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La campagne de Sa’id
Khoudaynah contre Soughd
Cette même
année, Sa’id Khoudaynah traversa la rivière Balkh et attaqua les
Soughdians qui violèrent leur traité et aidèrent Turcs contre
les Musulmans.
Il est
rapporté que Sa’id envoya une expédition militaire parce que,
après que les Turcs soient revenus à as-Soughd. Les combattants
lui dirent :
- « Le fait
que tu n’envoies plus aucunes expéditions militaires a permis
aux Turcs de reprendre l’offensive et poussé les Soughdians à
apostasier ».
Alors, il
traversa la rivière et marcha sur as-Soughd. Il fut intercepté
par les Turcs et un détachement de l’armée d’as-Soughd, mais les
Musulmans réussirent à les faire fuir. Sa’id dit :
- « Ne les
poursuivez pas, car as-Soughd est le jardin de l’émir des
croyants et vous les avez déjà battus. Voulez-vous les annihiler
? O armée d’Iraq, vous avez combattu les califes plusieurs fois,
mais est-ce qu’ils vous ont détruits ? »
Les Musulmans
avancèrent jusqu’à ce qu’ils atteignent une gorge qui se
trouvait entre eux et la prairie.
‘AbderRahmane Ibn Soubh dit :
- « Ne
laissez passer par cette gorge aucun homme vêtu d’une armure et
ni aucun fantassin mais tous les autres peuvent traverser ».
Puis, ils
traversèrent mais les Turcs qui les avaient vus arriver leur
préparèrent une embuscade. La cavalerie musulmane arriva et les
deux armées s’affrontèrent. Les Turcs s’enfuirent et les
Musulmans les poursuivirent jusqu’à ce qu’ils pénètrent dans le
champ de l’embuscade où les Turcs tombèrent sur eux. Les
Musulmans poursuivis s’enfuirent à leur tour et retraversèrent
la gorge. ‘AbderRahmane Ibn Soubh leur dit :
- Essayez de
les battre sans traverser, car si vous traversez, ils vous
détruiront.
Les turcs
furent stoppés et se retirèrent sans être poursuivi par les
Musulmans.
Certains ont
dit : Shou’bah Ibn Zouhayr et ses forces furent tués ce même
jour. D’autres ont dit : Les Turcs se retirèrent ce jour,
accompagné par un détachement de l’armée d’as-Soughd après avoir
été battu.
Le jour
suivant, l’avant-garde des Musulmans, et l’avant-garde à cette
époque était confiée aux Banou Tamim, sortit et fut surprit par
les Turcs qui les ont attaqués de derrière un bosquet. Shou’bah
Ibn Zouhayr qui était en charge de la cavalerie des Banou Tamim
les combattit mais ils l’arrachèrent de sa monture et le tuèrent
ainsi que cinquante autres combattants musulmans tandis que le
reste de l’avant-garde réussit à s’enfuir.
Quand le cri
à l’aide parvint au reste de l’armée, ‘AbderRahmane Ibn
al-Mouhallab al- ‘Adawi dit :
- « Je fus le
premier à les atteindre après que nous ayons reçu leurs
nouvelles. Je montais un cheval rapide et aperçu
‘AbdAllah Ibn Zouhayr à côté d’un arbre. Son corps était
tellement couvert de flèches qu’il ressemblait à un porc-épic.
Il avait été tué ».
Al-Khalil Ibn
Aws al- ‘Abshami, un jeune homme des Banou Tamim monta sur son
cheval et s’écria :
- « O Banou
Tamim, je suis al-Khalil. A moi ! »
Un groupe de
soldats le rejoignit aussitôt et ils attaquèrent l’ennemi et le
repoussèrent loin des combattants tombés dans l’embuscade
jusqu’à ce que les renforts arrive et que l’ennemi soit mis en
déroute. Al-Khalil est devenu ce jour-là, le chef de la
cavalerie des Banou Tamim et le resta jusqu’à ce que Nasr Ibn
Sayyar soit nommé gouverneur du Khorasan. Alors son frère al-Hakam
Ibn Aws, devint le chef du Banou Tamim.
L’année
suivante Sa’id envoya des hommes des Banou Tamim en mission à
Waraghsar. Ils
dirent :
- « Peut être
rencontrerons nous l’ennemi que nous puissions les attaquer ».
Mais à chaque
fois que Sa’id ordonnait un raid et que l’armée musulmane
revenait victorieuse, avec du butin et des prisonniers, il
renvoyait les femmes et les enfants captifs et punissait les
Musulmans qui les avaient ramenés.
Cette même
année, le calife Yazid Ibn ‘Abdel Malik, désista son frère
Maslamah de l’Iraq et du Khorasan et lui demanda de rentrer à
Damas car il ne lui envoya aucun revenu pour le trésor public.
Puis, il nomma à sa place ‘Omar Ibn Houbayrah al-Fazari qui
était précédemment gouverneur d’al-Jazirah et qui avait attaqué
l’Arménie en l’an 102 de l’Hégire (720).
En l’an 103
de l’Hégire (721), ‘Abbas Ibn Walid Ibn ‘Abdel Malik Ibn Marwan
attaqua les Byzantins sur l’ordre du calife qui désista ‘Omar
Ibn Houbayrah et Sa’id Ibn ‘Abdel ‘Aziz du Khorasan et nomma à
sa place Sa’id Ibn ‘Amr Ibn al-Aswad al-Harashi
al-‘Amiri, des Banou Harish Ibn Ka’b Ibn Rabi’ah Ibn
‘Amir Ibn Sa’sa’ah.
