A propos de Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan
L’Imam Ahmad
Ibn Hanbal a rapporté de I’dad Ibn Sariyah as-Soulami qui a
dit : J’ai entendu le Messager d’Allah (Saluts et bénédictions
d’Allah sur lui) nous inviter à prendre le Sahour
(repas de nuit avant le jeûne) au mois de Ramadan : « Venez au
repas béni ! » Puis je l’ai entendu dire (Saluts et bénédictions
d’Allah sur lui) : « O Grand Seigneur (allahoumma) apprends à
Mou’awiyah le Livre, le calcul et préserve le du châtiment ».
L’Imam Ahmad
a rapporté dans son Mousnad de ‘AbderRahmane Ibn ‘Oumayrah
(qu’Allah soit satisfait de lui) que le Messager d’Allah (Saluts et
bénédictions d’Allah sur lui) a fait mention de Mou’awiyah et a dit
: « O Grand Seigneur, guide le, fais en un guide et fait guider
par lui ».
L’Imam Ibn Kathir
a dit : « ‘AbdAllah Ibn Moubarak (puisse Allah le Très Haut lui
faire miséricorde) fut questionné au sujet de Mou’awiyah et il dit :
« Je ne dis rien sur un homme en qui le Messager d’Allah (Saluts et
bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Sami’a Lahou Hamida »
(Dieu entends celui qui le loue, qui se dit en se relevant de
l’inclinaison dans la prière) et Mou’awiyah derrière lui dit : « Rabbana
wa lakal hamd (O Seigneur à Toi la Louange) ». Puis on
lui demanda : « Qui est le meilleur Mou’awiyah ou bien ‘Omar Ibn
‘Abdel ‘Aziz ? » Il répondit : « Mou’awiyah avec le Messager d’Allah
(Saluts et bénédictions d’Allah sur lui) est meilleur que ‘Omar Ibn
‘Abdel ‘Aziz » ».
Et lorsque que
Mou’afah Ibn ‘Imran, et Mou’afah est Ibn ‘Imran Ibn Noufayl Ibn
Jabir al-Azdi le grand Imam et savant, né à la fin de la dynastie
des Omeyyades et mort en l’an 186 de l’Hégire (801), fut questionné
sur qui était le meilleur entre Mou’awiyah et ‘Omar Ibn ‘Abdel
‘Aziz, il se mit en colère et dit : « Mettez-vous un homme des
Compagnons sur le même niveau qu’un homme des Tabi’in ? » Mou’awiyah
était le Compagnon du Messager d’Allah (saluts et bénédictions
d’Allah sur lui), son écrivain et son homme de confiance pour la
révélation d’Allah !
Personne de nos
jours, s’autoproclamant savant en prétendant connaître l’histoire et
les hommes, la jurisprudence et les lois, ne doit discuter sur la
préséance de certains hommes par rapport à d’autres ou bien
critiquer les Compagnons ! Ceci est la parole des Salaf, de
nos ancêtres bien guidés et clairvoyants sur les Compagnons
(qu’Allah soit satisfait d’eux) ! Comment les gens de nos jours
peuvent-ils se laisser aller à de tel propos et qui sommes-nous par
rapport à eux sinon de piètres Musulmans qui avons délaissé la
religion que nos ancêtres nous ont légué et dont nous se sommes même
pas capable de défendre.
Al-Hafiz
Ibrahim Ibn Mayssarah at-Ta'ifi décédé en l’an 132 de l’Hégire a dit
: « Je n’ai jamais vu ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz frapper quiconque sauf
un homme qui critiqua Mou’awiyah et qu’il réprimanda pour cela ».
L’Imam Ahmad
Ibn Hanbal a rapporté de Sassinah, le serviteur du Messager
d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) qui a dit : « J’ai
entendu le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui)
dire : « Le Khilafah (califat)
sera de trente années, puis après cela ce sera la royauté ».
Dans le Hadith
rapporté par Tabarani dans son compilé de Hadith « al-Mou’jam
al-Kabir », Mou’ad Ibn Jabal (qu’Allah soit satisfait de lui) et
Abi ‘Oubaydah Ibn al-Jarrah (qu’Allah soit satisfait de lui)
ont dit : « Le Messager
d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Cette
affaire a commencé par la miséricorde et la prophétie. Puis il sera
miséricorde et califat, puis il sera une nombreuse royauté ; puis
elle laissera la place à une dictature, une arrogance et un mal sur
terre. Ils déclareront la soie licite, les relations intimes hors
mariage et l’alcool desquels ils recevront leur subsistance. Ils
auront le dessus jusqu’à ce qu’ils rencontrent Allah Exalté et Loué
soit-Il ».
Mou’awiyah
(qu’Allah soit satisfait de lui) a dit : « Je suis le premier roi »
et lorsque ‘Omar Ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui)
voyait Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) il disait :
« Celui-ci est le Kisra (César, roi) des Arabes ». ‘Omar (qu’Allah
soit satisfait de lui) était étonné de Mou’awiyah.
‘Abdallah Ibn
‘Abbas (qu’Allah soit satisfait d’eux) a dit : « Je n’ai pas vu un
homme qui avait les caractéristiques d’un roi comme Mou’awiyah ».
‘Abdel Malik Ibn
Marwan dit sur Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) : « Je
n’ai jamais vu quelqu’un qui avait une maîtrise de soi et un
ténacité comme lui ».
‘Amr Ibn al-‘As
(qu’Allah soit satisfait de lui) le grand Sahaba a dit à son
sujet : « Méfiez-vous de Qouraysh et de ses enfants, de quiconque
rit lorsqu’il est en colère et qui est toujours sur ses gardes ».
Mou’awiyah
(qu’Allah soit satisfait de lui) était grand et beau. Il avait les
cheveux et la barbe blanche qu’il teignait avec du henné ou du
katam. Il devint Musulman avec son père le jour de la conquête de la
Mecque et était de ceux envers qui le Messager d’Allah (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui) était généreux pour apaiser leurs
cœurs et il était un de ceux qui écrivait la révélation lorsqu’elle
descendait sur le Messager d’Allah (Saluts et bénédictions d’Allah
sur lui). Il est connu, qu’il y eut plus de quarante Sahaba
qui écrivaient pour le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions
d’Allah sur lui) et parmi eux, il y avait ‘Uthman, ’Ali, Oubay Ibn
Ka’b et Zayd Ibn Thabit (qu’Allah soit satisfait d’eux).
