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| La Bataille de Chisma 2 Safar 1184 (5 Juillet 1770) 1 Chisma 
					 
					
					Chisma en Arabe, Cheshme en Turque et Tchesmé en Français 
					 
					
					Chisma est une colonie et un port situés sur le promontoire 
					d’une péninsule qui se projette dans la Mer Égée, en 
					Anatolie occidentale. Le corps principal de ce promontoire 
					connu sous le nom de Péninsule Urla ou Chisma qui s’étend 
					dans une direction nord-sud et la partie nord de la 
					péninsule est connu sous le nom de Karaburun. L’île de Chios 
					est orientée dans une direction similaire, et à l’ouest de 
					la péninsule. 
					 
					
					L’histoire de Chisma, qui est directement liée à l’histoire 
					de la péninsule d’Urla, commença vers 5000 avant ‘Issa Ibn 
					Mariam (‘aleyhi salam), sur la base de sources indéfinies. 
					Les environs de Chisma furent explorés par les colonies sous 
					le commandement d’Erythoros et colonisés vers 3000 avant 
					‘Issa Ibn Mariam (‘aleyhi salam). 
					 
					
					La région fut nommée Erythrae après avoir été fondée comme 
					une crique à 27 km de la ville actuelle de Chisma. La ville 
					était gouvernée par un royaume dans les années précédentes. 
					Chisma s’appelait Cyssus, et c’était à l’époque l’un des 
					ports les plus inébranlables et les plus sûrs d’Érythrées 
					(Erythrae, 
					Ionie). Avec l’île de Chios (Sakiz),
					Érythrées 
					avait une part importante dans l’esclavage et le commerce du 
					vin. 
					
					La ville fut témoin de la bataille de Lade contre les 
					Perses, qui aboutit à leur défaite en 494 avant ‘Issa Ibn 
					Mariam (‘aleyhi salam). Elle devint ensuite devenu membre de 
					la Ligue délienne. Alexandre le Grand conquit
					Érythrées en 
					334 avant ‘Issa Ibn Mariam (‘aleyhi salam) et accorda à la 
					région son indépendance. Elle fut gouverné par le royaume de 
					Pergame après la chute de l’Empire Macédonien, puis, suite à 
					la mort du roi Attale III de Pergame en 130 avant ‘Issa Ibn 
					Mariam (‘aleyhi salam), par l’Empire Romain. Après la 
					division de l’Empire Romain,
					Érythrées 
					tomba dans les frontières du territoire romain oriental 
					(byzantin). 
					 
					
					Les données historiques authentiques sur Chisma commencent 
					avec la défaite de la flotte d’Antiochos III, par les 
					Romains dans ces eaux en 190 avant ‘Issa Ibn Mariam (‘aleyhi 
					salam). On suppose qu’à la suite de cette confrontation 
					victorieuse, les Romains commencèrent leur invasion de 
					l’Anatolie et du Proche-Orient, dans la Péninsule de Chisma. 
					 
					
					L’hégémonie turque autour de la région de Chisma débuta avec 
					la défaite et l’asservissement de l’Empereur Byzantin 
					Romanus IV Diogène à Malazgirt (Manzikert) en 463 de 
					l’Hégire (1071). L’Anatolie s’ouvrit complètement à la 
					domination des Turcs à la suite de cette victoire. Les Turcs 
					se répandirent alors rapidement à travers l’Anatolie et le 
					commandant seljouk Qoutalmish atteignit Chisma. 
					 
					
					La Péninsule de Chisma devint sous la domination directe des 
					Turcs en 472 (1080). Zakhas (Chaka) Bey et ‘Umar (‘Umour) 
					Bey, deux Beys turcs, revivifièrent la région avant même que 
					l’Empire Ottoman ne devienne la puissance dominante sur ce 
					sol.  
					
					Zakhas (Chaka) Bey fut l’un des principaux commandants d’Alb 
					Arsalan, et aussi le premier amiral turc à naviguer dans la 
					Mer Égée. La flotte qui fut construite sous son commandement 
					à Izmir en 478 (1085) entreprit des campagnes contre les 
					îles de la Mer Égée et réussit à briser l’hégémonie 
					byzantine en mer. Zakhas (Chaka) Bey utilisa Chisma comme 
					base pendant cette campagne navale. Par conséquent, Chisma 
					joua un rôle particulièrement important pendant la campagne 
					turque dans la Mer Égée. Mais cela avait un motif purement 
					militaire et stratégique. 
					 
