Al-Houssayn Ibn ‘Ali

 

Nous allons parler maintenant de la personnalité de Houssayn Ibn ‘Ali (qu’Allah soit satisfait d’eux).

Al-Houssayn Ibn ‘Ali (qu’Allah soit satisfait de lui) est né en l’an 4 de l’Hégire (624). Il fut tué martyr, qu’Allah lui fasse miséricorde, le 10 du mois de Mouharram de l’année 61 de l’Hégire (680).

 

Dans le Mousnad de l’Imam Ahmad Ibn Hanbal, qu’Allah lui fasse miséricorde, il est rapporté plusieurs Hadith d’al-Houssayn (qu’Allah soit satisfait de lui) dont nous allons mentionner certains.

- Abou Hourayrah (qu’Allah soit satisfait de lui) a dit : Le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Quiconque les aime, m’aime et quiconque les déteste me déteste » (sous-entendu al-Hassan et al-Houssayn).    

- Abou Sa’id al-Khoudri (qu’Allah soit satisfait de lui) a dit : Le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Al-Hassan et al-Houssayn sont les maîtres des jeunes des habitants du Paradis. Fatimah est la reine des femmes du Paradis excepté le rang de Maryam, fille d‘Imran ».

- L’Imam Ahmad a rapporté : Nous a informé ’AbdAllah qui a dit : Nous a informé Nasr Ibn ‘Ali al-Azdi qui a dit : M’a informé ‘Ali Ibn Ja’far Ibn Muhammad Ibn ‘Ali Ibn Houssayn Ibn ‘Ali qui a dit : m’a informé le frère de Moussa Ibn Ja’far de son père Ja’far Ibn Muhammad de son père de ‘Ali Ibn Houssayn de son père al-Houssayn de son grand père que le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a pris par leur mains al-Hassan et al-Houssayn (qu’Allah soit satisfait d’eux) et dit : « Quiconque m’aime et aime ces deux ainsi que leur père et leur mère sera avec moi et au même niveau que moi le jour du Qiyamah ».

- L’Imam Ahmad a rapporté d’Anas Ibn Malik qu’il a dit : « L’ange de la pluie demanda la permission à Son Seigneur d’aller voir le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) qui accepta. Le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) dit à Oumm Salamah : « Ferme la porte que personne ne rentre chez nous » quand arriva al-Houssayn qui demanda la permission d’entrer mais Oumm Salamah refusa. Puis il demanda une nouvelle fois, si bien qu’il entra et se mit à jouer sur le dos puis sur la tête du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui). L’ange de la pluie demanda au Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) : Est-ce que tu l’aimes ?

Le Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) répondit : « Oui ! »

- Ta communauté le tuera et si tu veux je te montre l’endroit où il périra. Puis il frappa le sol de sa main et la terre devint toute rouge. Oumm Salamah prit la terre et la mit dans son vêtement (la terre rouge est Karbala) ».

- L’Imam Boukhari a rapporté dans son Sahih, d’Abou Nou’am qui a dit : J’étais témoin avec Ibn ‘Omar lorsque quelqu’un le questionna sur le sang des moustiques. ‘AbdAllah lui demanda :

- « D’où es-tu ? » 

- « De l’Iraq », répondit l’homme.

- « Regardez cet homme » dit ‘AbdAllah, « il m’interroge sur le sang des moustiques alors qu’ils ont tué, le petit-fils du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et j’ai entendu le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) dire : « Ils (al-Hassan et al-Houssayn) sont mon réconfort de la vie ».

 

A La Mecque Bénie, la position de Houssayn était bien plus grande quelle celle de ‘AbdAllah Ibn Zoubayr (qu’Allah soit satisfait d’eux). Mais lorsqu’Ibn Zoubayr réussit à défaire l’armée que Yazid lui avait envoyée, son estime remonta chez les gens du Hijaz sans toutefois dépasser celle de Houssayn.

 

Al-Hafiz Ibn Kathir a dit au sujet de Houssayn : « Qu’il n’y aura jamais sur la terre quelqu’un qui le surpassera ou qui l’a surpassé ».

