Chapitre VII
Les capitaines jusqu’à la campagne militaire de Crète
Après cela, les flottes ne furent pas envoyées pour la
guerre jusqu’au début des campagnes militaires de Crète dans
la Méditerranée et elles étaient la plupart du temps sur la
défensive. ‘Ali Bacha fit quelques campagnes militaires vers
la Mer Noire et construisit le château de Fash. Puis il alla
en Algérie avec cinquante pièces de galères en 989 (1581).
Il mourut en 995 (1587). Ibrahim Bacha devint le capitaine.
Un an plus tard, en Shawwal 996 (août-septembre 1588),
‘Oulouj Hassan Bacha vint du Maghreb et devint
capitaine.
La campagne militaire de Tripoli
Quand il fut notifié à la fin de Dzoul Hijjah de
cette année (10-20 novembre 1588), qu’un
haricî nommé Yahya,
fils de Yahya, apparut à Tripoli avec l’affirmation
qu’il était le calife du Mahdi et attaqua le château avec
plusieurs milliers de soldats, puis tua Ahmed Bacha
d’Istanköy qui était le gouverneur général de l’Algérie en
Rabi’ al-Akhir (février-mars 1588), Cafer Bacha devint un
commandant et le capitaine puis organisa un raid avec
cinquante galères et assez de soldats en 998 (1590). Il le
tua et sauva le pays de ses actes diaboliques et rapporta sa
tête.
La campagne militaire de Cigalazade Sinan Bacha
Il était le fils de Cigala qui était un capitaine européen
et sa mère étaient devenus esclaves alors qu’elle était la
fille de la garde du château de Nova et s’était convertie au
christianisme. Il fut capturé pendant le règne du Sultan
Souleyman Khan et Sinan Bacha étant au service du Haram
du Sultan et fut jugé juste. Quand il fut un porte-épée, il
fut nommé commandant en chef des janissaires en 980 (1573),
puis nommé gouverneur des provinces d’Erzurum, de Bagdad et
de Revan. Après cela, il fut nommé Vizir (ministre). Quand
‘Uthman
Bacha mourut dans la campagne militaire, il devint un chef
de l’armée musulmane conformément à la volonté de ‘Uthman
Bacha puis un capitaine de l’état après Hassan Bacha
et partit pour la mer avec la flotte. Après avoir attaqué la
zone autour du château de Messine et capturé plusieurs
galions des mécréants, il arriva en conquérant et avec la
victoire. Lors de sa conquête de Yanik Azmizade, Efendi
écrivit un poème et le couplet suivant est tiré de ce poème
:
Sinân-i-çan-sitânlar berr ü bahri aldilar gitti
Hudâ hem-râhi oldu devletinde iki paşanin
(Les baïonnettes qui s’emparent de l’âme s’emparent de la
terre et des mers.
Allah devint le Compagnon de deux Bachas à l’époque)
À cette époque, il fut licencié de son travail le
dix-huitième de Joumada al-Oula (29 janvier 1595) et il se
rendit à la campagne militaire d’Egri en tant que Vizir et
il fut nommé Grand Vizir après la guerre.
La campagne militaire de Khalil Bacha
Il était de Bosnie. Il était un vizir et un gendre du
Sultan, puis il devint capitaine à cette date et en 1005
(1596) il protégea la Méditerranée avec cent galères et
revint après quoi Il fut mis à pied.
