Bataille et après bataille

 

Après que les soldats des deux côtés eurent terminé leurs prières, des cors et des tambours du côté de Timour furent entendus. Toutes les banderoles furent déployées et l’armée de Timour se mit en marche. Un mur d’acier massif approchait. La bataille commença avec l’attaque du flanc droit de Timour sur le flanc gauche ottoman.

Le flanc gauche ottoman réussit à immobiliser cette première vague d’attaque et lanca une contre-attaque sur le flanc droit de Timour. Malgré une cavalerie blindée sans fin et des éléphants devant l’armée de Timour, l’armée rumillienne du flanc gauche ottoman réussit à avancer. Mais à ce stade, Timour utilisa son arme secrète. Il réussit à convaincre les Tartares noirs de changer de camp avant d’utiliser son réseau d’espionnage et ces Tartares noirs déployés comme réserves à l’arrière du flanc gauche ottoman chargèrent l’armée rumillienne dans le dos ce qui provoqua l’effondrement du flanc gauche des Ottomans laissés entre deux fronts. La même trahison apparut hideusement sur le flanc droit ottoman. Timour ordonna aux beys sous son commandement de se montrer aux soldats qui étaient déployés dans la réserve du flanc droit ottoman. Voyant leurs anciens seigneurs, ceux-ci attaquèrent le flanc droit ottoman par l’arrière et ce flanc s’effondra également. Malgré la perte de ses flancs, le centre ottoman riposta avec acharnement.

Toute l’armée de Timour encercla le centre ottoman. Bayazid, avec son infanterie, sa cavalerie et ses chevaliers serbes continuèrent à se battre. Même Timour appréciait la détermination et la loyauté des Serbes.

 

À midi, les commandants ottomans proposèrent au Sultan d’envisager de se retirer. Bayazid refusa cela mais leur permis de battre en retraite avec un grand nombre de troupes. Dans l’après-midi, avec ses troupes de janissaires, Bayazid se retira à Cataltepe avec ses fidèles soldats et solaks. Toute la colline de Cataltepe fut encerclée de dizaines de milliers de soldats de Timour. Ils auraient pu s’enfuir mais ils étaient honorables, ils osèrent s’opposer à la mort.

 

Alors que ce combat se poursuivait pendant des heures, l’épée de Bayazid se brisa en morceaux. Il se battit alors avec une lourde hache de combat, tuant quiconque s’approchait de lui d’un seul coup et il frappait si fort qu’il n’y avait pas besoin d’un deuxième coup. Il continua à détruire l’ennemi avec cette hache. Plus de 100000 combattants de Timour ne purent briser la résistance de plusieurs milliers d’Ottomans. Lorsque Bayazid vit ses hommes diminuer, il décida de rompre le siège et avec 300 guerriers à cheval, il se dirigea vers le nord.

Lorsque Timour entendit que Bayazid avait rompu le siège, il ordonna à un nouveau régiment de le poursuivre. Il ordonna à Chagatai Khan de le suivre avec une unité de cavalerie fraîche et puissante. Après que Bayazid se soit éloigné de 16 km de Cataltepe, son cheval trébucha et Bayazid tomba. Il laissa tomber le Shah comme une étoile filante, comme si un éclair tombait du ciel sur la terre. Les soldats Timourides, sous le commandement de Chagatai Khan Mahmout Khan, le pourchassait de si près qu’ils le capturèrent avant que Bayazid ne puisse trouver l’occasion de changer de cheval. La cavalerie qui précédait Bayazid pour ouvrir la voie était sur la colline qui fut plus tard nommée colline Cankurtaran (sauveur de vie). Pour garder cette mémoire vivante à jamais, un village fut établi par les Tartares dont les descendants vivent encore de nos jours et nommèrent le village Mahmutoglan.

Mahmout Khan emmena Bayazid dans la tente de Timour. Ils passèrent le champ de bataille, du nord au sud en traversant toute la plaine. Bayazid entendit en chemin les blessés appeler son nom mais ses mains étaient liées et il se déplaça parmi les morts ottomans dans les champs.

