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| La conquête d’Akcha-Hisar (Croia) 
					 
					
					La forteresse d’Akcha-Hisar était encore plus 
					résistante qu’Iskandariye. 
					
					Les Albanais s’étaient rebellés contre les Ottomans surtout 
					parce qu’ils avaient confiance en l’invulnérabilité de cette 
					forteresse. Elle avait été assiégée pendant six mois par le 
					Sultan Mourad, qui avait finalement renoncé à la tentative 
					sans lancer un dernier assaut. Le Sultan Muhammad 
					prit tout d’abord le contrôle de toutes les routes maritimes 
					et terrestres par lesquelles les approvisionnements ou les 
					renforts pouvaient atteindre la forteresse et prévoya de 
					l’assiéger et de la prendre. 
					
					À son retour d’Iskandariye, il marcha sur Akcha-Hisar. 
					Les défenseurs de la forteresse demandèrent quartier mais 
					lorsqu’il devint clair qu’ils s’étaient rendus à cause du 
					manque de provisions, le Sultan ordonna que les défenseurs 
					de la forteresse soient passé par l’épée. 
					 La Mission de Ahmed Kadik à Pouilles et l’expédition de Massih Bacha à Rhodes 
					 
					
					Tout ce que le Sultan s’était efforcé de réaliser pendant 
					son règne se réalisa grâce à l’aide de d’Allah Exalté.  
					
					En l’an 884 (1479), il resta dans sa capitale et envoya des 
					armées dans diverses régions. Il envoyé Ahmed Bacha 
					Kadik avec une grande flotte à Boulya (Pouilles) où il 
					captura la forteresse et converti les églises en mosquées. 
					 
					
					En 855 (1480), Massih Bacha attaqua Rhodes avec une 
					grande flotte et assiégea la forteresse. L’île fut subjuguée 
					et pillée après de violents combats puis Massih Bacha 
					retourna dans la capitale. 
					 Les plans de Fatih pour la conquête de la Syrie et de l’Égypte 
					 
					
					Bien que Fatih paraissait inactif, il se préparait en 
					fait à une nouvelle grande entreprise. Au printemps 886 de 
					l’Hégire (1481), il envoya aux provinces des ordres pour que 
					les troupes se préparent pour une campagne lointaine. Il 
					devint vite clair que la campagne devait être du côté 
					anatolien de l’empire, mais personne ne savait si elle était 
					contre l’Iran ou l’Arabie. Fatih traversa le Bosphore 
					jusqu’à la côte anatolienne le 27 Safar 886 (27 avril 1481) 
					et installa son camp. Lorsqu’il quitta son palais et 
					traversa le Bosphore, sa maladie de longue date s’aggrava. 
					 La mort du Sultan Muhammad 
					 
					
					Lorsque le camp impérial fut installé dans un endroit appelé 
					Takfour-Qaym, la maladie du Sultan s’aggrava et le jeudi 4 
					Rabi’ Awwal 886 (3 mai 1481), il décéda, puisse Allah Exalté 
					lui faire miséricorde. Dès que le Sultan décéda, l’armée 
					permanente et la maisonnée le chassèrent comme d’habitude de 
					leur esprit et commencèrent à penser qui serait le prochain 
					Sultan. 
					 La situation pendant l’Interrègne et l’ascension de Bayazid 
					 
					
					Afin d’éviter tout désordre jusqu’à l’arrivée du Sultan 
					Bayazid de l’Eyalet de Roum, les responsables de l’état 
					décidèrent de donner des pouvoirs temporaires à Korkoud, le 
					fils de Bayazid, alors présent dans la capitale. Les troupes 
					du Sultan furent ostensiblement envoyées pour garder 
					Korkoud, mais en fait il protégeait le trône de son père. 
					Par la suite, la situation se calma. 
					 Le règne du Sultan Bayazid 
					 
					
					Lorsque le Sultan Bayazid atteignit la région de Bolu, 
					quelques Vizirs, Begs et hauts officiers de l’armée 
					permanente allèrent à sa rencontre puis quand il arriva près 
					d’Istanbul, tous les janissaires et la maison du Sultan 
					sortirent et promirent leur allégeance au nouveau Sultan. Le 
					Sultan les déploya à sa droite et à sa gauche et entra dans 
					Istanbul en toute majesté le 22 Rabi’ Awwal 866 (21 mai 
					1481) pour prendre sa place sur le trône. 
					
