Le discours entre ‘AbdAllah Ibn
Ziyad et ‘Ali Ibn
Houssayn
Après la mort
d’al-Houssayn, après que les Banou Assad eurent enterré les
morts, et après que
‘AbdAllah Ibn Ziyad
ait envoyé leurs têtes à Yazid, ‘Omar Ibn Sa’d s’appliqua à
aider la famille d’al-Houssayn (qu’Allah soit satisfait de
lui). Il les fit monter sur des palanquins et les accompagna de
Karbala à Koufa.
L’abject Ibn Ziyad
les honora, dépensa pour eux et voulut tuer ‘Ali Ibn Houssayn,
‘Ali Zayn al- ‘Abidine Ibn Houssayn qui n’était qu’un jeune
enfant mais Allah le Très Haut le préserva de son mal.
On peut se
demander pourquoi cet infâme Ibn Ziyad voulut tuer ‘Ali Ibn Houssayn
?
Parce que lorsque
l’on questionna l’enfant sur son nom, il répondit :
- « Je suis
‘Ali Ibn al-Houssayn ».
- « Allah va tuer
‘Ali Ibn Houssayn » lui dit Ibn Ziyad.
L’enfant resta
silencieux.
- « Qu’as-tu à ne
pas répondre », insista Ibn Ziyad ? Alors ‘Ali Ibn Houssayn
dit :
- « Allah
reçois les âmes après leurs morts[1].
Et nulle âme ne peut mourir qu’avec la permission d’Allah[2] ».
Ibn Ziyad se mit
en colère à cause de la ferme réponse de cet enfant alors qu’il
attendait une réponse craintive.
- « Par Allah, tu
fais partie d’eux ». Puis Ibn Ziyad dit :
- « Regardez-le,
je jure que je le considère comme un adulte ».
Des gens
soulevèrent les vêtements de l’enfant, et confirmèrent :
- « Oui, il est
pubère (adrak) ! »
- « Tuez-le » dit
Ibn Ziyad. Ali Ibn Houssayn dit :
- « Qui va
s’occuper de ces femmes ? Il n’y a pas un seul homme avec elle ! »
Zaynab Bint Houssayn
le prit dans ses bras et dit :
- « O Ibn Ziyad !
Il te suffit de ce que nous a déjà fait. As-tu rêvé de notre sang et
de tous nous tuer ? »
Pui ‘Ali lui dit :
- « O Ibn Ziyad,
s’il y a un lien familial (qaraba) entre toi et elles,
envoie-leur un homme pieux, qui les fait se retirer de manière
islamique ».
On a rapporté
qu’Ibn Ziyad les regarda pendant une longue durée de temps puis il
regarda les gens et dit :
- « Combien cela
parait étrange pour celui qui a pitié. Par Allah je suis persuadé
qu’elle prendra sa défense si je te tue et quelle sera tuée avec
lui. Relâchez-les et laissez l’enfant partir avec elles ».
Sans conteste, cet
enfant, ‘Ali Ibn al-Houssayn, fit preuve d’une extrême
intelligence lorsqu’il dit devant l’assistance: « S’il y a un lien
familial entre toi et elles, envoie-leur un homme pieux, qui les
fait retirer (chez elles) de manière islamique ».
Ibn Ziyad après
cette réponse ne put plus les tuer car de ce fait il aurait prouvé
aux gens de l’assistance qu’il n’était pas un Qouraysh.
Ibn Ziyad ordonna
de préparer leur départ pour la Syrie et d’enchainer ‘Ali Ibn al-Houssayn.
Les femmes furent
envoyés avec Mouhafiz Ibn Tha’labah Ibn Moura al-‘Ahidi, les
Banou ‘Ahida sont les Banou Khouzay Ibn Louhay Ibn Ghalib Ibn Fihri
de Qouraysh, et Shamir Ibn al-Jousham.
