Formation de combat de la flotte russe

 

Le Comte rassembla le conseil de guerre le 4 Rabi’ al-Awwal (28 juin 1770). Le Comte Orlov, le Contre-amiral Elphinstone, le Major général Prince Dolgarousky, le Major général Hannibal, le Commodore Greig et le Commodore Spiridov étaient dans cette assemblée.

Le fait intéressant était que l’Amiral Spiridov portait son uniforme pour la première fois depuis qu’il avait quitté Saint-Pétersbourg, qu’il avait quitté son navire et qu’il avait quitté sa cabine pour la troisième fois depuis le début de la campagne.

 

Au conseil, le Comte Orlov demanda à Elphinstone ce qu’ils devaient faire. Depuis qu’Elphinstone s’était retenu d’affirmer ses idées dans les conseils de guerre, il mentionna que ces conseils étaient en fait, faits pour l’affirmation de ne pas se battre, et s’ils voulaient son opinion, leur devoir était de chasser l’ennemi, trouver l’ennemi et détruire l’ennemi.

Sur cet avis, le Comte demanda si un plan pour attaquer l’ennemi existait ou non. Elphinstone lui répondit un peu cyniquement : « Si vous pouviez nous dire l’emplacement de l’ennemi, son statut, notre position à ce moment-là ainsi que l’état du vent, alors je pourrais vous expliquer notre plan, mais sans tout cela, il n’est pas possible de dire quelque chose. »

Et de nouveau, il dit directement à Orlov : « En tant qu’officier qui a toujours combattu à terre, pourriez-vous planifier une attaque dans un endroit que vous n’avez jamais vu auparavant ? » et l’affaire fut définitivement close sans autre question.

 

Plus tard, Elphinstone, s’adressant au Comte et aux autres membres du conseil, déclara que, selon les instructions signées de la Tsarine, aucun officier de l’armée russe n’avait le pouvoir de lui donner des ordres et qu’il avait toute l’autorité de commandement, donc le Fanion Kaiser hissé par le Comte Orlov ne l’affecterait pas, il était d’ailleurs content de voir cela et espérait que les codes à donner à l’avenir seraient également respectés.

 

Dans l’intervalle, la flotte ottomane fut confrontée comme il déclara, et d’autres affrontements étaient également inévitables et il risquerait en fait tout pour que cela se produise. Mais il ne pouvait pas accepter de travailler sous l’Amiral Spiridov.

Elphinstone avait l’intention d’expliquer tous les événements qu’il avait vécus dans le passé.

Il continua son discours et ajouta qu’il commandait toute la flotte jusqu’à ce moment, mais il avait découvert que bien que le Comte Alekseï Orlov avait précédemment promis qu’il hisserait le fanion du Kaiser sur son navire, il changea d’avis car il était dérangé de voir que ses ordres n’étaient pas obéis. Il ne voulait pas le déshonneur dû aux échecs et aux pertes dues aux désobéissances des autres et il exigea également que le Comte Alekseï Orlov devienne le commandant de la flotte entière en tant qu’officier de l’armée, et il insista sur cela.

 

Dans l’intervalle, il promit qu’il serait toujours de son soutien et de son aide. Sinon, il partirait immédiatement et agirait de manière indépendante pour mettre en œuvre ses propres instructions.

Plus tard, il fut décidé qu’Elphinstone était le commandant de toute la flotte et que les Comtes Orlov et l’Amiral Spiridov devaient suivre tous les ordres et codes qu’il avait donnés. C’est ce qui a été rapporté dans les écrits d’Elphinstone et l’authenticité chez les mécréants reste à prouver.

 

Le vendredi 5 Rabi’ al-Awwal (29 juin), tôt le matin, à bord du navire de l’Amiral Spiridov, les mâts de perroquets qui auraient été cassés et les voiles qui auraient été mangés par les rats furent hissés et remis à neuf. Plus tard, le fanion de Spiridov fut hissé pour la première fois. Ce fut une surprise pour Elphinstone. Il alla directement voir le Comte Orlov pour s’en plaindre. Parce que cela était apparemment contraire à la décision collective de la veille.

Le dernier événement montra que les problèmes n’avaient pas pris fin dans la flotte russe. La dispute entre les deux amiraux n’était pas encore terminée, et il ne semblait pas non plus qu’elle allait se terminer.

 

La Bataille du Détroit de Chios 
 
11 Rabi’ al-Awwal 1184 (5 juillet 1770)

 

Amarrée dans l’île de Paros, la flotte russe ravitailla son approvisionnement en eau manquant d’un côté, et en même temps collecta de la viande fraîche, des fruits et des légumes. Après le dîner, tout le conseil des commandants de la flotte russe se rendit au navire Grom pour essayer les nouveaux mortiers. Après avoir tiré quelques obus, l’efficacité des canons fut discutée.