					Des ambassadeurs vinrent de partout, d’Arabie, d’Iran, 
					d’Europe, de Hongrie et de toutes les nations, pour le 
					féliciter. Parmi eux, seul l’ambassadeur égyptien ne fut pas 
					bien accueilli par le nouveau Sultan. 
					
					La raison de la froideur du Sultan était l’ingérence des 
					Égyptiens dans les missions de bonne volonté envoyées par le 
					dirigeant indien au père de Bayazid, le Sultan Muhammad. 
					Les Indous avaient envoyé une mission avec de précieux 
					cadeaux à Fatih. En retour, Fatih avait envoyé 
					le Seyh Efdal ad-Din-oglu Muhammad Chalabi comme 
					ambassadeur en Inde. A son retour de l’Inde, l’ambassadeur 
					indien accompagna Muhammad Chalabi et ensembles, ils 
					se rendirent au port de Jiddah chargés de cadeaux précieux 
					pour le souverain ottoman. À ce moment-là, la nouvelle de la 
					mort de Fatih et de l’accession de Bayazid atteignit 
					l’Arabie et l’Iran. 
					
					Le Sultan d’Egypte retint les deux ambassadeurs, confisqua 
					leurs biens et, en somme, ne montra pas le respect qui 
					s’imposait au Sultan Bayazid, chose qu’il n’oubliera pas de 
					sitôt. L’ambassadeur égyptien était venu demander pardon 
					pour la détention de la mission indienne et restituer les 
					biens saisis, mais ses excuses ne furent pas acceptées par 
					le Sultan. 
					 La conquête d’Ak-Kerman et Kili (Kilia) 
					 
					
					La Moldavie, en raison de son incapacité à respecter les 
					conditions de sa reconnaissance de la suzeraineté ottomane 
					et de sa négligence à payer le tribut, méritait une forme de 
					punition. Au printemps 889 de l’Hégire (1484), le Sultan 
					partit par voie terrestre avec son armée tandis que la 
					flotte procédait par mer avec des provisions et des forces 
					navales. 
					 
					
					Lorsque l’armée atteignit le Danube, un pont fut construit 
					par lequel le Sultan et son armée passèrent de l’autre côté. 
					Il marcha sur la forteresse de Kili, que feu le Sultan Muhammad 
					n’avait pu assiéger et commença à bombarder ses murs avec 
					des catapultes et des canons. Ceux du château demandèrent 
					quartier et se soumirent aux Ottomans. 
					 
					
					Après avoir ainsi facilement maîtrisé Kili, l’armée se 
					dirigea vers Ak-Kerman, port prospère en raison de son rôle 
					de point de passage des marchands de Kefe, de Russie, de la 
					steppe ukrainienne (Dest), de Pologne et de Hongrie. Le fort 
					fut complètement encerclé et ils commencèrent à marteler ses 
					murs avec des coups de canon. L’ennemi rendit volontairement 
					la forteresse après quatre ou cinq jours et fut donc gracié 
					par le Sultan. Le prince de Moldavie s’enfuit en Pologne et 
					son pays fut ainsi laissé vide et sans défense contre les 
					ghazis ottomans qui attaquèrent dans tous les sens, faisant 
					de nombreux prisonniers et un butin abondant. 
					
					Des qoudat et des sancak furent assignés et les deux 
					forteresses furent intégrées aux terres de l’Islam. 
					
					Hormis Yildirim Bayazid Khan, aucun Sultan Ottoman n’avait 
					remporté une victoire aussi remarquable sur ces terres. On 
					dit que Yildirim nomma pour une courte période un qadi sur 
					le territoire hongrois à Pragova. Après cette 
					impressionnante victoire, la Pologne, la Bohême et la 
					Hongrie craignirent tous l’avancée ottomane et se soucièrent 
					de la sécurité de leur propre pays. Le Sultan ordonna 
					également des raids contre leurs pays. Beaucoup de leurs 
					forts et forteresses furent capturés et un butin important 
					pris. Le Sultan retourna alors à Edirne. 
					 La campagne contre les Mamelouks et la campagne moldave de ‘Ali Bacha 
					 
					
					Au printemps 890 (1485) de l’Hégire, le Sultan envoya 
					Karakoz Bek, qui était le gouverneur-tuteur du prince 
					Shahinshah à Karaman, à la tête d’une armée renforcée par un 
					contingent de l’armée du Sultan pour faire campagne en 
					Arabie. Sur son chemin, Karakoz prit Adana, Tarse, Koulak, 
					Alankoush et d’autres forteresses et réduit à la soumission 
					les tribus turkmènes de Khoush-Timourlou, Kosounlou et 
					Kara-Isalou. 
					 