					
					Ces motifs militaires et stratégiques ne favorisèrent pas 
					nécessairement le développement des colonies dans la région 
					de Chisma. Les succès obtenus pendant la période Zakhas Bey, 
					qui dura environ dix ans, diminua après sa mort. Son frère, 
					Yavas, qui lui succéda, ne put empêcher la résurgence du 
					contrôle byzantin dans la région. 
					
					Sasa Bey, qui était un seigneur germiyanide, s’intéressa à 
					la région pendant la période anatolienne turque des Beyliks 
					à la fin du 7ème 
					siècle de l’Hégire (13ème). Puis Muhammad 
					Bey, le Beylik d’Aydinogullari, qui fonda un état solide sur 
					la côte égéenne au début du 8ème 
					siècle (14ème siècle), ordonna à son frère 
					Ibrahim Bey d’envahir la péninsule de Chisma. 
					
					Par conséquent, Chisma tomba de nouveau sous la domination 
					turque. ‘Umar (‘Umour) Bey, qui était l’autre fils de Muhammad 
					Bey, devint le souverain de la région après la mort 
					d’Ibrahim Bey. ‘Umar Bey était à la fois un excellent 
					commandant et un grand homme d’état. Il joua également un 
					rôle très important dans l’histoire de la Mer Égée et de 
					Chisma. 
					 
					
					Sous le règne de ‘Umar Bey, les Aydinogullari, se rendant 
					compte que le commerce maritime reposait particulièrement 
					sur les villes portuaires, entreprirent sérieusement le 
					développement du commerce avec l’Anatolie centrale. Le fait 
					qu’Éphèse et Milet, pour diverses raisons, aient perdu leur 
					importance pendant cette période, permirent à Izmir et 
					Chisma de se développer plus vite. 
					
					‘Umar Bey, prenant la sage décision de s’entendre avec les 
					Génois qui dominaient le commerce maritime, veilla à ce 
					qu’ils s’installent sur l’île de Chios et poursuivent leurs 
					relations commerciales avec l’Anatolie à partir de là sous 
					sa protection (728/1328). Comme Chios devint un centre 
					commercial et une porte d’entrée vers le monde occidental, 
					cela permis à Chisma, à son tour, de se développer plus 
					rapidement. En plus de son importance militaire et 
					stratégique, Chisma acquit dès lors son avantage commercial 
					pour la première fois de son histoire. 
					
					En conséquence, à partir du milieu du 8ème 
					siècle (14ème siècle), Chisma devint un 
					point d’intérêt pour les nouveaux colons. Il devint donc 
					indispensable, tant pour les Turcs que pour les nouveaux 
					arrivants nés à l’étranger, d’apprendre à faire partie d’une 
					société qui s’avéra plus tard caractéristique de la région. 
					Le nom Chisma, connu jusque-là sous le nom de Cyssus, fut 
					transformé en Passagio (Passage) dans le monde latin. 
					 
					
					En 1328, Byzance envahit l’île de Chios pour mettre un terme 
					à ce développement qui menaçait gravement leurs intérêts. 
					Cependant, ‘Umar Bey reprit l’île lors d’un raid depuis 
					Chisma au cours de l’hiver 728 (1328-29), et l’a rendit aux 
					Génois à leur avantage sur la base de l’accord bilatéral 
					existant. Suite à cette opération militaire, le nom de 
					Chisma prit sa place dans les pages de l’histoire pour la 
					première fois. 
					 
					
					La flotte des croisés fut organisée par le Pape avec 
					l’assurance que les Églises Orthodoxe et Catholique 
					s’uniraient au cours des conflits byzantins pour le trône. 
					La flotte reprit le château du port d’Izmir et détruisit 
					l’armada de ‘Umar Bey, en mettant le feu à toute la flotte, 
					sans pouvoir toutefois envahir Chisma et la péninsule. 
					 
					
					Cette défaite ne limita pas les intérêts des Turcs, qui 
					comprirent l’importance et les avantages d’une présence 
					maritime, mais provoqua un déplacement du centre des 
					opérations d’Izmir à Chisma, ce qui entraîna le 
					développement ultérieur de Chisma. 
					 
