Description de la conquête de la forteresse et de la ville de Durazzo, l’une des plus grandes villes des Francs
On décrira ici comment les épées et les lances des ghazi
apparurent sur ces terres, et comment les guerriers
musulmans répandirent jour et nuit l’Islam sur les terres
des mécréants.
(Al-Qassah) En 908 (1502-3), le gouverneur d’Elbasan était
Muhammad Beg Ibn ‘Issa Beg Ghazi. Cette wilayah était
adjacente au château de Durazzo, qui était l’une des plus
grandes villes des impies et fortement fortifiée. Dans cette
affaire, elle était considérée comme un deuxième Istanbul.
Elle se trouvait au bord de la mer et était un grand village
et port par lequel passaient la plupart des navires des
Francs. La plupart du temps, ces navires étaient des navires
marchands. Les Sultans Ottomans, qui avaient marché contre
l’Albanie, n’avaient pas pu subjuguer ce château car il se
trouvait sur la côte de la mer des Francs et sa conquête
était impossible sans une attaque conjointe d’une grande
flotte capable de faire face à la nombreuse flotte des
Francs. À l’époque de Bayazid II, cependant, de grands
succès furent obtenus en mer, tels que les conquêtes de
Modon, Koron, Lépante et d’autres châteaux.
L’assujettissement de cette ville et de ce château n’aurait
pu être imaginé sans l’attaque de la nombreuse flotte du
Sultan.
Cependant, Muhammad Beg Ibn ‘Issa Beg retourna dans
la région d’Elbasan et relança le jihad contre eux. Durazzo
était entouré par les terres de l’Islam, car la majeure
partie de l’Albanie avait été soumise par le père du
précédent mentionné, ‘Issa Beg, et son grand-père, Ishaq
Beg. L’émir susmentionné avait donc constamment en tête de
conquérir la Durazzo voisine et de l’attaquer avec ses
guerriers. En effet, d’après les rapports des informateurs
et des espions des Chrétiens, il devint connu que la
garnison du château, était toujours négligente. Ayant
confiance en leur force et en leur sécurité, ceux qui
étaient nommés à sa défense ne s’attendaient pas à une
guerre et ne seraient pas en mesure de défendre la ville. Muhammad
Beg vit aussi l’opportunité de ramasser du butin.
Après un conseil avec d’autres émirs et gouverneurs de la
région, ils acceptèrent de piller ce bastion négligé. Ils
rassemblèrent des guerriers courageux et les cachèrent puis
se dirigèrent eux-mêmes vers le château avec seulement
quelques moujahidin, beaucoup moins nombreux que les impies.
Les impies pensèrent alors que les moujahidin n’étaient
qu’une petite force, et sans grand respect, ils se
précipitèrent hors du château pour combattre les Musulmans.
Ils commencèrent à poursuivre les forces musulmanes, mais
soudain les forces cachées des ghazi apparurent au pied des
murs et coupèrent le chemin aux mécréants qui tentèrent de
retourner au château. Quand les mécréants se rendirent
compte qu’ils essayaient de se retirer, les moujahidin les
attaquèrent et profitèrent ainsi de l’occasion pour entrer
par les portes fortes du château. Ainsi, les Musulmans se
retrouvèrent à la fois dans et hors du château et les
défenseurs furent vaincus. Ces moujahidin, avec de bons
conseils et des conseils corrects, réussirent à soumettre un
château qui auparavant avait été invincible aux attaques des
Musulmans. Les moujahidin ramassèrent beaucoup de butin,
informèrent le Sultan de ces événements et lui envoyèrent
les clés de la ville.
Le Sultan publia un firman sur l’organisation de ce grand
château. Comme cette ancienne place forte était en grande
partie déserte par ses habitants et qu’il y avait beaucoup
de dégâts, jusqu’à un tiers du mur d’origine, il ordonna à
l’armée de la fortifier. Ils se divisèrent en plusieurs
groupes, renforcèrent ses fortifications et laissèrent de
côté le reste des maisons afin que quiconque des ri’aya le
voulait puisse y vivre. Ainsi, la ville fut divisée en trois
parties par des murs qui séparaient les zones habitées des
anciennes fondations. De nombreuses personnes vinrent s’y
installer des mamalik de Roumélie. En outre, 1000000 akche
du Trésor du Sultan furent dépensés pour les salaires des
travailleurs et maintenant la ville est habitée par de
nombreux ri’aya et des citoyens de divers endroits.
Description de l’intention des Francs d’attaquer avec leurs énormes navires et de conquérir l’île de Midilli des terres de l’Islam
La bataille avec les Musulmans et comment le neveu du roi de France y fut tué et la retraite des commandants vaincus de Venise.
