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| Chapitre quatre 
					 
					
					Ce chapitre porte sur les campagnes militaires des 
					capitaines après le défunt Kheireddine Bacha jusqu’à 
					l’émergence de Piyale Bacha. 
					 La campagne militaire de Mehmed Bacha 
					 
					
					Après le décès de Kheireddine Bacha, Mehmed Bacha 
					devint le capitaine et protégea les mers durant quelques 
					années. Ensuite, il reçut la province de Roumélie, et à 
					partir de là, devint le Grand Vizir. Il servit comme Grand 
					Vizir à Zigetvar.  
					 La conquête de Tripoli par Sinan Basha 
					 
					
					Après Mehmet Bacha, le frère de Roustam Bacha, Sinan 
					Bacha devint le capitaine et partit à la conquête de 
					Tripoli. Tripoli (en Afrique du Nord) était auparavant entre 
					les mains de la famille Hafs, qui étaient les 
					dirigeants de la Tunisie, mais depuis le dix-neuvième roi de 
					cette dynastie, Muhammad Ibn Hassan se livrait 
					à la boisson et au divertissement. L’Espagne profita de la 
					situation et au environ de 916 (1510) captura les châteaux 
					de Wahran, de Bicaye et de Tripoli. Tripoli resta aux mains 
					de l’Espagne pendant quarante-deux ans. Comme sa conquête 
					était le vœu du Sultan, Turgut Beg, qui avait précédemment 
					reçut le Karhili, était, par certains moyens, parti au 
					Maghreb et y était resté deux ans. Après des supplications 
					faites pour lui, sous les conseils et la compétence du Ghazi 
					mentionné, en 958 (1551), le capitaine Sinan Bacha s’y 
					rendit avec cent cinquante galères, l’assiégea et la saisit 
					après une bataille. Même si la province fut promise à 
					Darghouth (Turgut) Beg jusqu’à sa mort, Sinan Bacha la donna 
					à Khadim Mourad Aga. Turgut (autre noms Darghouth, Turgut) 
					Beg la prit alors directement du Sultan et la garda pendant 
					onze ans jusqu’à son martyre à Malte. 
					 La campagne militaire du capitaine Piri dans l’océan oriental 
					 
					
					Même si auparavant Sinan Bacha avait placé des soldats à 
					Aden et l’avait capturé, son peuple s’était joint et avait 
					agréé les Portugais qui avaient pris l’Inde. Ils devinrent 
					désobéissants et livrèrent la forteresse aux mécréants. Pour 
					sa conquête, les navires victorieux furent envoyés avec le 
					capitaine Piri, qui était l’auteur du livre intitulé
					Kitâb-i Bahriye (Le 
					livre de la navigation) et qui était le fils de la sœur 
					du capitaine Kemal. Il traversa la mer Rouge et le détroit 
					de Mendeb et atteignit Aden. Puis, après avoir déployé les 
					canons et l’avoir assiégé, il la conquit. Il acheva tous ses 
					armements et approvisionnements pour déployer et protéger 
					les soldats et ensuite revint en Egypte. Daoud Bacha, qui 
					était le gouverneur d’Egypte, donna des informations au 
					Sultan au sujet de ses services, ainsi il fut donné un
					Zeamet (un grand 
					fief) valant cent mille pièces d’argent. 
					 La deuxième campagne militaire du capitaine Piri dans l’océan oriental
					 
