Chapitre quatre

 

Ce chapitre porte sur les campagnes militaires des capitaines après le défunt Kheireddine Bacha jusqu’à l’émergence de Piyale Bacha.

 

La campagne militaire de Mehmed Bacha

 

Après le décès de Kheireddine Bacha, Mehmed Bacha devint le capitaine et protégea les mers durant quelques années. Ensuite, il reçut la province de Roumélie, et à partir de là, devint le Grand Vizir. Il servit comme Grand Vizir à Zigetvar.

 

La conquête de Tripoli par Sinan Basha

 

Après Mehmet Bacha, le frère de Roustam Bacha, Sinan Bacha devint le capitaine et partit à la conquête de Tripoli. Tripoli (en Afrique du Nord) était auparavant entre les mains de la famille Hafs, qui étaient les dirigeants de la Tunisie, mais depuis le dix-neuvième roi de cette dynastie, Muhammad Ibn Hassan se livrait à la boisson et au divertissement. L’Espagne profita de la situation et au environ de 916 (1510) captura les châteaux de Wahran, de Bicaye et de Tripoli. Tripoli resta aux mains de l’Espagne pendant quarante-deux ans. Comme sa conquête était le vœu du Sultan, Turgut Beg, qui avait précédemment reçut le Karhili, était, par certains moyens, parti au Maghreb et y était resté deux ans. Après des supplications faites pour lui, sous les conseils et la compétence du Ghazi mentionné, en 958 (1551), le capitaine Sinan Bacha s’y rendit avec cent cinquante galères, l’assiégea et la saisit après une bataille. Même si la province fut promise à Darghouth (Turgut) Beg jusqu’à sa mort, Sinan Bacha la donna à Khadim Mourad Aga. Turgut (autre noms Darghouth, Turgut) Beg la prit alors directement du Sultan et la garda pendant onze ans jusqu’à son martyre à Malte.

 

La campagne militaire du capitaine Piri dans l’océan oriental

 

Même si auparavant Sinan Bacha avait placé des soldats à Aden et l’avait capturé, son peuple s’était joint et avait agréé les Portugais qui avaient pris l’Inde. Ils devinrent désobéissants et livrèrent la forteresse aux mécréants. Pour sa conquête, les navires victorieux furent envoyés avec le capitaine Piri, qui était l’auteur du livre intitulé Kitâb-i Bahriye (Le livre de la navigation) et qui était le fils de la sœur du capitaine Kemal. Il traversa la mer Rouge et le détroit de Mendeb et atteignit Aden. Puis, après avoir déployé les canons et l’avoir assiégé, il la conquit. Il acheva tous ses armements et approvisionnements pour déployer et protéger les soldats et ensuite revint en Egypte. Daoud Bacha, qui était le gouverneur d’Egypte, donna des informations au Sultan au sujet de ses services, ainsi il fut donné un Zeamet (un grand fief) valant cent mille pièces d’argent.

 

La deuxième campagne militaire du capitaine Piri dans l’océan oriental

 

