La perfidie de Nizak et pourquoi il fut vaincu

 

Qoutaybah quitta Boukhara accompagné de Nizak alarmé par les conquêtes qu’il vit et qui craignait Qoutaybah. Nizak dit à ses compagnons et à leurs intimes parmi eux : « Je suis avec ce type et je ne me sens pas sûr avec lui, car l’Arabe est comme un chien : Si tu le bat, il aboie, et si tu le nourris, il remue la queue. Si vous faites campagne contre lui puis lui offrez quelque chose, il est satisfait et oublie ce que vous lui avez fait. Tarkhoun le combattit plusieurs fois, et quand il lui offrit le tribut, il l’accepta et fut satisfait. Il est une brute débauchée. La meilleure chose pour moi est de le quitter et de retourner ». Ils lui dirent : « Demande lui la permission », et, quand Qoutaybah était à Amoul, Nizak lui demanda la permission de revenir au Toukharistan.

Qoutaybah lui donna la permission, et, quand Nizak quitta son camp et se dirigea vers Balkh, il dit à ses compagnons : « Dépêchez-vous », et ils partirent au galop jusqu’à ce qu’ils aient atteint an-Nawbahar d’où il arrêta de prier et considéra l’abandon de la prière comme une bénédiction. Il dit à ses compagnons : « Je ne doute pas que Qoutaybah a regretté de m’avoir donné la permission de partir sitôt notre départ et qu’en ce moment son messager est sur le point de parvenir à al-Moughirah Ibn ‘AbdAllah, lui ordonnant de me détenir. Installez un poste de guet, et si vous voyez que le messager traverser la ville et sortir par la porte, il n’atteindra pas al-Barouqan avant que nous atteignions Toukharistan. Al-Moughirah enverra un homme, mais il ne nous rattrapera pas avant que nous avons atteint le défilé de Khoulm ».

 

Sitôt après son départ, Qoutaybah envoya un messager à al-Moughirah lui ordonnant d’arrêter Nizak. Quand le messager passa pour aller trouver al-Moughirah, qui était à al-Barouqan, la ville de Balkh qui était en ruine à cette époque, Nizak et ses compagnons prirent le départ. Le messager délivra son message à al-Moughirah qui partit en personne à la recherche de Nizak. Mais il découvrit que celui-ci avait déjà traversé le défilé et filé.

Après cela, Nizak désavoua ouvertement Qoutaybah. Il écrivit à l’Isbahbadh de Balkh, à Badham, le roi de Merv ar-Roudh, à Souhrak, le roi de Talaqan, à Toussik, le roi d’al-Faryab, et à al-Jouzjani, le roi d’al-Jouzjan et leur demanda de renier Qoutaybah. Ils lui répondirent positivement, et décidèrent d’unir leurs forces au printemps pour combattre ensemble Qoutaybah. Il écrivit aussi au Shah de Kaboul, pour lui demander de l’aide et lui envoya ses bagages et ses biens tout en lui demandant un sauf-conduit dans son pays s’il était contraint de fuir. Le Shah de Kaboul accepta et retint ses bagages.

 

Jabghouyah, le roi du Toukharistan,  nommé ash-Shadh, était un homme faible. Nizak le captura et l’enchaina avec une chaine en or de peur qu’il sème la division parmi eux. Jabghouyah qui était le roi du Toukharistan, et Nizak un de ses esclaves ! Quand il fut sûr que Jabghouyah serait incapable de lui causer des problèmes, il le fit garder et expulsa le gouverneur de Qoutaybah, Muhammad Ibn Soulaym an-Nassih, des territoires de Jabghouyah. Ce n’est que lorsque l’hiver approcha, que les troupes de Qoutaybah s’en étaient retourné et qu’il était seul avec les gens de Merv, qu’il apprit les nouvelles de la perfidie de Nizak. Il envoya son frère ‘AbderRahmane dans la région de Balkh, à al-Barouqan, avec une armée de douze-mille hommes, et lui dit : «  Restes-y et n’entreprends rien. Quand l’hiver sera fini, rassemble l’armée et va à Toukharistan et sache que je ne serais près de toi ». ‘AbderRahmane  parti et s’arrêta à al-Barouqan. Qoutaybah prit son temps jusqu’à la fin de l’hiver ou écrivit aux gens d’Abrashahr, d’Abi Ward, de Sarakhs et les gens d’Herat et leur ordonna de venir le trouver. Ils obéirent et vinrent cette année plus tôt qu’ils en avaient l’habitude.

Cette année Qoutaybah fondit sur les gens d’al-Talaqan et les massacra, d’après un des collecteurs de rapports historiques (ahl al-akhbar). Il les crucifia sur deux lignes droites parallèles sur une distance de quatre parassanges[1].

 

 

En l’an 91 de l’Hégire (709), ‘Abdel ‘Aziz Ibn al-Walid conduit la campagne d’été contre les Byzantins.

De même Maslamah Ibn ‘Abdel Malik fit campagne contre les Turcs jusqu’à ce qu’il atteint al-Bab en Azerbaïdjan ou il conquit villes et forteresses.

 

 

La capture de Nizak Tarkhan et sa mort

 

Durant cette année Qoutaybah Ibn Mouslim tua Nizak Tarkhan.

Lorsque les gens d’Abrashahr, d’Abi Ward, de Sarakhs et d’Herat le rejoignirent et que son armée fut de nouveau au complet, et qu’il nomma Hammad Ibn Mouslim responsable des affaires militaires et son absence et ‘AbdAllah Ibn al-Ahtam responsable des revenus, Qoutaybah Ibn Mouslim marcha vers Marw ar-Roudh. Quand les nouvelles de son entrée dans son territoire parvinrent au Marzban de Marw ar-Roudh, il fuit vers les terres de Fourrures. Qoutaybah rentra dans Marw ar-Roudh, captura deux de ses fils, les tua puis les crucifia. Alors il alla à at-Talaqan ou il captura des brigands qu’il tua et crucifia. Il nomma sur at-Talaqan ‘Amr Ibn Mouslim avant de marcher sur al-Faryab ou le roi sortit à sa rencontre pour se soumettre et confirmer son obéissance. Qoutaybah en fut satisfait et ne tua personne. Il nomma un homme des Banou Bahilah gouverneur de la ville.

 

Ces nouvelles parvinrent au roi d’al-Jouzjan qui quitta son territoire. Qoutaybah alla à al-Jouzjan ou les gens sortirent à sa rencontre soumis et obéissants. Qoutaybah Ibn Mouslim accepta leur soumission et ne tua aucun d’entre eux et avant de partir, il nomma ‘Amir Ibn Malik al-Himmani gouverneur de la ville. Lorsque Qoutaybah arriva à Balkh, l’Isbahbadh et les gens sortirent à sa rencontre. Il ne resta qu’un jour dans la ville avant de rejoindre ‘AbderRahmane Ibn Mouslim jusqu’à ce qu’il arrive au défilé de Khoulm.