L’envoi de ‘Ali Ibn
al-Houssayn
et de ses proches en Syrie et comment ils furent traités par Yazid
Ibn Mou’awiyah
Lorsque ‘Ali Ibn
al-Houssayn et sa famille arrivèrent chez Yazid à Damas,
Yazid convoqua les nobles de Syrie et les fit assoir près de lui,
puis il ordonna à ‘Ali Ibn al-Houssayn et les femmes avec lui
qui étaient dans un piteux état, suite aux voyages, de rentrer dans
la salle d’audience.
Yazid dit à ‘Ali
Ibn al-Houssayn :
- « O ‘Ali ton
père a ignoré mon droit et disputé mon pouvoir. Allah lui a fait ce
que tu as vu ! » ‘Ali Ibn al-Houssayn lui répondit :
- « Il
n’arrive pas de malheur sur la terre et en vous sans que cela ne
soit inscrit dans un livre[3] ».
Yazid demanda à
son fils Khalid de lui répondre. Khalid Ibn Yazid al-Amawi fut
incapable de répondre au fils de son oncle al-Fatimi al-Hashimi et
Yazid lui dit :
- « Dis
nul malheur ne vous arrive sans que cela soit due à ce que vos mains
ont fait. Et Il pardonne beaucoup[4] ».
Puis il se tut et
dit :
- « Qu’Allah
enlaidisse Abou Mourjanah, s’il y avait entre lui et eux un lien de
parenté, il n’aurait jamais fait cela et ne vous aurait pas envoyé
ainsi ».
Puis Yazid fit
rentrer les femmes avec ses femmes dans le palais du gouverneur. Les
femmes de la famille de Mou’awiyah les accueillirent en pleurant et
en gémissant sur al-Houssayn et portèrent le deuil durant
trois jours.
Ibn Kathir a dit :
« Yazid ne prit aucun repas sans que ‘Ali Ibn al-Houssayn ne
soit en sa compagnie et son frère ‘Omar Ibn Houssayn. Un jour
Yazid dit à ‘Omar Ibn Houssayn qui était tout petit :
- « Est-ce que tu
combattrais celui-là en désignant Khalid Ibn Yazid ? » ‘Omar lui
répondit :
- « Donne-nous
chacun un couteau et laisse nous nous combattre ». Alors Yazid le
rapprocha de lui et le serra dans ses bras ».
Puis, Yazid
ordonna à Nou’man Ibn Bashir al-Ansari (qu’Allah soit satisfait de
lui) d’accompagner ‘Ali Ibn al-Houssayn et sa famille à
Médine l’Illuminée. Il envoya avec eux un homme de confiance et des
gardes chargés de leurs protections.
Il leur donna une
grande somme d’argent, des vêtements et les recommanda à son homme
de confiance.
On peut se
demander : Si Yazid Ibn Mou’awiyah n’a pas commandité l’assassinat
de Houssayn et de tout ce qui est arrivé pourquoi n’a-t-il
pas punit ‘AbdAllah Ibn Ziyad pour son horrible acte ? Pourquoi ne
l’a-t-il pas retiré de son poste en Iraq ?
Pourtant depuis la succession à son père, Yazid était décidé
à écarter Ibn Ziyad parce qu’il le détestait. Mais lorsqu’il vit que
la situation était délicate et que la communauté risquait une
nouvelle tribulation qui pourrait lui échapper, il décida de la
stopper en ayant recourt à Ibn Ziyad, qui était un homme dur et donc
le reconduisit à son poste.
Chez le calife, la
chose la plus importante est la stabilité et le contrôle de l’état
et d’éviter toute tribulation. Donc il se doit d’être en contact
permanent avec tous les responsables pour être tenu informé de la
situation et de ne pas hésiter à avoir recourt à la force en cas de
problème. Ainsi, il juge si les gens qu’il a nommé sont capables ou
non de faire le travail pour lequel il les a nommé et de les
remplacer le cas échéant.