					
					Cette même année, le prince moldave lanca une attaque contre 
					Kili. Le Sultan envoya donc ‘Ali Bacha, alors le Beylerbeyi 
					de Roumélie, avec un contingent de l’armée régulière dans la 
					capitale pour le punir. ‘Ali Bacha traversa le Danube avec 
					l’aide de la flotte qui y attendait. Selon les ordres, il 
					fortifia d’abord Kili, puis marcha sur la Moldavie. Le 
					prince de Moldavie ne put résister à son assaut et se retira 
					dans une région montagneuse. Profitant de son absence, ‘Ali 
					Bacha donna aux troupes la permission de piller, et de 
					nombreux prisonniers et beaucoup de butin furent saisis. La 
					capitale du prince et son palais furent également incendiés. 
					Après cette victoire, ‘Ali Bacha revint au côté du Sultan 
					qui le nomma Vizir en retour de ses services. 
					 
					
					Pour affronter le problème mamelouk, il fallait que le 
					Sultan entreprenne lui-même une campagne contre eux, comme 
					ses ancêtres l’avaient fait avant lui, mais Bayazid pensait 
					qu’il était en dessous de sa dignité de commander 
					personnellement une armée contre ces Sultans circassiens. 
					Contre ces Sultans esclaves, il envoya ses propres esclaves. 
					Indépendamment de son souhait de ne pas y aller, de grandes 
					batailles eurent lieu. 
					 
					
					Au printemps 893 (1488), il envoya ‘Ali Bacha contre les 
					Mamalik ; Ahmed Bacha Hersek-zade fut envoyé à la 
					tête d’une grande flotte. Dans cette flotte se rassemblèrent 
					des navires à larges côtés tels que le mavuna et le ko’ke 
					avec des galères rapides et d’autres navires plus petits. 
					Les navires étaient chargés de canons, de mortiers, d’autres 
					armes et la logistique de guerre. ‘Ali Bacha ne fut pas 
					intercepté par l’ennemi lorsqu’il entra en territoire 
					mamelouk. 
					
					Adana et Tarse furent de nouveau fortifiés et cinq ou six 
					autres forteresses, dont Sis, furent prises. Pendant ce 
					temps, Ahmed Bacha Hersek-zade arriva par la mer et 
					captura la forteresse d’Ayas lors de pillages et de raids 
					dans la région autour de Tarablous. 
					 
					
					En raison du travail acharné dans la construction de 
					forteresses et du climat insalubre dans la région, les 
					soldats et les animaux furent épuisés. Lorsqu’ils furent 
					consultés, certains des commandants pensèrent qu’il valait 
					mieux faire demi-tour, mais ‘Ali Bacha décida de livrer 
					bataille. Sur le champ de bataille, les Mamalik attaquèrent 
					les deux flancs de l’armée ottomane. En raison de leur 
					épuisement, les soldats ottomans ne purent repousser 
					l’attaque. Les Mamalik 
					attaquèrent alors le centre des rangs ottomans qui 
					était sous le commandement de ‘Ali Bacha. Cette fois, ‘Ali 
					les repoussa et, se retournant contre la force qui avait 
					attaqué ses deux flancs, les encercla et les passa par 
					l’épée. À la tombée de la nuit, les Ottomans se retirèrent 
					et leur train de ravitaillement fut attaqué par les Varsaks. 
					Il fut donc décidé de retourner en direction de Karaman en 
					raison d’un manque d’approvisionnement suffisant. Les 
					troupes furent renvoyées à leur arrivée à Karaman, et ‘Ali 
					Bacha retourna aux côtés du Sultan. Suite à cette bataille, 
					les Mamalik approchèrent les Ottomans avec des propositions 
					de paix. » 
					
					Fin de Tarikh Abou al-Fath 
					 
					
					Ce n’est pas en vain que nous nous attardons sur la 
					Biographie de Muhammad al-Fatih puisque c’est 
					vraiment un exemple à suivre. Suivent donc plusieurs autres 
					textes. 
					
