La
capture d’Abou Daoud as-Sou’louk
Masrour
al-Balkhi envoya Ahmad Ibn Laythawayh dans la région d’al-Ahwaz.
Quand il arriva, il s’installa à as-Sous. As-Saffar nomma Muhammad
Ibn ‘Oubaydallah Ibn Azarmard al-Kurdi gouverneur d’al-Ahwaz.
Muhammad Ibn ‘Oubaydallah entretint une correspondance avec le chef
zanj, et lui affirma la perspective qu’il était prêt à rejoindre ses
côtés car il avait entretenu une correspondance avec lui à partir
dès le début de la révolte du chef zanj. Muhammad lui donna
l’impression qu’il gouvernerait les régions d’al-Ahwaz pour
lui, tout en prétendant être fidèle envers as-Saffar jusqu’à ce
qu’il ait le contrôle ferme de la province. Le vil accepta à
condition que son gouverneur dans la région soit ‘Ali Ibn Aban et
que Muhammad Ibn ‘Oubaydallah soit seulement son député, une
offre qu’il accepta.
‘Ali Ibn Aban
envoya son frère al-Khalil avec un grand nombre de noirs et
d’autres, pendant que Muhammad Ibn ‘Oubaydallah, avec Abou
Daoud as-Sou’louk, renforcèrent leurs forces et partir pour as-Sous.
Cependant, ils n’allèrent pas loin car Ibn Laythawayh et les troupes
des autorités centrales qui l’accompagnaient, forcèrent les troupes
de ‘Ali à se retirer en fuite, perdant un grand nombre de zanj,
certains tués et d’autres capturés. Poussant en avant, Ahmad
Ibn Laythawayh atteignit Jounday Sabour.
Pendant ce
temps, ‘Ali Ibn Aban quitta al-Ahwaz pour prêter assistance à
Muhammad Ibn ‘Oubaydallah contre Ahmad Ibn Laythawayh.
Muhammad, avec une troupe de Kurdes et un groupe de brigands
rejoignirent ‘Ali et, comme Muhammad approchait, ils
procédèrent le long des rives opposées du canal Masrouqan. Muhammad
envoya un de ses aides avec trois cents cavaliers pour rejoindre
‘Ali Ibn Aban. Les deux hommes arrivèrent finalement à ‘Askar
Moukram. Muhammad alla seul chez ‘Ali Ibn Aban, et ensemble,
ils discutèrent un certain moment de leurs affaires. Après être
revenu dans son camp, Muhammad envoya à ‘Ali al-Qassim Ibn ‘Ali, un
des chefs kurdes appelé Hazim et un Sheikh appelé at-Talaqani
un des associés d’Abou Leyth as-Saffar qui lorsqu’ils arrivèrent
accueillirent ‘Ali. Muhammad et ‘Ali restèrent amicaux
jusqu’à ce que ‘Ali atteignit le pont de Fars et que Muhammad
Ibn ‘Oubaydallah entra dans Toustar. Il attira l’attention d’Ahmad
Ibn Laythawayh sur le fait que ‘Ali Ibn Aban et Muhammad
Ibn ‘Oubaydallah projetait de s’entraider pour le combattre et par
conséquent, il quitta Jounday Sabour et partit pour as-Sous.
‘Ali
atteignit le pont de Fars vendredi. Muhammad Ibn ‘Oubaydallah
lui avait promis que le prêcheur du sermon ce jour-là, invoquerait
les bénédictions sur le chef des zanj et ‘Ali du minbar de la
mosquée d’Histar. ‘Ali resta au pont de Fars, s’attendant à
que cela arrive et il envoya Bahboud Ibn ‘Abdel Wahhab pour
assister à la prière de vendredi et lui apporter des nouvelles.