(Al-Qassah) Au mois de Rabi’ al-Awwal 907 (septembre-octobre
1501), le roi de Venise s’allia au roi de France, qui est un
grand royaume des Francs et domine les autres royaumes. Ces
deux dirigeants impies possèdent une grande richesse, une
armée et des flottes. Exaspérés par la conquête de Lépante,
Modon et Koron et avec fanatisme religieux ils décidèrent de
se venger. Comme toutes les terres conquises étaient
autrefois des possessions vénitiennes, le roi de France
promit qu’il enverrait à Venise de grosses sommes d’argent
et toute sorte d’aide et de main-d’œuvre pour l’aider, et
ils préparèrent une campagne dans laquelle ils allaient
combiner forces et dépenses. Selon ce plan, deux cents
vaisseaux, armés et entièrement équipés pour la guerre avec
des hommes et des canons levèrent les voiles. Le neveu du
roi de France était à la tête de cette flotte. Ils
conclurent un accord d’amitié avec d’autres rois et chefs
des impies et partirent avec l’intention de conquérir l’île
de Midilli, qui fait maintenant partie des terres de
l’Islam.
Les infidèles débarquèrent à Midilli environ 60000 hommes et
commencèrent soudainement à bombarder le fort de tous les
côtés. Pendant vingt jours, ils continuèrent à tirer contre
les murs du château qui, touchés par tant de balles et de
boulets de canons, commencèrent à s’effondrer. Chaque jour,
quand la nuit tombait, la population abandonnait peu à peu
le château. Lorsque cela devint connu, Shehzade Sultan
Korkoud était à Manisa, et la défense de l’île était sous sa
responsabilité. Il envoya 800 de ses hommes pour aider le
château, et le gouverneur de Karesi, qui est en face de
Midilli, s’y précipita également avec quelques forces.
Cependant, comme le château était entouré d’impies et que la
plupart des colonies de l’île étaient occupées par les
forces chrétiennes, il fut difficile pour l’armée musulmane
de débarquer. Cependant, de petits navires arrivèrent au
rivage d’Ayazmand et aidèrent les ghazi du Shehzade à
traverser et à se rendre sur l’île de toutes les manières
possibles. De lieux cachés et avec l’aide des gens, ils
réussirent à entrer dans le château.
Les infidèles furent surpris de voir apparaître soudainement
l’armée musulmane près du château et les deux armées
commencèrent à se battre. De nombreux musulmans furent tués,
mais d’autres, malgré leurs nombreuses blessures, réussirent
à se rendre au pied du château en lieu sûr. Chaque jour, ils
renouvelèrent le combat avec les impies. Lorsque le Sultan
en fut informé, il envoya de nombreux navires à leur
secours. Le Vizir Ahmad Basha Hersekoglu était à la
tête de l’armée, et Sinan Basha, l’émir al-Oumara d’Anadolu,
était en charge de la flotte, qui reçut l’ordre de
transférer l’armée d’Anadolu à Ayazmand, ce qui représente
une demi-journée de distance de Midilli. Lorsque les forces
turques arrivèrent, elles virent la situation difficile dans
laquelle se trouvaient les Musulmans, et qu’une grande
partie du mur avait été détruite par les boulets de canon et
que certaines parties de la ville avaient été rasées.
Le lendemain matin, les Francs lancèrent un nouvel assaut et
attaquèrent les Musulmans à travers les brèches du mur. Le
commandant de l’armée des Francs, le neveu du roi de France
et nouveau dans les affaires militaires qui dépendait sur
leur puissance et la faiblesse des défenseurs du château,
conduisit les troupes et essaya d’entrer dans le château par
l’une des brèches. Cependant, l’un des moujahidin qui se
trouvait là, le tua. L’armée française prit le corps de leur
chef et retourna dans leur patrie. Les Vénitiens, qui
avaient fait beaucoup d’efforts dans cette campagne et
compté sur la coopération des Français, virent leur plan
s’effondrer et leurs troupes furent effrayées et confuses. A
la nouvelle de l’approche de l’armée musulmane, l’armée des
impies se dispersa pour se sauver. Les troupes françaises se
séparèrent des Vénitiens et les chefs des deux groupes
montèrent à bord de leurs navires et retournèrent
directement dans leurs pays. Cette bonne nouvelle de la
victoire musulmane se répandit partout. La nouvelle parvint
également à Sinan Basha, l’émir al-Oumara qui se dirigeait
vers Midilli avec les troupes de l’ouest d’Anadolu, avec
l’ordre de renforcer la fortification du château. Les
fournitures de guerre désertées par les impies furent
collectées pour la défense du château et vengea ainsi la
mort de certains musulmans.
Actions, éducation et vie de certains officiels de l’état
(Al-Qassah) En Rabi’
al-Awwal 887 (avril-mai 1482), première année du règne de ce
Sultan, à la manière des souverains orientaux, ce Sultan fit
don de robes d’honneur à chacun de ses hommes et ils furent
promus à des postes élevés.