Les deuxième et troisième campagnes militaires de Cigalazade
Il fut donné au Bacha mentionné ci-dessus la province de
Sham (Grande Syrie) après le poste de Grand Vizir en 1005
(1596). Le neuvième jour du mois de Shawwal (15 mai 1598),
il devint capitaine pour la seconde fois. Riyazi lui écrivit
ce qui suit :
Bâ-i bismi’llâh ile hâtif dedi târîhini
Kapudan oldu Sinan Paşa-yi deryâ- dil yine
(Hatif a raconté son histoire avec le « b » de basmala :
Sinan Bacha avec un cœur vaste comme la mer est devenu un
capitaine)
Il prit la mer avec la flotte en 1007 (1598/1599) puis
arriva à Lépante et la protégea. Il retourna à Messine en
1008 (1599) et amena sa mère. Il participa de nouveau à des
campagnes militaires en 1009 (1600/1601) et 1010 (1601/1602
puis, il fut chargé d’apporter le trésor d’Égypte en 1012
(1603/1604). Il arriva donc à Alexandrie avec la flotte.
‘Ali Bacha l’envoya par la terre. Alors qu’il était
capitaine, au mois de Mouharram 1013 (mai-juin 1604),
il devint commandant et partit pour une campagne militaire
en Iran. Puisqu’il fut vaincu, il fut remplacé par Dervish
Bacha au mois de Sha’ban (décembre 1605 - janvier 1606) et
mourut à Diyarbakir cette même année. Il fut deux fois en
capitaine sur un total de dix ans. Il apporta beaucoup de
changements et de choses à son époque. Il avait l’habitude
de choisir les meilleurs des rameurs pour la bastarda et il
avait l’habitude d’assigner trois galériens et trois Turcs
pour chaque rame afin que les gens dans le bateau aient plus
de confiance. Le Capitaine Khoja (Grand) Hajji, qui avait vu
Turgut Bacha, était un pirate bien entraîné et un capitaine
de bastarda. Il gérait habilement la flotte et le Bacha
écoutait ce qu’il avait à dire. Il ne les laissa jamais
tomber, pas même une seule fois.
La campagne militaire de Cafer Bacha
Après que Dervish Bacha devint capitaine, il devint le Grand
Vizir et son grade de capitaine fut donné au Bacha mentionné
plus haut. Ce Bacha était parmi les hommes de Kilij ‘Ali
Bacha. Il se rendit deux fois en Méditerranée avec la flotte
et mena des campagnes militaires. Les trésors égyptiens ne
purent pas être apportés par voie terrestre en mille quinze
(1606) en raison de la révolte des Celalis. La flotte
attaqua Alexandrie sous la direction du Bacha mentionné
ci-dessus et ils capturèrent les navires et les ramenèrent.
Il fit une autre campagne en 1016 (1607), arriva à Avarin
puis la défendit et perdit son emploi quand il revint au
bureau de l’état.
La campagne militaire de Hafiz Ahmed Basha
Il fut la tête des faucon-gardiens dans le Haram
(gynécée) du Sultan et ensuite il devint le capitaine. Il se
rendit dans la Méditerranée avec la Flotte Royale en 1007
(1608). Il se rendit à Alexandrie pour apporter le trésor
égyptien et retourna à Rhodes. Alors il trouva les navires
de la flotte égyptienne vaincus. Il s’avéra que pendant que
ces navires étaient ancrés dans cet endroit, des bateaux de
pirates les avaient attaqués et vaincus. Trois-quatre
galions et un
karamürsel avaient été capturés et il y avait eu
beaucoup de pertes. Cependant, lorsque le grand amiral de la
marine ottomane voyagea dans les résidences au bord de mer
jusqu’à ce que le temps pour les campagnes dans la mer soit
passé et qu’ensuite il retourna au bureau de l’état, il fut
licencié à cause de cela. Ce Bacha aimait plaisanter et il
était connu pour la poésie. Il rencontra alors le juge
d’Istanbul Ganizade Efendi et vit ce Mollah écrire une
explication pour un commentaire du Coran en buvant du vin.
Tout en parlant, il demanda au Mollah « Quelle partie
écrivez-vous maintenant ? » Le Mollah gracieux voulut le
critiquer d’une manière intelligente, alors il dit : « Nous
écrivons le commentaire du verset « il y a eu des défaites
dans la mer et la terre. » ». Le Bacha s’irrita et dit :
« J’ai entendu que son excellence était occupée par le
commentaire du vin et du jeu. » Ainsi il fit une blague avec
un double sens.
