Le retour de Kheireddine Beg à Alger
Quand Kheireddine Beg quitta Alger, il leur avait dit
« attendez trois ans. » Quand trois années furent écoulées,
il retourna à Alger et y entra. Ce combattant de l’Islam
mentionné ici avait l’habitude de faire
Istikhara pour
toutes ses affaires. Il avait l’habitude de voir dans ses
rêves les choses qui se passeraient dans les batailles.
Cette fois, les Sheikhs bédouins prirent son parti, les gens
avaient la sécurité et l’ordre et ils devinrent rassurés.
Cependant, ‘Abdallah, qui était le chef de Tlemcen, refusa
pendant six ans de payer les dix mille pièces d’or qu’il
s’était engagé à faire et fit cause commune avec les
mécréants. Il avait aussi fait donner la Khoutbah en son
nom. Kheireddine Beg lui envoya une lettre dans laquelle il
lui donna un bon conseil et quand ‘Abdallah refusa de
l’écouter, les deux parties se préparèrent pour la guerre. La bataille et la paix de ‘Abdallah
Le souverain de Tlemcen envoya les soldats arabes et
Kheireddine Beg quitta Alger. Il gagna la bataille et
‘Abdallah fut forcé de partir. Huit mille chameaux furent
laissés derrière, ce fut donc une grande quantité de butin
de guerre pour les soldats de Kheireddine Beg. Abdallah
envoyé un messager et demanda la paix. Ils feraient la paix
à la condition que la Khoutbah et les pièces de monnaie
soient au nom du Sultan Ottoman et que ‘Abdallah paye vingt
mille pièces d’or par an et dix mille pièces d’or chaque six
ans. Le frère de Kadioğlu s’était également révolté.
Kheireddine Beg l’attaqua et le força à payer trente charges
d’argent, puis il enleva les autres causes de désordre dans
la région et captura l’île qui était en face d’Alger par
précaution.
A propos du fort de l’Île d’Alger
Précédemment, les mécréants avait trouvé le moyen de
s’emparer du puissant fort qui avait été construit sur une
île en face de la ville d’Alger et qui était si près de la
ville que l’on pouvait l’atteindre avec une flèche. Depuis
que Kheireddine Beg avait pris Alger, les mécréants
l’avaient rempli d’armes et fortifié dans une large mesure.
Ainsi, ils avaient précédemment l’habitude d’extorquer le
tribut des habitants de la ville du fait de ce fort. Chaque
fois que l’Adhan
(appel à la prière) était lancé, ils avaient l’habitude de
bombarder la ville et de l’endommager. Dès que Kheireddine
Beg arriva, ils commencèrent à supplier en disant : « S’il
vous plaît, laissez-nous rester dans notre château, et nous
ne mettrons pas les pieds dans votre ville. » Kheireddine
Beg refusa la paix avec eux et ils firent de grands
préparatifs pour la guerre. Leurs relations durèrent ainsi
quatorze années.
La prise en charge du château
Kheireddine Beg assiégea ce château et le roi d’Espagne
était sur le point de venir en aide, puis il les bombarda
pendant une semaine, nuit et jour, et les affaiblis. Alors
ils voulurent se rendre mais il n’accepta pas et prit le
contrôle du château. En dehors des mécréants qui furent
tués, cinq cents prisonniers furent capturés. Kheireddine
Beg leur ordonna de détruire le château et de remplir les
passes pour l’atteindre. Donc la zone au milieu du château
est devenue un port. Le port d’Alger actuel est ce port.
Ensuite, il fit construire par les mécréants les parties de
la ville qui avaient été détruites à cause des bombardements
et il tua leur Beg (chef). Neuf vaisseaux arrivèrent
d’Espagne et ne trouvant pas le château, ils se mirent à
fuir après quoi Kheireddine Beg vint avec quinze galères et
les captura tous après des combats et revint à Alger. En
dehors de ceux qui furent tués pendant la bataille, il y
avait deux mille sept cents prisonniers.
Le combat dans la voie d’Allah du capitaine Aydin
L’émergence d’Andrea Doria et le raid de Kheireddine Beg
Quand les mécréants n’eurent plus le pouvoir de naviguer
dans la mer et qu’il n’était plus en sécurité sur leurs
côtes, le roi d’Espagne rassembla ses aides et leur demanda
: « Que devrions-nous faire à propos de Barbarossa ? » On
appelait Kheireddine « Barbarossa » qui signifiait « Barbe
rousse. » Andrea Doria (Andrea Doria était le souverain de
la région d’Oria à Gênes, il s’appela Doria par rapport à
cette région), qui était l’un des commandants les plus
formidables de l’Espagne, prit son chapeau à la main et dit
: « Si vous me remettez vingt pièces parmi les galères du
roi de France, j’espère pouvoir m’en occuper. » Ils avaient
fait la paix avec la France récemment. Ils envoyèrent un
messager et demandèrent pour leurs navires. Comme le roi de
France voulait bien s’entendre avec eux, il envoya ses
galères. Le roi d’Espagne donna à Andrea Doria son armada et
ces navires français. Andrea Doria se dirigea vers Alger
avec ses navires entièrement équipés de soldats. Kheireddine
Beg équipa trente-cinq navires à Alger et appela le
capitaine Sinan de Djerba qui fournit également fourni sept
navires et suivit Kheireddine Beg. Kheireddine Beg prévu de
rencontrer Andrea Doria à Majorque et avait précédemment
fortifié le fort de Cherchell et l’avait rempli de
Meddecels.