					
					Une évolution importante de la colonisation turque au 8ème 
					siècle (14ème siècle) fut causée par le 
					déclin d’Ildiri, l’héritier de la célèbre ville byzantine d’Érythrées, 
					avec son passé splendide et brillant, manifeste des ruines 
					encore visibles aujourd’hui. Ildiri, qui en plus de son port 
					bien gardé, possède d’immenses ressources d’eaux de source, 
					était habitée depuis le début de la conquête turque, comme 
					en témoignent les pièces de monnaie découvertes lors des 
					fouilles du site. 
					 
					
					Les marchands génois de Chios étaient déterminés d’établir 
					de bonnes relations avec l’Anatolie au 8ème 
					siècle (14ème siècle) et le port de Chisma 
					étant la position la plus avantageuse sur la côte 
					anatolienne. La concurrence entre Musulmans et non musulmans 
					d’Izmir qui dura dans la seconde moitié du 8ème 
					siècle (14ème siècle), provoqua une 
					augmentation des activités commerciales des maisons de 
					commerce sur l’île de Chios. La présence du transport 
					maritime entre Chios et l’Anatolie, en raison des traités 
					préexistants entre les Génois et les Aydinogullari, mit fin 
					à la recherche d’un port adapté sur les rives occidentales 
					de la péninsule d’Urla. Par conséquent, Chisma fut préféré à
					Érythrées, 
					qui était plus éloignée de Chios et avait une voie d’accès 
					plus complexe. Chisma est à seulement 18 miles (29km) de 
					Chios, et situé juste en face de Chios (Sakiz). 
					 
					
					Bien que les conditions environnementales n’étaient pas 
					aussi bonnes que celles d’Érythrées, 
					le port de Chisma offrait des conditions similaires. Le 
					port, qui était protégé des vents de toutes les directions, 
					les fontaines et les terres arables des environs, 
					répondaient à tous les besoins des marins. Le fait que l’eau 
					potable était la priorité absolue parmi les besoins des 
					marins montre probablement l’origine du nom Chisma.  
					 
					
					Avec le martyre de ‘Umar Bey en 1348, par un barrage de 
					flèches alors qu’il escaladait les murs du château de Smyrne 
					lors d’une tentative de recapture, les opérations 
					généralisées des Turcs dans la Mer Égée stoppèrent. Bien que 
					les Turcs locaux aient continué à utiliser leurs compétences 
					et leurs connaissances de la mer. 
					 
					
					À la fin du 8ème siècle (14ème 
					siècle), le Sultan Bayazid I (Yildirim) envahit Chisma et en 
					fit une partie de l’Empire Ottoman. Lorsqu’il fut vaincu et 
					asservi par Tamerlan lors de la bataille d’Ankara, les 
					forces de Tamerlan s’emparèrent de la forteresse du port 
					d’Izmir. Là, de nouveau, les opérations maritimes se 
					réorientèrent vers Chisma et favorisèrent le développement 
					de la ville. 
					 
					
					Après le départ des forces de Timour d’Anatolie, Chisma 
					passa une fois de plus sous la souveraineté des 
					Aydinogullari jusqu’à sa ré-annexion par les Ottomans en 825 
					(1422). Les relations commerciales entre l’île de Chios et 
					Chisma se transformèrent en une relation entre les Ottomans 
					et les Génois qui dura jusqu’en 973 (1566). L’efficacité des 
					marins turcs sur la route de transport entre Sakiz et Chisma 
					se poursuivit jusqu’au milieu du 13ème siècle 
					(19e siècle). Cela montre également que ce n’était pas un 
					hasard si Chisma fut à l’origine des premiers marins 
					ottomans. 
					 
					
					La souveraineté turque sur Chisma se poursuivit depuis lors, 
					sauf pendant l’invasion grecque qui eut lieu plus de trois 
					ans après 1337 - 1340 (1919 -1922). Chisma fut témoin 
					d’événements historiques importants au cours de ses six 
					cents ans d’existence. Ceux-ci peuvent être résumés comme 
					suit: 
					
					Lors de la victoire des Ottomans sur les Turcomans (Hassan 
					Ouzoun) pendant la guerre d’Otlukbeli en 876 (1472), les 
					Vénitiens, qui étaient alliés des Turcomans à l’époque, 
					envoyèrent une flotte pour bombarder et piller Chisma et 
					d’autres colonies côtières sous la domination ottomane. 
					(Rabi’ ath-Thani 877/Septembre 1472). Ce bombardement 
					souligna de nouveau l’importance de Chisma en tant que 
					centre commercial important et cible stratégique au milieu 
					du 9ème siècle (15ème siècle). Les 
					dommages causés par cette attaque n’empêchèrent pas Chisma 
					d’exercer ses activités commerciales, mais soulignèrent la 
					nécessité de défendre les ports de commerce. Les Ottomans 
					remportèrent la victoire sur les rives de l’Adriatique 
					pendant la guerre entre les Turcs et les Vénitiens en 
					905 (1499). 
					