Mou’awiyah et son
frère Yazid Ibn Abi Soufyan (qu’Allah soit satisfait d’eux) était en
Syrie (sham) ou Yazid était gouverneur. Et lorsqu’Abou Bakr
(qu’Allah soit satisfait de lui) mourut, ‘Omar Ibn al-Khattab
(qu’Allah soit satisfait de lui) le remplaça par Mou’awiyah
(qu’Allah soit satisfait de lui). Son père Abou Soufyan (qu’Allah
soit satisfait de lui) écrivit à son fils Mou’awiyah et lui dit :
« O mon fils ! Ces gens des Mouhajirines nous ont précédés et nous
sommes en retard sur eux. Leurs degrés sont plus élevés chez Allah
Exalté soit-Il et chez Son Messager (Saluts et Bénédictions d’Allah
sur lui) que le nôtre. De ce fait, ils sont devenus chefs et guides
et nous suiveurs. Ils t’ont nommé pour diriger leurs affaires, ne
les conteste pas sinon ton statut diminuera et si c’est le cas ton
futur dépendra de la conséquence de tes actes ».
La conquête de l’île de Chypre
En l’an 27 de
l’Hégire (647), les Musulmans conquirent
l’île de
Chypre (qoubrous) sous le commandement de
Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan (qu’Allah soit satisfait d’eux) qui à la
tête d’une grande armée traversa la mer. En sa compagnie se trouvait
le grand Compagnon ‘Oubadah Ibn Samit (qu’Allah soit satisfait de
lui) et son épouse la grande Sahabiyah Oumm al-Harram
Bint Milhan (qu’Allah soit satisfait d’elle). Et ‘Oubadah est
‘Oubadah Ibn Samit Ibn Qays al-Ansari al-Khazraji. Il assista au
Premier et au Second Pacte (‘aqaba oula wa thanya), à la
bataille de Badr ainsi qu’à toutes les campagnes du Messager d’Allah
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et mourut en l’an 34 (654).
Quant à Oumm Harram,
elle est Oumm Harram Bint Milhan Ibn Khalid Ibn Zayd
Ibn Harram al-Ansariyah al-Khazrajiyah, la tante du grand
Compagnon Anas Ibn Malik (qu’Allah soit satisfait d’eux), le
serviteur du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur
lui).
L’Imam al-Boukhari
a rapporté dans son Sahih d’Anas Ibn Malik (qu’Allah
soit satisfait de lui) qui a dit : Si le Messager d’Allah (Saluts et
bénédictions d’Allah sur lui) allait à Qouba, il rendait visite à
Oumm Harram Bint Milhan qui lui offrait de la
nourriture et elle était l’épouse de ‘Oubadah Ibn Samit. Un jour, le
Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) lui rendit visite
et elle le nourrit. Puis le Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah
sur lui) s’endormit chez elle et il se leva en rigolant. Elle lui
demanda : Qu’est ce qui t’a fait rire ô Messager d’Allah ? Il
répondit : « Des conquérants de ma communauté m’ont été montré, montant des navires
sur la mer comme des rois sur des chevaux ». Elle dit alors :
« O Messager prit pour moi que je sois parmi eux ». Et le Messager
d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) invoqua Allah
Exalté soit-Il en sa faveur. Puis le Messager d’Allah (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui) se rendormit et se releva à nouveau en
rigolant. Elle lui demanda à nouveau : « Qu’est ce qui t’a fait rire
O Messager d’Allah ? » Il répondit : « Des
conquérants dans la voie d’Allah de ma communauté m’ont été montré,
montant des navires sur la mer comme des rois sur des chevaux ».
Elle dit : « O Messager prit pour moi que je sois parmi eux ». Et le
Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) lui
répondit : « Tu fais partie déjà des premiers » ».
Elle prit la mer
sous le règne de Mou’awiyah, en compagnies des conquérants, et en
débarquant, elle tomba de sa monture et mourut (puisse Allah le Très
Haut lui faire miséricorde). Le premier rêve du Messager d’Allah
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) prédisait la capture de
Chypre et le martyr de Oumm Harram quant au second, il
prédisait la tentative de conquête d’al-Constantiniyah
(Constantinople) en l’an 49 de l’Hégire (669) sous le règne de
Mou’awiyah et sous le commandement de Yazid Ibn Mou’awiyah.
Dans le Hadith
rapporté par al-Boukhari de ‘Oumayrah Ibn al-Aswad al-‘Ansi vint
voir ‘Oubadah Ibn Samit alors qu’il se trouvait à Hims en
compagnie d’Oumm Harram dans leur maison. Il lui dit : « Oumm
Harram nous a rapporté qu’elle a entendu le Messager d’Allah
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) dire : « La
première armée de ma communauté qui razziera par la mer sont connus ».
Elle demanda : « O Messager d’Allah suis-je parmi eux ? » Il
répondit (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) : « Tu es parmi eux ».
Puis le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui)
dit : « La première armée de
ma communauté à conquérir la ville de Qayssar (César) seront
pardonnés ». Je
lui demandai : « Suis-je parmi eux, O Messager d’Allah ? » Il
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) répondit : « Non » ».
Définition et conditions de l’Imamat, du califat et du
serment d’allégeance
Avec le
désistement du calife al-Hassan Ibn ‘Ali (qu’Allah soit
satisfait d’eux) en faveur de Mou’awiyah, a qui les gens portèrent
allégeance, la sédition se calma et cette année fut appelée l’année
de la réconciliation (du regroupement).
Avant de continuer
avec l’histoire des Omeyyades nous allons marquer une parenthèse
pour parler de l’Imamat ou du Califat et de l’allégeance chez les
Gens de la Sounnah et de la Communauté (ahl sounnah wal jama’a).