					
					En 959 (1551/1552), le capitaine d’Egypte, le capitaine Piri 
					mentionné ci-dessus partit du port de Suez avec une 
					trentaine de bastardes, des galères, des galliots et des 
					galions. Les navires traversèrent Jeddah et le détroit de 
					Mendeb, atteignirent Aden et, à travers Shihr et Zoufar, 
					passèrent devant Ra's ul-hadd, car il y avait 
					beaucoup de brouillard et de fumée, les vaisseaux furent 
					dispersés et près de Shihr une de leurs galères se brisa. 
					Avec les navires restants, il attaqua la forteresse de 
					Muscat dans la province d’Oman, l’a conquis et prit son 
					peuple prisonniers. Il pilla les îles d’Ormuz et de Beraht. 
					Quand il arriva à Bassora, les infidèles, qu’ils soient 
					détruits, apprirent la nouvelle de l’arrivée de la flotte, 
					et lorsque le capitaine infidèle, de qui ils prirent de la 
					forteresse de Muscat, dit : « La flotte est sûre de venir, 
					ne reste pas ici, car il n’y a aucun moyen de sortir du 
					détroit d’Ormuz ». N’ayant pas la force de sortir toute la 
					flotte, il prit ses trois galères et partit avant l’arrivée 
					des mécréants. Une galère se brisa près de Bahreïn et il se 
					rendit en Egypte avec deux galères. Les autres navires 
					restèrent à Bassora. Koubad Bacha, qui était le gouverneur 
					de Bassora, voulait donner le capitanat à ‘Ali Beg, qui 
					était l’un des gouverneurs des provinces d’Égypte, et qui 
					était le commandant des soldats mais il refusa. Puis il alla 
					en Egypte par terre et vainquit les navires. Le Sultan 
					entendit parler de cela, et quand le capitaine Piri alla en 
					Egypte, le gouverneur de l’Egypte informa le bureau du 
					gouvernement. Quand l’édit impérial pour son exécution 
					arriva, il fut exécuté dans le conseil d’Egypte. Il fut 
					découvert qu’il n’avait pas été comptabilisé pour ses 
					propriétés et celles-ci furent confisqués et enregistrés 
					comme biens d’état. Alors beaucoup de gens d’Ormuz vinrent 
					et dirent : « Il a saisi nos biens et a pris tout ce que 
					nous avons, » voulant récupérer leurs biens, mais en vain. 
					Des pots bleu-vert de poterie avec un rebord carré remplis 
					d’or furent envoyés au bureau du gouvernement. Ce capitaine 
					Piri écrivit le livre intitulé
					Kitâb-i Bahriye 
					(le livre de la navigation) et décrit la Mer Méditerranée. 
					Comme les Musulmans n’ont pas d’autres livres sur le sujet, 
					ceux qui naviguent se réfèrent à ce livre. 
					 La campagne militaire du capitaine Mourad 
					 
					
					À l’époque, la capitainerie d’Égypte fut décrétée à Mourad 
					Beg, qui était originaire de la province de Katif à Bassora. 
					De tous les navires, deux barges, cinq galères et un galliot 
					furent commandés pour rester dans le port de Basra. La 
					galère coula dans le port de Basra et fut perdue. Avec les 
					quinze galères restantes et deux barges Mourad Beg sortit du 
					port de Basra dans l’espoir d’atteindre l’Egypte mais quand 
					il arriva à Ormuz, il vit que la flotte des mécréants était 
					arrivée, leurs chemins se croisèrent et il y eut une grande 
					bataille. Le capitaine Bacha Souleyman Beg et le capitaine 
					Rajab et beaucoup d’autres dans l’armée trouvèrent le 
					martyre et beaucoup d’autres furent blessés. Les navires 
					furent endommagés par les canons. Ils se retirèrent lorsque 
					la nuit tomba mais il restait une barge et les gens à 
					l’intérieur débarquèrent près de Lar. Certains survécurent, 
					certains furent faits prisonniers et le navire fut repris 
					par les mécréants. Les navires restants revinrent à Bassora 
					et le gouvernement fut informé. 
					 La campagne militaire du capitaine Mourad 
					 