Quand la séance de prière commença, le prêcheur monta sur le Minbar
et invoqua des bénédictions sur al-Mou’tamid, Abou Leyth as-Saffar
et Muhammad Ibn ‘Oubaydallah. Bahboud revint
immédiatement à ‘Ali avec ces nouvelles. Aussitôt, ‘Ali enfourcha
son cheval et ordonna à ses troupes de partir pour l’Ahwaz,
et il envoya en éclaireur devant lui, son neveu Muhammad Ibn
Salih et Muhammad Ibn Yahya al-Kirmani son
lieutenant et secrétaire. ‘Ali resta jusqu’à ce que ses troupes
aient traversé le pont et ensuite il le détruisit pour qu’il ne
puisse pas être suivi.
Muhammad
Ibn al-Hassan a dit : « J’étais parmi les troupes de ‘Ali qui
furent envoyées en avant en éclaireur. L’armée voyagea rapidement
toute la nuit et arriva à ‘Askar Moukram au lever du soleil. ‘Askar
Moukram avait négocié une paix avec le vil, mais ses soldats
rompirent le pacte, en attaquant et en pillant la ville. ‘Ali Ibn
Aban qui arriva à la suite, découvrit les dégâts causés par ses
troupes mais le mal était fait et il était incapable de changer quoi
que ce soit, si bien qu’il procéda directement à al-Ahwaz.
Quand Ahmad Ibn Laythawayh fut informé du retrait de
‘Ali, il reprit sa route vers Histar. Là, il affronta Muhammad
Ibn ‘Oubaydallah et ses partisans. Muhammad s’enfuit, mais
l’homme appelé Abou Daoud as-Sou’louk tomba entre ses mains et fut
envoyé à la cour de l’al-Mou’tamid tandis qu’Ahmad resta dans
Toustar.
Al-Fadl Ibn
‘Adi ad-Darimi, un des associés du chef des zanj, qui fut attaché à
Muhammad Ibn Aban, ‘le frère d’Ali, a rapporté ce qui suit :
« Après qu’Ahmad Ibn Laythawayh s’installa dans
Toustar, ‘Ali Ibn Aban se dirigea vers lui avec son armée. Il
s’arrêta dans un village du nom de Baranjan et prit des dispositions
pour ses éclaireurs lui ramène des renseignements sur Ahmad.
Ils revinrent pour lui dire qu’Ibn Laythawayh était déjà en
route et que sa cavalerie avancée se trouvait dans un village du nom
d’al-Bahiliyyine. ‘Ali avança vers Ahmad, en remontant
ses troupes, leur promettant la victoire et leur racontant les
exploits du vil.
Quand ‘Ali
atteignit al-Bahiliyyine, Ibn Laythawayh le rencontra
avec sa cavalerie d’environ quatre-cents cavaliers avant d’être vite
rejoint par des renforts. Comme les forces de cavalerie du
gouvernement étaient écrasantes par le nombre, un groupe des membres
d’une tribu arabe qui étaient aux côtés de ‘Ali Ibn Aban demanda un
sauf-conduit pour rejoindre Ibn Laythawayh. Le reste de la
cavalerie de ‘Ali fut mise en déroute, seulement un petit
détachement de fantassins resta ferme tandis que la plupart d’entre
eux s’enfuirent. Le combat s’intensifia entre les deux côtés et ‘Ali
Ibn Aban descendit de son cheval et rejoignit la bataille à pied
avec un de ses soldats esclave appelé Fath, surnommé
l’esclave d’Abou al-Hadid. Abou Nasr Salhab et Badr ar-Roumi
ash-Sha’rani, qui connaissait ‘Ali de vue, l’aperçut et lança un
avertissement aux troupes. ‘Ali s’enfuit recherchant la sécurité du
canal Masrouqan où il se jeta à l’eau, suivit par Fath mais
qui se noya. ‘Ali Ibn Aban attrapa la main de Nasr ar-Roumi, qui le
tira de l’eau et le mit à bord d’une galère, ‘Ali, blessé à la jambe
par une flèche, totalement vaincu s’enfui. Un grand nombre de
soldats zanj et de leurs braves furent tués.
