Règne : 1032 – 1049 (1623-1640)
Titres honorifiques et pseudonymes
: Fatihi Baghdad (Conquérant de Bagdad), Ghazi
(Guerrier de la foi), Sahibkiran (le souverain qui a
toujours du succès), Shah Mourad (Mourad le souverain) et
Mouradi (pseudonyme).
Nom du Père
: Ahmed I.
Nom de la Mère
: Sultan Mahpeyker (Kosem).
Lieu et date de naissance
: Istanbul, le 28 Joumadah al-Awwal 1021 (27 juillet 1612).
Âge à l’accession au trône
: 11 ans.
Cause et date de décès
: Goutte, le 16 Shawwal 1049 (9 février 1640).
Lieu de décès et de sépulture
: Istanbul. Il fut enterré à côté du Sultan Ahmed I
dans le tombeau d’Ahmed I près de la Mosquée Sultan Ahmed.
Héritiers
: Souleyman, Muhammad, ‘Ala' ad-Din, Ahmed et
Mahmoud.
Héritières
: Sultan Kaya Ismihan, Sultan Rouqayyah et Sultan Hafizah.
Les janissaires détrônèrent le Sultan ‘Uthman II et
ramenèrent Mustafa Ier sur le trône en 1031 (1622).
Néanmoins, le Grand Vizir et des hommes d’état notables
forcèrent Mustafa Ier à renoncer à son trône, en partie à
cause de ses propres déficiences mentales et en partie
régler les ravages administratifs qui apparurent au cours de
son règne d’un an et demi. Mourad IV, un héritier du trône
âgé de onze ans, fut proclamé nouveau Sultan en 1041 (1632).
Le discours d’intronisation eu lieu près de la tombe du
Sultan Ayyoub et c’est son mentor spirituel, ‘Aziz Mahmoud
Houdayi, qui ceignit Mourad IV son épée sultanesque. Valide
(la mère du Sultan) Sultan Kosem Maypeyker et le Grand Vizir
‘Ali Kamankash Bacha entreprirent de diriger
l’administration centrale car le nouveau Sultan était encore
trop jeune. Il était également trop jeune pour répondre à la
flambée de violence à Istanbul par l’armée en guise de
punition pour les hommes d’état qui avaient épousé les
mutineries des janissaires pour leur propre bénéfice. Il ne
put non plus réprimer les révoltes qui avaient éclaté dans
certaines provinces. Mourad IV se déguisa et parcourut les
rues d’Istanbul à la recherche de réponses aux raisons pour
lesquelles les événements avaient mal tourné ; en outre, il
se prépara à transformer sa souveraineté nominale en une
autorité de facto.
Mourad IV passa ses neuf premières années de règne à
acquérir une expérience dans l’administration publique
ottomane. Au mois de Shawwal 1041 (mai 1632), il tenta
courageusement de contrecarrer les rebelles. En tant que
Sultan compétent, il contre-attaqua les femmes du palais et
les agas (les officiers supérieurs du tribunal) du palais et
finit par les priver de leur force manipulatrice qui avait
eu une influence non négligeable sur les affaires de l’état.
Muhammad Abaza Bacha, gouverneur général d’Erzurum,
dirigea une contre-insurrection pour venger le meurtre du
Sultan ‘Uthman II et en 1033 (1624), il s’empara d’Erzurum
et de ses environs en Anatolie orientale et massacra les
janissaires de la région. Les forces de Mourad IV défirent
Muhammad Abaza Bacha près de Kayseri, dans le centre
de l’Anatolie, et le Bacha se retira à Erzurum, seulement
pour se rebeller quelques temps plus tard. Le Grand Vizir
Khousrou (Husrev) Bacha le captura et l’amena à Istanbul.
Après que Muhammad Abaza Bacha fut présenté au Sultan
et qu’il lui pardonna, il fut réaffecté au poste de
gouverneur général de Bosnie.
La plus phénoménale révolte à Istanbul éclata le 16 Rajab
1041 (7 février 1632). Khousrou Bacha, qui avait remplacé Ahmed
Hafiz Bacha en tant que nouveau Grand Vizir, avait
opprimé les populations d’Anatolie lors de ses campagnes
contre Hamadan et Baghdad et avait échoué lors du siège. Par
conséquent, Ahmed Hafiz Bacha fut rappelé pour
le remplacer une nouvelle fois comme Grand Vizir. Toubal
Rajab Bacha, voulant être promu à un poste de gouverneur
provincial, provoqua les soldats pro Khousrou Bacha et une
révolte majeure s’ensuivit.