Nous l’avons vu
avec l’exemple de Walid Ibn ‘Outbah qui perdit son poste parce qu’il
fut incapable de faire porter allégeance al-Houssayn et aussi
celui de Nou’man Ibn Bashir, l’émir de Koufa qui tempéra avec les
gens qui portèrent allégeance à Mouslim Ibn ‘Aqil pour le compte d’al-Houssayn
(qu’Allah soit satisfait de lui), comme nous l’avons vu
précédemment.
Ibn Kathir
ad-Dimashqi a dit dans son livre « al-Bidayah wal Nihayah » à propos
de ces douloureux évènements des paroles capitales : « A propos des
évènements concernant la mort d’al-Houssayn, il y a dans les
écrits des shiites et des rafidah, énormément de mensonges et de
fausses nouvelles sans aucun fondement. Il suffit de ce que nous
avons rapporté sur le sujet. Et ce que nous avons mentionné est
absolument clair. N’était-ce Ibn Jarir (l’Imam Tabari) et d’autres
savants et Imams qui l’ont mentionné dans leurs livres, je ne
l’aurais pas rapporté. La plupart des récits viennent d’Abou Makhnaf
Lot Ibn Yahya qui était un shiite. Ses propos sont considéré
faibles chez les Imams mais c’était un homme qui retenait bien les
faits. Nul d’entre les gens, excepté lui, a rapporté ces nouvelles.
Voilà pourquoi il fut choisi par rapport à d’autres après lui, et
Allah est Plus savant ».
Ce sont les
paroles de l’Imam al-Hafiz Ibn Kathir.
Abou Makhnaf est
Lot Ibn Yahya Ibn Sa’id Ibn Makhnaf Ibn Soulaym al-Azdi des
Azd.
Il suffira de ce
que nous avons rapporté sur ces évènements, et c’est ce qui s’est
passé. Il y a une très nombreuse littérature inutile et devenue
fantasque sur l’assassinat d’al-Houssayn (qu’Allah soit
satisfait de lui) dont nous ne rapporterons rien et qui ne rapporte
rien.
Vous connaissez
maintenant ceux qui causèrent la mort d’al-Houssayn (qu’Allah
soit satisfait de lui) et qui chaque année marquent hypocritement et
ridiculeusement sa mort en s’auto flagellant.
Parmi les
évènements important du règne de Yazid, le deuxième calife omeyyade
est qu’il nomma en l’an 61 de l’Hégire
(680), Salm Ibn Ziyad, le frère de ‘AbdAllah Ibn
Yazid, gouverneur du Sijistan et du Khorasan en remplacement de
‘Abad et ‘AbderRahmane Ibn Ziyad.
Salm organisa
aussitôt l’armée sous sa charge pour le combat dans le pays des
Turcs et un homme nommé
al-Mouhallab Ibn Abi Soufrah, acquit le prestige lors de
ces batailles. Al-Mouhallab, allait devenir un célèbre général qui
s’opposa avec force après cela aux khawarije. Son père est Abou
Soufrah Salim Ibn Saraq de la tribu renommée des Azd.
Al-Mouhallab fait
partie de la noblesse arabe. Il était père d’enfants et il eut près
de trois cents enfants sans compter les filles. Comme nous le
verrons plus tard, il décéda en l’an 83 de l’Hégire (702).
Quand les
gouverneurs du Khorasan partaient en campagnes et que l’hiver
arrivait, ils retournaient à Mer ash-Shahijan[5]. Quand les Musulmans se retiraient,
les rois du Khorasan se réunissaient dans une des villes du Khorasan
près de Khwarizm[6] pour conclure des arrangements
entre eux ; ils ne s’attaqueraient pas, ne se provoqueraient pas et
ils se consulteraient au sujet de leurs affaires. Les Musulmans
demandaient à leurs chefs de faire un raid sur cette ville, mais ils
refusèrent jusqu’à l’arrivée de Salm au Khorasan qui entrepris une
campagne d’hiver qu’il passa avec son armée dans la ville ou les
rois avaient l’habitude de se réunir.
