La campagne militaire de Malte 

 

En 968 (1561) le Bacha susmentionné ordonna la préparation des navires pour la campagne militaire de Malte après avoir fait une tournée avec la Marine Royale pour la défense. Mustafa Bacha, qui était le quatrième Vizir de Kizil Ahmed, devint le commandant. Vers la fin du mois de Sha’ban 972 (23 mars - 1er avril 1565), le capitaine Piyale Bacha s’embarqua pour la Méditerranée avec les soldats anatoliens et rouméliens et la flotte royale comprenant cent cinquante galères et galliots. Le quatorze de Shawwal (15 mai 1565) ils quittèrent le port d’Avarin vers Malte. Ils naviguèrent pendant trois jours et le quatrième jour, ils mouillèrent sur la rive occidentale de Malte. Le lendemain, ils entrèrent dans le port de Marsaxlokk et partirent en reconnaissance, puis les deux côtés de ce port furent encerclés par les troupes. La tâche de protection s’acheva avec le déploiement des canons et de quelques chasseurs habiles. Puis le vingt et unième jour de ce mois (22 mai 1565), des soldats aussi nombreux que les étoiles débarquèrent sur cette île avec leurs tentes, et quand ils atteignirent l’eau qui traversait le parc appelé le Parc Beg près de la forteresse, sept ou huit cents cavaliers mécréants vêtus d’acier et de nombreux fantassins sortirent et affrontèrent les soldats musulmans. Les mécréants furent vaincus après une bataille d’une heure ou deux et beaucoup de mécréants furent tués. Ceux qui fuirent les épées coururent vers la forteresse. Ils passèrent cette nuit près de cette agréable eau du Parc.

 

Le siège de la tour Saint-Elme

 

Selon les opinions des hauts gradés de l’armée, la conquête de la tour Saint-Elme, qui avait été construite pour protéger le port, était importante. Ainsi, elle fut bombardée de quatre endroits avec vingt-quatre canons le jour suivant. Il y eut de grandes marches tous les deux ou trois jours. Finalement, le vingt-quatrième jour de Dzoul Qi’dah (23 juin 1565), les combattants musulmans lancèrent leurs prières (« Dieu est le plus grand ») et attaquèrent. Ils entrèrent avec l’aide d’Allah et parmi les mécréants à l’intérieur, un millier de ceux qui étaient les pires des pires furent tués par les épées brillantes.

 

Le martyre de Turgut Bacha - Que la miséricorde d’Allah soit sur lui

 

Avant cela, le septième jour du siège, Turgut Bacha, venu de Tripoli avec treize galères, prit part au siège de la tour avec ses hommes habiles mais des éclats d’obus frappèrent sa tête et du sang lui traversa la bouche, le nez et les oreilles. Il resta inconscient pendant quatre jours et quatre nuits puis, le cinquième jour dans la matinée, le jour où le château fut conquis, il décéda. Son corps fut transporté à Tripoli avec ses cinq galères et il y fut enterré.

 

Le siège du château de Saint-Elme

Après cela, le vingt-sixième jour de ce mois (25 juin 1565), des tranchées et des forts furent construits près de cette tour et des fusiliers adroits furent placés à l’intérieur. De cette tour, la tranchée de la forteresse avait été facilement protégée et gardée en main. Cette tranchée était très profonde et très difficile à remplir, elle fut donc creusée à un endroit approprié et deux canons furent déployés. Après avoir martelé les fondations du mur de la forteresse, ils ouvrirent un espace assez grand pour que les hommes y pénètrent, puis les personnes en charge du minage entrèrent et enlevèrent ses parties à leur guise. Alors ils apporté dix arsenaux de galères et bombardèrent l’endroit, où un pont avait été installé, avec des canons et ouvrirent des brèches et ou cela était possible, ils placèrent des échelles pour marcher et alors, le dix-septième jour de Dzoul Hijjah (16 juillet 1565), des soldats musulmans attaquèrent depuis le pont et les échelles. Du milieu de la matinée jusqu’à l’après-midi, il y eut une grande bataille et les deux camps perdirent beaucoup d’hommes. En fin de compte, la victoire de ce côté ne fut pas possible et les soldats musulmans se retirèrent. Puis ils placèrent trente canons dans huit endroits du côté de la terre et entrèrent dans la tranchée. Les tranchées furent percées à plusieurs endroits et des brèches furent ouvertes avec les canons. Ils luttèrent jour et nuit, et le vingt-troisième jour de ce mois (22 juillet 1565), les combattants musulmans marchèrent et attaquèrent de nouveau. Ce jour-là, ils bataillèrent et luttèrent jusqu’au soir, et comme cent galères avaient coupé la route de l’aide venant du château de Malte, le château de Saint-Elme fut saisi après que les mécréants à l’intérieur se soient affaiblis. Des drapeaux islamiques furent hissés sur ses tours et ses murs. En dehors de ceux qui furent tués, mille quatre cents mécréants furent pris prisonniers et enchaînés. Avec l’aide d’Allah Exalté, les gens de la forteresse furent capturés avec tous ceux du voisinage de la forteresse. Après cela, le siège de Malte commença.