Cette même
année, ‘AbderRahmane Ibn ad-Dahhak Ibn Qays
al-Fihri[1]
fut nommé gouverneur de La Mecque, en plus de Médine et de Taif,
en remplacement de ‘Abdel ‘Aziz Ibn ‘Abdillah Ibn Khalid Ibn
Assid Ibn Abi al-’Is Ibn Oumayyah Ibn ‘Abd ash-Shams.
Toujours
cette même année, Sa’id Khoudaynah partit en expédition
militaire près de la Porte de Samarkand.
Al-‘Abbas Ibn
al-Walid attaqua les Byzantins et conquit Raslah.
Les Turcs
envahirent Alan[2].
‘Omar Ibn
Houbayrah nomma Sa’id al-Harashi Gouverneur de Khorasan
Quand Ibn
Houbayrah fut nommé gouverneur d’Irak, il envoya à Yazid Ibn
‘Abdel Malik les noms des hommes qui démontrèrent leur bravoure
lors de la bataille d’al-‘Aqr. Le nom d’al-Harashi n’était pas
sur la liste et Yazid Ibn ‘Abdel Malik s’exclama : « Pourquoi
est-ce qu’al-Harashi n’est pas mentionné ? » Yazid écrivit alors
à Ibn Houbayrah, en lui ordonnant de nommer al-Harashi
comme gouverneur de Khorasan ce qu’il fit.
Al Harashi
envoya al-Moujashir Ibn Mouzahim as-Soulami prendre
possession de son avant-garde et partit au Khorasan où il trouva
l’armée face à face avec l’ennemi, après avoir déjà souffert une
désastreuse défaite. Dans un discours aux soldats, il leur
conseilla vivement de prendre part au combat dans la voie
d’Allah en disant : « La lutte contre les ennemis de l’Islam
n’est pas entreprise en fonction du nombre de soldats mais
seulement sur la base du support d’Allah Exalté et pour la
gloire de l’Islam. Dites : « Il n’y a aucun pouvoir excepté en
Allah ». Puis, il récita les vers suivants :
« Je
n’appartiens pas à l’émir si vous ne me voyez pas sur la ligne
de front avec ma lance poignardé.
Je frapperai
la tête de leur plus grand guerrier avec la lame d’un sabre
tranchant et bien aiguisé.
Je ne suis
pas celui qui se rend lors des combats car je ne crains pas
l’engagement des guerriers ».
Alors que
Sa’id Ibn ‘Amr al-Harashi arrivait au Khorasan, l’armée
d’as-Soughd quitta sa terre pour Ferghana où le roi avait
demandé de l’assistance contre les Musulmans.
Les Soughdians
quittent leur pays pour Ferghana
Les
Soughdians avaient aidé les Turcs pendant l’administration de
Khoudaynah. Par conséquent, quand al-Harashi fut nommé
leur gouverneur, ils craignirent pour leurs vies, et leurs chefs
décidèrent de quitter leurs terres. Cependant, leur roi les
conseilla comme suit : « Ne faites pas cela. Restez où vous êtes
; payez-lui quelque tribut vous avez et garantissez lui tout le
futur tribut. Promettez-lui que vous entretiendrez et cultiverez
vos terres et que vous l’accompagnerez lors d’attaques s’il le
désire. Excusez-vous pour votre comportement passé et donnez-lui
des otages pour garantir votre bonne foi ». Ils dirent : « Nous
craignons qu’il ne soit pas satisfait et qu’il n’accepte pas ces
termes. Nous allons à Khoujandah[3]
où nous demanderons la protection au roi. Alors nous
enverrons un message au gouverneur (sous-entendu al-Harashi),
en lui demandant qu’il nous pardonne pour notre comportement
passé et l’assurant que désormais nous ne commettrons pas
d’actes vils ». Leur roi dit : « Je suis l’un de vous, et mes
conseils sont dans votre meilleur intérêt ». Mais ils
repoussèrent ses conseils et partirent pour Khoujandah.
Karzanj,
Kishshin, Bayarkath et Thabit prirent l’armée d’Ishtikhan[4]
et ils envoyèrent une lettre à at-Tar, le roi de Fergana pour
lui demander de les protéger et leur permettre de s’installer
dans sa ville. Il était sur le point de consentir quand sa mère
lui dit : « Ne laisse pas ces diables entrer dans notre ville.
Vide plutôt quelque zone rurale pour qu’ils y résident ». Il
leur écrivit : « Choisissez plutôt une zone rurale et donnez-moi
un délai de quarante jours (d’autres sources ont dit vingt
jours) afin que je la fasse vider pour vous. Si vous le
souhaitez, j’éclaircirai pour vous le défilé occupé par ‘Issam
Ibn ‘Abdallah al-Bahili, qui y avait été laissé par Qoutaybah
Ibn Mouslim lorsqu’il était gouverneur ».
Ils
consentirent pour le défilé de ‘Issam et lui envoyèrent un
message disant : « Fais le nettoyer pour nous ». Il leur
dit : « C’est entendu mais vous n’aurez aucun accord et aucune
convention de protection avec moi tant que vous n’y serez pas
entrés. Si les Arabes devaient y entrer avant vous, je ne vous
protégerai pas ». Ils acceptèrent ses termes, et il nettoya le
défilé (la passe) pour eux.
