En attendant de revenir sur l’histoire des Sultans en
particulier, il nous suffira de mentionner le grand effort
du Sultan Muhammad dans le domaine des guerres
navales contre les Européens. En l’an 857 de l’Hégire
(1453), il conquit Constantinople et de l’an 857 (1453) à
l’an 864 de l’Hégire (1459), il conquit le pays des Serbes.
Belgrade devint part de l’Empire Islamique en 864 et le
resta jusqu’à l’an 1296 de l’Hégire, soit à peu près cinq
siècles. En l’an 865 de l’Hégire (1460), il conquit l’île de
Morée ou le Péloponnèse (la Grèce) ; en 867 (1462), il
conquit la Valachie ; de l’an 868 (1463) à l’an 884 de
l’Hégire, il conquit l’Albanie ; de l’an 868 (1463) à l’an
870 de l’Hégire (1465), il conquit le Bosnie Herzégovine
contrairement à ceux qui mentent en disant que l’Islam n’y
pénétra qu’au neuvième siècle de l’Hégire. Et nous
démontrerons plus tard qu’en fait l’Islam entra en Bosnie au
quatrième siècle de l’Hégire.
En l’an 881 (1476), le Sultan Muhammad al-Fatih
conquit le pays des Hongrois et entre la conquête de la
Hongrie jusqu’à sa mort en l’an 886 (1481) il conduisit
plusieurs batailles navales ou il conquit une partie des
îles de la Mer Egée en l’an 884 de l’Hégire (1489) ; il
conquit Otrante dans le sud de l’Italie après la conquête de
Sicile en l’an 850 de l’Hégire (1480) et lorsqu’il fut
empoisonné par son docteur juif, il procédait aux
préparations pour la prise de Rome conformément à la
prédiction du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam).
Ainsi était nos Ancêtres et il est bien connut qu’il prépara
une armée à la tête de laquelle il prit lui-même le
commandement pour unifier le reste du Monde Islamique.
Ainsi il conquit Constantinople et les Balkans dans sa
vision du monde de propager la Religion d’Allah, d’appliquer
sa Shari’ah, de juger par celle-ci sur les gens et aussi
afin qu’aucun ennemi ne menace directement le pays. Puisque
les Balkans menaçaient directement l’Empire Islamique et
leur unification, il était impératif dès lors de faire
tomber Constantinople ainsi que les Balkans pour la
protection de la Oummah tout en confirmant la prophétie du
Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam).
Puisque Constantinople était la barrière qui protégeait et
empêchait l’accès de l’Europe aux conquérants musulmans, Muhammad
al-Fatih fit ses préparatifs à Edirne qui était la
capitale des Ottomans avant la conquête de Constantinople et
fit couler dans les moules ses prodigieux canons tout en se
préparant pour les acheminer sous les murs de la capitale de
Byzance.
Les Ottomans furent donc les premiers à fabriquer leurs
propres canons et à les utiliser. Et si l’on regarde
la taille monstrueuse de ces canons, on ne peut qu’être
frappé de stupeur. Ils n’allèrent pas les acheter chez les
voisins et restèrent arriérés comme ils furent accusés
injustement, bien au contraire, ils furent les pionniers de
l’armement moderne. Ce sont plutôt ceux qui les critiquent
parmi les apostats de notre Oummah et les hypocrites qui
sont arriérés et qui ont contribué à couler leur pays et
plonger l’Oummah dans les ténèbres de l’humiliation comme si
les Musulmans étaient incapables de créativité.
Je vous conseille donc avant de critiquer les Ottomans de
regarder ce que vous avez avancé pour l’Oummah. Serait-il
donc devenu honteux de fabriquer ses propres armes ou de
pétrir son propre pain ?
