Le califat de ‘Ali Ibn Abi Talib et la crise politique
‘Ali Ibn Abi
Talib (qu’Allah soit satisfait de lui), le quatrième Calife
Juste, succéda à ‘Uthman Ibn ‘Affan (qu’Allah soit satisfait de
lui) et prit en main les affaires des Musulmans. Il nomma
‘AbdAllah Ibn ‘Abbas gouverneur du Yémen, Samourah Ibn Joundoub
Ibn Hilal Ibn Fourayj al-Fazari, un des Compagnon du Prophète
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) qui décéda en l’an 60
de l’Hégire (679), gouverneur de Basra. Puis il nomma ‘Omara Ibn
Hassan Ibn Shihab gouverneur de Koufa, Qays Ibn Sa’d Ibn
‘Oubadah, un Sahabi (compagnon, singulier de sahaba)
qui décéda en l’an 59 de l’Hégire (678), gouverneur d’Egypte. De
même que Sahl Ibn Hounayf Ibn Wahib al-Awsi al-Ansari,
gouverneur de Sham (Syrie) en remplacement de Mou’awiyah qui
était gouverneur de Syrie depuis l’époque de ‘Omar Ibn
al-Khattab (puisse Allah le Très Haut être satisfait de tous les
compagnons que nous avons mentionné). Sahl était un Sahabi
qui assista à Badr et à toutes les campagnes du Prophète (Saluts
et Bénédictions d’Allah sur lui) qui le jour d’Ouhoud
soutint ferme avec le Prophète (Saluts et bénédictions d’Allah
sur lui) lorsque les Musulmans furent déroutés. Sahl décéda à
Koufa en l’an 38 de l’Hégire (658).
Lorsque Sahl
Ibn Hounayf arriva à Tabouk alors qu’il était en route
pour prendre son poste, il fut intercepté par les cavaliers de
Mou’awiyah qui lui demandèrent :
- « Qui es-tu
? » Il répondit :
- « Amir ».
- « Amir sur
quoi ? »
- « Sur
Sham ». Ils lui dirent :
- « Si c’est
‘Uthman qui t’a envoyé, tu es le bienvenue. Mais si c’est
quelqu’un d’autre retourne d’où tu viens ! » Sahl ne put rien
leur dire car les soldats de Mou’awiyah lui était totalement
obéissant et dévoués.
‘Ali
(qu’Allah soit satisfait de lui) envoya un très grand nombre de
lettres à Mou’awiyah pour lui demander de quitter son poste mais
ce dernier ne répondit à aucune de ses lettres.
Mou’awiyah
Ibn Abi Soufyan Ibn Harb Ibn Oumayyah Ibn ‘Abd ash-Shams
Ibn ‘Abdel Manaf (qu’Allah soit satisfait de lui) était
gouverneur de Syrie et il voulait venger la mort de son oncle
martyr et il dit à propos des appels de ‘Ali : « Je ne lui
porterais pas allégeance tant qu’il ne me remettra pas les
assassins de ‘Uthman car il fut tué opprimé ».
Mais ‘Ali Ibn
Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui) ne put capturer les
assassins du fait de la précarité de la situation de l’état sur
le point de rupture et aussi du fait que les rebelles étaient un
puissant groupe. Personne n’était en mesure d’attraper les
centaines de personnes qui complotèrent l’assassinat du Calife
martyr du fait de leur force. Et Mou’awiyah (qu’Allah soit
satisfait de lui) avait aussi raison dans le sens où il voulait
capturer les assassins car son oncle fut injustement tué.
Un jour
‘AbdAllah Ibn ‘Abbas (qu’Allah soit satisfait d’eux) dit lors
d’un prêche : « Si les gens ne demandaient pas la vengeance du
sang de ‘Uthman, des pierres tomberaient du ciel sur eux ! » Une
parole parfaitement claire !
La bataille du Chameau
‘Ali Ibn Abi
Talib (qu’Allah soit satisfait de lui) décida de combattre ceux
qui refusaient ses ordres. Et Mou’awiyah était l’un d’entre eux.
Il leva son armée de Médine qu’il choisit comme centre de départ
pour ses opérations. Il écrivit à ses domestiques de demander
aux Ansars de lui fournir des forces mais les rapides et
successifs évènements qui s’ensuivirent à La Mecque lui firent
changer ses plans et il transféra le centre de ses opérations
près de Basra.