Les soldats se rassemblèrent sur la Place du Sultan Ahmed
puis marchèrent jusqu’au Palais pendant trois jours
consécutifs et demandèrent l’exécution du Grand Vizir Ahmed
Hafiz Bacha, du Qadi Yahya Zakariyyazade
Efendi, chef du corps du Corps des janissaires, Khalife Hassan,
ainsi que de dix-sept autres personnes, les hommes les plus
fidèles au Sultan. Lorsque le Sultan Mourad IV s’opposa
fermement à leur demande, le chef des rebelles viola Bab
as-Salam (Porte de Salutation), la deuxième porte du Palais,
se précipita dans la cour de la salle du Conseil (Divan
Meydani), et demanda la présence du Sultan. Après une
rencontre sans rendez-vous (Ayak Divam) avec la foule, le
Sultan Mourad IV se sentit obligé de prendre au sérieux
l’avis de Toubal Rajab Bacha, qui l’avertit du danger d’être
détrôné et de se plier aux exigences des rebelles.
Conscient de son destin, Ahmed Hafiz Bacha, un
Grand Vizir loyal et manifeste, se révéla au Sultan en
disant : « Mon Sultan ! Hezar Hafiz, ton humble sujet, a
toujours été prêt à se sacrifier pour ton bien ; Cependant,
ne pas mourir selon tes ordres respectés, mais être tué par
la foule, est mon souhait, car c’est ainsi que je tomberais
martyr. » Il attaqua ensuite les rebelles et réussit à
éliminer l’un des membres féroces de la foule mais il fut
finalement martyrisé. Le Sultan, après avoir assisté à la
série d’événements dramatiques qui se déroulait, se retira
dans sa chambre en grommelant et en promettant sa vengeance.
A partir de ce moment, son ton devint beaucoup plus agressif
contre les rebelles. Plus tard, les rebelles se
rassemblèrent de nouveau sur la Place du Sultan Ahmed
pour une réunion avec le Sultan au cours de laquelle ils
demandèrent à voir les Shehzades. Le Sultan, très au courant
de la collusion en cours derrière son dos, ne pouvait rien
faire d’autre que sacrifier Shehzade Bayazid et Shehzade
Souleyman, ses fils, sur le chemin de retour de la campagne
d’Erevan.
Une vingtaine de gains successifs des rebelles étaient
devenus la norme à Istanbul, grâce à l’agitation du Grand
Vizir Rajab Bacha. Dans le but d’annuler les rébellions et
d’établir sa souveraineté, le Sultan disposa d’abord des
hommes d’état devenus corrompus. Par exemple, il exécuta
Rajab Bacha, qui joua un rôle fondamental dans plusieurs
grandes rébellions à Istanbul et en Anatolie. L’exécution du
Bacha consterna les membres indisciplinés des unités de
cavalerie Sipahi et leurs partisans mais l’ordre fut
finalement rétablit à Istanbul et en Anatolie.
Les Shiites profitèrent de l’agitation pour reprendre
Baghdad. Khousrou Bacha entreprit une série de campagnes à
Hamadan et Baghdad ; néanmoins, les victoires de ses forces,
qui avaient été renforcées par les soldats présents dans la
région depuis Muhammad Abaza Bacha, étaient
insuffisantes pour reconquérir Bagdad après son siège bien
auparavant.
Le Sultan Mourad IV organisa deux campagnes contre la Perse.