Après les expériences, ils montèrent tous à bord du navire loué par le Comte Aleksey Orlov qui transportait également deux femmes turques asservies.

Le reste fut rapporté par Elphinstone dans ses mémoires comme suit :

« Lorsque le Comte et ses frères me présentèrent à elles, les femmes ne montrèrent pas leur visage, donc je ne voulais pas être dans cette pièce où les femmes étaient assises par terre et se couvraient le visage de leurs mains, et je suis parti. Mais les Russes n’étaient pas aussi humains que moi, ils abaissèrent leurs mains de leurs visages par la force et s’impliquèrent dans toutes sortes d’actions indécentes contre les femmes.

Les hurlements des femmes et les actions inhumaines contre elles m’ont fait quitter le poste.

Je crois que je devrais séparer cette section avec un rideau. Personne ne m’a dit auparavant que le Comte avait agi comme un maniaque contre une femme turque lorsqu’elle était tombée entre ses mains. Le noble d’Effingham qui était avec moi à l’époque fut témoin de cette brutalité.

L’Amiral Elphinstone nomma le capitaine de la Frégate Nadejda Pallevinof comme Capitaine du galion Saratof et l’officier qu’il nomma le 7 juin à la place du Commodore Barsch quand il était le Capitaine adjoint de Saratov, comme nouveau Capitaine de Nadejda.

 

Le dimanche 7 Rabi’ al-Awwal 1184 (1er juillet 1770), les navires russes étaient préparés avec tous les approvisionnements déjà embarqués pour naviguer en pleine mer. Ils découvrirent que la flotte ottomane les attendait en pleine puissance entre l’est de l’île de Chios et la Côte Anatolienne, qu’ils ne cherchaient plus refuge dans les ports et recevaient des directives absolues pour se battre.

Dès qu’Orlov apprit que les Ottomans avaient reçu de telles directives, il ordonna à toute la flotte de lever l’ancre immédiatement. Tous les patients sur les navires furent déplacés dans le Czernichov qui était sous le commandement du Capitaine britannique Dishington, et il reçut l’ordre de se rendre directement au port de Minorque (Mahon).

 

En fait, le rapport de renseignement reçu par les Russes était complètement faux. Aucun ordre n’avait été transmis aux Ottomans pour se battre mais exactement le contraire, puisque Houssam ad-Din Bacha avait ordonné de se rendre à Canakkale.

 

La flotte ottomane quitta Chisma le 10 Rabi’ al-Awwal (4 juillet 1770), mais à la suite d’un mât principal cassé, le galion de Riyale bascula et toute la flotte s’amarra en deux lignes, à 200 brasses du rivage à un endroit actuellement appelé Damla Suyu.

Les quartiers généraux ottomans furent constitués sur le rivage au-dessus d’une haute falaise. Les archives montrent que le grand amiral Houssam ad-Din Bacha n’était pas avec sa flotte le 11 Rabi’ al-Awwal (5 juillet) pour inspecter les emplacements des canons.

 

Le navire de tête de la flotte ottomane amarrée était le Burc-u Zafer (Barq az-Zafir) de Gazi Hassan Bacha, c’était un galion construit il y a seulement neuf mois avec d’excellents arbres, sans aucun équipement manquant et armé de canons de bronze. En comparaison avec les autres navires de la flotte ottomane, c’était un navire de combat, qui avait un personnel meilleur et expérimenté.

Le Comte Orlov fit hisser le fanion du commandant en chef sur le navire du Commodore Greig, l’amiral Spiridov hissa le fanion avec des rayures bleues sur fond blanc sur le mât principal du mât principal, l’Amiral Elphistone le hissa sur le mât d’artimon.

 

Le 7 Rabi’ al-Awwal (1er juillet) vers 3 heures du matin, l’ensemble de la flotte fut ordonné par code de lever l’ancre. La mission était d’aller trouver la flotte turque sur l’île de Chios. A minuit, le vent cessa de souffler dans le chenal entre l’île de Paros et l’île de Naxia et la flotte russe dû s’arrêter.

Le lundi 8 (2 juillet), une brise douce se leva, les vents venaient du nord-est et les îles de Mikonos et Naxia étaient clairement visibles.

 

Le mardi 9 (3 juillet), la flotte navigua serrée et se leva au vent. A midi, un relèvement fut pris pour le milieu de la côte ouest de Chios en direction nord-nord-est. Le mercredi 10 Rabi’ al-Awwal (4 juillet), la flotte russe était à la pointe sud de Chios. Le vent soufflait du nord-nord-est. L’Amiral Elphinstone guidait toute la flotte. La flotte se tourna vers le nord en suivant la pointe nord-ouest.

