A propos de Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan

 

L’Imam Ahmad Ibn Hanbal a rapporté de I’dad Ibn Sariyah as-Soulami qui a dit : J’ai entendu le Messager d’Allah (Saluts et bénédictions d’Allah sur lui) nous inviter à prendre le Sahour (repas de nuit avant le jeûne) au mois de Ramadan : « Venez au repas béni ! » Puis je l’ai entendu dire (Saluts et bénédictions d’Allah sur lui) : « O Grand Seigneur (allahoumma) apprends à Mou’awiyah le Livre, le calcul et préserve le du châtiment ».

 

L’Imam Ahmad a rapporté dans son Mousnad de ‘AbderRahmane Ibn ‘Oumayrah (qu’Allah soit satisfait de lui) que le Messager d’Allah (Saluts et bénédictions d’Allah sur lui) a fait mention de Mou’awiyah et a dit : « O Grand Seigneur, guide le, fais en un guide et fait guider par lui ».

 

L’Imam Ibn Kathir a dit : « ‘AbdAllah Ibn Moubarak (puisse Allah le Très Haut lui faire miséricorde) fut questionné au sujet de Mou’awiyah et il dit : « Je ne dis rien sur un homme en qui le Messager d’Allah (Saluts et bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Sami’a Lahou Hamida » (Dieu entends celui qui le loue, qui se dit en se relevant de l’inclinaison dans la prière) et Mou’awiyah derrière lui dit : « Rabbana wa lakal hamd (O Seigneur à Toi la Louange) ». Puis on lui demanda : « Qui est le meilleur Mou’awiyah ou bien ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz ? » Il répondit : « Mou’awiyah avec le Messager d’Allah (Saluts et bénédictions d’Allah sur lui) est meilleur que ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz » ».

 

Et lorsque que Mou’afah Ibn ‘Imran, et Mou’afah est Ibn ‘Imran Ibn Noufayl Ibn Jabir al-Azdi le grand Imam et savant, né à la fin de la dynastie des Omeyyades et mort en l’an 186 de l’Hégire (801), fut questionné sur qui était le meilleur entre Mou’awiyah et ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz, il se mit en colère et dit : « Mettez-vous un homme des Compagnons sur le même niveau qu’un homme des Tabi’in ? » Mou’awiyah était le Compagnon du Messager d’Allah (saluts et bénédictions d’Allah sur lui), son écrivain et son homme de confiance pour la révélation d’Allah ! 

 

Personne de nos jours, s’autoproclamant savant en prétendant connaître l’histoire et les hommes, la jurisprudence et les lois, ne doit discuter sur la préséance de certains hommes par rapport à d’autres ou bien critiquer les Compagnons ! Ceci est la parole des Salaf, de nos ancêtres bien guidés et clairvoyants sur les Compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux) ! Comment les gens de nos jours peuvent-ils se laisser aller à de tel propos et qui sommes-nous par rapport à eux sinon de piètres Musulmans qui avons délaissé la religion que nos ancêtres nous ont légué et dont nous se sommes même pas capable de défendre.

 

Al-Hafiz Ibrahim Ibn Mayssarah at-Ta'ifi décédé en l’an 132 de l’Hégire a dit : « Je n’ai jamais vu ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz frapper quiconque sauf un homme qui critiqua Mou’awiyah et qu’il réprimanda pour cela ».

 

L’Imam Ahmad Ibn Hanbal a rapporté de Sassinah, le serviteur du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) qui a dit : « J’ai entendu le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) dire : « Le Khilafah (califat) sera de trente années, puis après cela ce sera la royauté ».  

 

Dans le Hadith rapporté par Tabarani dans son compilé de Hadith « al-Mou’jam al-Kabir », Mou’ad Ibn Jabal (qu’Allah soit satisfait de lui) et Abi ‘Oubaydah Ibn al-Jarrah (qu’Allah soit satisfait de lui) ont  dit : « Le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Cette affaire a commencé par la miséricorde et la prophétie. Puis il sera miséricorde et califat, puis il sera une nombreuse royauté ; puis elle laissera la place à une dictature, une arrogance et un mal sur terre. Ils déclareront la soie licite, les relations intimes hors mariage et l’alcool desquels ils recevront leur subsistance. Ils auront le dessus jusqu’à ce qu’ils rencontrent Allah Exalté et Loué soit-Il ».

 

Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) a dit : « Je suis le premier roi » et lorsque ‘Omar Ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui) voyait Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) il disait : « Celui-ci est le Kisra (César, roi) des Arabes ». ‘Omar (qu’Allah soit satisfait de lui) était étonné de Mou’awiyah.

 

‘Abdallah Ibn ‘Abbas (qu’Allah soit satisfait d’eux) a dit : « Je n’ai pas vu un homme qui avait les caractéristiques d’un roi comme Mou’awiyah ».

 

‘Abdel Malik Ibn Marwan dit sur Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) : « Je n’ai jamais vu quelqu’un qui avait une maîtrise de soi et un ténacité comme lui ».

 

‘Amr Ibn al-‘As (qu’Allah soit satisfait de lui) le grand Sahaba a dit à son sujet : « Méfiez-vous de Qouraysh et de ses enfants, de quiconque rit lorsqu’il est en colère et qui est toujours sur ses gardes ».

 

Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) était grand et beau. Il avait les cheveux et la barbe blanche qu’il teignait avec du henné ou du katam. Il devint Musulman avec son père le jour de la conquête de la Mecque et était de ceux envers qui le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) était généreux pour apaiser leurs cœurs et il était un de ceux qui écrivait la révélation lorsqu’elle descendait sur le Messager d’Allah (Saluts et bénédictions d’Allah sur lui). Il est connu, qu’il y eut plus de quarante Sahaba qui écrivaient pour le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et parmi eux, il y avait ‘Uthman, ’Ali, Oubay Ibn Ka’b et Zayd Ibn Thabit (qu’Allah soit satisfait d’eux).

