En attendant de revenir sur l’histoire des Sultans en particulier, il nous suffira de mentionner le grand effort du Sultan Muhammad dans le domaine des guerres navales contre les Européens. En l’an 857 de l’Hégire (1453), il conquit Constantinople et de l’an 857 (1453) à l’an 864 de l’Hégire (1459), il conquit le pays des Serbes. Belgrade devint part de l’Empire Islamique en 864 et le resta jusqu’à l’an 1296 de l’Hégire, soit à peu près cinq siècles. En l’an 865 de l’Hégire (1460), il conquit l’île de Morée ou le Péloponnèse (la Grèce) ; en 867 (1462), il conquit la Valachie ; de l’an 868 (1463) à l’an 884 de l’Hégire, il conquit l’Albanie ; de l’an 868 (1463) à l’an 870 de l’Hégire (1465), il conquit le Bosnie Herzégovine contrairement à ceux qui mentent en disant que l’Islam n’y pénétra qu’au neuvième siècle de l’Hégire. Et nous démontrerons plus tard qu’en fait l’Islam entra en Bosnie au quatrième siècle de l’Hégire.

En l’an 881 (1476), le Sultan Muhammad al-Fatih conquit le pays des Hongrois et entre la conquête de la Hongrie jusqu’à sa mort en l’an 886 (1481) il conduisit plusieurs batailles navales ou il conquit une partie des îles de la Mer Egée en l’an 884 de l’Hégire (1489) ; il conquit Otrante dans le sud de l’Italie après la conquête de Sicile en l’an 850 de l’Hégire (1480) et lorsqu’il fut empoisonné par son docteur juif, il procédait aux préparations pour la prise de Rome conformément à la prédiction du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam).

Ainsi était nos Ancêtres et il est bien connut qu’il prépara une armée à la tête de laquelle il prit lui-même le commandement pour unifier le reste du Monde Islamique.  

Ainsi il conquit Constantinople et les Balkans dans sa vision du monde de propager la Religion d’Allah, d’appliquer sa Shari’ah, de juger par celle-ci sur les gens et aussi afin qu’aucun ennemi ne menace directement le pays. Puisque les Balkans menaçaient directement l’Empire Islamique et leur unification, il était impératif dès lors de faire tomber Constantinople ainsi que les Balkans pour la protection de la Oummah tout en confirmant la prophétie du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam).

Puisque Constantinople était la barrière qui protégeait et empêchait l’accès de l’Europe aux conquérants musulmans, Muhammad al-Fatih fit ses préparatifs à Edirne qui était la capitale des Ottomans avant la conquête de Constantinople et fit couler dans les moules ses prodigieux canons tout en se préparant pour les acheminer sous les murs de la capitale de Byzance.

Les Ottomans furent donc les premiers à fabriquer leurs  propres canons et à les utiliser. Et si l’on regarde la taille monstrueuse de ces canons, on ne peut qu’être frappé de stupeur. Ils n’allèrent pas les acheter chez les voisins et restèrent arriérés comme ils furent accusés injustement, bien au contraire, ils furent les pionniers de l’armement moderne. Ce sont plutôt ceux qui les critiquent parmi les apostats de notre Oummah et les hypocrites qui sont arriérés et qui ont contribué à couler leur pays et plonger l’Oummah dans les ténèbres de l’humiliation comme si les Musulmans étaient incapables de créativité.

Je vous conseille donc avant de critiquer les Ottomans de regarder ce que vous avez avancé pour l’Oummah. Serait-il donc devenu honteux de fabriquer ses propres armes ou de pétrir son propre pain ?

 

Les Ottomans restèrent militairement et technologiquement incontestés durant plus de trois siècles. Bayazid, le grand père du Sultan Muhammad al-Fatih bâtît pour lui-même sur les rives du Bosphore dans le but de la conquête de Constantinople la Forteresse de Anatol Hissar ou la Forteresse d’Anatolie. Muhammad al-Fatih décida donc de construire à l’opposé une autre forteresse qu’il appela Roumélie Hissar ou la Forteresse de Roumélie sur les terres Byzantines et aussi sur les rives du Bosphore dans le but de contrôler complètement ce dernier. 

Muhammad al-Fatih procéda lui-même au plan de cette forteresse et al-Mirma’i Mouslih ad-Din Agha l’exécuta avec l’aide de 7000 maçons en quatre mois et dans les terres ennemies. Tel était l’esprit du conquérant Muhammad al-Fatih, puisse Allah Exalté lui faire miséricorde et le couvrir de gloire le Jour du Qiyamah.