 

Dans l’après-midi, à cinq heures, une frégate envoyée en patrouille tira de son canon pour informer que la flotte ottomane avait été vue.

Dans la soirée, vers sept heures, le vent qui soufflait du nord-nord-est se transforma en une brise fraîche. En raison de ce changement, les Russes attendirent une demi-heure puis virèrent sous le vent toute la nuit. Ce faisant, ils voulaient contourner le cap nord-est de l’île de Chios. Le plan d’Elphinstone était de se mettre d’abord au vent, puis de naviguer à toute vitesse sur la flotte ottomane.

Si les Russes pénétraient dans le chenal en passant par le cap sud-est, ils risquaient de rester sous le vent et ce serait un grand avantage pour la flotte ottomane.

Le lendemain, à trois heures du matin, les Russes arrivèrent devant Koyun Adalari. L’Amiral Spiridov et ses navires étaient un peu en arrière. Vers cinq heures, un signal répétitif fut donné pour une recherche générale, mais Rostislav recula. Elphinstone devint vraiment fou quand il vit cela et informa immédiatement le Comte Orlov et le capitaine fut remplacé en un rien de temps.

À 9 heures, le Comité de commandement russe se réunit sur le navire du Comte Orlov. Mais le Comte avait déjà fait le plan avec l’Amiral Spiridov.

 

L’Amiral britannique voulait suggérer que les navires russes étaient amarrés en parallèle avec les navires ottomans et voulait une bataille de tir de canon avec tous les navires amarrés. Son objectif était de forcer la flotte ottomane entre la flotte russe et le littoral et de les laisser sans aucune possibilité de manœuvre. De cette manière, il espérait que la flotte russe pourrait avoir une puissance de tir plus efficace. Le fait que la flotte ottomane ne soit amarrée qu’à un demi mille de la côte leur donna l’espoir que ce plan pourrait réussir.

Le Comte Orlov n’était pas d’accord avec cette suggestion et suggéra plus d’une bataille pendant la croisière. Selon son plan, l’Amiral russe Spiridov serait le chef de l’attaque avec 3 galions (Tri Svyatitelya, Yevstafiy, Evropa), le Comte Orlov devait le suivre avec 3 galions (S.Ianuariy, Tri Iyerarcov, Rostislav) et Elphinstone devait soutenir l’arrière-garde

 

Elphinstone rejeta le plan. Selon lui, ce plan était voué à l’échec. Au lieu de cela, il offrit un plan d’attaque qui apporterait une victoire définitive. Les grandes lignes du plan étaient :

Considérant que la flotte ennemie était coincée avec la côte à son côté sous le vent, l’amiral Elphinstone avancerait en amarrant le ressort de chaîne jusqu’au dernier navire au sud, et devait amarrer à bord du dernier navire. Les deuxième et troisième navires de la flotte encore amarrés par des ressorts à chaînes devaient s’amarrer à l’avant et au quart du deuxième navire ottoman, et cela continuerait ainsi.

Selon le plan d’Elphinstone, les neuf galions des Russes devaient concentrer leur puissance sur les cinq ou six navires ottomans au sud. Les autres navires ottomans qui étaient amarrés le long d’une ligne étaient placés complètement sous le vent, ils ne pouvaient donc se déplacer nulle part sans risquer d’aller au rivage, c’est pourquoi ils ne pouvaient pas être impliqués dans une bataille. Ils ne pouvaient se déplacer nulle part et ils ne pouvaient pas aider les autres vaisseaux du sud de l’ordre de combat qui devaient se battre contre les galions russes qui avaient plus de puissance de feu qu’eux.

 

Bien que le plan proposé par l’Amiral Elphinstone semblait très approprié, le Comte Orlov ne voulut pas changer le plan de bataille qu’il affirmait. Tous les amiraux et les commandants retournèrent dans leurs vaisseaux. L’Armada russe envoya un signal de prière avant la bataille. Ils allaient prier Dieu pour avoir la victoire de leur côté.

 

À 11 heures, toute la flotte russe était en position de combat et le Comte Orlov hissa le drapeau rouge, ce qui signifiait qu’il était temps d’attaquer. La flotte sous la direction de l’Amiral Spiridov se dirigea du nord du Détroit de Chios. La flotte russe commença alors à approcher la flotte ottomane amarrée.

Plus tard, le Comte Orlov expliqua ce moment comme suit :

« En voyant cette structure, je fus dévasté et ne sus pas quoi faire mais le courage des soldats de Sa Majesté l’Impératrice, leur lutte pour être digne de Catherine la Grande, me forcèrent à attaquer indépendamment de la supériorité de leur force et à trouver du courage en moi-même. C’était soit mourir soit détruire l’ennemi. » (Du pipeau !)