					
					Ce Hüseyinoğlu Seydi ‘Ali était célèbre avec son nom de 
					plume Katibi. Non seulement il avait des poèmes et des 
					paroles admirables mais il avait aussi des connaissances sur 
					les affaires maritimes et l’astronomie et était capable 
					d’écrire des vers et de la prose. Il avait un livre appelé
					Mouhit 
					(Océan) sur l’océan Indien et un ouvrage intitulé
					Mir’at-t Kainat 
					(le Miroir de l’Univers) où il avait rassemblé les sciences 
					des unités de mesure d’angles (rhumbs), de l’astrolabe, des 
					méridiens (rhumbs almucantar), des
					
					
					fonctions trigonométriques (sinus) et une traduction de
					Fethiyye (Ode de 
					conquête). Personne comme lui n’est jamais venu à l’Arsenal 
					après lui. Il était avec le défunt Sultan Souleyman Khan 
					lors de la conquête de Rhodes. Puis, en Afrique du Nord et 
					dans d’autres pays, il effectua divers services avec feu 
					Kheireddine Bacha, Sinan Bacha et d’autres capitaines. Comme 
					ses ancêtres avaient été les superviseurs de l’Arsenal 
					depuis la conquête d’Istanbul, la science des mers avait été 
					son héritage. Pour cette raison, à la fin de 960 
					(août-décembre 1553), Sultan Souleyman Khan décréta que la 
					capitainerie de l’Egypte lui serait donnée et il prit les 
					navires, qui étaient à Basra, en Egypte.  
					 La campagne du capitaine Seydi ‘Ali dans l’océan oriental
					 
					
					En Mouharram 961 (décembre 1553-janvier 1554), ce 
					capitaine, conformément à un édit impérial, partit d’Alep et 
					atteignit Basra via Mossoul et Bagdad. Il équipa les cinq 
					navires qui s’y trouvaient et lorsque la saison approcha, le 
					gouverneur de Basra Mustafa Bacha envoya un noble navigateur 
					habile vers Ormuz avec une frégate. Quand il revint et dit 
					que les mécréants n’avaient pas de vaisseaux autres que 
					quatre barges sur ces rivages, les soldats embarquèrent à 
					bord des navires et partirent de Bassora le premier jour du 
					mois de Sha’ban (2 juin 1554). Ce noble navigua également 
					avec sa frégate afin de les accompagner jusqu’à leur arrivée 
					à Ormuz. Ils traversèrent Abadan, Despol et les rives de 
					Shetr ainsi que près de l’île d’Harek, Siraf et Lahsa et 
					atteignirent Qatif et Bahreïn. Il rencontra son chef, le 
					capitaine Mourad. Les marins plongèrent et transportèrent de 
					l’eau potable avec des sacs en peau à partir de huit brasses 
					de profondeur. Quand ils atteignirent le vieux Ormuz, Beraht 
					et Ormuz, le noble revint. Les côtes de Julfar furent 
					franchies et ils arrivèrent dans la ville de Khor Fakkan le 
					quarantième jour, qui était le dixième jour de Ramadan (9 
					août 1554). Vers midi, les mécréants tombèrent sur eux avec 
					leurs quatre barges et leurs trois gros galions, ainsi que 
					six caravelles du Portugal et douze galliots, pour un total 
					de vingt-cinq vaisseaux.  
					 La campagne du capitaine Seydi ‘Ali dans l’océan oriental 
					 
					
					Les Musulmans déployèrent immédiatement leurs voiles, 
					levèrent les ancres et préparèrent leurs armes. Les drapeaux 
					furent levés et des fanions accrochés aux mâts. S’appuyant 
					sur l’aide d’Allah Tout-Puissant, la bataille commença avec 
					le cri de guerre du Prophète Muhammad (Saluts et 
					Bénédictions d’Allah sur lui). Il y eut une telle bataille 
					de canon et de fusil que personne ne peut tout à fait 
					décrire. Avec l’aide d’Allah, un galion fut transpercé d’un 
					obus de canon puis chavira près de l’île Fekkou al-Assad et 
					coula. En bref, ils se battirent jusqu’à une heure et demie 
					après le coucher du soleil. Finalement, quand le capitaine 
					alluma une lanterne et que les mécréants tirèrent un obus 
					pour avertir leurs navires et qu’il leur fut dit de « 
					revenir, » les barges se retournèrent, c’est-à-dire qu’elles 
					délièrent leurs cordes et se tournèrent vers Ormuz. Avec 
					l’aide d’Allah, les mécréants furent vaincus. Puis un vent 
					violent commença à souffler et le lendemain, ils 
					atteignirent la ville de Khor Fakkan. Les soldats obtinrent 
					de l’eau et, dix-sept jours plus tard, ils atteignirent le 
					château de Muscat et les environs de Kalhat.  
					 La seconde guerre du capitaine susmentionné avec le capitaine de Goa
					 
