Al-Moustadhir Billah, le vingt-huitième calife
abbasside
Al-Moustadhir Billah (l’implorant l’aide d’Allah) Abou al-‘Abbas Ahmad
Ibn al-Mouqtadi naquit au mois de Shawwal de l’année 470 de l’Hégire
(1077). Il devint calife à la mort de son père, alors qu’il était
âgé de seize ans.
Ibn al-Athir a rapporté qu’il avait de nobles manières, de
disposition généreuse, zélé dans les bons travaux, un bon
calligraphe, habile dans l’expédition des directives royales et
qu’il avait une connaissance étendue. Il avait de la compassion,
était tolérant et protégeait les savants et les vertueux. Son
califat ne fut pas sans trouble et fut turbulent, secoué de guerres
fréquentes.
Cette même année, mourut al-Moustansir le souverain hérétique
‘oubaydi d’Egypte et son fils al-Mousta’ali Ahmad lui
succéda.
Toujours cette année, les croisés prirent Valence.
Durant l’année 488 de l’Hégire (1094), le prince Ahmad Khan
de Samarkand fut tué, à cause de ses doctrines impies. Après avoir
été saisi par les nobles, les jurisconsultes furent convoqués, la
sentence de mort fut prononcée contre lui et il fut exécuté, puisse
Allah Exalté ne pas lui faire miséricorde. Son gouvernement fut
confié à son cousin Mas’oud.
En l’an 489 de l’Hégire (1095), une inondation surprit le camp des
pèlerins établi à Dar al-Mandqibt et emporta tout sur son passage.
La plupart des pèlerins furent emportés par les flots et noyés.
En l’an 490 de l’Hégire (1096), Arsalan Arghoun le fils du sultan
Alb Arsalan le Seldjouk, le souverain du Khorasan fut assassiné. Le
pays fut saisi par le sultan Barkiarouk et les villes et les gens
lui portèrent allégeance.
Cette même année, la Khoutbah fut lue pour l’hérétique ‘oubaydi
al-Mousta’ali dans Alep, Antioche, Ma’arrat et Shayzar durant un
mois et restitué ensuite pour les Abbassides.
Toujours cette même année, les croisés capturèrent Nicée et ce fut
la première ville qu’ils prirent. Ils marchèrent ensuite sur
Kafartab, entre Ma’arrat et Alep, ou ils dévastèrent la région. Ce
fut la première apparence des Francs en Syrie. Ils passèrent le
Bosphore en très grand nombre et les musulmans furent consternés par
leur apparition tant terrible étaient leurs déprédations. On a
rapporté que lorsque le souverain de l’Egypte vit la suprématie des
Seldjouks et de leur prédominance en Syrie, il écrivit aux Francs
pour les inviter à entrer et à conquérir la Syrie[1].
Dans l’année 492 de l’Hégire (1098), la mission des ismaéliens se
propagea dans Ispahan.
Cette même année, les croisés prirent Jérusalem après un siège d’un
mois et demi et tuèrent plus de soixante-dix-mille musulmans, dont
parmi eux, beaucoup de savants, de dévots et de vertueux. Ils
détruisirent les endroits de visite religieuse et réunirent les
Juifs dans une église qu’ils brûlèrent sur leurs têtes. Les réfugiés
qui arrivèrent à Baghdad rapportèrent des histoires qui firent
pleurer les gens. Comme les sultans rivaux étaient au désaccord les
uns avec les autres, ce fut pour cette raison que les croisés
soumirent toute la Syrie.
Abou al-Mouzaffar al-Abiwardi écrivit à ce sujet :
« J’ai mélangé le sang avec les larmes coulantes,
Car personne n’est laissé parmi nous sans être pour les catapultes
une cible mouvante.
La misérable arme pour un homme est les larmes qu’il répand,
Quand la guerre allume sa flamme avec les sabres tranchants.
O fils de l’Islam! Derrière toi,
Sont des batailles qui apporteront la mort sur tes pas.
O toi le juste dormeur dans l’ombre de l’aisance, de la sécurité
Et le plaisir comme la délicate fleur du potager !
Comment l’œil peut-il somnoler quand les paupières,
De chaque dormeur sont réveillées par la poussière !
Vos frères en Syrie prennent leur repos de mi-journée,
Dans les estomacs de rapaces ou sur le dos de destriers bien élevés.
Les maisons les rejettent avec mépris,
Et vous, comme ceux qui cherchent la paix, suivez les traces des
soumis.
Combien de sang a été répandu en toute impunité,
Et combien de femmes voilent avec honte, de leur main leur beauté !
Que pour leur défense, les brillantes épées aient leurs lames
courbées de sang,
Et que les grandes lances aux pointes acérées se teignent de sang.
Il se peut que bientôt celui qui est enterré à Médine,
Crie avec une grande voix, O fils de Hashim!
Que vois-je ! Mes gens ne pas s’élancer vers l’ennemi,
Avec leurs lances, tandis que les piliers de la foi vacillent.
Et par peur de la mort, choisir les tourments de l’éternité
Sans compter l’inévitable indignité.
Est-ce que les chefs des Arabes sont satisfaits de l’ignominie,
Et se soumettent aux seigneurs barbares et à leur mépris.
S’ils ne luttent pas pour défendre leur religion,
Ne seraient-ils même pas jaloux pour l’honneur de leurs maisons ? »
Cette même année, Muhammad le fils de Malik Shah s’éleva
contre son frère Barkiarouk et le vainquit. Pour cette raison, le
calife l’investit de l’autorité suprême et lui donna le titre de
Ghiyath ad-Dounya wa ad-Din et son nom fut invoqué dans la Khoutbah
à Baghdad. Beaucoup d’engagements sont survenus par la suite entre
eux.
Toujours cette même année, le Qur’an de ‘Uthman (qu’Allah soit
satisfait de lui) fut ramené de Tiberis à Damas par peur d’un
accident et les gens sortirent à sa rencontre. Le Qur’an fut placé
dans la trésorerie dans l’espace réservé de la principale mosquée.
En l’an 494 de l’Hégire (1100), le pouvoir des ismaéliens assassins
augmenta en Iraq. Les meurtres de gens et les terreurs qu’ils
provoquèrent furent tels que les nobles durent porter une armure
sous leurs vêtements. Les hérétiques tuèrent beaucoup de personnes,
parmi eux ar-Rouyani[2]
l’auteur du « Bahr al-Madhab ».
Cette année, les croisés prirent la ville de Sarouj près de Harran
au nord-est d’Alep ainsi que Hayfa, Ourslif et Césarée.
En l’an 495 de l’Hégire (1101), le souverain hérétique d’Égypte
al-Mousta’ali mourut et il fut succédé par son fils, un enfant de
cinq ans, Mansour al-Amir bi-Ahkamallah.
Durant l’année 496 de l’Hégire (1102), plusieurs séditions se
produisirent contre l’autorité du sultan et les Imams l’omirent dans
la prière et se restreignirent à la prière pour le calife et
personne d’autre.
En 497 de l’Hégire (1103), une paix fut conclue entre les sultans Muhammad
et Barkiarouk. Après la prolongation des hostilités et les
désunions, les propriétés pillées et le sang renversé, les provinces
ravagées pour la seule recherche du Sultanat, les gens cherchèrent à
rétablir la paix parmi eux. Le calife attribua une robe d’honneur à
Barkiarouk et la Khoutbah fut de nouveau lue pour lui à Baghdad.