 

Nous suivrons l’histoire du journal du Commodore Samuel Karlovich Greig qui était avec le Comte Aleksey Orlov tout au long de la bataille :

« La structure de combat turque était excellente. La distance entre les navires était un peu plus grande que la longueur de deux navires. Ceux-ci se trouvaient entre le Golfe de Chisma et la petite île plate au nord de Chisma et à proximité de la rive qui protège sa ligne de front et son aile droite lorsque les vents du nord-ouest soufflent.

Ils avaient la forme d’un croissant de lune à un demi-mille de la Côte Anatolienne. La ligne de front se composait de dix galions qui étaient côte à côte et attachés les uns aux autres par des cordes. La deuxième ligne se composait de sept galions, deux caravelles de 50 canons et deux frégates de 40 canons. Les navires et les caravelles étaient parmi les galions en première ligne et à environ un demi-( ?) derrière eux. Chaque aile contenait une frégate, toutes les galères et sloops se trouvaient entre l’armada et la côte. Le plus grand camp militaire des Turcs se trouvait sur la côte, comme l’ont découvert plus tard les esclaves, ceux qui attendaient sur la côte pour remplacer les morts et les blessés dans les navires. Les Turcs pensaient que cette bataille prendrait beaucoup de temps.

Après que les Russes prirent leur position de combat et planifié leurs attaques à 11 heures du matin, l’ordre de frappe fut donné.

 

L’Amiral Spiridov agit immédiatement avec les forces avancées et avec la brise fraîche du NNO (nord-nord-ouest), les principales unités le suivirent. À 11 h 45, le navire Evropa s’avança et approcha du champ de tir des canons et un tir intense de la flotte ottomane commença. Les forces avancées résistèrent sans ouvrir le feu jusqu’à ce qu’elles arrivent à portée de tirs des pistolets, puis elles tournèrent leur contre-plateau vers l’ennemi et commencèrent un tir très dense. Les forces principales ouvrirent également le feu contre les navires ottomans et à 12h30, ce fut l’apogée de la bataille pour les deux camps. Nos forces avancées et nos forces principales en particulier se battirent très étroitement.

Le navire Evropa s’approcha très près de l’ennemi, enroula ses voiles et alla au combat. Mais à l’approche du navire nommé Yevstafiy, l’Evropa déploya de nouveau ses voiles. Et de cette façon, il alla devant un navire ennemi sous le vent. Par conséquent, Evropa changea son contre côté et situé derrière le navire nommé Rostislav, ouvrit à nouveau un feu très nourri.

Le Yevstafiy poursuivit également ses tirs rapides et bien ciblés et à très courte distance. Puis, il passa devant un navire ennemi sous le vent. Par conséquent, il voulut changer la direction de son côté opposé. Mais comme la plupart de ses gréements étaient détruits, il ne put le gérer et resta sous le vent.

Il tomba sur le Barq az-Zafir sous le commandement de Gazi Hassan Bacha Cezayirli. Les tirs lourds de canons et de fusils se sont poursuivis pendant un certain temps. Quelques instants plus tard, le navire turc prit feu et en quelques minutes tout le navire était la proie des flammes. Les Turcs se jetèrent dans l’eau pour sauver leur vie avant même que cela ne se produise et maintenant des centaines de personnes sautèrent dans l’eau et abandonnèrent leurs navires. Le feu se propagea sur les gréements et les voiles et très vite le navire était complètement en feu.

 

Le Yevstafiy, qui était sous le vent, ne prit pas immédiatement feu et le Comte Amiral Fyodor Grigoriyevich Orlov et quelques autres officiers eurent le temps de sauver leur vie en sautant hors des bateaux. Les flammes passèrent très rapidement d’un navire à l’autre par les mâts et les gréements.

Le mât principal en feu du navire turc tomba sur le Yevstafiy et en quelques minutes explosa. Alors que le Yevstafiy coulait, le signal du navire turc fut envoyé pour que tous les navires à rames aillent les aider. Mais les chaloupes ne purent que sauver le Capitaine Kruz trouvé parmi les ruines de son navire détruit et d’un officier d’artillerie.

 

Pendant ce temps, le Comte Alekseï Orlov fut dévasté en pensant que son frère Fyodor avait explosé à l’intérieur de son navire. Heureusement, il fut découvert qu’il avait atteint le canot Pochtalion avec Spiridov sur le bateau de l’Amiral. Comme le Comte Aleksey Orlov ne put le découvrir qu’après la bataille, il s’inquiéta donc pour son frère tout au long de la bataille.