Après le départ de Hafiz Bacha, Khalil Bacha, qui
était le commandant en chef des janissaires, devint le
capitaine et dirigea les affaires de la flotte. Hafiz
Bacha servit dans les provinces de Van, de Damas,
d’Anatolie, d’Erzurum et de Diyarbakir et fut martyrisé dans
la révolte des janissaires en 1041 (1632) alors qu’il était
le Grand vizir pour la deuxième fois. Il était un Vizir
distingué parmi les autres en raison du fait qu’il était un
chanteur et un poète.
La campagne militaire de Karacehennem (Enfer noir)
Le capitaine Khalil Bacha partit pour la Méditerranée avec
la flotte en 1018 (1609) et atteignit Silivri. Puis le
galliot de Ceneviz (Génois) Cafer qui était parmi les
capitaines algériens arriva. Le chef de Cicelye, qui était
parmi les parents du roi d’Espagne, avait mis cinq cents
mécréants dans un galion avec divers cadeaux afin d’envoyer
son fils au roi. Il tomba sur les navires algériens qui
capturèrent les galions après une grande bataille, ils
partagèrent le butin entre eux et le fils fut envoyé à
Istanbul en cadeau. Le capitaine Bacha offrit une robe
d’honneur à Cafer, mentionné plus haut et à ceux qui étaient
avec lui, et il jugea que c’était un bon présage, aussi
fut-il soulagé. Il envoya l’esclave mentionné ci-dessus au
Sultan. Quand il atteignit Chios et découvrit que quatre
énormes galions des mécréants, puissent-ils être détruits,
avaient bloqué la route vers l’Egypte et qu’ils attendaient
maintenant les navires autour de Chypre qui se dirigeaient
vers l’Egypte, ils placèrent leur confiance en Allah et se
dirigèrent dans cette direction. Sur leur chemin, ils
trouvèrent deux frégates à Kalkan et les capturèrent. Ils
mirent ceux qui s’y trouvaient aux avirons. Lorsqu’ils
quittèrent Chypre et atteignirent la région en face de
Paphos, ils entendirent que les galions mentionnés ci-dessus
étaient partis en haute mer et avaient causés des dommages
pendant un certain temps. Ils partirent au début de la nuit
et quand ils les virent à une distance de trente milles, ils
les rattrapèrent au milieu de l’après-midi en naviguant à
pleine vitesse. Ils luttèrent avec des canons jusqu’au soir
et quand le soir est arriva, les mécréants allumèrent leurs
lanternes et partirent sans crainte. C’étaient quatre
énormes galères de guerre dont une était devenue célèbre
sous le nom de « Karacehennem » et c’était un grand vaisseau
comme une énorme fournaise du mal et du chaos. Le Bacha
voulait la capturer et les chasser. Quand le matin arriva
les deux parties commencèrent à se battre. Le capitaine
Bacha voulait se battre avec la flotte, mais le pirate
capitaine Mourad, que Sultan Ahmed Khan avait apporté
d’Alger et lui avait donné la province du Péloponnèse, se
tenait à côté du vaisseau du capitaine et lui dit qu’il ne
fallait pas attaquer, mais les bombarder avec les canons.
Alors il fit en sorte que les hommes les bombardent. Après
que leurs mâts fut brisé et qu’ils s’affaiblirent, il les
laissa attaquer et ils les capturèrent à midi. Il y avait
trois navires dans lesquels il y avait cinq cents
combattants mécréants, cent soixante canons et deux mille
fusils. Alors ils prirent les galions avec eux et arrivèrent
au port de Famagouste en toute sécurité. Le capitaine Mourad
mourut là-bas. C’était un vétéran de la guerre de plus de
quatre-vingts ans et il était un ancien expert des mers.