					Une deuxième campagne contre Chisma fut menée par les 
					Vénitiens en 907 (1501). Pour surmonter leur désespoir, les 
					Vénitiens envoyèrent une flotte en Mer Égée pour une 
					contre-attaque, ils bombardèrent Chisma et débarquèrent 
					leurs troupes pour ravager et piller la ville. Cette 
					deuxième campagne donna la priorité à la défense de Chisma 
					et aboutit à la construction de la forteresse de Chisma. 
					 
					
					Pendant l’ère des avirons et des voiles, Chisma et ses 
					environs eurent un statut spécial pour la force navale 
					turque. Chaque année, la flotte ottomane quittait par 
					habitude Istanbul du port de Halic à l’occasion de la « 
					veille de la campagne navale » (le jour de Hidrellez, le 6 
					mai, était officiellement le début de l’été). Des biscuits 
					étaient fournis aux marins de Gallipoli. Ensuite, les 
					navires devaient être mis en cale sèche à Foca (Focia), où 
					les coques étaient traitées avec de la résine de pin. Cela 
					était suivi par la navigation des bateaux à Chisma comme 
					base finale. L’eau y était fournie, le personnel lavait ses 
					vêtements, se baignait dans le hammam et se rendait 
					sur le site de l’opération à Chisma, y compris les ports de 
					Pasa, Ildiri et ses environs. Cette coutume dura très 
					longtemps. 
					 
					
					Dans l’histoire navale turque, Chisma pleure également en 
					souvenir de la bataille navale de Chisma, qui eut un impact 
					important dans l’histoire maritime turque lorsque la flotte 
					ottomane fut détruite par des brûlots[1] 
					envoyés par les Russes. En conséquence, la forteresse et la 
					ville furent pillées par les Russes et les Grecs. 
					
					En fait, il est plus intéressant que les Russes, qui 
					s’installèrent plus tard en Mer Égée pendant quatre ans, 
					bombardèrent la ville et la forteresse de Chisma à deux 
					reprises ; une fois le 6 Sha’ban 1186 (2 novembre 1772) et 
					une fois de plus les 29 et 30 Rabi’ al-Awwal 1188 (9 et 10 
					juin 1774). Ce qui est curieux car les seuls bombardements 
					des Russes sur les côtes anatoliennes pendant ces quatre 
					années, eurent lieu une fois à Canakkale et une fois à 
					Bodrum. Le fait que Chisma ait été bombardée et détruite 
					trois fois, alors que tous les ports et établissements de la 
					Mer Égée ne le furent pas, est une question curieuse qui 
					devrait être débattue en profondeur par les historiens et 
					les experts en stratégie militaire. 
					 La forteresse de Chisma
					 
					
					Comme le montre l’histoire et en particulier les endroits 
					marécageux au climat chaud sur les côtes anatoliennes, n’ont 
					jamais été préférés pour l’habitation mais les emplacements 
					plutôt communs pour les colonies sont les plaines et les 
					plateaux. 
					 
					
					Les rives occidentales d’Anatolie n’étaient pas dignes de 
					confiance, à l’époque où la Mer Égée n’était pas sous le 
					contrôle des Turcs, entre le 4 et 9ème (XIe et le 
					XVIe) siècle. Les pirates de la Mer Égée organisaient des 
					attaques soudaines pour incendier les maisons, asservir ou 
					tuer les gens. Par conséquent, des résidences ne furent 
					jamais construites sur les rives de la mer sans forteresse. 
					
					Les villes, et les villages que nous connaissons, étaient à 
					une certaine distance du bord de la mer. Urla, est à environ 
					4 ou 5km du rivage tandis que Seferihisar et Sigacik 
					sont à nouveau à peu près à la même distance du bord de mer. 
					
					La première colonie de Chisma, qui porte son nom, se 
					trouvait également à 3km du rivage. Ces faits peuvent 
					conduire à l’hypothèse que les colonies de bord de mer 
					furent fondées en tenant compte d’une certaine zone de 
					sécurité, consistant en une distance de marche d’une heure 
					du rivage. 
					