					
					Avec douze barges et vingt-deux galliots, soit un total de 
					trente-quatre navires, le fils de Goa, le capitaine 
					Gornedor, quitta le port de Muscat au lever du jour, le 
					vingt-sixième jour du mois sacré de Ramadan (25 août 1554), 
					et installant ses principaux mâts de charge dans leurs 
					barges et galions, accentuant leurs mise en garde, et les 
					caravelles déployant leurs voiles circulaires ils ornèrent 
					leurs navires de fanions et se dirigèrent vers les navires 
					musulmans qui se réfugièrent en Allah comme auparavant et 
					restèrent prêts du rivage. Les barges arrivèrent et 
					attaquèrent les galères. Il y eut une telle fusillade et 
					canonnade, bataille de flèche et d’épée que personne ne peut 
					réellement décrire. Les tirs de canons passaient à travers 
					les barges comme des balles et ouvraient de grands trous sur 
					les saïques. Les mécréants renvoyèrent les galères de Koulek 
					et lancèrent des pierres à la main. Ils jetèrent également 
					une bombe sur une galère et la brûlèrent. Une barge brûla 
					aussi. Cinq barges et cinq galères chavirèrent et coulèrent 
					toutes. Une barge coula avec la force de la voile. Pour 
					résumer une longue histoire, les deux camps perdirent 
					beaucoup de soldats. Les rameurs étaient si fatigués de 
					ramer et de tirer des canons qu’ils durent inévitablement 
					mouiller. Après s’être ancré sur le rivage, la guerre 
					reprit. Les bateaux furent abandonnés et le capitaine Alam 
					Shah, Kara Mustafa, Kalafat Memi, qui étaient les capitaines 
					des galères qui avaient coulé ; Dourzi Mustafa Beg, qui 
					était le commandant des volontaires et deux cents hommes 
					furent pris des autres soldats égyptiens et les cordiers. 
					Comme les rameurs étaient des Arabes, ils furent débarqués à 
					terre. Beaucoup d’Arabes de Necid vinrent et aidèrent les 
					Musulmans. Les mécréants levèrent les mécréants qui étaient 
					dans les marchés. Cette guerre fut supérieure à la guerre 
					entre feu Kheireddine Bacha et Andrea Doria. Nous n’avons 
					jamais vu si peu d’hommes se battre ainsi. Finalement, la 
					nuit tomba et un vent violent souffla. Les barges 
					s’ancrèrent avec deux ancres chacune et les galères tirèrent 
					leurs ancres. Alors les gens devinrent impuissants. Ils 
					quittèrent la côte à contrecœur et atteignirent l’Océan 
					Indien avant le vent. Finalement, par Kirman, ils 
					atteignirent les rives de Berricash. Comme c’était un espace 
					ouvert, ils passèrent de Mekran au port de Shehbar. Après 
					avoir reçu de l’eau, ils atteignirent le havre de Kouvadir 
					sous la direction d’un capitaine et de son chef, Malik 
					Dinaroğlu Jalaladdin vint dans le navire et annonça sa 
					loyauté au Sultan. Chaque fois que la flotte arrivait à 
					Ormuz, il envoyait cinquante-soixante navires pleins de 
					vivres. 
					 Les choses qui arrivèrent au capitaine Seydi ‘Ali dans l’Océan Indien 
					 
