La chute de l’État Ottoman

 

Timour Link s’avança avec son armée et s’empara de Siwas. Il détruisit la force de défense de la ville qui était dirigée par Artoughroul, le fils de Bayazid. Les deux armées se rencontrèrent près d’Ankara en 804 (1402). Les forces de Bayazid étaient au nombre de 120000 pour faire face à l’immense armée dirigée par Timour Link de plus de 800000 cavaliers. Les Tatars gagnèrent la bataille et Bayazid fut capturé et resta détenu jusqu’à sa mort l’année suivante.

De nombreux soldats de Bayazid moururent de soif à cause de la sécheresse estivale. Avant le début de la bataille, de nombreux soldats tatars qui faisaient partie de l’armée de Bayazid fuirent le champ de bataille avec les soldats des émirats d’Asie que Bayazid avait libérés et rejoignirent le camp de Timour Link.

 

Les pays chrétiens d’occident furent très satisfaits de la victoire de Timour Link et de la chute de l’État Ottoman. Les rois d’Angleterre, de France, de Castille (Espagne) et l’Empereur Byzantin de Constantinople félicitèrent tous Timour Link pour sa grande victoire, car les Européens pensaient qu’ils n’auraient plus à s’inquiéter dorénavant de la menace ottomane, qui les menaçait depuis si longtemps.

 

Après la défaite de Bayazid, Timour Link s’empara d’Iznik, de Brusa ainsi que d’autres villes et forteresses. Puis il attaqua Izmir et l’a pris du contrôle des Chevaliers de Rhodes ou de Saint-Jean, dans un effort pour justifier sa position devant l’opinion publique islamique, qui l’accusa d’avoir porté un coup puissant contre l’Islam, en détruisant l’État Ottoman. Par son assaut contre les Chevaliers de Saint-Jean, Timour Link tenta de justifier les batailles en Anatolie par un aspect de Jihad.

 

Les guerres civiles

 

L’État Ottoman tomba sous la menace interne d’une guerre civile, tandis que les descendants de Bayazid commencèrent à se disputer sur leur droit au trône, qui éclata en conflit civil qui dura dix ans, de 806 à 816 (1403 à 1413).

 

Les cinq fils de Bayazid s’engagèrent dans la bataille contre Timour Link. On pensa que Mustafa avait été tué dans la bataille mais il fut capturé avec son père tandis que les trois autres fuirent le champ de bataille. Le plus âgé Souleyman se rendit à Edirne et se déclara Sultan tandis que ‘Issa alla à Brusa et se déclara le successeur de son père. La guerre fut déclarée entre les trois fils, pour prendre le contrôle des parties tombées de l’État Ottoman tandis que l’ennemi regardait. Timour Link libéra l’autre frère, Moussa, pour augmenter la Fitnah (le différend sur le trône), enflammant la situation entre tous les frères alors qu’ils continuaient à se battre.

Un an plus tard, Timour Link quitta le pays après avoir tout détruit, le laissant dans le pire état de chaos et de troubles. Ce fut une période de test pour l’État Ottoman, qui précéda également leur véritable état de pouvoir caractérisé par la libération de Constantinople.

 

C’est du décret d’Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, qu’Il n’accorde à une nation aucun pouvoir réel établi avant d’avoir subi différentes périodes d’épreuves et de tribulations, dans lesquelles Il distingue entre ceux qui sont mauvais et ceux qui sont bons. C’est un décret constant qui s’applique à toute Nation Islamique ; celui de tester la foi des croyants, tout en leur accordant le pouvoir sur la terre après l’avoir enduré, fidèlement.

Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, dit :

« Est-ce que les gens pensent qu’on les laissera dire: « Nous croyons ! » sans les éprouver ? Certes, Nous avons éprouvé ceux qui ont vécu avant eux ; [Ainsi] Allah connaît ceux qui disent la vérité et ceux qui mentent. » (Qur’an 29: 2-3)

 

Lorsqu’on demanda au Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)  quelles personnes souffrait la plus grande affliction, il répondit : « Les Prophètes, puis ceux qui s’approchent le plus d’eux (en conduite), puis ceux qui s’approchent le plus d’eux (en conduite). Un homme est affligé en adhérant à sa religion. S’il est ferme dans sa religion, son épreuve est sévère, mais s’il y a une faiblesse dans sa religion, elle est allégée pour lui, et cela continuera ainsi jusqu’à ce qu’il marche sur la terre sans péché. » At-Tirmidi Hadith Hassan Sahih.

 

Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) expliqua qu’un état de Fitnah est une condition commune à laquelle un croyant est confronté, comme il a dit aussi : « L’exemple d’un croyant est comme celui d’une tige de blé qui continue de se balancer avec la brise ; car un croyant est continuellement affligé par les épreuves. Quant à l’exemple d’un hypocrite, c’est comme une tige de riz qui ne se plie pas tant qu’elle n’est pas récoltée. » Sahih Mouslim, Sharh an-Nawawi.

 

Les Ottomans résistèrent à l’épreuve d’Ankara, malgré les conflits internes, jusqu’à ce que finalement Muhammad al-Awwal prenne le contrôle de l’état, en 816 (1413), et réussisse à reprendre toute les terres perdues des Ottomans.

 

Le réveil des Ottomans du cauchemar d’Ankara fut dû au système divin de moralité qu’il adopta dans la conduite de ses affaires. Ce système rétablit la Nation Ottomane comme une nation supérieure dans ses aspects de religion, d’éthique et de Jihad. Toute louange est due à Allah, Exalté et Loué soit-Il, que les Ottomans furent capables de retrouver leur ferveur religieuse et leur noble caractère. Ce réveil de l’État Ottoman fut également dû à la rare compétence avec laquelle Orkhan et son frère, ‘Ala' ad-Din, réorganisèrent leur nouvel état avec un système judiciaire impressionnant et une éducation publique continue, disponible pour tous les membres de la société ottomane. Ces systèmes civils fondamentaux de gouvernement permirent à l’État Ottoman de se relever, des jours les plus sombres de l’épreuve d’Ankara, et de poursuivre son progrès avec une détermination qui surprit à la fois ses ennemis et ses alliés.