Nizak l’avait quitté et campait à Baghlan mais il laissa des détachements armés pour protéger chaque entrée et interdire à quiconque de traverser. Il laissa aussi une garnison dans une des forteresses à la sortie du défilé pour le défendre. Qoutaybah passa quelques jours à les combattre sans faire de réels gains. Il fut incapable de pénétrer dans le défilé qui était traversé par une vallée et il ne connaissait pas le moindre autre chemin pour arriver à Nizak autre que ce défilé excepté le désert qui ne supporterait pas les troupes. Il resta à l’entrée du défilé perplexe en en tournant la tête à droite et à gauche à chercher des solutions.

Il était dans ce dilemme quand le Rou’b Khan, le roi d’ar-Rou’b et de Siminjan, vint le trouver pour lui demander un sauf-conduit en échange d’une voie de passage et d’un accès à la forteresse. Qoutaybah lui accorda un sauf-conduit et ce qu’il demandait et à la tombée de la nuit, il envoya avec lui des hommes qu’il emmena dans la forteresse qui était derrière le passage de Khoulm. Durant la nuit, ils attaquèrent les hommes de la forteresse, qui se sentaient parfaitement à l’abri de toute attaque, et les tuèrent. Ceux qui survécurent et ceux qui étaient dans le défilé s’enfuirent et Qoutaybah et son armée purent traverser la passe et atteindre la forteresse. Puis, il marcha sur Siminjan tandis que Nizak se trouvait à Baghlan près d’une source d’eau appelée Fanj Jah. Entre Siminjan et Baghlan il y avait un désert pas particulièrement difficile.

Qoutaybah resta à Siminjan quelques jours avant de repartir vers Nizak. Il envoya son frère ‘AbderRahmane  à la tête de l’avant-garde qui fit contact avec Nizak. Alors, Nizak quitta sa maison, traversa la vallée de Ferghana, envoya ses bagages et ses richesse au Shah de Kaboul et poursuivit sa route avant de s’arrêter à al-Kurz, toujours poursuivit par ‘AbderRahmane Ibn Mouslim. ‘AbderRahmane s’arrêta à son tour et prit contrôle des défilés d’al-Kurz, tandis que Qoutaybah sur ses talons s’arrêta à Iskimisht, huit kilomètres plus loin. Toutes les routes étant désormais fermées devant lui, et les seules voies de sorties impraticables pour les montures, Nizak se refugia à al-Kurz.

 

Qoutaybah assiégea Nizak deux mois, jusqu’à ce que la réserve de grain de Nizak soit devenue insuffisante et affligés par la variole que Jabghouyah contracta. Qoutaybah craignit l’hiver proche alors il demanda Soulaym an-Nassih et lui dit : « Va trouver Nizak et ruse avec lui pour qu’il vienne à moi sans sauf-conduit. S’il fait des problèmes et refuse, donne-lui un sauf-conduit. Sache que, si tu reviens sans lui, je te crucifierai. Travaille donc pour ta propre sauvegarde ». Soulaym dit : « Écrit à ‘AbderRahmane et demande lui de ne me pas désobéir » et Qoutaybah accepta. Soulaym alla voir ‘AbderRahmane et lui dit : « Envoie des hommes et quand je passerai avec Nizak qu’ils s’interposent entre nous et l’entrée du défilé ».

‘AbderRahmane envoya la cavalerie, et Soulaym les disposa là où il voulut puis, partit, chargé de nourritures pour quelques jours jusqu’à ce qu’il arrive à Nizak. Nizak lui dit :

- « Tu m’as abandonné, O Soulaym ». Et Soulaym lui répondit :

- « Je ne t’ai pas abandonnés, mais tu m’as désobéi et tu t’es fait du tort à toi même. Tu as désavoué Qoutaybah et agi perfidement ».

- « Que devrais-je faire ? »

- « La meilleure chose à faire est d’aller le voir. Tu l’as mis en colère avec ta lutte, et il est décidé à passer l’hiver ici et ne quittera pas cette place que tu sois mort ou vif ».

- « Dois-je aller le voir sans sauf-conduit ? »

- « Je ne pense pas qu’il t’en accordera un, à cause du ressentiment qu’il a à ton encontre. Je pense que tu devrais placer ta main dans la sienne sans avant qu’il ne s’en rende compte et j’espère que, si tu fais cela, il sera gêné et te pardonnera ».

- « C’est ce que tu penses ? »

- « Oui ». Nizak dit :

- « Je ne peux pas me résoudre à accepter cela. Si Qoutaybah me voit, il me tuera ».

- « Je suis venu seulement pour te conseiller de faire cela. Si tu le fait, j’espère que tu seras sauf et ta position près de lui reviendra à ce qu’elle était. Si tu refuses, je dois partir ».

- « Laisse-moi t’offrir le déjeuner ». Soulaym lui répondit :

- « Je soupçonne que tu es trop occupé à préparer de la nourriture ; nous avons beaucoup de nourriture avec nous ».

Soulaym demanda que le déjeuner soit servi, et ses domestiques apportèrent une abondante nourriture que les hommes de Nizak avaient été peu familiers depuis le début du siège. Les Turcs la dévorèrent cela chagrina Nizak. Soulaym dit :

- « O Abou al-Hayyaj, je suis un de tes conseillers les plus sincères. Je vois que tes compagnons sont épuisés. Si le siège continue une longue période et que tu restes ainsi, je ne suis pas sûr qu’ils ne cherchent pas un sauf-conduit en dehors de toi ».

- « Pars et retourne à Qoutaybah. Je ne me suis jamais senti sûr avec lui, et je n’irai pas à lui sans un sauf-conduit. Je reste persuadé qu’il va me tuer même s’il me donne un sauf-conduit, et le sauf-conduit me donne plus d’excuse de reproche que d’espoir ». Soulaym dit :

- « Il t’a donné un sauf-conduit : as-tu des doutes sur moi ? »

- « Non ».

- « Viens avec moi ». Ses compagnons dirent : « Accepte ce que Soulaym a dit ; il ne l’aurait pas dit si ce n’était pas vrai ». Il demanda sa monture et partit avec Soulaym.

Quand il atteignit l’endroit où il pouvait s’esquiver dans la plaine, il dit :

- « O Soulaym, personne ne peut savoir quand il mourra, sauf moi et je mourrai quand je verrais Qoutaybah ».

- « Impossible, est-ce qu’il te tuera alors que tu as un sauf-conduit ? » Alors Nizak se mit en route accompagné de Jabghouyah, qui s’était remis de la variole, de Soul et ‘Uthman, les fils du frère de Nizak, de Soul Tarkhan l’adjoint de Jabghouyah et de Khans Tarkhan qui était le chef de la police.

Quand ils  émergèrent du défilé, la cavalerie laissée par Soulaym s’interposa entre les Turcs et le défilé. Nizak dit à Soulaym : 

- « C’est le premier mauvais signe ». Soulaym dit : 

- « Ne pense pas cela. Le fait que ces gens soient derrière nous est meilleur pour vous ». Soulaym continua avec Nizak et ceux qui étaient sortis avec lui, jusqu’à ce qu’ils arrivent en présence de ‘AbderRahmane Ibn Mouslim qui envoya un messager à Qoutaybah pour l’informer. Qoutaybah envoya ‘Arar Ibn Abi Mihzam à ‘AbderRahmane avec le message : « Apporte-les-moi » et ‘AbderRahmane les lui apporta. Qoutaybah emprisonna les compagnons de Nizak et donna lui-même Nizak à Ibn Bassam al-Leythi. Il écrivit alors à al-Hajjaj pour lui demander son autorisation pour tuer Nizak.