 

Mou’awiyah et son frère Yazid Ibn Abi Soufyan (qu’Allah soit satisfait d’eux) était en Syrie (sham) ou Yazid était gouverneur. Et lorsqu’Abou Bakr (qu’Allah soit satisfait de lui) mourut, ‘Omar Ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui) le remplaça par Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui). Son père Abou Soufyan (qu’Allah soit satisfait de lui) écrivit à son fils Mou’awiyah et lui dit : « O mon fils ! Ces gens des Mouhajirines nous ont précédés et nous sommes en retard sur eux. Leurs degrés sont plus élevés chez Allah Exalté soit-Il et chez Son Messager (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) que le nôtre. De ce fait, ils sont devenus chefs et guides et nous suiveurs. Ils t’ont nommé pour diriger leurs affaires, ne les conteste pas sinon ton statut diminuera et si c’est le cas ton futur dépendra de la conséquence de tes actes ».

 

 

La conquête de l’île de Chypre

 

En l’an 27 de l’Hégire (647), les Musulmans conquirent l’île de Chypre (qoubrous) sous le commandement de Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan (qu’Allah soit satisfait d’eux) qui à la tête d’une grande armée traversa la mer. En sa compagnie se trouvait le grand Compagnon ‘Oubadah Ibn Samit (qu’Allah soit satisfait de lui) et son épouse la grande Sahabiyah Oumm al-Harram Bint Milhan (qu’Allah soit satisfait d’elle). Et ‘Oubadah est ‘Oubadah Ibn Samit Ibn Qays al-Ansari al-Khazraji. Il assista au Premier et au Second Pacte (‘aqaba oula wa thanya), à la bataille de Badr ainsi qu’à toutes les campagnes du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et mourut en l’an 34 (654).

Quant à Oumm Harram, elle est Oumm Harram Bint Milhan Ibn Khalid Ibn Zayd Ibn Harram al-Ansariyah al-Khazrajiyah, la tante du grand Compagnon Anas Ibn Malik (qu’Allah soit satisfait d’eux), le serviteur du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui).

 

L’Imam al-Boukhari a rapporté dans son Sahih d’Anas Ibn Malik (qu’Allah soit satisfait de lui) qui a dit : Si le Messager d’Allah (Saluts et bénédictions d’Allah sur lui) allait à Qouba, il rendait visite à Oumm Harram Bint Milhan qui lui offrait de la nourriture et elle était l’épouse de ‘Oubadah Ibn Samit. Un jour, le Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) lui rendit visite et elle le nourrit. Puis le Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) s’endormit chez elle et il se leva en rigolant. Elle lui demanda : Qu’est ce qui t’a fait rire ô Messager d’Allah ? Il répondit : « Des conquérants de ma communauté m’ont été montré, montant des navires sur la mer comme des rois sur des chevaux ». Elle dit alors : « O Messager prit pour moi que je sois parmi eux ». Et le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) invoqua Allah Exalté soit-Il en sa faveur. Puis le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) se rendormit et se releva à nouveau en rigolant. Elle lui demanda à nouveau : « Qu’est ce qui t’a fait rire O Messager d’Allah ? » Il répondit : « Des conquérants dans la voie d’Allah de ma communauté m’ont été montré, montant des navires sur la mer comme des rois sur des chevaux ». Elle dit : « O Messager prit pour moi que je sois parmi eux ». Et le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) lui répondit : « Tu fais partie déjà des premiers » ».

Elle prit la mer sous le règne de Mou’awiyah, en compagnies des conquérants, et en débarquant, elle tomba de sa monture et mourut (puisse Allah le Très Haut lui faire miséricorde). Le premier rêve du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) prédisait la capture de Chypre et le martyr de Oumm Harram quant au second, il prédisait la tentative de conquête d’al-Constantiniyah (Constantinople) en l’an 49 de l’Hégire (669) sous le règne de Mou’awiyah et sous le commandement de Yazid Ibn Mou’awiyah.

 

Dans le Hadith rapporté par al-Boukhari de ‘Oumayrah Ibn al-Aswad al-‘Ansi vint voir ‘Oubadah Ibn Samit alors qu’il se trouvait à Hims en compagnie d’Oumm Harram dans leur maison. Il lui dit : « Oumm Harram nous a rapporté qu’elle a entendu le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) dire : « La première armée de ma communauté qui razziera par la mer sont connus ». Elle demanda : « O Messager d’Allah suis-je parmi eux ? » Il répondit (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) : « Tu es parmi eux ». Puis le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) dit : « La première armée de ma communauté à conquérir la ville de Qayssar (César) seront pardonnés ». Je lui demandai : « Suis-je parmi eux, O Messager d’Allah ? » Il (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) répondit : « Non » ».

 

 

Définition et conditions de l’Imamat, du califat et du serment d’allégeance

 

Avec le désistement du calife al-Hassan Ibn ‘Ali (qu’Allah soit satisfait d’eux) en faveur de Mou’awiyah, a qui les gens portèrent allégeance, la sédition se calma et cette année fut appelée l’année de la réconciliation (du regroupement).

 

Avant de continuer avec l’histoire des Omeyyades nous allons marquer une parenthèse pour parler de l’Imamat ou du Califat et de l’allégeance chez les Gens de la Sounnah et de la Communauté (ahl sounnah wal jama’a).