En l’an 263
de l’Hégire (876), un « faraghinah » apparut le long de la route de
Mossoul où il se livra à des actes de brigandage mais il fut
finalement capturé et tué.
Cette même
année, Ya’qoub Ibn al-Leyth avança de Fars et lorsqu’il atteignit
an-Noubandajan, Ahmad Ibn Laythawayh quitta Toustar.
Alors Ya’qoub se dirigea vers al-Ahwaz. Avant son départ de
Toustar, Ahmad livra une bataille contre le frère de ‘Ali Ibn
Aban, qui fut vaincu et beaucoup de ses troupes zanj furent prises.
La
bataille de ‘Askar Moukram
Après la
défaite de ‘Ali Ibn Aban, face à Ibn Laythawayh, où il fut
blessé, ‘Ali arriva à al-Ahwaz, mais il n’y resta pas et
continua sa route jusqu’au camp de son maître, le chef zanj. Là, il
fut traité pour ses blessures jusqu’à ce qu’il se soit complètement
rétabli.
‘Ali se mit
alors de nouveau en route pour l’Ahwaz, en envoyant en même
temps son frère al-Khalil Ibn Aban et son neveu Abou Sahl Muhammad
Ibn Salih avec une énorme armée contre Ibn Laythawayh,
qui était dans ‘Askar Moukram. Les deux hommes avancèrent avec leurs
forces et rencontrèrent Ibn Laythawayh, qui se dirigeait vers
eux, à cinq kilomètres de ‘Askar Moukram. Les deux côtés se
déployèrent et Ibn Laythawayh, qui avait préparé une
embuscade, recula quand le combat s’embrasa. Dans leur zèle pour
l’attraper, les zanj le poursuivirent et passèrent par l’endroit où
l’embuscade était tendue. Les troupes d’Ibn Laythawayh
émergèrent derrière les zanj, qui furent déroutés et dispersés. Ibn
Laythawayh retourna alors en arrière pour les attaquer et
finir le travail, tandis que les zanj s’enfuirent vers leur camp.
Ibn Laythawayh partit pour Toustar, prenant avec lui les
têtes ennemies. ‘Ali Ibn Aban envoya Ankalwayh à la tête d’un
autre détachement vers le canal Masrouqan contre Ahmad Ibn
Laythawayh qui envoya trente des meilleurs éléments de sa
cavalerie pour engager Ankalwayh et, quand al-Khalil Ibn Aban
fut informé de leur mission, il leur prépara une embuscade et
lorsqu’ils arrivèrent, il les attaqua. Pas l’un d’entre eux ne
s’enfuit, ils furent tous tués jusqu’au dernier homme et leur tête
furent envoyées à ‘Ali Ibn Aban dans l’Ahwaz qui les envoya à
son tour au vil.
As-Saffar
arriva dans l’Ahwaz et Ibn Laythawayh s’enfuit devant lui.
Quand Ya’qoub
Ibn al-Leyth arriva à Jounday Sabour, il s’y établit et tous ceux
qui étaient au service des autorités centrales quittèrent la région.