Au cours de la première campagne du 9 Shawwal 1044 (28 mars
1635), il déplaça son armée sur la route qui suivait Izmit,
Eskisehir, Konya, Kayseri et Sivas. Finalement, l’énorme
armée ottomane, composée de plus de 200000 soldats, traversa
la région d’Erzurum-Kars et atteignit les portes de Revan
(aujourd’hui Erevan). L’armée assiégea et conquis la
forteresse d’Erevan. Le Sultan envoya Emirguneoglu, le
dernier commandant en chef de la forteresse, à Alep en tant
que nouveau gouverneur général de cette région. Emirguneoglu
deviendra plus tard sounnite et changera de nom pour
s’appeler Youssouf. Cependant, les gens s’adressèrent
toujours à lui en utilisant de nom Emirguneoglu et non pas
Youssouf Bacha pour le restant de ses jours, même lorsqu’il
fut convoqué à Istanbul pour être promu au Grand Vizirat. En
fait, le verger merveilleux qui lui a été donné sur le
Bosphore est aujourd’hui l’un des
lieux favori d’excursion d’Istanbul et fut nommé
Emirgan après lui. En souvenir de la victoire d’Erevan, un
pavillon fut construit dans la quatrième cour du Palais de
Topkapi qui s’appelait le pavillon Revan.
Les shiites reprirent Erevan après le retour du Sultan
Mourad IV d’Erevan et envoyèrent un émissaire pour demander
une trêve. Le Sultan Mourad ne lui permit pas d’entrer en sa
présence mais au lieu de cela, il envoya un message à
l’émissaire shi’i lui indiquant qu’il « répondrait au
message (demande de paix) à Baghdad, » et l’émissaire
repartit.
L’armée ottomane commandée par Mourad IV en personne mena
une campagne à Baghdad tandis qu’en, même temps, son fils
Shehzade Qasim était également exécuté à la suite de rumeurs
inquiétantes qui se propagèrent avant la campagne. Le Sultan
dirigeait une magnifique armée ottomane rappelant les armées
de la première période. Avec le Sultan en tant que soldat,
les forces ottomanes assiégèrent la forteresse de Baghdad,
qui aboutit à la reconquête de Baghdad et à l’incorporation
de la ville dans le domaine ottoman en 1047 (1638).
Après la conquête de Bagdad, le Sultan Mourad IV fit le tour
de la forteresse de Baghdad et rendit visite à la tombe de
l’Imam Abou Hanifah, fondateur de l’école Hanafi
de l’Islam. Il ordonna ensuite la rénovation des tombeaux
d’Abou Hanifah et de ‘Abd al-Qadir al-Jilani, deux
personnalités de l’histoire de l’Islam. Le Sultan aurait pu
progresser beaucoup plus loin en Perse, mais il ne le fit
pas et rentra à Istanbul principalement à cause de la
détérioration de son état de santé. Un long et difficile
voyage de retour à Istanbul lui donna des douleurs dans les
pieds. Le Grand Vizir était chargé de diriger les
pourparlers de paix ; par conséquent, le Traité de
Qasr-e-Shirin (également connu sous le nom de Traité de
Zohab) fut signé le 14 Mouharram 1049 (17 mai 1639)
près de la ville de Qasr-e-Shirin, symbolisant la fin
officielle des guerres en cours entre l’Empire Ottoman et la
Perse shiite. Le traité permit de rétablir la paix dans la
région pendant de longues années et jeta également les bases
de futures références dans les relations diplomatiques entre
les deux pays.
Au cours des guerres avec la Perse, le Royaume de Pologne
avait négligé de payer les tributs annuels stipulés dans les
accords et, de plus, la Pologne avait incité les Cosaques
russes à attaquer les terres ottomanes. Par conséquent, le
Sultan Mourad IV ordonna une campagne contre le Royaume de
Pologne. Peu de temps après, le Royaume de Pologne demanda
la paix et promis de payer chaque année un tribut à l’Empire
Ottoman et au Khanat de Crimée.
Lors d’une expédition, l’amiral ‘Ali Piginoglu, de la flotte
ottomane en Algérie et à Tunis, avait amarré sa flotte de
navires au port de Vlora, qui est le port le plus proche du
port italien de Bari. Les Vénitiens exploitèrent cela à leur
avantage et envoyèrent une énorme flotte pour bloquer Vlora.
Enfin, ils confisquèrent et emportèrent les navires ottomans
en 1048 (1638). Frustré par la nouvelle, le Sultan Mourad IV
ordonna la cessation des relations commerciales avec Venise
et la fermeture du poste de douane situé dans la ville
portuaire de Split, sur les rives orientales de la Mer
Adriatique. Compte tenu des conséquences néfastes, les
Vénitiens se précipitèrent pour appeler à la paix. Un
nouveau Traité qui reprendrait les termes commerciaux et
obligerait les Vénitiens à payer des réparations fut signé
le 15 Rabi’ al-Awwal 1049 (16 juillet 1639).