Après l’achèvement de la construction, un certain nombre de soldats ottomans se rendirent à Constantinople qu’ils étudièrent soigneusement. Lorsque le Sultan Muhammad al-Fatih écouta les rapports, il ordonna de déplacer tous les habitants près des enceintes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la ville fortifiée. L’empereur Byzantin Constantin XI Paléologue comprit alors les intentions de Muhammad al-Fatih et fit déplacer tous les gens tout en ordonnant de fermer les portes de la ville.

Tandis que l’armée ottomane partie d’Adarna se rapprochait, l’inquiétude gagna Constantinople et l’Empereur Constantin demanda de l’aide urgente au pape Nicolas V qui envoya aussitôt le cardinal catholique Isidore. Lorsque ce dernier arriva, il se rendit dans l’église Sainte Sophie ou il tint un discours sur la religion catholique contraire à la religion orthodoxe sous le regard moqueur des byzantins qui détestaient les catholiques. L’Empereur Byzantin avait simplement cherché l’unification des Chrétiens pour faire face à la menace islamique mais les catholiques cherchèrent à convertir les byzantins si bien que les religieux byzantins sentirent le poids de la menace ce qui poussa Lucas Notaras, le ministre d’état à dire sa fameuse parole : « Nous préférons plutôt voir les turbans ottomans que les toques latines dans Constantinople, » qui n’avait certainement pas oublié les ignominies commises par les croisés d’Europe lorsqu’ils débarquèrent à Constantinople en 1204 et que nous avons rapporté en détail dans notre second volume de l’Abrégé de l’Histoire des Abbassides. 

 

L’église latine ne s’empressa donc pas d’envoyer des renforts pour soutenir les Byzantins suite à l’appel de l’Empereur mais chercha plutôt à les convaincre à la foi catholique.

 

L’élément le plus important qui joua dans le siège et la conquête de Constantinople fut certainement les canons et ce qui est appelé aujourd’hui le mortier est une invention purement ottomane vu pour la première par le monde fois lors du siège ottoman de Constantinople ainsi que le plus gros canon à avoir jamais été utilisé contre une forteresse.

Ces canons furent construit simultanément par Mouslih ad-Din et Orban et non pas seulement par Orban comme le rapportent les mauvaises langues. De toute manière chaque défaite des Chrétiens face aux Musulmans entraina systématiquement l’humiliation des commandants dans les recueils d’histoires ainsi que l’utilisation de causes grotesques pour justifier les défaites ou les agressions de ces mêmes Chrétiens tout comme la fameuse « tapette à moucherons » qui value « officiellement » la guerre d’Algérie : l’équivalent des « vrais faux avions » du 9/11 ou des armes de destructions fictives de Saddam. 

 

D’ailleurs, il n’existe aucune certitude sur la nationalité de cet Orban. Certains affirment qu’il était Hongrois et d’autres Roumain. Peu importe sur ce qui fut dit ou rapporté la réalité est que ce sont les Ottomans qui les ont non seulement fabriqués et utilisés les premiers. Le boulet de pierre et de métal utilisé comme projectile pesait 1500 kilos et était projeté à une distance d’un peu plus de 1200 mètres et le son était entendu à une distance d’environ 40 kilomètres.

 

Adari Mountardo[1] affirme que le nombre de canons construit par Mouslih ad-Din et Orban atteignit 200. Lorsque les canons furent transporté d’Edirne (Adarna) jusqu’à portée des murs de Constantinople, la route dut être agrandie et les ponts renforcés par 500 ingénieurs accompagnés de leurs équipes qui participèrent ainsi à l’acheminement de la logistique de guerre ottomane. Chaque canon fut tiré par 60 buffles et assisté sur chaque flanc par 200 hommes pour assurer la stabilité des canons (2000 hommes selon un historien français).

 

Boulets de Canon

Les canons remplirent non seulement un rôle majeur dans le siège de Constantinople tant sur le plan destructif que psychologique mais aussi à l’échelle européenne sur la nouvelle menace qu’ils représentaient ce qui entraina l’accélération de la recherche de contre mesure à savoir la course à l’armement moderne dont les Ottomans peuvent être crédités d’être les pères. 