					Il serait intéressant de voir le sujet du côté des 
					occidentaux et la politique réelle derrière les biographies, 
					un éternel conflit entre le Chrétienté et l’Islam. Bien que 
					nous avons rapporté cela de manière détaillée dans notre
					Introduction à 
					l’Histoire des Ottomans, j’ai choisi un document 
					intéressant du fait qu’il confirme la tentative des Mamalik 
					et des shiites de s’allier une nouvelle fois aux chrétiens 
					pour détruire les Ottomans ainsi que la tentative de la 
					prise de la Mecque et de Médine par les Chrétiens. Il est 
					aussi intéressant du fait qu’il fait la jonction entre les 
					deux Sultans Muhammad al-Fatih et Bayazid II. 
					
					Puisque mes ouvrages ne sont pas conventionnels et ne 
					suivent pas les protocoles habituels, je n’ai rapporté 
					aucune des sources mentionnées dans le texte qui suit 
					cependant vous pouvez les trouver dans le texte original[1] 
					et qui n’est pas de source musulmane, comme le titre 
					l’indique. 
					 Les Turcs Ottomans et les Croisades, 1451-1522 Muhammad le Conquéreur d’Empire, 1451-1481 
					
					 
					
					 
					
					 
					
					 
					 
					
					Pendant le siège proprement dit, qui dura cinquante-quatre 
					jours (du 6 avril au 29 mai), ces points de vue opposés 
					allaient revenir au premier plan à deux moments critiques. 
					Le résultat du siège dépendait en grande partie du facteur 
					temps. Tant les Byzantins que les Ottomans furent influencés 
					tout au long du siège par des rumeurs sur l’approche des 
					forces terrestres ou navales pour aider la ville. Dans la 
					dernière semaine de mai, le mot que Jean Hunyadi avait 
					traversé le Danube et qu’une flotte de croisés s’était mise 
					en route pour le Bosphore se répandit parmi l’armée 
					ottomane. Ces rumeurs et les tentatives du Sultan pour 
					obtenir la reddition de la ville par des offres de paix 
					engendrèrent des inquiétudes et des troubles parmi les 
					troupes ottomanes, qui critiquèrent le jeune Muhammad 
					pour avoir « exposé son peuple et l’état à la destruction 
					totale en s’engageant dans une entreprise dont 
					l’accomplissement était impossible. » Dans le conseil de 
					guerre qui fut alors convoqué, Chandarli attira de nouveau 
					l’attention sur les dangers qu’impliquait la provocation du 
					monde occidental et souligna la nécessité de mettre fin à 
					cette dangereuse guerre en parvenant à une sorte d’entente 
					avec les Byzantins. Les arguments de Chandarli furent 
					contrés par Zaganos, qui déclara sa conviction que les 
					dirigeants chrétiens échoueraient, comme par le passé, à 
					s’unir pour une action commune, et que même s’ils étaient 
					capables d’une manière ou d’une autre de déployer une armée, 
					les forces ottomanes supérieures étaient égales à leur défi. 
					Sur ce, la décision fut prise de lancer une attaque générale 
					le 29 mai, et il fut laissé à Zaganos le soin d’organiser 
					l’attaque. Le Sultan proclama en ces termes : « Les pierres 
					[les bâtiments] et le terrain de la ville et ses dépendances 
					m’appartiennent ; tous les autres biens et biens, 
					prisonniers et denrées alimentaires sont un butin pour les 
					troupes. Trois jours de sac ont été accordés. » 
					
					 
					
					 
					
					 
					 