Cependant, Andrea agit rapidement et arriva un matin avec
quarante galères et débarqua ses soldats sur le rivage.
Alors qu’ils étaient sur le point de piller de tout ce
qu’ils trouvaient à l’extérieur, les Musulmans sortirent du
fort et tuèrent les mécréants après un combat acharné.
Jusqu’à ce qu’ils purent atteindre leurs navires, mille
quatre cents mécréants furent passés par les épées et six
cents d’entre pris prisonniers. Le reste sauta sur leurs
navires et s’échappa. Kheireddine Beg arriva et mit les
prisonniers au travail d’esclave de rameurs. Le chambellan
d’Andrea devint prisonnier qui les informa qu’Andrea devait
se rendre à Gênes pour avoir des combattants. Alors
Kheireddine Beg se rendit là-bas. Il prit quelques
prisonniers pour les utiliser comme informateurs près de
Marseille et découvrit qu’Andrea était récemment passé par
là. Il se rendit dans une île à des kilomètres de Marseille
et y attendit dix jours. Pendant qu’un
iğrip passait,
ils le capturèrent. Il était plein de fromage et venait de
Majorque. Il fut vu du château de Toulon, qui était un quai
célèbre et un port des Français près de Marseille, que ce
navire avait été capturé. Alors, son capitaine partit avec
quatre galères. Alors qu’ils tendaient une embuscade aux
bons combattants que Kheireddine Beg avait placés là et
partaient ensemble avec le navire, ils rencontrèrent le
capitaine et en informèrent Kheireddine Beg. Alors le
capitaine fit demi-tour et retourna dans la tour.
Kheireddine Beg débarqua sur le rivage à Gênes et se rendit
dans le château à l’aube. Il fit un raid par surprise et
emprisonna son peuple. Il trouva vingt-deux navires dans le
port et les brûla. Il brûla le château et il était en route
pour Gênes quand une tempête le ramena au premier château
dans lequel il était resté. Lui et ceux de son groupe y
restèrent jusqu’à ce que la tempête soit passée.
L’évasion d’Andrea et la bataille de Carrack (Karaka)
Andrea n’alla pas à Gênes depuis Cherchell et accosta dans
une grande rivière en Espagne ou il demanda trois mille
soldats, de la poudre et des cordes de Gênes. Les Génois les
envoyèrent là où il se trouvait avec deux grosses caraques.
Le vent les jeta aussi sur cette île et quelqu’un vint le
matin. Dès qu’ils virent les voiles, ils se préparèrent et
ensuite un grand combat s’ensuivi dans lequel dix navires
attaquèrent. Puis ils entrèrent dans le port. Après quelques
heures, un autre navire arriva. Le vent se calma à
l’approche de l’après-midi et le navire resta en mer. Ils
attendirent cette nuit. Alors qu’il n’y avait pas de vent le
lendemain matin, Kheireddine Beg ordonna qu’il soit bombardé
de loin. Le capitaine Sinan ne l’écouta pas, s’approcha
d’eux et reçut alors une balle de fusil dans les yeux. Puis
il dû revenir et entra dans le port. Kheireddine Beg les
bombarda de loin et les affaiblit. Quand le navire devint si
faible qu’il faillit couler, les mécréants qui s’y
trouvaient se jetèrent à la mer et devinrent prisonniers.
Les combattants musulmans ramenèrent le navire et quand il
fut près du rivage, ils le pillèrent et le coulèrent
ensuite. Ils soignèrent les soldats blessés, prièrent pour
les martyrs et les enterrèrent. Ils mirent les mécréants aux
avirons et ils brûlèrent la caraque qu’ils avaient capturée
en premier. Ils trouvèrent des nouvelles d’Andrea sur ces
navires et ils retournèrent vers les côtes arabes. Andrea
quitta cette ville par la rivière et se rendit au port de
Séville à l’extérieur du détroit de Gibraltar et y resta.
Kheireddine Beg alla à Alger. Il envoya Chavoush (sergent)
Mustafa, qui était l’un des messagers de la cour du Sultan
Souleyman Khan, et dit : « Qu’il soit fait des recherches et
qu’on nous informe de l’état de paix qui a été fait avec la
France et d’autres questions avec eux. » Les nouvelles
recueillies de ce côté firent écrites et ensuite soumises à
l’autorité de l’état avec le sergent mentionné ci-dessus. A
cette époque, Hassan Beg, qui était le fils de
Kheireddine Beg et qui était un descendant du Prophète Muhammad
(sallallahou ‘aleyhi wa sallam) du côté de sa mère, alla
piller deux fois avec des capitaines et rapporta beaucoup de
butin.