La bataille
du Chameau, entrainée par la grande sédition, eut lieu au mois
de Joumadah Thani de l’année 33 de l’Hégire (653) et elle causa
la mort de plusieurs dizaines de milliers de Musulmans.
Avant la
bataille, le grand Compagnon, ‘Uthman Ibn Hounayf Ibn
Wahib al-Awsi al-Ansari (qu’Allah soit satisfait de lui) dit :
« A Allah nous sommes et à Lui nous retournons ! La quiétude de
l’Islam est perdue par le Seigneur de la Ka’bah ! » (Il n’y a de
force et de puissance qu’en Allah) ». Plus de 10.000 Musulmans
et pas les moindres furent tués lors de cet affrontement.
Après la
Bataille du Chameau, l’Amir des Croyants ‘Ali Ibn Abi Talib
(qu’Allah soit satisfait de lui) se prépara à combattre
Mou’awiyah et les soldats de Syrie qui étaient avec lui. Et
étant le Commandeur des Croyants, il n’a ni doute et ni
discussion sur la justesse de son acte.
L’expédition de Constantin, le roi des Romains, contre les
Musulmans
En l’an 35 de
l’Hégire (655), Constantin fils d’Héraclius (qoustantin ibn
hiraql) navigua vers les terres musulmanes à la tête d’une
flotte de mille navires. Mais Allah Exalté leva une tempête
contre eux et les envoya par le fond. Constantin survécut et
revint en Sicile, sa flotte anéantie. Un jour, les siciliens lui
préparèrent un bain, et quand il entra, ils le tuèrent en lui
disant : « Ceci pour avoir tué tous nos chefs »
La bataille de Siffin
A la fin de
l’année 36 de l’Hégire (656), eut lieu l’effrayante
bataille de Siffin.
S’il n’a pas été fait mention du mot guerre lors de la bataille
du Chameau, la bataille de Siffin fut vraiment une guerre entre
les Musulmans qui ne compta pas moins de quatre-vingt-dix
affrontements entre les deux parties. Et quel peut être le
résultat de tel affrontement si ce n’est la perte de milliers
d’hommes. Les historiens ont dénombrés à
soixante-dix-mille
morts, le nombre de Musulmans de la première heure
tués lors de ces affrontements ! Soixante-dix-mille Musulmans
tués est un terrible nombre. Quarante-cinq mille Syriens et
vingt-cinq Irakiens furent tués.
Al-Bayhaqi
(puisse Allah le Très Haut lui faire miséricorde) a rapporté que
les combattants de Syrie, (armée de Mou’awiyah (qu’Allah soit
satisfait de lui)) était près de soixante-mille et que
vingt-mille d’entre eux furent tués tandis que les gens d’Iraq
(l’armée de ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui))
étaient vingt-mille et que cinq-mille furent tués. Ce fut
vraiment une catastrophe pour les Musulmans !
Mouslim
(puisse Allah lui faire miséricorde) a rapporté dans son Sahih
d’Abou Hourayrah (qu’Allah soit satisfait de lui) que le
Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) a dit : « L’Heure
Dernière n’arrivera pas avant que deux grands groupes de
Musulmans se combattent et qu’il y ait entre eux une grande
tuerie, alors que leurs invocations est une ! » Non
seulement il n’y a aucun doute sur la véracité du Hadith
mais il y a aussi aucun doute que cela allait et est arrivé tel
que nous avertit le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions
d’Allah sur lui).
Le grand
Compagnon (sahabi) ‘Ammar Ibn Yassir (qu’Allah
soit satisfait de lui) combattit dans les rangs du quatrième
Calife Juste ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui)
et l’Imam Mouslim a rapporté dans son Sahih de la
mère des croyants Oum Salamah (qu’Allah soit satisfait d’elle) :
« Le Messager d’Allah (Saluts et bénédictions d’Allah sur lui) a
dit : « Le groupe injuste
tuera ‘Ammar » ».