Le grand Imam
Shafi’i, ‘Ali Ibn Muhammad Ibn Habib, connu sous le
nom d’al-Mawardi décédé en l’an 450 de l’Hijrah (1058)
(puisse Allah le Très Haut lui faire miséricorde) a dit dans son
livre « al-Ahkam as-Soultaniyah » à propos de l’Imamat
: « L’institution de l’Imamat a pour raison d’être qu’il supplée le
prophétisme (dont le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions
d’Allah sur lui) a été le dernier représentant) pour la sauvegarde
de la religion et de l’administration des intérêts terrestres ».
Le Qadi Abou Ya’la
Muhammad Ibn Houssayn al-Faraq al-Hanbali
décédé en l’an 458 de l’Hégire (1065) a dit dans son livre, aussi
connu sous le nom d’ « al-Ahkam as-Soultaniyah » : « L’Imamat
peut être nommé de deux façons : soit par le choix des gens du pacte
ou de l’état ou bien par celui qui l’a précédé.
En ce qui concerne
la nomination du nouvel Imam par les gens de l’état ou du pacte,
elle ne peut être exécutée que par la décision de la totalité de ces
gens de vouloir nommer cet Imam. Quant à la possibilité du
prédécesseur de laisser le choix de la nomination du calife, du
sultan ou de l’émir à autre que lui est possible si les gens du
pacte et de l’état sont d’accord avec cela et avec la présence du
futur nominé lors de la prise du pacte ».
Quant à celui qui
prendra ce poste, il ne peut le faire qu’avec des conditions (shourout)
qu’il doit remplir, comme par exemple le fait qu’il doit être libre,
adulte, sain d’esprit, juste, savant, brave, fort, déterminé,
intelligent, non aveugle, non sourd (bien que tous les savants ne
sont pas d’accord sur ce point particulier) et qu’il doit être de
Qouraysh comme il est mentionné dans le Hadith rapporté par
al-Boukhari de ‘AbdAllah Ibn ‘Omar (qu’Allah soit satisfait d’eux)
du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) : « Cette
affaire doit rester chez les Qouraysh tant que durerons les
Qouraysh ».
Et ce à propos de
l’Imamat ou du califat.
Mais qu’en est-il
à propos de l’allégeance à l’Imam ou au calife ?
L’allégeance (al-bay’ah)
dans la langue vient de la racine du mot Bay’ et
al-Moubaya’atou est al-Mou’ahadah (le renouvellement du
pacte ou du traité) et de là, est venu le terme utilisé en droit
al-Bay’atou qui veut dire le renouvellement du pacte d’une
personne envers celui qui détient l’affaire (gouverneur, dirigeant,
émir, calife etc.) de l’écouter et de lui obéir, de lui soumettre
son point de vue en ce qui le concerne, les affaires des Musulmans
et ne rien lui contester sur ces points. De lui obéir dans toutes
les circonstances (même quand cela lui déplait) dans les affaires
dont il a été chargé par lui.
Ce sont des choses
essentielles à savoir en ce qui concerne l’allégeance. L’allégeance
n’est pas un simple mot sans conséquence mais une action qui
requiert d’autres actions. Et il est obligatoire au Musulman de
porter allégeance à l’Imam (ou le calife, ou l’émir etc.) comme il
lui est obligatoire de l’écouter et d’obéir à son Imam.
Dans le Hadith
rapporté par l’Imam Mouslim d’Abou Hourayrah (qu’Allah soit
satisfait de lui), le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions
d’Allah sur lui) a dit : « Tu
dois écouter et obéir dans l’aisance comme dans la difficulté, dans
ton intérêt ou la contrainte et malgré ce que cela te cause ».
Et dans le Hadith
rapporté par l’Imam Boukhari de ‘AbdAllah Ibn ‘Abbas (qu’Allah soit
satisfait d’eux) du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah
sur lui) qui a dit : « Quiconque
voit quelque chose de son Amir qu’il déteste, qu’il patiente ! Nul
ne quitte sa communauté d’un pas et qui meurt sans qu’il ne meurt
d’une mort préislamique ».
Ce sont des
conditions claires que l’on doit impérativement obéir et appliquer.
Celui qui prête le serment d’allégeance doit obéir à l’Imam, sa
désobéissance devient illicite sauf si l’Imam ordonne une
désobéissance, de même qu’il est illégal d’annuler son allégeance
sauf si l’ordre vient de l’Imam.
L’Imam Mouslim a
rapporté dans son Sahih, d’Abou Hourayrah (qu’Allah
soit satisfait de lui) du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions
d’Allah sur lui) qui a dit : « Quiconque
sort de l’obéissance et quitte le groupe et meurt, meurt d’une mort
préislamique. Et quiconque combat sous l’étendard patriotique, se
fâche pour son clan, appelle pour son clan ou qu’il aide un clan et
meurt, meurt d’une mort préislamique. Quiconque quitte sa communauté
et qu’il frappe ses innocents, ou ses libertins, ou qu’il ne
respecte pas ses croyants et qu’il ne tient pas ses engagements, ne
fait pas partie de moi et je n’ai rien à voir avec lui ».
De même l’Imam
Mouslim a rapporté de ‘AbdAllah Ibn ‘Omar (qu’Allah soit satisfait
d’eux) que le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur
lui) a dit : « Quiconque se
désengage du pacte (allégeance) n’aura aucun prétexte le jour du
Qiyamah et quiconque meurt sans qu’il n’ait porté allégeance, meurt
d’une mort préislamique ».
L’Imam Boukhari a
rapporté d’Ibn ‘Omar (qu’Allah soit satisfait d’eux) que le Messager
d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Tout
traitre (perfide - trompeur) se verra attribuer sa trahison le Jour
du Qiyamah ».
L’écoute et
l’obéissance à l’Imam ne doit pas être dans la désobéissance.