 

Le grand Imam Shafi’i, ‘Ali Ibn Muhammad Ibn Habib, connu sous le nom d’al-Mawardi décédé en l’an 450 de l’Hijrah (1058) (puisse Allah le Très Haut lui faire miséricorde) a dit dans son livre « al-Ahkam as-Soultaniyah » à propos de l’Imamat : « L’institution de l’Imamat a pour raison d’être qu’il supplée le prophétisme (dont le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a été le dernier représentant) pour la sauvegarde de la religion et de l’administration des intérêts terrestres ».

 

Le Qadi Abou Ya’la Muhammad Ibn Houssayn al-Faraq al-Hanbali décédé en l’an 458 de l’Hégire (1065) a dit dans son livre, aussi connu sous le nom d’ « al-Ahkam as-Soultaniyah » : « L’Imamat peut être nommé de deux façons : soit par le choix des gens du pacte ou de l’état ou bien par celui qui l’a précédé.

En ce qui concerne la nomination du nouvel Imam par les gens de l’état ou du pacte, elle ne peut être exécutée que par la décision de la totalité de ces gens de vouloir nommer cet Imam. Quant à la possibilité du prédécesseur de laisser le choix de la nomination du calife, du sultan ou de l’émir à autre que lui est possible si les gens du pacte et de l’état sont d’accord avec cela et avec la présence du futur nominé lors de la prise du pacte ».

Quant à celui qui prendra ce poste, il ne peut le faire qu’avec des conditions (shourout) qu’il doit remplir, comme par exemple le fait qu’il doit être libre, adulte, sain d’esprit, juste, savant, brave, fort, déterminé, intelligent, non aveugle, non sourd (bien que tous les savants ne sont pas d’accord sur ce point particulier) et qu’il doit être de Qouraysh comme il est mentionné dans le Hadith rapporté par al-Boukhari de ‘AbdAllah Ibn ‘Omar (qu’Allah soit satisfait d’eux) du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) : « Cette affaire doit rester chez les Qouraysh tant que durerons les Qouraysh ». 

Et ce à propos de l’Imamat ou du califat.

 

Mais qu’en est-il à propos de l’allégeance à l’Imam ou au calife ?

L’allégeance (al-bay’ah) dans la langue vient de la racine du mot Bay’ et al-Moubaya’atou est al-Mou’ahadah (le renouvellement du pacte ou du traité) et de là, est venu le terme utilisé en droit al-Bay’atou qui veut dire le renouvellement du pacte d’une personne envers celui qui détient l’affaire (gouverneur, dirigeant, émir, calife etc.) de l’écouter et de lui obéir, de lui soumettre son point de vue en ce qui le concerne, les affaires des Musulmans et ne rien lui contester sur ces points. De lui obéir dans toutes les circonstances (même quand cela lui déplait) dans les affaires dont il a été chargé par lui.

Ce sont des choses essentielles à savoir en ce qui concerne l’allégeance. L’allégeance n’est pas un simple mot sans conséquence mais une action qui requiert d’autres actions. Et il est obligatoire au Musulman de porter allégeance à l’Imam (ou le calife, ou l’émir etc.) comme il lui est obligatoire de l’écouter et d’obéir à son Imam.

 

Dans le Hadith rapporté par l’Imam Mouslim d’Abou Hourayrah (qu’Allah soit satisfait de lui), le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Tu dois écouter et obéir dans l’aisance comme dans la difficulté, dans ton intérêt ou la contrainte et malgré ce que cela te cause ». 

 

Et dans le Hadith rapporté par l’Imam Boukhari de ‘AbdAllah Ibn ‘Abbas (qu’Allah soit satisfait d’eux) du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) qui a dit : « Quiconque voit quelque chose de son Amir qu’il déteste, qu’il patiente ! Nul ne quitte sa communauté d’un pas et qui meurt sans qu’il ne meurt d’une mort préislamique ».

Ce sont des conditions claires que l’on doit impérativement obéir et appliquer. Celui qui prête le serment d’allégeance doit obéir à l’Imam, sa désobéissance devient illicite sauf si l’Imam ordonne une désobéissance, de même qu’il est illégal d’annuler son allégeance sauf si l’ordre vient de l’Imam.

 

L’Imam Mouslim a rapporté dans son Sahih, d’Abou Hourayrah (qu’Allah soit satisfait de lui) du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) qui a dit : « Quiconque sort de l’obéissance et quitte le groupe et meurt, meurt d’une mort préislamique. Et quiconque combat sous l’étendard patriotique, se fâche pour son clan, appelle pour son clan ou qu’il aide un clan et meurt, meurt d’une mort préislamique. Quiconque quitte sa communauté et qu’il frappe ses innocents, ou ses libertins, ou qu’il ne respecte pas ses croyants et qu’il ne tient pas ses engagements, ne fait pas partie de moi et je n’ai rien à voir avec lui »

 

De même l’Imam Mouslim a rapporté de ‘AbdAllah Ibn ‘Omar (qu’Allah soit satisfait d’eux) que le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Quiconque se désengage du pacte (allégeance) n’aura aucun prétexte le jour du Qiyamah et quiconque meurt sans qu’il n’ait porté allégeance, meurt d’une mort préislamique ».

 

L’Imam Boukhari a rapporté d’Ibn ‘Omar (qu’Allah soit satisfait d’eux) que le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Tout traitre (perfide - trompeur) se verra attribuer sa trahison le Jour du Qiyamah ».

 

L’écoute et l’obéissance à l’Imam ne doit pas être dans la désobéissance. Mouslim a rapporté d’Ibn ‘Omar (qu’Allah soit satisfait d’eux) que le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Le Musulman doit écouter et obéir dans ce qu’il aime et ce qu’il déteste sauf s’il lui est ordonné une désobéissance. Et s’il lui est ordonné une désobéissance, il ne doit ni écouter ni obéir ».