En 959 (1551/1552), le capitaine d’Egypte, le capitaine Piri mentionné ci-dessus partit du port de Suez avec une trentaine de bastardes, des galères, des galliots et des galions. Les navires traversèrent Jeddah et le détroit de Mendeb, atteignirent Aden et, à travers Shihr et Zoufar, passèrent devant Ra's ul-hadd, car il y avait beaucoup de brouillard et de fumée, les vaisseaux furent dispersés et près de Shihr une de leurs galères se brisa. Avec les navires restants, il attaqua la forteresse de Muscat dans la province d’Oman, l’a conquis et prit son peuple prisonniers. Il pilla les îles d’Ormuz et de Beraht. Quand il arriva à Bassora, les infidèles, qu’ils soient détruits, apprirent la nouvelle de l’arrivée de la flotte, et lorsque le capitaine infidèle, de qui ils prirent de la forteresse de Muscat, dit : « La flotte est sûre de venir, ne reste pas ici, car il n’y a aucun moyen de sortir du détroit d’Ormuz ». N’ayant pas la force de sortir toute la flotte, il prit ses trois galères et partit avant l’arrivée des mécréants. Une galère se brisa près de Bahreïn et il se rendit en Egypte avec deux galères. Les autres navires restèrent à Bassora. Koubad Bacha, qui était le gouverneur de Bassora, voulait donner le capitanat à ‘Ali Beg, qui était l’un des gouverneurs des provinces d’Égypte, et qui était le commandant des soldats mais il refusa. Puis il alla en Egypte par terre et vainquit les navires. Le Sultan entendit parler de cela, et quand le capitaine Piri alla en Egypte, le gouverneur de l’Egypte informa le bureau du gouvernement. Quand l’édit impérial pour son exécution arriva, il fut exécuté dans le conseil d’Egypte. Il fut découvert qu’il n’avait pas été comptabilisé pour ses propriétés et celles-ci furent confisqués et enregistrés comme biens d’état. Alors beaucoup de gens d’Ormuz vinrent et dirent : « Il a saisi nos biens et a pris tout ce que nous avons, » voulant récupérer leurs biens, mais en vain. Des pots bleu-vert de poterie avec un rebord carré remplis d’or furent envoyés au bureau du gouvernement. Ce capitaine Piri écrivit le livre intitulé Kitâb-i Bahriye (le livre de la navigation) et décrit la Mer Méditerranée. Comme les Musulmans n’ont pas d’autres livres sur le sujet, ceux qui naviguent se réfèrent à ce livre.

 

La campagne militaire du capitaine Mourad

 

À l’époque, la capitainerie d’Égypte fut décrétée à Mourad Beg, qui était originaire de la province de Katif à Bassora. De tous les navires, deux barges, cinq galères et un galliot furent commandés pour rester dans le port de Basra. La galère coula dans le port de Basra et fut perdue. Avec les quinze galères restantes et deux barges Mourad Beg sortit du port de Basra dans l’espoir d’atteindre l’Egypte mais quand il arriva à Ormuz, il vit que la flotte des mécréants était arrivée, leurs chemins se croisèrent et il y eut une grande bataille. Le capitaine Bacha Souleyman Beg et le capitaine Rajab et beaucoup d’autres dans l’armée trouvèrent le martyre et beaucoup d’autres furent blessés. Les navires furent endommagés par les canons. Ils se retirèrent lorsque la nuit tomba mais il restait une barge et les gens à l’intérieur débarquèrent près de Lar. Certains survécurent, certains furent faits prisonniers et le navire fut repris par les mécréants. Les navires restants revinrent à Bassora et le gouvernement fut informé.

 

La campagne militaire du capitaine Mourad

 

Ce Hüseyinoğlu Seydi ‘Ali était célèbre avec son nom de plume Katibi. Non seulement il avait des poèmes et des paroles admirables mais il avait aussi des connaissances sur les affaires maritimes et l’astronomie et était capable d’écrire des vers et de la prose. Il avait un livre appelé Mouhit (Océan) sur l’océan Indien et un ouvrage intitulé Mir’at-t Kainat (le Miroir de l’Univers) où il avait rassemblé les sciences des unités de mesure d’angles (rhumbs), de l’astrolabe, des méridiens (rhumbs almucantar), des fonctions trigonométriques (sinus) et une traduction de Fethiyye (Ode de conquête). Personne comme lui n’est jamais venu à l’Arsenal après lui. Il était avec le défunt Sultan Souleyman Khan lors de la conquête de Rhodes. Puis, en Afrique du Nord et dans d’autres pays, il effectua divers services avec feu Kheireddine Bacha, Sinan Bacha et d’autres capitaines. Comme ses ancêtres avaient été les superviseurs de l’Arsenal depuis la conquête d’Istanbul, la science des mers avait été son héritage. Pour cette raison, à la fin de 960 (août-décembre 1553), Sultan Souleyman Khan décréta que la capitainerie de l’Egypte lui serait donnée et il prit les navires, qui étaient à Basra, en Egypte.