(Les livres d’histoire indiquent que les soldats islamiques avaient capturé une tour et une forteresse, mais qu’il n’avait pas été possible de conquérir le château principal. Ils écrivirent la forteresse qui fut capturée comme « Petite Saint-Elme. » Saint-Elme est le nom de la forteresse principale. Ce qu’ils capturèrent était une autre petite forteresse. (Kâtib Çelebi se trompe quand il dit que le château principal était le fort de Saint-Elme.) Le château qui fut conquis fut le château de Saint-Elme, connu sous le nom de château de Malte, où se trouvaient les chevaliers de Birgu. Ed. IB).)

Les combattants musulmans travaillèrent dessus et entrèrent dans la tranchée. Cependant, comme la saison de navigation était presque terminée, les soldats musulmans furent préoccupés à cause du manque de céréales et de nourriture. La flotte et les grains arrivaient au château du voisinage, il fut reconnu que sa saisie dans un proche avenir ne serait pas possible non seulement parce que le château était robuste mais aussi parce que l’aide leur arrivait continuellement. Ils convinrent de l’annuler par un consensus. Les villages de cette île furent brûlés et pillés puis ils se tournèrent vers la Roumélie. Ils retournèrent à l’Arsenal en toute sécurité et satisfaits. Dans certains livres d’histoire, il est écrit que le Sultan, qui est le refuge du monde, conseilla fortement que Turgut Bacha sache, reconnaisse très bien toutes les conditions de l’île de Malte, connaisse les lieux des tranchées et le moyen facile de l’assiéger. Ainsi, il ne devrait pas être contredit dans ce qu’il dirait. Quand la Marine Royale arriva à Malte, Turgut Bacha n’avait pas encore complété sa flotte et n’était pas encore arrivé. Le commandant et le capitaine susmentionné avaient dit de mener à bien d’autres affaires jusqu’à l’arrivée de Turgut Bacha, et en conséquence, avaient laissé la conquête du Malte à sa discrétion. La tour Saint-Elme est reliée à la forteresse de Malte et que celle-ci devrait être d’abord conquise et, que Turgut arriverait d’ici là et saisir Malte serait plus facile, dirent-ils. Cette tour était similaire à Malte en force. Turgut arriva sept jours plus tard et fut mécontent de leur prise de  Saint-Elme. Il se plaignait : « A quoi bon conquérir Saint-Elme ? Même si dix Saint-Elme sont capturées, à moins que vous ne vous empariez de la Forteresse de Malte, est-il possible de les garder ? » Mais c’était inutile. Ayant commencé était suffisant pour se taire. Ils luttèrent et la capturèrent le dix-septième jour. Cependant, beaucoup de gens avaient été perdus et les soldats qui avaient combattu avec l’épée avaient perdu leurs forces. Quand Turgut fut tué et que la plus grande partie de la poudre à canon et d’autres outils furent consommés, inévitablement, ils approchèrent du château de Malte avec le reste. Quand le commandant accorda à ses soldats des avances et des cadeaux et que le capitaine Piyale Bacha était comme un soldat de guerre comme Turgut, il ne récompensa pas son côté et ni ne regarda les combattants musulmans et les marins sous son commandement. Le capitaine Bacha ne s’en souciait pas beaucoup et surtout ne consultait pas et ne travaillait pas avec le commandant. Il y avait une froideur entre eux. En tant que tel, les frais et les dépenses de tant de combattants furent perdus en vain. Ils rentrèrent à Istanbul honteux, rouges et embarrassés, et ils s’accusèrent mutuellement. Quand ils tiraient des canons, ils disaient : « Le commandant dort, patientez. » Que pourrait faire le canonnier et le soldat ? Les gens de la flotte blâmèrent le commandant. Avec cette culpabilité, le commandant mentionné ci-dessus fut déchargé du poste de Vizir. Cependant, il est écrit dans l’histoire des mécréants que quand le capitaine de l’Espagnol Anabolu vint pour aider et débarqua, les soldats luttèrent mais comme les mécréants les maîtrisèrent, ils se retirèrent du château et montèrent à bord de leurs navires. Les canons furent laissés à leur place. Ils se vantent puissamment d’être à Malte, même aujourd’hui.