Karzanj et
Jalnaj partirent avec l’armée de Qiyy et Abar Ibn Makhnoun et
Thabit avec l’armée d’Ishtikhan. L’armée de Bayarkathand et de
Sabaskath sortirent ensemble avec mille hommes portant des
ceintures d’or accompagnés par les dihqans de Bouzmajan.
Ad-Diwashini partit avec l’armée de Bounjikath pour la
forteresse d’Abghar alors que
Karzanj et l’armée d’as-Soughd arriva à Khoujandah.
Certains ont
dit : Ibn Houbayrah les a contacté avant qu’ils laissent leurs
terres, leur demanda de rester et leur offrit de nommer un
gouverneur de leur choix. Mais ils repoussèrent
son offre et partirent pour Khoujandah.
Le Défilé de
‘Issam (ou la Passe de ‘Issam) était dans le territoire commandé
par Asfarah qui à cette époque, était l’héritier du roi Bilada,
Abou Anoujour de Ferghana.
L’expédition de
Sa’id Ibn ‘Amr Ibn al-Aswad al-Harashi au Soughd
En l’an 104
de l’Hégire (722), Sa’id Ibn ‘Amr Ibn al-Aswad al-Harashi
conduisit une grande expédition contre les Soughd et après les
avoir écrasé, il tua un très grand nombre de leur chefs.
Al-Harashi
traversa le fleuve et passa en revue ses soldats. Puis, il se
dirigea vers le « Château des Vents » (qasr ar-rih),
à douze kilomètres d’ad-Daboussiyah, où il installa le camp mais
son armée ne le rejoignit pas et par conséquent, al-Harashi
ordonna aux soldats
de s’en aller. Mais Hilal ibn ‘Oulaym
al-Hanzali le réprimanda et dis :
- « Tu es
meilleur chef politique que commandant militaire. La terre n’a
personne pour la défendre. Et quand ton armée a refusé de te
joindre, tu lui as ordonné de s’en aller. Al-Harashi lui
demanda :
- « Que
devrais-je donc
faire ? » Hilal répondit :
-
« Ordonne-leur d’établir le camp ». Et Al-Harashi suivit
ses conseils.
An-Naylan, le
cousin paternel du roi de Ferghana, vint trouver al-Harashi,
qui avait installé le camp près de Moughoun et lui dit :
- « L’armée
d’as-Soughd est à Khoujandah ».
Puis, il informa al-Harashi de leurs actions et
dit :
- « Essayez
de les rattraper avant qu’ils atteignent la Passe d’al-‘Issam,
car leur accord avec nous de les protéger n’entrera pas en
vigueur avant l’expiration de quarante jours ».
Al-Harashi
désigna ‘AbderRahmane al-Qoushayri et Ziyad Ibn ‘AbderRahmane
al-Qoushayri en charge d’une division de soldats et les envoya,
accompagné par an-Naylan. Cependant, il regretta par la suite ce
qu’il avait fait, et dit :
- « J’ai mis
en danger les vies d’une division de Musulmans en faisant
confiance à ce que m’a dit un mécréant. Je ne sais pas s’il
disait la vérité ou a menti ».
Alors il se
lança à leur poursuite et atteignit Oushroussanah où il fit la
paix avec les habitants en échange d’une somme d’argent
insignifiante. Alors, qu’il prenait son repas, un de ses hommes
l’interrompit et dit :
- « ‘Ata
ad-Daboussi est ici. C’était un des hommes qu’al-Harashi
avait envoyé avec al-Qoushayri. Effrayé, al-Harashi
laissa tomber la bouchée de nourriture qui était dans sa main et
appela ‘Ata. Quand celui-ci entra, al-Harashi lui
demanda :
- « Malheur à
toi ! Avez-vous combattu quelqu’un ? » Il répondit :
- « Non ».
- « Louanges
à Allah ! » Et al-Harashi reprit son repas et informa
‘Atà' de ses regrets de les avoir envoyés en mission.
Al-Harashi
conclut une paix expéditive puis repartit à une allure
extrêmement rapide et réussit à attraper al-Qoushayri trois
jours après. Avant d’atteindre Khoujandah, il demanda à al-Fadl
Ibn Bassam :
- « Que
penses-tu que nous devrions faire ? » Il répondit :
- « Je pense
que nous devons les attaquer immédiatement ».
- « Je ne
suis pas d’accord. Où un soldat peut-il aller s’il est blessé,
et comment pourrons-nous emporter le corps de quelqu’un qui est
tué ? Je pense que nous devrions établir le camp ici et faire
des préparations pour la bataille ».
Il établit le
camp, en élevant des défenses et se prépara mais l’ennemi ne se
présenta pas et les soldats traitèrent al-Harashi de
lâche :
- « Il est
renommé pour son courage et son bon jugement en Iraq, mais quand
il vint au Khorasan, il agit comme un idiot ».
Un des
soldats arabes attaqua et frappa la porte de Khoujandah avec une
lance et la porte s’ouvrit. Précédemment, les Soughdians avaient
creusé une tranchée défensive à la périphérie de la ville,
au-delà de la porte externe. Ils couvrirent la tranchée avec des
roseaux qu’ils couvrirent de boue, pour tromper les Musulmans.
Ils pensèrent que s’ils devaient être forcés de se retirer après
la bataille, ils reconnaitraient la voie de sortie contrairement
aux Musulmans qui tomberaient dans la tranchée. Quand les
Soughdians émergèrent, ils combattirent les Musulmans mais ils
s’enfuirent et prirent le mauvais chemin et tombèrent dans la
tranchée qu’ils avaient eu même creusés ! Les Musulmans
sortirent quarante soldats de la tranchée et ils portaient tous
une double cotte de maille.