 

Après l’explosion du Yevstafiy, le navire turc brûla pendant encore 15 minutes jusqu’à ce que les flammes atteignent le dépôt de munitions, puis il explosa également. Cela montra à quel point le dépôt de munitions était résistant au feu.

 

Le navire Tri Svyatatelya qui suivit le Yevstafiy s’approcha de l’ennemi et jeta l’ancre. Il agit d’une manière très décisive et avec courage mais il vit que le Yevstafiy ne pouvait pas manœuvrer. Comme ses voiles étaient enroulées, il ne put faire aucun manœuvre et tomba parmi les navires ennemis. Pour pouvoir s’échapper, il aurait dû avoir le vent dans le dos et faire un virage.

Heureusement, lorsque le tir commença à partir de ses deux bords, il traversa les navires qui étaient alignés l’un en face de l’autre, et n’eut pas à s’appuyer contre aucun navire. Il ne brisa la pique d’un navire turc qu’en le frappant avec son jibbom. Le navire appelé St January qui suivait le Tri Svyatatelya navigua le long de la ligne navale ennemie et tira violemment avec ses canons. Au moment où le Tri Svyatatelya entra dans la ligne ennemie et en état de croisière, il traversa le vent en poupe et changea de bord.

 

Le Tri lyerarcov naviguait dans le sillage du Sviatoy yanuariy et s’approcha du navire du Kapudan Bacha et jeta l’ancre avec la corde d’ancre. Des tirs féroces des canons et des fusils se poursuivirent jusqu’à ce que l’ennemi coupe les cordes et libère son navire. Mais les Turcs sombrèrent dans le chaos et paniquèrent, et peut-être même oublièrent de lâcher la corde de fixation à la section où se trouvaient les canons de poupe, c’est pourquoi leur navire resta attaché au Tri lyerarchov avec sa poupe tournée pendant 15 minutes. Cela aida le Tri lyerarchov à causer de réels dégâts sur le navire ennemi et sans lui-même être endommagé du tout. (Ces infos sont des mécréants donc douteux)

 

Le navire nommé Rostislav poursuivit le navire de l’Amiral. Dès qu’il s’approcha de l’ennemi, les voiles étaient toutes enroulées et ils agirent de manière très décisive. Dans l’intervalle, il combattit les navires ennemis sur leur arrière, bien qu’il ne soit pas aussi proche des navires ennemis que les forces principales.

Alors que les flottes continuaient la bataille féroce, le Yevstafiy, brûla en tombant sur le navire ennemi du côté sous le vent, comme expliqué précédemment. Les navires turcs qui étaient restés sous le vent eurent peur du feu et coupèrent les cordes. Puis, toutes leurs voiles déployées, ils s’échappèrent chaotiquement et paniqués vers le port de Chisma. Lorsque les Russes comprirent que l’ennemi avait l’intention de battre en retraite, le Comte Orlov ordonna au navire nommé Tri lyerarchov de couper la corde et à tous les navires de poursuivre l’ennemi. Et il le suivit jusqu’à ce que l’ennemi entre dans le port de Chisma. Alors que les navires turcs battaient en retraite, ils s’heurtèrent et certains perdirent leurs haubans.

 

La flotte russe ne put trouver aucun de ses brûlots alors que les navires turcs étaient dans le chaos et paniqués et le Comte Orlov ordonna à sa flotte d’amarrer en raison de l’exigence.

 

Les navires s’amarrèrent à l’entrée du port à peu près à distance des canons. Orlov, voulut maintenir les navires turcs sous le bombardement. Il envoya le Commodore Greig sur la bombarde Grom et ordonna également que les quatre plus gros navires grecs qui suivaient la flotte soient préparés comme brûlots.

 

La bataille du 11 Rabi’ al-Awwal (5 juillet) qui fut le début de la bataille qui suivit se termina ainsi. Du moment où l’attaque commença, jusqu’au moment où l’ennemi se retira, la bataille la plus féroce ne dura qu’une heure et demie. Après une demi-heure de poursuite, la flotte ennemie se réfugia dans le port de Chisma.

 

Lorsque l’amiral Elphinstone expliqua cette bataille, il dit que la flotte ottomane avait d’abord tiré des boulets de pierre à partir de longues distances. Selon l’Amiral britannique, les galions transportaient au moins deux canons tirant des boulets de canon en pierre pesant entre 90 et deux cents livres. »

 

Venant des Russes et de leur comportement pendant la bataille, je ne crois pas un traitre mot de leur rapport.