Le Sultan Mourad IV se battit obstinément pour ramener
l’Empire Ottoman à sa gloire. Il élimina la corruption de la
structure administrative dans une certaine mesure et prit
des mesures drastiques pour réprimer les révoltes de Celali.
Conformément aux recommandations de l’historien Kochi Bey,
qui, à la demande du Sultan, avait présenté un exposé concis
sur la situation actuelle de l’état ottoman sublime, le
Sultan Mourad IV se prépara à un large éventail de réformes.
La santé du Sultan Mourad IV se détériora gravement au
retour de son expédition militaire à Baghdad. Le Sultan fit
une rechute critique deux jours après avoir célébré le mois
bénit du Ramadan et rencontra son destin après la prière
nocturne du jeudi 15 Shawwal 1049 (8 février 1640). Il fut
inhumé lors d’un grand rassemblement dans la tombe du Sultan
Ahmed, son père, près de la Mosquée Sultan Ahmed.
Le célèbre chroniqueur contemporaine Na’ima relata dans ses
annales, Tarikh
Na’ima, l’anecdote suivante : Le pavillon de Bagdad fut
érigé au Palais de Topkapi en souvenir de la reconquête de
Baghdad et lorsque les murs du pavillon furent carrelés avec
les calligrammes avec le style calligraphique courbé ottoman
de l’époque, le calligraphe arriva au point où il allait
écrire le verset coranique en arabe qui se lit comme suit :
« Et quand Ibrahim
éleva les fondations de la Maison ...» (Al-Baqara 2:
127), la mort du Sultan Mourad IV coïncida avec le moment où
il commença à écrire le nom d’Ibrahim, tandis que le frère
cadet du Sultan, Ibrahim lui succédait sur le trône.
Le Sultan Mourad IV était extrêmement bien bâti, réputé pour
sa force physique et célèbre pour son incroyable endurance
au travail. Fan de sport, le Sultan construisit dans les
jardins du Palais de Topkapi « le trône de pierre, » un
trône de marbre solide sur lequel il s’assit plus tard et
observa les compétitions des élèves de l’école gratuite
Enderun du Palais de Topkapi. Il participa également aux
sports à cet endroit de temps en temps. L’épigraphe derrière
le trône de marbre raconte le fait que le Sultan Mourad IV
lanca un club de chêne à environ 80 mètres alors qu’il
montait à cheval à pleine vitesse et ce pendant le mois de
Ramadan en 1045 (1636), illustrant ainsi sa force physique
remarquable.
Parmi les autres exemples de sa force, le levage d’une
lourde masse de 565 livres (256 kilos) et la lutte contre
des célèbres lutteurs professionnels contemporains. Il est
également intéressant de noter qu’il souleva un certain
Moussa Silahtar Bacha (un homme distingué et le principal de
l’École Enderun) et le transporta plusieurs fois dans la
chambre impériale du Palais.
Le Sultan Mourad IV était un cavalier remarquable et un
tireur d’élite talentueux qui maîtrisait de nombreux types
d’armes à feu. Très dévoué à ses chevaux, le Sultan prenait
particulièrement soin de l’écurie impériale. Les chevaux
pur-sang avec les noms Daglar Delisi (le Fou de Montagne),
Aga Alacasi (le Seigneur-Moucheté) et Tayyar (le Volant)
furent élevés dans ses écuries. Conformément aux anciennes
coutumes turques, ces chevaux choisis du Sultan défunt
trottèrent du Palais de Topkapi à la Mosquée du Sultan Ahmed
avec leurs selles attachées à l’envers.
Les sources ajoute qu’avant sa mort, le Sultan Mourad IV
tira une flèche et perça l’une des portes en fer du Palais
de Topkapi. Il perça également en bouclier en cuir de
rhinocéros envoyé par le souverain de l’Inde moughal, Shah
Jahan, au Sultan pendant son séjour à Mossoul, sur les
rivages du Tigre, avant de faire campagne à Baghdad. On
disait qu’il était à l’épreuve des flèches et des balles.