 

La bataille qui débuta tôt le matin dura de 14 à 15 heures jusqu’à minuit était terminée. Il existe de nombreuses théories, conspirations et spéculations sur les suites de la bataille. Les questions comme la façon dont Bayazid perdit la vie, la façon dont Timour le traita étaient toutes des questions pleines d’ambiguïtés et de complots. Quelle que soit la vraie histoire, une chose certaine est qu’un grand commandant militaire perdit la vie le 8 Sha’ban 805 (3 mars 1403), à l’âge de 43 ans en captivité. Après sa victoire, Timour envoya des messages au Roi de France et au Roi d’Angleterre et leur dit qu’il avait vaincu le Sultan Ottoman qu’ils n’avaient pu vaincre à Nicopolis.

 

La bataille d’Ankara est l’une des tragédies les plus notables de l’histoire turque. Après cette bataille, l’unité en Anatolie fut perturbée, les beyliks rivaux refirent surface, le fils de Bayazid s’engagea dans la lutte pour le trône ottoman et la mainmise ottomane sur les états rivaux s’affaiblie. Mais, en raison du fort caractère institutionnel des états ottomans dont les racines avaient été établies par le père de Bayazid, Mourad Ier et les soldats épargnés de la bataille, les Ottomans ne périrent pas.

D’un autre côté, Timour victorieux retourna vers l’orient, emmena tous les Tartares noirs avec lui et lanca sa nouvelle offensive sur la Chine, qui était le prix ultime pour le rêve de tout guerrier des steppes. Mais il perdit la vie en 1405 avant de réaliser cet objectif. Son état qu’il créa progressivement comme ses ancêtres perdit son pouvoir et disparu dans la poubelle de l’histoire. Tandis que l’Islam brille toujours et brillera toujours n’en déplaise aux mécréants et leurs amis et ce jusqu’à ce qu’Allah Exalté à Lui les Louanges et la Gloire, n’en décide autrement.

Les descendants de Timour, ses petits-fils réussiront cependant à établir un puissant empire Babour (Empire Moghol), qui dura jusqu’à l’arrivée des Britanniques au 19e siècle.

 

Après le (soit disant) martyre du Sultan Mourad al-Awwal, son fils Bayazid prit le contrôle. C’était un chef courageux et noble, désireux de continuer à faire des conquêtes islamiques (comme son père le fit), se concentrant profondément sur les affaires militaires. Il cibla les émirats chrétiens d’Anatolie, qui devaient passer sous la domination ottomane environ un an après sa succession.

 

Sa politique avec les Serbes

 

Bayazid forgea une relation amicale avec les Serbes, malgré leur influence majeure dans la formation de l’alliance balkanique contre l’État Ottoman. L’intention de Bayazid était d’avoir un allié dans sa politique militaire active, qui visait les émirats turcs seljouk en Asie mineure. Par conséquent, Bayazid convint que les Serbes devraient être dirigés par les deux fils du roi Lazar, tué dans la bataille du Kosovo, et leur ordonna donc de diriger la Serbie avec leurs lois coutumières, mais en échange d’un serment d’allégeance envers lui, une taxe à payer, ainsi que l’envoi d’une armée de soldats pour soutenir son armée lors de ses campagnes militaires. Il devait également épouser la fille du feu Roi Lazar.

 

La soumission de la Bulgarie à l’autorité ottomane

 

Suite à l’accord serbe, Bayazid lanca une brève attaque contre la Bulgarie en 797 (1393), qu’il saisit. La chute de la Bulgarie sous la domination ottomane eut un effet énorme en Europe tandis que la peur se répandit dans tous les pays (comme vous le savez les Européens et les mécréants refusent d’adorer Allah, de se prosterner devant Lui et préfèrent boire du vin comme ils me l’ont dit eux-mêmes d’où leur peur de ne plus pouvoir s’enivrer puisque tout ce qui enivre est interdit en Islam) Alors, les forces croisées chrétiennes se résolurent à essayer de mettre fin au règne ottoman des Balkans.