Al-Harashi
assiégea la ville et installa ses catapultes. Les Soughdians
envoyèrent un message au roi de Ferghana, lui disant qu’ils les
avaient trompés et qu’ils réclamaient de l’aide. Dans sa
réponse, il leur dit :
- « Je ne
vous ai pas trompés et je ne vous aiderai pas. Prenez soin de
vous-mêmes, car les Arabes vous ont atteints avant l’expiration
de la date limite. Vous n’êtes donc pas sous ma protection ».
Quand les
Soughdians désespérèrent de recevoir son assistance, ils
demandèrent la paix et un sauf conduit afin qu’ils puissent
revenir à as-Soughd. Al-Harashi leur imposa les
stipulations suivantes : « Ils devaient rendre les femmes et les
enfants arabes qui étaient en leur possession, de payer les
arriérés du tribut à ‘Ali, de ne tuer plus personne et de ne pas
aller au-delà de Khoujandah. S’ils devaient par la suite causer
le moindre mal, alors leur sang deviendrait légal ».
L’homme qui
négocia l’accord entre les deux partis était Moussa Ibn Mishkan,
le serviteur de la famille de Bassam. Karzanj approcha
al-Harashi et lui demanda :
- « J’ai une
faveur à vous demander ».
- « Qu’elle
est cette faveur ? »
- « Si l’un
de mes hommes commet une infraction après que le traité de paix
soit entré en vigueur,
je ne veux pas être tenu pour responsable de son
action ». Al-Harashi dit :
- « J’ai
aussi une faveur à vous demander ? »
- « Quelle
est-elle ? »
- « Ne
demandez rien de plus à mes stipulations ! »
Il enleva les
nobles et les marchands de l’est de la ville, et laissa les gens
de Khoujandah qui était les habitants de la ville comme ils
étaient. Karzanj demanda à al-Harashi :
- « Qu’est-ce
que vous faites ? » Il répondit :
- « Je crains
que l’armée ne vous attaque sans autorisation ».
Les chefs
Soughdians qui étaient avec al-Harashi dans le camp
militaire restèrent comme invités avec les soldats qu’ils
connaissaient. Karzanj resta avec Ayyoub Ibn Abi Hassan.
Quand al-Harashi apprit que les Soughdians avait tué une des
femmes qui avaient été en leur possession, il leur dit :
- « J’ai
appris que Thabit al-Ishtikhani a tué une femme et l’a enterrée
sous un jardin muré ». Mais ils nièrent l'allégation.
Al-Harashi
appela Thabit tandis que Karzanj envoya son domestique à la
Porte Souradiq pour s’informer. Al-Harashi questionna
Thabit et d’autres au sujet de la femme mais Thabit nia la
charge. Convaincu que Thabit l’avait tuée, Al-Harashi
ordonna de le tuer. Le domestique revint à Karzanj et l’informa
que Thabit avait été tué, après quoi Karzanj a attrapé sa barbe
et commença à la mordre avec ses dents. Craignant qu’al-Harashi
tue sans distinction les
Soughdians, Karzanj dit à Ayyoub Ibn Abi Hassan :
- « Je suis
votre invité et votre ami. Comment aurais-je l’air si votre ami
me tue alors que je porte ce vieux pantalon usé ? » Ayyoub dit :
- « Prenez
mon pantalon ». Et Karzanj répondit :
- « De quoi
aurais-je l’air si je suis tué portant votre pantalon ? Envoyez
un de vos domestiques à mon neveu, Jalnaj, afin qu’il m’apporte
un nouveau pantalon ». Et plus tôt, Karzanj avait expliqué à son
neveu : « Si je t’envoie quelqu’un te demander un pantalon,
sache qu’ils projettent de me tuer ».
Quand son
neveu reçu la demande pour le pantalon, il prit du tissu vert,
le coupa en bandes qu’il attacha autour de sa tête et de celle
des membres de sa garde armée. Alors il sortit, accompagné par
sa garde, avança contre les soldats Musulmans et tua beaucoup
d’entre eux. Il passa près de Yahya Ibn Houdayn
qu’il blessa à la jambe si bien qu’il dut boiter pour le restant
de ses jours. Les habitants du camp militaire se rendirent et
souffrirent grandement de Jalnaj jusqu’à ce qu’il rencontre
Thabit Ibn ‘Uthman Ibn Mas’oud sur une route étroite qui le tua.
Les
Soughdians tuèrent cent-cinquante prisonniers musulmans qui
étaient en leur possession.
D’autres ont
dit : Ils en ont tué quarante. Un jeune garçon s’échappa et
informa al-Harashi de la tuerie.
D’autres ont
dit : Un homme est venu à lui et a lui rapporté ce qui se
passait. Il se renseigna alors auprès des Soughdians au sujet
des prisonniers musulmans mais, quand ils ont nié l’allégation,
il leur envoya quelqu’un pour déterminer ce qui s’était passé.
Lorsqu’il apparut que c’était la vérité, al-Harashi
ordonna que tous les Soughdians soient exécutés.
Les marchands
au nombre de quatre, qui possédaient des grandes quantités de
marchandise qu’ils avaient apporté de Chine furent séparés
d’entre eux.