Néanmoins, les sources rapportent que le Sultan, juste sous
les yeux de l’émissaire moughal, perça deux trous nets dans
ce bouclier avec à la fois une lance et une flèche.
Conformément à cette anecdote, il est dit que les flèches du
Sultan avaient une distance beaucoup plus grande que les
balles de fusil décemment tirées et qu’« il n’y avait pas de
match contre son lancer de javelot. » En fait, il était un
talent avéré à la fois dans le tir à l’arc et le lancer de
piques. Il pouvait par exemple lancer des lances d’Eski
Saray, ou le Vieux Palais, (à la place duquel se trouve
maintenant le bâtiment du rectorat de l’Université
d’Istanbul) au bas d’un minaret de la Mosquée Bayazid sur la
Place Bayazid et à nouveau de la forteresse d’Alep à près de
la zone des ateliers des selliers de Saraghane à Alep.
Le Sultan Mourad IV était un Sultan extraordinaire au
caractère peu orthodoxe. En période de stagnation, le Sultan
s’occupa avec diligence des affaires de l’état, tenta
d’enquêter et de comprendre les événements se déroulant en
dehors de son Palais par ses visites déguisées sur place. Il
réussit dans une certaine mesure à redresser l’Empire d’un
chaos imminent. Les sources occidentales ont également
mentionné la création d’un bureau de renseignement national.
Mourad IV connaissait l’Arabe et le Perse aussi bien que le
Turc. Il écrivit des poèmes sous le nom de « Mouradi » et
composa les chansons de marche militaire pour le groupe
militaire ottoman appelé Mehter, la plus ancienne variété de
fanfare militaire au monde. « Éveillez mes yeux,
éveillez-vous de la négligence » figure parmi les chants
Islamiques qu’il écrivit. Il esquissa de splendides œuvres
calligraphiques ottomanes en écriture talik, qui présente de
courtes verticales sans empattement et de longs traits
horizontaux. Le Sultan était un Musulman dévot et respectait
les érudits et les notables religieux. Durant son règne
émergèrent de nombreux érudits ottomans de renom,
historiens, poètes, calligraphes et musiciens. Ils
comprenaient Evliya Chalabi, Katib Chalabi, Nef’i, Sheikh
al-Islam Yahya, Veysi, Koci Bey et Azmizade.
Des pluies abondantes se déversèrent sur la ville de La
Mecque en avril 1049 (1639), inondant le Masjid al-Haram.
L’inondation s’éleva à deux brasses et endommagea gravement
la Mosquée. Dès que la nouvelle de l’inondation parvint au
Sultan, il rencontra le Sheikh al-Islam et reçut une fatwa
(décret religieux faisant autorité) sur la manière de
procéder aux réparations. Le Sultan nomma ensuite pour la
réparation le Qadi (juge) ottoman Muhammad Efendi et
le célèbre architecte Ridwan Aga. Enfin, une équipe de
travailleurs astucieux sous leur supervision géra les dégâts
que l’inondation avait infligés à la Ka’bah et entreprit les
réparations si complètement qu’elle inspecta même les
infrastructures et fortifia les fondations de la Ka’bah. De
plus, une approche unique fut appliquée dans les réparations
: les pièces et pierres de la Ka’bah, tombées ou simplement
devenues dysfonctionnelles, furent remplacées uniquement par
celles collectées du lieu d’où provenaient les originelles.
Malgré le fait que le Sultan Mourad IV régna plus de seize
ans, sa souveraineté de facto ne dura que huit ans seulement
puisque ce fut sa mère qui dirigea au cours des premières
années du jeune Sultan inexpérimenté.
Le caractère du Sultan Mourad IV ressemblait à celui de l’un
de ses ancêtres, le Sultan Salim I, mais son destin
administratif fut le contraire. Premièrement, le Sultan
accéda au trône à l’âge de onze ans ; deuxièmement, il fut
privé d’hommes d’état exceptionnellement talentueux.
Autrement, il semble fort probable qu’il aurait changé le
cours de l’Empire Ottoman d’une toute autre manière. Le
Sultan ne fit aucune campagne en Europe néanmoins, sa seule
présence effraya suffisamment les Européens. Les monarques
européens éclatèrent de joie et le bonheur simplement quand
ils apprirent qu’il était parti. Son frère Ibrahim lui
succéda sur le trône.
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