Voici un certains nombres d’éminents personnages de
l’époque.
Le premier Vizir et pilier des assistants de cet état, qui
était l’un des plus dignes serviteurs parmi les hommes de la
cour du Sultan, Ishaq Bacha, était parmi les serviteurs
personnels et un fauconnier du Sultan Mourad. Pendant les
règnes de ce Sultan et de Muhammad al-Fatih,
il fut constamment nommé à divers postes. Au moment de
l’intronisation du Sultan actuel, de tous les notables
anciens et renouvelés, il était le meilleur dans la
fonction, la vie et la position. Son intelligence et ses
conseils étaient plus élevés que tous les jeunes et les
vieux pendant ces deux règnes. Finalement, sa bonne
assistance au bien-être de la religion et du monde atteignit
sa fin. En raison de sa tutelle de Constantinople de la
manière qui fut décrite précédemment à propos de
l’intronisation du Sultan, il conserva son poste, de sorte
que le Sultan le fit Grand Vizir. Il resta à ce poste
jusqu’en 888 (1483). Quand il est devint vieux et faible, le
Sultan l’enleva de la position de Vizir et il se retira à
Salonique, où il resta inactif jusqu’à son décès.
Un autre Vizir était Mustafa Bacha Ibn Hamza Beg, qui
atteignit des postes élevés sous l’ancien Sultan. Le Sultan
actuel lui montra également une grande préférence et lui
confia le poste de Vizir au début de son règne. Mais la
durée de son mandat dura moins d’un an, jusqu’à sa mort.
Le Vizir Ayas Basha, qui était l’un des serviteurs du
Sultan. Avant l’intronisation du Sultan, il était Vizir et
il resta à son poste précédent après la succession. La
première fois que Jem Sultan s’opposa à son frère, Ayas
Basha fut chargé de l’avant-garde de l’armée du Sultan à
Bursa, où il mourut courageusement dans la bataille. Son
temps en tant que Vizir dura moins de six mois.
Un autre Vizir et courageux général était Ahmad Basha
Kadik, qui atteignit son poste élevé parmi le groupe des
esclaves personnels du Sultan. Il réussit énormément dans
ses conquêtes des terres des mécréants et des Musulmans et
il fut toujours placé à la tête des forces de Roum. Il fut
envoyé par le septième Sultan (Muhammad II al-Fatih)
dans les Pouilles, les terres des Francs, au moment de sa
mort. De nombreux châteaux et villes de ces terres se
soumirent à l’Islam. Lorsqu’il apprit la nouvelle de la mort
du Sultan et de la succession au trône avec l’aide d’Allah
Exalté, il quitta les frontières et alla offrir ses services
au Sultan. Lorsque le Sultan affronta son frère Jem Sultan,
Ahmad Basha fut envoyé à la bataille et, en 886
(1481-2), il se vit confier la haute position de Vizir.
Un autre Vizir était Qasim Basha, qui était un seigneur
vertueux et un sage conseiller. Il était l’un des anciens
professeurs du Sultan. A l’époque du Sultan actuel, il fut
nommé Vizir. De tous les Vizirs de son temps, il était
réputé pour ses vertus et ses qualités et il était souvent
un modèle parmi ses collègues pour son mode de vie pieux et
il était très estimé par les hommes de foi. De 887 (1482-3)
jusqu’à récemment, il resta dans cette position jusqu’à sa
mort.
Son successeur était un autre Vizir qui se distingua dans
les batailles contre les impies, Daoud Basha, l’un des
fidèles serviteurs et serviteurs personnels de Muhammad
II. Au moment de la succession du Sultan au trône, il
occupait le poste d’émir al-Oumara d’Anadolu. Pendant les
jours de la succession, il manifesta sa loyauté.
Dans les premières étapes de la succession de ce Sultan,
pendant la course entre les deux princes, les dignes
services de Daoud Basha furent indéniables, et à la suite de
ces manifestations de bravoure et de loyauté dans tous les
sens au service du Sultan, il fut promu à des postes élevés,
compte tenu de son calme, de sa sagesse et de sa légalité.
En 887 (1482-3), il fut fait Vizir et peu de temps après, il
devint Grand Vizir. Il participa aux conquêtes déjà été
mentionnées ci-dessus, et dans toutes les œuvres et tous les
numéros de son poste élevé, il excellait par ses vertus et
ses qualités. Pendant quinze ans, il fut le premier parmi
tous les hommes d’état, et le 24 Rajab 902 (18 mars 1498),
il fut limogé et se retira à Dimetoka, où il mourut le 4
Rabi’ al-Awwal 904 (20 octobre 1498). Au cours de sa vie, le
monde bénéficia tellement de son juste règne que son fils,
Mustafa Beg, se maria dans la famille du Sultan. Il fit
toujours face aux rébellions et aux troubles aux frontières
des terres de l’Islam dirigées par les impies, et au grand
soin de la gestion et de l’ordre dans le royaume. Aucun
autre Vizir de la dynastie ottomane n’a été aussi capable,
et aucun autre Vizir ou émir n’a été aussi puissant et riche
que lui.