Qu’Allah soit miséricordieux envers lui.
Cette nouvelle fut transmise à Istanbul. Les quartiers de
Sayda et Tripoli (au Liban) furent brisés mais les navires
de guerre ne purent être trouvés. Ils revinrent et l’un des
navires capturés à Kastelorizo heurta des rochers et
coula. Le reste atteignit le bureau de l’état
en toute sécurité et ils furent satisfaits du butin de
guerre. Le jour où le cabinet se réunit, des cadeaux et des
prisonniers furent présentés et acceptés. Il reçut le poste
de Vizir puis partit pour la haute mer avec la flotte en
1019 (1610) et retourna au bureau de l’état avec sept-huit
navires de guerre et cent soldats qui avaient été pris
prisonniers. Il ramena plusieurs navires et cent prisonniers
en 1020 (1611) et plus de cinquante navires de différentes
tailles furent capturés au cours des trois années où il fut
capitaine.
La campagne militaire de Mehmed Bacha
Puisque le Bacha mentionné ci-dessus venait d’Egypte et
était devenu un beau-fils du Sultan, il lui fut attribué le
rang de capitaine. Il partit pour la Méditerranée avec la
flotte en 1000 (1611/1612) et atteignit les côtes de Sayda
et de Beyrouth. Puis il prit la propriété qui lui était due
par Manoğlu, l’a protégea et l’apporta aux autorités de
l’état. Il partit pour les mers en 1022 (1613). Arrivés à
Rhodes par Eubée, dix galères partirent pour accompagner les
navires du convoi jusqu’à l’Egypte. Ils chargèrent de la
poudre à canon, du sucre et des provisions et quelques
outils d’Egypte et rencontrèrent la flotte alors qu’elle
était dans l’île de Kastelorizo. Le Bacha envoya le
capitaine Sinan, qui était le Beg de Rhodes, pour décharger
ces navires sur l’île de Chios. Puisqu’il entendit qu’il y
avait plusieurs navires de guerre dans la région, il partit
lui-même à leur recherche pour les attaquer. Pendant ce
temps, douze galères étaient venues de Messine et
séjournaient au Cap Tekir. Ces navires naviguaient
inconscients et ils les attaquèrent près de l’île de Samos.
Puis les galériens dans le navire cessèrent de ramer. Comme
le rivage était proche, ils débarquèrent les soldats sur
terre et les galériens laissèrent ‘Ali Chalabi, qui était le
fils de Memi Bacha, sur la rive. Comme trois navires étaient
à l’arrière, ils se retirèrent et se sauvèrent. Après les
mécréants espagnols capturèrent sept navires et le capitaine
Bacha retourna à Istanbul avec une flotte, il fut démis de
ses fonctions et le grade de commandant en chef de la marine
fut donné une seconde fois à Khalil Bacha.
La morale de l’histoire
est qu’il n’est pas juste de naviguer à l’extérieur et dans
la mer avec un groupe de navires sans gardien. En outre, les
rameurs dans les navires ne devraient pas être seulement des
galériens, peut-être que les Turcs devraient être plus
nombreux que les galériens. Ces galériens causèrent des
dommages dans de nombreux endroits.