Durant l’année 498 de l’Hégire (1104), le sultan Barkiarouk mourut
et les nobles remirent la succession à son fils Jalal ad-Dawlah
Malik Shah. Le calife l’investit de l’autorité et son nom fut
mentionné dans les Khoutbah à Baghdad alors qu’il était âgé de moins
de cinq ans. Cependant, son oncle Muhammad, s’opposa à lui et
comme les voix générales étaient en sa faveur, le calife l’investit
de la dignité du sultanat et il revint à Ispahan, un puissant sultan
énormément craint et à la tête d’une nombreuse armée.
Cette même année, la variole éclata avec une grande virulence à
Baghdad et un nombre innombrable d’enfants mourut. Puis, la variole
fut suivie par une grande peste.
Durant l’année 499 de l’Hégire (1105), un homme apparut dans les
environs de Nahawand revendiqua le don de prophétie. Les gens le
suivirent mais il fut pris et exécuté.
Durant l’année 500 de l’Hégire (1106), le fort de Shahdiz dans
Ispahan que les ismaéliens avait pris fut recapturé et détruit et
les défenseurs tués. Leur chef, Ahmad Ibn ‘Abdel Malik Ibn
‘Attash, fut écorché vivant et sa peau remplie de paille. Cela fut
accompli par le sultan Muhammad après un court siège. Louange
à Allah Exalté.
En l’an 501 de l’Hégire (1107), le sultan supprima les impôts et les
taxes à Baghdad. Beaucoup de bénédictions furent invoquées sur lui
et il augmenta dans la justice et la bienfaisance.
En l’an 502de l’Hégire (1108), les ismaéliens revinrent et
occupèrent de nouveau la citadelle Shayzar alors que les habitants
n’étaient pas sur leur garde. Ils capturèrent le fort et fermèrent
les portes. Son gouverneur qui était absent revint aussitôt et les
extermina rapidement.
En l’an 503 de l’Hégire (1109), les croisés (al-franja)
prirent Tripoli après un siège de quelques années.
Durant l’année 504 de l’Hégire (1110), les problèmes des Musulmans
augmentèrent en raison des Francs convaincus de leur conquête ultime
de toute la Syrie. Les Musulmans cherchèrent à conclure une paix que
les croisés rejetèrent et proposèrent à la place une trêve en
échange d’un paiement de milliers de dinars. Une trêve fut donc
conclue qu’ils rompirent ensuite comme à leur habitude. Puisse Allah
Exalté les anéantir.
Cette même année, une sombre tempête balaya le
Caire qui empêcha les gens de respirer et un homme ne pouvait
même pas voir sa main. Puis, le sable tomba sur les gens et ils
crurent que leur destruction était sur eux. Après un court délai, le
temps s’éclaircit un peu et devint jaune ensuite et cela dura de
l’après-midi jusqu’au coucher du soleil passé.
Toujours cette année, une sanglante bataille survint entre les
croisés et Youssouf Ibn Tashfine en Andalousie au cours de laquelle
les musulmans furent largement victorieux.
En l’an 507 de l’Hégire (1113), Mawdoud, le gouverneur de Mossoul
avança avec une armée contre le roi croisé de Jérusalem Baldwin et
une terrible bataille s’ensuivit. Peu de temps après le retour de
Mawdoud à Damas, et un jour pendant qu’il dirigeait la prière du
vendredi, un maudit ismaélien bondit sur lui, le poignarda et il
mourut sur le coup. Le roi croisé écrivit au gouverneur de Damas,
l’Atabek Toughtakin, une courte lettre disant : « En vérité les gens
qui firent périr son chef, un jour de fête dans le temple du
Seigneur qu’ils adorent, doivent forcément être détruit par le
Seigneur »[3].
Durant l’année 511 de l’Hégire (1117), une grande inondation balaya
Sinjar, près de Mossoul. Ses fortifications furent détruites et un
grand nombre de gens périt. L’inondation emporta la porte de la
ville à plusieurs kilomètres au loin et fut recouverte par le limon.
Elle ne fut découverte que deux ans après. Un petit enfant dans son
lit échappa à la mort quand l’inondation l’emporta. Le couffin du
bébé se logea dans un olivier. L’enfant vécut ensuite et grandit
jusqu’à l’âge d’homme.
Cette même année, le sultan Muhammad mourut et lui succéda
son fils Mahmoud alors qu’il était âgé de quatorze ans.
Le 16 Rabi’ Thani de l’année 512 de l’Hégire (1118), le calife
al-Moustadhir Billah décéda après avoir régné 25 ans. Le Shaykh Hanbalite
Ibn ‘Ouqayl lava son corps et son fils al-Moustarshid dirigea la
prière funéraire sur lui.
Peu de temps après sa mort, sa grand-mère Arjouwan, la mère
d’al-Mouqtadi décéda à son tour. Ad-Dahhabi a rapporté que nul autre
calife n’est connu dont la grand-mère lui survécu, excepté celui-ci.
Elle vit son fils calife, son petit-fils calife et son
arrière-petit-fils calife.
Al-Moustarshid Billah,
le vingt-neuvième calife abbasside
Al-Moustarshid Billah Abou Mansour al-Fadl Ibn al-Moustadhir naquit
au mois de Rabi’ Awwal de l’année 485 de l’Hégire (1092) et devint
calife à la mort de son père au mois de Rabi’ Thani de l’année 512
de l’Hégire (1118). Il fut un homme déterminé, courageux, audacieux,
intelligent et imposant. Il assuma les affaires du califat et les
administra d’une manière admirable. Il rétablit l’ancienne
administration abbasside et renforça les piliers de la loi. Il
marcha en personne en direction des hostilités à plusieurs occasions
à Hillah, Mossoul et la route du Khorasan, jusqu’à la
dernière marche qu’il entreprit ou son armée fut vaincue près de
Hamadan et où il fut pris prisonnier en Azerbaïdjan. Il entendit des
Hadith d’Abou al-Qassim Ibn Bayyan et de ‘Abdel Wahhab Ibn
Hibbatillah as-Sabti. Muhammad Ibn ‘Omar Ibn Makki al-Ahwazi
et son vizir ‘Ali Ibn Tirad az-Zaynabi et Ibn Tahir Isma’il
al-Mawsili, les rapportèrent sur son autorité. Et cela est mentionné
par Ibn as-Sam’ani.
Ibn as-Salah le remarqua dans les classes des Shafi’i et cela
est un témoignage suffisant de son mérite. Il a été rapporté que
c’est de lui qu’Abou Bakr as-Shashi composa son livre « al-‘Oumdah
Faroun ash-Shafiyah » sur la jurisprudence. Le livre étant connu
par son nom de famille, car al-Moustarshid avait à ce moment-là le
titre de ‘Oumdat ad-Dounya wa ad-Din.
Soubki parle aussi de lui dans sa classification des docteurs
Shafi’i et dit qu’au début de son règne, il était dévot, se couvrait
les cheveux et avait pour habitude de se retirer seul dans une pièce
pour prier. A sa naissance, son père l’inclus dans la Khoutbah comme
son héritier et grava son nom sur la monnaie au mois de Rabi’ Awwal
de l’année 488 (1094).
Il écrivait d’une belle écriture qu’aucun des califes avant lui
n’égala. Il avait l’habitude de corriger ses secrétaires et de
rectifier les erreurs dans leurs documents. Son règne fut secoué de
nombreuses dissensions et d’ennemis. Il avait l’habitude de marcher
en personne pour les réprimer jusqu’à son expédition finale en Iraq
quand il fut vaincu et fait prisonnier.