Ya’qoub envoya à al-Ahwaz un homme appelé al-Hisn Ibn
al-‘Anbar et lorsqu’il s’approcha de la ville, ‘Ali Ibn Aban, le
lieutenant du chef zanj, partit et campa au Nahr as-Sidrah. Hisn
entra dans l’Ahwaz où il établit ses quartiers. Ses troupes
et ceux de ‘Ali Ibn Aban se livrèrent bataille et subirent chacune
des pertes. Cela continua jusqu’à ‘Ali Ibn Aban se prépara pour se
mettre en route l’Ahwaz où il affronta al-Hisn et ses
troupes lors d’une féroce bataille au cours de laquelle un grand
nombre des troupes de Ya’qoub furent tués, les chevaux de sa
cavalerie capturés et qu’un large butin fut saisit. Al-Hisn
et troupes s’enfuirent à ‘Askar Moukram, tandis que ‘Ali resta dans
l’Ahwaz et saisit tout ce qui fut laissé. Il revint alors au
Nahr as-Sidrah et donna l’ordre à Bahboud d’attaquer un
lieutenant kurde de Ya’qoub as-Saffar posté à Dawraq. Bahboud
fit ce qu’on lui demandait, prit le kurde prisonnier et tua un grand
nombre de ses hommes. Cependant, il agit généreusement vers l’homme
et le libéra. Après cela, ‘Ali s’attendit à ce que Ya’qoub se mette
en route contre lui, mais il ne le fit pas mais, il envoya plutôt
des renforts à al-Hisn Ibn al-‘Anbar sous le commandement de
son frère al-Fadl Ibn al-‘Anbar et leur ordonna de ne pas affronter
le vil et ses troupes et de se restreindre à l’Ahwaz. Ya’qoub
écrivit à ‘Ali Ibn Aban pour conclure une trêve pour qu’il puisse
quitter ses troupes dans l’Ahwaz mais ‘Ali rejeta cette
proposition, à moins qu’il ne transfère des ressources alimentaires
de la ville. As-Saffar se retira, lui permettant de déplacer les
ressources alimentaires tandis que ‘Ali se retira à son tour, enfin
que Ya’qoub puisse retirer le fourrage des animaux de l’Ahwaz.
Ainsi ‘Ali prit les ressources alimentaires et laissa le fourrage et
leurs armées restèrent à l’écart les unes des autres.
En l’an 264
de l’Hégire (877), les Byzantins capturèrent ‘AbdAllah Ibn Rashid
Ibn Kawous.
Lorsque
‘AbdAllah entra dans le territoire byzantin avec quatre-mille
troupes des régions de la frontière syrienne, il marcha vers Hisnayn
et al-Maskanin où il saisit du butin avant d’entamer son voyage de
retour. À peine quitta-t-il al-Boudandoun qu’il fut encerclé par les
commandants de Salouqiyah, Qadaydiyah, Qourrah, Kawkab et
Kharshanah. Les Musulmans descendirent de leur monture qu’ils
attachèrent et tous furent pratiquement tués lors de la bataille qui
s’ensuivit excepté environ cinq-cents ou six-cents d’entre eux qui
parvinrent à s’enfuirent. Les Byzantins capturèrent ‘AbdAllah Ibn
Rashid, qui reçut de nombreux coups et fut pris à Lou’lou’ah puis
amené au tyran (l’empereur byzantin) par la route de la poste.
Muhammad
al-Mouwallad fut nommé gouverneur de Wassit cette année. Souleyman
Ibn Jami’ collecta les taxes des régions adjacentes à Wassit de la
part du chef zanj et engagea Muhammad qu’il vaincu et chassa
avant d’occuper Wassit.
La bataille de Wassit
Souleyman Ibn
Jami’ fut envoyé par le chef des zanj à al-Hawanit et aux
régions des marais. Suite à la défaite de Jou’lan at-Turki le
percepteur des autorités centrales, à sa bataille contre Aghartimish
dont il mit l’armée en déroute et la mort de Khoushaysh, dont il
pilla le camp, Souleyman écrivit au chef zanj, pour lui demander la
permission de revenir pour renouveler son pacte avec lui et pour
régler ses propres affaires.
Après avoir
envoyé la lettre, Ahmad Ibn Mahdi al-Joubba’i conseilla à
Souleyman d’attaquer les forces de Takin al-Boukhari, qui étaient
stationnées à Bardouda. Souleyman accepta et se mis en route pour
Bardouda et arriva près d’un endroit appelé Akramahr, qui était
environ à 25 kilomètres du camp de Takin.