 

 

Elphinstone, qui fut témoin de l’explosion de l’Evstafiy, blâma l’Amiral Spiridov pour cela, comme il le rapporta dans ses mémoires :

« Lorsque le mât principal de l’ennemi tomba entre le mât principal et le mât avant de l’Evstafiy, le navire explosa avec 700 personnes à bord. Il fut tellement détruit qu’il ne resta plus rien d’autre que les planches brûlées. J’ai immédiatement envoyé mes canots de sauvetage pour sauver le personnel. Parmi les sauvés, il y avait aussi le brave et parfait officier, le Capitaine Kruse, qui ne quitta son poste qu’à la dernière seconde. Je suis sûr que s’il avait eu la chance de décider seul, je ne me serais pas plaint de ce navire dès le premier instant et un tel accident ne se serait jamais produit.

 

Nous étions dans le Svyatoslav et attendions au centre pour attaquer le navire de Ja’far Bey. Quand les Turcs virent l’arrivée du Svyatoslav avec ma flotte, ils commencèrent à s’enfuir vers le port de Chisma, et nous les avons chassés. A 13 h 30, le navire en feu de l’ennemi explosa. Alors que la fumée se dissipait, personne d’autre ne poursuivit l’ennemi à l’exception du Comte Aleksey Orlov, le Rostislav commandé par le Prince Dolgarousky et la frégate Nadezhda et ils ne participèrent que le lendemain. Nous avons continué à tirer sur l’ennemi depuis l’avant. C’est pourquoi notre voile d’avant prit feu et ne s’éteignit que plus tard. Notre capitaine nous dit que nous devions jeter l’ancre en raison du risque d’heurter les récifs à l’entrée du port. Et c’est ce que nous avons fait avec les trois autres navires, sinon nous aurions pu nous retrouver écrasés dans les écueils.

 

Pendant ce temps, l’ennemi se rendit dans le port de Chisma, mais en raison de la panique et du chaos, certains navires se sont peut-être échoués. Plus tard, ils positionnèrent trois de leurs navires, en particulier ceux de Ja’far Bey à l’embouchure très étroite du port. »

 

Un autre officier britannique qui  écrivit ses mémoires de guerre dans son livre rapporta les événements comme suit :

« L’amiral Spiridov lanca son navire directement sur le navire de l’Amiral ‘Ali Bey, qui était armé de 100 canons. En approchant, il fut soumis à quatre autres tirs de navires turcs en plus de celui-là parce qu’il se retrouva en position T. En très peu de temps, 100 personnes furent tuées sur le navire à cause des tirs mais l’Amiral ne riposta pas sur l’ennemi tant qu’il n’était pas à portée de tir. Quand il fut à portée, le tir sur l’ennemi commença et il fut répété une fois de plus. Lorsque les Turcs commencèrent à riposter, la plupart des gréements du navire russe furent abattus par les boulets de canon turcs.

 

Lorsque l’amiral russe se retrouva dans une situation aussi problématique, il fut contraint de quitter la zone de combat pour réparer les gréements du navire. Cette retraite ne fut pas d’une grande aide lorsqu’un boulet de canon turc frappa et coupa le gréement au croisillon tribord de la voile principale. Le deuxième boulet malheureusement heurta l’écoute latérale sous le vent de la voile principale et la coupa en deux.

 

Le navire de l’Amiral Spiridov ne pouvait plus être piloté et ce fut un autre échec de ne pas avoir ancré car il était face au vent et avait glissé donc cers le navire de l’Amiral Hassan Bacha. Maintenant que les marins des deux navires étaient face à face, ils se battirent avec un double effort.

Les Russes se glissèrent côte à côte des navires turcs et firent tomber leurs drapeaux, le navire turc allait être saisi et c’était pour honorer l’Amiral russe. Mais le navire russe prit feu. Les officiers travaillèrent très dur. Lorsque le navire attaqua l’ennemi, le Premier lieutenant de l’Amiral Monsieur Fort, qui était un gentleman français, fut touché par un boulet de canon et il perdit une joue. Mais il ne voulut pas abandonner la bataille et continua à soutenir ses hommes. Un peu plus tard, un deuxième boulet de canon frappa son bras droit, et il le perdit. Il se ressaisit et se leva mais malheureusement un troisième boulet coupa son corps en deux. (Ça sent le baratin corps et âme !)

 

En raison du combat entre ces deux navires, l’attention des deux flottes était sur eux. Les Turcs et les Russes se battirent très étroitement et intensément pendant quinze minutes, après quoi une fumée dense et des flammes s’élevèrent dans le ciel depuis son navire. Tout d’un coup, ce fut chaos et même les plus forts de ces navires tremblèrent. Les flammes augmentèrent chaque minute et personne ne put les arrêter. Ils brûlèrent les gréements, les cordages et les mâts du navire de l’Amiral Spiridov.