 

Ibn Bassam mit Nizak dans son yourte[2], creusa une tranchée autour du yourte qu’il fit surveiller par des gardes. Qoutaybah envoyé Mou’awiyah Ibn ‘Amir Ibn al-‘Alqamah al- ‘Oulaymi qui ramena les marchandises et les gens qu’il y avait dans al-Kurz à Qoutaybah. Qoutaybah emprisonna ces gens quarante jours, jusqu’à l’arrivée de la réponse d’al-Hajjaj qui lui ordonna de tuer Nizak.

Qoutaybah demanda à Nizak :

- « As-tu un engagement de moi, de ‘AbderRahmane ou de Soulaym ? »  Il dit : 

- « J’en ai un de Soulaym ». Qoutaybah lui dit :

- « Tu mens ! ». Puis, Qoutaybah se leva et rentra dans sa tente tandis que Nizak fut ramené dans sa tente ou il resta trois jours à l’intérieur sans paraître aux gens.

Al-Mouhallab Ibn al-Iyas al- ‘Adawi a dit : « Les gens parlèrent au sujet de Nizak. Quelques-uns dirent : « Ce n’est pas légal pour Qoutaybah de le tuer » tandis que d’autres ont dit : «  Ce n’est pas légal de le laisser vivre » ».

Le quatrième jour Qoutaybah sortit, s’assis et donna l’autorisation aux gens d’entrer en sa présence. Puis, il dit : 

- « Devons-nous tuer Nizak ? » Certains ont dit : « Tue-le », d’autres ont dit « Tu lui as donné un engagement, ne le tue pas », et d’autres encore ont dit : « Nous ne sommes pas sûrs qu’il ne fera ne fait pas du mal aux Musulmans ».

Dirar Ibn Houssayn entra et Qoutaybah lui dit :

- « Qu’est-ce que tu en dis ô Dirar ? Il dit :

- « Je dis que je t’ai entendu faire le serment que si Allah Exalté te livrait Nizak, tu le tuerais, et que si tu ne fais pas ainsi c’est comme si tu avais souhaité qu’Allah Exalté ne t’aide pas ». Qoutaybah s’assit silencieusement et resta les yeux baissés un long moment et dit :

- «  Par Allah, s’il ne me restait de vie à vivre que le temps de prononcer trois mots, je dirais : « Tuez-le, tuez-le, tuez-le ». Il ordonna que Nizak et ses compagnons au nombre de sept-cents soient tués et ils le furent.

 

Certains ont rapportés que ni Qoutaybah et ni Soulaym ne lui ont donné un sauf-conduit. Quand Qoutaybah projeta de le tuer, il fit demander un sabre Hanafi. Il l’a dégainé, retroussé ses manches et l’a exécuté de sa propre main. Il ordonna à ‘AbderRahmane de décapiter Soul, à Salih de tuer ‘Uthman, appelé Shaqran, le fils du frère de Nizak. Il demanda à Bakr Ibn Habib as-Sahmi, de Bahilah : 

- « As-tu assez de force pour négocier avec le reste ? » Il répondit : 

- « Oui, plus qu’assez », il y avait de la dureté dans Bakr. Qoutaybah lui dit : 

- « Prends ces dihqans ».

Qoutaybah envoya la tête de Nizak avec Mihfan Ibn al-Jaz al-Kilabi et Sawwar Ibn Zahdam al-Jarmi à al-Hajjaj qui dit : « Qoutaybah aurait dû envoyer la tête de Nizak avec un de ses fils (sous-entendu un des fils de Qoutaybah Ibn Mouslim) ».

 

Qoutaybah demanda un jour à Nizak alors qu’il était emprisonné :

- « Quelle est ton opinion à propos d’as-Sabal et ash-Shadh ? Penses-tu qu’ils viendront si j’envoie quelqu’un les chercher ? » Nizak dit : 

- « Non ».

Qoutaybah envoya les chercher et ils vinrent. Il appela Nizak et Jabghouyah, et quand ils entrèrent il y avait as-Sabal et ash-Shadh assit devant lui. Nizak et Jabghouyah s’assirent en face d’eux et ash-Shadh dit à Qoutaybah : 

- « Jabghouyah, bien qu’il soit mon ennemi, est plus vieux que moi et il est le roi tandis que je suis son sujet. Donne-moi l’autorisation pour m’approcher de lui ». Qoutaybah lui donna l’autorisation, et il s’approcha de lui, embrassa sa main et se prosterna devant lui.

Alors As-Sabal demanda l’autorisation à son tour par respect de Jabghouyah. Qoutaybah lui donna l’autorisation, et il s’approcha de lui et embrassa sa main. Nizak dit à Qoutaybah : 

- « Donnez-moi l’autorisation de m’approcher près d’ash-Shadh, car je suis son serviteur ». Il lui donna l’autorisation, et il approcha à lui et embrassa sa main. Alors Qoutaybah donna la permission à as-Sabal et ash-Shadh, de retourner chez eux.

Qoutaybah tua Nizak, et az-Zoubayr, le Mawlah de ‘Abbas al-Bahili, pris une botte de Nizak dans laquelle il y avait un bijou. Grace à ce bijou qu’il acquit de la botte de Nizak, il devint le plus riche de sa région. Qoutaybah le lui alloua et il resta riche jusqu’à sa mort à Kaboul sous le règne du gouverneur Abou Daoud.

 

Qoutaybah libéra Jabghouyah, le nantis généreusement et l’envoya à al-Walid ou il resta en Syrie jusqu’à la mort d’al-Walid. Qoutaybah revint à Merv et nomma son frère ‘AbderRahmane sur Balkh. Les gens dirent que Qoutaybah se comporta perfidement avec Nizak.

Quand Qoutaybah Ibn Mouslim revint à Merv après avoir tué Nizak, il chercha le roi d’al-Jouzjan, qui avait fui son pays. Le roi envoya un message à Qoutaybah, en demandant un sauf-conduit, et Qoutaybah le lui donna à condition qu’il vienne en personne faire la paix avec lui. Le roi lui demanda des otages, qu’il retiendrait tandis que lui-même en retour donnerait des otages. Qoutaybah lui remit Habib Ibn ‘AbdAllah Ibn ‘Amr Ibn Houssayn al-Bahili, et le roi d’al-Jouzjan lui donna des otages de sa famille. Le roi d’al-Jouzjan laissa Habib dans al-Jouzjan, dans une de ses forteresses, et vint à Qoutaybah et fit la paix avec lui. Alors il retourna et mourut à at-Talaqan. Les gens d’al-Jouzjan dirent : « Ils l’ont empoisonné », et ils tuèrent Habib. Alors Qoutaybah tua les otages qui étaient avec lui.

 

Durant cette même année 91de l’Hégire, Qoutaybah fit sa deuxième campagne dans Shouman, Kish et Nassaf, et fit la paix avec Tarkhan.