Un autre Vizir était Massih Basha, qui était l’un des
esclaves éduqués sous Muhammad II et occupa une place élevée
parmi les hommes du Sultan. Comme il était un serviteur
fidèle et possédait de nombreuses qualités, il atteignit des
postes élevés. Le Sultan en fit un Vizir et, lors de la
succession, il fut chargé du gouvernement et de la
surveillance des frontières. En 889 (1484), après le
limogeage de Qassim Basha, Massih Basha fut nommé
Vizir à sa place. Il fut envoyé aux frontières avec les
impies où il assista continuellement à l’étude des sciences
religieuses et mena une vie consacrée au culte divin. Après
son retour au palais, il fut nommé Grand Vizir, poste dans
lequel il resta jusqu’en Joumadah al-Oula 907 (novembre -
décembre 1501). Alors qu’il se rendait au qadi de Galata, il
y eut une explosion accidentelle au tophane impérial. Massih
Basha fut blessé par un boulet de canon flamboyant qui tomba
sur lui et mourut deux jours plus tard. Le qadi de Galata,
qui se tenait à côté du Vizir, mourut sur le coup.
Un autre Vizir était Muhammad Basha Ibn Hizir Beg,
qui pendant les premières années du règne du Sultan fut Wali
et gouverneur de la Hongrie et fut pendant quelque temps le
contrôleur d’une wilayah en Roumélie. En 888 (1483), il fut
fait Vizir et resta dans cette position pendant deux ans
jusqu’en 890 (1485), quand il fut fait tuteur du jeune
Shehzade Ahmad Khan Muhammad Basha passa le
reste de sa vie comme Vizir et tuteur du Shehzade jusqu’à sa
mort en 904 (1498-9). En tant qu’œuvre de charité, il laissa
une madrasa et une khankah à Amasya, et son fils, comme son
successeur, est au service de cette dynastie.
Un autre Vizir était Ahmad Basha Fenari. Lorsque son
pays fut conquis à l’époque de Muhammad al-Fatih, il
partit et resta caché pendant un certain temps en Inde. Le
Sultan actuel, après son intronisation, ordonna à Ahmad
Basha de revenir dans son pays. Il voyagea à travers la
Perse et l’Azerbaïdjan et revint au service du Sultan. La
famille Fenari étant établie depuis longtemps, il fut nommé
pour la première fois au poste de nishanci en 888 (1483). En
890 (1485), il fut nommé Vizir à la place de Massih
Basha, mais en Rabi’ ath-Thani 892 (mars-avril 1486), il fut
démis de ses fonctions de Vizir et jusqu’à la fin de sa vie,
il resta inactif à Bursa.
Un autre Vizir était un haut Mawlana issu d’une vieille
famille instruite et importante, Ibrahim Basha Ibn Khalil
Basha. Il était de la famille Chandarli, qui est au service
des Ottomans depuis leurs débuts, et occupa de hautes
fonctions de toutes sortes au sein du gouvernement. Cet
Ibrahim Basha servit le Sultan pendant qu’il était à Amasya.
Lorsqu’il déménagea dans la capitale et prit le trône, le
Sultan fit d’Ibrahim Basha un Vizir et le nomma tuteur de
Shehzade Ahmad Khan. En 892 (1486-7), il fut nommé
qadi ‘askar et plus tard, en Safar de la même année, il
devint Vizir, jusqu’à ce qu’il accède au poste de Grand
Vizir. Il mourut lors de la campagne de Lépante, en 905
(1499). Il créa de nombreuses fondations caritatives, dont
les meilleures sont un jami’ et une madrasa à Istanbul.
Un autre Vizir était ‘Ala' ad-Din ‘Ali Basha, qui était
autrefois émir al-Oumara de Roumélie, et à la fin de Rabi’
ath-Thani 892 (mars-avril 1486) il fut nommé Vizir à la
place d’Ahmad Basha Fenari. Jusqu’en 903 (1497-8), il
avait une place permanente près du Sultan, mais cette
année-là, il fut démis de ses fonctions de Vizir et nommé
gouverneur de certaines villes et régions de la Morée, et
depuis lors, il resta dans cette position.
Un autre Vizir, distingué parmi les moujahidin, était
Iskandar Basha, qui était parmi les hommes choisis de Muhammad
al-Fatih. Au moment de la mort de ce Sultan, il était
gouverneur de Bosnie. En raison de son service courageux
sous l’actuel Sultan en 894 (1489), il accéda au poste de
Vizir, et à ce poste, il s’acquitta de ses fonctions avec
excellence, et certaines de ses réalisations concernant ses
ghazwa et sa bravoure furent enregistrées dans les histoires
des conquêtes du Sultan. Il resta Vizir jusqu’en 901 (1491).
