dernière
révolte des janissaires suivit et le Sultan abolit leur
corps en réponse.
Sous le règne du Sultan Mahmoud II, un code
vestimentaire pour les hommes entra en vigueur. Les
moustaches devinrent beaucoup plus courtes, les barbes moins
de deux doigts de long et les fonctionnaires commencèrent à
porter des uniformes composés d’un pantalon, d’une veste et
d’un fez. La maison de la fanfare militaire impériale
ottomane fut
fermée pour ne pas rappeler les janissaires. Le retour des
chants de marche aurait lieu pendant la deuxième période de
monarchie constitutionnelle (1326-1340/1908-1922).
Le Sultan Mahmoud II aimait vivre sa vie de tous les
jours simplement et loin de la flamboyance ; par conséquent,
il n’aimait pas le Palais de Topkapi et resta à la place
dans son humble Palais en bois au bord de l’eau à Besiktas.
Il supprima également les protocoles de Palais. Les
ambassadeurs européens qui rencontrèrent le Sultan Mahmoud
II notèrent que même la résidence de tout marchand européen
était plus imposante que le Palais du sultan au bord de
l’eau.
Pendant le règne de Mahmoud II, le gouvernement
central ottoman établit de nouvelles institutions pour
réformer et faciliter les affaires de l’état ; de plus, le
Divan-i Humayun (Conseil impérial) fut fermé et remplacé par
des nazirliks (ministères). Un Chef de ministres fut chargé
d’organiser et de diriger les affaires de l’état, et le
Grand Vizirat prit fin en 1254 (1838).
Le besoin apparent d’une classe instruite incita le Sultan à
ouvrir de nouvelles écoles. En outre, les Musulmans
commencèrent à apprendre des langues étrangères, reflétant
la tentative de contester le monopole des traducteurs non
musulmans, principalement du quartier grec de Phanar à
Istanbul.
Indépendamment de leurs affiliations religieuses, le Sultan
Mahmoud II poursuivit diverses activités qui
embrassèrent son peuple sujet comme un seul. Il travailla
très dur pour soulager les escomptés parmi eux et en
particulier répara un grand nombre d’églises. De même, il
répara et rénova de nombreuses mosquées et loges de
derviches.
Le Sultan appliqua une politique pratique dans les affaires
d’état. Par exemple, il écrivit et signa personnellement
plusieurs documents officiels importants. Pendant les
guerres pendant lesquelles la Russie s’avança jusqu’à Edirne
(1243-1244/1828-1829), le Sultan occupa la caserne Rami
pendant plus d’un an, vêtu de son uniforme de colonel.
Le Sultan Mahmoud II était calme et magnanime. Il pardonnait
dans sa vie personnelle alors qu’il agissait durement contre
les criminels de l’état.
« Les pères de l’état m’ont fatigué, », dit-il un jour. En
réalité, toutes les luttes à l’intérieur et à l’extérieur de
l’empire minèrent son état de santé. La mort finit par le
rattraper lorsqu’il fut accompagné sur la colline de
Chamlica du côté anatolien de la capitale pour prendre l’air
le 15 Rabi’ ath-Thani 1255 (28 juin 1839). Face à la
possibilité que les janissaires déjà dissous se révoltent à
la nouvelle de sa mort, le corps du sultan décédé resta là
où il mourut. Après que les mesures militaires de précaution
aient été prises, son cadavre fut enterré lors d’une
cérémonie funéraire à laquelle des Musulmans et des
non-musulmans assistèrent en grand nombre.
Le Sultan Mahmoud II était engagé dans les villes
sacrées de La Mecque et de Médine. Dès qu’on lui dit que le
Haramayn nécessitait un entretien important (en
particulier certaines mosquées et tombes de La Mecque et de
Médine étaient dans un état misérable), il commença à les
réparer d’urgence. Il restaura les tombes et les tombes du
cimetière Jannat al-Baqi’ en face de la Mosquée du Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) ainsi que divers lieux de
sépulture (maqams) à La Mecque. En tant que calife, Mahmoud
II remplaça les sols et les colonnes de marbre brisés et
usés autour de la Ka’bah par de nouveaux expédiés
d’Anatolie.
Des rénovations approfondies furent entreprises dans les
Mosquées de Mina, Mouzdalifah et ‘Arafat. En outre, le
Sultan Mahmoud II rénova les maisons du Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam), de ses Compagnons et des
quatre Califes Bien Guidés (radhiyallahou ‘anhoum).
A Médine, Mahmoud II créa une bibliothèque et des
fontaines publiques ainsi qu’une école et le Collège
Mahmoudiye. Les plus de quatre-vingts lustres et kandils
précieux (lampes à huile traditionnellement en forme de bol)
que Mahmoud II envoya aux villes saintes
symbolisaient son affection pour elles ainsi que sa
responsabilité envers le titre de « calife » qui lui avait
été conféré.
Le Sultan Mahmoud II dépêcha des ingénieurs et des artisans
d’Istanbul à la Mosquée du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) à Médine pour de vastes rénovations et des experts
et des ouvriers du bâtiment d’Egypte. En outre, il expédia
une variété de matériaux et d’équipements d’Anatolie. Après
de longues années de travail, les Ottomans érigèrent de
nouvelles colonnes autour de la Mosquée du Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) et peignirent, brodèrent et
gravèrent des calligraphies sur la Mosquée. Plus important
encore, l’ancien dôme usé, que le souverain mamelouk Qaytbay
avait construit, fut remplacé par un nouveau en pierre,
recouvert de plomb et peint en vert. Qoubat al-Khadra, ce
dôme vert sur le tombeau du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam), symbole de Médine et de la Mosquée du Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) aujourd’hui, illustre
l’affection et l’attachement du Sultan Mahmoud à son
Prophète, que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur
lui.
L’épigraphe sur la fontaine à l’extérieur du Pavillon des
Reliques Sacrées dans le Palais de Topkapi affiche le tughra
du sultan et fait référence à l’accomplissement de Qoubat
al-Khadra à Médine. L’aspect le plus important de cette
fontaine était que les corps des Sultans décédés y étaient
lavés. |