Al-Mouhallab Ibn
Abi Soufrah demanda avec empressement à Salm de l’envoyer vers cette
ville. Il l’envoya avec six-mille hommes. Il a aussi été rapporté
qu’ils étaient quatre-mille hommes. Il assiégea les gens dans la
ville et leur demanda de se soumettre à lui pacifiquement. Ils lui
demandèrent de faire la paix avec eux, et qu’en échange, ils
donneraient une rançon pour leurs vies. Il accepta et la paix fut
conclue avec le paiement de quelques vingt-millions de dirhams.
Parmi les termes de l’accord de paix était qu’ils devraient lui
envoyer des marchandises. Il prendrait une tête de bétail, une
monture et du cuir non tanné pour la moitié de leur valeur. La
valeur de ce qu’il prit d’eux atteignit cinquante-millions de
dirhams. Ensuite al-Mouhallab revint à Salm qui choisit ce qui lui
plut et les envoya à Yazid avec le gouverneur persan de Merv à la
tête d’une délégation.
Certains ont dit
que : Salm fit campagne contre Samarkand[7]
avec sa femme, Oumm Muhammad Ibn ‘AbdAllah qui lui donna un
fils qu’il nomma Soughdi.
En l’an 63 de
l’Hégire (682), Yazid nomma al-Walid Ibn ‘Outbah Ibn Abi Soufyan,
gouverneur de La Mecque et de Médine, en remplacement de ‘Amr Ibn
Sa’id Ibn al-‘As car il ne s’opposa pas à ‘Abdallah Ibn Zoubayr
(qu’Allah soit satisfait de lui) comme cela lui avait été demandé.
‘Abdallah Ibn
Zoubayr et les Musulmans en général furent durement touchés par ce
qui arriva à al-Houssayn (qu’Allah soit satisfait de lui).
‘Abdallah Ibn Zoubayr poussa les gens à blâmer Yazid et les gens de
Koufa pour leur traitrise, si bien qu’un nombre important de gens se
joignirent à lui et al-Walid Ibn ‘Outbah ne put rien faire contre
lui.
Les nouveaux mouvements des khawarije
Najd Ibn ‘Amir Ibn
‘Abdillah Ibn Sayyar al-Hanafi, fondateur du groupe des
najdate se révolta à Yamamah.
Les
kharijites najdate furent appelés ainsi à cause de leur
fondateur Najd. Et Yamamah était le territoire des Bani Hanifah
de l’époque préislamique à nos jours.
Les Banou Hanifah
sont de l’importante et riche tribu des Bakr Ibn Wahil.
Ghalib Ibn Hanifah
est de la tribu de Hadar et cette information à une très grande
importance.
Un groupe des Bani
Hanifah devint des bédouins et fusionna avec la tribu de
leurs oncles, les Bani Bakr Ibn Wahil. Ils sont les Banou Zid, les
Banou Qatan, les Banou Habib et les Banou Mou’awiyah.
Le père de ces
quatre tribus, connue sous le nom d’al-Badiyah (les Banou Hanifah
sont donc connus sous le nom d’al-Badiyah), est Yarbou’ Ibn
Tha’labah Ibn Doul Ibn Hanifah. Hanifah, et les Bani
Hanifah, sont issus de Hanifah Ibn Loujaym Ibn Sa’d Ibn ‘Ali
Ibn Bakr Ibn Wahil.
Les an-najdate,
qui doivent leur nom à Najd Ibn ‘Amir al-Hanafi, sont un
groupe du groupe déviant des khawarije.
Les khawarije se
sont séparés entre :
- Les khawarije
al-azariqah, fondé par Nassir Ibn Azraq al-Hanafi qui fut tué
lors de la bataille de Doulaym en l’an 65 de l’Hégire (684).
Al-Azariqah sont des takfiriyine qui jettent la mécréance sur tous
ceux qui ne rejoint par leur groupe et qui ne suit pas leurs fausses
croyances.
Parce qu’ils les
considéraient comme des mécréants, ils tuaient les Musulmans y
compris les enfants, et tout ce qui était vivants, sans jamais
épargner l’un d’entre eux,
Les khawarije
ibadiyah et les khawarije soufariyah.