Les Ottomans restèrent militairement et technologiquement
incontestés durant plus de trois siècles. Bayazid, le grand
père du Sultan Muhammad al-Fatih bâtît pour
lui-même sur les rives du Bosphore dans le but de la
conquête de Constantinople la Forteresse de Anatol Hissar
ou la Forteresse d’Anatolie. Muhammad al-Fatih
décida donc de construire à l’opposé une autre forteresse
qu’il appela Roumélie Hissar ou la Forteresse de
Roumélie sur les terres Byzantines et aussi sur les rives du
Bosphore dans le but de contrôler complètement ce dernier.
Muhammad al-Fatih procéda lui-même au plan de
cette forteresse et al-Mirma’i Mouslih ad-Din Agha
l’exécuta avec l’aide de 7000 maçons en quatre mois et dans
les terres ennemies. Tel était l’esprit du conquérant
Muhammad al-Fatih, puisse Allah Exalté lui faire miséricorde
et le couvrir de gloire le Jour du Qiyamah.
Après l’achèvement de la construction, un certain nombre de
soldats ottomans se rendirent à Constantinople qu’ils
étudièrent soigneusement. Lorsque le Sultan Muhammad
al-Fatih écouta les rapports, il ordonna de déplacer
tous les habitants près des enceintes tant à l’intérieur
qu’à l’extérieur de la ville fortifiée. L’empereur Byzantin
Constantin XI Paléologue comprit alors les intentions de Muhammad
al-Fatih et fit déplacer tous les gens tout en
ordonnant de fermer les portes de la ville.
Tandis que l’armée ottomane partie d’Adarna se rapprochait,
l’inquiétude gagna Constantinople et l’Empereur Constantin
demanda de l’aide urgente au pape Nicolas V qui envoya
aussitôt le cardinal catholique Isidore. Lorsque ce dernier
arriva, il se rendit dans l’église Sainte Sophie ou il tint
un discours sur la religion catholique contraire à la
religion orthodoxe sous le regard moqueur des byzantins qui
détestaient les catholiques. L’Empereur Byzantin avait
simplement cherché l’unification des Chrétiens pour faire
face à la menace islamique mais les catholiques cherchèrent
à convertir les byzantins si bien que les religieux
byzantins sentirent le poids de la menace ce qui poussa
Lucas Notaras, le ministre d’état à dire sa fameuse parole :
« Nous préférons plutôt voir les turbans ottomans que les
toques latines dans Constantinople, » qui n’avait
certainement pas oublié les ignominies commises par les
croisés d’Europe lorsqu’ils débarquèrent à Constantinople en
1204 et que nous avons rapporté en détail dans notre second
volume de l’Abrégé de
l’Histoire des Abbassides.
L’église latine ne s’empressa donc pas d’envoyer des
renforts pour soutenir les Byzantins suite à l’appel de
l’Empereur mais chercha plutôt à les convaincre à la foi
catholique.
L’élément le plus important qui joua dans le siège et la
conquête de Constantinople fut certainement les canons et ce
qui est appelé aujourd’hui le mortier est une invention
purement ottomane vu pour la première par le monde fois lors
du siège ottoman de Constantinople ainsi que le plus gros
canon à avoir jamais été utilisé contre une forteresse.
Ces canons furent construit simultanément par Mouslih
ad-Din et Orban et non pas seulement par Orban comme le
rapportent les mauvaises langues. De toute manière chaque
défaite des Chrétiens face aux Musulmans entraina
systématiquement l’humiliation des commandants dans les
recueils d’histoires ainsi que l’utilisation de causes
grotesques pour justifier les défaites ou les agressions de
ces mêmes Chrétiens tout comme la fameuse « tapette à
moucherons » qui value « officiellement » la guerre
d’Algérie : l’équivalent des « vrais faux avions » du 9/11
ou des armes de destructions fictives de Saddam.
D’ailleurs, il n’existe aucune certitude sur la nationalité
de cet Orban. Certains affirment qu’il était Hongrois et
d’autres Roumain. Peu importe sur ce qui fut dit ou rapporté
la réalité est que ce sont les Ottomans qui les ont non
seulement fabriqués et utilisés les premiers. Le boulet de
pierre et de métal utilisé comme projectile pesait 1500
kilos et était projeté à une distance d’un peu plus de 1200
mètres et le son était entendu à une distance d’environ 40
kilomètres.