Mouslim a rapporté d’Ibn ‘Omar (qu’Allah soit satisfait d’eux) que
le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit :
« Le Musulman doit écouter et
obéir dans ce qu’il aime et ce qu’il déteste sauf s’il lui est
ordonné une désobéissance. Et s’il lui est ordonné une
désobéissance, il ne doit ni écouter ni obéir ».
Il est interdit à
quiconque de disputer le pouvoir à un Imam nouvellement élu même des
gens du pacte ou de l’état et les Musulmans doivent combattre tous
ceux qui cherchent à lui disputer le pouvoir lorsqu’il a été élu. Le
pacte d’allégeance qui peut légèrement changer en certaines
circonstance reste néanmoins et de manière générale le même. Il
consiste à dire : « Je porte allégeance sur le Livre d’Allah, la
Sounnah de Son Messager (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui),
sur le combat dans la voie d’Allah Exalté (al-jihad
fis-sabilillah ta’ala), sur l’écoute et l’obéissance dans la
facilité et la
contrainte, dans l’aisance et la difficulté, de tout ce dont je suis
capable et de ne pas disputer aux gens leurs affaires ».
Une allégeance
parfaitement claire en regard de tous les évènements qui ont précédé
et qui vont suivre et tout ce dont nous avons mentionné jusqu’à
présent, n’est que l’introduction à l’histoire des Omeyyades.
Ziyad Ibn Soumayah et Bousr Ibn Abi Artat
Nous allons
maintenant faire mention de deux hommes qui jouèrent un grand rôle
dans les événements de cette époque. Il s’agit de
Ziyad
Ibn Soumayah ou Ziyad Ibn Abi qui fut connu par la
suite sous le nom de Ziyad Ibn Abi Soufyan. Il est né à Taif l’année
de l’Hégire, ou selon certains autres une année avant l’Hégire, et
devint Musulman sous le règne d’Abou Bakr as-Siddiq (qu’Allah soit
satisfait de lui). Il y a des désaccords en ce qui concerne le nom
de son père. Les historiens ont rapporté qu’il est Ziyad Ibn ‘Oubayd
ath-Thaqafi et que son père était ‘Oubaydoun ‘Abdana (un esclave).
Et ils l’appelèrent aussi Ziyad Ibn Soumayah. Sa mère est Soumayah
Jariyatou al-Harith Ibn Qaladah ath-Thaqafi le docteur connu.
Ziyad racheta son
père ‘Oubaydah et le libéra. Ziyad fut présenté à ‘Omar Ibn
al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui) qui lui annonça une
future conquête. ‘Omar lui demanda de s’adresser aux gens et son
discours fut dur.
Ziyad était un
homme ferme, un prêcheur et un scribe. Il écrivit à Abou Moussa
al-Ash’ari, à Moughirah Ibn Shou’bah et à ‘AbdAllah Ibn ‘Abbas
(qu’Allah soit satisfait d’eux). Il était le frère d’Abi Bakra par
la mère et il était un des partisans de ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah
soit satisfait de lui). ‘Ali l’envoya combattre des Kurdes qui
s’était rebellé en Perse et Ziyad les écrasa et prit possession
d’une forteresse qui prit son nom.
Lorsque les
arrangements furent scellés entre al-Hassan et Mou’awiyah
(qu’Allah soit satisfait d’eux), Mou’awiyah lui envoya son
commandant
Bousr Ibn Abi Artat
des Bani Ma’is Ibn ‘Amir Ibn Louhay al-Qourayshiyine, nous se sommes
pas sur s’il était un Compagnon ou non car nous n’avons pas cherché
pour le confirmer.
L’Imam Ahmad
et Yahya Ibn Ma’in ont dit qu’il n’a rien entendu du Messager
d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui). Mou’awiyah
(qu’Allah soit satisfait de lui) envoya Bousr Ibn Abi Artat à la
tête d’une armée à Basra en lui demandant de capturer les Bani Ziyad
afin de mettre aussi la main sur une somme importante d’argent du
trésor public des Musulmans qu’il conservait alors qu’il était en
service.
Bousr qui était un
tyran captura
‘AbderRahmane Ibn Abi
Bakra, ‘Oubaydillah et ‘Abad Ibn Ziyad et voulut les tuer
mais Abou Bakra demanda un délai de deux semaines à Bousr pour lui
laisser le temps de parvenir à Mou’awiyah à Damas. Bousr accepta
mais promit que s’il ne se rendait pas, il tuerait les autres
membres de sa famille. Abou Bakra se rendit en Syrie sans jamais
s’accorder de repos et tua deux montures tant il voyagea rapidement.
Il demanda à Mou’awiyah d’accorder à son frère Ziyad la sécurité et
d’écrire un message à Bousr pour qu’il libère les membres de sa
famille ce que fit Mou’awiyah. Mou’awiyah dit à Abou Bakra j’accorde
la sécurité à ton frère à la condition qu’il me donne ce qu’il a
comme argent chez lui. Et Abou Bakra fut de retour le septième jour
à Basra avec la grâce d’Allah Exalté soit-Il, il put libérer sa
famille prisonnière.
En l’an 41 de
l’Hégire (661), Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) écrivit
à Ziyad de tenir ses engagements puisque Abou Bakra avait demandé à
son frère de rentrer sous les ordres du calife. Lorsque Ziyad rentra
sous les ordres, Mou’awiyah lui demanda ce qu’il avait fait de
l’argent qu’il avait ramassé alors qu’il était en campagne en Perse.
Ziyad, lui répondit qu’il en avait envoyé une partie à ‘Ali Ibn Abi
Talib (qu’Allah soit satisfait de lui), qu’il avait utilisé une
autre partie dans les besoins relatif à son poste et que le reste se
trouvait protégé auprès de certains de ses aides et qu’il allait lui
remettre la somme restante. Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de
lui) le crut ou bien il se contenta de ne pas le juger pour cela
pour tirer parti de la force de Ziyad. Puis il l’envoya à Koufa sous
la vigilance de Moughirah Ibn Shou’bah.
En l’an 42 de
l’Hégire (662), les Musulmans firent une incursion dans le pays de
Lan proche de l’Arménie actuelle[1].