‘Ali Ibn Abi Talib accepte l’arbitrage
et l’émergence des khawarije
(harouri -
kharijites)
Au mois de
Safar de l’année 37 de l’Hégire (657), alors que l’avantage
était pour la troupe de ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit
satisfait de lui), les soldats de Syrie accrochèrent le Qur’an
au bout d’une lance qu’ils hissèrent en disant : « Nous confions
notre jugement au livre d’Allah pour le différent qu’il y a
entre nous et vous et pour protéger le sang des Musulmans ». Les
deux groupes finirent par s’entendre pour trouver un arrangement
conforme au Qur’an. Un rendez-vous fut pris au moins de Ramadan
de la même année pour trouver une solution.
L’armée de
‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui) retourna à
Koufa tandis que l’armée de Syrie revint à Damas (dimashq).
L’Amir des Croyants ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait
de lui) décida de trouver une solution pour mettre fin à la
division qui s’ensuivit dans son armée suite à son accord de
juger par le Livre d’Allah Exalté soit-Il.
Les infâmes
khawarije apparurent et leur haine s’endurcit. Et comme a dit
Ibn Kathir (puisse Allah lui faire miséricorde) : « Ils
devinrent extrêmement mauvais envers ‘Ali et jetèrent la
mécréance sur lui. Zour’a Ibn Bourj at-Ta'i et Hourqous
Ibn Zouhayr Sa’di at-Tamimi vinrent trouver ‘Ali Ibn Abi Talib
(qu’Allah soit satisfait de lui) et lui dirent : « Pas de
jugement sauf celui d’Allah ! »
‘Ali
(qu’Allah soit satisfait de lui) répondit : « Pas de jugement
sauf celui d’Allah ! » Puis ils discutèrent entre eux jusqu’à ce
que Zour’a dit : « Par Allah, ô ‘Ali si jamais tu ne juges pas
les hommes avec le Livre d’Allah nous te combattrons ne
recherchant que la miséricorde et la satisfaction d’Allah ! »
‘Ali (qu’Allah soit satisfait de lui) lui répondit :
« Puisses-tu périr dans ton effort. C’est comme si je t’avais
déjà tuer ». Auquel l’homme répondit : « J’aurais voulu que cela
soit ainsi ! »
‘Ali
(qu’Allah soit satisfait de lui) lui dit : « Si tu étais
méritant, sache qu’il y a dans la mort une consolation de la
vie, mais le diable t’a emporté » ».
Quant à Hourqous,
il participa aux conquêtes de l’Iraq, et d’Ahwaz contre
Hormouzan mais après cela il devint l’un des partisans les plus
acharné contre l’Amir des Croyants ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah
soit satisfait de lui) et il fut tué lors de la bataille de
Nahrawan.
Avant
d’arriver à Koufa, douze-mille soldats quittèrent ses rangs et
se rebellèrent contre ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit
satisfait de lui). Ce groupe descendit dans une région appelée
Harourah et c’est pour cela qu’ils sont connus comme les
Harouriyah, les khawarije (de kharajou qui veut dire :
ils sont sorti), un groupe de Musulmans égarés, qu’Allah Exalté
nous préserve de l’égarement.
L’intervention de ‘AbdAllah Ibn ‘Abbas
Le Calife
(qu’Allah soit satisfait de lui) envoya un messager au fils de
son oncle, le grand Compagnon
‘AbdAllah Ibn ‘Abbas (qu’Allah soit satisfait d’eux)
pour lui demander de venir parler aux khawarije ce qu’il fit.
Lorsqu’il eut fini de parler avec eux après leur avoir donné des
preuves décisives tous retournèrent avec lui à Koufa ou ils
portèrent allégeance au Calife pour l’écoute (sam’) et
l’obéissance (ta’a). Mais lorsque le rendez-vous arriva
pour régler le différend entre les deux parties, ils se
rebellèrent de nouveau contre le Calife et portèrent allégeance
à l’un d’entre eux et redoublèrent les prêches enflammés contre
les Musulmans et la légitimité de les tuer jusqu’à ce que l’un
d’entre eux dit : « Je témoigne sur les gens de notre groupe, de
notre Qiblah, qu’ils ont suivi l’égarement. Ils ont abandonné le
jugement du Livre et leur combat est un droit pour les
croyants ». Puis il dit : « Frappez leur flancs et leurs visages
de vos sabres jusqu’à ce que le Clément, le Miséricordieux soit
obéi ». Et leur devise était : « Pas de jugement sauf celui
d’Allah » et ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui)
dit : « Une parole juste mal interprétée ».