					Suite à la documentation primaire et exacte sur le statut de 
					Chisma et de ses environs datant de 870 et 872 (1466 et 
					1468), le premier événement survenu fut l’attaque de la 
					marine vénitienne contre le port de Chisma en 877 (1472). 
					 
					
					Les Vénitiens envoyèrent leur flotte sur les côtes 
					anatoliennes afin d’éprouver les Turcomans. Focia, Klizman, 
					Izmir, et plus au sud Antalya, furent parmi les endroits qui 
					furent attaqués par la flotte vénitienne. Le but de la 
					flotte vénitienne était d’attaquer les ports les plus actifs 
					de l’Anatolie, et de nuire autant que possible aux 
					territoires turcs. Par conséquent, les ports qu’ils 
					choisirent pour les attaques furent ceux qui avaient été 
					fondés bien avant et qui étaient les plus efficaces. 
					 
					
					Le listage de Chisma parmi ces ports avait deux causes 
					profondes importantes. C’était avant tout un port important 
					et efficace qui était vulnérable aux attaques ennemies. Et 
					deuxièmement, il n’y avait aucune installation pour assurer 
					la défense du port. La prévention contre une deuxième 
					attaque à Izmir, qui subit une catastrophe, fut la 
					construction de la forteresse du port, qui commença 
					initialement en 818 (1415), mais arrêtée par le Sultan Muhammad 
					Jalabi (Celebi ou Chalabi). 
					 
					
					Les attaques contre Chisma eurent lieu avec Izmir et Klizman 
					en Rabi’ ath-Thani 877 (septembre 1472). Cette attaque, qui 
					n’a été rapportée que dans les sources occidentales, fut 
					dirigée vers le passage également connu sous le nom de 
					Passagio. Parce que c’était une porte importante pour 
					l’accessibilité à l’île de Chios. Les entrepôts commerciaux 
					et les entrepôts sur le rivage furent incendiés. Il fut 
					également rapporté que les tapis brodés dans les magasins, 
					les tissus de soie de toutes les couleurs et l’alpaga de 
					laine de chèvre Angora furent pillés. L’ennemi débarqua 
					soudainement et dévasta avant même l’arrivée des Turcs, et 
					repartirent avec leurs navires. 
					 
					
					Les attentats de 877 (1472) montrèrent clairement que Chisma 
					était l’un des ports importants des côtes occidentales 
					d’Anatolie. C’était un centre important et en développement. 
					Mais les possibilités de défense et les installations 
					n’étaient pas aussi efficaces. Bien que de nouvelles mesures 
					défensives aient été prises à Izmir à la suite de l’attaque 
					de 877 (1472), Chisma ne prit pas sa part de ces mesures. 
					Cette attaque pouvait signifier l’arrêt du commerce de 
					Chisma et diriger toute l’attention sur Izmir, mais ce ne 
					fut pas tout simplement le cas, au contraire, le commerce de 
					Chisma resta aussi actif qu’avant. 
					 
					
					Alors que le développement de Chisma se poursuivait, les 
					Ottomans obtinrent des succès importants pendant la période 
					du Sultan Bayazid II, à commencer par la guerre contre 
					Venise sur les rives de la Mer Adriatique en 905 (1499), et 
					Venise répondit à ces campagnes en attaquant Chisma pour la 
					deuxième fois en 907 (1501). 
					
					Ces deux attaques contre Chisma qui eurent lieu à 30 ans 
					d’intervalle prouvent l’importance économique croissante de 
					la région. Aucune forteresse ou installation défensive 
					similaire ne fut construite à Chisma pendant cette période. 
					Le fait qu’un important port de commerce comme Chisma était 
					fréquemment attaqué, força très probablement les hommes 
					d’état turcs à rechercher des mesures préventives. 
					 
					
					Finalement, la construction de la forteresse commença. Elle 
					fut construite par Mir Haydar entre 914 et 915 de 
					l’Hégire (1508/1509). Il était indiqué sur l’épigraphe de 
					l’architecte de la forteresse que la forteresse avait été 
					construite par Muhammad Ibn Ahmad Ibn 
					Mou’allim, sans qu’il y ait de date sur l’épigraphe. 
					 