 

La campagne du capitaine Seydi ‘Ali dans l’océan oriental

 

En Mouharram 961 (décembre 1553-janvier 1554), ce capitaine, conformément à un édit impérial, partit d’Alep et atteignit Basra via Mossoul et Bagdad. Il équipa les cinq navires qui s’y trouvaient et lorsque la saison approcha, le gouverneur de Basra Mustafa Bacha envoya un noble navigateur habile vers Ormuz avec une frégate. Quand il revint et dit que les mécréants n’avaient pas de vaisseaux autres que quatre barges sur ces rivages, les soldats embarquèrent à bord des navires et partirent de Bassora le premier jour du mois de Sha’ban (2 juin 1554). Ce noble navigua également avec sa frégate afin de les accompagner jusqu’à leur arrivée à Ormuz. Ils traversèrent Abadan, Despol et les rives de Shetr ainsi que près de l’île d’Harek, Siraf et Lahsa et atteignirent Qatif et Bahreïn. Il rencontra son chef, le capitaine Mourad. Les marins plongèrent et transportèrent de l’eau potable avec des sacs en peau à partir de huit brasses de profondeur. Quand ils atteignirent le vieux Ormuz, Beraht et Ormuz, le noble revint. Les côtes de Julfar furent franchies et ils arrivèrent dans la ville de Khor Fakkan le quarantième jour, qui était le dixième jour de Ramadan (9 août 1554). Vers midi, les mécréants tombèrent sur eux avec leurs quatre barges et leurs trois gros galions, ainsi que six caravelles du Portugal et douze galliots, pour un total de vingt-cinq vaisseaux.

 

La campagne du capitaine Seydi ‘Ali dans l’océan oriental

 

Les Musulmans déployèrent immédiatement leurs voiles, levèrent les ancres et préparèrent leurs armes. Les drapeaux furent levés et des fanions accrochés aux mâts. S’appuyant sur l’aide d’Allah Tout-Puissant, la bataille commença avec le cri de guerre du Prophète Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui). Il y eut une telle bataille de canon et de fusil que personne ne peut tout à fait décrire. Avec l’aide d’Allah, un galion fut transpercé d’un obus de canon puis chavira près de l’île Fekkou al-Assad et coula. En bref, ils se battirent jusqu’à une heure et demie après le coucher du soleil. Finalement, quand le capitaine alluma une lanterne et que les mécréants tirèrent un obus pour avertir leurs navires et qu’il leur fut dit de « revenir, » les barges se retournèrent, c’est-à-dire qu’elles délièrent leurs cordes et se tournèrent vers Ormuz. Avec l’aide d’Allah, les mécréants furent vaincus. Puis un vent violent commença à souffler et le lendemain, ils atteignirent la ville de Khor Fakkan. Les soldats obtinrent de l’eau et, dix-sept jours plus tard, ils atteignirent le château de Muscat et les environs de Kalhat.

 

La seconde guerre du capitaine susmentionné avec le capitaine de Goa

 