 

Lorsque les gens furent informés de la mort de Mou’awiyah et de la succession de Yazid, ils se réunirent auprès d’al-Houssayn, assistèrent à ses discours et l’écoutèrent. Puis après la mort de Mou’awiyah, des lettres furent envoyés d’Iraq à Houssayn exactement comme l’avait prédit Mou’awiyah. Les lettres lui demandaient de se dépêcher de rejoindre les gens d’Iraq. Certaines lettres disaient : « Nous sommes content de la mort de Mou’awiyah et à ce jour nous n’avons encore porté d’allégeance à personne. Hâte toi de nous rejoindre que nous te portons allégeance ! »

 

 

Al-Houssayn envoie Mouslim Ibn ‘Aqil en Iraq

 

C’est à cause de ces lettres, qu’al-Houssayn décida d’envoyer le fils de son oncle maternel, Mouslim Ibn ‘Aqil Ibn Abi Talib, pour lui faire un rapport réel de la situation en Iraq et particulièrement à Koufa. Si les gens étaient prêts alors il devait informer Houssayn afin qu’il le rejoigne.

A cette époque, l’émir de Koufa était le respectable Compagnon an-Nou’man Ibn Bashir Ibn Sa’d Ibn Tha’labah al-Khazraji al-Ansari (qu’Allah soit satisfait d’eux[1]), et lorsque Mouslim Ibn ‘Aqil Ibn Abi Talib arriva à Koufa, les shiites vinrent lui porter allégeance pour l’Imarat d’al-Houssayn. Dix-huit-mille shiites lui portèrent allégeance pour le compte d’al-Houssayn et c’est un nombre très grand.

Lorsque Mouslim Ibn ‘Aqil vit cela, il écrivit aussitôt à Houssayn pour l’informer de la situation en lui demandant de se dépêcher de le rejoindre. Et après avoir lu son message, al-Houssayn (qu’Allah soit satisfait de lui) se prépara à voyager pour l’Iraq.

 

Nou’man Ibn Bashir (qu’Allah soit satisfait de lui) était comme al-Moughirah Ibn Shou’bah et ne voulait pas faire couler le sang ! Alors il mit en garde les gens de Koufa et leur dit ces paroles bien connues : « Je jure par Celui qu’il n’y a nulle divinité hormis Lui, si vous quittez votre Imam et brisez votre alliance, je vous combattrais tant que ma main sera capable de porter un sabre ».

Arrêtons-nous quelques instant pour expliquer cette parole du respectable Compagnon Nou’man Ibn Bashir et pour voir la jurisprudence de sa parole.

Nou’man Ibn Bashir connaissait parfaitement les différents entre Houssayn Ibn ‘Ali et Yazid Ibn Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait d’eux). Ce Compagnon qui assista à la grande tribulation (fitnah al-koubra) et qui de surcroit était un juriste, connaissait les droits du dirigeant (wali al-amr) à qui il a été porté allégeance même si celui-ci était Yazid.

Il connaissait aussi la gravité de la résiliation de l’allégeance à l’émir et la rébellion contre le dirigeant ! C’est pourquoi, il mit en garde les gens de Koufa sur les graves conséquences que pouvaient engendrer leurs actions.

 

Toutes ces nouvelles de révoltes d’Iraq parvinrent à Yazid qui détestait ‘AbdAllah Ibn Ziyad. Il était décidé à l’éloigner de lui mais lorsqu’il entendit parler des révoltes en Iraq, et l’hésitation de Nou’man envers les fautifs, il le désista de son poste et nomma à sa place ‘AbdAllah Ibn Ziyad qui était déjà émir de Basra et qui devint émir d’Iraq.

‘AbdAllah Ibn Ziyad entra dans Koufa couvert d’un turban noir avec dix-sept de ses partisans. Puis il se dirigea vers le palais du gouverneur et après d’autres évènements qui prendraient beaucoup de temps à décrire, il se dirigea vers la mosquée pour y faire un prêche. Il mit de nouveau les gens en garde contre la sédition, les appela à l’obéissance et espéra mettre la main sur Mouslim Ibn ‘Aqil.

 

 

Les shiites abandonnent Mouslim Ibn ‘Aqil et sa mort

 

O Musulmans lisez, retenez et n’oubliez jamais l’histoire des shiites, ces ennemis d’Allah, de Son Messager, de sa famille et des Musulmans ! Leur histoire au fil des siècles et leurs caractéristiques sont liées à seulement trois mots : haine, traitrise et innovation !

 

Lorsque Mouslim Ibn ‘Aqil entendit parler de l’arrivée de ‘AbdAllah Ibn Ziyad à Koufa, il réunit quatre-mille shiites et ensemble ils allèrent le voir. Mouslim organisa ses partisans en armée, une aile droite, une aile gauche et un centre et ils se dirigèrent vers la mosquée ou ‘AbdAllah faisait son prêche en compagnie des chefs, des nobles et des responsables du peuple.