- Les khawarije
ibadiyah fondés par ‘Abdillah Ibn ‘Ibad at-Tamimi et,
- Les khawarije
soufariyah fondés par ‘Abdallah Ibn Soufar at-Tamimi.
‘Abdillah Ibn
‘Ibad at-Tamimi et ‘Abdallah Ibn Soufar at-Tamimi sont des Bani
Souraym Ibn Mouqaris Ibn ‘Amr Ibn Ka’b Ibn Sa’d Ibn Zayd Banat Ibn
Tamim.
Nous n’allons pas
rentrer dans les détails sur la scission des khawarije et leurs
fausses croyances car ce n’est pas l’endroit idéal pour le faire.
Un des partisans
de Najd Ibn ‘Amir al-Hanafi, Abou Foudayk ‘AbdAllah Ibn Fawr
al-Bakri tua Najd Ibn ‘Amir pour des raisons qui prendrait trop de
temps à développer.
Néanmoins nous
dirons que ce fut à cause d’une fatwa[8]
émise par Najd leur autorisant de punir puis de tuer celui qui boit
du vin.
De ce fait, ce
groupe de khawarije (an-najdate) se scinda en trois autres groupes :
- Al-khawarije
an-najdate, de Najd Ibn Amir al-Hanafi.
- Al-khawarije
al-foudaykiyah,
d’Abi Foudayk.
- Al-khawarije
al-‘attawiyah, de ‘Attiyah Ibn Aswad al-Yashkouri al-Bakki.
‘Attiyah Ibn Aswad
al-Yashkouri al-Bakki forma son propre groupe en raison de
l’assassinat de Najd par Abou Foudayk.
Puis chacun de ces
trois groupes, se jeta mutuellement la mécréance, qu’Allah les
détruise. Jeter la mécréance est une chose normale chez eux. Si tu
n’es simplement pas d’accord avec eux, tu es tout simplement un
mécréant et ce jusqu’à nos jours !
Najd Ibn ‘Amir se
révolta contre Yazid Ibn Mou’awiyah mais il ne rejoignit pas
‘AbdAllah Ibn Zoubayr (qu’Allah soit satisfait de lui).
Il ne va pas sans
dire qu’il a beaucoup été écrit, par tous les savants du monde
islamique, sur toutes les différentes dynasties y compris celle des
Omeyyades. A travers ce texte, nous essayons de vous résumer
chronologiquement uniquement les évènements importants de certaines
dynasties. C’est pourquoi, si vous voulez approfondir vos recherches
dans n’importe quel domaine, nous vous conseillons de vous référer
aux livres des savants pour avoir un plus large aperçu de ces
évènements. L’Histoire n’est pas simple.
La rébellion des Médinois contre Yazid Ibn Mou’awiyah
Yazid Ibn
Mou’awiyah renvoya al-Walid Ibn ‘Outbah Ibn Abi Soufyan et nomma à
sa place le fils de son oncle ‘Uthman Ibn Muhammad Ibn Abi
Soufyan.
‘Uthman Ibn Muhammad
était jeune et sans expérience. Lorsqu’il arriva à Médine, il envoya
à Yazid une délégation composée de :
- ‘AbdAllah Ibn Handalah Ghassil al-Ansari,
- ‘AbdAllah Ibn Abi ‘Amr Ibn Hafs Ibn Moughirah al-Hadrami
et,
- Al-Moundir Ibn Zoubayr.
‘AbdAllah Ibn Handalah a pour père Handalah Ibn Abi ‘Amir
Ibn Sayfi Ibn Nou’man al-Ansari des Aws.
Handalah est
connu sous le nom de « Ghassil al-Malahikah[9] ».
Il fut martyrisé lors de la bataille d’Ouhoud alors qu’il
était en état d’impureté majeure. Lorsqu’il entendit parler de la
bataille, il se précipita pour combattre les polythéistes et trouva
le martyr. Le Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) dit
de lui : « Votre ami est lavé
par les anges ».