Avec douze barges et vingt-deux galliots, soit un total de trente-quatre navires, le fils de Goa, le capitaine Gornedor, quitta le port de Muscat au lever du jour, le vingt-sixième jour du mois sacré de Ramadan (25 août 1554), et installant ses principaux mâts de charge dans leurs barges et galions, accentuant leurs mise en garde, et les caravelles déployant leurs voiles circulaires ils ornèrent leurs navires de fanions et se dirigèrent vers les navires musulmans qui se réfugièrent en Allah comme auparavant et  restèrent prêts du rivage. Les barges arrivèrent et attaquèrent les galères. Il y eut une telle fusillade et canonnade, bataille de flèche et d’épée que personne ne peut réellement décrire. Les tirs de canons passaient à travers les barges comme des balles et ouvraient de grands trous sur les saïques. Les mécréants renvoyèrent les galères de Koulek et lancèrent des pierres à la main. Ils jetèrent également une bombe sur une galère et la brûlèrent. Une barge brûla aussi. Cinq barges et cinq galères chavirèrent et coulèrent toutes. Une barge coula avec la force de la voile. Pour résumer une longue histoire, les deux camps perdirent beaucoup de soldats. Les rameurs étaient si fatigués de ramer et de tirer des canons qu’ils durent inévitablement mouiller. Après s’être ancré sur le rivage, la guerre reprit. Les bateaux furent abandonnés et le capitaine Alam Shah, Kara Mustafa, Kalafat Memi, qui étaient les capitaines des galères qui avaient coulé ; Dourzi Mustafa Beg, qui était le commandant des volontaires et deux cents hommes furent pris des autres soldats égyptiens et les cordiers. Comme les rameurs étaient des Arabes, ils furent débarqués à terre. Beaucoup d’Arabes de Necid vinrent et aidèrent les Musulmans. Les mécréants levèrent les mécréants qui étaient dans les marchés. Cette guerre fut supérieure à la guerre entre feu Kheireddine Bacha et Andrea Doria. Nous n’avons jamais vu si peu d’hommes se battre ainsi. Finalement, la nuit tomba et un vent violent souffla. Les barges s’ancrèrent avec deux ancres chacune et les galères tirèrent leurs ancres. Alors les gens devinrent impuissants. Ils quittèrent la côte à contrecœur et atteignirent l’Océan Indien avant le vent. Finalement, par Kirman, ils atteignirent les rives de Berricash. Comme c’était un espace ouvert, ils passèrent de Mekran au port de Shehbar. Après avoir reçu de l’eau, ils atteignirent le havre de Kouvadir sous la direction d’un capitaine et de son chef, Malik Dinaroğlu Jalaladdin vint dans le navire et annonça sa loyauté au Sultan. Chaque fois que la flotte arrivait à Ormuz, il envoyait cinquante-soixante navires pleins de vivres.

 

Les choses qui arrivèrent au capitaine Seydi ‘Ali dans l’Océan Indien

 

Le capitaine susmentionné quitta de nouveau le port de Kouvadir avec neuf navires pour l’Océan Indien et se dirigea vers le Yémen. Pendant quelque temps, le vent était favorable. Après avoir navigué pendant quelques jours et qu’ils atteignirent la zone à travers Zafar et Shihr, le vent d’ouest souffla. Quand la tempête, qu’ils appelaient la Tempête de l’Eléphant, apparut, ils n’eurent même pas le temps de se placer en face et d’ouvrir leur première voile. Les tempêtes méditerranéennes n’étaient en rien comparées à celle-ci. On ne pouvait pas différencier le jour de la nuit. Les vagues, qui étaient aussi hautes que les montagnes, rendaient les navires très faibles. L’armement, les provisions et les poids lourds furent jetés dans la mer et inévitablement, ils dérivèrent ainsi pendant dix jours. Il plut énormément et aucune chance de récupérer ne leur fut donné. Quand ils virent des animaux étranges, des poissons longs de deux-galères, les enseignants (Dans l’océan Indien, ils appelaient les capitaines « enseignants. ») louèrent Allah Exalté et dirent « ce sont des animaux bénis, n’ayez pas peur. » Ils virent de grandes anguilles qu’ils appelèrent des hippopotames et des tortues aussi grandes que des tas de récoltes et d’algues. Comme la marée était très haute, ils arrivèrent près de la Baie de Ceged.

Le Maelstrom

 