La campagne militaire du pillage de Malte
Le capitaine Khalil Bacha fut envoyé en Méditerranée avec
quarante-cinq galères le vingt-troisième jour de Rabi’
al-Akhir (13 mai 1614). Puis Memi Beg, qui était le Beg de
Rhodes, et d’autres Begs se rendirent dans l’île de Samos
avec vingt galères. Ils espalmèrent leurs navires à Avarin
et ensuite ils partirent pour la mer le vingt et unième de
Joumada al-Oula (29 juin 1614). Ils atteignirent l’île de
Malte le 28 au matin (6 juillet 1614). Un homme sortit de
chaque escouade et ils commencèrent à piller les côtes. Ils
avaient une tour tous les mille et les mécréants à
l’intérieur communiquaient les uns avec les autres par des
signaux de fumée. Alors ils s’informèrent des Musulmans et
les fantassins et les cavaliers du château apparurent
immédiatement. Ils luttèrent jusqu’à midi et beaucoup de
prisonniers furent pris. Le Beg de Malte et beaucoup de fils
de Begs furent tués. Comme c’était le temps de la moisson,
les tas de cumin et d’anis furent incendiés puis les jardins
et les vergers des mécréants furent détruits. Dans
l’après-midi, ils se rapprochèrent du monastère qui était
près du château et le capitaine Bacha écouta Memi Beg, et ne
sortit pas dans ce raid. Les janissaires et les autres
soldats marchèrent depuis différentes positions. Il s’avéra
que le château avait des canons dont l’aire de répartition
couvrait le monastère, donc quand ils le bombardèrent, il
devint impossible d’y rester et les navires se retirèrent.
Il ne fut pas possible à quelques hommes de rester et de
capturer des mécréants pour les utiliser comme informateurs.
Ils bombardèrent en utilisant les canons à l’avant du
château et ils arrivèrent à Tripoli (en Afrique du Nord) le
deuxième jour de Joumada al-Akhir (10 juillet 1614). Le
Grand Amiral avait un bandit nommé Sefer Dayi qui dérangeait
le souverain et provoquait le désordre. Il le fit amener
enchaîné et ses hommes tentèrent de fermer les portes et de
le défendre. Ils allaient être tués, mais certains savants
religieux intervinrent et ainsi, leurs vies furent
épargnées. Après la prise du château, le capitaine Bacha
sortit et rassembla les autorités publiques. Avec le
témoignage des gens de la province, une décision fut prise
quant à la nécessité de sa mort et ainsi ils le tuèrent et
le pendirent sur les murs du château. Quand ils se rendirent
à Avarin le dixième jour du mois (le 18 juillet 1614), des
personnes furent envoyées pour capturer des mécréants pour
en faire des informateurs et ils revinrent après avoir
capturé un galion de guerre. Ils l’apportèrent et il s’avéra
qu’il contenait douze mille boisseaux de blé.
Les menaces des mécréants de Manya
Les gens de la région montagneuse appelée Manya près des
rivages de Péloponnèse étaient des mécréants grecs, et
coopéraient avec les Vénitiens et étant soumis de force, ils
payaient leurs tributs à contrecœur. Les soldats les
attaquèrent plusieurs fois. Une fois Arsalan Bacha, qui
avait le fief de Tirhala, partit par voie terrestre et la
flotte arriva de la mer et ils se rassemblèrent à Pasova.
Ils débarquèrent leurs soldats et ils attaquèrent les
rebelles de Manya. Ils capturèrent la plupart d’entre eux et
ils furent punis par la mort ou l’exil. Ainsi, ils furent
autorisés de rester à condition qu’ils ne s’engagent plus de
nouveau dans un tel comportement audacieux. À la fin du mois
de Rajab (5 septembre 1614) Memi Beg, qui était le Beg de
Damiette, et le fils de St. Juan, qui était le Beg
d’Alexandrie, apporta une épée et un caftan d’Istanbul
pendant que les navires étaient espalmés à Avarin.
Disponibles, ils furent envoyés à l’île de Bourak, qui était
à quatre-cinq milles plus loin, en tant que sentinelles.
Dans la matinée, les Begs mentionnés arrivèrent dans l’île
et il y avait des navires des mécréants près de l’île. Les
mécréants les virent mais eux ne les virent pas alors ces
derniers les attaquèrent pendant que les Begs étaient pris
au dépourvu. Memi Bacha fut martyrisé et le fils de
Saint-Jean s’échappa d’une manière ou d’une autre. Ensuite,
les mécréants remorquèrent les deux navires. D’un autre
côté, la flotte ne pouvait rien faire d’autre que de
surveiller puisque tous les autres navires étaient en train
d’être espalmés. Puis ils revinrent quand novembre approcha.
