La Constitution suivie par les Ottomans
La vie de l’Émir ‘Uthman, fondateur de l’État Ottoman, fut
caractérisée par le Jihad et l’appel à Allah. Les savants
religieux, présents, étaient au service de l’Émir et
supervisaient la planification administrative et l’exécution
légale au sein de l’Émirat.
Le testament de ‘Uthman à son fils, Orkhan (Arukhan ou
Orukhan), fut préservé pour nous comme la direction
civilisée et le Système Islamique pratiqué par l’État
Ottoman.
Il dit à son fils :
« Ô fils, évite de te préoccuper de tout ce qui n’a pas été
commandé par Allah le Seigneur des Mondes. Si tu es
confronté à un problème, consulte le jugement des érudits
islamiques.
Ô fils, honore ceux qui sont autour de toi et sois généreux
envers ton armée. Ne laisse pas le diable te tromper sur tes
soldats et ta richesse. N’évite pas le peuple de Shari’ah.
Ô fils, tu sais que notre seul objectif est de plaire à
Allah Exalté, le Seigneur des Mondes. C’est avec le Jihad
que la lumière de notre religion peut se répandre partout,
afin que nous puissions atteindre le Plaisir d’Allah.
Ô fils, nous ne sommes pas de ceux qui mènent des guerres
pour la passion de la souveraineté. Nous vivons par l’Islam
et nous mourons pour l’Islam, et c’est ce pour quoi tu es
apte mon fils. »
Extrait du livre Les
Ottomans dans l’histoire et la civilisation du Dr. Muhammad
Harb.
Dans le livre
L’histoire politique de l’État Ottoman, nous trouvons
une autre narration du testament, qui dit :
« Ô fils, tu dois savoir que la propagation de l’Islam, en
guidant les gens correctement vers lui et en protégeant la
propriété des Musulmans, est un dépôt sur tes épaules sur
lequel Allah Exalté t’interrogera le jour du jugement. »
Dans le livre Les
malheurs des enfants de ‘Uthman, nous trouvons un autre
conseil dans le testament de ‘Othman à son fils, Orkhan, qui
dit :
« Ô fils, je me dirige vers mon Seigneur et je suis très
fier de toi ; car tu seras juste envers tes sujets, et un
moujahid dans la Voie d’Allah Exalté, en répandant Sa
Religion.
Ô fils, je te recommande de bien traiter les savants de la
Oummah, de les honorer et de les consulter pour leurs
opinions, car ils ne font que ce qui est bien.
Ô fils, méfie-toi de ne pas faire quelque chose qui déplaît
à Allah. Si tu rencontres des difficultés concernant un
problème, demandez aux savants religieux, et ils te
guideront vers ce qui est bon.
Tu dois savoir, mon fils, que notre seul moyen, dans cette
vie, est la Voie d’Allah. Notre seul objectif est de
répandre la religion d’Allah car nous ne sommes pas à la
recherche de statut et de questions mondaines. »
D’autres conseils du testament de ‘Uthman disent :
« C’est mon testament pour mes fils et amis. Gardez
l’élévation de la noble religion islamique en poursuivant
régulièrement le Jihad pour Allah Exalté. Élevez haut le
noble drapeau de l’Islam en accomplissant parfaitement le
Jihad. Soyez toujours au service de l’Islam puisqu’Allah
Exalté, a désigné un faible serviteur, comme moi, pour
conquérir tant de pays. Portez la Parole de Tawhid dans les
terres les plus éloignées, avec le Jihad pour Allah et
rappelez-vous que quiconque s’écarte du chemin de la vérité
et de la justice sera privé de l’intercession du Prophète Muhammad
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) le Jour de la Résurrection.
Ô fils, il n’y a personne dans ce monde qui ne sera pas
soumis à la mort, et mon temps est venu, par l’ordre d’Allah
Exalté et Loué soit-Il, donc je te remets les affaires de
l’état; soit juste dans toutes tes affaires... »
Ce testament fut le système suivit par les Ottomans.