L’Iman al-Hafiz
Ibn Kathir a dit dans son livre « al-Bidayah wal Nihayah »
à propos des khawarije : « Ils se sont mis d’accord pour la
rébellion de Koufa à Nahrawan et ils sont sortis pour voir si
quelqu’un allait se mettre en travers de leur chemin. Ils sont
sortis entre les pères et les mères, entre les oncles et les
tantes, ils ont divisés les proches, convaincus par leur
ignorance, le peu de leur science et de leur intelligence que
leurs actes étaient agréés par le Seigneur des cieux et des
terres, sans savoir que ce qu’ils faisaient étaient des péchés
majeurs (kaba'ir) ».
La défaite des khawarije à la
bataille de
Nahrawan
An-Nahrawan[1]
existe encore de nos jours, de même qu’un nombre important
d’autres noms de villes et de lieux.
Alors qu’ils
étaient en mouvements, les khawarije rencontrèrent sur leur
chemin le compagnon ‘AbdAllah Ibn Khabab Ibn al-Arak (qu’Allah
soit satisfait de lui et de son père) alors qu’il était en
compagnie de la mère de ses enfants qui était enceinte. Ils lui
demandèrent : « Es-tu ‘AbdAllah Ibn Khabab le Compagnon du
Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) ? »
Et comme Ibn
Athir a dit dans son livre : « ‘AbdAllah Ibn Khabab était appelé
« le lion de la forêt » et il rencontra le Prophète (Saluts et
Bénédictions d’Allah sur lui) alors qu’il était encore un
enfant ». ‘AbdAllah Ibn Zoubayr et ‘AbdAllah Ibn Khabab
(qu’Allah soit satisfait d’eux) sont les deux premiers enfants
nés en islam.
Les khawarije
lui demandèrent s’il avait entendu de son père un Hadith
rapporté par le Prophète (Saluts et bénédictions d’Allah sur
lui) sur la sédition ou s’il avait entendu quelque chose se
rapportant à cette sédition dans lequel il était dit que : « Celui
est assis est mieux que celui qui est debout, et ce que celui
qui est debout est mieux que celui qui marche, que celui qui
marche est mieux que celui qui court ? »
‘AbdAllah Ibn
Khabab dit « Oui ! » J’ai entendu ce Hadith de mon père.
Lorsqu’il l’eut rapporté ils l’attrapèrent et lui tranchèrent la
tête près du bord de la rivière tandis que son sang s’écoulait
dans l’eau, puis ils firent de même à son épouse avant de
l’éventrer puisse Allah le Très Haut leur faire miséricorde. Les
historiens rapportèrent qu’ils furent tués comme s’ils avaient
été leur ennemi ! Où est donc l’application de leur devise :
« Nul jugement excepté celui d’Allah », quelle est donc cette
religion que ces gens suivaient ? La doctrine de ces gens était
corrompue, vile et dangereuse et l’est encore.
L’Amir des
croyants, le Calife des Musulmans ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah
soit satisfait de lui) sortit avec son armée pour rencontrer les
khawarije à Nahrawan. Lorsqu’il arriva près d’eux, il leur
demanda de livrer simplement ceux qui avaient commis les infâmes
crimes et qu’il se contenterait de cela. Les khawarije
répondirent : « Nous tous les avons tués ». Puis ils dirent :
« Ne parlez plus à ces gens ! Et préparez-vous à la rencontre de
votre seigneur ». Puis ils se mirent à crier et à répéter : «
Hâtez-vous, hâtez-vous vers le Paradis » (ar-rawah,
ar-rawah illal jannah).
Avant que le
combat ne commence, le Calife leur laissa plusieurs fois la
possibilité de revenir mais les khawarije n’entêtèrent. Alors il
donna l’étendard de l’aile droite à Abou Ayyoub al-Ansari
(qu’Allah soit satisfait de lui). Et Abou Ayyoub al-Ansari est
Khalid Ibn Zayd al-Khazraji le Compagnon Ansari (qu’Allah soit
satisfait de lui). Abou Ayyoub harangua les khawarije et leur
dit : « Quiconque d’entre vous qui n’a pas tué et qui n’a pas
commis d’infamie et se range sous cet étendard sera en sécurité.