‘AbdAllah fut averti de leur arrivée imminente. Il se leva, quitta la mosquée et retourna dans le palais du gouverneur duquel il fit fermer toutes les portes. Il demanda à tous les gens présents d’appeler les tribus contre Mouslim Ibn ‘Aqil.

Les gens parlèrent avec Mouslim et l’informèrent que l’armée de Syrie était en route pour l’attaquer. Puis les partisans de Ziyad se mirent à les haranguer et à les appeler au Prophète Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) si bien que des quatre-mille personnes qui étaient avec lui, il ne resta que cinq-cents d’entre eux.

Puis de trois-cent, il ne resta avec Mouslim que trente personnes avec lesquels, il pria la prière du crépuscule et après la prière, ils n’étaient plus que dix ! Puis de dix, ils l’abandonnèrent et il se retrouva seul, ne connaissant pas la moindre personne, ni même ou aller, perdu dans Koufa, qu’Allah lui fasse miséricorde.

Et son affaire finit dans la maison d’une femme, une mère d’enfant d’Ashraf Ibn Qays al-Kindi que celui-ci avait répudiée. Ashraf Ibn Qays al-Kindi était un chef des Kinda à son époque. Cette femme ne connaissait par Mouslim Ibn ‘Aqil.

Il frappa à la porte de la maison et demanda de l’eau à cette femme qui lui en apporta. Il but l’eau et elle s’étonna de lui et lui demanda qui il était.

Il lui répondit qu’il était Mouslim Ibn ‘Aqil, ces gens du peuple m’ont trompé et m’ont abandonné, lui dit-il.

Cette femme avait un autre enfant mais qui n’était pas d’Ashraf et il était avec les shi’a qui avaient rejoint Mouslim Ibn ‘Aqil. Lorsqu’il revint chez lui dans la nuit, il sut que sa mère avait fait entrer un homme bizarre chez elle et il lui demanda qui il était. Elle répondit : Mouslim Ibn ‘Aqil.

Au matin, il alla chez ‘AbderRahmane Ibn Muhammad Ibn Ashraf Ibn Qays al-Kindi et l’informa de l’affaire. ‘AbderRahmane partit aussitôt chez son père Muhammad Ibn Ashraf qui était dans le conseil (majlis) d’Ibn Ziyad et l’informa. Celui-ci alla informer Ibn Ziyad qui envoya ‘Amr Ibn Khourayth Ibn ‘Amr Ibn ‘Uthman al-Makhzoumi de sa police personnelle en compagnie de Muhammad Ibn Ashraf, de son fils ‘AbderRahmane Ibn Muhammad et d’environ quatre-vingt cavaliers, encercler la maison ou se trouvait Mouslim Ibn ‘Aqil.

Mouslim Ibn ‘Aqil Al Hashimi les combattit férocement mais ils eurent le dessus et lui infligèrent beaucoup de blessures. Le combat les poussa tous dehors, le feu fut mis à la maison et ils lapidèrent de pierres Mouslim. Muhammad Ibn Ashraf lui accorda la sécurité et après qu’il se soumit à lui, Mouslim, qu’Allah lui fasse miséricorde, sut qu’ils allaient le tuer. Il se mit à pleurer et dit : « Nous sommes à Allah et à Lui retournons ».

Alors, ils lui dirent : « Celui qui dit de telles paroles ne pleure pas ! » Il leur répondit : « Je ne pleure pas pour moi mais je pleure pour Houssayn qui aujourd’hui ou hier s’est mis en route de La Mecque pour venir ici ».

Puis après cela il dit à Muhammad Ibn Ashraf : « Si tu peux écrire à Houssayn en mon nom, fais-le. Dis-lui qu’il retourne ».

 

Muhammad Ibn Ashraf écrivit la lettre et l’envoya la lettre à Houssayn. Lorsque celui-ci la reçut, il ne crut pas le messager, Iyas Ibn ‘Abbas At-Tahi, envoyé par Muhammad Ibn Ashraf Ibn Qays al-Kindi et poursuivit sa route vers l’Iraq.

 

Mouslim Ibn ‘Aqil couvert de blessures fut emmené à ‘AbdAllah Ibn Ziyad dans le palais du gouverneur. Il y eut une longue discussion entre les deux hommes et ‘AbdAllah Ibn Ziyad ordonna de tuer Mouslim Ibn ‘Aqil. Il fut emporté en haut du palais alors qu’il répétait, Allah est le Plus Grand, il n’y a de Dieu qu’Allah, Louange à Allah je demande pardon à Allah et disait : « O Grand Seigneur juge entre nous et le peuple qui nous a trompé et abandonné (à savoir les shi’a de Koufa) » et exécuté, qu’Allah lui fasse miséricorde.