La couleur de la mer devint soudainement blanche et les enseignants commencèrent à crier. Cela se passa dans l’endroit appelé « maelstrom » dans l’Océan Indien, ce qu’ils appellent Guardafoui (Ra's Assir) sur les côtes abyssiniennes et dans la Baie de Ceged près du Sind. Quand il fut dit que dans les livres sur les affaires maritimes il est écrit que les navires qui tombaient dans ceux-ci ne pouvaient pas être sauvés, ils trouvèrent immédiatement une profondeur de cinq brasses avec le fathomètre et plièrent les voiles moyennes pour préparer la vergue. Ils la tirèrent vers le haut, laissèrent tomber la corde serrée et tournèrent, par conséquent, leur navire du côté du vent. Ils utilisèrent les galériens ce jour-là et cette nuit-là avec le vent d’arc. L’heure du reflux vint et le vent devint plus léger. En d’autres termes, cela devint plus facile. Le lendemain matin, ils baissèrent les voiles et les allégèrent. Ils attachèrent les voiles et ils attachèrent un des marins habiles parmi les gardiens de mât, au bout de la vergue et la tirèrent alors au sommet. Ils attachèrent les cordes de voile au pied de la base du mât et la vergue monta aussi haut qu’un mât. Quand ils regardèrent autour, ils virent un temple à la frontière de la province de Camhere et ils attachèrent de nouveau les voiles. Ils traversèrent Furmeyan, Mangalore et Somnath et atteignirent les environs de Diu. Comme il était entre les mains des mécréants, ils n’utilisèrent pas leurs voiles ce jour-là et naviguèrent par seule manœuvre du gouvernail. Le vent augmenta de nouveau et ils ne purent plus contrôler le gouvernail. Ils installèrent de grandes barres. Le bruit des cordes principales était si fort que vous ne pouviez pas entendre et différencier les cris des sifflets du maître d’équipage des komis et personne ne pouvait atteindre l’avant du navire. Ils mirent la plupart des travailleurs dans la cale. Bref, ce jour ressemblait au Jour de la Résurrection. En fin de compte, ils touchèrent les côtes du Gujarat depuis l’Océan Indien, et quand les enseignants dirent soudainement qu’« il y a des récifs devant nous, ne soyez pas inattentifs, » ils jetèrent l’ancre. Cependant, les navires furent striés et de grandes vagues les submergèrent si bien qu’ils furent sur le point de couler. Les rameurs se désenchaînèrent, les gens se déshabillèrent puis chacun prit un tonneau et un sac et ils se préparèrent. Certaines des ancres furent brisées et ils se débarrassèrent de certains des récifs. C’était un endroit entre Diu et Daman et les bateaux avaient beaucoup d’eau ici. Dans l’après-midi, le temps devint clair et du Gujarat, ils vinrent jusqu’à un port appelé Daman. Les navires étaient faibles en raison de l’oscillation et de l’impact de la tempête, provoquant le naufrage de naufrage de trois navires à terre. Pourtant, les gens à l’intérieur débarquèrent sur la rive en toute sécurité. Puis quand le vent ralenti un peu et devint calme, ils recueillirent les canons et les cordes des navires endommagés et les placèrent sous garde dans le château de Daman avec l’aide du chef Malik Assad, qui était l’un des Begs du souverain du Gujarat, le Sultan Ahmed. Malik Assad déclara : « La flotte des mécréants est sur le point de venir, rejoignez rapidement le fort de Surrat. » Quand les gens du bateau, qui avaient tant souffert, entendirent cette nouvelle, la plupart d’entre eux devinrent des guerriers de Malik Assad et certains dirent :

« Les savants qui ont voyagé autour du monde avant nous ont dit :

L’eau est dans le verre et le bateau est sur le papier.

‘Ali n’a pas d’esprit rationnel parce qu’il a quitté la terre et s’est entiché de la mer. »

 

Ils débarquèrent des bateaux et se rendirent à Surrat par voie terrestre. Avec ce qui restait des six navires, le capitaine Seydi ‘Ali se dirigea vers le port de Surrat pendant cinq jours en utilisant les voiles et en ramant. Ils naviguèrent quand l’eau était haute et s’ancrèrent quand elle était basse. Après de nombreux problèmes, ils entrèrent dans le port de Surrat trois mois après leur départ de Bassora. Ils rendirent les Musulmans heureux parce qu’il y avait du chaos dans la province du Gujarat. Beaucoup de choses se sont passées là-bas et les soldats ont dit : « Nous n’avons plus d’argent, plus de nourriture et plus boisson. Il n’y a pas de cordes, d’armes ou de fournitures dans les navires et les navires sont devenus délabrés. Après cela, il n’y a aucune chance d’aller en Egypte, » et la plupart d’entre eux devinrent des guerriers du Sultan de la province du Gujarat et les navires devinrent vides. Dans le fort de Surrat, ils se rendirent à Hudavend Khan avec leurs armes et leurs provisions et ils reçurent des documents de sécurité pour le reste à envoyer aux autorités de l’état. Le capitaine mentionné ci-dessus prit environ cinquante camarades qui se rangèrent avec lui et au début de Mouharram 962 (26 novembre 1554), il traversa l’Inde, le Sind et Khorasan par voie terrestre, traversa le royaume perse et retourna à Istanbul au début de la Rajab 964 (30 avril-9 mai 1557) après quatre ans. Quand le Sultan l’accueillit à Edirne, il reçut 80 aspers de salaire du grade müteferrika et ses camarades reçurent une augmentation de leurs salaires en Egypte. Un édit impérial fut émis à l’effet qu’ils seraient payés leurs salaires qui s’étaient accumulés pendant quatre années. Il écrivit ce qui lui était arrivé et publia un livre. L’expression « il a les troubles de Seydi ‘Ali » dans la langue turque lui est attribuée.