Ils razzièrent aussi les Byzantins et leur infligèrent une terrible
défaite ou plusieurs de leurs chefs furent tués.
Ainsi nous pouvons remarquer que lorsque les Musulmans sont divisés,
ils se combattent entre eux et laissent de côté le combat dans la
voie d’Allah à Lui les Louanges et la Gloire et lorsqu’ils étaient
de nouveau unifiés, ils reprenaient leurs conquêtes. Et en une seule
année, leur empire s’accrut.
Cette même année
naquit al-Hajjaj Ibn Youssouf ath-Thaqafi qui allait jouer
aussi un rôle important dans l’Histoire des Omeyyades.
Le retour des khawarije
Le Calife ‘Ali Ibn
Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui), avant la bataille de
Nahrawan, avait donné l’étendard et le commandement de l’aile droite
au respectable Compagnon Abi Ayyoub al-Ansari (qu’Allah soit
satisfait de lui) qui avait dit aux khawarije : « Quiconque d’entre
vous qui n’a ni tué et ni violenté et qui se range sous cette
bannière se verra pardonné. Quiconque d’entre vous quitte les rangs
et va à Koufa ou Mada'in sera en sécurité ». Nous avons mentionné
qu’un groupe d’entre eux avait répondu à son offre et était
effectivement sorti des rangs des khawarije tandis que les autres
furent écrasés lors de la bataille qui s’ensuivit. La plupart furent
tués et à peu près quatre-cent d’entre eux furent blessés à qui
l’émir des Musulmans ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de
lui) pardonna.
Quant à ceux qui
avaient répondu à l’offre de paix, ils se réunirent de nouveaux avec
ceux qui avaient été blessés à Nahrawan et ceux qui avaient été
pardonnés par ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui) du
fait de leur blessures. Et, submergés par la maladie de leur âme,
ils se rebellèrent de nouveau contre le calife alors que les
Musulmans s’étaient de nouveaux unifiés et que le califat était
passé à Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan (qu’Allah soit satisfait d’eux).
Ils commencèrent par se regrouper puis établirent des réunions
secrètes ou ils choisirent l’un d’entre eux, al-Moustawrid Ibn
‘Oullafah Ibn al-Farish at-Taymi de Koufa pour chef et à qui ils
attribuèrent le titre d’émir al-Mou'minin, émir des croyants. Ils
décidèrent de se proclamer ouvertement au mois de Sha’ban de l’an 43
de l’Hégire (663).
L’émir de Koufa à
cette époque était al-Moughirah Ibn ash-Shou’bah ath-Thaqafi
(qu’Allah soit satisfait de lui) qui, lorsqu’il fut informé de leur
activité, s’adressa aux gens et les mit en garde contre ceux qui
cherchaient encore une fois à causer non seulement des troubles mais
des divisions parmi la communauté des Musulmans. Et Il promit de
leur donner une dure leçon de manière à ce qu’elle soit un rappel
pour les successeurs et pour que personne n’ait le prétexte
d’ignorance.
Les khawarije
comme prévu sortirent au nombre de trois-cent sous le commandement
d’al-Moustawrid à Mazar qui est la ville de Mayssan au bord du
fleuve du Tigre en Iraq (dajla). Al-Moughirah (qu’Allah soit
satisfait de lui) appela les gens à les combattre et il réunit une
armée de trois-mille hommes à qui il donna le commandement à Ma’qil
Ibn Qays ar-Riyahi at-Tamimi à qui le grand Compagnon dit :
« O Ma’qil j’ai envoyé avec toi des cavaliers des gens d’Egypte.
Marche vers ces gens qui ont quitté notre groupe et qui ont attesté
de leur mécréance. Apelle les tout d’abord à se repentir et à
réintégrer notre groupe. S’ils le font, acceptent-les et retiens
toi. Et s’ils refusent alors attaquent les et demande le secours à
Allah le Très Haut contre eux ».
Le temps que
Ma’qil arrive à destination, les khawarije atteignirent al-Mada'in
dont l’émir était Simaq Ibn ‘Oubayd al-‘Absi. Al-Moustawrid lui fit
parvenir un message, et afin que vous connaissiez qui étaient les
khawarije, voici ce qui était écrit : « De ‘AbdAllah al-Moustawrid,
émir des croyants à Simaq Ibn ‘Oubayd en ce qui suit : Je t’invite
au Livre d’Allah Exalté soit-Il et à la Sounnah de Son Messager,
Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui, et à celle de leurs
successeurs Abou Bakr et ‘Omar qu’Allah soit satisfait d’eux. Au
désaveu de ‘Uthman et de ‘Ali (qu’Allah soit satisfait d’eux) pour
leur écart dans la religion et leur abandon du jugement par le Livre
d’Allah. Si tu acceptes, tu feras preuve de raison et si tu refuses
sache que nous sommes parvenu près de toi et nous t’annonçons la
guerre. Et Allah n’aime pas les traitres. » Et on sait combien les
khawarije combattaient farouchement.
Et pendant ce
temps, on annonça l’arrivée imminente d’une armée de trois-mille
hommes de Basra envoyé par l’émir de Basra ‘AbdAllah Ibn ‘Amir Ibn
Qourayz al-‘Abshami al-Qourayshi qu’Allah soit satisfait de lui,
commandée par Shariq Ibn al-A’war Ibn al-Harith Ibn ‘Abdel Yaghouth
des Bani Harith Ibn Ka’b al-Madhajiyin. Cette armée ne
put pas prendre part à la bataille du fait que les khawarije se
retirèrent de Mazar sans que personne ne les voient et ne les
poursuivent car Shariq pensa que l’armée de Koufa était suffisante
pour leur faire face.
Ma’qil Ibn Qays
ar-Riyahi se lança à la poursuite des khawarije avant de les
rattraper et de pratiquement tous les tuer. Seul ‘AbdAllah Ibn
‘Ouqbah al-Ghanawi qui était petit s’échappa sur un cheval et se
rendit à Koufa ou il demanda la sécurité à Moughirah Ibn Shou’bah
(qu’Allah soit satisfait de lui) qu’il lui accorda. Mais il allait
se rebeller encore une fois lors de la sédition d’AbderRahmane
Ibn Muhammad Ibn al-Ash’ath Ibn Qays al-Kindi.