Sa tête, puis son corps furent jetés par-dessus le palais et d’autres personnes qui avaient été arrêtés furent exécutés. Toutes leurs tête furent envoyés à Yazid Ibn Mou’awiyah en Syrie.

 

Cette affaire a donné naissance à une innombrable littérature et à des interprétations ridicules par ceux qui l’ont trahis pour dissimuler leur traitrise et dont nous ne mentionnerons ni les unes et ni les autres. Néanmoins nous invoquons la malédiction d’Allah sur eux et leurs partisans. 

 

Mouslim Ibn ‘Aqil fut le jour de ‘Arafat de l’année 60 de l’Hégire (679).

 

 

Le départ d’al-Houssayn Ibn ‘Ali pour l’Iraq

 

Al-Houssayn sortit le 10 du mois de Dzoul Hijjah de La Mecque avec sa famille et ses partisans alors qu’il était arrivé à La Mecque, de Médine, le vendredi 3 du mois de Sha’ban de la même année. Il resta donc trois mois à La Mecque.

Beaucoup de gens lui conseillèrent de ne pas partir pour l’Iraq car les irakiens avaient déjà trompé leur père et son frère avant lui (qu’Allah soit satisfait d’eux).

 

Lorsque Yazid fut informé de l’échange de courrier entre les gens d’Iraq, qui invitait Houssayn à les rejoindre pour qu’ils lui portent allégeance, il écrivit à ‘AbdAllah Ibn ‘Abbas (qu’Allah soit satisfait de lui) pour lui demander de conseiller al-Houssayn afin qu’il ne quitte pas le groupe des Musulmans.

‘AbdAllah Ibn ‘Abbas écrivit à Yazid pour l’informer qu’il allait parler à al-Houssayn et lui demander de ne pas écouter les gens de l’Iraq. Puis il alla voir al-Houssayn, lui conseilla de ne pas partir et lui dit :

- « Les gens de l’Iraq sont un peuple perfide, ne t’approche pas d’eux ».

Al-Houssayn remercia ‘Abdallah Ibn ‘Abbas pour ses conseils et lui dit :

- « Par Allah. Je sais que tu es un conseiller affectueux mais j’ai décidé de faire le voyage ». 

- « Si tu es décidé alors ne prends pas tes femmes et tes enfants avec toi car j’ai bien peur que tu sois tué comme ‘Uthman l’a été sous les yeux de ses épouses et de ses enfants, lui conseilla ‘AbdAllah ».

Et ‘AbdAllah Ibn ‘Omar fit de même lorsqu’il apprit que Houssayn était partit. Il voyagea trois nuits avant de le rattraper et lui dit :

- « Ou vas-tu ? »

- « En Iraq ! »

- « N’y vas pas », l’avertis ‘Ibn ‘Omar. « Je vais te raconter un Hadith : « Gabriel (jibril) vint trouver le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et lui a demandé de choisir entre la vie de ce monde (dounia) et celle de l’autre (akhira). Il choisit celle de l’au-delà et refusa la vie de ce monde ». Et tu es une extension du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui). Et ce qu’Allah a écarté de vous n’est que meilleur pour vous ! » Mais al-Houssayn refusa de revenir et ‘AbdAllah le serra dans ses bras, pleura et lui fit ses adieux.

Plusieurs compagnons dont Abou Sa’id al-Khoudri lui conseillèrent de ne pas partir en Iraq et le mirent en garde mais le choix d’al-Houssayn était irrévocable.

 

Al-Houssayn quitta La Mecque pour l’Iraq en compagnie de sa famille et de six personnes des gens de Koufa.

Lorsque les grands des Omeyyades apprirent qu’il (qu’Allah soit satisfait de lui) avait quitté La Mecque, ils frémirent de peur pour al-Houssayn (je précise ici qu’il s’agit bien de peur pour al-Houssayn et non pas d’al-Houssayn).

Yazid Ibn Mou’awiyah envoya aussitôt une lettre à AbdAllah ‘Ibn Ziyad, lui disant : « Il nous est parvenu qual-Houssayn a quitté La Mecque pour Koufa et il est une épreuve pour vous et votre époque. Ton pays est parmi les pays par lequel tu as été éprouvé parmi les serviteurs. Par cette épreuve tu deviendras libre ou tu redeviendras un esclave comme tu rends ou libère les esclaves ».