Ad-Dahhabi a rapporté que le sultan Mahmoud Ibn Muhammad
Malik Shah mourut en l’an 525 de l’Hégire (1130) et fut succédé par
son fils Daoud. Son oncle Mas’oud Ibn Muhammad s’opposa à lui
et le combattit. Mais, après un court délai, ils firent la paix à la
condition d’un partage égal de l’autorité. Mas’oud fut appelé le
sultan dans la Khoutbah à Baghdad et Daoud comme son successeur et
les deux reçurent des robes d’honneur. Plus tard, une séparation se
produisit entre Mas’oud et le calife qui marcha contre lui. Les deux
armées s’affrontèrent mais la plus grande partie des troupes du
calife le trahirent. Mas’oud fut victorieux, prit le calife ainsi
que sa suite prisonniers et les confina dans un fort près de
Hamadan. Quand les gens de Baghdad furent informés de ces nouvelles,
ils sortirent agités dans les rues. Ils recouvrirent leur tête de
terre, pleurèrent et les femmes en avant, se découvrirent le visage
en pleurant le calife. Ils s’abstinrent des prières publiques et de
la lecture des Khoutbah. Ibn al-Jawzi a rapporté que Baghdad fut
convulsé de tremblements de terre fréquents, à raison de cinq ou six
fois chaque jour et les gens se prosternèrent pour supplier le
Seigneur.
Le sultan Sinjar[4]
écrivit à son neveu Mas’oud, lui disant : « Aussitôt que mon fils
aura pris connaissance de cette lettre, permet lui de se présenter
devant le calife, d’embrasser la terre devant lui et de lui demander
son pardon, et de lui faire les plus humbles supplications pour son
indulgence. Car en vérité, les signes des cieux et de la terre nous
sont apparus, tel que les ouragans, les foudres et les tremblements
de terre et leur continuation depuis vingt jours, ensemble avec les
désunions dans l’armée et la confusion dans les provinces, pour en
vérité je crains pour moi avant le Seigneur. Et l’apparence de ses
signes et l’abstention des gens de prier dans les mosquées et la
cessation des Khoutbah sont des choses que je suis incapable de
supporter. Donc, je vous conjure par Allah de réparer vos affaires
et de restituer le calife à sa résidence d’honneur et de porter
devant lui les symboles de l’état comme cela est notre coutume et la
coutume de nos ancêtres ».
Mas’oud fit tout qui lui fut ordonné, embrassa la terre devant le
calife et se leva devant lui demandant le pardon. Le sultan Sinjar
envoya par la suite un autre messager accompagné par une forte
armée, en conseillant à Mas’oud de restituer le calife dans sa
capitale. Dans cette force, se trouvaient dix-sept ismaéliens. Il
fut rapporté par certain que Mas’oud ignorait leur présence, mais
d’autres affirment que ce fut lui qui les envoya secrètement. Ils
attaquèrent le calife dans sa tente et l’assassinèrent
traîtreusement avec un certain nombre de ses gardiens. Les troupes
furent inconscientes de leur présence jusqu’à ce qu’ils aient
accomplis leur mission. Cependant, les hérétiques assassins furent
tous capturés et exécutés sous la malédiction divine. Le sultan
Mas’oud pleura publiquement le calife et fut chagriné et quand les
nouvelles atteignirent Baghdad les gens le furent encore plus et ils
allèrent pieds nus dans les rues en déchirant leurs vêtements, les
femmes se dévoilèrent et le lamentèrent car al-Moustarshid était
beaucoup aimé d’eux pour sa bravoure, sa justice et sa bonté pour
eux.
L’assassinat d’al-Moustarshid eut lieu à Maraghah le jeudi 16 du
mois de Dzoul Qi’dah de l’année 529 de l’Hégire (1134).
Lors de la vingt-quatrième année de son règne, un nuage apparut et
il plut du feu sur la ville de Mossoul. Un grand nombre de maisons
et d’endroits dans la ville furent brûlés.
Cette même année, le souverain hérétique d’Égypte al-Amir
bi-Ahkamillah Mansour fut tué et ne laissa pas de successeur. Son
neveu al-Hafid, ‘Abdel Majid Ibn Muhammad Ibn
al-Mountassir lui succéda.
Toujours cette même année, des scorpions volant avec deux dards
firent leur apparition à Baghdad et terrifièrent les gens après
qu’ils aient tués un certain nombre d’enfants.
Ar-Rashid Billah
le trentième calife abbasside
Ar-Rashid Billah Abou Ja’far al-Mansour Ibn al-Moustarshid naquit en
l’an 502 de l’Hégire (1108). Sa mère était une fille d’esclave. On a
rapporté qu’il y eut une obstruction lors de sa naissance et que
lorsque les médecins furent consultés, ils recommandèrent
l’agrandissement du passage avec un instrument en or. Cela fut fait
et s’avéra favorable.
Son père introduisit son nom dans la Khoutbah comme son héritier au
cours de l’année 513 de l’Hégire (1119) et il devint calife après
l’assassinat de son père au mois de Dzoul Qi’dah de l’année 529 de
l’Hégire (1134).
Quand le Sultan Mas’oud revint à Baghdad, le calife partit pour
Mossoul avec ‘Imad ad-Din az-Zinki, le gouverneur de cette dernière
ville. Les Qadis, les principaux hommes et les savants furent alors
convoqués par Mas’oud et ils établirent une accusation avec des
témoignages de certaines personnes sur la tyrannie d’ar-Rashid, sa
confiscation de propriété, ses épanchements de sang et sa
consommation de vin. On demanda aux juristes si le coupable de ses
actes méritait l’administration suprême et si, sa culpabilité était
établie, il était légal pour le sultan actuel de le déposer et de le
remplacer par quelqu’un de meilleur que lui. Ils déclarèrent alors
la légalité de sa déposition et le Qadi de la ville, Ibn al-Karkhi
énonça sa déchéance. Ils portèrent alors allégeance à son oncle Muhammad
Ibn al-Moustadhir qui fut surnommé al-Mouqtafi li-Amrillah le 16 du
mois de Dzoul Qi’dah de l’année 530 de l’Hégire (1135). Quand les
nouvelles de sa déposition atteignirent ar-Rashid, il quitta Mossoul
avec ses partisans pour les provinces d’Azerbaïdjan après avoir
prélevé une somme d’argent de Mardghah et arriva à Hamadan avant de
partir pour Ispahan.
Le 18, où le 25 selon d’autres sources, du mois de Ramadan de
l’année 532 de l’Hégire (1137), ar-Rashid tomba alors malade et
certains Persans qui étaient à son service comme gardiens de
chambre, entrèrent chez lui et l’assassinèrent avec des couteaux.
Cependant, ils furent tous exécutés par la suite. Al-‘Imad al-Katib[5]
a rapporté qu’ar-Rashid possédait la beauté de Joseph et la
libéralité de Hatim.
Ibn al-Jawzi a rapporté d’après Abou Bakr as-Souli, qui a dit : «
Les gens disent que toute sixième personne qui s’occupe des affaires
des musulmans depuis le début de l’Islam sera obligatoirement
destitué. » J’examinais cette déclaration et l’observais avec
merveille. Il y eut le Messager d’Allah (saluts et bénédictions
d’Allah sur lui), Abou Bakr, ‘Omar, ‘Uthman, ‘Ali et al-Hassan qui
se désista en faveur de Mou’awiyyah (qu’Allah soit satisfait d’eux).