Ils entrèrent dans le chantier naval le vingt-cinq du mois
de Shawwal (16 novembre 1614).
La morale de l’histoire
est que quiconque s’en va en tant que guetteur ne doit pas
être pris au dépourvu. L’insouciance causa beaucoup de tort
à la terre et à la mer. L’insouciance n’est pas juste dans
de tels endroits. Et il est nécessaire que les navires
soient espalmés en deux groupes et que les navires des Begs
soient disponibles afin de naviguer pour garder les ports et
les îles si possible quand cela est nécessaire. Nous le
mentionnerons dans le chapitre sur les conseils aux pirates.
La campagne militaire de ‘Ali Basha
Il servit dans la construction de Yeni Jami’ (la nouvelle
mosquée) et il devint un Vizir et un capitaine. Quand il
voulut aller en Méditerranée avec la flotte et atteindre les
rivages des mécréants d’Avarin en 1026 (1617), il ne
dérangea pas les navires usés et fit comme s’il voulait dire
« Je suis né et élevé dans une galère. » Alors qu’il se
dirigeait vers la mer au milieu du grand mois de Sha’ban
(13-23 août 1617) une tempête apparut soudainement et le
vent violent dispersa les navires. Quatre galères parmi les
navires d’armuriers, deux navires de janissaires et cinq
navires Beg sombrèrent dans ce grand péril et coulèrent dans
la mer profonde. Personne ne survécu des sept d’entre eux et
plusieurs hommes tombèrent sur une embarcation des deux
navires. Il y avait beaucoup de gens dans une seule
galéasse. Ils naviguèrent face au vent avec deux navires Beg
et ils atteignirent Tripoli (en Afrique du Nord). Sur le
chemin, la galéasse eut une fuite et un habile européen la
répara en échange de sa liberté. Süveydanoğlu (fils de
Suveydan), qui était le chef de Tripoli, donna les armes,
l’armement et les provisions nécessaires, et le fit réparer
en vingt-cinq jours. Ils partirent pour la Roumélie et
rejoignirent Moton en trois jours. Quand le capitaine
s’approcha des côtes de Kalavri, il voulut couler les
navires faibles, mais certaines personnes expérimentées l’en
empêchèrent. Ils suggérèrent de les remorquer, pensant que
s’ils coulaient, ils couleraient en chemin alors, ils
quittèrent cet endroit et atteignirent Avarin, puis Moton et
Koron. Quand la galéasse arriva à destination, ils
célébrèrent. Lorsque tous les autres navires furent
également estimés, il s’avéra qu’au total, onze navires
avaient coulés. Quand le temps de la mer passa, ils
entrèrent dans l’Arsenal en Dzoul Qi’dah (octobre-novembre
1617). Le nouveau Sultan monta sur le trône. Quand Daoud
Bacha devint le capitaine, il laissa ce Bacha à son poste.
La morale de l’histoire
est qu’il est incorrect de partir en haute mer avec des
navires faibles et usés et d’agir avec vantardise. Il est
nécessaire d’aller en mer avec des navires robustes, car si
une tempête se produit, alors les navires faibles et usés
couleront probablement.
La deuxième campagne militaire de ‘Ali Bacha
Il repartit avec la flotte en 1027 (1618 AD) et toucha les
côtes arabes. Après avoir pris deux navires et atteint
Athènes depuis Chios, quarante-six galliots de mécréants se
trouvaient sur l’île de Kargacik, mais ils apprirent que la
Flotte Royale ottomane arrivait alors ils s’enfuirent et
allèrent vers Kafallinia. La flotte atteignit Corfou et ne
vit aucune trace des navires ni ne savait où ils se
trouvaient, alors ils revinrent. Ils se rendirent de nouveau
en Méditerranée en l’an 1028 (1619) et capturèrent six
navires. Ils vinrent au Divan avec beaucoup de cadeaux et
les donnèrent en disant qu’ils étaient du butin de guerre.