Le Sultan, après l’avoir démis de ses fonctions de Vizir,
l’envoya s’occuper des affaires dans la mamlakat de Bosnie
en 904 (1498-9), où il resta jusqu’à la fin de sa vie en 912
(1506-7). Parmi les œuvres vertueuses qu’il laissa pour
perpétuer son nom, il y a son propre fils Mustafa Beg, qui
montra qu’il avait hérité de la bravoure de son père dans
les Ghazwa. Son audace et ses ghazwa furent enregistrés dans
les langues persane et turque.
Un autre Vizir était Ahmad Basha Hersekoglu, qui est
originaire de la famille des gouverneurs de Hersek
(Herzégovine). Dans sa jeunesse, il abandonna sa nation et
ses ancêtres et rejoignit l’Islam, et ainsi atteignit des
postes élevés dans le palais de l’Islam. Le Sultan Muhammad
II avait un grand respect pour lui. Son pouvoir parmi tous
les hommes d’état était grand et à cause de son esprit
vertueux et grand et de ses nombreuses grâces dans divers
arts du chant et d’autres qui lui étaient liés, et en raison
de ses beautés et de ses grâces, il progressa de jour en
jour à des postes plus élevés qu’au moment de la mort du
Sultan, il était l’émir al-Oumara d’Anadolu et lié par
mariage au Sultan actuel. En raison de sa position, lorsque
le Sultan partit pour la capitale, Ahmad Basha le
soutint. Après son intronisation, le Sultan rétablit Ahmad
Basha en tant qu’émir al-Oumara et commandant de l’armée
pour sa capacité à commander. Il est donc mentionné dans les
descriptions précédentes des conquêtes et des guerres.
En 902 (1496-7), il entra dans une série de placements en
tant que Grand Vizir. Pendant sept ans, il détint les clés
du gouvernement de l’état et du trésor avec sa justice et
ses sages conseils, et pendant trois ans, il fut seul le
Grand Vizir, jusqu’à ce qu’il y ait eu des problèmes avec
les navires des Francs et il fut envoyé pour protéger les
côtes de Roum contre eux puis, il fut envoyé dans le Détroit
et Gallipoli. Considéré comme l’un des plus grands hommes,
il se vit confier le commandement de la flotte pour
s’occuper des affaires de Gallipoli. Il fut impliqué dans
une série de conflits avec les rois et les dirigeants des
Francs.
Un autre serviteur courageux et loyal était Ya’qoub Basha,
qui était un vieil intime du Sultan. Pour ses distinctions
sur le champ de bataille, il fut promu et en 899 (1493-4),
il fut nommé émir al-Oumara et Beylerbeyi de Roumélie. Il
était un digne serviteur et se distinguait dans la ghazwa
parmi tous les Musulmans. Pour ses conquêtes passées et son
aide au Sultan, il fut élevé au poste de Vizir en 903
(1498). Il resta à ce poste pendant un peu plus de quatre
ans, mais en raison de blessures aux articulations et aux
muscles, il se retira du Divan et se retira à Salonique.
Un autre Vizir était Daoud Basha, qui était l’un des
serviteurs personnels du Sultan Muhammad II. Son
éducation était un pas vers la faveur divine et, en raison
de son intimité, il hérita et conserva le droit de servir le
Sultan actuel. Étant un excellent serviteur, il resta dans
son ancien poste jusqu’à ce qu’il soit nommé nishanci en 899
(1484). En 893 (1487), il fut promu pour sa grande capacité
et ses connaissances au poste de commandant des tambours et
des drapeaux. Au mois de Mouharram 908 (juin-juillet
1502), le Sultan le promut en son absence du poste de
gouverneur de Nicopolis en Valachie, au poste de Vizir. Il
resta dans cette position pendant trois ans, jusqu’à ce
qu’il tombe sur le champ de bataille, en 911 (1505-6).
Rapport sur les fonctionnaires de l’état et les hauts Vizirs qui occupent actuellement le poste
Les hommes de la Triade et tous ceux qui sont en charge des
affaires de l’état. Le premier des trois hommes de la
Trinité est ‘Ala' ad-Din ‘Ali Basha, qui était autrefois un
serviteur personnel du Sultan actuel. Au début, il servit
comme un proche serviteur du Sultan avant son accession au
trône. Pour sa loyauté, il fut promu à la tête des troupes,
donc au début de ce règne, il était l’émir al-Oumara de la
mamlakat de Karaman, et pour sa bravoure alors qu’il
occupait ce poste, il fut promu commandant et gouverneur de
Semendere et défenseur des frontières hongroises. Il devint
célèbre pour sa bravoure pendant cette période et en
conséquence il fut promu émir al-Oumara et Beylerbeyi de
Roumélie. À ce poste, il était en charge avec succès de
toutes les questions, petites et grandes, amicales et
hostiles.