 

Marwan Ibn Hakam Ibn al-‘As Ibn Oumayyah écrivit à ‘AbdAllah Ibn Ziyad et lui dit : « Ceci dit, (amma ba’d), Houssayn Ibn ‘Ali arrive vers toi et il est al-Houssayn Ibn Fatimah et Fatimah est la fille du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui). Par Allah, nulle personne à qui Allah a donné la sécurité nous est plus cher que Houssayn Ibn ‘Ali. Fais bien attention de ne pas charger ton âme de ce que rien ne pourra arrêter, qu’oubliera le commun et dont le souvenir restera jusqu’à la fin des temps, et paix (wa salam) ».

‘Amr Ibn Sa’id Ibn al-‘As écrivit aussi à ‘AbdAllah Ibn Ziyad et lui dit : « Ceci dit ! Houssayn se dirige vers toi et par de telle (épreuves) tu deviendras libre ou un esclave ».

Ibn Kathir a rapporté de Yazid aussi cette lettre : « Houssayn se dirige vers l’Iraq. Si tu as des doutes envers lui stoppe le immédiatement et ne tue point hormis s’il te combat. Tiens-moi informé de tout ce qui se passera ». 

‘AbdAllah Ibn Ziyad outrepassa cet ordre et n’écrivit aucune lettre à Yazid.

 

Al-Houssayn (qu’Allah soit satisfait de lui) continua sa route vers l’Iraq. Il s’arrêta dans un lieu nommé Dzouhatane ou il planta ses tentes avant d’être rejoint par al-Hourr Ibn Yazid at-Tamimi à la tête de mille cavaliers, l’avant-garde de l’armée envoyée par ‘AbdAllah Ibn Yazid.

Al-Hourr dit à al-Houssayn :

- « Nous avons été ordonné que si nous te rencontrions de ne pas te quitter jusqu’à que tu rencontres ‘AbdAllah Ibn  Ziyad ». Al-Houssayn lui répondit :

- « La mort est préférable à cela ».

Al-Hourr Ibn Yazid éprouvait de la honte à combattre Houssayn et lui :

- « J’espère qu’Allah me fournira une occasion de pardonner plutôt que d’être éprouvé par une chose venant de toi. O al-Houssayn je te rappelle de penser à Allah et je prends Allah à témoin que si tu combats, j’espère que tu ne seras pas tué ».

Puis quatre personnes venant de Koufa informèrent al-Houssayn de ce qui était arrivé à Mouslim Ibn ‘Aqil. Il implora la miséricorde d’Allah, pour lui et pour ceux qui avaient été tué avec lui et le Paradis.

Al-Houssayn reprit son chemin suivit par al-Hourr et sa troupe jusqu’à parvenir à Naynawah.

 

 

‘Omar Ibn Sa’d intercepte la caravane d’al-Houssayn

 

Le 03 du mois de Mouharram de l’année 61 de l’Hégire (680), arriva ‘Omar Ibn Sa’d Ibn Abi Waqqas az-Zouhri al-Qourayshi à la tête de quatre-mille soldats, une immense armée comparée au peu de gens qui était avec al-Houssayn. ‘Omar Ibn Sa’d avait préparé cette troupe pour aller combattre les Daylam, lorsqu’il fut chargé par ‘AbdAllah Ibn Ziyad d’intercepter le convoi d’al-Houssayn, de régler son affaire puis de poursuivre leur mission.

‘Omar Ibn Sa’d mit en garde ‘AbdAllah Ibn Ziyad sur le fait de combattre al-Houssayn. Ibn Ziyad lui dit :

- « Si tu veux, je te pardonne et je t’écarterai du poste que tu occupes ». ‘Omar Ibn Sa’d lui répondit :

- « Laisse-moi un peu de temps afin que je réfléchisse ».

On a rapporté que ‘Omar Ibn Sa’d ne consulta et ne demanda conseil à personne sur cette affaire. Alors, le fils de sa fille Hamzah Ibn Moughirah Ibn Shou’bah lui dit :

- « Fais attention à ne pas rejoindre al-Houssayn car tu désobéiras à ton Seigneur. Il m’est préférable que tu quittes la terre plutôt que tu portes le fardeau du sang d’al-Houssayn ».

 

‘AbdAllah Ibn Ziyad accentua la pression sur ‘Omar Ibn Sa’d et le menaça de le limoger de son poste et de le tuer s’il refusait d’obtempérer aux ordres tant et si bien qu’il marcha sur Houssayn à la tête de son armée.

 

Al-Houssayn rencontra ‘Omar Ibn Sa’d et après un long discours, il lui dit :

- « Sois tu me laisses aller voir Yazid en Syrie que je mettre ma main dans la sienne ou tu me laisse retourner au Hijaz ou tu me laisse partir avec des gens qui combattent les Turcs ».