 

Il est interdit à quiconque de disputer le pouvoir à un Imam nouvellement élu même des gens du pacte ou de l’état et les Musulmans doivent combattre tous ceux qui cherchent à lui disputer le pouvoir lorsqu’il a été élu. Le pacte d’allégeance qui peut légèrement changer en certaines circonstance reste néanmoins et de manière générale le même. Il consiste à dire : « Je porte allégeance sur le Livre d’Allah, la Sounnah de Son Messager (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui), sur le combat dans la voie d’Allah Exalté (al-jihad fis-sabilillah ta’ala), sur l’écoute et l’obéissance dans la facilité et la  contrainte, dans l’aisance et la difficulté, de tout ce dont je suis capable et de ne pas disputer aux gens leurs affaires ».

 

Une allégeance parfaitement claire en regard de tous les évènements qui ont précédé et qui vont suivre et tout ce dont nous avons mentionné jusqu’à présent, n’est que l’introduction à l’histoire des Omeyyades.

 

 

Ziyad Ibn Soumayah et Bousr Ibn Abi Artat

 

Nous allons maintenant faire mention de deux hommes qui jouèrent un grand rôle dans les événements de cette époque. Il s’agit de Ziyad Ibn Soumayah ou Ziyad Ibn Abi qui fut connu par la suite sous le nom de Ziyad Ibn Abi Soufyan. Il est né à Taif l’année de l’Hégire, ou selon certains autres une année avant l’Hégire, et devint Musulman sous le règne d’Abou Bakr as-Siddiq (qu’Allah soit satisfait de lui). Il y a des désaccords en ce qui concerne le nom de son père. Les historiens ont rapporté qu’il est Ziyad Ibn ‘Oubayd ath-Thaqafi et que son père était ‘Oubaydoun ‘Abdana (un esclave). Et ils l’appelèrent aussi Ziyad Ibn Soumayah. Sa mère est Soumayah Jariyatou al-Harith Ibn Qaladah ath-Thaqafi le docteur connu.

Ziyad racheta son père ‘Oubaydah et le libéra. Ziyad fut présenté à ‘Omar Ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui) qui lui annonça une future conquête. ‘Omar lui demanda de s’adresser aux gens et son discours fut dur.

Ziyad était un homme ferme, un prêcheur et un scribe. Il écrivit à Abou Moussa al-Ash’ari, à Moughirah Ibn Shou’bah et à ‘AbdAllah Ibn ‘Abbas (qu’Allah soit satisfait d’eux). Il était le frère d’Abi Bakra par la mère et il était un des partisans de ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui). ‘Ali l’envoya combattre des Kurdes qui s’était rebellé en Perse et Ziyad les écrasa et prit possession d’une forteresse qui prit son nom.

 

Lorsque les arrangements furent scellés entre al-Hassan et Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait d’eux), Mou’awiyah lui envoya son commandant Bousr Ibn Abi Artat des Bani Ma’is Ibn ‘Amir Ibn Louhay al-Qourayshiyine, nous se sommes pas sur s’il était un Compagnon ou non car nous n’avons pas cherché pour le confirmer.

L’Imam Ahmad et Yahya Ibn Ma’in ont dit qu’il n’a rien entendu du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui). Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) envoya Bousr Ibn Abi Artat à la tête d’une armée à Basra en lui demandant de capturer les Bani Ziyad afin de mettre aussi la main sur une somme importante d’argent du trésor public des Musulmans qu’il conservait alors qu’il était en service.

Bousr qui était un tyran captura ‘AbderRahmane Ibn Abi Bakra, ‘Oubaydillah et ‘Abad Ibn Ziyad et voulut les tuer mais Abou Bakra demanda un délai de deux semaines à Bousr pour lui laisser le temps de parvenir à Mou’awiyah à Damas. Bousr accepta mais promit que s’il ne se rendait pas, il tuerait les autres membres de sa famille. Abou Bakra se rendit en Syrie sans jamais s’accorder de repos et tua deux montures tant il voyagea rapidement. Il demanda à Mou’awiyah d’accorder à son frère Ziyad la sécurité et d’écrire un message à Bousr pour qu’il libère les membres de sa famille ce que fit Mou’awiyah. Mou’awiyah dit à Abou Bakra j’accorde la sécurité à ton frère à la condition qu’il me donne ce qu’il a comme argent chez lui. Et Abou Bakra fut de retour le septième jour à Basra avec la grâce d’Allah Exalté soit-Il, il put libérer sa famille prisonnière.

 

En l’an 41 de l’Hégire (661), Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) écrivit à Ziyad de tenir ses engagements puisque Abou Bakra avait demandé à son frère de rentrer sous les ordres du calife. Lorsque Ziyad rentra sous les ordres, Mou’awiyah lui demanda ce qu’il avait fait de l’argent qu’il avait ramassé alors qu’il était en campagne en Perse. Ziyad, lui répondit qu’il en avait envoyé une partie à ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui), qu’il avait utilisé une autre partie dans les besoins relatif à son poste et que le reste se trouvait protégé auprès de certains de ses aides et qu’il allait lui remettre la somme restante. Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) le crut ou bien il se contenta de ne pas le juger pour cela pour tirer parti de la force de Ziyad. Puis il l’envoya à Koufa sous la vigilance de Moughirah Ibn Shou’bah.

 

En l’an 42 de l’Hégire (662), les Musulmans firent une incursion dans le pays de Lan proche de l’Arménie actuelle[1]. Ils razzièrent aussi les Byzantins et leur infligèrent une terrible défaite ou plusieurs de leurs chefs furent tués. Ainsi nous pouvons remarquer que lorsque les Musulmans sont divisés, ils se combattent entre eux et laissent de côté le combat dans la voie d’Allah à Lui les Louanges et la Gloire et lorsqu’ils étaient de nouveau unifiés, ils reprenaient leurs conquêtes. Et en une seule année, leur empire s’accrut.

