Autres détails
Mourad al-Awwal était un guerrier courageux, généreux et
religieux, très organisé et qui fit preuve de justice envers
ses sujets et son armée. Il aimait beaucoup le Jihad, la
construction de mosquées, d’écoles et de bâtiments pour les
sans-abri. Les meilleurs chefs et experts militaires furent
sélectionnés en tant que conseil pour consultation, ce qui
lui permit de se développer simultanément en Asie Mineure et
en Europe. En Europe, l’armée ottomane attaqua les
propriétés de l’État Byzantin et saisit la ville
d’Andrinople en 762 (1360), qui avait une importance
stratégique dans les Balkans.
C’était la deuxième ville la plus stratégique de l’Empire
Byzantin après Constantinople. Mourad al-Awwal l’a pris
comme capitale de l’État Ottoman à partir de 768 (1366), et
ainsi la capitale fut déplacée en Europe, avec Andrinople
comme capitale islamique. Les objectifs du Sultan Mourad
al-Awwal, concernant ce mouvement étaient :
(1) Développer la force militaire d’Andrinople en tant que
zone stratégique.
(2) Le désir du Sultan Mourad de s’emparer des provinces
européennes qu’il avait atteintes dans sa campagne de Jihad.
(3) À partir de cette nouvelle capitale, le Sultan Mourad
put combiner tous les facteurs du régime de base de l’état
avec les éléments de sa renaissance, relocalisant de
nombreux groupes d’employés du gouvernement,
d’administrateurs, de militaires, d’avocats et de religieux,
qui formèrent des tribunaux, des instituts d’enseignement et
construisirent des camps d’entraînement militaire.
Andrinople continua d’être la capitale politique, sociale,
militaire et religieuse, jusqu’à ce que les Ottomans
libèrent Constantinople en 857 (1453), qui devint leur
nouvelle capitale.
Le Sultan Mourad al-Awwal poursuivit son mouvement de Jihad
couplé avec la Da’wah pour libérer de nombreuses régions et
répandre l’Islam en Europe. Son armée commença par libérer
la Macédoine et la nouvelle de ses victoires se répandit.
Ainsi, une alliance de croisés, composée des nations des
Balkans et des Européens, fut formée avec la bénédiction du
Pape, Urbain V (le Cinquième). Les armées se rencontrèrent
près de la ville de Chirming, sur la rivière Maritza, où une
bataille féroce eut lieu. L’armée croisée fut vaincue et ses
deux dirigeants serbes s’enfuirent, mais se noyèrent plus
tard dans la rivière Maritza, tandis que le Roi de Hongrie,
qui fuit également, réussit miraculeusement à s’échapper.
Pendant ce temps, le Sultan Mourad s’affairait à combattre
d’autres ennemis dans la région d’Asie Mineure, où il libéra
de nombreuses villes, puis retourna à sa base d’autorité
pour remettre de l’ordre dans les régions qu’il avait
libérées, comme il sied à un dirigeant sage.
Les résultats de la victoire des Ottomans sur la rivière
Maritz.
(1) Ils réussirent à libérer les provinces de Trakia (en
Bulgarie) et de Macédoine, jusqu’à ce qu’ils atteignent
l’ouest de la Bulgarie et l’est de la Serbie.
(2) Les villes et les propriétés de l’État Byzantin en
Bulgarie et en Serbie tombèrent facilement entre leurs
mains.
Le premier traité entre l’État Ottoman et l’État Chrétien.
Au fur et à mesure que l’État Ottoman gagnait en pouvoir,
ses voisins devinrent extrêmement inquiets pour leurs états,
en particulier les plus faibles, de sorte que la République
de Rajuza prit l’initiative d’envoyer des messagers au
Sultan Mourad al-Awwal pour conclure un traité commercial
amical, dans lequel ils acceptèrent de payer une taxe
annuelle de cinq cents ducats d’or. Ceci fut le premier
traité conclu entre l’État Ottoman et l’un des pays
chrétiens.
La bataille du Kosovo 791 (1389)
Le Sultan Mourad al-Awwal entra lui-même dans la région des
Balkans avec ses commandants militaires, ce qui irrita les
Serbes. Ils essayèrent donc à plusieurs reprises d’exploiter
l’absence du Sultan Mourad en Europe, en attaquant les
armées ottomanes dans les Balkans, mais sans succès. Les
Serbes, les Bosniaques et les Bulgares avaient préparé une
grande armée de croisés européens pour combattre le Sultan
Mourad al-Awwal qui était venu au Kosovo avec une armée bien
organisée. Il fut rapporté qu’un Vizir du Sultan Mourad, qui
portait avec lui une copie du Qur’an, l’ouvrit et tomba sur
le verset :
« Ô Prophète, incite
les croyants au combat. S’il se trouve parmi vous vingt
endurants, ils vaincront deux cents; et s’il s’en trouve
cent, ils vaincront mille mécréants, car ce sont vraiment
des gens qui ne comprennent pas. » (Qur’an 8: 65)
Il vit donc la bonne nouvelle de la victoire, tout comme les
autres musulmans, ce qui remonta le moral.