Quiconque d’entre vous quitte son rang et s’en va à Koufa ou
Mada'in[2]
sera en sécurité ». Par commettre des infamies, il vous savoir
que les khawarije, ces vils individus coupaient les routes des
gens et les dépouillaient de leurs bien et de leur vie
exactement comme ils avaient fait à Kahab et son épouse. Nul
n’était sauf s’il avait le malheur de tomber entre leurs mains
qu’il soit Musulman ou mécréant !
Un petit
groupe de khawarije saisit l’occasion de cette dernière offre
pour quitter les rangs de leur groupe tandis que les autres se
préparèrent pour l’affrontement. La bataille eut enfin lieu et
un très grand nombre de khawarije furent tués par l’armée du
Calife.
Les conspirations des khawarije
L’Imam Ahmad
Ibn Hanbal, a rapporté dans son Mousnad d’Abi Kathir
qu’il a dit : « J’étais avec mon maître (saydi) al-Ansari
et ‘Ali Ibn Abi Talib alors que les gens de Nahrawan furent
massacrés. Tous les gens furent étonnés en eux même du si grand
nombre de leur mort car l’armée du Calife quant à lui ne
comptait que quelques morts. ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit
satisfait de lui) dit : « O gens ! Le Messager d’Allah (Saluts
et bénédiction d’Allah sur lui) nous a parlé d’un peuple qui
quittera la religion comme la flèche transperce sa proie. Et ils
ne reviendront jamais à leur religion tant que la flèche ne
retournera pas sans trace. Et il (Saluts et Bénédiction d’Allah
sur lui) a aussi dit : « Leur
signe est un homme noir qui aura le haut du bras comme le sein
d’une femme et qui aura sept poils » ».
‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit
satisfait de lui) ordonna alors à ses hommes de
rechercher cet homme en leur donnant des informations précises
sur lui ou il se trouvait, et lorsqu’ils le trouvèrent enfouit
sous d’autres corps près du fleuve, ils le sortirent et le lui
ramenèrent. Lorsque ‘Ali le vit il dit « Allahou Akbar
(Allah est le Plus Grand). Allah et Son Messager ont dit la
vérité ! » Puis il ne cessa de le répéter
et les gens crièrent avec lui « Allahou Akbar ! »
Dans le Hadith
rapporté par l’Imam Mouslim de ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit
satisfait de lui), le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions
d’Allah sur lui) a dit : « Un
groupe sortira de ma communauté qui liront le Qur’an, au point
que votre lecture comparée à la leur ne sera en rien semblable.
Ils feront la prière, qui comparée à la vôtre, ne sera en rien
semblable et ni leur jeûne comparé au votre. Ils liront le
Qur’an pensant qu’il est en leur faveur alors qu’il est contre
eux. Si les gens de l’armée savaient ce que leur Prophète
(Saluts et Bénédictions d’Allah) leur a promis comme récompense
pour celui qui les tuera, ils s’empresseraient de le faire. Leur
signe est qu’il se trouve parmi eux un homme ressemblant à un
manchot qui aura sur le haut du bras comme un bout de sein avec
des petits poils blancs
».
Certains
historiens ont rapporté que le nom de cet homme est Nafi’
Douthoudayah. Ils ont aussi rapporté que lors de la bataille de
Nahrawan, qui eut lieu en l’an 38 de l’Hégire (658), mourut
également parmi les khawarije Shijna Ibn ‘Adiyy et son fils
Akhdar Ibn Shijna de la tribu des Ribab, de Taymi Ribab qui sont
des tribus Taymiyah et Shijna Ibn ‘Adiyy avait une fille du nom
de Qahtan qui réunissait la beauté et l’excellence mais
qui était une vile kharijiyah. Elle jura après la bataille de
Nahrawan de se venger de ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit
satisfait de lui). Elle choisit trois khawarije : ‘AbderRahmane
Ibn Mouljam al-Mouradi, al-Bourak Ibn ‘Abdillah, al-Bourak était
un surnom et son vrai nom était al-Hajjaj, et ‘Amr Ibn
Bakr at-Tamimi qui se concertèrent sur la manière dont les gens
vivaient, sur les gouverneurs et leurs entourages. Ils parlèrent
aussi de leurs frères tués à Nahrawan et invoquèrent la
miséricorde sur eux parce qu’ils étaient miséricordieux envers
leurs gens mais ne craignaient pas l’invocation de l’opprimé du
fait qu’ils se croyaient sur le droit chemin. Alors ils
décidèrent de tuer, ce qu’ils considéraient comme « les Imams de
l’égarement » selon leur doctrine corrompue !