Ils étaient fous dédiés à la connaissance islamique et
montrèrent le plus grand respect aux savants islamiques. Ils
concentrèrent également leurs intérêts dans des domaines
scientifiques majeurs pour améliorer leurs institutions
militaires. Ils furent dévoués au Jihad et purent ainsi
étendre leurs conquêtes aux terres les plus éloignées qui
furent atteintes par des Musulmans.
Nous pouvons extraire de ce testament les fondements et les
principes sur lesquels l’État Ottoman fut établi :
« Ô fils, évite de te préoccuper de tout ce qui n’est pas
commandé par Allah le Seigneur des Mondes. »
C’était un appel pour adhérer aux Commandements d’Allah dans
chaque question, qu’elle soit mineure ou majeure, d’une
manière qui place le Jugement d’Allah Exalté avant tout le
reste ; Allah Exalté dit :
« Le pouvoir
n’appartient qu’à Allah. Il vous a commandé de n’adorer que
Lui. Telle est la religion droite ; mais la plupart des gens
ne savent pas. » (Qur’an 12: 40).
Cela signifie que les vrais commandements de la religion, de
la foi et des affaires de l’humanité appartiennent à Allah
Seul, qui honore Ses Messagers avec cela. Par conséquent,
aucun être humain ne devrait porter de jugement sur
quelconque question que ce soit avec sa propre opinion, son
intelligence ou son interprétation, sans tenir compte du
jugement d’Allah. Telle est la base de la religion d’Allah
telle qu’elle a été révélée à tous Ses Messagers, malgré la
diversité de l’endroit et du moment où ils sont apparus. Le
Qur’an fut révélé pour établir cette totalité dans
l’adoration et l’obéissance aux commandements d’Allah qui
dit :
« Nous avons fait
descendre vers toi le Livre avec la vérité, pour que tu
juges entre les gens, selon ce qu’Allah t’a appris. »
(Qur’an 4: 105)
Tout comme l’accomplissement de l’adoration totale d’Allah
est l’un des objectifs de la Révélation du Livre d’Allah,
l’établissement des Commandements d’Allah en tant qu’un
système de jugement parmi l’humanité, est un autre noble
objectif de la Révélation.
‘Uthman recommanda à son fils, futur dirigeant de l’État
Islamique, d’adhérer aux Commandements d’Allah dans toutes
ses affaires pendant son règne, car il savait que
l’établissement des Commandements d’Allah par le dirigeant
musulman est un contrat, comme mentionné par Allah dans le
Qur’an :
« Et rappelez-vous
le bienfait d’Allah sur vous, ainsi que l’alliance qu’Il a
conclue avec vous, quand vous avez dit : « Nous avons
entendu et nous avons obéi. » Et craignez Allah. Car Allah
connaît parfaitement le contenu des cœurs. » (Qur’an 5:
7)
Ceci est un rappel d’Allah à Ses serviteurs croyants,
concernant Ses Bénédictions sur eux, dans la Législation
qu’Il leur a prescrite dans cette grande Religion, transmise
par le Message du Prophète Muhammad (sallallahou
‘aleyhi wa sallam). Allah prit leur engagement, qu’ils
suivraient Sa Législation et y adhéreraient, comme ce fut le
cas avec le serment d’allégeance des Compagnons au Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam). Allah à Lui les Louanges et
la Gloire, considère toute violation de l’engagement, de
suivre Son Jugement, comme un signe des jours de
l’ignorance, disant :
« Est-ce donc le
jugement du temps de l’Ignorance qu’ils cherchent ? Qu’y
a-t-il de meilleur qu’Allah, en matière de jugement pour des
gens qui ont une foi ferme ? » (Qur’an 5: 50)
Dans ce verset, quiconque se détourne du jugement d’Allah en
choisissant un autre jugement est blâmé.