1. Le martyre du Sultan Mourad al-Awwal.
Après la victoire au Kosovo, le Sultan Mourad al-Awwal alla
inspecter le champ de bataille et marcha à côté des rangées
de musulmans morts, leur faisant des invocations. Il vérifia
également les blessés, et c’est à ce moment-là qu’un soldat
serbe, qui prétendait être mort, se précipita vers le
Sultan, mais les gardes réussirent à l’arrêter, cependant,
il affirma qu’il voulait parler au Sultan pour qu’il atteste
sa Shahada (déclaration de foi) car il voulait embrasser
l’Islam. Le Sultan fit signe à ses gardes de le libérer,
alors le Serbe se rapprocha et fit semblant d’embrasser la
main du Sultan, mais sortit soudainement un couteau
empoisonné et poignarda le Sultan, qui est mort martyr par
la suite le 15 Sha’ban 791.
2. Les dernières paroles du Sultan Mourad al-Awwal
« Dans mon départ, je ne peux que remercier Allah, à Lui les
Louanges et la Gloire, le Connaisseur de l’invisible,
l’accepteur de la supplication des pauvres. Je témoigne
qu’il n’y a de dieu qu’Allah et Personne ne mérite d’être
remercié ou loué à part Lui. Ma vie touche à sa fin et j’ai
vu la victoire des guerriers de l’Islam. Obéissez à mon
fils, Yazid ; ne torturez pas les prisonniers, ne leur
faites pas de mal et ne les volez pas. Je vous dis adieu, à
partir de ce moment, et je dis adieu à notre grande armée
victorieuse, (vous laissant tous) à la Miséricorde d’Allah ;
car c’est Lui qui protège notre état de tout dommage.
Le Sultan fut martyrisé à l’âge de soixante-cinq ans.
3. L’invocation du Sultan Mourad al-Awwal avant le début de la bataille du Kosovo
Le Sultan Mourad al-Awwal savait qu’il se battait pour Allah
et que la victoire vient d’Allah. C’est pour cette raison
qu’il supplia constamment Allah en invoquant Ses
Bénédictions alors qu’il comptait sur Lui, Seul. Dans sa
supplication soumise, nous apprenons les connaissances du
Sultan Mourad et l’adoration pieuse de son Seigneur. Il
invoqua son Seigneur en disant :
« Ô Allah, ô Miséricordieux, ô Seigneur des Cieux, Tu
acceptes les invocations, alors ne me déshonore pas, ô
Miséricordieux. Accepte la supplication de Ton pauvre
serviteur cette fois ; envoie la pluie et disperse les
nuages des ténèbres afin que nous puissions voir notre
ennemi, comme nous ne sommes que Tes serviteurs pécheurs. Tu
es le Pourvoyeur et nous sommes les pauvres. Je ne suis que
ton pauvre serviteur soumis. Tu es l’Omniscient de
l’Invisible et des secrets gardés dans les cœurs. Je ne
cherche pas que mon propre bénéfice mais ne cherche que Ta
satisfaction. Je donne ma vie pour Ta religion, alors
accepte mon vœu et ne permet pas aux Musulmans d’être
déshonorés devant leurs ennemis, ô Allah, le Tout
Miséricordieux, ne me fait pas la cause de leur mort, plutôt
rend-les victorieux ... »
Dans une autre narration, il dit :
« Ô Allah, je jure par Ton Honneur et Majesté que je ne
recherche pas une vie durable en accomplissant mon Jihad. Je
recherche plutôt Ta satisfaction et rien que celle-ci.
Alors, s’il Te plaît, honore-moi d’une mort digne, pour Toi.
Ô Allah, mon Maître, accepte ma supplication et ma
soumission à Toi. Envoyez Ta miséricorde sur nous.
Ô Mon Seigneur et Maître, toute la souveraineté et la
puissance est à Toi. Tu l’accorde à qui tu veux parmi Tes
serviteurs. Je ne suis que ton faible et pauvre serviteur.
Tu connais mes sentiments intérieurs et extérieurs. Je jure
par Ton Pouvoir et Ton Honneur que je ne cherche pas les
avantages de ce monde durable, mais je ne cherche que Ta
satisfaction, rien que Ta satisfaction.