 

 

La campagne de Qoutaybah en Transoxiane

 

Ghoushtasban, le roi de Shouman, renvoya le gouverneur de Qoutaybah et refusa de payer le tribut en échange de la paix qu’il avait convenu avec Qoutaybah. Qoutaybah lui envoya ‘Ayyash al-Ghanawi, accompagné par un des ascètes du Khorasan, pour inciter le roi de Shouman à tenir ses engagements. Lorsqu’ils arrivèrent dans son pays, les gens sortirent et les accueillirent avec des pierres. L’ascète retourna d’où il venait tandis qu’Ayyash al-Ghanawi resta là où il était et demande : 

- « N’y a aucun Musulman ici ? ». Un homme sorti de la ville et lui dit :

- « Je suis un Musulman, qu’est-ce que tu veux ? » Ayyash dit : 

- « Je veux que tu m’aides à combattre dans la voie d’Allah Exalté ces gens ! ». L’homme répondit :

- « D’accord ». ‘Ayyash lui dit : 

- « Reste derrière moi pour protéger mes arrières ».

Le nom de cet homme était al-Mouhallab Ibn ‘Ayyish. Ayyash al-Ghanawi les chargea et les combattit et ils se sont enfuit devant lui. Alors al-Mouhallab attaqua ‘Ayyash par derrière et le tua. Ils comptèrent soixante blessures sur lui, et sa mort les chagrina et ils dirent : « Nous avons tué un homme courageux ».

Les nouvelles de ‘Ayyash parvinrent à Qoutaybah qui marcha en personne vers eux en prenant la route Balkh. Quand il atteignit Balkh, il envoya son frère ‘AbderRahmane en avant à la tête de l’avant-garde et laissa ‘Amr Ibn Mouslim sur Balkh. Le roi de Shouman était un ami de Salih Ibn Mouslim et Salih lui envoya à un homme pour lui ordonner de revenir à l’obéissance et lui garantir la satisfaction de Qoutaybah s’il revenait aux termes de la paix. Ce à quoi le roi refusa et dit au messager de Salih : 

- « Avec quoi m’effrayerez-vous de Qoutaybah ? Je suis parmi les rois, celui qui a la forteresse la plus forte. Quand je tire du sommet, je suis le plus fort au tir à l’arc et je ne crains pas Qoutaybah ».

 

Qoutaybah sortit de Balkh, traversa le fleuve et se rendit vers la forteresse ou le roi de Shouman s’était fortifié. Lorsque Qoutaybah arriva, il déploya aussitôt ses catapultes (al-majaniq) et bombarda la forteresse. Quand le roi craignit d’être vaincu, il rassembla tout l’argent et les bijoux qu’il avait et les jeta dans un puits dont nul ne connaissait la profondeur.

Quand Qoutaybah conquit la forteresse. Le roi sorti et combattit jusqu’à ce qu’il fut tué.

Qoutaybah prit la forteresse à force d’armes, tua tous les soldats qu’elle contenait et prit leur progéniture. Alors il revint à Bab al-Hadid (la Porte de fer), et marcha vers Kish et Nassaf. Al-Hajjaj lui avait écrit : « Leurre Kish, et fracasse Nassaf ». Il conquit Kish et Nassaf, mais Faryab lui résista et il la brûla si bien que la ville fut appelée « La Brûlée ». De Kish et de Nassaf, Qoutaybah envoya son frère ‘AbderRahmane Ibn Mouslim à Tarkhoun dans le Soughd. ‘AbderRahmane y alla et s’arrêta dans une prairie proche Tarkhoun à l’heure de la prière de l’après-midi.

‘AbderRahmane conclut un accord de paix avec Tarkhoun avant de rejoindre Qoutaybah qui se trouvait à Boukhara et ensemble, ils rentrèrent à Merv.

 

Les Soughdians dirent  à Tarkhoun : 

- « Tu t’es satisfait de l’humiliation, et payer le tribut t’a paru agréable. Tu es un vieil homme, et nous n’avons nul besoin de toi ».

Ils nommèrent Ghourak à sa place et emprisonnèrent Tarkhoun. Tarkhoun dit

- «  Il n’y a rien de préférable que la mort après avoir été déchu de la royauté. Je préfère ma propre main plutôt que celle d’un autre et d’être moi-même à la charge qu’un autre le soit en respect pour moi. Il prit alors son épée et se l’enfonça dans le ventre si bien qu’elle ressortit de l’autre côté ». Ils firent ceci à Tarkhoun quand Qoutaybah partit pour le Sijistan.

 

D’autres ont rapporté que Qoutaybah assiégea le roi de Shouman et utilisa ses catapultes contre sa forteresse. Il déploya une catapulte surnommé « la Patte de Pigeon » et lança la première pierre qui frappa le mur de la forteresse, puis il en tira une un autre, qui atterrit à l’intérieur. Puis, les pierres se succédèrent les unes après les autres dans la forteresse. L’une d’entre elle atterrit dans la cour du roi et tua un homme. Les hommes de Qoutaybah ne cessèrent de bombarder jusqu’à ce que la forteresse fût conquise à force d’armes. Alors, il revint à Kish et Nassaf, et de là à Boukhara. Il s’arrêta dans un village dans lequel il y avait un temple du feu et une maison des dieux. Dans ce village il y avait des paons, et ils appelèrent le village « Le village des Paons ». Qoutaybah se rendit chez Tarkhoun dans le Soughd pour collecter le tribut que le roi s’était engagé à verser en échange d’un traité de paix.

Qoutaybah prit de Tarkhoun le tribut comme stipulé et revint à Boukhara ou il nomma un jeune homme Boukhara Khoudhah après avoir tué ceux dont ils craignaient l’opposition. Puis il revint à Merv par l’Amoul.

 

Cette même année, le sixième calife al-Walid nomma Khalid Ibn Abdillah al-Qasri, des Banou Bajilah al-Qahtaniyah, gouverneur de La Mecque.

Il est dit que lorsqu’il prit ses fonctions, il monta sur le Minbar et menaça les gens dans un discours ou il dit en t’autre : « O Gens ! Vous devez l’obéissance et le rattachement à la communauté. Méfiez-vous des suspicions. Par Allah si l’un d’entre vous m’est ramené pour avoir attaqué le calife, je le crucifierais au Haram (la Mosquée Sacrée). Si j’apprenais que vous hébergez un rebelle, je détruirais vos maisons sur vos têtes ».

 

 

Al-Walid Ibn ‘Abdel Malik visite Médine et sa rencontre avec Sa’id Ibn al-Moussayab

 

En l’an 91 de l’Hégire (709), après avoir guidé le pèlerinage des gens cette année, al-Walid Ibn ‘Abdel Malik visita Médine dont le gouverneur était ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz.

Lorsqu’al-Walid voulut prier dans la Mosquée du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et voir l’avancée des travaux, les gardiens firent sortir tous les gens de la Mosquée qui resta vide excepté le grand Tabi’i[3] Sa’id Ibn al-Moussayab que nous avons déjà mentionné. Les gardiens furent incapables de le faire sortir de la mosquée.

Sa’id Ibn al-Moussayab était vêtu de manière misérable et le gardien lui dit :

- « Si tu pouvais te lever ».

- « Par Allah, je ne me lèverais pas avant que le temps où je me lève habituellement soit venu ».

Puis on lui demanda :

- « Salue au moins l’émir des croyants ! » 

- « Par Allah », leur répondit-il, « je ne me lèverais pas pour lui ! » Alors que ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz faisait visiter la mosquée au calife et essayait de l’occuper de son mieux pour qu’il ne se rende pas compte de la présence de Sa’id al-Moussayab.