Établir les Commandements d’Allah, en tant que système pour
diriger les affaires des gens, c’est, en fait, parvenir à
une dévotion et un culte appropriés pour Allah Seul, ce qui
est la raison derrière la création de l’humanité et des
Djinns. Allah, Exalté et Loué soit-Il, dit :
« Je n’ai créé les
Djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. »
(Qur’an 51: 56)
C’est-à-dire pour M’obéir Seul, sans aucun associé en dehors
de Moi.
Le vaste concept d’adoration comprend de nombreux actes et
actions ; certains de ces actes peuvent être accomplis
individuellement, tandis que d’autres ne peuvent être
accomplis que dans un État Islamique. Ces significations
sublimes étaient évidentes dans l’esprit du fondateur de
l’État Ottoman, quand il recommanda son fils et le prince
Orkhan ce conseil : « Ô fils, prends garde de ne t’occuper
de quelque chose qu’Allah n’a pas commandé. »
Ces conseils d’Uthman à son fils, qui allait être le Chef de
l’État, contenait les deux significations fondamentales du
culte :
Premièrement, personne ne devrait être adoré sauf Allah.
Deuxièmement, qu’Allah Exalté devrait être adoré avec ce
qu’Il a commandé et légiféré.
Il ne fait aucun doute que l’État Ottoman était très
soucieux de protéger ces deux principes de base, en
s’opposant à tous les actes d’idolâtrie et de polythéisme au
sein de sa société et de ses institutions.
Le Chef Ottoman et les savants qui l’entouraient étaient
très désireux d’établir le véritable culte d’Allah d’une
manière qui Lui convenait, et de protéger la religion de
toute idéologie étrangère trompeuse.
« Si tu rencontres un problème dans ton commandement, alors
consulte l’opinion des savants islamiques »
Allah, Exalté et Loué soit-Il, a enjoint le système de
Shourah (consultation), ayant une profonde sagesse, de
grands objectifs et d’énormes avantages. C’est pour cette
raison que ‘Uthman le Premier ordonna à son fils d’établir
un conseil d’érudits pour la consultation sur ses affaires,
comme ordonné par Allah Exalté :
« C’est par quelque
miséricorde de la part d’Allah que tu (Muhammad) as
été si doux envers eux ! Mais si tu étais rude, au cœur dur,
ils se seraient enfuis de ton entourage. Pardonne-leur donc,
et implore pour eux le pardon (d’Allah). Et consulte-les à
propos des affaires ; puis une fois que tu t’es décidé,
confie-toi donc à Allah, Allah aime, en vérité, ceux qui Lui
font confiance. » (Qur’an 3: 159)
Sayyid Qutb, que la miséricorde d’Allah soit sur lui, a dit
: « Dans ce texte catégorique (« ...
Et consulte-les à
propos des affaires. »), l’Islam recommande ce principe
dans le système de gouvernement, et même Muhammad, le
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), devait
l’adopter. Il s’agit d’un texte définitif qui ne laisse
aucun doute à la Nation Islamique sur le fait que la «
consultation » est un principe nécessaire pour la mise en
place d’un Système Islamique.
Allah Exalté dit :
« …qui répondent à
l’appel de leur Seigneur, accomplissent la
Ṣalāt,
se consultent entre eux à propos de leurs affaires,
dépensent de ce que Nous leur attribuons… »
(Qur’an 42: 38)
Le Professeur ‘Abd al-Qadir ‘Awdah, que la miséricorde
d’Allah soit sur lui, déclara :
« La consultation est l’un des fondements de la foi et l’un
des attributs les plus distingués des Musulmans. Allah, à
Lui les Louanges et la Gloire, l’a égalé à la Salat et au
don de charité, quand Il dit : « …qui
répondent à l’appel de leur Seigneur, accomplissent la
Ṣalāt,
se consultent entre eux à propos de leurs affaires,
dépensent de ce que Nous leur attribuons... »
Allah, Exalté et Loué soit-Il, montre que leur réponse se
manifeste dans leur établissement de Salat, leur
consultation mutuelle de leurs affaires et leurs dépenses en
charité. Si le Shourah fait partie de la foi, alors les gens
qui la négligent n’ont pas achevé leur foi et en sont donc
déficient. Il faut observer correctement la Shourah afin
d’être un bon Musulman. La Shourah est une obligation
islamique à la fois pour les dirigeants et leurs sujets. Un
dirigeant doit consulter au sujet de toutes les affaires de
son gouvernement et de son administration, des politiques,
des législations et de tout ce qui concerne le bénéfice des
individus, ainsi que le bien-être public ; tandis que les
sujets devraient exprimer leurs opinions sur toutes les
questions, que le dirigeant les ait consultés ou non. On
peut donc remarquer que l’Émir ‘Uthman précéda de nombreux
érudits et intellectuels contemporains lorsqu’il considéra
le principe de Shourah comme une obligation, en ordonnant à
son fils de suivre l’opinion des savants, qui ne commandent
que ce qui est bon.