Ensuite, Yazid, Mou’awiyyah Ibn Yazid, Marwan, ‘Abdel Malik et
‘AbdAllah Ibn Zoubayr qui fut destitué et tué. Ensuite, al-Walid,
Souleyman, ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz, Yazid, Hisham et al-Walid Ibn
Yazid qui fut destitué et tué. Après lui, les fils des Omeyyades
n’eurent plus l’organisation de l’affaire jusqu’à l’arrivée d’Abou
‘AbdAllah as-Safah, le premier calife abbaside puis son frère
al-Mansour, al-Mahdi, al-Hadi, ar-Rashid et al-Amin fut destitué et
tué. Ensuite, al-Ma'moun, al-Mou’tassim, al-Wathiq, al-Moutawakkil,
al-Mountassir et al-Mousta’in qui fut destitué et tué. Ensuite,
al-Mou’taz, al-Mouhtadi, al-Mou’tamid, al-Mou’tadid, al-Mouktafi et
al-Mouqtadir qui fut destitué, ré-intronisé et tué. Ensuite, al-
Qahir, ar-Radi, al-Mouttaqi, al-Mouqtafi, al-Mouti’ et at-Tahir qui
fut destitué. Ensuite, al-Qadir, Al-Qa'im, al-Mouqtadi,
al-Moustadhir, al-Moustarshid et ar-Rashid qui fut destitué et tué.
La cape et le sceptre ne furent pris d’ar-Rashid qu’après son
assassinat et ils furent apportés après sa mort à al-Mouqtafi.
Al-Mouqtafi li-Amrillah,
le trente et unième calife abbasside
Al-Mouqtafi li-Amrillah Abou ‘AbdAllah Muhammad Ibn
al-Moustadhir Billah naquit le 22 du mois de Rabi’ Awwal de l’année
489 de l’Hégire (1095). Sa mère était un Nubienne[6].
Il devint calife à la déposition de son neveu, alors qu’il était âgé
de quarante ans. Il fut surnommé al-Mouqtafi parce que, six jours
avant son élévation au califat, il rêva que le Messager d’Allah
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) lui dit : « Cette autorité
doit venir chez toi suit donc les commandements d’Allah ». Il reçut
donc le titre d’al-Mouqtafi li-Amrillah. Le sultan Mas’oud qui appliqua la justice
impartiale et mit Baghdad en ordre, prit tout le bétail, les
meubles, l’or, les rideaux et les décorations qui étaient dans le
palais du calife. Puis il alla dans les écuries du calife, et prit
possession de tous leurs contenus excepté quatre chevaux et huit
mulets pour le transport de l’eau du Tigre.
Ibn al-Athir quant à lui a rapporté que le sultan informa le calife
qu’il lui avait pris certains de ses biens personnels pour leur
entretien. Sur quoi le calife répondit qu’il avait quatre-vingts
mulets dans son palais pour transporter l’eau du Tigre et que le
sultan devrait pourvoir aux nécessités des personnes dépendant de
cette eau. Il fut aussi convenu que le sultan recevrait la même
allocation qu’al-Moustadhir.
On a rapporté que le calife al-Mouktafi ne fut admis à la condition
qu’il possède ni cheval et ni provision de voyages.
Durant l’année 531 de l’Hégire (1136), le sultan Mas’oud saisit
toutes les possessions du calife et ne lui laissa rien d’autre que
ses biens personnels puis, il envoya son vizir demander au calife la
somme de cent-mille dinars. Al-Mouqtafi répondit : « Je n’ai jamais
vu d’aussi étrange conduite que la tienne. Tu sais qu’al-Moustarshid
vint chez toi avec toute sa richesse et ce qui suivit. Ensuite
ar-Rashid régna et agit comme il agit, partit en prenant ce qu’il
restait sans rien laisser derrière lui excepté les meubles, que tu
as saisis et pris pour ton utilisation personnelle. Puis tu t’es
accaparé tout le patrimoine et toutes les recettes d’impôts et de
taxes. Pour quelle raison devrais-je donc de donner cet argent ? Il
ne reste rien et je devrais quitter le palais et te le livrer car
j’ai juré par Allah que je ne prendrais pas la valeur d’un grain des
biens des musulmans injustement ». Le sultan abandonna alors ses
demandes au calife et se tourna vers la taxation des propriétés des
gens et imposa des taxes aux marchands si bien que les gens
souffrirent sévèrement de cela. Par conséquent, au mois de Joumadah
Awwal, les propriétés du calife, ses domaines et le patrimoine lui
furent restitués.
Cette même année, la nouvelle lune fut cherchée la nuit du trentième
jour de Ramadan, sans être vu et les gens de Baghdad jeûnèrent
l’achèvement du terme. Le jour suivant, ils cherchèrent de nouveau
la nouvelle lune, mais ne la virent pas bien que le ciel fut dégagé
et clair. Nul événement similaire ne fut rapporté dans l’histoire.
Durant l’année 533 de l’Hégire (1138), il y eut un grand tremblement
de terre à Khoubzah, un fort près de la Mecque. Ibn al-Athir et Abou
al-Fida quant à eux ont rapporté, que ces tremblements de terre
eurent lieu en Syrie et principalement à Alep. Le tremblement de
terre fut ressenti à 100 kilomètres à la ronde et une multitude de
gens périrent. Khoubzah fut englouti et une eau noire monta de
l’endroit où la ville s’était élevée.
Cette même année, les nobles prirent possession des revenus des
provinces et le sultan Mas’oud fut impuissant, et rien ne lui fut
laissé excepté le nom de sultan. La suprématie du sultan Sinjar
déclina aussi, le Seigneur étant l’avilisseur des tyrans, et le
calife al-Mouqtafi devint puissant, son influence augmenta, son
autorité s’élargit et ce fut le début de la restauration du pouvoir
abbaside, pour lequel, Allah Exalté puisse-t-Il être loué.
Durant l’année 541 de l’Hégire (1146), le sultan Mas’oud arriva à
Baghdad pour frapper une nouvelle monnaie mais le calife emprisonna
le ciseleur qui grava la nouvelle monnaie après quoi, Mas’oud arrêta
le chambellan du calife, qui devint enragé et ferma la principale
mosquée et les autres pour trois jours. Sur ce, le chambellan fut
libéré ainsi que le ciseleur et il fut mis fin pacifiquement à
l’affaire.
Cette même année, Ibn al-‘Abbadi tint ses discours. Lors d’une
occasion ou Mas’oud était présent, l’Imam mentionna la taxe sur les
ventes et ce que les gens avaient subi d’injustice. Alors, le sultan
consentit alors à la lever et la déclaration fut faite dans la ville
et des affiches placardées précédées par les tambours et les
trompettes, sur lesquelles l’abolition de la taxe était inscrite.
Ces affiches furent clouées sur les portes des mosquées et y
restèrent jusqu’à ce que Nassir li-Dinillah ordonna de les retirer
en disant : « Nous n’avons aucun besoin de souvenir perse ».
Durant l’année 543 de l’Hégire (1149), les croisés (al-franja)
assiégèrent Damas, mais Nour ad-Din Abou al-Qassim Mahmoud
Ibn ‘Imad ad-Din az-Zinki, le gouverneur d’Alep et son frère Sayf
ad-Din Ghazi, le souverain de Mossoul partirent au secours de la
ville. Les musulmans
furent victorieux, louange à Allah et les Francs furent mis en
déroute. Nour ad-Din poursuivit la guerre contre les croisés et
récupéra ce qu’ils avaient pris des villes musulmanes.
En l’an 544 de l’Hégire (1150), le souverain hérétique d’Egypte al-Hafiz
li-Dinillah mourut et son fils Zafir Isma’il lui succéda.
Cette même année, un grand tremblement de terre se produisit.