 

Les campagnes militaires et le décès de Sinan Bacha

 

En 959 (1552), le capitaine Sinan Bacha s’embarqua avec vingt-cinq galères. En 960 (1553) il y resta là-bas et en 961 (1554 après J.-C.), il décéda. Il fut enterré à Üsküdar. Le poète Sihri écrivit sa date de décès (sous forme de numérologie) comme suit :

Le corps dirige son navire à la mort,

Même si son matelot est Nouh.

Quand le crocodile du temps de la mort respire,

Les océans ne peuvent pas l’aider.

Il était un second Youssouf pour ses amis,

Il avait l’air de ressembler à une baïonnette aux yeux des ennemis (Il y a un jeu de mot ici puisque « Sinan » signifie baïonnette. C’est aussi le nom de Sinan Pasha).

O Sihriya ! Venez laissez-nous faire une bonne supplication

Que le Dieu Glorieux rende son âme pure heureuse

La date de sa perte a été annoncée par le haut-parleur invisible comme ceci :

Le capitaine plongea dans la mer de la miséricorde.

 

L’émergence de Turgut

 

Ce Turgut était le fils d’un sujet nommé Veli dans un village du sous-quartier de Seravuloz dans la province de Menteshe. Par nature, il était une personne courageuse et habile alors, il essaya de lancer des flèches et de lutter. Enfin, il rejoignit la Marine et comme il devint célèbre pour sa bravoure, il lui fut donné graduellement la capitainerie des matelots. Une fois, alors qu’il espalmait un navire, il fut capturé par le capitaine mécréant Oglan (jeune) et devint prisonnier et fut détenu à Gênes. Kheireddine Bacha vint à Gênes avec sa flotte et dit : « Si vous ne me livrez pas Darghouth, je brûlerai tous vos villages » et il le sauva. En fait, il le louait dans son conseil, disant qu’il était un guerrier habile. Il lui fit même fait don de son propre vaisseau de rechange. Puis, comme Kheireddine Bacha, il augmenta le nombre de ses navires, livra de nombreuses guerres en Occident et devint riche. Peu à peu, il commença à voyager avec vingt-cinq navires. Il communiquait avec le capitaine Sinan et quand ce capitaine partait en mer, Turgut venait aussi de la région ouest et ils se tenaient face à face et avaient des festivités. Comme le bruit des canons venant des navires de Turgut semblait dominer, Sinan Bacha devint méfiant envers lui. Pensant que s’il ne lui obéissait pas, il serait difficile à capturer, il lui parla donc avec tact et lui dit d’aller aux bureaux du gouvernement. Quand il vint avec huit navires et déclara son allégeance, il vint avec ses célèbres amis Ghazi Mustafa, ‘Oulouj ‘Ali, Hassan Goulle, le capitaine Mehmed, Sancaktar Reis, Deli (le Fou) Cafer et Kara Kadi (le Juge Noir). On lui donna un sancak du Karhili et chacune des personnes mentionnées ci-dessus reçut soixante-dix ou quatre-vingts pièces d’argent et une lanterne. Ce Turgut livra de nombreuses batailles avant et après son arrivée au gouvernement. Mentionnons-en quelques-unes.