 

Lorsqu’al-Walid se retourna vers la Qiblah, il dit :

- « Qui est cet homme assis ? Est-ce le Sheikh Sa’id al-Moussayab ? »

Le calife le connaissait ! Et ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz de dire :

- « Oui, émir des croyants ! » Puis il essaya de tempérer et lui dit :

- « S’il connaissait ton statut, il se serait certainement levé pour te saluer mais sa vue est faible ! »

Voyez ‘Omar ‘Abdel ‘Aziz qui essayait de trouver un prétexte au Sheikh par respect pour lui et pour lui éviter les problèmes !

Le calife lui répondit :

- « Allons donc le voir et le saluer ! »

Le calife ne s’arrêta pas à l’aspect d’extrême pauvreté du Sheikh. Il traversa la mosquée avec ses guides et se tint debout devant lui et lui :

- « Comment vas-tu ô Sheikh ? »

On a rapporté que Sa’id ne broncha absolument pas et répondit au calife :

- « Bien, Louanges à Allah. Comment va l’émir des croyants ? »

- « Bien et louanges à Allah (khayroun wal hamdoulillah) ».

Puis le calife le quitta et il dit à ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz :

- « Celui-ci est ce qu’il reste des gens (sous-entendu : des hommes des anciens temps) ».

- « Oui ô émir des croyants », lui répondit ‘Omar !

 

 

En l’an 92 de l’Hégire (711), Maslamah Ibn ‘Abdel Malik et ‘Omar Ibn al-Walid conquirent trois nouvelles forteresses en terre des byzantins tandis que  les gens de Sousanah partirent vivre en territoire byzantin.

 

Cette année, certains ont rapportés que Qoutaybah Ibn Mouslim fit campagne au Sijistan, et se dirigea vers le grand Zounbil et az-Zaboul. Quand il s’arrêta dans le Sijistan, les messagers du Zounbil vinrent lui proposer un accord de paix qu’il accepta et il nomma gouverneur sur eux ‘Abd Rabbihi Ibn ‘AbdAllah Ibn ‘Oumayr al-Leythi.

 

Cette même année, l’Andalousie fut conquise par le héros (batal) Tariq Ibn Ziyad. Nous n’avons toujours pas mentionné les conquêtes du Maghreb et de l’Andalousie mais nous le ferons plus loin, insha Allah.

 

 

En l’an 93 de l’Hégire (712), al-‘Abbas Ibn al-Walid Ibn ‘Abdel Malik Ibn Marwan fit campagne dans le territoire byzantin et Allah Exalté conquit Samastiyah par ses mains.

 

Marwan Ibn al-Walid attaqua aussi les Byzantins et atteignit Khanjarah.

 

Maslamah Ibn ‘Abdel Malik razzia le territoire byzantin et conquit Massah, et Hisn al-Hadid (le Château de fer), Ghazalah, et Tarhamah dans la région de Malatiyah.

 

Qoutaybah tua le roi de Kham Jird et renouvela la paix avec le roi de Khwarizm.

 

 

La mort du roi de Kham Jird et le renouvellement de la paix avec Khwarizm

 

Le roi de Khawarizm était faible, et son plus jeune frère Khourrazadh prit le pouvoir. Si le roi avait une l’esclave, une monture ou des marchandises de luxe Khourrazadh les voulait pour lui-même et s’il avait une fille, une sœur ou une belle femme, il le contraignait par force, et prenait et laissait ce qu’il voulait. Personne ne pourrait lui tenir tête ni même protéger le roi contre lui. Quand le roi parla de cela il dit : « Je ne suis pas assez fort pour négocier avec lui ».

Cela dura tellement longtemps que Khourrazj Madh écrivit à Qoutaybah, pour l’inviter à prendre possession de ses terres. Il lui envoya les clefs de la ville de Khwarizm, trois clefs en or, sous la condition que Qoutaybah devrait lui remettre son frère et tous ceux qui s’était opposé à lui, afin qu’il puisse les juger. Il envoya donc les messagers sans informer aucun de ses marzbans ou dihqans. Ses messagers arrivèrent chez Qoutaybah à la fin de l’hiver, quand les campagnes militaires commençaient pour les Musulmans. Qoutaybah s’était déjà préparé pour faire campagne, et il fit paraître comme s’il se dirigeait vers Soughd. Les messagers du Shah Khwarizm revinrent avec des bonnes nouvelles de Qoutaybah qui nomma sur Merv, Thabit al-A’war, son Mawlah.

 

Le Shah Khwarizm rassembla ses rois, ses chefs religieux et ses dignitaires et leur dit : « Qoutaybah se dirige vers Soughd et ne fera pas campagne contre vous, venez-vous détendre dans notre printemps ». Ils vinrent et commencèrent à boire et prendre leur aise se pensant à l’abri des campagnes.

Puis, ils apprirent que Qoutaybah s’était arrêté à Hazarasp, de l’autre côté de la rivière. Le Shah Khwarizm demanda à ses compagnons : 

- « Qu’est-ce que vous en pensez ? » Ils répondirent : 

- « Nous pensons que nous devrions le combattre ». Il dit : 

- « Ce n’est pas ce que je pense. Les gens forts et plus puissant que nous ont été impuissants devant lui. Je pense que nous devrions le renvoyer en lui donnant quelque chose. Nous le renverrons pour cette année puis nous verrons de nouveau ce qu’il convient de faire ». 

- « Nous sommes d’accord avec votre vue » lui répondirent-ils.

 

Le Shah Khwarizm parti en conséquence et s’arrêta dans la ville d’al-Fil de l’autre côté du fleuve. Les villes du Shah Khwarizm étaient au nombre de trois, entourées par un seul fossé. La ville d’al-Fil était la plus fortement fortifiée d’entre elles.

Le Shah Khwarizm s’arrêta à al-Fil pendant que Qoutaybah était à Hazarasp, de l’autre côté du fleuve. Il ne l’avait pas traversé, et en effet seul le fleuve de Balkh qui est l’Oxus était entre lui et le Shah Khwarizm qui fit la paix avec lui en échange de dix-mille esclaves, de l’or et des marchandises à condition que Qoutaybah l’aide contre le roi de Kham Jird et accomplirait ce dont ils avaient précédemment convenus entre eux. Qoutaybah accepta et accompli ce qu’il avait dit qu’il ferait pour lui. Il envoya au roi de Kham Jird qui était hostile au Shah Khwarizm, son frère ‘AbderRahmane, qui le combattit, le tua et prit possession de ses terres avant de revenir à Qoutaybah avec quatre-mille prisonniers que Qoutaybah fit tuer. Quand son frère ‘AbderRahmane les apporta, Qoutaybah ordonna que son trône soit sorti afin que les gens s’assoient dessus.

Les épées des nobles furent prises ce jour, et les têtes furent tranchées avec. Parmi elles, il y avait des épées qui ne pourraient ni couper ni blesser. Ils prirent mon sabre avec lequel rien n’a été frappé sans être parfaitement tranché. Un membre de la famille de Qoutaybah me l’envia et il indiqua à celui qui exécutait qu’il devait couper avec. Il l’essaya en frappant la molaire de l’homme mort qui se brisa. Abou ad-Dayyal dit: « J’ai l’épée ».