Baghdad fut convulsé environ dix fois et une montagne dans Houlwan
fut pulvérisée.
En l’an 545 de l’Hégire (1151), il plut du sang au Yémen. La terre
et les vêtements des gens en furent recouverts.
Durant l’année 547 de l’Hégire (1153), le sultan Mas’oud mourut. Ibn
Houbayrah qui était le vizir d’al-Mouqtafi a rapporté que lorsque
les partisans de Mas’oud se comportèrent avec arrogance envers
al-Mouqtafi et le traitèrent irrespectueusement, il n’était pas
assez puissant pour passer de l’inimitié à la guerre ouverte. Il fut
donc décidé d’appeler la malédiction divine sur Mas’oud durant un
mois entier puisque le Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur
lui) appela la malédiction divine durant un mois sur les tribus Ril
et Dakwan[7].
Après quoi, lui et le calife secrètement, chacun à son endroit,
commencèrent à prier à l’aube du 29 du mois de Joumadah Awwal et
cela dura chaque nuit. Et quand le mois fut accompli, pas un jour
au-delà du mois et pas un jour au deçà, Mas’oud mourut sur son
trône.
Ibn al-Athir, quant à lui, a rapporté qu’il mourut d’une fièvre qui
l’emporta en une semaine.
Ibn Khalil a rapporté que la cause de sa mort et due à une attaque
de vomissement et de l’écoulement d’un liquide de sa bouche,
provoqué apparemment par la vie intempérante qu’il mena[8].
L’armée fut d’accord pour l’élévation au sultanat de Malik Shah et
Khasbak administra en son nom. Mais il changea d’avis et désista par
la suite Malik Shah et fit venir son frère Muhammad du
Khûzistân qui fut nommé sultan à sa place. À ce moment, le calife
assuma l’administration suprême et ses ordres furent universellement
obéis. Il désista aussitôt les professeurs que le sultan avait
nommés au Collège Nizamiyah. Il lui fut annoncé, aussi que le
district de Wassit était dans un état d’anarchie après quoi, il
marcha à la tête de son armée, mit les provinces en ordre et entra
dans Hillah et Koufa avant de revenir victorieux à Baghdad
confirmé dans le pouvoir et la ville fut décorée pour son entrée.
Durant l’année 548 de l’Hégire (1154), la tribu des Ghouz s’éleva
contre sultan Sinjar, le prit prisonnier, le traita avec mépris et
envahit ses domaines. Néanmoins, la Khoutbah fut laissé à son nom.
Il resta dans leur pouvoir une ombre sans réalité et il pleura sur
lui-même, sur son autorité insignifiante et son traitement.
Durant l’année 549 de l’Hégire (1155), le souverain hérétique
d’Égypte az-Zahir Billah al-‘oubaydi fut tué au Caire. Son fils
al-Fayz ‘Issa, un petit enfant, lui succéda et les affaires des
Egyptiens tombèrent en ruine. Alors il écrivit une lettre
d’investiture pour Nour ad-Din Ibn az-Zinki, lui confia le
gouvernement d’Egypte et lui ordonna d’y marcher.
Nour ad-Din Ibn az-Zinki était à cette époque, retenu dans les
hostilités avec les croisés, persévérant vigoureusement dans le
Jihad, le combat dans la voie d’Allah Exalté. Après avoir capturé
Damas au mois de Safar de cette année, il prit possession d’un
certain nombre de forts et de forteresses Byzantines par l’épée et
par traités. Ses dominions augmentèrent ainsi que sa gloire et
al-Mouqtafi lui attribua le titre d’al-Malik al-‘Adil (le Roi
Juste).
Le pouvoir d’al-Mouqtafi atteignit alors son zénith. Son autorité
fut rétablit, et après ses victoires sur ses ennemis, il résolut de
marcher vers les provinces en rébellion contre son gouvernement et
ses affaires prospérèrent avec succès avant de décéder le samedi
soir 2 du mois de Rabi’ Awwal de l’année 555 de l’Hégire (1159).
Ad-Dahhabi a rapporté qu’al-Mouqtafi fut l’un des plus éminents
califes. Il était instruit, cultivé, brave, sobre, facile de
caractère, suprême dans les qualités de prince, digne de l’Imamat,
sans pareil parmi les Imams. Aucun ordre même insignifiant, n’était
publié dans son administration, hormis que par sa main. Il copia
durant son califat trois quarts du Qur’an. Il entendit des
Traditions Prophétiques, Ahadith, de son maître Abou
al-Barakah Ibn Abou al-Faraj Ibn as-Sounni.
Ibn as-Sam’ani rapporta qu’al-Moustarshid, entendit des Traditions
de Jaz Ibn ‘Arafah sur l’autorité de Qassim Ibn Bayyan. Les
Traditions sont rattachées sur son autorité par Abou Mansour
al-Jawaliki le philologue son Imam, Ibn Houbayrah son vizir et
d’autres.
Al-Mouqtafi offrit une nouvelle porte pour la Ka’bah et fit un
cercueil de cornaline pour son propre enterrement.
Il avait un caractère louable, son règne mérita l’éloge, il s’occupa
avec la religion, l’apprentissage, la vertu, de bon conseil et un
administrateur d’état. Il fit réparer les monuments abîmés de
l’Imamat et rétablit l’ancienne douane du califat. Il s’appliqua
personnellement aux affaires publiques, sortit plus d’une fois à la
tête de son armée pour des expéditions et son règne fut prolongé.
Abou Talib ‘AbderRahmane Ibn Muhammad Ibn ‘Abd as-Sami’ al-Hashimi
dans son livre sur « l’Excellence des Abbasides », a rapporté que le
règne d’al-Mouqtafi fut distingué pour la justice et des travaux
remarquables. Avant son accession au califat, il avait une conduite
dévote. Au début de son règne il s’appliqua aux exercices religieux,
à la transcription de travaux scientifiques et à la lecture du
Qur’an. Et depuis al-Mou’tassim, il n’a jamais été vu un calife
comme lui qui combina une telle bienfaisance, de la douceur dans les
manières, la gentillesse du cœur, de l’intrépidité, de la fermeté et
de la bravoure, la sobriété, la piété et la dévotion qui l’ont
particulièrement caractérisé. Où il alla, ses armées furent
victorieuses.
Il était tolérant, munificent, un amant des Traditions Prophétiques
et de leur audition, diligent dans l’acquisition de connaissance et
révérait ses professeurs.
Ibn as-Sam’ani rapporte une Tradition Prophétique d’al-Mouqtafi qui
a rapporté que le Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah
sur lui) a dit : « Les nobles augmenteront mais en violence et les gens dans la convoitise
et le jour de résurrection viendra ne trouvant laissé en vie que les
plus mauvais de l’humanité. »
Ibn al-Jawzi remarqua que dès le sixième jour du règne
d’al-Mouqtafi, Baghdad et l’Iraq revinrent sous le pouvoir des
califes et qu’aucun rival ne fut laissé pour les contester. Tandis
qu’auparavant sous le règne d’al-Mouqtadir, l’autorité suprême était
aux mains de tyrans royaux et que les califes n’avaient d’autres
pouvoirs que leurs titres.
Parmi les sultans de son époque, il y eut le sultan Sinjar du
Khorasan et le sultan Nour ad-Din Mahmoud, le gouverneur de
Syrie.
La situation politique en terre d’Islam au sixième siècle de
l’Hégire était ainsi :
- La capitale des Abbassides se trouvait à Baghdad en Iraq,
- l’Iran et les régions au-delà de la Transoxiane étaient instables
à cause de la guerre que se menaient les sultans et les princes,
- Le Hijaz et ses environs étaient la proie des bandits.