 

Cette même année naquit al-Hajjaj Ibn Youssouf ath-Thaqafi qui allait jouer aussi un rôle important dans l’Histoire des Omeyyades.

 

 

Le retour des khawarije

 

Le Calife ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui), avant la bataille de Nahrawan, avait donné l’étendard et le commandement de l’aile droite au respectable Compagnon Abi Ayyoub al-Ansari (qu’Allah soit satisfait de lui) qui avait dit aux khawarije : « Quiconque d’entre vous qui n’a ni tué et ni violenté et qui se range sous cette bannière se verra pardonné. Quiconque d’entre vous quitte les rangs et va à Koufa ou Mada'in sera en sécurité ». Nous avons mentionné qu’un groupe d’entre eux avait répondu à son offre et était effectivement sorti des rangs des khawarije tandis que les autres furent écrasés lors de la bataille qui s’ensuivit. La plupart furent tués et à peu près quatre-cent d’entre eux furent blessés à qui l’émir des Musulmans ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui) pardonna.

Quant à ceux qui avaient répondu à l’offre de paix, ils se réunirent de nouveaux avec ceux qui avaient été blessés à Nahrawan et ceux qui avaient été pardonnés par ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui) du fait de leur blessures. Et, submergés par la maladie de leur âme, ils se rebellèrent de nouveau contre le calife alors que les Musulmans s’étaient de nouveaux unifiés et que le califat était passé à Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan (qu’Allah soit satisfait d’eux). Ils commencèrent par se regrouper puis établirent des réunions secrètes ou ils choisirent l’un d’entre eux, al-Moustawrid Ibn ‘Oullafah Ibn al-Farish at-Taymi de Koufa pour chef et à qui ils attribuèrent le titre d’émir al-Mou'minin, émir des croyants. Ils décidèrent de se proclamer ouvertement au mois de Sha’ban de l’an 43 de l’Hégire (663).

 

L’émir de Koufa à cette époque était al-Moughirah Ibn ash-Shou’bah ath-Thaqafi (qu’Allah soit satisfait de lui) qui, lorsqu’il fut informé de leur activité, s’adressa aux gens et les mit en garde contre ceux qui cherchaient encore une fois à causer non seulement des troubles mais des divisions parmi la communauté des Musulmans. Et Il promit de leur donner une dure leçon de manière à ce qu’elle soit un rappel pour les successeurs et pour que personne n’ait le prétexte d’ignorance.

Les khawarije comme prévu sortirent au nombre de trois-cent sous le commandement d’al-Moustawrid à Mazar qui est la ville de Mayssan au bord du fleuve du Tigre en Iraq (dajla). Al-Moughirah (qu’Allah soit satisfait de lui) appela les gens à les combattre et il réunit une armée de trois-mille hommes à qui il donna le commandement à Ma’qil Ibn Qays ar-Riyahi at-Tamimi à qui le grand Compagnon dit : « O Ma’qil j’ai envoyé avec toi des cavaliers des gens d’Egypte. Marche vers ces gens qui ont quitté notre groupe et qui ont attesté de leur mécréance. Apelle les tout d’abord à se repentir et à réintégrer notre groupe. S’ils le font, acceptent-les et retiens toi. Et s’ils refusent alors attaquent les et demande le secours à Allah le Très Haut contre eux ».

 

Le temps que Ma’qil arrive à destination, les khawarije atteignirent al-Mada'in dont l’émir était Simaq Ibn ‘Oubayd al-‘Absi. Al-Moustawrid lui fit parvenir un message, et afin que vous connaissiez qui étaient les khawarije, voici ce qui était écrit : « De ‘AbdAllah al-Moustawrid, émir des croyants à Simaq Ibn ‘Oubayd en ce qui suit : Je t’invite au Livre d’Allah Exalté soit-Il et à la Sounnah de Son Messager, Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui, et à celle de leurs successeurs Abou Bakr et ‘Omar qu’Allah soit satisfait d’eux. Au désaveu de ‘Uthman et de ‘Ali (qu’Allah soit satisfait d’eux) pour leur écart dans la religion et leur abandon du jugement par le Livre d’Allah. Si tu acceptes, tu feras preuve de raison et si tu refuses sache que nous sommes parvenu près de toi et nous t’annonçons la guerre. Et Allah n’aime pas les traitres. » Et on sait combien les khawarije combattaient farouchement.

 

Et pendant ce temps, on annonça l’arrivée imminente d’une armée de trois-mille hommes de Basra envoyé par l’émir de Basra ‘AbdAllah Ibn ‘Amir Ibn Qourayz al-‘Abshami al-Qourayshi qu’Allah soit satisfait de lui, commandée par Shariq Ibn al-A’war Ibn al-Harith Ibn ‘Abdel Yaghouth des Bani Harith Ibn Ka’b al-Madhajiyin. Cette armée ne put pas prendre part à la bataille du fait que les khawarije se retirèrent de Mazar sans que personne ne les voient et ne les poursuivent car Shariq pensa que l’armée de Koufa était suffisante pour leur faire face.

Ma’qil Ibn Qays ar-Riyahi se lança à la poursuite des khawarije avant de les rattraper et de pratiquement tous les tuer. Seul ‘AbdAllah Ibn ‘Ouqbah al-Ghanawi qui était petit s’échappa sur un cheval et se rendit à Koufa ou il demanda la sécurité à Moughirah Ibn Shou’bah (qu’Allah soit satisfait de lui) qu’il lui accorda. Mais il allait se rebeller encore une fois lors de la sédition d’AbderRahmane Ibn Muhammad Ibn al-Ash’ath Ibn Qays al-Kindi.