Qoutaybah donna au Shah Khwarizm son frère et ceux qui lui avaient été défavorable, et il les tua, s’appropria leur richesse qu’il envoya à Qoutaybah qui revint à Hazarasp.

 

Abou Ja’far a dit : « Durant cette année après son départ de Khwarizm Qoutaybah fit campagne et conquit Samarkand.

 

 

La conquête de Samarkand 

 

Quand Qoutaybah fit la paix avec le roi de Khwarizm al-Moujashar Ibn al-Mouzahim as-Soulami lui dit : 

- « Je dois te dire quelque chose en tête à tête, laisse-moi être seul avec toi ». Qoutaybah fit ainsi, et al-Moujashar dit :

- « Si tu veux conquérir le Soughd un de ces jours, fait le maintenant, car ils se sentent à l’abri de votre campagne pour cette année. Ils ne sont seulement qu’à dix jours d’ici ». Qoutaybah lui demanda :

- « Qui donc t’a avisé de me de suggérer ceci ? »

- « Personne », répondit-il. Qoutaybah poursuivit : 

- « As-tu informé quelqu’un d’autre que moi ? » Al-Moujashar  dit :

- « Non ». Qoutaybah lui dit alors : 

- « Si n’importe qui en parle, je t’exécuterai ».

Qoutaybah resta ce jour. Le lendemain matin, il appela ‘AbderRahmane Ibn Mouslim et lui dit : « Pars avec les cavaliers et les archers et apportez les bagages à Merv ». Les bagages furent envoyés dans la direction de Merv et ‘AbderRahmane passa tout ce jour à suivre les bagages. Le soir venu, Qoutaybah lui envoya un message lui disant de procéder comme suit : « Au matin, envoie les bagages à Merv et part avec les cavaliers et les archers à Soughd. Je vous suivrais alors. Garde l’information secrète ». Quand ‘AbderRahmane lut ses instructions, il ordonna aux gens dans la charge des bagages de continuer à Merv, et il est allé là où il fut ordonné d’aller.

Qoutaybah s’adressa à son armée et dit : « Allah Exalté a conquis pour vous cette place quand y faire campagne était possible. Maintenant cette région de Soughd n’a personne pour la défendre. Ils ont rompu le pacte parce que nous avons fait la paix avec Tarkhoun. Allah Exalté a dit : « Quiconque viole le serment, ne le viole qu’à son propre détriment[4] ». Partez avec la bénédiction d’Allah Exalté. J’espère que Khwarizm et Soughd seront comme an-Nadir et Qourayah, car Allah a dit : « Il vous promet un autre butin que vous ne seriez jamais capables de remporter et qu’Allah a embrassé en Sa puissance, car Allah est Omnipotent[5] ».

Lorsque Qoutaybah atteignit Soughd, ‘AbderRahmane l’avait atteint avant lui, avec vingt-mille hommes. Qoutaybah accompagné de gens de Khwarizm et de Boukhara arriva trois ou quatre nuits après ‘AbderRahmane et dit : « Quand il tombera dans leur place, ce sera alors un mauvais matin pour ceux qu’on a avertis[6] ! ». Puis il assiégea la ville durant un mois et malgré cela les Soughdians combattirent les hommes de Qoutaybah plusieurs fois. Craintifs, les Soughdians écrivirent au roi d’ash-Shash et à l’Ikhshad de Ferghana disant : «  Si les Arabes nous vainquent, vous recevrez bientôt leurs visites et ils vous amèneront ce qu’ils nous ont apportés ».

Les rois d’ash-Shash et d’Ikhshad agréèrent de porter assistance aux Soughdians et leur envoyèrent un message : « Envoyez quelqu’un distraire les Arabes afin que nous puissions faire une attaque de nuit sur leur camp ».

Ils choisirent des cavaliers parmi les fils des marzbans, des Aqsawirah et des hommes vaillants et les envoyèrent pour attaquer de nuit le camp arabe. Les espions des Musulmans revinrent apportant l’information et Qoutaybah choisit trois-cents, ou selon d’autres six-cents, hommes courageux sous le commandement de Salih Ibn Mouslim, et les envoya en poste le long de la route par laquelle il pensait qu’ils approcheraient.

 

Salih à son tour envoya des espions pour lui apporter des informations au sujet de l’ennemi, tandis qu’il s’arrêta à deux parassanges (8 km) de leur camp. Les espions revinrent et l’informèrent que l’ennemi viendrait cette nuit. Salih divisa sa cavalerie en trois groupes, en garda deux cachés tandis que lui-même resta sur la route principale. Les polythéistes vinrent de nuit, ignorant tout de Salih et persuadés que personne ne les engagerait avant qu’ils atteignent le camp de Qoutaybah. Ils partirent confiant jusqu’à que Salih tomba sur eux à l’improviste. Salih et ses hommes les chargèrent et quand les lances s’entrechoquèrent, les deux groupes cachés sortirent et entrèrent dans la bataille.

 

Un des cavaliers perses (barajim) dit : « J’étais présent à cette occasion, et je n’ai jamais vu des gens combattre avec plus de courage dans l’adversité que les fils de ces rois ; seul quelques-uns d’entre eux fuirent. Nous rassemblâmes leurs armes, tranchèrent leurs têtes et  prirent des prisonniers puis nous les interrogeâmes au sujet de ceux que nous avons tué, et ils dirent : « Celui-ci est un fils de roi, celui-là d’un noble ou d’un héros. Vous avez tué des hommes parmi eux qui étaient l’égal de cent hommes » et sur eux nous avons écrit leurs noms sur leurs oreilles ». Puis nous sommes entrés dans leur camp au matin avec leurs têtes accrochées au bout de nos lances. Nous prîmes en butin des armes de qualités, des luxueuses marchandises et d’excellentes montures et Qoutaybah nous a tout laissés. Nous lui avons apporté les têtes et il nous dit : « Puisse Allah Exalté vous récompenser en biens pour ce que vous avez fait pour la religion et votre honneur personnel ! » ».

Cela brisa les Soughdians. Qoutaybah déploya ses catapultes et ne cessa de les bombarder bien conseillé par les gens de Boukhara et de Khwarizm qui étaient avec lui. Ils combattirent farouchement et Ghourak envoya une lettre à Qoutaybah: « Vous me combattez avec mes frères et ma famille parmi les non-Arabes. Envoyez-moi des Arabes ». Qoutaybah se fâcha, appela al-Jadali, et lui dit :

- « Passe en revue l’armée et choisit les hommes les plus braves ». Al-Jadali rassembla l’armée et Qoutaybah Ibn Mouslim sortit les examiner lui-même. Puis, il appela les commandants de sections et les questionna sur leurs soldats un par un en disant :

- « Et toi qu’as-tu ? » Le commandant de la section disait : 

- « Celui-là est un homme courageux ».

- « Et celui-là ? »

- « Il a des capacités limitées ».

- « Et celui-ci ? »

- « C’est un lâche ».