La Shourah contribua grandement à l’établissement de l’État
Ottoman et au lien entre le dirigeant et ses sujets. Cela
renforca également l’autorité de l’état sur la politique et
le Jihad.
Le concept de Shourah fut développé dans l’État Ottoman dans
la mesure où un dirigeant fut nommé pour chaque région,
portant le titre de « Basha » à la tête d’un conseil de
consultants pour discuter de toutes les affaires de l’état.
« Ô fils, je te recommande de bien traiter les érudits de la
Oummah et de les honorer. »
‘Uthman eut une relation solide avec des érudits éminents et
des personnages pieux pendant son règne. Il s’assit souvent
pendant des heures dans leurs réunions pour recevoir leurs
conseils, apprendre de leurs vastes connaissances et les
consulter sur les affaires de l’état.
Il avait l’habitude d’assister au rassemblement du Cheikh
Mawla Adib ‘Ali (Iddah Bali, Edebali), et épousa également
sa fille, à la suite d’une vision qu’il eut autrefois lors
d’une nuit qu’il passa chez le Cheikh où il vit une lune
sortir du corps du Cheikh et entrer dans sa propre poitrine.
Puis un grand arbre grandit et ses branches couvrirent le
ciel. Sous l’arbre, il y avait de grandes montagnes avec des
rivières qui coulaient vers l’extérieur, et les gens
bénéficiaient des arbres, à la fois pour eux et pour leurs
animaux. Lorsqu’il rapporta sa vision au Cheikh, ce dernier
dit : « Bonne nouvelle pour toi car tu as acquis le statut
de Sultan ; les Musulmans bénéficieront de toi, de tes
enfants et je te marierai avec ma fille.
Certains auteurs ont rapporté cette vision comme un mythe et
non comme une réalité, bien qu’elle soit mentionnée dans un
livre important intitulé:
Shaqa’iq Nou’maniya
fi Dawla al-‘Uthmaniyah qui nous donne des références
importantes sur les savants de l’État Ottoman sur de longues
périodes.
Cette vision ne s’oppose pas à l’intellect ni aux textes
écrits. ‘Uthman al-Awwal, que la miséricorde d’Allah soit
sur lui, était un homme très pieux, qui possédait une bonne
vision avec le respect et l’amour des gens. Allah, Exalté et
Loué soit-Il, dit :
« En
vérité, les bien-aimés d’Allah seront à l’abri de toute
crainte, et ils ne seront point affligés, ceux qui croient
et qui craignent [Allah]. Il y a pour eux une bonne annonce
dans la vie d’ici-bas tout comme dans la vie ultime. Il n’y
aura pas de changement aux paroles d’Allah. Voilà l’énorme
succès ! » (Qur’an 12: 62-64)
La bonne nouvelle dans ce monde est ce qu’Allah Exalté a
donné aux croyants pieux, comme exprimé dans de nombreux
versets du Qur’an. Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) a également dit : «
La vision pieuse
vient d’Allah. » Sahih al-Boukhari.
Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) a également dit
:
« La vision pieuse
est l’une des quarante sixièmes parties de la Prophétie. »
Sahih al-Boukhari.