Quand le Sultan constata que c’était un serviteur avec un
bon jugement et méritant de grandes dignités, il lui accorda
le poste élevé de Vizir dans le Divan. En raison de sa
grande sagacité, il put être en charge de tout, donc en 892
(1486) il fut nommé Vizir, en charge des affaires de l’état
et de l’économie. En effet, à l’époque de son Vizirat, la
renommée des excellences de ce Vizir atteignit les régions
les plus reculées du monde arabe et persan. Tout homme
d’éducation entré à son service avec l’espoir de la gloire
et tous les hommes éloquents louèrent ses œuvres et ses
vertus. Il resta Vizir de Rabi’ ath-Thani 892 (mars-avril
1486) jusqu’à Dzoul Qi’dah 903 (juillet-août 1498). Cette
année-là, il fut démis de ses fonctions pour diverses
raisons internes et externes, et il fut chargé de la
gouvernance de certaines villes et régions jusqu’en 904
(1498-9), lorsque le Sultan partit pour la ghazwa contre
Lépante, Modon et Koron, comme décrit ci-dessus. La conquête
de ces châteaux fut facilitée et rendue possible par ce
Vizir. L’administration et le gouvernement des villes et
châteaux conquis, ainsi que les cols et forteresses de
Koron, Modon et plusieurs autres régions de Morée furent
confiés à ‘Ali Basha. En effet, en l’espace de sept ans,
tantôt avec bonté et faveur, tantôt avec punition et
sévérité, il gouverna pacifiquement. Ses domaines
prospéraient et les grands rois des Francs furent contraints
de se soumettre au Sultan, et donc cette région fut mise à
l’abri du danger des rébellions. Le Sultan lui témoigna une
grande vénération pour ses bons conseils, qu’il lui demanda
souvent. En 912 (1506-1507), il fut convoqué pour s’occuper
de l’organisation de certaines affaires importantes de
l’état. Lorsqu’il arriva au palais et comparut devant le
Sultan, on lui confia le poste de Grand Vizir. Il érigea une
mosquée dans la capitale, sur laquelle de grandes sommes
furent dépensées, mais elle n’est pas encore terminée.
Le deuxième des trois hommes de la Triade est Mustafa Basha.
Il était doué d’excellentes vertus en tant que serviteur du
Sultan et se distinguait parmi les autres serviteurs. Il
garda des liens étroits avec des hommes savants et fut
exceptionnel dans l’établissement de fondations pieuses avec
sa participation aux affaires importantes de l’état. Dès le
début de son service dans les différents postes de l’état,
il consacra ses revenus à la restauration et à l’entretien
de fondations caritatives. Sa puissance augmente encore en
raison de ses vertus et de son occupation avec tout type de
service. Après avoir été amené à servir au palais, il fut
envoyé par le Sultan à son frère Jem Sultan avec un message
pour les grands rois des impies. Au cours de ce voyage,
plein de dangers en mer et de toutes sortes d’ennemis, il
conclut des accords et des conditions avec les rois des
Francs. Il revint de tels dangers après avoir tout arrangé
selon les vœux du Sultan. En conséquence, en Dzoul Qi’dah
903 (juin-juillet 1498), le Sultan le nomma émir al-Oumara
de Roumélie. Au cours de cette charge, ses vertus et de
nombreuses manifestations de son mérite furent remarquées
par le Sultan, c’est pourquoi en Joumadah ath-Thani 907
(décembre 1501-janvier 1502) il fut nommé Vizir. Son
excellent service à ce poste conduisit à sa promotion au
rang de Grand Vizir. Il érigea des bâtiments caritatifs dans
la capitale, qui comprenaient un masjid jami’ et une madrasa
avec une zawiya et un ribat pour le service du peuple. Un
des derviches de l’ordre fut placé à la tête de ces
établissements.
Le troisième des trois hommes de la Triade est Yahya
Basha, qui était l’un des servants de Muhammad II. Au
cours de sa formation, il fut nommé à des postes élevés. Au
moment de la mort de Muhammad II, il servait dans les
terres de Roumélie. Ses vertus et ses bienfaits s’accrurent
et il se distingua sur les champs de bataille du jihad.
Alors qu’il était gouverneur de ces terres, il fit preuve de
grand service, de bravoure et de capacités en tant que
commandant de l’armée, et il était plus courageux que tous
ses égaux et, jour après jour, il s’éleva dans l’estime du
Sultan.
En 893 (1487), il fut nommé émir al al-Oumara de Roumélie.