Adari Mountardo[1]
affirme que le nombre de canons construit par Mouslih
ad-Din et Orban atteignit 200. Lorsque les canons furent
transporté d’Edirne (Adarna) jusqu’à portée des murs de
Constantinople, la route dut être agrandie et les ponts
renforcés par 500 ingénieurs accompagnés de leurs équipes
qui participèrent ainsi à l’acheminement de la logistique de
guerre ottomane. Chaque canon fut tiré par 60 buffles et
assisté sur chaque flanc par 200 hommes pour assurer la
stabilité des canons (2000 hommes selon un historien
français).
Les canons remplirent non seulement un rôle majeur dans le
siège de Constantinople tant sur le plan destructif que
psychologique mais aussi à l’échelle européenne sur la
nouvelle menace qu’ils représentaient ce qui entraina
l’accélération de la recherche de contre mesure à savoir la
course à l’armement moderne dont les Ottomans peuvent être
crédités d’être les pères.
L’avancée technologique des Ottomans n’eut donc d’autre but
que son utilité pour l’établissement et la protection de
cette religion, la propagation de l’Islam, l’implémentation
et l’application de la Shari’ah et de la justice de manière
à ce qu’il n’y ait plus de Fitna et que la religion entière
soit à Allah Exalté sur toute la terre et non pas pour
protéger le souverain véreux et sa famille en laissant le
pays à la proie des vautours vampires nationaux et étrangers
qui sucent le sang du pays et de ses habitants. C’est aussi
cette raison qui valut le siège de Constantinople et la
preuve reste l’appel des muezzins qui se répètent à l’infini
lorsque entre l’heure des prières !
Si nous avons mentionné Muhammad al-Fatih,
puisqu’il y a des leçons dans leur Histoire, alors que les
Turcs fêtent la prise de Constantinople, c’est pour
mentionner que ces Sultans Ottomans si calomniés ne
passèrent pas leur temps à s’enrichir, en vidant les caisses
et les richesses de l’état en les déposant dans des banques
suisses et à combattre l’Islam jour et nuit mais pour élever
la suprématie du Verbe Divin. Par l’Islam ils vivaient et
pour l’Islam, ils mourraient Fis-Sabilillah, pour protéger
les terres de l’Islam, leurs lieux sacrés et les Musulmans.
Durant toutes les dynasties qui se succédèrent après la mort
du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
jusqu’aux Ottomans, les Musulmans ne restèrent pas arriérés
ou en arrière sur la scène internationale mais ils bâtirent
une prodigieuse histoire cependant le jour où les Musulmans
laissèrent tomber leur religion et refusèrent de lutter pour
elle alors ils sombrèrent dans la torpeur pour le résultat
que nous vivons aujourd’hui, humiliés sans ressources et
sans armées, réduits à critiquer notre Shari’ah et nos
frères qui ont le courage de défendre leurs terres et leurs
familles !
Allah, à Lui les Louanges et la Gloire nous a pourtant
avertit de manière permanente «
Et préparez [pour
lutter] contre eux tout ce que vous pouvez comme force…
» (Qur’an 8/60) Et «
tu n’es responsable que de toi même, et incite les croyants
(au combat) Allah arrêtera certes la violence des incroyants
… » (Qur’an 4/84)
Mais nous avons tout oublié : nos obligations, notre
honneur, notre but et notre histoire alors que nous furent
les pionniers en bien des domaines en matières de sciences
quand nous étions animés d’une puissante foi si bien que nos
ennemis devaient parler Arabe pour étudier dans nos
universités durant leur âge des ténèbres quand les Musulmans
se lavaient avec du savon tandis que les Européens
peignaient leurs demeures avec leur fèces ! Maintenant c’est
tout le contraire, ce sont nos ennemis qui préparent tout ce
qu’ils peuvent pour nous écraser, qui incitent leurs peuples
contre nous, nous sommes devenus crasseux et devons mettre
des jeans pour aller dans leurs universités et parler le
javanais !