Et qui
étaient-ils ? ‘Ali Ibn Abi Talib l’Amir des Croyants et
quatrième Calife Juste (qu’Allah soit satisfait de lui), puis
les grands Compagnons Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan et ‘Amr Ibn
al-‘As
(qu’Allah soit satisfait
d’eux).
‘AbderRahmane
Ibn Mouljam dit : « Moi, je me charge de ‘Ali Ibn Abi Talib »
puis al-Bourak dit : « Moi de Mou’awiyah Ibn Abi Soufyan » et
‘Amr dit : « Et moi de ‘Amr Ibn al-‘As ». Ils choisirent d’agir
tous ensemble le 27 du mois de Ramadan et chacun d’entre eux se
rendit vers le lieu de son crime en empoisonnant auparavant
leurs sabres.
Les tentatives d’assassinat de Mou’awiyah et de ‘Amr Ibn
al-‘As
Al-Bourak
s’en alla à Damas ou il attendit Mou’awiyah et lorsqu’il sortit
pour la prière de l’aube à la mosquée, il le frappa de son sabre
qui glissa et Mou’awiyah évita le coup mortel qui lui était
destiné. Mou’awiyah fit aussitôt exécuter l’homme et fit appeler
un docteur connu appelé as-Sa’idi qui lui dit : « Le coup que tu
as reçu est empoisonné et tu dois choisir entre deux : Sois je
chauffe à blanc un fer que j’applique sur la blessure ou bien je
te donne une boisson qui, si tu la bois, t’empêcheras à tous
jamais d’avoir des enfants. Choisit ! » Mou’awiyah lui dit :
« En ce qui concerne le feu, je ne pourrais pas résister et en
ce qui concerne les enfants, j’ai Yazid et son frère ‘Abdillah »
donc il but la boisson qui le guérit avec la volonté d’Allah
Exalté et Loué soit-Il. Les historiens ont rapporté qu’il n’eut
plus jamais d’enfants et Mou’awiyah établit désormais une garde
rapprochée pour éviter à l’avenir de telles attaques.
Quant à ‘Amr
Ibn Bakr, il surveilla ‘Amr Ibn al-‘As mais celui-ci ne sortit
pas à la prière, ce matin-là, du fait de douleurs dans le
ventre. Il ordonna au chef de la police Kharijah Ibn Houdayfah
Ibn Ghanim de la tribu des ‘Adiyy Ibn Ka’b al-Qourayshiyine de
sortir et de conduire la prière des gens. Lorsque celui-ci
sortit, le khariji l’assaillit, croyant qu’il avait affaire à
‘Amr Ibn al-‘As, et lui donna un coup mortel de son sabre.
Lorsque les gens l’attrapèrent et le conduisirent à ‘Amr Ibn
al-‘As, il dit : « Tu as voulu une affaire mais Allah le Très
Haut en a voulu une autre ». Et il ordonna aussitôt son
exécution.
L’envoi de Ziyad à Farès
En l’an 39 de
l’Hégire (659), quand Ibn al-Hadrami fut tué et
l’opposition contre ‘Ali grandit, les gens de Farès et de Kirmân
refusèrent de payer l’impôt (kharaj), et dans chaque
région, les habitants saisirent le pouvoir et expulsèrent leurs
gouverneurs.
Quand, ‘Ali
(qu’Allah soit satisfait de lui) apprit que les gens refusaient
de payer les impôts, il chercha un gouverneur capable qu’il
pourrait nommer sur Farès. Jariyah Ibn Qoudamah lui dit : « O
Amir des Croyants, il y a un homme qui est ferme, autoritaire et
capable pour ce qu’il devra faire ». ‘Ali (qu’Allah soit
satisfait de lui) demanda qui était cet homme et
Jariyah lui dit : « Ziyad ». Alors il le nomma gouverneur
de Farès et de Kirmân, puis l’envoya avec quatre-mille
combattants qui soumirent et mirent en ordre ces terres.