- Jérusalem et une partie de la Syrie était occupée par les croisés
qui menaçaient les frontières,
- Les Zinki régnaient sur le reste de la Syrie et Mossoul,
- Les hérétiques ‘oubaydi contrôlait d’Égypte,
- Au Maghreb les Mouwahhidine avaient remplacé au pouvoir les
Mourabitines,
- L’Andalousie s’était divisée en état-villes indépendantes tandis
que le nord était tombé entre les mains des catholiques espagnols.
Les historiens, comme nous l’avons vu, firent l’éloge du
trente et unième calife
abbasside al-Mouqtafi li-Amrillah, bien que l’empire musulman fût
encore bien faible. Certes, il était certainement meilleur que les
précédents califes sous le règne des Bouwayh mais insignifiant
comparé au règne du cinquième calife Abbasside Haroun ar-Rashid !
Al-Moustanjid Billah, le trente-deuxième
calife abbasside
Al-Moustanjid Billah Abou al-Mouzaffar Ibn
al-Mouqtafi naquit en l’an 518 de l’Hégire (1124). Sa mère était une
fille d’esclave géorgienne (karjiyah) appelée Taous, qui
était aussi au service de son père al-Mouqtafi. Pour faire une
petite parenthèse, sur les complots des palais, quand une esclave
d’al-Mouqtafi vit que le calife était malade et qu’il avait désigné
son successeur, elle voulut tuer ce dernier pour permettre à son
propre fils Abou ‘Ali de revendiquer la succession. Néanmoins, elle
faillit à parvenir à ses fins.
Al-Mouqtafi fit lire le nom d’Abou al-Mouzaffar
dans la Khoutbah comme son héritier en l’an 547 de l’Hégire (1152)
et il devint calife le jour de la mort de son père. Il fut distingué
pour sa justice et sa clémence. Il exempta les taxes dans une large
mesure et laissa l’Iraq sans taxation. Il fut sévère envers les
promoteurs de désordre. Il emprisonna pendant longtemps un homme qui
avait l’habitude de transmettre des calomnies sur les personnes
avant qu’elles ne soient présentés au magistrat. Une personne se
présenta devant le calife et lui offrit dix-mille dinars pour sa
libération mais il lui répondit : « Je te donnerai dix-mille dinars
si tu me montres un autre comme lui que je puisse l’emprisonner et
éviter qu’il cause du tort aux gens ».
Ibn al-Jawzi a rapporté qu’al-Moustanjid fut
distingué pour sa profonde intelligence, son jugement solide, sa
puissante compréhension et son éminent mérite.
Il mourut le 8 du mois de Rabi’ Thani 566 (1170) et
durant la première année de son califat, le souverain al-Fayz
d’Egypte mourut et fut succédé par al-‘Adid-Dinillah le dernier des
califes ‘oubaydi.
En l’an 562 de l’Hégire (1166), Nour ad-Din envoya
l’émir Assad ad-Din Shirkouh à la tête de 2.000 cavaliers en Egypte.
Il établit son camp à al-Jazirah, près de Fustat, et assiégea le
Caire durant environ deux mois. Son gouverneur Shawar appela à
l’aide les Francs qui marchèrent de Damiette à son secours et Assad
ad-Din se retira. Ensuite une bataille s’ensuivit entre lui, les
Egyptiens et les Francs à Babayn où il emporta la victoire en dépit
du petit nombre de ses troupes et de la supériorité numérique de
l’ennemi. Des milliers de croisés furent tués. Assad ad-Din
recueillit alors le tribut de l’Egypte Supérieure tandis que les
Francs marchèrent contre Alexandrie qui avait été prise par Salah
ad-Din Youssouf Ibn Ayyoub, le neveu d’Assad ad-Din, après l’avoir
assiégée durant quatre mois. Assad ad-Din marcha alors contre eux
mais ils levèrent le siège et retournèrent en Syrie.
Durant l’année
564 de l’Hégire (1168), les Francs retournèrent à nouveau en
Egypte à la tête d’une grande armée, capturèrent Bilbays et
assiégèrent le siège. Par peur d’eux, le gouverneur incendia la
ville et écrivit à Nour ad-Din pour solliciter son aide. Quand Assad
ad-Din arriva avec ses troupes, les croisés abandonnèrent le siège
lorsqu’ils furent informés de son approche et Assad ad-Din entra
dans la ville. Le souverain d’Egypte al-‘Adid le nomma vizir et lui
accorda une robe d’honneur. Assad ad-Din ne survécut pas longtemps,
et mourut soixante-cinq jours après, puisse Allah Exalté lui faire
miséricorde.
Al-‘Adid nomma son neveu Salah ad-Din pour
le remplacer, lui confia l’administration des affaires et lui donna
le titre d’al-Malik an-Nassir et Salah ad-Din dirigea son
gouvernement dans la manière la plus capable.
Ad-Dahhabi a rapporté que lorsqu’al-Moustanjid
tomba malade, une intense lueur rougeur apparut dans le ciel et se
réfléchit sur les murs.
Al-Moustadi bi-Amrillah,
le trente-troisième calife abbasside
Al-Moustadi bi-Amrillah al-Hassan Abou Muhammad
Ibn al-Moustanjid Billah naquit en l’an 536 de l’Hégire (1141). Sa
mère était une fille d’esclave arménienne appelée Ghadda. Il devint
calife à la mort de son père.
Ibn al-Jawzi a rapporté qu’il publia une
déclaration pour exempter les taxes et abolir les exactions
tyranniques. Il montra une justice et une générosité, dont nous (Ibn
al-Jawzi) n’avons jamais auparavant témoigné dans nos vies. Il
distribua de grandes sommes d’argent parmi les Hashimite, les
descendants de ‘Ali (qu’Allah soit satisfait de lui), pour les
écoles et les Ribats[9]. Il dépensait les richesses sans les tenir en
aucune estime et était sobre, posé et compatissant.
Quand il devint calife, il accorda des robes
d’honneur aux fonctionnaires d’état et d’autres et le chef des
tailleurs a rapporté qu’il distribua 1.300 tuniques de soie. Son nom
fut invoqué dans les Khoutbah, sur les chaires de Baghdad et les
largesses habituelles furent attribuées.
Il nomma Qadi Rouh Ibn al-Hadithi et
lui attribua dix-sept Mameloukes sous ses ordres.
Ibn al-Jawzi a rapporté : « Al-Moustadi resta
retiré des gens en général et ne chevaucha jamais accompagné par sa
suite et personne entra en sa présence excepté Qaymaz[10]. Durant son califat, la dynastie ‘oubaydi prit fin
et son nom fut lu dans la Khoutbah en Egypte et gravé sur la
monnaie. À l’arrivée du messager de ces bonnes nouvelles, les
marchés furent fermés et à Baghdad, des coupoles triomphales furent
érigées. J’ai composé en même temps un travail que j’ai intitulé :
« la Conquête de l’Egypte » ». Ce sont les mots d’Ibn al-Jawzi.
Ad-Dahhabi a rapporté que pendant son règne et
durant l’année 567 de l’Hégire (1171), l’hérésie déclina à Baghdad
et fut ruinée. Les gens vécurent dans la sécurité et apprécièrent la
grande prospérité pendant son califat. La Khoutbah fut lue pour lui
au Yémen, Barqah, Touzar, au Caire et aussi loin qu’Ouswan[11] et les rois se soumirent à lui.