Abou Dar (radhiyallahou ‘anhou) a dit : « J’ai demandé au
Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) : Un homme fait une
bonne action (pour Allah) et les gens le louent, alors il
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) répondit : «
C’est une bonne
nouvelle pour un croyant. » Sahih Mouslim.
Allah, Exalté et Loué soit-Il, accorda à ‘Uthman al-Awwal,
que la miséricorde d’Allah soit sur lui, de recevoir l’amour
de tous les Musulmans, pour son Jihad, sa piété et sa
justice.
Le testament de ‘Uthman à son fils est devenu un système qui
fut suivi par les dirigeants de l’État Ottoman, ce qui
prouve que les Ottomans observaient la Shari’ah d’Allah,
parce que la Shari’ah donne un statut aux savants, sur la
base de ce qui suit :
- Obéir aux savants est considéré comme une obéissance à
Allah, Exalté et Loué soit-Il, et à Son Messager
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) ; c’est donc une obligation
de respecter leurs ordres.
- Leur obéissance n’a pas pour but d’être exclusif, mais
fait suite à l’obéissance à Allah, Exalté et Loué soit-Il,
et à Son Messager (sallallahou ‘aleyhi wa sallam).
Il y a beaucoup de preuves concernant le grand statut des
savants dans la Shari’ah :
Un ; Allah, Exalté et Loué soit-Il, dit :
« Ô les croyants !
Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre
vous qui détiennent le commandement. » (Qur’an 4 : 59).
Ibn ‘Abbas (radhiyallahou ‘anhou) a dit : « Ceux qui sont
chargés de l’autorité parmi vous sont ceux qui ont des
connaissances islamiques ; les gens qui obéissent à Allah, à
Lui les Louanges et la Gloire, et enseignent aux autres la
signification de leur religion ; ils leur commandent de
faire le bien et leur interdisent de faire le mal ; c’est
pourquoi Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, nous a
ordonné de leur obéir. »
Les dirigeants doivent être obéis si ce qu’ils commandent
est soutenu par la connaissance islamique ; leur obéissance
est conforme à l’obéissance des savants. L’obéissance a lieu
dans ce qui est bon et recommandé par la connaissance
islamique. Tout comme obéir aux savants est dans
l’observance d’obéir au Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam), obéir aux dirigeants devrait être conforme à
l’obéissance aux savants. Puisque l’Islam a été établi par
ces deux factions : les savants et les dirigeants, les gens
ordinaires qui sont leurs disciples, alors le niveau de
bonté dans le monde dépend du niveau de droiture de ces
deux, et sa corruption est due à leur corruption.
Deux ; Allah, Exalté et Loué soit-Il, a ordonné que nous
nous tournions vers eux et que nous les interrogions sur
toute question difficile. Il, Exalté et Loué soit-Il, dit :
« Demandez donc aux
érudits du Livre, si vous ne savez pas. » (Qur’an 4 : 7)
Dans ce verset, le respect doit être montré aux personnes de
connaissance, et le type de connaissance le plus élevé est
celui de la Révélation. Allah, Exalté et Loué soit-Il, a
ordonné à quiconque sans connaissance de consulter les
savants dans toutes leurs affaires.
Pendant le règne de l’État Ottoman, les savants furent
consultés par tous les Sultans lors des épreuves et des
tribulations ; ils possédaient une grande capacité à
rassembler les gens sous la bannière du Jihad pour Allah et
à établir le système de la Shari’ah pour gouverner la vie
des gens. Ils ne permirent jamais aux Sultans de
transgresser au-delà des lois de la Shari’ah. Les
commandements des savants étaient dérivés du Qur’an et de la
Sounnah.
Un, le Qur’an :
Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, dit :
« Et Nous avons
certes écrit dans le Zabour, après l’avoir mentionné (dans
le Livre céleste), que la terre sera héritée par Mes bons
serviteurs. » (Qur’an 4 : 105)
Le Qur’an est la première source qui comprend tous les
commandements et jugements juridiques liés aux affaires de
la vie des gens. Il comprend de nombreux principes
essentiels et des lois définitives pour réformer tous les
aspects de la vie. Le Qur’an informe également les Musulmans
des principes fondamentaux nécessaires pour établir un État
Islamique.