Bien qu’ils
n’aient pas assez d’armes, les soldats Soughdians ont essayé de
se défendre. Ils combattirent avec des bâtons et furent tués
jusqu’au dernier homme. Le jour d’après, Al-Harashi
appela les fermiers qui ignoraient de ce que leurs camarades
avaient fait. Il mit un collier au cou de chaque homme et les
envoya dans un champ proche ou ils allaient être tués. Ils
étaient au nombre de
trois-mille.
D’autres ont
dit : Qu’ils étaient sept-mille.
Al-Harashi
envoya Jarir Ibn Himyan, al-Hassan Ibn Abi
al-‘Amarratah et Yazid Ibn Abi Zaynab estimer la valeur des
biens appartenant aux négociants qui avaient été séparés des
autres.
Il fit une
sélection de la propriété des Soughdians, de leurs femmes et
enfants, et prit ce qu’il voulut. Alors il appela Mouslim Ibn
Boudayl al-‘Adawi, de la tribu de ‘Adiyy Ibn ar-Ribab et dit :
- « Je te
charge de partager le butin ». Le Musulman dit :
- « Après que
ce que vos agents ont fait cette la nuit, vous pouvez donner le
travail à quelqu’un d’autre ! »
Al-Harashi
assigna alors cette tâche à ‘Oubaydillah Ibn Zouhayr Ibn Hayyan
al-‘Adawi qui mis le cinquième de côté puis divisa le butin.
Al-Harashi
écrivit une lettre à Yazid Ibn ‘Abdel Malik pour l’informer des
nouvelles mais il n’écrivit pas à ‘Omar Ibn Houbayrah et c’est
une des raisons pour laquelle ‘Omar Ibn Houbayrah se fâcha
contre lui.
Al Harashi
envoya Souleyman Ibn Abi as-Sari, le serviteur des Banou
‘Ouwafah, vers une forteresse cernée de tous les côtés sauf un,
par le fleuve d’as-Soughd. Il était accompagné par Shawkar Ibn
Hamiq, par le Shah Khwarazm, et par ‘Awram, le souverain
d’Akhroun et de Shouman. Souleyman Ibn Abi as-Sariyy nomma
al-Moussayab Ibn Bishr ar-Riyahi en charge de son
avant-garde et l’envoya en avant. Les Soughdians le
rencontrèrent à six kilomètres de la forteresse dans un village
du nom de Qoum et al-Moussayab les battit et les força à se
retrancher dans la forteresse puis Souleyman les assiégea alors.
Le chef (dihqan) de la forteresse était Diwashin.
Al-Harashi
écrivit alors à Souleyman et lui demanda des renforts.
Il répondit
en réponse au dos de la lettre :
- « L’endroit
de notre rendez-vous est extrêmement étroit, marchez vers Kish.
Nous sommes sous la protection d’Allah Exalté, si Allah le veut.
Ad-Diwashini demanda à Souleyman de le placer sous l’autorité
d’al-Harashi et de l’envoyer à ce dernier, accompagné par
al-Moussayab Ibn Bishr. Souleyman tint sa promesse et l’envoya à
Sa’id al-Harashi, qui le traita avec gentillesse et
générosité, mais seulement par stratagème.
Après le
départ d’ad-Diwashini, les habitants de la forteresse
demandèrent la paix à condition que Souleyman consentent à ne
pas faire de mal aux cent familles qui y vivaient et en retour,
ils lui délivreraient la forteresse. Souleyman écrivit à al-Harashi
pour qu’il lui envoie des gens dignes de confiance procéder au
rassemblement du contenu de la forteresse.
Al-Harashi
envoya Muhammad Ibn ‘Aziz al-Kindi et ‘Ilba'b Ahmar
al-Yashkouri, qui vendit aux enchères, au plus offrant, le
contenu de la forteresse. Il prit le cinquième et divisa le
reste parmi eux. Al-Harashi partit pour Kish dont les
habitants acceptèrent de donner dix-mille moutons sous quarante
jours, en échange de la paix. Quand il eut finit avec les
habitants de Kish, il partit pour Rabinjan et fit crucifier
ad-Diwashini dans le cimetière des Chrétiens. Il imposa aux gens
de Rabinjan l’obligation de payer cent dinars si le corps était
enlevé de sa place. Il chargea Nasr Ibn Sayyar de collecter le
tribut sur les gens de Kish, désista Sawrah Ibn al-Hourr
et le remplaça par Nasr Ibn Sayyar. Puis il nomma Souleyman Ibn
Abi as-Sari à la charge de l’armée et des affaires fiscales pour
Kish et Nassaf. Il envoya la tête d’ad-Diwashini en Iraq et sa
main gauche à Souleyman Ibn Abi as-Sari au Toukharistan.
Quand Khouzar
prouva être imprenable, al-Moujashir Ibn Mouzahim dit à
Sa’id Ibn ‘Amr al-Harashi :
- « Te
recommanderais-je quelqu’un qui prendra la forteresse sans
bataille ? » Sa’id répondit :
- « Bien
sûr ». Moujashir dit :
-
« Al-Moussarbal Ibn al-Khirrit Ibn Rashid an-Naji ».
Al-Harashi
l’envoya donc et al-Moussarbal était un ami de Soubouqri, le roi
de Khouzar dont les gens tenaient al-Moussarbal en
haute estime. Il effraya le roi lorsqu’il lui raconta ce
qu’al-Harashi avait fait aux gens de Khoujandah, après
quoi le roi lui demanda :
- « Qu’est-ce
que tu penses que je devrais faire ? »
- « Je pense
que vous devriez accepter sa protection ». Le Roi lui répondit :
- « Mais que
ferais-je de tous mes serviteurs ? »
-
« Inclue-les dans l’accord de protection ».