 

L’avancée technologique des Ottomans n’eut donc d’autre but que son utilité pour l’établissement et la protection de cette religion, la propagation de l’Islam, l’implémentation et l’application de la Shari’ah et de la justice de manière à ce qu’il n’y ait plus de Fitna et que la religion entière soit à Allah Exalté sur toute la terre et non pas pour protéger le souverain véreux et sa famille en laissant le pays à la proie des vautours vampires nationaux et étrangers qui sucent le sang du pays et de ses habitants. C’est aussi cette raison qui valut le siège de Constantinople et la preuve reste l’appel des muezzins qui se répètent à l’infini lorsque entre l’heure des prières !

 

Si nous avons mentionné Muhammad al-Fatih, puisqu’il y a des leçons dans leur Histoire, alors que les Turcs fêtent la prise de Constantinople, c’est pour mentionner que ces Sultans Ottomans si calomniés ne passèrent pas leur temps à s’enrichir, en vidant les caisses et les richesses de l’état en les déposant dans des banques suisses et à combattre l’Islam jour et nuit mais pour élever la suprématie du Verbe Divin. Par l’Islam ils vivaient et pour l’Islam, ils mourraient Fis-Sabilillah, pour protéger les terres de l’Islam, leurs lieux sacrés et les Musulmans.

 

Durant toutes les dynasties qui se succédèrent après la mort du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) jusqu’aux Ottomans, les Musulmans ne restèrent pas arriérés ou en arrière sur la scène internationale mais ils bâtirent une prodigieuse histoire cependant le jour où les Musulmans laissèrent tomber leur religion et refusèrent de lutter pour elle alors ils sombrèrent dans la torpeur pour le résultat que nous vivons aujourd’hui, humiliés sans ressources et sans armées, réduits à critiquer notre Shari’ah et nos frères qui ont le courage de défendre leurs terres et leurs familles ! 

 

Allah, à Lui les Louanges et la Gloire nous a pourtant avertit de manière permanente « Et préparez [pour lutter] contre eux tout ce que vous pouvez comme force… » (Qur’an 8/60) Et « tu n’es responsable que de toi même, et incite les croyants (au combat) Allah arrêtera certes la violence des incroyants … » (Qur’an 4/84)

 

Mais nous avons tout oublié : nos obligations, notre honneur, notre but et notre histoire alors que nous furent les pionniers en bien des domaines en matières de sciences quand nous étions animés d’une puissante foi si bien que nos ennemis devaient parler Arabe pour étudier dans nos universités durant leur âge des ténèbres quand les Musulmans se lavaient avec du savon tandis que les Européens peignaient leurs demeures avec leur fèces ! Maintenant c’est tout le contraire, ce sont nos ennemis qui préparent tout ce qu’ils peuvent pour nous écraser, qui incitent leurs peuples contre nous, nous sommes devenus crasseux et devons mettre des jeans pour aller dans leurs universités et parler le javanais !

 

Qu’avons-nous donc préparé pour notre Oummah et son futur ?

 

Le Sheikh ‘Abd al-Hamid Kishk (qu’Allah Exalté lui fasse miséricorde) a dit à propos des Ottomans : « Je me suis rappelé du passé. Qu’est donc la Turquie ? La Turquie est un pays Islamique qui porta la bannière islamique durant trois siècles. Il y avait dans celle-ci le calife des Musulmans et la Turquie était le siège du Califat Islamique et quoi qu’il fût dit, le Califat était le lien sacré et l’anse solide qui unifia la communauté islamique divisée qui était à l’époque du Califat Islamique un seul corps. Le jour ou le Califat s’effondra, le lien se rompit et il ne resta rien d’autre qu’un souvenir jadis grandiose.

 Les Turcs Ottomans respectaient considérablement le Qur’an d’un respect absolu qui laisse stupéfait. Si l’un d’entre eux entrait dans une pièce ou se trouvait le Qur’an il était impensable qu’il sorte de la pièce face en avant en tournant le dos au Qur’an mais il sortait à reculons pour ne pas offrir son dos au Qur’an, par respect et honneur pour le Livre d’Allah. Ainsi, les Ottomans respectaient le Qur’an !

Comment était alors la Turquie pour être descendue si bas, après avoir été le siège du Califat Islamique ? Elle envoyait ses armées pour conquérir les pays pour guider les gens à l’Islam. Elle envoyait ses troupes pour protéger les frontières de la Communauté Islamique. Qu’est-il donc arrivé ?