					
					Dans ses plans pour construire un empire « universel, » Muhammad 
					apprécia pleinement la signification stratégique du détroit 
					en tant que contrôle de la puissance maritime vénitienne. Au 
					cours de son règne de trente ans, il créa une série de 
					lignes de défense de Ténédos à la Mer Noire pour rendre 
					Istanbul invulnérable de la mer. Avec des bases à Gallipoli, 
					Izmit (Nicomédie) et Istanbul, et protégée par ces solides 
					défenses, sa marine renforcée devint un véritable défi pour 
					la puissance navale vénitienne et un instrument efficace 
					dans la construction de son empire. En 1454, Muhammad 
					envoya sa marine, cinquante navires en tout, dans la Mer 
					Noire pour y contraindre la soumission des états et des 
					colonies. La marine attaqua d’abord Akkerman, forçant la 
					soumission, le 5 octobre 1455, de Pierre III Aron, voïvode 
					de Moldavie, au Sultan avec un tribut annuel de 2000 ducats 
					d’or. 
					
					 
					
					 
					
					 
					
					 
					
					 
					 
					
					La chute de Constantinople fut considérée comme un désastre 
					majeur en Occident et suscita une forte réaction dans toute 
					l’Europe. Le Pape Nicolas V (1447-1455) réussit à établir la 
					paix et une ligue entre les États Italiens en 1454, et 
					invita tous les gouvernements d’Europe à préparer une 
					croisade. Il ne fait aucun doute que la cour ottomane était 
					bien informée de ces initiatives. Muhammad agit 
					rapidement pour signer un traité avec Venise le 18 avril 
					1454, afin de neutraliser la République et de s’assurer 
					qu’elle ne fournirait pas l’appui naval dont dépendait si 
					fortement le succès des plans des croisés. Venise, pour sa 
					part, bénéficia du traité, qui reconnaissait ses privilèges 
					commerciaux au sein de l’Empire Ottoman, avec seulement un 
					droit de douane minimal de deux pour cent pour les 
					marchandises entrant et sortant de l’Empire. La République 
					conserva également le droit de maintenir un ambassadeur à 
					Istanbul en tant que représentant permanent à la Porte pour 
					défendre les intérêts vénitiens. En acceptant de payer un 
					tribut à leurs colonies de la Mer Noire et de la Mer Égée, 
					les Génois conclurent également un accord avec le Sultan. 
					Cependant, les Chevaliers Hospitaliers de Rhodes, sur ordre 
					direct du Pape, annoncèrent qu’ils ne paieraient jamais de 
					tribut annuel. Une campagne navale ottomane de 1454 dans la 
					Mer Égée sous le commandement de Hamza Beg accomplit peu. 
					
					 
					
					 
					 
					
					Malgré la paix obtenue en Italie par le traité de Lodi le 9 
					avril 1454 et la conclusion d’une alliance défensive et 
					agressive contre les Ottomans pendant une période de 
					vingt-cinq ans entre les puissances italiennes le 25 février 
					1455, des hommes d’état réalistes tels que Francis Sforza, 
					Duc de Milan (1450-1466), Cosme de Medici de Florence 
					(1434-1464) et Alfonso I de Naples (1442-1458) n’étaient pas 
					convaincus par les rapports exagérés d’une imminente 
					invasion ottomane. En dehors de l’Italie, dans l’Europe 
					chrétienne, on retrouve la même indifférence à l’appel du 
					Pape à la croisade. Alors que Venise et la papauté voulaient 
					accroître le zèle des croisades à leurs propres fins, ces 
					potentats considéraient froidement la menace ottomane comme 
					un frein aux ambitions de leurs puissants rivaux en Italie. 
					Leur indifférence intrigua les historiens modernes, mais en 
					réalité une invasion ottomane de l’Italie en 1453 n’était 
					qu’une possibilité lointaine, compte tenu du fait que les 
					puissances chrétiennes, principalement Venise et Aragon, 
					avaient une nette supériorité navale dans le Méditerranée. 
					En outre, les avant-postes chrétiens en Albanie, dans la 
					Morée et dans la Mer Égée posaient un sérieux obstacle à 
					toute avancée ottomane. La Hongrie, qui menaçait les 
					Ottomans en Serbie, était également devenue la principale 
					préoccupation de Muhammad à cette époque. 
					
					 
					
					 
							
							
							
							
							
							[1]
							
							
							The impact of the Crusades on Europe (A History of 
							the Crusades, volume, VI). 
							
							Chap IX: The Ottoman Turks and the Crusades, 
							1451-1522. M Kenneth Setton. 
							 
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