Alors il
demanda la protection et la paix qui lui fut accordée ainsi qu’à
ses terres.
‘Omar Ibn
Houbayrah le désista juste après car Sa’id Ibn ‘Amr Ibn al-Aswad
al-Harashi ne le reconnaissait pas, et ne lui accordait
ni respect et ni importance. ‘Omar l’emprisonna et le fit
torturer mais ne le tua point car il l’estimait comme un des
cavaliers des Bani Qays Ibn Ghaylan.
‘Omar Ibn
Houbayrah nomma à sa place, Mouslim Ibn Sa’id Ibn Aslam Ibn
Zour’ah Ibn ‘Alas Ibn ‘Amr Ibn Khouwaylid as-Sa’iq Ibn Noufayl
Ibn ‘Amr Ibn Kilab, gouverneur du Khorasan. Khouwaylid Ibn
Noufayl fut surnommé as-Sa’iq car il fut foudroyé (sa’iqa).
Cette même
année, Yazid Ibn ‘Abdel Malik désista ‘AbderRahmane Ibn
ad-Dahhak Ibn Qays al-Fihri et le remplaça par ‘Abdel Wahid
Ibn ‘Abdillah an-Nadri, gouverneur de Médine, de La Mecque et de
Taif.
En l’an 105
de l’Hégire (723), eut lieu une expédition militaire contre Alan
commandée par al-Jarrah Ibn ‘AbdAllah al-Hakami,
qui traversa ce pays et arriva aux villes et aux forteresses
au-delà de Balanjar. Il conquit un peu de cette région, expulsa
beaucoup de ses habitants et rassembla des quantités
considérables de butin.
Cette même
année, Sa’id Ibn ‘Abdel Malik attaqua Byzance. Il envoya un
détachement militaire d’un millier de combattants, qui furent
tous tués.
Durant cette
année, Mouslim Ibn Sa’id conduisit une expédition militaire
contre les Turcs mais il ne conquis pas de nouvelles de terres
et revint au Khorasan. Plus tard, dans l’année en cours, il
attaqua Shinah une ville d’as-Soughd, où il conclut un accord de
paix avec son roi et habitants.
Sa’id nomma
Bahram Sis comme un gouverneur provincial. Et vers la fin
de l’année 105 de l’Hégire (723), Mouslim Ibn Sa’id entreprit
une expédition militaire mais ne fit pas de conquête et rentra.
Les Turcs le poursuivirent et le rattrapèrent alors qu’il
traversait le fleuve Balkh avec son armée. La cavalerie des
Banou Tamim, commandée par ‘Oubaydillah Ibn Zouhayr Ibn Hayyan,
qui était en charge de l’arrière garde protégèrent l’armée en
retrait jusqu’à ce qu’elle traversa le fleuve. Au même moment
Yazid Ibn ‘Abdel Malik décéda et Hisham prit sa succession.
Alors Mouslim Ibn Sa’id attaqua Afshin et conclu un accord de
paix avec son roi en échange de six-mille têtes de mouton. Après
que le roi lui ait remis la forteresse, il partit à la fin de
l'année.
Le vendredi
des cinq derniers jours[5]
de Sha’ban, ou le dernier vendredi du mois de Sha’ban, de
l’année 105 de l’Hégire (723) décéda à Arbad (irbid ou
arbad)[6],
le calife Yazid Ibn ‘Abdel Malik Ibn Marwan, le neuvième calife
Amawi[7]
et son fils al-Walid Ibn Yazid, alors âgé de vingt-cinq ans
conduisit la prière funéraire tandis que Hisham Ibn ‘Abdel Malik
était à Hims.
Al-Hafiz,
l’Imam Ibn Kathir a dit : Avant son califat, Yazid passait
beaucoup de son temps en compagnie des savants et lorsqu’il
devint calife, il voulut conduire les gens de la même manière
que l’avait fait ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz mais son entourage était
mauvais ».
Yazid est
celui qui devint totalement amoureux, désira et tomba
complètement éperdu sous le charme de Hababah qui était
une ravissante esclave de Médine qui chantait. Et lorsqu’elle
mourut, il fut saisit d’une immense tristesse et resta à la
contempler, durant sept jours, jusqu’à ce que son corps commence
à se décomposer et enfin alors, il ordonna enfin qu’elle soit
inhumée.
Croyez-vous
cela de la part d’un calife ? Jusqu’à ce que le corps commence à
se décomposer et donc à forcément dégager des odeurs malsaines…
Il n’y a de force et de puissance qu’en Allah le Très Haut, le
Puissant !
Il y a de
longues histoires rapportées sur le sujet comme son frère qui
vint le voir, le conseilla et lui dit que ce n’était pas
conforme dans la religion mais rien n’y fit. Et Yazid, ne devait
vivre après cela que quelque temps avant de mourir à son
tour. Et on a aussi dit qu’il mourut de la tuberculose.
Hisham Ibn
‘Abdel Malik Ibn Marwan
Hisham Ibn
‘Abdel Malik Ibn Marwan prit la succession de Yazid et devint le
dixième calife omeyyade alors qu’il était âgé de quarante-trois
ans. Sa mère était une Qourayshite makhzoumiyah, ‘Ayshah Bint
Hisham Ibn Isma’il Ibn Hisham Ibn Walid Ibn al-Moughirah.