Un brutal dictateur et un tyran servile appelé Attaturk prit le pouvoir. Si vous fouillez dans son histoire, vous découvrirez qu’il fut élevé par une femme juive. Quand il devint un jeune homme, il annonça en 1923 la chute du Califat et déclara le système républicain en Turquie avant de mourir en 1938 alors âgé de 58 ans. Il dirigea la Turquie durant 15 ans ou il s’appliqua à détruire les racines de l’Islam et les Musulmans jusqu’au point où il interdit de lancer l’appel à la prière en Arabe pour empêcher que les mots « la ilaha illallah » se soit prononcé et entendu. Il changea la langue nationale Arabe pour le latin et vous trouverez que la langue arabe est combattue à chaque fois que l’Islam l’est parce que si vous éliminez la langue arabe, il sera plus facile d’éliminer le Livre d’Allah et la Sounnah de son Messager (sallallahou ‘aleyhi wa sallam). »

Fin de citation

 

Un savant a dit : « En ce qui me concerne, les Ottomans jouèrent un rôle majeure dans la protection de l’Islam durant six siècles. Quiconque travaille pour sa critique, sa faiblesse ou sa chute sort de du couvert de l’Islam (devient mécréant) et le résultat de la chute du Grand État Ottoman fut la dislocation du monde islamique en faveur du sionisme mondial et la colonisation des terres musulmanes et depuis sa chute, les Musulmans ne se sont jamais remis. » 

 

 

Ad-Dawlah al-‘Uthmaniyah ou l’état des Ottomans fut un grand état qui dura 625 années et, il n’y a aucun doute en cela. Ad-Dawlah al-‘Uthmaniyah est une dynastie islamique à l’égal des Omeyyades et des Abbassides.

 

Un grand nombre d’écrivains et non des moindres, se sont spécialisés dans la falsification de l’Histoire et particulièrement celle qui touche les Musulmans. Ainsi toutes les nations qui furent au contact de ces derniers, soit pour redorer leur blason ou pour inciter au patriotisme et au nationalisme, on récrit l’Histoire en introduisant tous les clichés dont on nous a bourrés le crâne depuis notre tendre jeunesse.

 

Comme nous l’avons déjà dit, les Ottomans furent le sujet de l’acrimonie du monde de la mécréance en général et ne furent épargnés ni par les Chrétiens et ni pas les Juifs et ce jusqu’à nos jours. Il vous suffit d’effectuer une recherche sur Internet pour voir que la haine des Ottomans perdure depuis leur apparition.

Ceux qui écrivent contre eux et particulièrement les Européens ne le font pas gratuitement mais pour des causes et des raisons bien précises et nous le pouvons pas les blâmer pour cela puisque premièrement, ils sont naturellement les ennemis de l’Islam et deuxièmement, ils furent humiliés par ce puissant état qui s’éleva de toutes ses forces contre leurs complots. Cependant, les laïques mentionnés ici sont bien évidemment de ceux de nos propres pays qui imitent servilement leur frère des pays de la mécréance dans leur haine de cette religion, de son histoire et des Musulmans. Quelle vie amère que la leur, quand ils ont passé chaque instant de la vie à promulguer la haine, la médisance et la calomnie et quel fardeau que de se faire passer pour un Musulman, de s’appeler et de vivre parmi eux quand on est un mécréant endurci.

 

Ce grand état était à l’exemple des autres états qui l’ont précédé, l’État du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam), l’État des Califes bien Guidés à Médine, l’État des Omeyyades à Damas, l’État des Abbassides à Baghdad qui chuta en 656 de l’Hégire (1258) sous le courroux des mongols commandés par Houlakou, le petit fils de Gengis Khan. Avec l’assassinat du trente septième calife des Musulmans, l’Oummah de Muhammad (sallallahou ‘aleyhi wa sallam) resta sans calife jusqu’au 13 Rajab de l’année 659 de l’Hégire (1260) quand l’émir ‘Abassi al-Moustansir Billah Ahmad Abou al-Qassim, le fils d’az-Zahir bi-Amrillah Abou Nasr Muhammad Ibn an-Nassir li-Dinillah fut intronisé au Caire. Pour plus de détails sur les califes Abbassides du Caire, je vous invite à consulter la fin de second volume de l’Abrégé de l’Histoire des Abbassides.

 

L’émir Ahmad, l’oncle d’al-Mousta’sim, le dernier calife abbasside, était emprisonné à Baghdad et Allah Exalté le protégea de la violence des Mongols qui le libérèrent. Il rejoignit une caravane de Bédouins Arabes d’Irak et s’enfuit avec un groupe des nobles des tribus d’Irak au Caire pour rencontrer le prince Zahir Baybars, le sultan du Caire qui sortit à sa rencontre avec ses ministres, des témoins et les gens. Sortirent aussi lors de cette circonstance les Juifs portant la Torah ainsi que les Chrétiens portant leur Bible pour un jour grave, comme le rapportèrent un grand nombre d’historiens.