Qu’avons-nous donc préparé pour notre Oummah et son futur ?
Le Sheikh ‘Abd al-Hamid Kishk (qu’Allah Exalté lui
fasse miséricorde) a dit à propos des Ottomans : « Je me
suis rappelé du passé. Qu’est donc la Turquie ? La Turquie
est un pays Islamique qui porta la bannière islamique durant
trois siècles. Il y avait dans celle-ci le calife des
Musulmans et la Turquie était le siège du Califat Islamique
et quoi qu’il fût dit, le Califat était le lien sacré et
l’anse solide qui unifia la communauté islamique divisée qui
était à l’époque du Califat Islamique un seul corps. Le jour
ou le Califat s’effondra, le lien se rompit et il ne resta
rien d’autre qu’un souvenir jadis grandiose.
Les Turcs Ottomans
respectaient considérablement le Qur’an d’un respect absolu
qui laisse stupéfait. Si l’un d’entre eux entrait dans une
pièce ou se trouvait le Qur’an il était impensable qu’il
sorte de la pièce face en avant en tournant le dos au Qur’an
mais il sortait à reculons pour ne pas offrir son dos au
Qur’an, par respect et honneur pour le Livre d’Allah. Ainsi,
les Ottomans respectaient le Qur’an !
Comment était alors la Turquie pour être descendue si bas,
après avoir été le siège du Califat Islamique ? Elle
envoyait ses armées pour conquérir les pays pour guider les
gens à l’Islam. Elle envoyait ses troupes pour protéger les
frontières de la Communauté Islamique. Qu’est-il donc
arrivé ?
Un brutal dictateur et un tyran servile appelé Attaturk prit
le pouvoir. Si vous fouillez dans son histoire, vous
découvrirez qu’il fut élevé par une femme juive. Quand il
devint un jeune homme, il annonça en 1923 la chute du
Califat et déclara le système républicain en Turquie avant
de mourir en 1938 alors âgé de 58 ans. Il dirigea la Turquie
durant 15 ans ou il s’appliqua à détruire les racines de
l’Islam et les Musulmans jusqu’au point où il interdit de
lancer l’appel à la prière en Arabe pour empêcher que les
mots « la ilaha illallah » se soit prononcé et entendu. Il
changea la langue nationale Arabe pour le latin et vous
trouverez que la langue arabe est combattue à chaque fois
que l’Islam l’est parce que si vous éliminez la langue
arabe, il sera plus facile d’éliminer le Livre d’Allah et la
Sounnah de son Messager (sallallahou ‘aleyhi wa sallam). »
Fin de citation
Un savant a dit : « En ce qui me concerne, les Ottomans
jouèrent un rôle majeure dans la protection de l’Islam
durant six siècles. Quiconque travaille pour sa critique, sa
faiblesse ou sa chute sort de du couvert de l’Islam (devient
mécréant) et le résultat de la chute du Grand État Ottoman
fut la dislocation du monde islamique en faveur du sionisme
mondial et la colonisation des terres musulmanes et depuis
sa chute, les Musulmans ne se sont jamais remis. »
Ad-Dawlah al-‘Uthmaniyah ou l’état des Ottomans fut un grand
état qui dura 625 années et, il n’y a aucun doute en cela.
Ad-Dawlah al-‘Uthmaniyah est une dynastie islamique à l’égal
des Omeyyades et des Abbassides.
Un grand nombre d’écrivains et non des moindres, se sont
spécialisés dans la falsification de l’Histoire et
particulièrement celle qui touche les Musulmans. Ainsi
toutes les nations qui furent au contact de ces derniers,
soit pour redorer leur blason ou pour inciter au patriotisme
et au nationalisme, on récrit l’Histoire en introduisant
tous les clichés dont on nous a bourrés le crâne depuis
notre tendre jeunesse.