‘Omar Ibn Sa’d écrivit à ‘AbdAllah Ibn Ziyad pour l’informer mais le vil Shamir Ibn al-Jousham dit :

- « Non par Allah pas avant que lui et ses compagnons se soumettent à ton jugement ».

‘AbdAllah Ibn Ziyad fut d’accord avec l’avis sournois de son mauvais conseiller et l’envoya à Houssayn.

Shamir Ibn Dzoul al-Jousham est Shourahbil Ibn al-A’war Ibn Mou’awiyah Ibn Kilab Ibn Rabi’ Ibn ‘Amir Ibn Sa’sa’a. Il fut appelé Dzoul Jousham parce que sa poitrine était saillante. Il était un poète et un cavalier des Bani ‘Amir. ‘Abdallah Ibn Ziyad lui dit :

- « Si Houssayn et ceux qui sont avec lui ne viennent pas se soumettre à mon jugement, ordonne à ‘Omar Ibn Sa’d de les tuer. S’il refuse tue le et prend le commandement de l’armée à sa place ».

 

La sécurité avait été auparavant prise de ‘AbdAllah Ibn Ziyad pour ‘Abbas, ‘Abdillah, Ja’far et ‘Uthman, les enfants de Houssayn parce que leur mère était la mère d’enfant (oumm al banine) Bint Hizam Ibn Khalid Ibn Rabi’ah Ibn al-Wahid Ibn Ka’b Ibn ‘Amir Ibn Kilab Ibn Rabi’ah, de la même tribu de Shamir Ibn Dzoul al-Jousham.

 

Lorsque Shamir Ibn Dzoul al-Jousham arriva, ‘Omar Ibn Sa’d lui dit :

- « Qu’Allah éloigne ta présence et le mal avec lequel tu es venu ! Je suis sûr que tu as décliné les trois offres de Houssayn ». Shamir lui répondit :

- « Est-ce que tu les combattras ou tu me les laisse ? »

- « Non, je combattrais ».

 

Dans la soirée du jeudi (khamis) 09 du mois de Mouharram de l’année 61 de l’Hégire (680), ils décidèrent de combattre Houssayn et ses compagnons. Shamir dit :

- « Ou sont les gens de nos frères ? »

- « ‘Ali Ibn Abi Talib et les quatre » lui répondit-on. « Si tu nous donnes ou pas des garanties de sécurité à nous les petits enfants du Prophète Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui), nous n’en n’avons nul besoin ».

Après la prière de ‘Asr, ‘Omar Ibn Sa’d ordonna à ses cavaliers de se préparer et avant que le combat ne commence al-Houssayn envoya son frère al-‘Abbas avec dix cavaliers s’enquérir de leur volonté.

Il leur fut dit :

- « Soit vous venez avec nous vous soumettre au jugement d’az-Ziyad ou bien nous vous combattrons ».

Il fut décidé de laisser du temps à al-Houssayn pour réfléchir et de lui laisser jusqu’au lendemain matin pour rendre sa décision.

Al-Houssayn (qu’Allah soit satisfait de lui) fit ses recommandations à sa famille et fit un discours à ses compagnons. Puis, ils se mirent à prier et à demander le pardon à Allah le Très Haut, sachant que c’était la fin et qu’il combattrait jusqu’à la mort.

 

 

Karbala

 

Après la prière de l’aube du vendredi 10 du mois de Mouharram de l’année 61 de l’Hégire (680), les deux groupes se préparent au combat.

Il y avait avec Houssayn Ibn ‘Ali trente-deux cavaliers et quarante personnes. Al-Hourr Ibn Yazid at-Tamimi et trente de ses cavaliers rejoignirent les rangs d’al-Houssayn après que celui-ci a fait part de ses trois choix.

Nous n’allons pas rentrer dans les détails de qui arriva de terrifiant et d’horribles au petit fils du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui), à ses sœurs et frères, aux fils de son oncle et à ses compagnons.

Le combat à Karbala débuta et Karbala est un endroit près de Taff en Iraq. Al-Houssayn et ses gens combattirent bravement mais que peuvent une centaine de personne face à des milliers.

Tous les gens autour d’al-Houssayn tombèrent rapidement les uns après les autres jusqu’à ce qu’il reste seul. Personne ne voulut lui porter le coup final pour ne pas porter le poids du péché de sa mort.

Un misérable lui porta un coup sur le crane et le blessa grièvement mais al-Houssayn se défendait toujours sans que personne n’ose s’approcher de lui. L’ennemi d’Allah et de son Messager (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) Shamir Ibn Dzoul al-Jousham harangua les gens d’en finir avec lui et les menaça.