Lors de cette révolte eut lieu plusieurs affrontements et ‘AbdAllah Ibn ‘Ouqbah al-Ghanawi fut tué à Dayr Jamajim.

Al-Moustawrid Ibn ‘Oullafah sortit avec sa lance à la rencontre de Ma’qil Ibn Qays ar-Riyahi et des gens qui était en la compagnie de Ma’qil lui demandèrent de ne pas sortir contre le khariji et qu’ils allaient régler l’affaire avec Ma’qil. Mais Ma’qil refusa, saisit son sabre et se présenta face à son ennemi.

Al-Moustawrid lui transperça la poitrine avec sa lance et en tombant Ma’qil réussit à lui porter un coup sur le sommet de la tête et tous les deux s’effondrèrent morts.

 

 

Durant cette année, Bousr Ibn Abi Artat partit en campagne contre les Byzantins. Al-Waqidi a rapporté qu’il passa l’hiver dans leur territoire jusqu’à ce qu’il atteignit Constantinople.

 

 

La mort de ‘Amr Ibn al-‘As et Muhammad Ibn Maslamah

 

Le jour de Fitr de l’année 43 de l’Hégire (663), mourut en Egypte, le respectable Compagnon ‘Amr Ibn al-‘As Ibn Wahil Ibn Sahmi al-Qourayshi (qu’Allah le Très Haut soit satisfait de lui). Lui succéda son fils, le respectable compagnon ‘Abdallah Ibn ‘Amr Ibn al-‘As (qu’Allah soit satisfait de lui), au poste de gouverneur d’Egypte.

 

Mourut cette même année, à Médine l’Illuminée, le respectable compagnon Muhammad Ibn Maslamah al-Ansari (qu’Allah le Très Haut soit satisfait de lui).

 

L’Imam Ahmad a rapporté dans son Mousnad, du respectable compagnon ‘Ouqbah Ibn ‘Amir al-Jouhani (qu’Allah soit satisfait de lui) que le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Les gens se sont soumis et ‘Amr Ibn ‘As a cru ».

 

Il est rapporté dans les Sounan de Tirmidi que Talhah Ibn ‘Oubaydillah a rapporté, que le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « ’Amr Ibn al-‘As fait partie des Qouraysh pieux ».

 

Il est aussi connut que ‘Amr Ibn al-‘As fait partie des grands Arabes, de l’Islam et un de ses hommes astucieux, un héros des conquêtes islamiques, un fameux général (qu’Allah soit satisfait de lui). 

 

Quant à Muhammad Ibn Maslamah Ibn Khalid Ibn ‘Adiyyi al-Awsi al-Ansari (qu’Allah le Très Haut soit satisfait de lui), le respectable Compagnon, il participa à Badr et à toutes les batailles en compagnie du Prophète (saluts et Bénédictions d’Allah sur lui), excepté la bataille de Tabouk car le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) l’a laissé responsable de Médine durant son absence. Muhammad Ibn Maslamah fait partie de ceux qui se sont tenu à l’écart de la Grande Fitnah[2] ou il se fabriqua une épée en bois et dit : « Ainsi me l’a ordonné le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) ».

 

 

En l’an 43 de l’Hégire (663), Bousr Ibn Abi Artat partit en campagne contre les Byzantins. Al-Waqidi a rapporté qu’il passa aussi l’hiver dans leur territoire jusqu’à ce qu’il atteignit Constantinople.

 

 

La filiation de Ziyad Ibn Soumayah à Abi Soufyan

 

En l’an 44 de l’Hégire (664), les Musulmans commandés par ‘AbderRahmane Ibn Khalid attaquèrent le territoire byzantin par terre durant leur campagne hivernale tandis que Bousr Ibn Abi Artat les attaqua par mer.

 

Cette même année, Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan (qu’Allah soit satisfait d’eux) attribua à Ziyad Ibn Soumayah la paternité d’Abi Soufyan, car un homme témoigna qu’Abou Soufyan, à l’époque de l’ignorance, approcha Soumayah Oumm Ziyad qui conçut Ziyad. 

Le témoignage d’un Musulman saint d’esprit ne peut être rejeté. Soumayah était apparentée à Harith Ibn Kaladah ath-Thaqafi, le docteur des arabes. Beaucoup de gens furent contre et parmi eux le respectable Compagnon ‘Abdallah Ibn ‘Amir Ibn Qourayz Ibn Rabi’ah Ibn Habib Ibn ‘Abd ash-Shams (qu’Allah soit satisfait de lui), qui était émir de Basra pour le compte de Mou’awiyah, parce qu’il lui était parvenu que Ziyad disait de lui qu’il était faible dans son poste. Alors ‘Abdallah Ibn ‘Amir fit dire : « J’ai voulu venir avec des gens de Qouraysh qui jureront qu’Abou Soufyan n’a jamais vu Soumayah ».

Lorsque Mou’awiyah entendit cela, il se mit en grande colère et lorsqu’un jour Ibn Amir, le fils de son oncle, entra chez lui, Mou’awiyah lui dit des propos très graves : « Par Allah ! Les Arabes ont appris que mon père la visitais dans l’ignorance et l’Islam ne nous a rajouté que grandeur ! Je ne me suis pas contenté de Ziyad à cause du petit nombre (de mon clan) et je n’en tire pas orgueil non plus. J’ai juste reconnu un droit qui lui était dû et je l’ai mis à son rang ». 

 

Les Banou Hashim et les Banou Oumayyah étaient les Qouraysh plus nobles à l’époque de l’ignorance. Lorsqu’Allah le Très haut a choisi le meilleur des humains de Sa création Muhammad Ibn ‘Abdillah Ibn ‘Abdel Moutalib Ibn Hashim Ibn ‘Abdel Manaf, le Prophète illettré et qu’Il lui a révélé l’Islam, les Banou Hashim, grâce à la bénédiction du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui), se retrouvèrent élevés à un degré que nul ne pourra jamais atteindre.