Le raid et la prise de contrôle du château de Coron par Andrea Doria et la révolte du souverain de Tlemcen
Lorsque le Sultan Souleyman Khan commença sa campagne
d’Allemagne en 938 (1531/32), le roi d’Espagne Charles V
vint à Gênes. Ils pensèrent que « c’était une occasion de
piller la côte de Roumélie alors que le Grand Turk était
dans une campagne militaire. » Cependant, son frère
Ferdinand, qui était l’empereur d’Autriche, envoya une
lettre et dit que « ce n’est pas un exploit d’attaquer
quelques châteaux, aidez-moi aujourd’hui, » donc il eut
l’intention de l’aider et d’envoyer Andrea à Moton avec sa
flotte. Ils arrivèrent à Alger avec quatorze navires.
Kheireddine Beg pensa aller à Istanbul. Il laissa sa flotte
dans la mer et il les rencontra sur terre, dans la plaine et
se battirent. ‘Abdallah, qui était le Beg de Tlemcen, fut
vaincu et s’enfuit à Tlemcen. Certains hommes agirent comme
intermédiaires et ils firent la paix avec trente mille
pièces d’or. Kheireddine Beg retourna à Alger. Pendant ce
temps, Andrea eu la mer pour lui et il atteignit les rives
de la péninsule de Péloponnèse, assiégea le fort de Coron et
le prit. Le capitaine Ahmed Bacha était en mer cette
année avec quatre-vingts navires, mais il ne put le
rattraper. Kheireddine Beg élimina (les problèmes du) le
côté terrestre en Afrique du Nord, puis envoya les
capitaines sur les côtes espagnoles avec une quinzaine de
navires et ils brûlèrent et détruisirent les côtes là-bas.
L’Espagne avait quinze navires à protéger. Ils se
rencontrèrent sur l’île nommée Koyunluca et s’affrontèrent.
Un seul navire fut sauvé, quatorze navires furent pris en
remorque et transportés à Alger. Beaucoup de butin de guerre
fut saisi et ils le partagèrent.
La situation des Meddecels espagnols
Charles V vint à l’aide depuis la terre, mais il fut vaincu
et retourna sans espoir. Jusqu’à cette époque, les Musulmans
qui restaient à Andalousie payaient des tributs, pouvaient
lancer ouvertement leur appel à la prière et faisaient leurs
prières. Depuis que ces terres furent récemment reprises en
charge par les mécréants, ils laissèrent faire cela pour
donner bonne impression. Quand Charles V devint le roi, il
envoya des hérauts dans les villes déclarant qu’il était
interdit d’adorer selon la tradition islamique et il
commença à jeter les Musulmans dans le feu. Les Musulmans ne
purent pas supporter cela et ils tinrent alors beaucoup de
réunions. Ils se rassemblèrent devant une montagne et
envoyèrent un émissaire à Kheireddine Beg. Quand ses hommes
et trente-six galliots arrivèrent, ils vainquirent les
ennemis qui les attaquèrent et emmenèrent les Musulmans dans
leurs bateaux. Un millier de personnes les défendirent et
ils firent sept voyages pour les transférer. Ils
transportèrent tous les Musulmans jusqu’à la rive de l’autre
côté de la mer et les sauvèrent des mécréants. Ils saisirent
beaucoup de butin de guerre sur leur chemin et ils en furent
satisfaits. Puis de soixante-dix mille Meddecels
s’installèrent sur les rives des Musulmans, en Algérie et
ailleurs. C’est la raison pour laquelle la plupart des
Algériens sont d’origine andalouse.
La ruse d’Andrea et les mesures de Kheireddine Beg
Le Sultan Souleyman Khan envoya une lettre à Kheireddine Beg
quand il revint de la campagne militaire en Allemagne et
envoya un message par l’intermédiaire de Chavoush Sinan en
disant : « Je souhaite mener une campagne militaire en
Espagne. Mettez un homme capable à votre place et venez avec
nous. S’il n’y a pas de personne capable de protéger la
zone, faites-le nous savoir. » Quand il fut appris que
Kheireddine Beg s’apprêtait à partir, Andrea quitta Séville
et atteignit Gênes. Il rusa afin d’empêcher Kheireddine de
partir puis chargea une barge avec des marchandises d’une
valeur de six mille lires d’or et soixante-dix prisonniers
de Coron. Il leur ordonna de dire « le roi d’Espagne va
venir à Alger » et les envoya à Alger, ce qu’ils firent.
Kheireddine Beg réalisa que c’était une tromperie, il
prétendit disperser les navires et creuser des tranchées.
Puis il prit l’armement de la barge et laissa partir
l’équipage. Quand ils arrivèrent, ils dirent à Andrea que
« Barbarossa avait changé d’avis pour aller à Istanbul. »
Andrea Doria en fut satisfait et partit pour la région près
de Coron. La capture et l’assassinat des prisonniers
Kheireddine Beg se tourne vers Istanbul
Kheireddine Beg arrive en présence du Sultan
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