Lorsque
Hisham Ibn ‘Abdel Malik devint calife, il désista ‘Omar Ibn
Houbayrah al-Fazari de l’Iraq et du Khorasan et nomma à sa place
Khalid Ibn ‘Abdillah al-Qasri.
Puis l’année
suivante, en l’an 106 de l’Hégire (724), il désista ‘Abdel Wahid
Ibn ‘Abdillah an-Nadri et nomma à sa place Ibrahim Ibn Hisham
Ibn Isma’il Ibn Hisham al-Makhzoumi gouverneur de Médine, de la
Mecque et de Taif.
Cette année,
Assad Ibn ‘AbdAllah partit en expédition dans le Khouttal.
L’expédition d’Assad
Ibn ‘AbdAllah dans le Khouttal
Le Khaqan
rattrapa Assad alors que ce dernier avaient déjà retraversé
l’Oxus et regagné al-Qouwadiyan sans qu’il n’y ait eu aucune
bataille lors de cette campagne.
D’autres ont
dit : Plutôt, ils ont battu Assad et le rendirent honteux.
As-Sabal le
combattit et ramena le Khaqan. Assad avait prétendu qu’il
passerait l’hiver à Sourkh Darah. Alors Assad ordonna aux
troupes de partir avec ses étendards à Sourkh Darah lors d’une
nuit sombre. Ses hommes crièrent « Allah est le Plus Grand (allahou
akbar) ». Assad demanda alors :
- « Quel est
le problème de ces hommes ? » On lui répondit :
- « C’est
leur signe quand ils retournent à la maison ». Il dit alors à
‘Ourwah le héraut :
- « Annonce
que l’émir se dirige vers Ghourin ».
Puis il
partit et quand le Khaqan arriva, ils étaient déjà parti à
Ghourin, Assad retraversa l’Oxus, ne le rencontra pas et revint
à Balkh.
Les Musulmans
allèrent à al-Ghouriyan, ou se trouvaient des gens qu’ils
avaient déjà combattus mais qui leur avaient résistés. Un homme
parmi les païens avança au-devant de ses camarades et planta sa
lance dans la terre où il suspendit une bannière verte comme une
marque. Salm Ibn Ahwaz qui se trouvait alors avec Nasr
Ibn Sayyar lui dit :
- « Je sais
déjà ce qu’Assad pense mais je vais attaquer ce ruffian.
Peut-être le tuerai-je et Assad sera satisfait ». Nasr
répondit :
- « Fais
comme tu le souhaites ».
Salm attaqua
le cavalier ennemi qui n’eut même pas le temps de retirer sa
lance du sol avant que Salm ne soit sur lui et le poignarde.
L’ennemi s’effondra sur son cheval qui partit tandis qu’une de
ses jambes raclait le sol. Alors Salm revint et dit à Nasr :
- « Je vais
faire une autre attaque ».
Alors il
chargea jusqu’à ce qu’il arrive près d’eux et un homme sortit
s’opposer à lui. Ils combattirent jusqu’à ce que Salm tue son
adversaire. Salm revint une nouvelle fois mais blessé et Nasr
lui dit :
- « Attend
ici jusqu’à ce que je les attaque ».
Puis, il
chargea jusqu’à ce qu’il fût au milieu de l’ennemi où il tua
deux hommes avant de revenir blessé à son tour.
Puis les deux
armées s’affrontèrent sans marquer de victoire pour l’un de deux
camps et reprirent leur combat le lendemain ou les Turcs furent
battus. Les Musulmans capturèrent leur camp, conquirent la
terre, prirent des prisonniers et du butin.
D’autres ont
rapporté au contraire qu’Assad battu revint du Khouttal en l’an
108 de l’Hégire (726).
Alors que
Mouslim Ibn Sa’id était dans le pays des Turcs, et qu’il avait
traversé le fleuve pour revenir, il reçut les nouvelles de son
désistement de l’émir de l’Iraq et du Khorasan Khalid Ibn
‘Abdillah al-Qasri qui nomma à sa place sur le Khorasan son
frère Assad Ibn ‘Abdillah al-Qasri qui le resta jusqu’à son
désistement en l’an 107 de l’Hégire (725) alors qu’il combattait
les Turcs.
Assad n’était
pas un combattant hors pair comme Qoutaybah Ibn Mouslim ou comme
Yazid Ibn al-Mouhallab et il fut désisté à cause de sa
préférence pour les Yéméni sur les Moudar mais aussi parce qu’il
frappa certains de ses commandants et les envoya à son frère
Khalid Ibn ‘Abdillah en Iraq et parmi eux se trouvait Nasr Ibn
Sayyar al-Kinani, ‘AbderRahmane Ibn Nourayb al- ‘Amiri et
Thawrah Ibn Hourr ad-Darimi at-Tamimi.
Lorsque le
calife Hisham Ibn ‘Abdel Malik fut informé de ses évènements, il
écrivit à Khalid Ibn ‘Abdillah et lui demanda de désister son
frère du Khorasan. Khalid fit ce que lui ordonna le calife et
nomma à la place de son frère Hakam Ibn ‘Ouwana al-Kalbi
jusqu’à ce que le calife envoya à sa place Ashras Ibn ‘Abdillah
as-Soulami.