 

La morale de l’histoire est que, d’abord vous devez vous approcher du centre gouvernemental d’une province. Si sa conquête est possible, alors les autres lieux peuvent aussi être facilement pris ; autrement, il est inutile de lutter avec les lieux qui s’y rattachent. Hüsrev Bacha attaqua Şehr-i Zor et plaça des soldats à Hille. Il fit face à tant de dégâts. Il n’était pas possible de les garder jusqu’à la capture de Bagdad. Si les soldats et le commandant connaissaient l’histoire de Malte à ce moment-là, ils auraient agi en conséquence et quand le capitaine Youssouf Bacha serait arrivé en Crète, il aurait pris la forteresse de Candie en premier. (S’ils disent, Khaniah était plus important que le château parce que c’était sur la route, le port de Suda près de Khaniah était entre les mains des mécréants, il aurait servi le même but que Khaniah et il n’y aurait pas de questions) Cependant, la plupart de la population mondiale considère l’histoire comme un conte de fées, ils disent le proverbe :

Qui lit, qui écoute une lettre d’amour et de fidélité ?

C’est pourquoi cela arrive. Cela n’a aucun sens de dire que c’est ainsi que cela a été écrit dans notre destin. Parce que l’attribution de quelque chose au destin peut être faite quand le chemin et la raison fusionnent et travaillent ensemble mais ne peuvent être atteints. Attribuer quelque chose d’incomplet par manque de précautions à la destinée est une faute et un péché. Parce que les soldats et le peuple ne sont pas comme les Sheikhs avec des miracles qui placent leur confiance complètement en Allah. Au contraire, ils sont comme le bédouin à qui le maître de l’humanité (le Prophète Muhammad (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)) a dit : « Attache d’abord, puis confie là (ta monture) à Allah. » (Un jour un Arabe vint chez le Prophète Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et demanda : « Ô Messager d’Allah ! Devrais-je attacher mon chameau, ou devrais-je faire confiance à Allah ? » Le Prophète (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) répondit : « Attache-le d’abord, puis fais confiance à Allah. » Cela signifie que vous n’êtes pas l’une des personnes qui ont seulement confiance en Allah, les saints musulmans, donc la pure confiance en Allah ne suffit pas pour vous.) Si l’on commence une affaire correctement mais ne pouvons l’achever avec succès, alors on peut dire « cela n’a pas été écrit dans mon destin. »

 

La campagne militaire de l’île de Chios

 

Au printemps 973 (1566) Capitaine Piyale Bacha navigua vers la Méditerranée avec soixante-dix galères. Auparavant, le Sultan Souleyman Khan avait ordonné lors de sa campagne militaire à Zigetvar que « même si les mécréants, qui vivent dans la forteresse de l’île de Chios, qui se trouve sur la route des pèlerins allant en Egypte et qui est proche de la côte, paient des frais de protection, ils ont de bonnes relations avec les combattants mécréants et ils les informent constamment sur les problèmes du gouvernement. Je sais qu’ils notifient quand la Marine Royale sort, combien il y a de navires, où ils vont et ils ne retiennent pas les petits navires musulmans. Peu importe comment, essayez de saisir cette île. » En conséquence, le Bacha susmentionné atteignit l’endroit appelé Cheshme, à travers cette île. Quand les Begs de Chios envoyèrent de nombreux cadeaux à des hommes respectés, il ne les regardèrent même pas. Afin de les gronder et de les réprimander, il répondit comme suit : « En tant que capitaine et commandant du prospère Sultan, je viens aux îles de la Marine Royale, est-ce l’obéissance et les bonnes manières qu’ils ne me rencontrent pas eux-mêmes, mais m’envoient des mécréants avec des identités inconnues et quelques petites choses comme cadeaux ? Leurs positions est claire et il est clair qu’ils sont agités et rebelles. J’espère que lorsque je reviendrai de cette expédition et atteindrai la patrie du Sultanat, c’est ce que je présenterai d’abord devant la présence du Sultan. » Il leur rendit leurs cadeaux en disant : « Ils devraient savoir clairement que je reviendrai au printemps, avec des navires qui sont très utiles pour endommager et détruire les châteaux. »