Quand Ziyad
arriva à Farès, il envoya des lettres à certains chefs ou leur
fit des promesses et réconforta les gens qui lui avaient accordé
de l’aide tandis qu’il menaça et terrifia certains autres. Il en
utilisa certains pour combattre les autres et suggéra à certains
la faiblesse des autres. Quelques-uns fuirent et d’autres
restèrent, quelques-uns tuèrent les autres, et par conséquent,
Farès revint complètement sous son contrôle, sans qu’il ait
besoin de combattre ou de forcer les gens. Il agit de la même
façon au Kirmân avant de revenir à Farès où il se rendit dans
les différentes régions si bien que les gens devinrent paisibles
et les régions calmes. Enfin il se rendit à Istakhr où il élit
domicile et fortifia un château entre Bayda’ Istakhr et Istakhr
qui fut connu sous le nom de Qal’at Ziyad ou il transféra les
richesses de la province. Plus tard, Mansour al-Yashkouri s’y
fortifia et c’est pourquoi, elle est connut de nos jours sous le
nom de Qal’at Mansour (forteresse de Mansour).
D’autres on
rapportés : Quand les gens du Jibal[3]
se révoltèrent et expulsèrent Sahl Ibn Hounayf, le
gouverneur de Farès pour ‘Ali, Ibn ‘Abbas dit à ‘Ali (qu’Allah
soit satisfait d’eux) : « Laisse-moi Farès ». Ibn ‘Abbas vint à
Basra et envoya Ziyad à Farès avec une grande force qu’il
utilisa pour supprimer les gens de la région et leur faire
accomplir leurs obligations. Il utilisa tour à tour la
persuasion et la ruse envers eux jusqu’à ce qu’ils revinrent à
l’obéissance qui leur était due et au bon ordre sans aucune
attitude hostile de leur part. Et les gens de Farès eurent
l’habitude de dire : « Nous n’avons jamais été traité par
douceur et compréhension par le roi (kisra) Anoushirwan
comme les Arabes nous ont traités ».
L’assassinat du Calife ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit
satisfait de lui)
A Koufa, le
vil khariji Ibn Mouljam observa les déplacements de ‘Ali Ibn Abi
Talib (qu’Allah soit satisfait de lui). Ibn Mouljam était
‘AbderRahmane Ibn Mouljam Ibn ‘Amr Ibn Yazid al-Mouradi
de la tribu des Mourad et Mourad comme vous l’avons vu
précédemment était Habir Ibn Malik Ibn Oudad et Malik Ibn
Oudad était Madhij et Madhij était de la grande
tribu Kahlan et non pas de Himyar.
Ibn Mouljam
quitta la période préislamique (jahiliyyah) alors qu’il
était petit et il était un brave et puissant cavalier. Il alla à
Médine alors que ‘Omar Ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait
de lui) était Calife des Musulmans et étudia chez Mou’ad Ibn
Jabal (qu’Allah soit satisfait de lui) si bien qu’il devint un
récitateur du Qur’an et un savant adorateur. Oui, il fut un
savant adorateur (‘abidan) et il combattit sous les
ordres de ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui) à
Siffin. Mais, il changea son dogme (‘aqidah) qui allait à
l’encontre des Gens de la Sounnah et de la Communauté (ahl
sounna wal jama’a) et inventa le dogme des khawarije.
A Koufa, il
rencontra un groupe des khawarije de Taymi Ribab qui avait perdu
dix des leurs lors de la bataille de Nahrawan, puis il rencontra
Qahtan la Kharijiyah qui était belle et lui fit oublier
son but. Il voulut l’épouser et elle posa en condition que sa
dot soit de
trois-mille,
on se sait pas s’il s’agit de trois-mille dirhams ou trois-mille
dinars et qu’il tue ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait
de lui). Ibn Mouljam accepta, il versa la dot et l’épousa puis
il reprit la surveillance de ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit
satisfait de lui). Et à l’aube du 16 du mois de Ramadan de
l’année 40 de l’Hégire (660), ‘Ali sorti de chez lui pour aller
à la mosquée de Koufa et guider la prière les gens tandis que le
khariji l’attendait et lorsqu’il le vit, le frappa de son sabre
empoisonné. Les gens se mirent à crier : « L’homme ne doit pas
vous échapper ».
‘Ali Ibn Abi
Talib (qu’Allah soit satisfait de lui) puisse Allah le Très Haut
lui faire miséricorde fut blessé à mort. Le vil khariji fut
capturé et amené au Calife et s’ensuivit entre eux une des plus
étranges discussions.