					
					Le capitaine susmentionné quitta de nouveau le port de 
					Kouvadir avec neuf navires pour l’Océan Indien et se dirigea 
					vers le Yémen. Pendant quelque temps, le vent était 
					favorable. Après avoir navigué pendant quelques jours et 
					qu’ils atteignirent la zone à travers Zafar et Shihr, le 
					vent d’ouest souffla. Quand la tempête, qu’ils appelaient la 
					Tempête de l’Eléphant, apparut, ils n’eurent même pas le 
					temps de se placer en face et d’ouvrir leur première voile. 
					Les tempêtes méditerranéennes n’étaient en rien comparées à 
					celle-ci. On ne pouvait pas différencier le jour de la nuit. 
					Les vagues, qui étaient aussi hautes que les montagnes, 
					rendaient les navires très faibles. L’armement, les 
					provisions et les poids lourds furent jetés dans la mer et 
					inévitablement, ils dérivèrent ainsi pendant dix jours. Il 
					plut énormément et aucune chance de récupérer ne leur fut 
					donné. Quand ils virent des animaux étranges, des poissons 
					longs de deux-galères, les enseignants (Dans l’océan Indien, 
					ils appelaient les capitaines « enseignants. ») louèrent 
					Allah Exalté et dirent « ce sont des animaux bénis, n’ayez 
					pas peur. » Ils virent de grandes anguilles qu’ils 
					appelèrent des hippopotames et des tortues aussi grandes que 
					des tas de récoltes et d’algues. Comme la marée était très 
					haute, ils arrivèrent près de la Baie de Ceged. Le Maelstrom 
					 
					
					La couleur de la mer devint soudainement blanche et les 
					enseignants commencèrent à crier. Cela se passa dans 
					l’endroit appelé « maelstrom » dans l’Océan Indien, ce 
					qu’ils appellent Guardafoui (Ra's Assir) sur les côtes 
					abyssiniennes et dans la Baie de Ceged près du Sind. Quand 
					il fut dit que dans les livres sur les affaires maritimes il 
					est écrit que les navires qui tombaient dans ceux-ci ne 
					pouvaient pas être sauvés, ils trouvèrent immédiatement une 
					profondeur de cinq brasses avec le fathomètre et plièrent 
					les voiles moyennes pour préparer la vergue. Ils la tirèrent 
					vers le haut, laissèrent tomber la corde serrée et 
					tournèrent, par conséquent, leur navire du côté du vent. Ils 
					utilisèrent les galériens ce jour-là et cette nuit-là avec 
					le vent d’arc. L’heure du reflux vint et le vent devint plus 
					léger. En d’autres termes, cela devint plus facile. Le 
					lendemain matin, ils baissèrent les voiles et les 
					allégèrent. Ils attachèrent les voiles et ils attachèrent un 
					des marins habiles parmi les gardiens de mât, au bout de la 
					vergue et la tirèrent alors au sommet. Ils attachèrent les 
					cordes de voile au pied de la base du mât et la vergue monta 
					aussi haut qu’un mât. Quand ils regardèrent autour, ils 
					virent un temple à la frontière de la province de Camhere et 
					ils attachèrent de nouveau les voiles. Ils traversèrent 
					Furmeyan, Mangalore et Somnath et atteignirent les environs 
					de Diu. Comme il était entre les mains des mécréants, ils 
					n’utilisèrent pas leurs voiles ce jour-là et naviguèrent par 
					seule manœuvre du gouvernail. Le vent augmenta de nouveau et 
					ils ne purent plus contrôler le gouvernail. Ils installèrent 
					de grandes barres. Le bruit des cordes principales était si 
					fort que vous ne pouviez pas entendre et différencier les 
					cris des sifflets du maître d’équipage des komis et personne 
					ne pouvait atteindre l’avant du navire. Ils mirent la 
					plupart des travailleurs dans la cale. Bref, ce jour 
					ressemblait au Jour de la Résurrection. En fin de compte, 
					ils touchèrent les côtes du Gujarat depuis l’Océan Indien, 
					et quand les enseignants dirent soudainement qu’« il y a des 
					récifs devant nous, ne soyez pas inattentifs, » ils jetèrent 
					l’ancre. Cependant, les navires furent striés et de grandes 
					vagues les submergèrent si bien qu’ils furent sur le point 
					de couler. Les rameurs se désenchaînèrent, les gens se 
					déshabillèrent puis chacun prit un tonneau et un sac et ils 
					se préparèrent. Certaines des ancres furent brisées et ils 
					se débarrassèrent de certains des récifs. C’était un endroit 
					entre Diu et Daman et les bateaux avaient beaucoup d’eau 
					ici. Dans l’après-midi, le temps devint clair et du Gujarat, 
					ils vinrent jusqu’à un port appelé Daman. Les navires 
					étaient faibles en raison de l’oscillation et de l’impact de 
					la tempête, provoquant le naufrage de naufrage de trois 
					navires à terre. Pourtant, les gens à l’intérieur 
					débarquèrent sur la rive en toute sécurité. Puis quand le 
					vent ralenti un peu et devint calme, ils recueillirent les 
					canons et les cordes des navires endommagés et les placèrent 
					sous garde dans le château de Daman avec l’aide du chef 
					Malik Assad, qui était l’un des Begs du souverain du 
					Gujarat, le Sultan Ahmed. Malik Assad déclara : « La 
					flotte des mécréants est sur le point de venir, rejoignez 
					rapidement le fort de Surrat. » Quand les gens du bateau, 
					qui avaient tant souffert, entendirent cette nouvelle, la 
					plupart d’entre eux devinrent des guerriers de Malik Assad 
					et certains dirent :
 