Comme nous l’avons déjà dit, les Ottomans furent le sujet de
l’acrimonie du monde de la mécréance en général et ne furent
épargnés ni par les Chrétiens et ni pas les Juifs et ce
jusqu’à nos jours. Il vous suffit d’effectuer une recherche
sur Internet pour voir que la haine des Ottomans perdure
depuis leur apparition.
Ceux qui écrivent contre eux et particulièrement les
Européens ne le font pas gratuitement mais pour des causes
et des raisons bien précises et nous le pouvons pas les
blâmer pour cela puisque premièrement, ils sont
naturellement les ennemis de l’Islam et deuxièmement, ils
furent humiliés par ce puissant état qui s’éleva de toutes
ses forces contre leurs complots. Cependant, les laïques
mentionnés ici sont bien évidemment de ceux de nos propres
pays qui imitent servilement leur frère des pays de la
mécréance dans leur haine de cette religion, de son histoire
et des Musulmans. Quelle vie amère que la leur, quand ils
ont passé chaque instant de la vie à promulguer la haine, la
médisance et la calomnie et quel fardeau que de se faire
passer pour un Musulman, de s’appeler et de vivre parmi eux
quand on est un mécréant endurci.
Ce grand état était à l’exemple des autres états qui l’ont
précédé, l’État du Messager d’Allah (sallallahou ‘aleyhi wa
sallam), l’État des Califes bien Guidés à Médine, l’État des
Omeyyades à Damas, l’État des Abbassides à Baghdad qui chuta
en 656 de l’Hégire (1258) sous le courroux des mongols
commandés par Houlakou, le petit fils de Gengis Khan. Avec
l’assassinat du trente septième calife des Musulmans,
l’Oummah de Muhammad (sallallahou ‘aleyhi wa sallam)
resta sans calife jusqu’au 13 Rajab de l’année 659 de
l’Hégire (1260) quand l’émir ‘Abassi al-Moustansir Billah Ahmad
Abou al-Qassim, le fils d’az-Zahir bi-Amrillah Abou Nasr Muhammad
Ibn an-Nassir li-Dinillah fut intronisé au Caire. Pour plus
de détails sur les califes Abbassides du Caire, je vous
invite à consulter la fin de second volume de l’Abrégé
de l’Histoire des Abbassides.
L’émir Ahmad, l’oncle d’al-Mousta’sim, le dernier
calife abbasside, était emprisonné à Baghdad et Allah Exalté
le protégea de la violence des Mongols qui le libérèrent. Il
rejoignit une caravane de Bédouins Arabes d’Irak et s’enfuit
avec un groupe des nobles des tribus d’Irak au Caire pour
rencontrer le prince Zahir Baybars, le sultan du Caire qui
sortit à sa rencontre avec ses ministres, des témoins et les
gens. Sortirent aussi lors de cette circonstance les Juifs
portant la Torah ainsi que les Chrétiens portant leur Bible
pour un jour grave, comme le rapportèrent un grand nombre
d’historiens.
L’émir Abbasside entra par la porte principale lors d’une
journée cérémonieuse ou l’attendait de Sultan Baybars, des
généraux, ses ministres et sa garde qui lui portèrent tous
allégeance.
Le calife prit le nom d’al-Moustansir Billah et résidence au
Caire qui était une des plus grandes villes de l’Islam et
sous laquelle, le califat abbasside allait de nouveau régner
sur le Monde Islamique sous l’ombre des Mamalik, des
puissants Sultans, qui stoppèrent les Mongols et expulsèrent
les croisés. Ainsi le Califat abbasside après sa chute à
Baghdad passa en Syrie puis resta en Egypte jusqu’à ce que
la victoire du puissant Sultan ottoman Salim al-Awwal (I)