Alors ils encerclèrent al-Houssayn et tous lui portèrent des coups avec leurs sabres et leurs lance et l’ignoble Sinan Ibn Abi ‘Amr Ibn Anas an-Nahrahi le transperça de sa lance et al-Houssayn s’effondra. Sinan s’approcha de lui, l’égorgea avant de lui trancher la tête et de parader avec son trophée.

Il y a plusieurs récits de ces évènements mais nous nous contenterons de ce que nous avons déjà mentionné.

 

Il est dit que lorsque Houssayn fut submergé, Zaynab Bint ‘Ali Bint Fatimah az-Zahra, la sœur de Hassan et Houssayn, regarda ‘Omar Ibn Sa’d Ibn Abi Waqqas az-Zouhri al-Qourayshi et lui dit :

- « O ‘Omar, tu as agréé qu’Abou ‘Abdillah soit tué sous tes yeux ? » Alors, il se mit à pleurer jusqu’à ce que les larmes mouillent sa barbe et détourna sa tête d’elle.

On peut se demander pourquoi ‘Omar Ibn Sa’d pleura après ces évènements ?

‘Omar Ibn Sa’d était un Musulman qui connaissait les droits et le rang de Houssayn Ibn ‘Ali. Il savait qu’il serait chargé de son meurtre et qu’il n’a pas pu faire ce que son père, le grand Compagnon Sa’d Ibn Abi Waqqas (qu’Allah soit satisfait de lui), fit lorsqu’il se tint à l’écart de la grande tribulation (al fitnah al koubra). Sa’d Ibn Abi Waqqas, le premier archer à avoir tiré un flèche en Islam pour protéger le Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui).

‘Omar Ibn Sa’d est un Qourayshi Zouhri. Dès le moment ou arriva Shamir chargé de n’accorder la sécurité qu’aux quatre enfants de ‘Ali parce que leur mère était une ‘Amiriyah, il sut qu’il allait outrepasser les droits d’al-Houssayn, pour ne pas perdre son poste[2]. Mais, il perdit en fait tout.

 

L’infâme (al-khabith) Shamir Ibn Dzoul al-Jousham voulut tuer ‘Ali al-Asghar[3] Ibn Houssayn. Son frère ‘Ali al-Akbar avait été tué dans la bataille et ‘Ali Zayn al- ‘Abidine Ibn Houssayn était tout jeune et malade mais les gens l’empêchèrent. Puis ‘Omar Ibn Sa’d arriva et dit :

- « Personne ne rentrera chez ces femmes et personne ne tuera cet enfant. Quiconque d’entre vous qui a pris quelque chose leur appartenant doit leur rendre ».

Le jeune enfant effrayé et malade lui dit :

- « Puisses-tu être récompensé en bien (jouzitah kheyran) ! Allah m’a protégé de leur mal par ta parole ! »

Les ennemis d’Allah voulaient le tuer ! Quant à leur père al-Houssayn avant de mourir invoqua Allah et dit : « O Grand Seigneur dénombre les, tue les tous et ne laisse aucun d’entre eux en vie ! » Al-Houssayn n’a pas qualifié ces gens de mécréants mais ce sont des criminels.

 

Lorsqu’ al-Houssayn mourut, ils vinrent avec sa tête bénie avec l’infâme Sinan Ibn Abi ‘Amr qui dit d’une voie élevée à Foustat à ‘Omar Ibn Sa’d :

- « J’ai tué le roi couvert. J’ai tué celui qui a les meilleurs père et mères ». ‘Omar Ibn Sa’d lui répondit :

- « Es-tu fou ? Si ‘AbdAllah Ibn Ziyad entend cela, il te tuera ».

 

Le seul compagnon de Houssayn à avoir échappé au massacre fut ‘Ouqbah Ibn Sim’an lorsqu’il leur dit qu’il n’était qu’un esclave au service de Ribah Bint ‘Amrou Qays al-Kalbiyah, la mère de Souqaynah, la fille de Houssayn (qu’Allah soit satisfait de lui). ‘Omar Ibn Sa’d le relâcha car les Arabes ne tuait pas les esclaves.

 

Le lendemain de la bataille, des gens des Banou Assad qui habitaient la région, enterrèrent les morts exceptés certaines têtes dont celle de Houssayn qui fut envoyé à ‘Abdallah Ibn Ziyad à Koufa.

Dans les rangs de ‘Omar Ibn Sa’d, quatre-vingt-huit personnes furent tués lors de la bataille.