					
					« Les savants qui ont voyagé autour du monde avant nous ont 
					dit : 
					
					L’eau est dans le verre et le bateau est sur le papier. 
					
					‘Ali n’a pas d’esprit rationnel parce qu’il a quitté la 
					terre et s’est entiché de la mer. » 
					 
					
					Ils débarquèrent des bateaux et se rendirent à Surrat par 
					voie terrestre. Avec ce qui restait des six navires, le 
					capitaine Seydi ‘Ali se dirigea vers le port de Surrat 
					pendant cinq jours en utilisant les voiles et en ramant. Ils 
					naviguèrent quand l’eau était haute et s’ancrèrent quand 
					elle était basse. Après de nombreux problèmes, ils entrèrent 
					dans le port de Surrat trois mois après leur départ de 
					Bassora. Ils rendirent les Musulmans heureux parce qu’il y 
					avait du chaos dans la province du Gujarat. Beaucoup de 
					choses se sont passées là-bas et les soldats ont dit : « 
					Nous n’avons plus d’argent, plus de nourriture et plus 
					boisson. Il n’y a pas de cordes, d’armes ou de fournitures 
					dans les navires et les navires sont devenus délabrés. Après 
					cela, il n’y a aucune chance d’aller en Egypte, » et la 
					plupart d’entre eux devinrent des guerriers du Sultan de la 
					province du Gujarat et les navires devinrent vides. Dans le 
					fort de Surrat, ils se rendirent à Hudavend Khan avec leurs 
					armes et leurs provisions et ils reçurent des documents de 
					sécurité pour le reste à envoyer aux autorités de l’état. Le 
					capitaine mentionné ci-dessus prit environ cinquante 
					camarades qui se rangèrent avec lui et au début de Mouharram 
					962 (26 novembre 1554), il traversa l’Inde, le Sind et 
					Khorasan par voie terrestre, traversa le royaume perse et 
					retourna à Istanbul au début de la Rajab 964 (30 avril-9 mai 
					1557) après quatre ans. Quand le Sultan l’accueillit à 
					Edirne, il reçut 80 aspers de salaire du grade
					müteferrika et 
					ses camarades reçurent une augmentation de leurs salaires en 
					Egypte. Un édit impérial fut émis à l’effet qu’ils seraient 
					payés leurs salaires qui s’étaient accumulés pendant quatre 
					années. Il écrivit ce qui lui était arrivé et publia un 
					livre. L’expression « il a les troubles de Seydi ‘Ali » dans 
					la langue turque lui est attribuée. 
					 Les campagnes militaires et le décès de Sinan Bacha 
					 