Deux, la pure Sounnah :
La Sounnah est la deuxième source, à partir de laquelle les
savants obtiennent leurs jugements. C’est à travers la
Sounnah qu’ils parviennent à comprendre la mise en œuvre
pratique des lois mentionnées dans le Qur’an, comme en
témoigne le leadership du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) sur sa Oummah. C’est à travers la Sounnah que l’on
découvre la société parfaite que l’on attend sous l’Islam.
Trois, le consensus (l’accord global, ijma’) de l’Oummah.
Surtout l’accord des Compagnons, dirigé par les quatre
Premiers Califes (radhiyallahou ‘anhoum). Allah, Exalté et
Loué soit-Il, dit :
« Et quiconque fait
scission d’avec le Messager, après que le droit chemin lui
est apparu et suit un sentier autre que celui des croyants,
alors Nous lui collerons ce qu'il s'est collé, et le
brûlerons dans l’Enfer. Et quelle mauvaise destination
! ». (Qur’an 4 : 115)
Quatrièmement, les opinions (ijtihad) des savants :
Allah, Exalté et Loué soit-Il, dit :
« Désirent-ils une
autre religion que celle d’Allah, alors que se soumet à Lui,
bon gré, mal gré, tout ce qui existe dans les cieux et sur
la terre, et que c’est vers Lui qu’ils seront ramenés ? »
(Qur’an 3: 83)
Ce verset donne la preuve que les savants appliquent leurs
interprétations lorsqu’un texte clair n’est pas disponible ;
car les savants au sein de l’Oumma du Prophète Muhammad
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) sont les héritiers des
Prophètes (comme mentionné dans le Hadith du Prophète
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam)); ils sont chargés de rendre
des jugements sur des questions particulières de
jurisprudence, non pas parce qu’ils sont infaillibles, car
il n’y a pas de sacerdoce dans l’Islam, mais parce qu’ils
méritent d’être appelés le « peuple du rappel, » et Allah,
Exalté et Loué soit-Il, dit :
« Demandez donc aux
gens du rappel si vous ne savez pas.. » (Qur’an 16 : 43)
Les érudits de l’État Ottoman avaient l’habitude d’établir
leur système politique sur la foi du Tawhid (la croyance en
l’Unicité d’Allah et régner par Ses lois). Leur système
économique était basé sur des transactions avec de l’or et
de l’argent sans usure (transactions basées sur les
intérêts), exploitation ou opérations illégales interdites
par Allah. Leur système social et éthique était basé sur
l’éthique de l’Islam, et leurs relations internationales
suivaient le standard de la ‘Aqidah de l’Islam, tel que
commandé par Allah, à Lui les Louanges et la Gloire, dans le
verset suivant :
« Allah ne vous
défend pas d’être bienfaisants et équitables envers ceux qui
ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont
pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables.
Allah vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui
vous ont combattus pour la religion, chassés de vos demeures
et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour
alliés sont les injustes. » (Qur’an 60: 8-9)
(4) « Tu dois savoir mon fils que la propagation de l’Islam,
la guidance des gens vers lui, et la protection de la vie
des Musulmans et de leurs propriétés, est une responsabilité
sur tes épaules, sur laquelle Allah, Exalté et Loué soit-Il,
t’interrogera. »
‘Uthman al-Awwal, que la miséricorde d’Allah soit sur lui,
comprit que la religion de l’Islam est une religion d’une
Da’wah continu (appel ou propagation), qui ne s’arrêtera
qu’à la fin de l’humanité sur cette terre, et que parmi les
objectifs de l’État Islamique sont de soutenir et de faire
progresser cette Da’wah jusqu’à ce que la lumière et le
Message de l’Islam atteignent chaque personne, comme le fit
le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), suivant le
commandement d’Allah :
« Ô Messager,
transmets ce qui t’a été descendu de la part de ton
Seigneur. Si tu ne le faisais pas, alors tu n’aurais pas
communiqué Son message. Et Allah te protègera des gens.