 

La capture des Begs de Chios

 

A l’époque, douze hommes génois comme les Begs vénitiens, gouvernaient l’île. Quand cette terrible nouvelle leur parvint, ils eurent très peur. En pensant, « nous avons manqué de glorifier le capitaine, à moins que nous allions tous nous excuser pour notre arrogance et lui plaire, il est sûr de nous attaquer au printemps et de nous arracher le château. » Ils préparèrent de nouveau beaucoup de cadeaux. Ils équipèrent de gros bateaux et ils se rendirent tous à la bastarda du capitaine Bacha mais Piyale Bacha leur dit que l’édit impérial de notre prospère Sultan était : « Vous allez tous à Istanbul et le château de Chios avec les lieux connectés sera saisi par le Sultanat, » et il les fit donc détenir. Il envoya les soldats et les Begs de la marine avec le capitaine ‘Ali Portouk, qui était le Beg de Kocaeli, et, arrivés là, ils combattirent et s’emparèrent du château. Alors le Bacha partit avec la flotte et arrivé là. Il entra dans le port de Chios et captura toute l’île. Il installa un fort protecteur, des soldats de forteresse et un général de division. Il prépara et compléta tous les armements et les provisions nécessaires. Il transforma la grande église en mosquée et envoya les Begs aux bureaux du gouvernement en tant que prisonniers. Il se rendit lui-même sur les côtes de Pulya avec la Marine Royale. Le long de ces côtes, il attaqua les villes et certains châteaux des mécréants, les pilla et revint sain et sauf avec satisfaction.

 

En 974 (1567), le nouveau Sultan, Sultan Salim Khan entra dans l’Arsenal, avant d’entrer à Istanbul à son retour de Bagdad, un jour de novembre. Après l’accession au trône du Sultan, Son Excellence, qui est le refuge du monde, donna à Piyale Bacha le titre de Vizir du Conseil lors de sa première assemblée parce que le glorieux capitaine était le gendre du Sultan. Il accordé le capitanat à Mouezzinzade ‘Ali Aga, qui était le commandant en chef des janissaires qui avaient servi à Zigetvar. Un grand nombre d’ebced furent écrits pour la conquête de Chios, et le plus célèbre fut le suivant :

Ehl-i küfrün Sakiz’in yekti Piyale

Piyale tira le Sakiz des mécréants. (Il y a un jeu de mots dans ces vers parce que le nom de l’île de Chios en Turc est « Sakiz » qui signifie chewing-gum [ndt]).

 

Un autre est :

Fem-i Islam’a nasib oldu Sakiz

Sakiz fut accordé à la bouche des Musulmans.

 

La campagne militaire vers les îles arabes irakiennes

 

Puisque ce livre est lié aux guerres et aux expéditions en mer avec des navires, mentionner les campagnes militaires qui eurent lieu sur les fleuves, en dehors des mers, ne seront pas hors de propos. Cela peut-être utile un jour.