					
					En 959 (1552), le capitaine Sinan Bacha s’embarqua avec 
					vingt-cinq galères. En 960 (1553) il y resta là-bas et en 
					961 (1554 après J.-C.), il décéda. Il fut enterré à Üsküdar. 
					Le poète Sihri écrivit sa date de décès (sous forme de 
					numérologie) comme suit : 
					
					Le corps dirige son navire à la mort, 
					
					Même si son matelot est Nouh. 
					
					Quand le crocodile du temps de la mort respire, 
					
					Les océans ne peuvent pas l’aider. 
					
					Il était un second Youssouf pour ses amis, 
					
					Il avait l’air de ressembler à une baïonnette aux yeux des 
					ennemis (Il y a un jeu de mot ici puisque « Sinan » signifie 
					baïonnette. C’est aussi le nom de Sinan Pasha). 
					
					O Sihriya ! Venez laissez-nous faire une bonne supplication 
					
					Que le Dieu Glorieux rende son âme pure heureuse 
					
					La date de sa perte a été annoncée par le haut-parleur 
					invisible comme ceci : 
					
					Le capitaine plongea dans la mer de la miséricorde. 
					 L’émergence de Turgut 
					 
					
					Ce Turgut était le fils d’un sujet nommé Veli dans un 
					village du sous-quartier de Seravuloz dans la province de 
					Menteshe. Par nature, il était une personne courageuse et 
					habile alors, il essaya de lancer des flèches et de lutter. 
					Enfin, il rejoignit la Marine et comme il devint célèbre 
					pour sa bravoure, il lui fut donné graduellement la 
					capitainerie des matelots. Une fois, alors qu’il espalmait 
					un navire, il fut capturé par le capitaine mécréant Oglan 
					(jeune) et devint prisonnier et fut détenu à Gênes. 
					Kheireddine Bacha vint à Gênes avec sa flotte et dit : « Si 
					vous ne me livrez pas Darghouth, je brûlerai tous vos 
					villages » et il le sauva. En fait, il le louait dans son 
					conseil, disant qu’il était un guerrier habile. Il lui fit 
					même fait don de son propre vaisseau de rechange. Puis, 
					comme Kheireddine Bacha, il augmenta le nombre de ses 
					navires, livra de nombreuses guerres en Occident et devint 
					riche. Peu à peu, il commença à voyager avec vingt-cinq 
					navires. Il communiquait avec le capitaine Sinan et quand ce 
					capitaine partait en mer, Turgut venait aussi de la région 
					ouest et ils se tenaient face à face et avaient des 
					festivités. Comme le bruit des canons venant des navires de 
					Turgut semblait dominer, Sinan Bacha devint méfiant envers 
					lui. Pensant que s’il ne lui obéissait pas, il serait 
					difficile à capturer, il lui parla donc avec tact et lui dit 
					d’aller aux bureaux du gouvernement. Quand il vint avec huit 
					navires et déclara son allégeance, il vint avec ses célèbres 
					amis Ghazi Mustafa, ‘Oulouj ‘Ali, Hassan Goulle, le 
					capitaine Mehmed, Sancaktar Reis, Deli (le Fou) Cafer 
					et Kara Kadi (le Juge Noir). On lui donna un
					sancak du Karhili 
					et chacune des personnes mentionnées ci-dessus reçut 
					soixante-dix ou quatre-vingts pièces d’argent et une 
					lanterne. Ce Turgut livra de nombreuses batailles avant et 
					après son arrivée au gouvernement. Mentionnons-en 
					quelques-unes. | 