Lorsqu’ils
arrivèrent à Damas, Yazid les accueillit, les honora et leur donna
de l’argent puis, ils retournèrent à Médine excepté al-Moundir Ibn
Zoubayr qui retourna à Koufa chez ‘AbdAllah Ibn Ziyad.
Lorsqu’ils
arrivèrent à Médine, ils injurièrent Yazid et dirent :
- « Nous avons été
présenté à un homme qui n’a pas de religion. Il boit du vin et a des
instruments de musique (ma’azif). Nous vous certifions que
nous l’avons effrayé ».
Et il ne fait
aucun doute qu’ils ont du faire leur remarque à Yazid.
A cause de leur
noblesse et parce qu’ils revenaient de Damas personne ne mit en
doute leurs propos et les gens les suivirent.
Lorsqu’
al-Moundir Ibn Zoubayr revint de Basra à Médine, il fit exactement
la même chose que les habitants de Médine et il dit de Yazid plus
que les autres. ‘AbdAllah Ibn ‘Omar (qu’Allah soit satisfait de lui)
désapprouva leurs actes et ne les suivit pas.
Lorsque ces
nouvelles parvinrent à Yazid à Damas, il envoya an-Nou’man Ibn
Bashir al-Ansari (qu’Allah soit satisfait de lui) à Médine pour les
mettre en garde et leur conseiller de ne pas quitter la communauté.
Lorsque Nou’man
arriva, il les mit en garde contre les révoltes et ce qu’elles
produisent de laid. Il leur dit :
- « Vous n’avez
aucun pouvoir contre les gens de Syrie ».
‘AbdAllah Ibn
Mouti’ le Compagnon (qu’Allah soit satisfait de lui), ‘AbdAllah Ibn
Mouti’ Ibn al-Aswad Ibn Harithah al-‘Adawi des Bani ‘Adiyy,
lui répondit :
- « Pourquoi
veux-tu diviser notre groupe et corrompre nos affaires ! »
- « C’est comme si
je te voyais frapper le flanc de ta jument, abandonnant les pauvres
se faisant tuer dans leurs demeures et leurs mosquées ».
Mais aucun d’entre
eux n’écouta les conseils de Nou’man Ibn Bashir (qu’Allah soit
satisfait de lui).
Alors, ils
nommèrent ‘AbdAllah Ibn Mouti’ chef des Qouraysh et ‘AbdAllah Ibn
Handalah chef des Ansars. Ces faits se passaient en l’an 63 de
l’Hégire (682).
Les évènements
prirent une tournure plus dramatique lorsqu’ils décidèrent
d’expulser l’envoyé de Yazid, ‘Uthman Ibn Muhammad Ibn Abi
Soufyan et les Omeyyades de Médine.
L’expulsion des Omeyyades de Médine
Avant leur
expulsion, les Bani Omeyyades se réunirent dans la maison de Marwan
Ibn Hakam Ibn Abi al-‘As Ibn Oumayyah et les rebelles de
Médine, qui auparavant avaient portés allégeance à Yazid, les
encerclèrent.
‘AbdAllah Ibn
‘Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) et ‘Ali Ibn al-Houssayn
restèrent à l’écart, toujours fidèle à Yazid à qui ils avaient porté
allégeance. ‘AbdAllah Ibn ‘Omar, toute la famille de ‘Omar Ibn
Khattab et les Bani ‘Abdel Moutalib restèrent à l’écart de ces
évènements.
Quant à Muhammad
Ibn ‘Ali Ibn Abi Talib, connu sous le nom de Muhammad Ibn al-Hanafiyah,
Hanafiyah de sa mère une servante noire du Sind des Banou
Hanifah. Ibn Kalbi dit à son sujet : elle est : Khawlah Bint
Ja’far Ibn Qays Ibn Maslamah des Bani Hanifah.
Muhammad
Ibn ‘Ali Ibn Abi Talib désapprouva aussi les actes des gens de
Médine, ainsi que leurs prétentions à propos de Yazid.