Honorabilité et prestige à l’époque de l’ignorance se transforma en élévation pour les Banou Hashim grâce à la révélation.

 

 

Le lien entre les Bani Hashim et les Bani Oumayyah 

 

Quel est le lien entre les Bani Hashim et les Bani Oumayyah ?

Nous avons vu dans la généalogie des Arabes que Hashim Ibn ‘Abdel Manaf, le grand père des Bani Hashim, est le frère jumeau (du père et de la mère) de ‘Abd ash-Shams Ibn ‘Abdel Manaf. Leur mère était ‘Atikah Ibn ‘Ourwah Ibn Hilal as-Soulamiyah.

Les Banou Hashim et les Banou Oumayyah ‘Abd ash-Shams sont les gens les plus proches les uns des autres.

Celui-ci, est le maitre des humains (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) : Muhammad Ibn ‘Abdillah Ibn ‘Abdel Moutalib Ibn Hashim Ibn ‘Abdel Manaf. ‘Abdel Manaf est le grand père de son grand père. Et Abou Soufyan Ibn Harb Ibn Oumayyah Ibn ‘Abd ash-Shams Ibn ‘Abdel Manaf. Le grand père de son grand père est le même que celui du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) : ‘Abdel Manaf.

‘Abdel Moutalib est le grand père du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et le fils de l’oncle d’Oumayyah, le grand père d’Abou Soufyan.

Et lorsque quelqu’un questionna un jour l’Imam Sha’bi[3] à propos des Banou Hashim et des Banou Oumayyah, il répondit : « Si tu veux, je te répondrais comme l’a dit l’Imam ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui) : «  Les Banou Hashim, respect et bravoure et les Banou Oumayyah, résolution et  finesse ».

Lorsque l’on questionna Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) sur le même sujet, il dit : « Aucune différence entre les deux jusqu’au jour, ou ils sont venu avec quelque chose qui les a fait dépasser les premiers et les derniers (sous-entendu la révélation au Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) ».

Un autre jour, on lui posa la question : « Qui d’entre vous, vous et les Banou Hashim, sont les plus nobles ? Il répondit : « Nous étions les plus noble par la quantité et eux étaient plus nobles par l’un d’entre eux dont nous les ‘Abdel Manaf n’avions nul pareil que les Bani Hashim. Nous sommes les plus nobles mais qui nous viendra avec l’équivalent des Banou Hashim. Lorsqu’il mourut nous étions les nombreux et les plus nobles et Il y avait quelqu’un chez les ‘Abdel Moutalib dont nous n’avions nulle équivalence.

Lorsqu’il mourut, nous étions les plus nombreux et les plus nobles et il n’y avait chez eux aucun équivalent de l’un d’entre nous. Jusqu’à ce qu’ils aient dit : « Nous avons un Prophète parmi nous ». Et est arrivé un Prophète, dont ni les premiers ni les derniers n’ont connu de semblables, Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui). Qui osera nier ses bienfaits ? Et c’est cela la noblesse ».    

 

Les paroles de Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) au fils de son oncle, ‘Abdillah Ibn ‘Amir Ibn Qourayz (qu’Allah soit satisfait de lui), sont véridiques.

Est-ce que Mou’awiyah, qui était le calife des Musulmans et une des personnalités de Qouraysh, avait-il besoin de faire connaitre ouvertement la paternité de Ziyad Ibn Soumayah ? Non, bien sûr que non !

Mais lorsque ce Musulman est venu le voir et a attesté, il ne pouvait pas rejeter son témoignage. C’était un devoir juridique pour lui.

 

 

‘AbderRahmane Ibn Khalid Ibn Walid

 

En l’an 45 de l’Hégire (665), ‘AbderRahmane Ibn Khalid Ibn al-Walid poursuivit son attaque hivernale contre le territoire byzantin.

 

Cette même année, Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) retira ‘Abdillah Ibn ‘Amir Ibn Qourayz du poste de gouverneur de Basra à cause de son incompétence, et le remplaça par al-Harith Ibn ‘Abdillah al-Azdi pour une durée de quatre mois avant de le remplacer par Ziyad Ibn Abi Soufyan.

Ziyad Ibn Abi Soufyan devient gouverneur de Basra, du Khourassan, du Sijistan, puis ensuite du Hind, du Bahrayn et de ‘Oman. Ziyad Ibn Abi Soufyan était un gouverneur ferme, vigoureux, puissant, communicatif et craint qui prit fermement sa gouvernance.

 

 

En l’an 46 de l’Hégire (666), Malik Ibn ‘Oubaydillah razzia le territoire byzantin. D’autres ont rapportés que cette attaque fut menée par ‘AbderRahmane Ibn Khalid Ibn al-Walid ou par Malik Ibn Houbayrah as-Sakouni.

‘AbderRahmane Ibn Khalid Ibn Walid attaqua le pays des Romains qui avait alors pour empereur Constantin II avant de retourner à Hims en l’an 46 ou son docteur chrétien lui donna une boisson empoisonnée qu’il but et il mourut.

 

Un jour ‘AbderRahmane Ibn Khalid Ibn Walid partit à Médine l’Illuminée et s’assit en compagnie de ‘Ourwah Ibn Zoubayr Ibn ‘Awwam qui avait les cheveux longs et le salua :

- « Qui es-tu »,  lui demanda ‘Ourwah ?

- « Je suis Khalid Ibn ‘AbderRahmane (sous-entendu le fils de Khalid Ibn Walid) ! »

- « Qu’a fait Ibn ‘Outhan[4] », le questionna de nouveau ‘Ourwah ?