Cependant, avec l’incitation de Mehmed Bacha, qui
était le gendre du Grand Vizir, l’ambassadeur vénitien
déclara que « la moitié des biens qui nous ont été
confisqués n’ont pas été donnée au Sultan et les navires ne
sont pas des navires de guerre, ils appartiennent à
quelqu’un d’autre. » Cela ne fonctionna pas et le capitaine
Bacha prévalut. Il devint Grand Vizir peu de temps après et
il fut ensuite envoyé à Alep. Mehmed Bacha mourut en
1029 (1620) et ‘Ali Bacha mourut en 1030 (1621). Qu’Allah
leur fasse miséricorde.
La première apparition des Kazakhs dans la Mer Noire
Les Kazakhs et les Ozi (Ochakov) Kazakhs avaient l’habitude
d’attaquer le Danube et les rivages dans le passé et ils
commençaient à venir maintenant sur les rives d’Anatolie
sous la direction des apostats qui s’étaient échappés des
pays musulmans. Ils vinrent au château de Sinop en l’an 1023
(1614) et y entrèrent soudainement en causant de grands
dégâts. Lorsque Shakshaki Ibrahim Bacha, qui avait été
chargé de protéger les rives de la Mer Noire avec une
soixantaine de
saïques, s’en aperçut, il se dirigea vers la rivière qui
servait de passage à ces chiens (ainsi dans le texte, je
vous rappelle que je ne fais que traduire). Cependant, les
Kazakhs entendirent parler de cela et ils chargèrent leurs
saïques sur des traîneaux et voulurent passer par la terre à
la partie supérieure de la rivière mais certains Tatars les
attaquèrent et un grand combat s’ensuivit. La plupart des
gens qu’ils prirent de Sinop furent tués sauf les femmes et
les enfants. Le Bacha les rattrapa également, tua certains
d’entre eux et prit certains comme prisonniers. Ses hommes
apportèrent une vingtaine de Kazakhs au divan au début de
Ramadan (5-14 octobre 1614).
La campagne militaire de Mahmoud Bacha
Le Vizir Cigalazade Mahmoud Bacha devint l’officier
de la région de Mer Noire et il partit avec plusieurs
navires. Ils rencontrèrent des Kazakhs autour de Varna et,
comme les saïques étaient sur le rivage, ils tirèrent les
navires vers la rive. Six navires s’échouèrent et il devint
impossible de les sauver. À la fin, ils furent forcés vers
la mer et les mécréants prirent le contrôle des navires.
La morale de l’histoire
est qu’une galère ne devrait pas avoir l’intention de
s’arrêter dans un endroit où il est douteux qu’elle le
puisse. C’est particulièrement effrayant dans une zone de
guerre.
La campagne militaire de Mafrodonia
Au printemps de l’an 1029 (1620), ils partirent pour la
haute mer. Alors le navire fut espalmé à Avarin après quoi
ils prirent deux navires de blé à Diray et le port de
Firkate et ils attaquèrent le côté des mécréants sous la
direction de leurs capitaines. Ils approchèrent le fond du
précipice près du château de Mafrodonia au moment de la
prière de l’aube et ils débarquèrent quelques soldats sur le
rivage. Ils attaquèrent pendant que les gens du château
étaient inattentifs et ils saisirent le château ce jour-là.
La zone du château interne fut prise le troisième jour et
les biens et les aliments qui s’y trouvaient furent pillés.
Puis ils incendièrent leurs maisons et prirent de nombreux
prisonniers, après quoi ils retournèrent aux bureaux de
l’état en toute sécurité et satisfaits de leur butin. Dans
ce château, deux mille barils de poudre raffinée furent
trouvés et amenés à la campagne militaire de Khotyn et
utilisés.
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