Qoutaybah appela les lâches « les puants » puis prit leur bonnes armes et les donna aux hommes courageux et à ceux de capacités limitées, et donna aux lâches les armes les plus usées. Alors Qoutaybah s’avança à la tête de ses meilleurs soldats et combattit l’ennemi avec eux, utilisant tour à tour des fantassins et des cavaliers. Il bombarda la ville avec les catapultes et fit une brèche dans le mur que l’ennemi reboucha avec des sacs de millet. Alors un homme émergea en haut de la brèche et se mit à insulter Qoutaybah en arabe. Qoutaybah dit aux archers qui étaient avec lui : « Choisissez deux d’entre vous » ce qu’ils firent. Qoutaybah leur dit : « Qui d’entre vous tirera sur cet homme sachant que s’il le touche, il recevra dix-mille dirhams et, s’il le loupe, sa main sera tranchée ? » L’un d’entre eux se retira tandis que l’autre s’avança et tira droit dans l’œil de l’homme qui s’effondra. Qoutaybah ordonna que dix-mille dirhams soient donnés à l’archer.

 

Khalid Ibn Bab, le Mawlah de Mouslim Ibn ‘Amr dit : « J’étais parmi les archers de Qoutaybah. Quand nous conquîmes la ville, j’ai grimpé sur le mur à la place ou se trouvait l’homme. Je l’ai trouvé mort sur le mur ; la flèche avait traversé son œil droit et était ressortie par sa nuque ».

 

Le lendemain matin la ville fut bombardée de nouveau et de nouveau une brèche fut faite dans le mur. Qoutaybah dit : « Pressez sur la brèche afin que nous puissions pénétrer par elle à l’intérieur ». Ils combattirent l’ennemi jusqu’à ce qu’ils arrivent près de la brèche alors les Soughdians les couvrirent d’une pluie de flèches. Les Arabes levèrent leurs boucliers et chargèrent jusqu’à la brèche. Les Soughdians dirent à Qoutaybah : 

- « Partez maintenant afin que nous puissions faire la paix avec toi ». Qoutaybah leur répondit :

- « Nous ne ferons pas la paix avec vous alors que nos hommes sont sur la brèche et que nos catapultes se déplacent de long en large et bombardent vos têtes et votre ville ».

 

D’autres ont rapporté que Qoutaybah dit : « Les esclaves sont effrayés. Partez victorieux » et ses hommes sur la brèche abandonnèrent leur position et retournèrent. Il fit la paix avec eux le jour suivant sur les termes suivants : [1] 2.200.000 dirhams par année ; [2] 30.000 esclaves, ni trop jeunes et ni trop vieux, libres de tout défaut pour cette année ; [3] qu’ils videraient la ville pour Qoutaybah, et qu’il n’y aurait aucun soldat dans la ville ; [4] que serait construit une mosquée pour que Qoutaybah puisse y entrer et prier, ainsi qu’une chaire soit installée afin qu’il puisse délivrer un sermon, puis prendre un repas avant de s’en aller.

Quand la paix fut conclue, Qoutaybah envoya dix hommes, qui collectèrent ce que les Soughdians leur avaient préparé conformément au traité de paix. Qoutaybah dit : « Maintenant que leurs frères et leurs enfants sont tombés entre nos mains ils sont devenu modestes ». Alors ils vidèrent la ville, construisirent une mosquée et installèrent une chaire. Qoutaybah entra dans la ville avec les quatre-mille hommes qu’il avait choisis. Quand il entra dans la mosquée, il pria et fit un sermon. Puis il mangea et envoya un message aux Soughdians : « Quiconque veux prendre ses marchandises peut le faire car je ne sortirais pas de la ville et je ne prendrais de vous pas plus que ce que nous avons convenu et les troupes resteront dans la ville ».

 

Certains ont dit : Qoutaybah fit la paix avec eux en échange de cent-mille esclaves, les temples du feu[7] et les parures des idoles. Lorsqu’il reçut le tribut, les idoles furent dépouillées et rassemblées devant lui comme un immense édifice. Il ordonna alors de les brûler, et les non-Arabes lui dirent : 

- « Il y a parmi elles des idoles dont le destructeur sera brûlé ».  Qoutaybah dit :

- « Alors, je vais les brûler de ma propre main ». Ghourak vint et s’agenouilla devant lui et lui dit : 

- « Ma dévotion à ton égard m’est un devoir. Ne t’expose pas à ces idoles ». Qoutaybah demanda du feu et une torche dans la main, il sortit en disant : 

- « Allah est le Plus Grand - Allahou Akbar ». Puis, il mit le feu aux idoles qui brulèrent intensément. Lorsqu’elles fondirent, ils récupérèrent l’or et l’argent qu’il y avait en elles, l’équivalant de cinquante-mille mithqals.

 

Quelqu’un qui témoigna la conquête de Samarkand a dit : « Ils sortirent d’énormes marmites  en cuivre, et Qoutaybah a dit à Houdayn : 

- « O Abou Sassan, penses-tu que Raqash eut jamais des marmites comme celles-ci ? » Il répondit :

- « Non, mais ‘Aylan eux en avait ». Qoutaybah rit et dit

- « Tu as pris ta revanche ».

 

Qoutaybah acquit au Khorasan, à Soughd, une esclave descendante de Yazdajard et demanda :

- « Pensez-vous que le fils de cette fille sera un Hajin[8] ? » Ils dirent : 

- « Oui, il sera un Hajin par son père ». Il l’envoya à al-Hajjaj, qui l’envoya à al-Walid et elle porta Yazid Ibn al-Walid.

 

Plusieurs versions ont été rapportés sur la prise Samarkand et elles se ressemblent toutes en fond, c’est pourquoi celle-ci suffira.

 

 

Alors Qoutaybah partit et revint à Merv. Il laissa ‘AbdAllah Ibn Mouslim sur Samarkand, en compagnie d’une massive troupes et d’immenses quantités de matériel de guerre. Il lui recommanda avant de partir : « Ne laisse aucun polythéiste entrer par une quelconque portes de Samarkand sans qu’il n’ait un cachet sur sa main. Si l’argile a séché avant qu’il sorte, tue-le. Si tu trouves sur lui un morceau de fer, un couteau, ou quelque chose d’autre, tue-le. Si tu fermes la porte le soir et que tu en trouve un dans la ville, tue-le ».

 

Alors Qoutaybah quitta Samarkand et retourna à Merv. Son gouverneur à Khwarizm pour les affaires militaires était Iyas Ibn ‘AbdAllah Ibn ‘Amr qui était faible, et ‘Oubaydallah Ibn Abi ‘Oubaydallah, le Mawlah des Banou Mouslim était chargé des revenus.

Les gens de Khwarizm pensèrent qu’Iyas était faible et ils se révoltèrent contre lui. ‘Oubaydallah écrivit à Qoutaybah pour l’informer, et il envoya ‘AbdAllah Ibn Mouslim en hiver pour le remplacer en lui disant : « Flagelle Iyas Ibn ‘AbdAllah et Hayyan an-Nabati, et rase leur la tête et la barbe. Rapproche de toi ‘Oubaydallah Ibn ‘Oubaydallah et écoute le car il est loyal ». ‘AbdAllah se mit en route et alors qu’il était à une étape de Khwarizm, Iyas fut informé clandestinement et mis en garde si bien qu’il se retira. ‘AbdAllah arriva alors, attrapa Hayyan, lui donna cent coup de fouet et lui rasa la tête.