Ainsi lorsque
‘AbdAllah Ibn Mouti’ (qu’Allah soit satisfait de lui) dit : « Yazid
boit du vin, abandonne la prière et va à l’encontre du jugement par
le Livre », Muhammad Ibn ‘Ali lui répondit :
- « Je n’ai pas vu
chez lui ce dont vous faites mention alors que j’étais chez lui. Je
l’ai vu assidu à la prière, empressé de faire le bien, posant des
questions sur la jurisprudence et attentif à la Sounnah. Et
absolument rien de tout ce dont vous l’accusez ».
- « C’est parce
qu’il te le cachait ! »
- « Vais-je vous
suivre dans vos accusations qu’il boit du vin ? Si vous en êtes sûr,
vous êtes complice et si vous ne l’êtes pas vous n’avez aucun droit
de témoigner sur ce dont nous n’avez aucune preuve ».
Ils dirent :
- « Mais c’est
notre droit si nous l’avons vu ! » Il leur répondit :
- « Allah a refusé
cela pour les témoins : « Excepté celui qui a témoigné alors qu’ils
savent » ! Je n’ai rien à voir avec vous ».
Lorsque Muhammad
Ibn ‘Ali Ibn Abi Talib eut finit avec eux, ils lui dirent :
- « Peut-être
veux-tu que cette affaire soit tienne. S’il en est ainsi nous te
désignons chef ».
- « Que je vous
suive ou que vous me suiviez, je ne permettrais pas le combat pour
les raisons que vous me donnez ».
- « Pourtant tu as
combattu avec ton père ? »
- « Ramenez-moi,
ce pour quoi mon père a combattu et je combattrais pour ce que mon
père s’est battu ».
- « Alors ordonne
à tes fils Aboul Qassim et Qassim de combattre avec nous ! »
- « Si je leur
ordonnais de combattre, je combattrais avec eux ».
- « Alors soit à
nos côtés pour appeler les gens à ce qu’ils combattent avec nous ».
Muhammad Ibn ‘Ali dit :
- « Louanges à
Allah ! Ordonnerai-je aux gens ce que je ne fais pas moi-même, ni
même ne soit d’accord avec ? »
Ils lui
répondirent :
- « Alors nous te
détestons ! »
- « Ordonnez aux
gens de craindre leur Seigneur, de ne pas faire plaisir aux
créatures pour encourir le déplaisir du Créateur ».
Après cela, Muhammad
Ibn ‘Ali (qui était un Tabi’i, puisse Allah le Très haut lui
faire miséricorde) alla vivre à La Mecque.
‘AbdAllah Ibn
‘Omar (qu’Allah soit satisfait d’eux) vint trouver ‘AbdAllah Ibn
Mouti’, tous deux des Bani ‘Adiyy al-Qourayshiyine, les fils de ses
oncles, qui l’accueillit et dit :
-« Ramenez
pour ‘AbdAllah Ibn ‘Omar un coussin ! » Ibn ‘Omar lui répondit :
- « Je suis venu
t’informer d’un Hadith que j’ai entendu du Messager d’Allah
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) qui a dit : « Quiconque
retire sa main après une promesse d’obéissance, viendra le Jour du
Qiyamah sans aucune raison valable (nulle justification ne sera
acceptée). Et quiconque meurt alors qu’il a quitté la communauté
mourra d’une mort préislamique ».
Les Banou
Oumayyah, écrivirent à Yazid pour l’informer de leurs situations et
pour lui demander de l’aide urgente car assiégés, assoiffés,
affamés, ils pourraient mourir rapidement. Lorsque les nouvelles lui
parvinrent, il enragea car il avait bien traités les gens de Médine
qui étaient venus le voir. Comment ont-ils osé me faire cela, se
retourner contre moi et médire sur mon compte ?
Yazid appela ‘Amr
Ibn Sa’id Ibn al-‘As, lui lut la lettre des Bani Oumayyah et lui
demanda de marcher sur Médine.