Ô mon Dieu et Maître, Tu m’as rendu digne en me guidant vers
le chemin du Jihad pour Toi, alors magnifie mon honneur en
m’accordant une mort pour Toi. »
Cette supplication soumise est la preuve de la connaissance
d’Allah par le Sultan Mourad al-Awwal qu’il avait rencontré
et compris les conditions des paroles de Tawhid, « la ilaha
illa Allah» (il n’y a de dieu qu’Allah). Il connaissait bien
sa signification et suivit le commandement d’Allah :
«
Sache donc qu’en
vérité il n’y a point de divinité à part Allah. »
(Qur’an 47: 19)
C’est une question de connaissance et d’affirmation, comme
le dit Allah, Exalté et Loué soit-Il :
« Et ceux qu’ils
invoquent en dehors de Lui n’ont aucun pouvoir
d’intercession, à l’exception de ceux qui auront témoigné de
la vérité en pleine connaissance de cause. » (Qur’an 43:
86)
C’est une question de certitude absolue, où il n’y a pas de
place pour le doute, comme Allah, Exalté et Loué soit-Il,
décrit les croyants :
« Les vrais croyants
sont seulement ceux qui croient en Allah et en Son messager,
qui par la suite ne doutent point et qui luttent avec leurs
biens et leurs personnes dans le chemin d’Allah. Ceux-là
sont les véridiques. » (Qur’an 49: 15)
Le Sultan Mourad al-Awwal accepta la parole de Tawhid avec
son cœur et sa langue, et obéit aux commandements et
interdictions d’Allah, en réponse aux paroles d’Allah,
Exalté et Loué soit-Il :
« Et quiconque
soumet son être à Allah, tout en étant bienfaisant,
s’accroche réellement à l’anse la plus ferme. » (Qur’an
31: 22)
« Non !... Par ton
Seigneur ! Ils ne seront pas croyants aussi longtemps qu’ils
ne t’auront demandé de juger de leurs disputes et qu’ils
n’auront éprouvé nulle angoisse pour ce que tu auras décidé,
et qu’ils se soumettent complètement [à ta sentence]. »
(Qur’an 4: 65)
Il était sincère avec son Seigneur, comme les gens de foi
mentionné par Allah, à Lui les Louanges et la Gloire :
« Il ne leur a été
commandé, cependant, que d’adorer Allah, Lui vouant un culte
exclusif. » (Qur’an 98: 5)
Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) a dit : «
Quiconque possède les
trois qualités suivantes aura la douceur de la foi :
(1) Celui à qui Allah et Son Messager (sallallahou ‘aleyhi
wa sallam) deviennent plus chers que toute autre chose ;
(2) Celui qui (quand il) aime une personne, il ne l’aime que
pour Allah ;
(3) Celui qui déteste revenir à l’athéisme (incrédulité)
comme il déteste être jeté dans le feu.
» Sahih al-Boukhari
Le Sultan Mourad al-Awwal perçut le vrai concept de la foi
et du Tawhid, expérimentant ses effets dans sa vie. Cela
l’aida à développer son pouvoir et sa dignité, car il était
certain qu’en fin de compte, l’aide venait d’Allah, Seul,
Exalté et Loué soit-Il, Qui donne la vie et la mort, et le
Propriétaire de l’autorité et de la Souveraineté. Par
conséquent, il n’avait peur que d’Allah Seul. Sa foi en
Allah Exalté, lui donna beaucoup de pouvoir et de
détermination à être ferme pour plaire à Allah, dans toutes
ses actions, où il sacrifia ce qui lui était cher pour
Allah.
Le Sultan Mourad al-Awwal expérimenta la vérité de la foi et
se rangea donc dans la voie du Jihad, dépensant tout ce
qu’il possédait pour répandre le message de l’Islam.
Le règne du Sultan Mourad dura trente ans et fut caractérisé
par une sagesse et une habileté sans précédent pour personne
à son époque. L’historien byzantin Halko Nadilas dit de
Mourad al-Awwal (I, le premier) : « Le Sultan Mourad
al-Awwal entreprit de nombreuses activités importantes ; il
s’engagea dans 37 batailles, à la fois en Anatolie et dans
les Balkans, et fut victorieux dans chacune d’elles. Il
traitait bien tous ses sujets, quelle que soit leur religion
ou leur race. »
L’historien français Crinard a dit : « Mourad fut l’un des
plus grands dirigeants de la famille de ‘Uthman. Si nous
l’évaluons personnellement, nous le trouvons d’un statut
plus élevé que tous les dirigeants européens de son temps. »
Les résultats qui suivirent la victoire des Musulmans dans
la bataille du Kosovo furent :
(1) La propagation de l’Islam dans la région des Balkans, où
de nombreux pays adoptèrent volontairement l’Islam.
(2) De nombreux pays européens commencèrent à se conformer
aux conditions de l’État Ottoman ; certains d’entre eux
payèrent la taxe de Jizyah, tandis que d’autres déclarèrent
leur allégeance aux Ottomans, afin d’éviter leur
mécontentement.
(3) L’autorité ottomane étendit sa domination sur la
Hongrie, la Roumanie et la région de l’Adriatique jusqu’à
l’Albanie.
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