‘AbderRahmane se leva aussitôt et retourna sur le champ à Hims ou il chercha Ibn ‘Outhan. Lorsqu’il le vit enfin, il le frappa de son sabre et le tua. Il fut saisit et amené à Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) qui ordonna son emprisonnement quelques jours.

Puis ‘AbderRahmane retourna à Médine voir ‘Ourwah et le salua. ‘Ourwah lui demanda :

- « Qu’a fait Ibn ‘Outhan ? »

‘AbderRahmane lui répondit :

- « Je t’ai débarrassé d’Ibn ‘Outhan ! Mais qu’a fait Ibn Jourmouz ? »

‘Ourwah se tut et resta silencieux sachant qu’Ibn Jourmouz est celui qui tua le respectable Compagnon Zoubayr Ibn ‘Awwam (qu’Allah soit satisfait de lui) par traitrise. ‘AbderRahmane voulait dire : « Tu me demande ce qu’a fait Ibn ‘Outhan alors nous avons fait notre devoir le concernant. Mais qu’en est-il de toi concernant l’assassin de Zoubayr, ton père ?

 

 

En l’an 47 de l’Hégire (667), le respectable Compagnon Malik Ibn Houbayrah Ibn Khalid Ibn Mouslim as-Sakouni al-Kindi attaqua le territoire byzantin tandis qu’Abou ‘AbderRahmane al-Qayni attaqua Antioche (antakiyah).

 

Certains historiens ont rapporté que durant cette même année, Ziyad nomma al-Hakam Ibn ‘Amr al-Ghifari gouverneur du Khorasan. Il razzia la montagne d’al-Ghour et Farawandah. Il vaincu les gens par le sabre et conquis de force leurs territoires en prenant un immense butin et beaucoup de captifs. Puis après ses raids, al-Hakam Ibn ‘Amr revint à Merv (marw) ou il mourut peu après.

Et Il est connu que lorsque les affaires entrèrent en ordre pour Mou’awiyah, lors de l’année de la réunification, le combat dans la voie d’Allah le Très Haut aux frontières des Musulmans ne s’arrêta pas et particulièrement contre le pays des Romains byzantins.

 

 

En l’an 48 de l’Hégire (668), ‘AbderRahmane al-Qayni attaqua at-Takiyah, ‘AbdAllah Ibn Qays al-Fazari attaqua les Byzantins par terre tandis que Malik Ibn Houbayrah as-Sakouni les attaqua par mer.

 

Cette même année, Khalid Ibn ‘AbderRahmane Ibn Khalid Ibn al-Walid mena une deuxième expédition navale contre les Byzantins avec des Égyptiens sous le commandement de ‘Ouqbah Ibn ‘Amir al-Jouhani et avec des Médinois sous le commandement d’al-Moundir Ibn al-Zouhayr.

 

Certains ont rapporté que Ziyad nomma pour le Khorasan Ghalib Ibn Fadalah al-Leythi le Compagnon du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui).

 

 

Le premier siège de Constantinople et le martyr d’Abou Ayyoub al-Ansari

 

En l’an 49 de l’Hégire (669), les Musulmans, sous le commandement de Yazid Ibn Mou’awiyah, attaquèrent Constantinople. Dans cette armée se trouvait ‘AbdAllah Ibn ‘Omar Ibn al-Khattab, ‘AbdAllah Ibn ‘Amr Ibn al-‘As, ‘AbdAllah Ibn ‘Abbas, Abou Ayyoub al-Ansari, ‘AbdAllah Ibn Zoubayr et d’autres compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux).  

Le commandant des Romains était l’empereur byzantin Constantin III qui prit la succession à Constantin II après sa mort.

Abou Ayyoub al-Ansari (qu’Allah soit satisfait de lui) trouva le martyr lors de la bataille et fut enterré, selon son souhait, au plus près de l’enceinte de la ville forteresse. Les Musulmans protégés par des boucliers et sous une intense pluie de flèches réussirent à se rapprocher des murs ou ils creusèrent et le déposèrent dans une tombe, avant de revenir saufs dans le camp des Musulmans. Il est le grand Compagnon Khalid Ibn Zayd Ibn Qouray al-Khazraji al-Ansari Abou Ayyoub al-Ansari qui témoigna le pacte de ‘Aqabah, la bataille de Badr et tous les évènements avec le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et lorsque l’Envoyé d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) fit l’émigration de la Mecque à Médine, il descendit chez lui.  

 

Durant cette année, Malik Ibn Houbayrah as-Sakouni razzia le territoire byzantin et Fadalah Ibn ‘Oubayd attaqua Jarabah qu’il assiégea, conquit et pris beaucoup de captifs.

 

Cette même année, ‘AbdAllah Ibn Kourz al-Bajali attaqua les Byzantins par terre tandis que Yazid Ibn Shajarah ar-Rahawi les attaqua par mer avant de revenir en Syrie.

 

‘Ouqbah Ibn Nafi’ mena aussi une expédition navale contre les Byzantins avant de retourner passer l’hiver avec les Égyptiens.



[1] Les Alans étaient des Iraniens qui vivaient au nord du Caucase.

[2] La Grande Sédition : Evènements relatifs à l’assassinat de ‘Uthman Ibn ‘Affan (qu’Allah soit satisfait de lui) et des troubles qui s’ensuivirent sous le règne du quatrième Calife Bien Guidé ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui).

[3] L’Imam Sha’bi est le grand Imam Koufi (de Koufa) ‘Amir Ibn Sharahil ash-Sha’bi al-Amdani décédé en l’an 104 de l’Hégire (722).

[4] ‘Outhan est l’assassin de ‘AbderRahmane Ibn Khalid Ibn Walid, donc le père de Khalid Ibn ‘AbderRahmane.