Certes, Allah ne guide pas les gens mécréants. » (Qur’an
5: 67)
Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) mit en œuvre le
Commandement d’Allah et envoya des messagers à tous les rois
et dirigeants de la terre de son époque. Il envoya des
lettres à l’Empereur Romain, mais on lui dit qu’ils ne
lisaient que des lettres scellées. Il fit donc fabriquer un
sceau d’argent pour tamponner les lettres qu’il envoya aux
Romains, aux Perses, aux Éthiopiens, aux Égyptiens, aux
dirigeants de Balqa’ et al-Yamamah, tous le même jour. Il
envoya également des lettres aux dirigeants de ‘Amman, du
Bahreïn, du Yémen, etc.
‘Uthman suivit l’exemple du Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam) dans son appel à l’Islam, de même que tous ses fils
après lui. Un groupe de Da’wah émergea au sein de l’état que
tous les dirigeants et Sultans soutinrent financièrement et
intellectuellement.
L’État Ottoman et la population dans son ensemble adoptèrent
de nombreuses façons pour aider les Chrétiens à embrasser
l’Islam. Ils avaient l’habitude de célébrer dans les
mosquées avec tous ceux qui acceptèrent l’Islam, les aidants
avec tout ce dont ils auraient pu avoir besoin dans la vie.
Depuis que les Ottomans étaient si désireux d’adhérer à leur
religion et étaient très humbles envers les autres, de
nombreux Chrétiens se convertirent à l’Islam.
Ils traitaient tous les détenus chrétiens avec bonté,
libérant quiconque était sincère et fidèle, sans aucune
obligation de changer de foi. Ils traitèrent bien les
Chrétiens âgés, ce qui fut une autre incitation pour de
nombreux Chrétiens à embrasser l’Islam.
De nombreux Ottomans épousèrent des Chrétiennes, à qui
l’église par conséquent interdit d’entrer dans les églises
et suivirent donc le chemin de leurs maris.
Beaucoup de Chrétiens qui embrassèrent l’Islam appelèrent
leurs familles à suivre la grande et tolérante religion de
l’Islam, après avoir été témoins de son harmonie avec la
nature humaine et de la façon dont elle s’adresse à
l’intellect et ravive le cœur.
L’État Ottoman transféra de nombreux villages musulmans vers
des zones chrétiennes et déplaça de nombreux Chrétiens vers
des régions musulmanes, ce qui contribua à répandre l’Islam
de manière constante.
Le Sultan Mourad adopta la politique de libération de tous
les détenus chrétiens qui embrassaient l’Islam, une
politique qui contribua à augmenter le nombre de Musulmans.
La propagation de l’Islam dans la région des Balkans fut
soutenue, d’une part, par la conduite sévère des seigneurs
féodaux locaux, qui imposèrent des impôts plus élevés sur
les gens, et d’autre part par les hauts dirigeants de
l’église qui vendirent les secrets de l’institution
religieuse et de ses fonctions. Les prêtres optèrent pour
une relation solide avec le régime ottoman et beaucoup
embrassèrent l’Islam.
Les Sultans avaient l’habitude d’offrir de nombreux cadeaux
aux dirigeants chrétiens qui choisirent d’embrasser l’Islam,
dont beaucoup se révélèrent très fidèles à l’État Ottoman.
‘Uthman al-Awwal, que la miséricorde d’Allah soit sur lui,
montra que la protection des vies et des propriétés
musulmanes était une responsabilité donnée au chef musulman,
ce qui était une obligation religieuse, tout comme enjoindre
le bien et interdire le mal, mettre en œuvre les lois du
châtiment, appelant les gens à des normes morales élevées et
enseignant à la communauté musulmane les questions de sa
religion. Tout cela devait être exécuté sous la supervision
d’un dirigeant musulman. |