sur les Mamalik lors de la fameuse bataille de Marj Dabiq
puis celle de Ridaniyah qui lui permit d’entrer au Caire le
8 Mouharram 923 (31 janvier 1527).
Nous avons rapporté dans nos
Abrégés de l’Histoire
des Abbassides, l’histoire et les causes des trois
vagues d’invasions mongoles ainsi que leur destruction des
terres musulmanes. De même nous avons mentionné l’Histoire
des tribus turques de Khwarizm, qui donnèrent naissance aux
Mamalik et des Seljouks qui sauvèrent le Califat Abbasside
de la perfidie des shiites Bouwayh et s’établirent en
Anatolie ou le Sultanat de Rome. De même nous avons vu
comment Jalal ad-Din Minkobarti Ibn ‘Ala ad-Din Muhammad
Shah Khwarizm pourchassé par les Mongols attaqua les
territoires musulmans en Asie Centrale et entra en conflit
avec le Sultan Seljouk Kaykoubad al-Awwal (I) du Sultanat de
Roum.
Voici un résumé de l’Histoire des Seljouks pour introduire
celle des Ottomans.
Migration turque et premiers raids en Anatolie
L’État Seljouk en Anatolie vit le jour en 467 de l’Hégire
(1075), trente-cinq ans après la fondation du Grand Empire
Seljouk en Perse. Cet événement, suite à la victoire de
Manzikert en 463 (1071), résulta de la migration d’une
importante population de Turcs. Les raids d’Oghouz sur
l’Anatolie, qui commencèrent en 409 (1018) et durèrent
jusqu’en 433 (1040), ne furent que de simples
reconnaissances et n’eurent aucune signification historique.
D’autre part, les batailles qui eurent lieu pendant la
période de trente ans entre la fondation de l’Empire et la
bataille de Manzikert jouèrent un rôle décisif pour briser
la résistance byzantine et préparer la voie à la
colonisation turque en Anatolie.
L’un des problèmes auxquels l’Empire Seljouk dû faire face
depuis sa fondation fut de trouver des terres et des moyens
de subsistance pour le grand nombre d’émigrants turcomans.
Les grands Sultans Seljouk comme Toughroul Bek (429-55 /
1038-63), Alp Arsalan (455-65 / 1063-72) et Malik Shah
(465-85 / 1072-92) considéraient les Turcomans comme une
menace pour la loi et l’ordre de l’état et, en les envoyant
faire des raids en Anatolie, ils empêchèrent non seulement
les déprédations dans les territoires musulmans, mais
accrurent également leur propre pouvoir contre l’Empire
Byzantin, ainsi que fournir des terres et des moyens de
subsistance aux Turcomans. La conquête et la turquisation de
l’Anatolie sont le résultat de cette politique et de ces
besoins, bien que les dirigeants musulmans, ignorant la
nature de l’état turc et de la féodalité nomade turque,
tinrent Toughroul Bek, en tant que Sultan turc et musulman,
responsable des raids turcomans et du pillage dans leurs
territoires, et se plaignirent à lui.
En raison de la politique seljouk consistant à diriger la
migration turcomane vers l’Anatolie, cette région fut en
proie aux attaques et aux pressions turques pendant une
période de trente ans. Les Turcomans, parfois soutenus par
les Seljouk, mais principalement sous la direction de leurs
propres beys, commencèrent leurs raids depuis l’Azerbaïdjan
et pénétrèrent jusqu’aux villes de l’est, du centre et de
l’ouest de l’Anatolie. À la suite de ces raids et longues
batailles continues, ils capturèrent non seulement les
plaines et les plateaux, mais aussi les villes d’Erzurum en
440 de l’Hégire (1048), Kars en 446 (1054), Malatya
(Mélitène) en 449 (1057), Sivas (Sébaste) en 451(1059),
Kayseri (Césarée) en 459 (1067), Niksar (Néocésarée), Konya
(Iconium) et ‘Amouriyyah (Amorium) en 460 (1068), Honas
(Khonae) en 461 (1069). Malgré cette expansion, qui dura
jusqu’à la victoire de Manzikert, l’Anatolie était encore
loin d’être un lieu sûr pour les Turcs, car il restait
encore un grand nombre de forts et de villes conquises en
plus que les Turcomans étaient étroitement poursuivis par
les forces byzantines. Pour cette raison, les Turcomans
retournaient en Azerbaïdjan après leurs attaques et leurs
conquêtes.