Lors de cette
révolte eut lieu plusieurs affrontements et ‘AbdAllah Ibn ‘Ouqbah
al-Ghanawi fut tué à Dayr Jamajim.
Al-Moustawrid Ibn
‘Oullafah sortit avec sa lance à la rencontre de Ma’qil Ibn Qays
ar-Riyahi et des gens qui était en la compagnie de Ma’qil lui
demandèrent de ne pas sortir contre le khariji et qu’ils allaient
régler l’affaire avec Ma’qil. Mais Ma’qil refusa, saisit son sabre
et se présenta face à son ennemi.
Al-Moustawrid lui
transperça la poitrine avec sa lance et en tombant Ma’qil réussit à
lui porter un coup sur le sommet de la tête et tous les deux
s’effondrèrent morts.
Durant cette
année, Bousr Ibn Abi Artat partit en campagne contre les Byzantins.
Al-Waqidi a rapporté qu’il passa l’hiver dans leur territoire
jusqu’à ce qu’il atteignit Constantinople.
La mort de ‘Amr Ibn al-‘As et Muhammad
Ibn Maslamah
Le jour de Fitr de
l’année 43 de l’Hégire (663), mourut en Egypte, le respectable
Compagnon
‘Amr Ibn al-‘As Ibn
Wahil Ibn Sahmi al-Qourayshi (qu’Allah le Très Haut soit
satisfait de lui). Lui succéda son fils, le respectable compagnon
‘Abdallah Ibn ‘Amr Ibn al-‘As (qu’Allah soit satisfait de lui), au
poste de gouverneur d’Egypte.
Mourut cette même
année, à Médine l’Illuminée, le respectable compagnon Muhammad
Ibn Maslamah al-Ansari (qu’Allah le Très Haut soit satisfait de
lui).
L’Imam Ahmad
a rapporté dans son Mousnad, du respectable compagnon ‘Ouqbah Ibn
‘Amir al-Jouhani (qu’Allah soit satisfait de lui) que le Messager
d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « Les
gens se sont soumis et ‘Amr Ibn ‘As a cru ».
Il est rapporté
dans les Sounan de Tirmidi que Talhah Ibn ‘Oubaydillah a
rapporté, que le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah
sur lui) a dit : « ’Amr Ibn
al-‘As fait partie des Qouraysh pieux ».
Il est aussi
connut que ‘Amr Ibn al-‘As fait partie des grands Arabes, de l’Islam
et un de ses hommes astucieux, un héros des conquêtes islamiques, un
fameux général (qu’Allah soit satisfait de lui).
Quant à Muhammad
Ibn Maslamah Ibn Khalid Ibn ‘Adiyyi al-Awsi al-Ansari (qu’Allah le
Très Haut soit satisfait de lui), le respectable Compagnon, il
participa à Badr et à toutes les batailles en compagnie du Prophète
(saluts et Bénédictions d’Allah sur lui), excepté la bataille de
Tabouk car le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur
lui) l’a laissé responsable de Médine durant son absence.
Muhammad Ibn Maslamah fait partie de ceux qui se
sont tenu à l’écart de la Grande Fitnah[2]
ou il se fabriqua une épée en bois et dit : « Ainsi me l’a ordonné
le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) ».
En l’an 43 de
l’Hégire
(663), Bousr Ibn
Abi Artat partit en campagne contre les Byzantins. Al-Waqidi a
rapporté qu’il passa aussi l’hiver dans leur territoire jusqu’à ce
qu’il atteignit Constantinople.
La filiation de Ziyad Ibn Soumayah à Abi Soufyan
En l’an 44 de
l’Hégire (664),
les Musulmans
commandés par ‘AbderRahmane Ibn Khalid attaquèrent le
territoire byzantin par terre durant leur campagne hivernale tandis
que Bousr Ibn Abi Artat les attaqua par mer.
Cette même année,
Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan (qu’Allah soit satisfait d’eux) attribua
à Ziyad Ibn Soumayah la paternité d’Abi Soufyan, car un homme
témoigna qu’Abou Soufyan, à l’époque de l’ignorance, approcha
Soumayah Oumm Ziyad qui conçut Ziyad.
Le témoignage d’un
Musulman saint d’esprit ne peut être rejeté. Soumayah était
apparentée à Harith Ibn Kaladah ath-Thaqafi, le docteur des
arabes. Beaucoup de gens furent contre et parmi eux le respectable
Compagnon ‘Abdallah Ibn ‘Amir Ibn Qourayz Ibn Rabi’ah Ibn Habib
Ibn ‘Abd ash-Shams (qu’Allah soit satisfait de lui), qui était émir
de Basra pour le compte de Mou’awiyah, parce qu’il lui était parvenu
que Ziyad disait de lui qu’il était faible dans son poste. Alors
‘Abdallah Ibn ‘Amir fit dire : « J’ai voulu venir avec des gens de
Qouraysh qui jureront qu’Abou Soufyan n’a jamais vu Soumayah ».
Lorsque Mou’awiyah
entendit cela, il se mit en grande colère et lorsqu’un jour Ibn
Amir, le fils de son oncle, entra chez lui, Mou’awiyah lui dit des
propos très graves : « Par Allah ! Les Arabes ont appris que mon
père la visitais dans l’ignorance et l’Islam ne nous a rajouté que
grandeur ! Je ne me suis pas contenté de Ziyad à cause du petit
nombre (de mon clan) et je n’en tire pas orgueil non plus. J’ai
juste reconnu un droit qui lui était dû et je l’ai mis à son rang ».
Les Banou Hashim
et les Banou Oumayyah étaient les Qouraysh plus nobles à l’époque de
l’ignorance. Lorsqu’Allah le Très haut a choisi le meilleur des
humains de Sa création Muhammad Ibn ‘Abdillah Ibn ‘Abdel
Moutalib Ibn Hashim Ibn ‘Abdel Manaf, le Prophète illettré et qu’Il
lui a révélé l’Islam, les Banou Hashim, grâce à la bénédiction du
Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui), se retrouvèrent
élevés à un degré que nul ne pourra jamais atteindre.