Le Katib al-‘Imad a rapporté qu’en l’an 567 de
l’Hégire (1171), le sultan Salah ad-Din Ibn Ayyoub (Salah
ad-Din al-Ayyoubi, le fléau des croisés), demanda la totale
soumission des gens dans la grande mosquée de vieux Caire et ce fut
par l’établissement de la Khoutbah pour les Abbassides, le premier
vendredi du mois de Mouharram. Ainsi l’hérésie shiite[12] fut détruite, l’orthodoxie prospéra et la Khoutbah
fut lu pour les Abbasside le deuxième vendredi du mois de Mouharram
au Caire.
Cela fut suivi par la mort d’al-‘Adid, le 10 du
mois de Mouharram et Salah ad-Din emménagea dans le palais
califal avec tous les trésors et les objets de valeur qu’il
contenait. La quantité était si vaste, qu’en dehors de ce que Salah
ad-Din garda pour lui-même, le reste fut vendu sur une durée de dix
ans.
Le sultan Nour ad-Din envoya Shihab ad-Din
al-Mouzaffar, le fils du plus instruit Sharaf ad-Din Ibn Abi
‘Ousroun à Baghdad avec les bonnes nouvelles et m’ordonna d’établir
l’annonce publique de cela pour être lue dans toutes les provinces
d’Islam. Par conséquence, je rédigeais une joyeuse déclaration
commençant ainsi : « Louange à Allah, l’Elévateur et le Révélateur
de la Vérité, le Destructeur et l’Incapacitant du Mensonge ». Elle
contenait aussi : « Et il n’est laissé dans ces provinces que des
chaires ou la Khoutbah est lue pour notre seigneur l’Imam
al-Moustadi bi-Amrillah, le prince des fidèles. Les mosquées pour
les prières publiques furent rétablies et les temples d’hérésies
détruits » et aussi : « Il y a bien longtemps des générations
passèrent avant eux et ils restèrent deux cent huit ans[13] harcelés par des revendication prétentieuse
d’hypocrites vains et de démons ; mais le Seigneur nous a donné la
possession de ces pays et établit notre autorité sur la terre et les
mit en notre pouvoir comme nous l’avons espéré, pour extirper
l’impiété et l’hérésie et nous a dirigés vers celui que nous avons
établi notre délégué dans l’établissement de l’autorité abbaside
dans cet endroit et amené la destruction sur leurs prétendants et
leurs chefs hérétiques ».
En réponse aux joyeuses nouvelles, le calife envoya
des robes d’honneur et des cadeaux à Nour ad-Din et Salah
ad-Din et des étendards et des drapeaux aux Imams du Caire. Il
accorda au Katib[14] al-‘Imad une robe d’honneur et cent dinars
Ibn al-Athir a rapporté que l’établissement de la
Khoutbah pour les Abbasides au Caire eut lieu quand Salah
ad-Din fut fermement installé dans le pouvoir et que l’autorité
d’al-‘Adid avait décliné, Nour ad-Din lui écrivit lui ordonnant de
l’établir, mais il s’excusa de peur d’une insurrection des
Egyptiens. Mais Nour ad-Din n’écouta pas ses mots et insista auprès
de lui. Et il arriva qu’al-‘Adid tomba malade où Salah ad-Din
prit le conseil des nobles, et certains l’apprécièrent pendant que
d’autres le craignirent. Mais, il arriva qu’un Perse du nom
d’al-Amir al-‘Alim arriva au Caire et quand il perçut leur
hésitation, il déclara qu’il serait le premier à commencer la
Khoutbah au nom du calife. Quand donc, le premier vendredi de Mouharram
arriva, il monta sur la chaire avant l’Imam et offrit à voix haute
une prière pour al-Moustadi et personne ne montra aucune
désapprobation. Et pour cette raison, quand le deuxième vendredi
arriva, Salah ad-Din ordonna aux Imams d’arrêter la Khoutbah
pour al-‘Adid et cela fut fait sans que « les deux chèvres ne
luttent pour cela avec leurs cornes » sous-entendu sans opposition.
Cela se produisit alors qu’al-‘Adid était gravement malade et il
mourut le 10 du mois de Mouharram.
Rappel
aussi bref que possible sur la vile dynastie hérétique des
‘oubaydiyah
Le premier d’entre eux à venir en Afrique fut
al-Mahdi ‘Oubaydillah en l’an 296 de l’Hégire (908-909). Il mourut
en 322 et son fils al-Qa’im bi-Amrillah Muhammad prit sa
succession avant de mourir en l’an 333 de l’Hégire (944). Son fils
Isma’il lui succéda et mourut durant l’année 341 (952). Lui succéda
son fils al-Mou’iz li-Dinillah Sa’d, qui entra au Caire en l’an 362
et mourut en 365 de l’Hégire (976-6). Il fut succédé par son fils al
‘Aziz Nizar qui mourut en l’an 382 (992) et succédé par son fils al-Hakim
bi-Amrillah Mansour qui fut tué en l’an 411 de l’Hégire (1020).
Arriva alors son fils az-Zahir li-I’zazi-Dinillah ‘Ali mourut en
l’an 428 (1036). Son fils al-Moustansir Ma’ad lui succéda et mourut
en 487 (1094) après
avoir régné durant soixante ans et quatre mois. Ad-Dahhabi a
rapporté qu’il ne connaît aucun calife ou de sultan dans l’Islam qui
régna aussi longtemps.
Après lui régna son fils al-Mousta’ali Billah Ahmad
qui mourut en l’an 495 (1101-2) et son fils al-Amir li-Ahkamillah
Mansour, un garçon de cinq ans d’âge lui succéda il fut exécuté en
l’an 524 de l’Hégire (1130), ne laissant aucun enfant pour lui
succéder. Alors lui succéda son cousin al-Hafid li-Dinillah ‘Abdel
Majid Ibn Muhammad Ibn al-Moustansir, qui mourut en l’an 544
(1149). Lui succéda alors son fils az-Zafir Billah Isma’il qui fut
assassiné durant l’année 549 de l’Hégire et succédé par son fils
al-Fayz bi-Nasrillah ‘Issa, qui mourut en l’an 555 (1160). ‘Adhid
li-Dinillah ‘AbdAllah Ibn Youssouf Ibn al-Hafid li-Dinillah lui
succéda avant d’être déposé durant l’année 567 de l’Hégire (1171-2)
au cours de laquelle il mourut quand la souveraineté revint aux
Abbasides en Egypte et la dynastie hérétique ‘oubaydiyah disparut
dans le gouffre de l’abîme et la poubelle de l’histoire maudite pour
l’éternité et comme ad-Dahhabi a rapporté : « Il y eut quatorze
violateurs de conventions et non pas des successeurs à la
lieutenance ».
Durant l’année 569 de l’Hégire (1173), Nour ad-Din
envoya des présents et des cadeaux au calife, parmi eux un âne
sauvage très violent, couvert de rayures et les gens sortirent pour
le voir.
Cette même année, des grêlons aussi gros que des
oranges tombèrent en Iraq, détruisirent des maisons et tuèrent un
grand nombre de bétail. Le Tigre monta si haut que Baghdad fut
inondé et les prières de vendredi eurent lieu à l’extérieur des
murs. L’Euphrate monta de la même façon et les villages, les champs
furent détruits et les gens supplièrent le Seigneur. Et
extraordinairement, pendant l’inondation, les champs adjacents au
Doujayl, une branche du Tigre, furent ruinés par la sécheresse !