L’émir Abbasside entra par la porte principale lors d’une journée cérémonieuse ou l’attendait de Sultan Baybars, des généraux, ses ministres et sa garde qui lui portèrent tous allégeance. 

 

Le calife prit le nom d’al-Moustansir Billah et résidence au Caire qui était une des plus grandes villes de l’Islam et sous laquelle, le califat abbasside allait de nouveau régner sur le Monde Islamique sous l’ombre des Mamalik, des puissants Sultans, qui stoppèrent les Mongols et expulsèrent les croisés. Ainsi le Califat abbasside après sa chute à Baghdad passa en Syrie puis resta en Egypte jusqu’à ce que la victoire du puissant Sultan ottoman Salim al-Awwal (I) sur les Mamalik lors de la fameuse bataille de Marj Dabiq puis celle de Ridaniyah qui lui permit d’entrer au Caire le 8 Mouharram 923 (31 janvier 1527).

 

Nous avons rapporté dans nos Abrégés de l’Histoire des Abbassides, l’histoire et les causes des trois vagues d’invasions mongoles ainsi que leur destruction des terres musulmanes. De même nous avons mentionné l’Histoire des tribus turques de Khwarizm, qui donnèrent naissance aux Mamalik et des Seljouks qui sauvèrent le Califat Abbasside de la perfidie des shiites Bouwayh et s’établirent en Anatolie ou le Sultanat de Rome. De même nous avons vu comment Jalal ad-Din Minkobarti Ibn ‘Ala ad-Din Muhammad Shah Khwarizm pourchassé par les Mongols attaqua les territoires musulmans en Asie Centrale et entra en conflit avec le Sultan Seljouk Kaykoubad al-Awwal (I) du Sultanat de Roum.

Voici un résumé de l’Histoire des Seljouks pour introduire celle des Ottomans.

 

 

Migration turque et premiers raids en Anatolie 

 

L’État Seljouk en Anatolie vit le jour en 467 de l’Hégire (1075), trente-cinq ans après la fondation du Grand Empire Seljouk en Perse. Cet événement, suite à la victoire de Manzikert en 463 (1071), résulta de la migration d’une importante population de Turcs. Les raids d’Oghouz sur l’Anatolie, qui commencèrent en 409 (1018) et durèrent jusqu’en 433 (1040), ne furent que de simples reconnaissances et n’eurent aucune signification historique. D’autre part, les batailles qui eurent lieu pendant la période de trente ans entre la fondation de l’Empire et la bataille de Manzikert jouèrent un rôle décisif pour briser la résistance byzantine et préparer la voie à la colonisation turque en Anatolie.

 

L’un des problèmes auxquels l’Empire Seljouk dû faire face depuis sa fondation fut de trouver des terres et des moyens de subsistance pour le grand nombre d’émigrants turcomans. Les grands Sultans Seljouk comme Toughroul Bek (429-55 / 1038-63), Alp Arsalan (455-65 / 1063-72) et Malik Shah (465-85 / 1072-92) considéraient les Turcomans comme une menace pour la loi et l’ordre de l’état et, en les envoyant faire des raids en Anatolie, ils empêchèrent non seulement les déprédations dans les territoires musulmans, mais accrurent également leur propre pouvoir contre l’Empire Byzantin, ainsi que fournir des terres et des moyens de subsistance aux Turcomans. La conquête et la turquisation de l’Anatolie sont le résultat de cette politique et de ces besoins, bien que les dirigeants musulmans, ignorant la nature de l’état turc et de la féodalité nomade turque, tinrent Toughroul Bek, en tant que Sultan turc et musulman, responsable des raids turcomans et du pillage dans leurs territoires, et se plaignirent à lui. 