 

Comme les marins des deux navires étaient menacés de la même manière, ils oublièrent les hostilités pendant un moment et arrêtèrent de tirer. La seule chose à laquelle ils pensèrent à ce moment était d’échapper au feu et à la mer. La plupart sautèrent dans la mer dans l’espoir de sauver leur vie. Ceux qui eurent peur restèrent sous le choc et attendirent leur fin.

 

Un peu plus tard, comme une grosse colonne de feu, le mât principal du navire du Bacha tomba sur le navire de l’Amiral russe et les munitions du navire russe prirent feu à ce moment et explosèrent avec tout le monde à l’intérieur. Alors de là, nous vîmes une scène terrible dans l’air.

 

Maintenant, le navire turc était également complètement en flammes. Il risquait également de brûler les autres navires turcs car il se trouvait du côté du vent. La flotte entière était dans un état de chaos et de panique. Tous les capitaines essayèrent de sauver leurs propres navires seulement et le danger semblait dix fois plus grand dans cette panique.

 

En ce moment, ils commirent une très grosse erreur en coupant leurs chaînes et en entrant dans le port de Chisma par le côté sous le vent. »

 

L’écrivain du livre The British Officer commença à aider à recueillir les marins blessés dans la mer par un bateau de sauvetage. L’écrivain écrivit la situation de vie et de mort en mer et sa confrontation avec Gazi Hassan Bacha Cezayirli comme suit :

« Étant donné que les Turcs devinrent très en colère et voulaient se venger d’eux, ils commencèrent à tirer sur les canots de sauvetage depuis le rivage et à s’assurer que ceux qui essayaient de sauver leur vie en sautant à la mer ne restaient pas en vie. Parce qu’ils savaient que si les canots de sauvetage ne venaient pas les sauver, ils mourraient de toute façon. Cette fois, les officiers russes à l’intérieur des canots de sauvetage décidèrent de ne pas prendre les Turcs qui se débattaient dans la mer. Ils tirèrent sur eux avec des pistolets ou des fusils ou les frappaient sur la tête avec les rames. Les Russes n’obéirent à aucune règle contre le camp battu et ils tuèrent chacun des Turcs trouvés dans la mer, quel que soit leur rang ou leur position. (Ici on trouve un prétexte pour justifier la barbarie mécréante)

 

Le capitaine inquiet mais pauvre du navire amiral turc fut le dernier homme à abandonner son navire et il agit avec persévérance et préoccupé entre ce désastre et le malheur. Je ne pourrais jamais oublier l’horrible avenir de ce Turc. Et si j’écris ces lignes dans mon livre pour lui maintenant, je ne le regrette pas, et je ne veux faire d’excuses à personne.

 

Nous étions dans notre bateau et à proximité du navire turc qui brûlait et nous avons compté environ 30 marins à bord. Pendant ce temps, nous avons vu un navire grec qui s’approchait du navire. Ce navire grec tira à coups de grappes et de bombes à fragmentation contre ceux de la côte et les dispersèrent. De cette façon, les Turcs ne purent pas riposter depuis la côte.

 

À ce moment, le Lieutenant Mackenzie arriva dans son bateau. Il m’informa qu’ils avaient sauvé un Turc de la mer, qu’il avait dit qu’il était le Capitaine du navire amiral turc, que les Russes étaient sur le point de le jeter à la mer pour le laisser se noyer. Quand j’ai entendu cela, j’ai supplié le Lieutenant de me le laisser. Le Lieutenant dit que le Comte Orlov avait ordonné de tuer tous les Turcs.

J’ai dit au Lieutenant Mackenzie que cela devait être un gros malentendu, que le Comte Orlov était un homme honorable, un brave soldat et un libéral. Par conséquent, il n’aurait pas pu donner un ordre aussi inhumain. Et que l’Amiral Elphinstone avait donné l’ordre de sauver tout le monde possible.

Quand nous nous disputions avec le Lieutenant, j’ai tourné mon regard pour regarder ce monsieur malchanceux. Il savait que cette discussion portait sur lui-même.

Il avait des blessures par balle à la jambe gauche et au bras droit et avait été asservi par son ennemi. Mais même dans une telle situation, il fit preuve de noblesse et de courage. Et il regardait tellement au-dessus de tout le monde autour de lui, que j’ai compris qu’il était une personne respectueuse.

Il avait l’air très intéressé par notre discussion et même quand il remarqua un geste, il se tourna vers moi et eut le pressentiment que j’essayais de lui sauver la vie.

 

Mais, oh mon Dieu, non, toute ma résistance, mes supplications ne furent pour rien. Parce que le Lieutenant McKenzie eut un moment de miséricorde et était sur le point de me livrer le prisonnier, un bateau rempli de Grecs s’approcha de nous. L’un d’eux comprit qu’il était turc en regardant sa coupe de cheveux. Il sauta dans le bateau de l’Amiral, le poussa dans l’eau et lui tira dessus. La balle le blessa à l’épaule. J’eus le cœur brisé de voir cette barbarie (Zerma !).