‘Amr Ibn Sa’id
refusa par peur d’avoir le sang des Qouraysh sur la conscience,
« comme tu verras » avait-il dit à Yazid ! « Envoie plutôt quelqu’un
qui est plus éloigné d’eux que moi (sous-entendu qui n’est pas un
Compagnon ou un Qouraysh) ».
Yazid ne perdit
pas de temps et prépara une grande armée et des milliers de
cavaliers des gens de Syrie. Certains ont rapporté dix-mille,
d’autres onze-mille et aussi vingt-cinq-mille.
Il mit à la tête
de cette armée, Mouslim Ibn ‘Ouqbah Ibn Riyah Ibn As’ad Ibn
Rabi’ah al-Mourri al-Ghatafani qui fut appelé après cela Mousrif Ibn
‘Ouqbah.
A la tête des gens
de Damas, il désigna : ‘Abdillah Ibn Mas’adah Fazari al-Ghatafani.
A la tête des gens
de Hims : al-Houssayn Ibn Noumayr Ibn Natil Ibn Rabid
as-Sakouni al-Kindi.
A la tête des gens
de Jordanie : Oubaysh Ibn Jalaja al-Qayni al-Qoudari.
A la tête des gens
de Palestine : Rawh Ibn Zoumbda’ al-Joudami et Sharik
al-Kinani.
A la tête des gens
de Qinnassrine : Tarif Ibn Hashas al-Kinani al-
‘Amiri.
Lorsque le
respectable Compagnon an-Nou’man Ibn Bashir (qu’Allah soit satisfait
de lui), vit cette immense armée se préparer, il
sut qu’une autre terrible boucherie allait s’accomplir.
Ce Compagnon qui
avait déjà témoigné la grande tribulation, l’assassinat de ‘Uthman
Ibn ‘Affan (qu’Allah soit satisfait de lui), les batailles qui
s’ensuivirent et l’assassinat de Houssayn Ibn ‘Ali (qu’Allah
soit satisfait d’eux) dit à Yazid :
- « O Amir des
croyants ! Donne-moi le commandement de l’armée car je suis le frère
de ‘AbdAllah Ibn Handalah[10] ».
- « Non », lui
répondit Yazid, « ils ne méritent d’autre choix que ces brutes (ghashamah)
! Par Allah, je jure que je les tuerais après les avoir honorés et
je ne leur pardonnerait pas une autre fois ».
- « O émir des
croyants ! Je t’implore au nom d’Allah pour ta famille et les
Compagnons du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) ».
‘AbdAllah Ibn
Ja’far Ibn Abi Talib, lui dit aussi :
- « Les
accepteras-tu s’ils reviennent à ton obéissance ? »
Yazid lui
répondit :
- « S’ils le font,
je n’aurais plus rien contre eux ».
Mais les gens de
Médine ne saisirent pas l’occasion qui leur était proposés, qu’Allah
leur fasse miséricorde.
Yazid dit à
Mouslim Ibn ‘Ouqbah : « Appelle les gens à revenir durant trois
jours. S’ils reviennent à l’obéissance, accepte et laisse les. Dans
le cas contraire cherche protection auprès d’Allah, combats les et
pille (lève l’inviolabilité de) Médine durant trois jours puis
laisse les gens. Puis, il lui parla en bien de ‘Ali Ibn Houssayn
et lui demanda d’honorer sa famille. Après, marche sur La Mecque et
combat ‘AbdAllah Ibn Zoubayr ».
[2]
Sourate 3, verset 145.
[3]
Sourate 57, verset 22.
[4]
Sourate 42, verset 30.
[5]
Merv ash-Shahijan est le nom complet de Merv, une des quatre
grandes villes du Khorasan, située près de la rivière
Mourghab.
[6]
Khwarizm est à l’est du fleuve Oxus.
[7]
Au-delà du fleuve de l’Oxus, la capitale d’as-Soughd.
[8]
Avis juridique.
[9]
Lavé par les anges.
[10]
Leur mère est ‘Amrah Bint Farah.