					
					Une date de construction plus précise pour le fort de Chisma 
					peut être trouvée dans le registre des dons datant de la 
					période de Bayazid ath-Thani, et ceux-ci furent publiés par 
					Mr. Rifki Melul Meric. Son épigraphe et les registres du 
					journal de bord de Bayazid ath-Thani (II) indiquent 
					clairement que la Forteresse de Chisma était un nouveau 
					bâtiment construit par les Turcs. 
					 
					
					La déclaration dans le journal de bord, en particulier, met 
					l’accent sur le fait que le bâtiment était nouvellement 
					construit le prouve, sans aucun doute. En bref, la 
					Forteresse de Chisma est un bâtiment complètement nouveau 
					avec son emplacement et d’autres caractéristiques, qui 
					découlent des conditions qui virent le jour à l’époque des 
					Turcs. Sa construction fut le résultat de la coopération 
					d’ingénieurs, d’architectes et d’ouvriers turcs, du fait que 
					la région était habitée à l’époque par une majorité turque. 
					 
					
					Une équipe bondée de commandants participa à la construction 
					de la forteresse. Mir  Haydar, 
					qui était le Sanjak Beg d’Aydin à l’époque est le premier 
					nom à retenir, qui fut également mentionné dans l’épigraphe. 
					Le deuxième responsable après lui fut Mawlana Mouslih 
					ad-Din en tant que Qadi d’Ayasulug. Cheikh Moussa Zaym fut 
					le dépositaire du bâtiment et il fut en fait responsable de 
					la construction. Le nom de son assistant était Muhammad 
					(Mehmed), et ils avaient tous leurs parts et 
					responsabilités dans la construction. 
					 
					
					En 1082 (1671), Awliyah Jalabi (Celebi) vit la forteresse 
					qui figurait sur la carte de Biri (Piri) Raïs dessinée au 
					début du 10ème (XVIe) siècle et décrivit ce qui 
					suit : 
					
					« Elle est située sur un rocher bas sur le rivage ; la mer 
					se trouve sur son côté occidental. Il y a un champ décliné 
					et une montagne sur le côté oriental. Il y a un total de 
					cinquante maisons à l’intérieur de la forteresse toutes 
					couvertes de terre, et alignées dans la direction ouest vers 
					l’île de Chios. Son gouverneur (castellan) et les 185 
					soldats privés y vivent. C’est la forteresse de Houshabad, 
					faite de pierres dans un plan quadrangulaire. Elle est situé 
					dans le sens de la longueur est-ouest, mesure deux cents pas 
					(enjambés) le long du fossé qui descend et sa largeur est de 
					cent cinquante pas (enjambés). 
					 
					
					La circonférence de la forteresse est alors calculée comme 
					sept cents pas. La forteresse est entourée de fossés sur 
					trois directions. Mais il n’y a pas de fossé dans la 
					direction ouest, là où les vagues heurtent les rochers. Elle 
					porte une solide porte en fer, qui donne accès vers la 
					périphérie au sud. Il y a un pont-levis au-dessus du fossé 
					pour le passage. Il y a une section administrative de deux 
					étages de ce côté de la porte. La citadelle a une porte en 
					fer donnant sur l’ouest avec la date de construction écrite 
					dessus. Il y a une autre porte en fer après la première. De 
					cette façon, la citadelle est accessible par deux portes. La 
					mosquée du Sultan Bayazid II de l’étage supérieur est juste 
					au-dessus de ces portes. » 
					 
					
					La description par Awliyah Jalabi reflète la condition de la 
					forteresse telle quelle. Le Dr I.A. Yuksel mesura également 
					la forteresse et proposa les mêmes dimensions, qui sont : 
					127 x 82-86 m. La partie supérieure est plus courte sur les 
					côtés étroits. 
					
					Les deux bastions circulaires, dont Awliyah Jalabi mentionna 
					lors de leur phase de construction, sont actuellement la 
					partie la plus basse de la forteresse. La citadelle se 
					compose de deux sections principales, où la deuxième 
					division était probablement la section résidentielle. Le 
					premier était probablement destiné à des fins militaires. 
					 
					
					Suite à sa construction, la Forteresse de Chisma reçut un 
					châtelain, un steward en chef, des soldats privés, 
					l’affectation de dirlik pour ce personnel fut arrangée et la 
					forteresse fut également équipée de divers outils de guerre. 
					Le castellan avait un apanage de 7097 aspers, et l’apanage 
					de son chef steward était de 2,052 aspers. 
					