Je me suis immédiatement éloigné d’eux.

 

Pendant ce temps, je criais en français au Capitaine turc de s’approcher de mon bateau et que j’allais le sauver. Mes paroles lui donnèrent de la force. Il sortit son bras droit de l’eau et me montra son appréciation en mettant sa main à sa bouche comme pour embrasser sa main puis avec toute la puissance qui lui restait commença à nager vers nous. Mes bateliers essayèrent de l’approcher avec des rames, et j’ai couru vers l’avant pour le tirer dans le bateau.

Mais dès que je lui ai tenu la main, le lâche lieutenant qui n’avait rien appris sur l’humanité ordonna à ses hommes de lui tirer dessus. J’ai forcé cet homme en lui faisant peur avec mon épée pendant les moments les plus féroces de la bataille à retourner à sa position quand il se cachait sur le pont principal derrière le cabestan.

La balle de l’arme tirée heureusement ne toucha pas son corps mais frôla son cou et le rata. Son visage était alors très optimiste et heureux au début mais il retira soudain sa main et replongea dans les vagues de la mer.

 

Cette action toucha vraiment mon âme très profondément. Ce qui m’a le plus frappé, c’est qu’il pensa que j’étais un traître et que j’essayais de le faire tuer. Mais j’ai surmonté ce sentiment très vite. Cette fois, je l’ai vu à la surface de la mer et je ne pouvais pas bouger les yeux ailleurs. Il porta à nouveau sa main à ses lèvres et montra qu’il l’appréciait.

Puis il se retourna et autant que j’ai pu comprendre, il commença à nager vers la côte. J’ai ordonné aux rameurs de commencer à ramer pour regagner notre bateau.

 

Un autre point intéressant ici était qu’un officier français de France qui avait de bonnes relations à l’époque avec les Ottomans était en service dans le Yevstafiy. Par conséquent, la bataille qui était connue pour être entre les flottes russes et ottomanes était en fait entre une sorte de bataille entre une flotte chrétienne et la flotte ottomane.

Il est probablement normal d’appeler cette flotte la flotte des croisés où tous les pilotes des navires, amiraux et commodores et autres officiers de service étaient britanniques, français, grecs et danois. »

 

Parmi d’autres sources ottomanes qui appellent cette bataille Toprak ada Muharebesi, le livre Gazavat-i Hayrettin Bacha l’expliqua dans ses propres mots :

« Lorsque le vaisseau amiral de l’ennemi et les deux navires qui étaient arrivés auparavant, tirèrent chacun leur canons alors qu’ils naviguaient, les navires de guerre impériaux étaient tous ancrés au port de Chisma.

Le vaisseau amiral et le galion du trésor de l’ennemi avancèrent. Notre vaisseau amiral tira un boulet de canon et le boulet toucha leur gouvernail et le brisa. Finalement, il tomba sur le vaisseau amiral, et avec l’aide d’Allah Exalté, alors que le combat se poursuivait avec l’utilisation d’épées simples, le vaisseau amiral tira sur le galion de l’ennemi, le boulet de canon frappé le stockage de munitions de l’ennemi et le navire brûla complètement. Notre vaisseau amiral brûla également à cause de l’incendie qui se propagea, et le vétéran susmentionné fut blessé à la suite d’une balle. Il sauta nu ensuite dans la mer et fut embarqué sur un bateau et se rendit dans la ville de Chisma... »

 

À la fin de la bataille où les deux camps perdirent leurs meilleurs navires et les plus encombrés, la perte des Russes comme morts et blessés fut la suivante :

• 34 officiers de l’armée et de la marine, 473 soldats et marins et le capitaine mort du Yevstafiy, le navire amiral de la flotte.

• 4 morts et quelques blessés dans l’Evropa,

• 1 troisième lieutenant et 5 marins morts, 12 blessés dans le Tri Svyatatelya,

• 3 morts et quelques blessés dans le Ne Tron Menya.

• Soit un total de 523 morts

 

Les pertes des Ottomans à la fin du premier jour ne sont pas exactement connues. Mais on supposa qu’elles étaient proches de la perte des Russes.

De même, les galions ancrés dans la bataille du Détroit de Chios ne sont pas exactement connus. D’après les évaluations, le premier navire serait le Barq az-Zafir de Gazi Hassan Bacha Cezayirli, le quatrième était le Mukaddeme-i Seref de Houssam ad-Din Bacha et le septième était le Ziver-i Bahri de Ja’far Bey. Et Allah Exalté est Plus Savant.