En 899 (1493-4), le Sultan l’envoya dans l’importante région
frontalière de la Bosnie, pour protéger les frontières de
l’empire et résister aux pécheurs. Là encore, il se
distingua sur les champs de bataille du jihad, de sorte
qu’en 908 (1502-3) le Sultan le convoqua et l’envoya
réprimer une rébellion dans les terres d’Iran et les régions
frontalières de Roum. Il fut nommé émir al-Oumara d’Anadolu
et il renforca l’Islam en réprimant les grandes rébellions
aux frontières avec l’Iran. Les sujets et les troupes
étaient en admiration devant lui. Lorsque le poste de l’émir
al-Oumara de Roumélie fut laissé vacant en 909 (1503-4)
après la mort du gendre du Sultan, Sinan Basha, Yahya
Basha fut privilégié par affiliation avec la famille du
Sultan par mariage, et il fut nommé à ce poste. L’armée fut
améliorée par sa présence. Il éleva une fondation
caritative, un beau masjid jami’ avec un minaret et un ribat
à Skopje. Tous ses descendants sont de braves cavaliers et
sont tous nommés commandants dans des régions où leur
courage est nécessaire.
Comme preuve de sa bravoure, l’histoire suivante sera
racontée, des ghazwa de Bosnie. A cette époque, il y avait
un gouverneur de grandes vertus connu sous le nom de Hamza
Bali Beg. Il combattit les impies et pratiqua la ghazwa en
Bosnie et contre le Kral lâche de Hongrie et même de Russie,
et tous les hommes des terres des Francs le craignaient. Un
jour, pendant une courte pause de la guerre, la nouvelle
vint des frontières qu’une armée d’impies, au total dix
mille hommes, assiégeait le château de ‘Azayn.
Le commandant des ghazi avait hâte de les repousser. Hamza
Beg ne cessait de demander à son père la permission de
l’accompagner avec ses quatre cents hommes. À l’époque, il
avait quatorze ans. Cet homme courageux ouvrit une brèche
dans le mur. Son père lui dit : « Tes yeux ont vu l’éclat de
l’état et de la religion ; tu as quatorze ans, et n’as vu
aucune bataille. » Il répondit : « Ne dis pas que je suis
trop jeune. Bien que l’armée des ennemis soit nombreuse, il
me suffit qu’Allah Exalté soit de notre côté. » Quand il vit
la bravoure de son fils, il pria pour sa sécurité.
Après avoir reçu sa permission, son fils se rendit chez les
troupes. Il envoya des hommes pour se renseigner sur la
condition des ennemis. La nouvelle arriva qu’ils étaient
tous relâchés et très ivres. Il rassembla donc 400 hommes
dans le château, le protégea contre l’entrée des ennemis,
puis les attaqua avec une grande bravoure. Il poursuivit les
ennemis jusqu’à leur château, où il y eut une bataille
féroce et le château fut incendié. Finalement, ils
vainquirent les ennemis et recueillirent beaucoup de butin.
Rapport sur les qadi ‘askars et les juges du Sultan parmi
les serviteurs instruits de la cour. Louanges à Allah Exalté
que depuis le début de la dynastie ottomane, les lois sont
entre les mains d’hommes vertueux qui légifèrent
conformément à la Shari’ah et au Qur’an pour toutes les
questions de l’état au gouvernement et de l’économie et ils
sont en charge du peuple de la Shari’ah et de la nation
(millah). Par conséquent, toutes les affaires de guerre et
d’autorité et tous les ordres concernant l’humanité ont été
arrangés selon les signes obligatoires, parce que les qadi
‘askars et les ‘ulémas agissent conformément à la Shari’ah.
Toutes les affaires importantes de l’état concernant les
différences entre les mécréants et les Musulmans au haut
divan dépendent de la connaissance du qadi ‘askar.
Ainsi, le gouvernement est régi par la sagesse des qoudat et
des muftis. Cette classe est préférée pour les hautes
fonctions parmi tous les hommes de bureau.
À propos de certains qadis et ‘ulémas qui occupaient un poste dans le Divan du Sultan et qui, par décès ou licenciement, ne sont plus à leur place
À la mort du Sultan précédent, le qadi ‘askar de Roumélie
était Mawlana Mouslih ad-Din, connue sous le nom de
Kastalli.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages, très connus parmi les
‘ulémas du roum, et l’actuel Sultan confirma sa position
selon les ordres de son père. Pendant un certain temps, il
resta dans cette position, et en 890 (1485) il fut démis de
ses fonctions et chargé de l’écriture des rouleaux des
ordres impériaux. Jusqu’au moment de sa mort en 901
(1495-6), il resta sans fonction.