‘Ali Ibn Abi
Talib (qu’Allah soit satisfait de lui)
lui dit :
- « O ennemi
d’Allah, ne t’ai-je pas bien traité ? » Mouljam répondit :
- « Si ».
- « Qu’est-ce
qui t’a donc poussé à faire cela ? »
- « Je l’ai
traité (son sabre) durant quarante matinées et j’ai demandé à
Allah qu’Il tue avec la plus mauvaise personne de Sa création ».
- « Je ne te
vois rien que d’être tué avec et comme Sa plus mauvaise
créature, lui dit ‘Ali ».
Si ce vil
(khabith) homme dit ceci à l’Amir des Croyants
(mou'minin), le
maître des Sahaba de l’époque et quatrième Calife
Juste que dire alors de ce qu’il pensait des autres Musulmans !
Alors ‘Ali
Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de lui) lui dit :
- « Ame pour
âme, si je meurs tuez le de la manière qu’il m’a tué et si je
reste en vie, je verrais ce qu’il convient de faire ». Puis il
interdit à son fils Hassan (qu’Allah soit satisfait de
lui) de le torturer et de le maltraiter. Il lui dit : « Si je
meurs frappe le d’un seul coup comme il m’a frappé et ne le
torture pas car j’ai entendu le Messager d’Allah (Saluts et
bénédictions d’Allah sur lui) dire : « Méfiez-vous de la
torture quand bien même envers le chien infirme ». Ainsi
agit Aboul al-Hassan (qu’Allah soit satisfait de lui)
envers l’assassin de son père. Le Khariji qui était pourtant
dans une situation terrifiante, garda son calme et sa raison.
Et
l’assassinat du Calife ‘Ali Ibn Abi Talib (qu’Allah soit
satisfait de lui) est aussi une des conséquences de la grande
sédition qui s’ouvrit avec l’assassinat du Calife martyr (shahid)
’Uthman Ibn ‘Affan (qu’Allah soit satisfait de lui) dans sa
maison alors qu’il lisait le Qur’an.
Lorsque ‘Ali
mourut (puisse Allah le Très Haut lui faire miséricorde), al-Hassan
(qu’Allah soit satisfait de lui) alla trouver Ibn Mouljam et lui
dit : « Par Allah, je vais te frapper d’un seul coup qui
t’emmèneras en enfer ». Ibn Mouljam lui répondit : « Si j’avais
su que cela allait se trouver entre tes mains, je ne l’aurais
pris pour personne d’autre que toi ». Al-Hassan ordonna
que ses mains et ses pieds soient tranchés et il est dit que ce
criminel n’arrêta pas de mentionner le Seigneur.
Et lorsqu’ils voulurent lui trancher la langue, il se mit à
crier et dit : « O Seigneur j’aurais tant voulu que ma langue
poursuive Ta mention. Alors ils le tuèrent et le brûlèrent par
la suite ».
Si donc ‘Ali
Ibn Abi Talib (qu’Allah soit satisfait de
lui) était la pire des créatures (qu’Allah le Très Haut l’en
préserve) qui dire alors de ces dangereux criminels ? Nous nous
sommes un peu étendus sur le sujet juste pour vous présenter qui
étaient ces khawarije, leur dogme corrompu et leurs convictions
que ce qu’ils faisaient dans leur ignorance était un moyen de se
rapprocher du Seigneur Exalté et Loué soit-Il. Ils pensaient
qu’en jetant la mécréance sur les Musulmans cela plaisait au
Seigneur et de ce fait, ils rendaient le sang et les biens des
Musulmans licites alors qu’Allah Exalté soit-Il dit tout le
contraire dans Son Livre ! Et tuer les Musulmans était
pour eux la meilleure action. Qu’Allah le Très Haut nous
préserve de l’égarement !
[1]
Nom d’une rivière non loin de
Baghdad près de Salah ad-Din en Iraq actuelle.
[2]
Ex-Ctésiphon à
quelque kilomètre de Baghdad (Bagdad).
Al-Mada'in est en fait un groupe de plusieurs villes
d’où le nom al-Mada'in qui veut dire les villes
et qui se trouve des deux côtés du fleuve du Tigre à
trente-cinq kilomètres de Baghdad.
[3]
Al-Jibal est la province d’Iraq de l’est et le nord du
Khouzastan et Farès.