Toujours cette année décéda le souverain de Damas
le sultan Nour ad-Din, puisse Allah Exalté lui faire miséricorde,
alors que son fils al-Malik as-Salih Isma’il était encore un
enfant. Les croisés ravagèrent alors les côtes mais ils furent
conciliés par des sommes d’argent et une paix fut conclue avec eux.
Toujours cette même année, un groupe de ‘oubaydi et
leurs partisans cherchèrent à rétablir et restituer les prétentions
de la famille d’al-‘Adid et certains des nobles de Salah
ad-Din découvrirent leur dessein et Salah ad-Din informé, les
crucifia entre les deux palais (al-qasrayn).
Durant l’année 572 de l’Hégire (1176), Salah
ad-Din ordonna la construction du grand mur entourant la vieille
ville du Caire et le Caire et chargea l’émir Baha ad-Din Qaraqoush[15] de diriger sa construction. Ibn al-Athir dit que
sa circonférence était de 29.300 coudées Hashimi, soit dix-neuf
kilomètres.
Cette même année, il ordonna la construction d’une
citadelle et de son enceinte sur la colline Mouqattam qui devint
ensuite le palais royal, mais elle ne fut achevée que sous le règne
d’al-Malik al-Kamil, le neveu de Salah ad-Din, qui fut le premier à
y résider.
En l’an 574 de l’Hégire (1178), un vent puissant
balaya Baghdad à minuit et des colonnes de feu apparurent dans
toutes les parties du ciel et les gens supplièrent Allah Exalté.
Durant l’année 575 de l’Hégire (1179), mourut le
calife al-Moustadi à la fin du mois de Shawwal après avoir désigné
son fils Ahmad pour lui succéder. D’autres ont rapporté qu’il
mourut le 2 du mois de Dzoul Qi’dah.
[1]
En plus d’avoir combattu l’Islam et les Musulmans, tant sous
le règne des Omeyyades que des Abbassides, les hérétiques
shiites s’allièrent avec les ennemis de l’Islam. L’histoire
musulmane reconnaît les hérétiques shiites comme des
traîtres. Leur traitrise n’allait pas s'arrêter ici. Ils
allaient plus tard aider les Moghols à capturer les terres
musulmanes, puis au fil de l’histoire, parmi leurs
nombreuses traîtrises, ils aidèrent récemment à l’invasion
de l’Iraq et de l’Afghanistan.
[2]
Abou al-Mahasin ‘Abd al-Wahid un jurisconsulte
Shafi’i d'éminence. Son travail, « le Bahr », était un
traité volumineux sur la jurisprudence shiite. Il fut
assassiné par les hérétiques sectaires ismaéliens. Il naquit
en 415 de l'Hégire (1024).
[3]
Comme nous l’avons déjà précédemment mentionné, les
hérétiques ismaéliens furent les alliées des croisés et il
ne fait aucun doute que la lettre envoyée confirme
l’intelligence entre les croisés et les ismaéliens qui ont
agi sur leur ordre.
[4]
Le sixième sultan de la branche aînée des Seldjouks. Il fut
le fils de Malik Shah et gouverna le Khorasan durant 20 ans
sous ses frères Barkiarouk et Muhammad, à qui il
succéda, après avoir forcé le sultan Mas’oud à admettre son
autorité suprême. Il conquit la Transoxiane et força
les rois ghaznawi à payer le tribut. Il fut pris
prisonnier par les Ghouz, une tribu turque et resta avec eux
depuis l’âge de cinq ans avant de s’enfuir. Il mourut en 552
de l’hégire (1157) quand il fut sur le point de récupérer
son royaume.
[5]
‘AbdAllah Muhammad Imam ad-Din al-Katib al-Isbahani
était un docteur Shafi’i et un auteur de beaucoup de poèmes
et d’épîtres. Il fut honoré de l’amitié de Salah ad-Din et
le servit comme secrétaire d’état jusqu’à la mort de ce
monarque en l’an 589 de l’Hégire (1192). Il naquit en 519
(1125) et mourut à Damas en l’an 697 de l’Hégire (1297).
[6]
Région entre le sud de l’Egypte et la Soudan.
[7]
Ril et Dakwan étaient deux tribus descendantes des Bani
Soulaym, qui exécutèrent soixante-dix Auxiliaires (Ansars)
que le Prophète Muhammad (Saluts et Bénédictions
d’Allah sur lui) avait envoyé sur leur demande pour les
aider contre une tribu hostile. Ces 70 musulmans surnommés
al-Qourra avaient tous mémorisé le Qur’an. Quand ils
atteignirent Bir Mawnah, ils furent interceptés par les
Banou Ril et Dakwan qui les tuèrent traîtreusement. Deux
autres tribus, furent associées dans cet acte meurtrier et
dans l’appel à la malédiction.
[8]
Adonné à la boisson.
[9]
Les Ribats étaient des casernes fortifiées le long des
frontières. Il n’y en avait pas moins de 10.000 près de la
Transoxiane seule. Les voyageurs pouvaient y trouver une
accommodation gratuite. Ces établissements étaient soutenus
par le gouvernement et leurs revenus augmentés par des
donations privés. Le service militaire dans un Ribat est
considéré comme un grand acte religieux et de nombreuses
traditions prophétiques le mentionne. Salman al-Farissi
(qu’Allah soit satisfait de lui) a rapporté : « J’ai entendu
le Messager d’Allah
(Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) dire : «
Ar-Ribat
(surveiller et de garder les frontières contre l’intrusion
des ennemis d’Allah) jour et nuit vaut mieux que le jeûne et la prière de nuit durant un
mois. S’il meurt en faisant cela, il sera perpétuellement
récompensé pour les œuvres qu’il accomplissait, et sera
pourvu continuellement de ses biens, et sera préservé de
l’épreuve (le châtiment de la tombe) ». Sahih
Mouslim
Parmi les exemples de Ribat est celui de la fameuse dynastie
des Mourabitine, voir notre « Moukhtassar at-Tarikh
al-Maghrib wal Andalous ».
[10]
Qoutb ad-Din Qaymaz qui partagea avec ‘Adoud ad-Din le
meurtre d’al-Moustanjid. Ibn al-Athir a rapporté qu’ils
élevèrent al-Moustadi au califat à la condition qu’il nomme
‘Adoud ad-Din son vizir et Qaymaz le général de ses troupes.
Ses tyrannies et exactions provoquèrent une révolte des gens
et le calife enquêta sur les raisons de ces troubles. Il dut
alors fuir la ville et le peuple pilla son palais. Il mourut
avant d’atteindre Mossoul suite aux souffrances qu’il endura
durant sa fuite.
[11]
Syène.
[12]
Les shiites qui n’ont jamais combattu le moindre ennemi
d’Allah au cours de leur histoire mais qui se sont acharnés
à détruire l’Islam et particulièrement le califat ottoman
comme nous le verrons dans notre dernier volume sur
l’histoire des ottomans.
[13]
La durée de la dynastie ‘oubaydi selon Ibn al-Athir,
d’al-Mahdi à la mort d’al-‘Adid fut d’environ 272 ans et un
mois durant lesquels ils commirent les pires infamies envers
les gens de la Sounnah.
[14]
Ecrivain, scripte.
[15]
Baha ad-Din Qaraqoush, écrivit in livre
intitulé « Le mérite de conduire le Jihad
contre les mécréants » qu’il présenta à Salah ad-Din
al-Ayyoubi et ce dernier le nomma Qadi al-‘Askar (Qadi de
l’armée) puis administrateur de ses affaires. Il écrivit
aussi une excellente biographie sur ce dernier qui est sur
ma liste de livre à traduire.