 

En raison de la politique seljouk consistant à diriger la migration turcomane vers l’Anatolie, cette région fut en proie aux attaques et aux pressions turques pendant une période de trente ans. Les Turcomans, parfois soutenus par les Seljouk, mais principalement sous la direction de leurs propres beys, commencèrent leurs raids depuis l’Azerbaïdjan et pénétrèrent jusqu’aux villes de l’est, du centre et de l’ouest de l’Anatolie. À la suite de ces raids et longues batailles continues, ils capturèrent non seulement les plaines et les plateaux, mais aussi les villes d’Erzurum en 440 de l’Hégire (1048), Kars en 446 (1054), Malatya (Mélitène) en 449 (1057), Sivas (Sébaste) en 451(1059), Kayseri (Césarée) en 459 (1067), Niksar (Néocésarée), Konya (Iconium) et ‘Amouriyyah (Amorium) en 460 (1068), Honas (Khonae) en 461 (1069). Malgré cette expansion, qui dura jusqu’à la victoire de Manzikert, l’Anatolie était encore loin d’être un lieu sûr pour les Turcs, car il restait encore un grand nombre de forts et de villes conquises en plus que les Turcomans étaient étroitement poursuivis par les forces byzantines. Pour cette raison, les Turcomans retournaient en Azerbaïdjan après leurs attaques et leurs conquêtes.

 

L’établissement des Turcs en Anatolie 

 

Lorsque la résistance byzantine fut brisée à la suite de la victoire de Manzikert en Dzoul Qi’dah 463 (26 août 1071)[2], les Turcomans commencèrent à se répandre et à s’installer en Anatolie. Conscients de leur rôle de défenseurs de l’Islam et de champions d’une domination turque universelle, les premiers Sultans Seljouk firent valoir leur prétention à la suprématie sur Byzance et se mirent ainsi en même temps à résoudre le problème de la migration turque.

 

Lorsque, à la suite de sa défaite, l’empereur Romanus Diogène fut destitué et que la paix qu’il avait acceptée fut rompue, Alp Arsalan lui envoya un message disant qu’il se rendrait lui-même en Anatolie pour le venger. Sa mort en 465 (1072) pendant la campagne du Turkestan l’empêcha d’exécuter sa menace. Néanmoins, il dit à ses commandants avant la campagne que la paix avec Byzance était terminée et qu’ils avaient l’ordre de conquérir les pays chrétiens (c’est-à-dire l’Anatolie).

 

Après la bataille de Manzikert, il y eut des changements rapides et soudains dans les caractéristiques ethniques de l’Anatolie. Parce que la grande migration et la colonisation turques n’ont été ni étudiées ni comprises, le processus de turquisation en Anatolie resta une énigme et certains historiens attribuèrent ces changements à l’anéantissement ou à la conversion massive à l’Islam de la population locale. S’il y eut effectivement des conversions et des pertes de population des deux côtés, l’inexactitude de ces conjectures ne tient pas compte des migrations et des changements ethniques.

 

L’opinion selon laquelle les Turcs en 473 (1080), sept ans après avoir atteint le détroit, auraient pu être facilement chassés, puisqu’ils n’avaient ni établit ni fondé un état, est erronée et découle de l’ignorance de l’histoire turque et des sources orientales en plus d’être totalement inutile puisque l’évènement a eu lieu. Le passé ne peut-être changée et ce n’est pas avec des « si » que l’on bâtit ! Il suffit de signaler que le Grand Empire Seljouk existait, qu’une tribu nomade n’a pas nécessairement à adopter une vie sédentaire et qu’il n’y avait pas de patrie dans laquelle ces Turcomans pouvaient retourner. Autre opinion erronée, en raison de l’ignorance de la politique seljouk en matière de conquête et d’installation en Anatolie, prétend sur la base d’un événement isolé : l’expédition syrienne d’Alp Arsalan, que les Sultans Seljouk n’avaient aucune intention de conquérir l’Anatolie. 

 

Bien que la victoire de Manzikert ait été suivie d’un flux considérable de population en Anatolie, la transformation de cette terre en un territoire entièrement turc prit quelques siècles de plus. Les Turcs qui fuirent devant les Mongols d’Asie centrale et de Perse formèrent la deuxième grande migration, et le processus de turquisation s’étendit de l’Anatolie centrale aux côtes et s’acheva au cours des septième et huitième de l’Hégire (treizième quatorzième siècles). Ce mouvement de population était essentiellement basé sur les éléments nomades, mais, avec la fondation de l’état seljouk occidental, des paysans, des commerçants, des artisans et des chefs religieux vinrent en Anatolie dans le cadre des migrations. Voici une très brève description de la façon dont l’Anatolie fut colonisée par les Turcs.



[1] Orthographe incertain car je n’ai pu trouver nulle part mention de cet écrivain. 

[2] Voir nos précédents Abrégés de l’Histoire des Abbassides ou nous avons rapporté en détails cette bataille décisive.