 

L’Alliance internationale des croisés contre l’État Ottoman

 

Sigismond, le roi de Hongrie, et le pape Boniface IX, lancèrent donc un appel urgent pour former une alliance croisée européenne contre l’État Ottoman et ce fut la plus grande de toutes les alliances auxquelles l’État Ottoman dû faire face au XIVe siècle, en termes du nombre de pays concernés. Cette armée de croisés atteignit un total de 120000 combattants, de nombreux pays différents : Allemagne, France, Angleterre, Écosse, Suisse, Luxembourg, Pays-Bas et certaines des principautés italiennes.

 

En 800 de l’Hégire (1396), la campagne arriva en Hongrie, mais ses chefs et dirigeants furent en désaccord avec Sigismond avant le début de la bataille. Sigismond voulut attendre que les Ottomans attaquent en premier, mais les chefs militaires décidèrent d’attaquer les premiers et avancèrent sur le Danube, jusqu’à ce qu’ils atteignirent Nicopolis, au sud des Balkans et l’assiégèrent. Les assiégés semblèrent vaincus au début, jusqu’à ce que Bayazid apparaisse de manière inattendue avec une armée d’une centaine de milliers de soldats, presque autant que l’armée croisée, mais mieux équipée et organisée.

La plupart des chrétiens furent vaincus et nombre de leurs dirigeants furent tués ou capturés. Les Ottomans emportèrent un large butin y compris une grande partie de l’équipement militaire de l’ennemi. Lors des célébrations qui suivirent, le Sultan Bayazid déclara qu’il conquerrait et libérerait l’Italie et nourrirait son cheval du blé poussant près de l’autel de Saint-Paul à Rome.

 

Beaucoup de nobles français furent capturés lors de cette bataille. Le Sultan accepta la Fidyah (rançon) et libéra de nombreux détenus, y compris le Comte de Nefre, qui jura de ne plus jamais revenir se battre contre le Sultan Ottoman après sa libération, mais le Sultan lui dit : « Je t’autorise à rompre ton vœu, au cas où tu voudrais revenir combattre contre moi, car il n’y a rien de plus aimé pour moi que de combattre tous les Chrétiens d’Europe et de les vaincre. »

Quant à Sigismond qui avait été très fier de son armée et proclama autrefois avec arrogance : « Si le ciel nous tombe dessus, nous le tiendrons avec nos lances, » il s’enfuit du champ de bataille avec les Chevaliers de Rhodes. Ils atteignirent la Mer Noire et trouvèrent les frégates chrétiennes sur lesquelles ils s’embarquèrent pour s’échapper, vaincus et humiliés.

 

En conséquence, le statut de la Hongrie fut gravement affaibli aux yeux des Européens suite à la défaite de la bataille de Nicopolis.

 

Cette victoire écrasante eut un effet positif sur Bayazid et la Société Islamique. Bayazid envoya des lettres aux dirigeants musulmans d’Orient, annonçant la bonne nouvelle de leur grande victoire sur les Chrétiens. Avec les lettres, il envoya certains des détenus chrétiens comme preuve de sa victoire. Puis il a adopté le nom de « Sultan ar-Roum, » en ce qui concerne son contrôle de toute la région d’Anatolie, et envoya également une lettre au calife abbasside du Caire, lui demandant d’accepter ce titre, afin que son autorité atteindre la légalité officielle et un statut prestigieux dans le monde islamique.

Le Sultan Barqouq accepta la demande de Bayazid, étant son seul allié contre les forces menaçantes de Timour Link. En conséquence, des milliers de Musulmans immigrèrent en Anatolie pour servir l’État Ottoman, dont beaucoup étaient des soldats, qui contribuèrent grandement à la vie économique et culturelle en Iran et en Irak, et dans les pays au-delà des fleuves Tigre et Euphrate.