					La richesse partagée entre l’huissier, le magasinier, 
					l’artilleur, le chef et le prédicateur de la mosquée 
					construite à l’intérieur de la forteresse, qui s’appelait 
					Bayazid-i Sani, et les autres soldats furent rassemblés de 
					trois villages. 
					
					71500 pièces d’argent furent partagées entre 54 personnes en 
					936 (1529). Le fief pour le personnel, les artilleurs, 
					l’huissier valaient 1500 pièces d’argent chacun, ce qui 
					était en fait inférieur au fief accordé aux autres 
					états-majors. 
					
					Le statut de la richesse distribuée différa légèrement 
					durant les années suivantes. Par exemple, le personnel fut 
					réduit à 50 en 983 (1575). Le nom du premier castellan 
					(commandant) de la forteresse de Chisma est inconnu. En 936 
					(1529), Hizir le Signaleur et en 983 (1575) Muhammad 
					Ibn Roustoum devinrent les châtelains. Le dernier gouverneur 
					selon les archives des années 1246 (1830) fut Hasan 
					Ibn ‘Uthman. Une rédaction préparée dans le premier quart du 
					10ème (16ème) siècle montre le total 
					des armes conservées à l’intérieur de la Forteresse de 
					Chisma. 
					
					La forteresse s’impliqua dans des événements importants 
					pendant les soulèvements grecs de 1236 1244 (1821-1828). 
					 
					
					Pendant cette période, la population de la forteresse 
					augmenta et atteignit 69 personnes. La caractéristique la 
					plus significative qui attire l’attention dans les archives 
					de cette période est, les non-musulmans qui furent enrôlés. 
					Apparemment, 9 employés non musulmans furent enrôlés, dont 4 
					constructeurs de canaux d’eau, 2 architectes et 3 
					charpentiers. 
					
					L’effet de la sécurité sur le port fournit par la forteresse 
					est également important. Avec le niveau de sécurité atteint, 
					le volume des échanges devint encore plus important. Le 
					revenu du village de Chisma, selon la rédaction écrite en 
					933 (1527) était de 50000 pièces d’argent. 
					 
					
					Étant donné que le secteur du commerce atteignit des volumes 
					plus importants, les besoins d’hébergement augmentèrent 
					également. Un caravansérail fut construit par ‘Ali 
					Babuccuoglu entre 934 et 935 (1528 et 1529). Selon Awliyah 
					Jalabi, ce caravansérail était une association caritative du 
					Vizir Ibrahim Bacha du Sultan Souleyman al-Qanouni. 
					 
					
					La Forteresse de Chisma devint une forteresse qui ne servit 
					avec ses canons que dans les années 1248 - 1249 (1832 et 
					1833) après son devoir final pendant le soulèvement grec. La 
					forteresse perdit ses caractéristiques militaires après le 
					retrait des canons après la guerre de Crimée. 
					 
					
					La Forteresse de Chisma est un monument turc créé par les 
					conditions qui se déroulèrent pendant la période turque en 
					Anatolie. La séquence de construction de la forteresse qui 
					commença à la fin de la période du Sultan Conquérant Muhammad 
					se poursuivit pendant la première période du Sultan 
					Souleyman Khan al-Qanouni en Anatolie. Les premiers exemples 
					de telles forteresses sont Baba-kale, Candarli, Foca, 
					Chisma, Sigacik et la Forteresse de Kusadasi au sud. La 
					forteresse portuaire d’Izmir fut construite dans les années 
					877 (1472), la Forteresse de Sancak-kale dans les années 
					1067 (1657), la Forteresse de Sigacik dans les années 926 
					(1520). La Forteresse de Chisma est une structure 
					entièrement turque qui fut achevée en 914 (1508). 
					 Relations européennes et ottomanes-russes au 12ème (18e) siècle 
					 
					
					Les relations extérieures devinrent plus compliquées au 12ème 
					(18e) siècle, par rapport à la politique du 11ème 
					(17ème) siècle. La guerre éclata en Europe au 
					XVIIe siècle pour contrebalancer le pouvoir contre les 
					dynasties telles que les Habsbourg et les Bourbons, ou pour 
					envahir les terres des pays moins développés.  
					
					Les principaux événements et conflits du 12ème 
					(18e) siècle n’étaient rien de plus que les 
					divergences et les luttes pour l’héritage, le « conflit 
					oriental » qui consistait en des ambitions, et des guerres 
					sur les territoires des Ottomans, de la Suède et de la 
					Pologne, et enfin et enfin les problèmes coloniaux et les 
					guerres. | 