Puis, sitôt que ‘AbdAllah fut partit, Qoutaybah envoya al-Moughirah Ibn ‘AbdAllah à la tête d’une troupe à Khawarizm. Lorsqu’al-Moughirah arriva, les fils de ceux que le Shah Khwarizm avait tués dirent : « Nous ne vous aiderons pas » avant de s’enfuir dans le territoire des Turcs. Al-Moughirah arriva, tua et pris des captifs. Ceux qui survécurent firent la paix avec lui. Il prit le tribut et retourna chez Qoutaybah qui le nomma sur Nishapour.

 

Cette même année, al-Walid désista ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz à son poste de gouverneur de Médine après qu’al-Hajjaj l’ait avisé de la même manière qu’il avait fait désisté Yazid Ibn al-Mouhallab, comme nous l’avons vu !

Et toujours sur les conseils d’al-Hajjaj, il nomma à sa place ‘Uthman Ibn Hayyam al-Mourri al-Ghatafani qui était un gouverneur injuste et brute (ghashamah).

 

 

Durant le règne d’al-Walid Ibn ‘Abdel Malik, le combat dans la voie d’Allah ne s’arrêta pas.

 

 

En l’an 94 de l’Hégire (712) al-‘Abbas Ibn al-Walid conquis Antioche en territoire byzantin.

 

Cette même année, ‘Abdel ‘Aziz Ibn al-Walid fit campagne dans le territoire byzantin jusqu’à ce qu’il atteignit Ghazalah. Al-Walid Ibn Hisham al-Mou’ayti parvint à Bourj al-Hamam et Yazid Ibn Abi Kabshah atteignit Souriyah.

 

Durant cette année, il y eut un tremblement de terre en Syrie.

 

Cette même année, al-Qassim Ibn Muhammad ath-Thaqafi conquis la terre d’Inde (al-hind).

 

Toujours cette année, Qoutaybah fit campagne dans ash-Shash et Ferghana jusqu’à ce qu’il atteignit Khoujandah et Kassan, les deux principales villes de Ferghana.

 

 

La campagne de Qoutaybah dans ash-Shash et Ferghana

 

En l’an 94 de l’Hégire (712), Qoutaybah traversa le fleuve et imposa une réquisition de vingt-mille soldats des gens de Boukhara, Kish, Nassaf et Khwarizm. Ils allèrent avec lui à Soughd avant d’être envoyé à ash-Shash, pendant que Qoutaybah lui-même marcha sur Ferghana et alla aussi loin que Khoujandah ou les gens se rassemblèrent contre lui et le combattirent. Il s’ensuivit une série de batailles ou les Musulmans furent à chaque fois victorieux.

Puis Qoutaybah alla à Kassan, la ville principale de Ferghana où il fut rejoint par les troupes qu’il avait envoyées à ash-Shash, qu’ils conquirent et incendièrent. Alors Qoutaybah revint à Merv. Al-Hajjaj écrivit à Muhammad Ibn al-Qassim : « Envoie des Irakiens comme toi à Qoutaybah, et envoie leur Jahm Ibn Zahr Ibn Qays, car il est meilleur avec les Irakiens que les Syriens ». Muhammad aimait beaucoup Jahm Ibn Zahr et lorsque ce dernier lui fit ses adieux, il pleura et dit : 

- « O Jahm, c’est le moment de partir ». Jahm dit :

- « Cela est inévitable » puis, il partit et rejoignit Qoutaybah en l’an 95 de l’Hégire (713).

 

 

La mort de Sa’id Ibn Joubayr

 

Au mois de Sha’ban de l’année 95 de l’Hégire (713), al-Hajjaj Ibn Youssouf at-Thaqafi tua le respectable compagnon des Compagnons (tabi’i), Le Sheikh et Qourah de la ville de Koufa Sa’id Ibn Joubayr, le serviteur des Banou Assad.

Il le tua pour avoir participé à la révolte d’Ibn Ash’at. Sa’id Ibn Joubayr avait fui avec d’autres personnes en Azerbaïdjan mais il avait fini par revenir à La Mecque où il vivait dans la clandestinité. Il avait fini par tomber entre les mains de Khalid Ibn ‘Abdillah al-Qassimi le tyran et gouverneur de La Mecque.

 

Sa’id Ibn Joubayr fut capturé et envoyé à al-Hajjaj en Iraq car auparavant il avait envoyé un message à son gouverneur de La Mecque, dont la mère était Chrétienne, et lui avait dit : « Puisse Allah maudire le fils de la Chrétienne ! Je connais l’endroit à La Mecque ou il (Sa’id Ibn Joubayr) se cache et même la maison dans laquelle il vit ».

Les services de renseignements à l’époque d’al-Hajjaj étaient vraiment  efficients.  

 

Al-Hajjaj avait honoré et respecté Sa’id Ibn Joubayr et l’avait envoyé avec l’armée d’Ibn al-Ash’ath combattre Routbil mais lorsque ‘AbderRahmane Ibn Muhammad Ibn al-Ash’ath Ibn Qays s’était soulevé pour déposer al-Hajjaj, Sa’id Ibn Joubayr l’avait suivi.

Al-Hajjaj demanda à Sa’id :

- « O Sa’id, qu’est-ce qui t’a amené à te rebeller contre moi ? »

- « Qu’Allah arrange les affaires de l’émir ! Je suis comme le commun des Musulmans et il m’arrive de me tromper et de faire le bien ».

La réponse plut à al-Hajjaj et son visage s’éclaircit. Il espéra donner une suite convenable à ce différent sans qu’il ait besoin de le tuer. Puis la discussion se poursuivit entre eux jusqu’à ce que Sa’id dit :

- « Mais c’est que j’étais engagé par mon allégeance ».

Lorsqu’al-Hajjaj entendit cela il fut pris de rage et lui dit :

- « O Sa’id n’as-tu pas porté allégeance à l’émir des croyants, ‘Abdel Malik Ibn Marwan, avec les gens de La Mecque après la mort d’Ibn Zoubayr ? »

- « Si ! »

- « Et lorsque j’ai été nommé gouverneur d’Iraq, j’ai pris l’allégeance pour l’émir des croyants, ne lui as-tu pas porté aussi allégeance à cette occasion ? »  

- « Si ! »

- « As-tu renié deux allégeance à l’émir des croyants pour une au comploteur fils du conspirateur ». Puis il ordonna de le tuer et son coup fut immédiatement tranché !

 

Plusieurs version ont été rapporté sur cette discussion entre al-Hajjaj et Sa’id Ibn Joubayr mais celle nous suffira. Puisse Allah faire miséricorde à Sa’id Ibn Joubayr.



[1] 2.4 Miles ou 3.9 km.

[2] Une yourte est l’habitat traditionnel (tente en peau ou en feutre) des nomades mongols et turcs qui vivent en Asie centrale, notamment au Kirghizstan, au Kazakhstan et au Karakalpakistan. L’étymologie du mot yurt est d’origine turque.

[3] Tabi’i : Compagnon des Compagnons du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui).

[4] Qur’an Sourate 48, verset 10.

[5] Qur’an Sourate 48, verset 21.

[6] Qur’an Sourate 37, verset 177.

[7] Les Soughdians étaient des mages, adorateurs du feu.

[8] Avoir un père arabe et une mère esclave non-arabe.