Muhammad Ibn al-Hanafiyah, Muhammad Ibn ‘Ali Ibn Abi Talib a rapporté qu’entre la famille de Fatimah (qu’Allah soit satisfait d’elle), enfants et proches, dix-sept personnes furent tués, qu’Allah soit satisfait d’eux et leur fasse miséricorde.

 

L’Imam al-Boukhari a rapporté d’Anas Ibn Malik, qui a dit : « ‘Abdallah Ibn Ziyad est arrivé avec la tête de Houssayn qu’il déposa sur un plat. Et Anas Ibn Malik a dit : Al-Houssayn est celui qui ressemblait le plus au Prophète Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui). ‘Abdallah Ibn Ziyad avait une baguette avec laquelle il s’amusait à piquer la figure d’al-Houssayn. Puis, il ordonna que la tête soit promenée dans les rues de Koufa ».

Puis il chargea Zouhar Ibn Qays et un groupe de cavalier d’emporter toutes les têtes, y compris celle de Houssayn à Yazid en Syrie.

Lorsqu’il rentra chez Yazid, celui-ci lui dit :

- « Soit tu perdu à cause de ce qu’il y a derrière toi ». Zouhar lui répondit :

- « Bonne nouvelle pour toi émir des croyants, Allah t’a donné la victoire ! » Puis il lui raconta tout ce qui était arrivé, de l’assassinat de Houssayn et de tous ceux qui étaient avec lui. Lorsqu’il eut finit, des larmes coulèrent des yeux de Yazid, et il dit :

- « J’aurais été satisfait de vous sans que vous ayez besoin de tuer Houssayn. Qu’Allah maudisse le fils de Soumayah. Par Allah, même si j’étais son ami, je ne lui aurais pas pardonné ! Qu’Allah fasse miséricorde à al-Houssayn ».

Yazid n’offrit absolument rien aux messagers ni même de l’eau à boire.

Lorsqu’ils déposèrent les têtes devant lui, Yazid dit :

- « Par Allah si j’avais été ton ami je ne t’aurais pas tué ».

Puis il cita une parole de Houssayn Ibn Houmam Ibn Rabi’ah Mouri al-Ghatafani en exemple : « Nous sommes affligé car nous a quitté un homme qui nous est cher alors qu’il était désobéissant et injuste ».

 

Yahya Ibn Hakam Ibn Ali al-‘As Ibn Oumayyah, le frère de Marwan Ibn Hakam al-Amawi, fut très fâché lorsqu’il vit la tête de Houssayn et dit des vers qui poussèrent son frère à le frapper sur la poitrine et à lui dire : « Tais-toi ! »

Yahya Ibn Hakam fut très fâché à cause de l’estime et du rang de Houssayn à cette époque. Personne ne rivalisait avec lui. Puis aussi du fait que les plus proches des ‘Abd ash-Shams étaient les Bani Hashim. Hashim et ‘Abd ash-Shams Ibn ‘Abdel Manaf Ibn Qoussay Ibn Kilab étaient des frères.

 

Et Souleyman Ibn ‘Ali Ibn ‘Abdillah Ibn ‘Abbas lorsqu’il maria son fils Ishaq à ‘Aliyah Bint Abou Ja’far al-Mansour, le deuxième calife abbasside, et Abou Ja’far est ‘Abdallah Ibn Muhammad Ibn ‘Ali Ibn ‘Abdillah Ibn ‘Abbas et la mère de ‘Aliyah est une femme des Bani Oumayyah, il lui dit :

- « O fils ! Je t’ai marié au plus nobles des gens, ‘Aliyah la fille de l’émir des croyants ». Son fils Ishaq (un abbasside) lui répondit :

- « O père ! Qui sont nos ennemis ? »

- « Son père, est notre ennemi, les Bani Oumayyah… » 

 

Durant l’année 60 de l’Hégire (679), Malik Ibn ‘AbdAllah attaqua Sawriyah et Jounadah Ibn Abi Oumayyah attaqua Roudas et détruisit la ville.



[1] Qu’Allah soit satisfait d’eux : Quand il s’agit d’un Compagnon, veut dire de lui et de son père.

[2] Il est comparable à ceux qui travaillent dans les pays musulmans dans la police, la gendarmerie, l’armée etc. et qui tue les musulmans pour « al-khobza », la paye mensuelle. Est-ce que la paye mensuelle à une quelconque valeur juridique en Islam et que diront-ils à Allah Exalté, le Jour du Jugement !

[3] ‘Ali Al Asghar est ‘Ali Zayn Al ‘Abidine Ibn Houssayn.