Après lui, le qadi ‘askar d’Anadolu était Mawlana Muhammad
Samsounlou, qui était un expert en études religieuses. Il
servit ce poste avec justice jusqu’à sa mort. Lorsque
Mawlana Mouslih ad-Din Kastalli fut démis de ses
fonctions de qadi ‘askar de Roumélie, il fut remplacé par
Ibrahim Basha Ibn Khalil Basha, qui devint le qadi’ askar de
Roumélie par héritage et parce qu’il méritait vraiment le
poste, et aussi parce que pendant un certain temps avant
l’intronisation, il avait été au service de Muhammad
II et avait été éduqués sous lui. En 891 (1486), le Sultan,
selon les lois ancestrales, promut Ibrahim Basha grâce à ses
bons conseils et à ses loyaux services et le plaça au haut
poste de Vizir. Mawlana Fildan fut nommée au poste de qadi
‘askar de Roumélie, qui avait ainsi été libéré. Au mois de
Rabi’ al-Awwal 893 (janvier-février 1488), Mawlana Fildan
décéda et ‘Ala' ad-Din ‘Ali Chalabi Fenari, qui, à l’époque
du précédent Sultan, avait longtemps occupé des postes
élevés de gouverneur et était très proche de la Sultan, le
remplaça. Il avait occupé les deux postes de qadi ‘askar
d’Anadolu et de qadi’ askar de Roumélie. A l’époque de
l’actuel Sultan, en Dzoul Hijjah 888 (janvier 1484),
il fut nommé qadi ‘askar d’Anadolu. Quand Ibrahim Basha fut
promu Vizir, le poste de qadi ‘askar de Roumélie fut confié
à ‘Ali Chalabi, et Mawlana Fildan fut remis à son ancienne
place de qadi ‘askar d’Anadolu, jusqu’au mois de Rabi’
al-Awwal 893 (janvier-février 1488), quand ‘Ali Chalabi fut
démis de ses fonctions de Roumélie et envoyé à Bursa comme
enseignant où il reçut un salaire élevé à ce poste, et
jusqu’à la fin de sa vie, il resta isolé et hors de ses
fonctions. Mawlana Fildan le remplaça, mais il ne vécut pas
longtemps. Le poste de qadi ‘askar de Roumélie fut transféré
à Mawlana ‘Ali Fenari, qui s’appelait Fenari ‘Alisi, et
avant cela il était le qadi’ askar d’Anadolu. Lorsqu’il fut
promu en Roumélie, son poste à Anadolu fut donné à Mawlana
Mouhyi ad-Din, connue sous le nom de Hajjihasanoglu.
À la mort de Fenari ‘Alisi, en 897 (1491-2), Hajjihasanoglu
fut promut à son poste en Roumélie. Il était avant tout ses
prédécesseurs à ce poste, et il servit de 893 (1487-8) à 911
(1505-6). En 897 (1491-2), il succéda au poste de qadi
‘askar d’Anadolu à Mawlana Fenari’ Alisi, promut au poste de
Roumélie. Il resta à ce poste jusqu’au mois de Rabi’
al-Awwal 907 (septembre-octobre 1501).
De tous les grands ‘ulémas et gouverneurs compétents depuis
le début du monde, l’un des plus célèbres pour ses
connaissances à cette époque était Mawlana Ahmed
Qourani, qui à l’époque du Sultan Mourad avait été tuteur et
khoja du Sultan Muhammad Ghazi, et jusqu’à la fin de
sa longue vie, il continua à le servir. Après la disparition
du Sultan Muhammad II, il servit le Sultan actuel et
son nom figurait parmi ceux des excellents ministres de
l’état. Il fut respecté pendant les soixante-dix ans où il
servit l’Islam sous les Sultans, répandant toujours la
connaissance des savants. Il mourut en 895 (1489-90).
Mawlana Badr ad-Din Khoja est un autre homme de connaissance
et d’excellence au service du Sultan. Il était d’origine
kurde et occupa le poste de tuteur du Sultan et de Khoja. Il
fut distingué parmi les ‘ulémas et décéda en 903 (1497-8).
Mawlana Qoutb ad-Din Ahmed Ibn Hakim Raïs, qui
était autrefois un ami intime et un compagnon du défunt
Sultan Abou Sa’id at-Timouri, était un autre gouverneur
célèbre et maître des sciences d’Abou ‘Ali Sina. Après la
mort de ce Sultan et la destruction de son état en Perse, il
se rendit dans les terres de Roum avec d’autres et continua
à servir le Sultan actuel. Il mourut à Istanbul en 903
(1497-1498).
Un autre homme glorieux était le célèbre Mawlana ‘Ataoullah
Kirmani, qui était un expert en mathématiques et en
astronomie. En raison de son excellence dans ces sciences,
il fut parmi les compagnons privilégiés du Sultan depuis le
début de ce règne jusqu’en 905 (1499-1500). Il mourut à
Istanbul cette année-là. |