L’établissement des Turcs en Anatolie
Lorsque la résistance byzantine fut brisée à la suite de la
victoire de Manzikert en Dzoul Qi’dah 463 (26 août 1071)[2],
les Turcomans commencèrent à se répandre et à s’installer en
Anatolie. Conscients de leur rôle de défenseurs de l’Islam
et de champions d’une domination turque universelle, les
premiers Sultans Seljouk firent valoir leur prétention à la
suprématie sur Byzance et se mirent ainsi en même temps à
résoudre le problème de la migration turque.
Lorsque, à la suite de sa défaite, l’empereur Romanus
Diogène fut destitué et que la paix qu’il avait acceptée fut
rompue, Alp Arsalan lui envoya un message disant qu’il se
rendrait lui-même en Anatolie pour le venger. Sa mort en 465
(1072) pendant la campagne du Turkestan l’empêcha d’exécuter
sa menace. Néanmoins, il dit à ses commandants avant la
campagne que la paix avec Byzance était terminée et qu’ils
avaient l’ordre de conquérir les pays chrétiens
(c’est-à-dire l’Anatolie).
Après la bataille de Manzikert, il y eut des changements
rapides et soudains dans les caractéristiques ethniques de
l’Anatolie. Parce que la grande migration et la colonisation
turques n’ont été ni étudiées ni comprises, le processus de
turquisation en Anatolie resta une énigme et certains
historiens attribuèrent ces changements à l’anéantissement
ou à la conversion massive à l’Islam de la population
locale. S’il y eut effectivement des conversions et des
pertes de population des deux côtés, l’inexactitude de ces
conjectures ne tient pas compte des migrations et des
changements ethniques.
L’opinion selon laquelle les Turcs en 473 (1080), sept ans
après avoir atteint le détroit, auraient pu être facilement
chassés, puisqu’ils n’avaient ni établit ni fondé un état,
est erronée et découle de l’ignorance de l’histoire turque
et des sources orientales en plus d’être totalement inutile
puisque l’évènement a eu lieu. Le passé ne peut-être changée
et ce n’est pas avec des « si » que l’on bâtit ! Il suffit
de signaler que le Grand Empire Seljouk existait, qu’une
tribu nomade n’a pas nécessairement à adopter une vie
sédentaire et qu’il n’y avait pas de patrie dans laquelle
ces Turcomans pouvaient retourner. Autre opinion erronée, en
raison de l’ignorance de la politique seljouk en matière de
conquête et d’installation en Anatolie, prétend sur la base
d’un événement isolé : l’expédition syrienne d’Alp Arsalan,
que les Sultans Seljouk n’avaient aucune intention de
conquérir l’Anatolie.
Bien que la victoire de Manzikert ait été suivie d’un flux
considérable de population en Anatolie, la transformation de
cette terre en un territoire entièrement turc prit quelques
siècles de plus. Les Turcs qui fuirent devant les Mongols
d’Asie centrale et de Perse formèrent la deuxième grande
migration, et le processus de turquisation s’étendit de
l’Anatolie centrale aux côtes et s’acheva au cours des
septième et huitième de l’Hégire (treizième quatorzième
siècles). Ce mouvement de population était essentiellement
basé sur les éléments nomades, mais, avec la fondation de
l’état seljouk occidental, des paysans, des commerçants, des
artisans et des chefs religieux vinrent en Anatolie dans le
cadre des migrations. Voici une très brève description de la
façon dont l’Anatolie fut colonisée par les Turcs.
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