 

Le siège de Constantinople 

 

Avant la bataille de Nicopolis, Bayazid pur exercer une plus grande pression sur l’Empire Byzantin. Il demanda à l’Empereur de nommer un juge musulman à Constantinople, pour régler les affaires des Musulmans, à la suite d’un siège de la ville. L’Empereur obligea et créa un tribunal islamique. De même, une mosquée fut construite et environ 700 maisons furent attribuées aux Musulmans. L’Empereur céda la moitié du bourg de Gallatin, où une puissante force ottomane de 60000 soldats fut affectée à l’application du paiement de la taxe imposée à l’État Byzantin. D’autres taxes furent imposées sur les récoltes et tous les autres produits. Peu de temps après, l’Adhan (appel à la prière) fut annoncé depuis les minarets de la capitale byzantine.

 

Après avoir remporté leur grande victoire dans la bataille de Nicopolis, les Ottomans établirent fermement leur contrôle de la région des Balkans. Ils devinrent redoutés de toutes les nations. La Bosnie et la Bulgarie se soumirent à la domination ottomane et les soldats ottomans continuèrent à poursuivre les armées chrétiennes en fuite. Bayazid punit les dirigeants d’al-Mura qui avaient apporté un soutien militaire à l’Alliance des Croisés. Il décida également de punir l’Empereur Byzantin pour sa position hostile durant la guerre contre l’Alliance des Croisés et exigea qu’il remette la ville de Constantinople. L’Empereur Manuel rechercha l’aide de toute l’Europe, mais en vain.

En vérité, la prise de la ville de Constantinople était la cible principale de la campagne du Jihad du Sultan Bayazid I (le premier) et commandant une armée puissante, il imposa un siège complet de la ville. Alors que toute l’Europe attendait la chute de la capitale byzantine, à tout moment, le Sultan fut obligé de se détourner de la libération de Constantinople, en raison de l’émergence d’un autre danger menaçant l’Etat Ottoman.

 

Le choc entre Timour Link (Tamerlan) et Bayazid

 

Timour Link (Taymorlank) appartenait aux familles nobles des terres situées au-delà du fleuve (mawara nahar). En 770 (1369), il fut nommé roi du Khourassan dans sa base de Samarkand. Il réussit à étendre son empire avec son armée intrépide et contrôla une grande partie du Monde Islamique.

Ses immenses armées se répandirent dans toute l’Asie de Delhi à Damas et de la mer de l’Oural au Golfe Arabe (et non Persique). Il conquit Fars (la Perse), l’Arménie, les hauts plateaux des deux fleuves, les zones entre la Mer Caspienne et la Mer Noire. En Russie, il s’empara des zones s’étendant entre les fleuves : Volga, Dun et Dénaire. Il déclara qu’il prendrait le contrôle de toutes les terres habitées et en ferait sa propriété, car selon lui « il ne devrait exister aucun maître sauf un maître sur la terre, car il n’y a de dieu qu’un seul dans les cieux ! »

Timour Link fut décrit comme un chef courageux, doté d’une expertise militaire et de compétences politiques. Avant de prendre une décision, il avait l’habitude de recueillir des informations en envoyant ses agents et ses espions. Il ne se précipita jamais en prenant une de ses décisions et fut si respecté que ses soldats exécutaient tous ses ordres.

 

En tant que Musulman, Timour Link avait l’habitude de soigner les érudits, en particulier ceux de la secte Naqshabandi.

Voici quelques raisons qui contribuèrent au conflit entre Bayazid et Timour Link :

(1) Les dirigeants iraquiens qui avaient perdu leur pays au profit de Timour Link ​​demandèrent laide de Bayazid tandis que les dirigeants dAsie Mineure sollicitèrent laide de Timour Link. Les deux parties incitèrent lautorité recherchée à mener une guerre contre lautre partie.

(2) Les Chrétiens exhortèrent Timour Link à attaquer et à détruire Bayazid.

(3) Il y a eu un échange de lettres passionnées entre les deux côtés.