Honorabilité et
prestige à l’époque de l’ignorance se transforma en élévation pour
les Banou Hashim grâce à la révélation.
Le lien entre les Bani Hashim et les Bani Oumayyah
Quel est
le lien entre les Bani Hashim
et les Bani Oumayyah ?
Nous avons vu dans
la généalogie des Arabes que Hashim Ibn ‘Abdel Manaf, le grand père
des Bani Hashim, est le frère jumeau (du père et de la mère) de ‘Abd
ash-Shams Ibn ‘Abdel Manaf. Leur mère était ‘Atikah Ibn ‘Ourwah Ibn
Hilal as-Soulamiyah.
Les Banou Hashim
et les Banou Oumayyah ‘Abd ash-Shams sont les gens les plus proches
les uns des autres.
Celui-ci, est le
maitre des humains (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) : Muhammad
Ibn ‘Abdillah Ibn ‘Abdel Moutalib Ibn Hashim Ibn ‘Abdel Manaf.
‘Abdel Manaf est le grand père de son grand père. Et Abou Soufyan
Ibn Harb Ibn Oumayyah Ibn ‘Abd ash-Shams Ibn ‘Abdel Manaf. Le
grand père de son grand père est le même que celui du
Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) : ‘Abdel Manaf.
‘Abdel Moutalib
est le grand père du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur
lui) et le fils de l’oncle d’Oumayyah, le grand père d’Abou Soufyan.
Et lorsque
quelqu’un questionna un jour l’Imam Sha’bi[3]
à propos des Banou Hashim et des Banou Oumayyah, il répondit : « Si
tu veux, je te répondrais comme l’a dit l’Imam ‘Ali Ibn Abi
Talib (qu’Allah soit satisfait de lui) : « Les Banou Hashim,
respect et bravoure et les Banou Oumayyah, résolution et
finesse ».
Lorsque l’on
questionna Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) sur le même
sujet, il dit : « Aucune différence entre les deux jusqu’au jour, ou
ils sont venu avec quelque chose qui les a fait dépasser les
premiers et les derniers (sous-entendu la révélation au Prophète
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) ».
Un autre jour, on
lui posa la question : « Qui d’entre vous, vous et les Banou Hashim,
sont les plus nobles ? Il répondit : « Nous étions les plus noble
par la quantité et eux étaient plus nobles par l’un d’entre eux dont
nous les ‘Abdel Manaf n’avions nul pareil que les Bani Hashim. Nous
sommes les plus nobles mais qui nous viendra avec l’équivalent des
Banou Hashim. Lorsqu’il mourut nous étions les nombreux et les plus
nobles et Il y avait quelqu’un chez les ‘Abdel Moutalib dont nous
n’avions nulle équivalence.
Lorsqu’il mourut,
nous étions les plus nombreux et les plus nobles et il n’y avait
chez eux aucun équivalent de l’un d’entre nous. Jusqu’à ce qu’ils
aient dit : « Nous avons un Prophète parmi nous ». Et est arrivé un
Prophète, dont ni les premiers ni les derniers n’ont connu de
semblables, Muhammad (Saluts et Bénédictions d’Allah sur
lui). Qui osera nier ses bienfaits ? Et c’est cela la noblesse ».
Les paroles de
Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) au fils de son oncle,
‘Abdillah Ibn ‘Amir Ibn Qourayz (qu’Allah soit satisfait de lui),
sont véridiques.
Est-ce que
Mou’awiyah, qui était le calife des Musulmans et une des
personnalités de Qouraysh, avait-il besoin de faire connaitre
ouvertement la paternité de Ziyad Ibn Soumayah ? Non, bien sûr que
non !
Mais lorsque ce
Musulman est venu le voir et a attesté, il ne pouvait pas rejeter
son témoignage. C’était un devoir juridique pour lui.
‘AbderRahmane
Ibn Khalid Ibn Walid
En l’an 45 de
l’Hégire
(665), ‘AbderRahmane
Ibn Khalid Ibn al-Walid poursuivit son attaque hivernale contre le
territoire byzantin.
Cette même année,
Mou’awiyah (qu’Allah soit satisfait de lui) retira ‘Abdillah Ibn
‘Amir Ibn Qourayz du poste de gouverneur de Basra à cause de son
incompétence, et le remplaça par al-Harith Ibn ‘Abdillah al-Azdi
pour une durée de quatre mois avant de le remplacer par Ziyad Ibn
Abi Soufyan.
Ziyad Ibn Abi
Soufyan devient gouverneur de Basra, du Khourassan, du Sijistan,
puis ensuite du Hind, du Bahrayn et de ‘Oman. Ziyad Ibn Abi
Soufyan était un gouverneur ferme, vigoureux, puissant, communicatif
et craint qui prit fermement sa gouvernance.
En l’an 46 de
l’Hégire (666), Malik Ibn ‘Oubaydillah razzia le territoire
byzantin. D’autres ont rapportés que cette attaque fut menée par
‘AbderRahmane Ibn Khalid Ibn al-Walid ou par Malik Ibn
Houbayrah as-Sakouni.
‘AbderRahmane
Ibn Khalid Ibn Walid
attaqua le pays
des Romains qui avait alors pour empereur Constantin II avant de
retourner à Hims en l’an 46 ou son docteur chrétien lui donna
une boisson empoisonnée qu’il but et il mourut.
Un jour
‘AbderRahmane Ibn
Khalid Ibn Walid partit à Médine l’Illuminée et s’assit
en compagnie de ‘Ourwah Ibn Zoubayr Ibn ‘Awwam qui avait les cheveux
longs et le salua :
- « Qui es-tu »,
lui demanda ‘Ourwah ?
- « Je suis
Khalid Ibn ‘AbderRahmane
(sous-entendu le fils de Khalid Ibn Walid) ! »
- « Qu’a fait Ibn
‘Outhan[4] »,
le questionna de nouveau ‘Ourwah ?