Maintenant, le Tigre, après avoir traversé Bagdad, se confond avec l’Euphrate et descend jusqu’à Basra et parfois s’étend comme la mer, et entoure de nombreuses îles dans le district de Wassit jusqu’à ce qu’il atteigne la Mer Arabe. Elles sont appelées les îles de Shatt al-‘Arab et les Arabes y vivent. Actuellement, Ibn ‘Oulyan, qui avait été le capitaine et le commandant des Arabes, alternait entre l’obéissance et la rébellion, et après que le Sultan Salim Khan eut accédé au trône, il démontra sa rébellion. Comme Circassien Iskandar Bacha, qui avait été le gouverneur général de Diyarbakir pendant quinze ans, était habile et utile, il lui fut donné la province de Bagdad et nommé commandant de la terre. La province de Shahr Zour fut donnée à Mouzaffar Bacha et il fut ordonné de le rejoindre avec les soldats kurdes et un édit impérial fut émis que Canpolad Beg, qui avait été élevé dans le palais du Sultan Souleyman Khan et qui était le Beg de Kilis qui était un domaine familial, avait été nommé comme capitaine et qu’il devait préparer cinq cent cinquante navires à Birecik, qui était le passage de l’Euphrate et deux cents canonniers des bureaux du gouvernement arrivèrent là-bas. Le Beg mentionné ci-dessus recruta autour six mille soldats arabes et kurdes des environs d’Alep. Il les mit dans les vaisseaux avec l’équipement de guerre et le quatrième jour de Mouharram 975 (11 juillet 1567) il les fit partir de Birecik. Ils atteignirent le château de Balis, qui était la province de son fils et s’y reposèrent pendant quelques jours. Puis ils allèrent à Cabere, Rakka, Siffin, Rahbe, Ane, Hadise, Hit et Falloujah ou ils restèrent pendant quelques jours. Puis ils attendirent à Hille pendant deux mois jusqu’à ce qu’il fasse froid. Lorsque les  jours chauds passèrent, les soldats fournit partirent de Baghdad avec Iskandar Bacha et la flotte partit de Hille, s’arrêtèrent dans les régions d’Emacine et de Semave et atteignirent le détroit d’Abou Kalbayn puis, ils atteignirent Sadrou ad-Dar, qui était l’île principale à l’endroit où le Tigre et l’Euphrate fusionnaient. Les Arabes avaient déjà construit des tranchées à des fins défensives. Cependant, quand la flotte approcha, ils les abandonnèrent. Elles furent facilement capturées et les îles Cheltiklik étaient entre les mains de bandits arabes. De là, ils descendirent et la flotte rencontra Iskandar Bacha près du château appelé Zartourk. Cent cinquante navires de la flotte de Bagdad s’y rassemblèrent. Avec l’accord de tous, ils retournèrent à Sadrou ad-Dar et ils construisirent deux autres châteaux les uns à côté des autres, un de chaque côté de l’eau. Puis ils passèrent et atteignirent la bien connue et célèbre île appelée Sadrou al-Bahran. Les soldats arabes s’étaient rassemblés là et avaient creusé des tranchées. Quand ils commencèrent la bataille sans attendre, Canpolad Beg et les soldats débarquèrent à terre, les attaquèrent puis après une bataille extraordinaire, ils gagnèrent et les soldats arabes furent vaincus et beaucoup d’hommes furent tués. Beaucoup de soldats célèbres et habiles des soldats du capitaine tombèrent également et après la défaite totale, la construction des deux châteaux sur les deux banques fut commencée. Cependant, il y avait des batailles continues et des combats avec les Arabes. Comme les Arabes vivaient de dattiers et de jardins, ces arbres furent tous coupés. Pour cette raison, ils semblèrent obéissants. Cependant, en supposant qu’ils ne tiendraient pas parole, ils furent attaqués des deux côtés et il y a eu de grandes batailles. Les soldats arabes furent vaincus et la plupart d’entre eux passés par l’épée. Après que les châteaux furent achevés (ces châteaux étaient faits de troncs de palmiers cours et coupés. Il n’y avait pas d’hiver dans cette région. Les châteaux et les maisons étaient fabriqués à partir de terre), comme Ibn ‘Oulyan était sur le point d’y arriver, il demanda la paix et envoya le fils de son frère et le Mufti nommé Muhammad Harith vint demander pardon au conseil d’Iskandar Bacha, alors il fut habillé d’une robe d’honneur. Puis, à la seconde assemblée, on lui dit qu’il devait envoyer quinze mille pièces d’or au trésor de Bassora et laisser quelques-uns des fils des Sheikhs au château de Basra pour prouver que son allégeance au Sultan était réel. Les envoyés acceptèrent et partirent tous. Toutes les îles furent saisies et ils quittèrent cet endroit. Quand la flotte atteignit un endroit appelé Saibe, le frère d’Ibn ‘Oulyan, Mir Sultan, vint avec cinquante navires et manifesta son dévouement et son obéissance. A ce moment, ‘Ali Bacha arriva avec neuf bateaux de pirates et rencontra la flotte de Bassora. Ils descendirent au château de Fethiye. De la terre, le commandant vint et les Sheikhs et les commandants des îles dans la région vinrent en présence du Bacha, donnèrent des prisonniers et montrèrent leur obéissance. Cependant, à travers le château Rahmaniye, les Arabes de la Rivière de Tavil étaient pleins de vilénie et de désordre, et quand leur commandant Fadl fut appelé, il ne vint pas. Alors, ils attaquèrent les Arabes avec des soldats musulmans et après avoir lutté continuellement pendant cinq jours, de nombreux Arabes furent tués. Alors que les autres se dispersaient, les soldats pillèrent leurs familles et leurs propriétés et incendièrent leurs villages. Les palmiers dattiers furent coupés. Un autre château fut construit à l’endroit où trois rivières se rencontraient et leur eau fut coupée. La province de Bawab fut donnée à Mir Sultan et au début de Ramadan  (29 février - 9 mars 1568), la flotte retourna à Bagdad et les soldats reçurent un congé.