Les raids en
terre de Byzance durant le règne de Hisham Ibn ‘Abdel Malik
étaient perpétuels et en l’an 108 de l’Hégire (726), Maslamah
Ibn ‘Abdel Malik, le grand conquérant omeyyade renommé, conquit
Césarée[8]
(qayssariyah) avant de se tourner vers les Turcs, en l’an
110 de l’Hégire (728), qu’il combattit également du fait qu’ils
s’étaient rapprochés trop près des frontières de l’état
islamique ou il se trouvait à Bab al-Lan[9].
Il combattit les hordes de Khaqan durant un mois sous une pluie
diluvienne. Et par la grâce d’Allah sur Ses serviteurs, les
Turcs s’enfuirent. Maslamah Ibn ‘Abdel Malik retourna vers son
imprenable forteresse de Dzoul Qarnayn[10]
qui était sa base principale d’où il développait ses attaques.
De même
Ibrahim Ibn Hisham conquit une des places fortes byzantines et
en l’an 109 de l’Hégire (727) Mou’awiyah Ibn Hisham conquit la
forteresse de Tibah toujours en terre byzantine.
Quant à
l’Andalousie sa conquête fut parachevée au premier siècle de
l’Hégire et nous reviendrons plus longuement sur le sujet.
En l’an 110
de l’Hégire (728), Mou’awiyah Ibn Hisham conquit Samalouh[11]
en terre byzantine
Comme nous le
verrons dans l’histoire des Ottomans, les Turcs des contrées
d’as-Soughd et de Boukhara ne sont pas ceux qui vinrent en
Turquie. Les Turcs au-delà du fleuve de l’Oxus étaient des
tribus et des clans innombrables occupant des infinités
d’espace. Ils y en avaient qui étaient proche de l’Iraq, de la
Syrie, de la Chine et du Turkestan.
Les campagnes
d’Ashras Ibn ‘Abdillah as-Soulami
Ashras Ibn
‘Abdillah as-Soulami à la tête de l’armée de Mouslim In Sa’id se
dirigèrent vers les Turcs de Boukhara et d’as-Soughd. Les causes
des affrontements qui s’ensuivirent étaient dues au fait
qu’Ashras voulut faire payer l’impôt de guerre aux gens devenus
Musulmans de ces contrées. Bien sûr, non seulement c’était une
injustice mais aussi une erreur et cela nous montre comment
certains gouverneurs agissaient envers leurs sujets. Et cela est
aussi une des principales raisons de la chute des Omeyyades.
De telles
actions sont illicites en Islam et les batailles qui
s’ensuivirent durèrent jusqu’à l’an 111 de l’Hégire (729).
Ashras parti
en campagne et s’arrêta à Amoul pour trois mois. Il envoya en
avant Qatan Ibn Qoutaybah Ibn Mouslim à la tête de
l’avant-garde, qui a traversa l’Oxus, avec dix-mille hommes. Sur
ce, les forces conjointes d’as-Soughd et de Boukhara,
accompagnées par Khaqan et les Turcs, arrivèrent et encerclèrent
Qatan dont le camp était protégé par une tranchée. Le Khaqan
choisissait chaque jour un cavalier qui traverserait l’Oxus avec
un groupe de Turcs pour les harceler jusqu’à que ce que l’un
d’entre eux disent : « Attaquez leurs montures quand ils ne sont
pas en selle ». Alors, ils traversèrent de nouveau et
attaquèrent les Musulmans qui durent s’enfuir. Ashras libéra
alors Thabit Qoutnah sous la garde de ‘AbdAllah Ibn Bistam Ibn
Mas’oud Ibn ‘Amr, et les envoya à la tête de la cavalerie. Ils
poursuivirent les Turcs et les combattirent à Amoul jusqu’à ce
qu’ils récupèrent ce que les Turcs avaient pris avec eux. Alors
d’autres Turcs traversèrent l’Oxus et joignirent leurs
compatriotes qui revenaient pourchassés et leur permirent de
fuir.
Dès lors,
Ashras avec le reste de l’armée des Musulmans, traversa l’Oxus
pour joindre Qatan Ibn Qoutaybah et envoya un homme du nom de
Mas’oud Ibn Hayyan, mener un raid en territoire ennemi.
Mais lorsqu’il rencontra l’ennemi, il fut battu et retourna vers
Ashras.
[1]
Qui était précédemment gouverneur de Médine.
[2]
Une région dans le Caucase du nord proche de Bab
al-Abwab (la porte des portes) habité par les Alans.
[3]
Une ville et région en Transoxiane qui serait le long de
la rive gauche du Sir
Darya à l’entrée à la vallée de Ferghana.
[4]
Une ville à cinq farsakhs de Samarkand (30 kilomètres).
[5]
Cinq derniers jours est une traduction mot à mot et
typiquement utilisée dans les livres d’histoire. Il
correspond en fait au dernier vendredi du mois en
question.
[6]
Arbad est un village en Jordanie actuelle près de
Tibériade. Il est a rappelé que les Musulmans ne
reconnaissent pas la fragmentions de l’empire musulman
en état mais que là où l’Islam est professé est terre
d’Islam pour l’ensemble des Musulmans qui sont tous
frères et égaux.
[7]
Omeyyade.
[8]
Césarée ou Mazaca : Capitale de l’ancienne Cappadoce et
de nos jours, Kayseri en Turquie Centrale.
[9]
Près du Caucase.
[10]
Passage situé dans le Caucase central entre Alania, dans
l’Ossétie du nord et la Géorgie. Ce passage était
protégé par une imprenable forteresse du nom de Dzoul
Qarnayn ou « Celui aux deux cornes ».
[11]
Ville fortifiée en Cecilia près de Tarsus et
al-Massissah.