‘AbderRahmane
se leva aussitôt et retourna sur le champ à Hims ou il
chercha Ibn ‘Outhan. Lorsqu’il le vit enfin, il le frappa de son
sabre et le tua. Il fut saisit et amené à Mou’awiyah (qu’Allah soit
satisfait de lui) qui ordonna son emprisonnement quelques jours.
Puis ‘AbderRahmane
retourna à Médine voir ‘Ourwah et le salua. ‘Ourwah lui demanda :
- « Qu’a fait Ibn
‘Outhan ? »
‘AbderRahmane
lui répondit :
- « Je t’ai
débarrassé d’Ibn ‘Outhan ! Mais qu’a fait Ibn Jourmouz ? »
‘Ourwah se tut et
resta silencieux sachant qu’Ibn Jourmouz est celui qui tua le
respectable Compagnon Zoubayr Ibn ‘Awwam (qu’Allah soit satisfait de
lui) par traitrise. ‘AbderRahmane voulait dire : « Tu me
demande ce qu’a fait Ibn ‘Outhan alors nous avons fait notre devoir
le concernant. Mais qu’en est-il de toi concernant l’assassin de
Zoubayr, ton père ?
En l’an 47 de
l’Hégire
(667),
le respectable Compagnon Malik Ibn Houbayrah Ibn Khalid Ibn Mouslim
as-Sakouni al-Kindi attaqua le territoire byzantin tandis
qu’Abou ‘AbderRahmane al-Qayni attaqua Antioche (antakiyah).
Certains
historiens ont rapporté que durant cette même année, Ziyad nomma al-Hakam
Ibn ‘Amr al-Ghifari gouverneur du Khorasan. Il razzia la montagne
d’al-Ghour et Farawandah. Il vaincu les gens par le sabre et conquis
de force leurs territoires en prenant un immense butin et beaucoup
de captifs. Puis après ses raids, al-Hakam Ibn ‘Amr revint à
Merv (marw) ou il mourut peu après.
Et Il est connu
que lorsque les affaires entrèrent en ordre pour Mou’awiyah, lors de
l’année de la réunification, le combat dans la voie d’Allah le Très
Haut aux frontières des Musulmans ne s’arrêta pas et
particulièrement contre le pays des Romains byzantins.
En l’an 48 de
l’Hégire (668), ‘AbderRahmane al-Qayni attaqua at-Takiyah,
‘AbdAllah Ibn Qays al-Fazari attaqua les Byzantins par terre tandis
que Malik Ibn Houbayrah as-Sakouni les attaqua par mer.
Cette même année,
Khalid Ibn ‘AbderRahmane Ibn Khalid Ibn al-Walid mena une
deuxième expédition navale contre les Byzantins avec des Égyptiens
sous le commandement de ‘Ouqbah Ibn ‘Amir al-Jouhani et avec des
Médinois sous le commandement d’al-Moundir Ibn al-Zouhayr.
Certains ont
rapporté que Ziyad nomma pour le Khorasan Ghalib Ibn Fadalah
al-Leythi le Compagnon du Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions
d’Allah sur lui).
Le premier siège de Constantinople et le martyr d’Abou Ayyoub al-Ansari
En l’an 49 de
l’Hégire (669), les Musulmans, sous le commandement de Yazid Ibn
Mou’awiyah, attaquèrent Constantinople. Dans cette armée se trouvait
‘AbdAllah Ibn ‘Omar Ibn al-Khattab, ‘AbdAllah Ibn ‘Amr Ibn al-‘As,
‘AbdAllah Ibn ‘Abbas, Abou Ayyoub al-Ansari, ‘AbdAllah Ibn Zoubayr
et d’autres compagnons (qu’Allah soit satisfait d’eux).
Le commandant des
Romains était l’empereur byzantin Constantin III qui prit la
succession à Constantin II après sa mort.
Abou Ayyoub
al-Ansari (qu’Allah soit satisfait de lui) trouva le martyr lors de
la bataille et fut enterré, selon son souhait, au plus près de
l’enceinte de la ville forteresse. Les Musulmans protégés par des
boucliers et sous une intense pluie de flèches réussirent à se
rapprocher des murs ou ils creusèrent et le déposèrent dans une
tombe, avant de revenir saufs dans le camp des Musulmans. Il est le
grand Compagnon Khalid Ibn Zayd Ibn Qouray al-Khazraji al-Ansari
Abou Ayyoub al-Ansari qui témoigna le pacte de ‘Aqabah, la bataille
de Badr et tous les évènements avec le Messager d’Allah (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui) et lorsque l’Envoyé d’Allah (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui) fit l’émigration de la Mecque à
Médine, il descendit chez lui.
Durant cette
année, Malik Ibn Houbayrah as-Sakouni razzia le territoire byzantin
et Fadalah Ibn ‘Oubayd attaqua Jarabah qu’il assiégea, conquit et
pris beaucoup de captifs.
Cette même année,
‘AbdAllah Ibn Kourz al-Bajali attaqua les Byzantins par terre tandis
que Yazid Ibn Shajarah ar-Rahawi les attaqua par mer avant de
revenir en Syrie.
‘Ouqbah Ibn Nafi’
mena aussi une expédition navale contre les Byzantins avant de
retourner passer l’hiver avec les Égyptiens.
[1]
Les Alans étaient des Iraniens qui vivaient au nord du
Caucase.
[2]
La Grande Sédition : Evènements relatifs à l’assassinat de
‘Uthman Ibn ‘Affan (qu’Allah soit satisfait de lui) et des
troubles qui s’ensuivirent sous le règne du quatrième Calife
Bien Guidé ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de
lui).
[3]
L’Imam Sha’bi est le grand Imam Koufi (de Koufa) ‘Amir Ibn
Sharahil ash-Sha’bi al-Amdani décédé en l’an 104 de
l’Hégire (722).
[4]
‘Outhan est l’assassin de ‘AbderRahmane
Ibn Khalid Ibn Walid, donc le père de Khalid Ibn ‘AbderRahmane.