Quand il
atteignit l’endroit, al-Joubba’i dit à Souleyman que d’après son
opinion Souleyman devrait rester dans Akramahr pendant qu’il
continuerait dans les bateaux pour attirer l’ennemi vers lui, pour
les épuiser sur leur route. Il dit : « Quand ils t’atteindront, ils
seront épuisés et tu pourras te charger deux à ta guise ». Souleyman
suivit ce conseil et rassembla sa cavalerie et ses fantassins,
tandis qu’Ahmad Ibn Mahdi se mit en route tôt le matin dans
les galères. Il atteignit le camp de Takin et le combat éclata
pendant quelque temps le temps que Takin prépare sa propre cavalerie
et infanterie. Al-Joubba’i se retira et envoya un jeune homme pour
informer Souleyman que les troupes de Takin s’approchaient de lui
avec leur cavalerie. Le messager constata que Souleyman avait suivi
al-Joubba’i à cause de la lenteur des nouvelles. Le messager le
renvoya dans son camp, pendant qu’un autre messager d’al-Joubba’i
arriva avec les mêmes renseignements. Après que Souleyman soit
revenu vers ses troupes, il envoya Tha’lab Ibn Hafs al-Bahrani
et un des commandants zanj appelé Manina avec un détachement de
zanj. Ils devaient monter une embuscade dans la campagne le long de
la route que la cavalerie de Takin devait prendre et Souleyman leur
ordonna d’attaquer leurs arrières sitôt qu’ils seraient passés près
d’eux. Quand al-Joubba’i apprit que Souleyman avait renforcé leur
position avec ses cavaliers et avait ordonné d’établir d’une
embuscade, d’une voix fort assez pour permettre aux troupes de Takin
de l’entendre, il dit à ses propres troupes : « Vous m’avez trompé
et détruit ! Je vous ai ordonné de ne pas entrer dans ce canal, mais
vous avez insisté. Maintenant vous nous avez mis dans cette position
dont nous ne pouvons pas nous enfuir ». Quand les troupes de Takin
entendirent les remarques d’al-Joubba’i, ils se lancèrent à leur
poursuite en criant qu’ils avaient : « un oiseau dans une cage ».
Al-Joubba’i
se hâta de partir, avec les troupes de Takin à sa suite les couvrant
d’une pluie de flèches. Ils passèrent près de l’endroit de
l’embuscade et s’approchèrent du camp de Souleyman qui était
dissimulé derrière un mur avec ses cavaliers et soldats. Souleyman
avança alors pour rencontrer l’armée ennemie tandis que l’embuscade
émergea derrière la cavalerie et al-Joubba’i tourna ses galères dans
l’autre sens pour faire face aux ennemis qui étaient sur le canal.
La victoire sur l’ennemi fut achevée sur tous les fronts. Les zanj
les poursuivirent, tuèrent et pillèrent sur une distance d’environ
15 kilomètres. Alors Souleyman s’arrêta et dit à al-Joubba’i : «
Retournons en arrière. Nous avons gagné facilement et nous sommes en
pleine forme. La sécurité est préférable à n’importe quoi d’autre ».
Auquel al-Joubba’i répondit : « Au contraire! Notre plan a
parfaitement réussit et nous avons terrifié leurs cœurs. La
meilleure chose est de les prendre maintenant de nouveau au dépourvu
cette même nuit. Peut-être nous pourrions les chasser de leur camp
et les disperser ». Souleyman mit le conseil d’al-Joubba’i en action
et marcha vers le camp de Takin qu’il atteignit au coucher du
soleil. Il attaqua et Takin et soldats répondirent et une féroce
bataille s’ensuivit si bien que Souleyman et ses troupes se
retirèrent finalement du combat. Il s’arrêta alors pour restituer
l’ordre de ses troupes et envoya Shibl avec un détachement de
cavaliers, avec certains fantassins, dans la campagne. Il ordonna à
al-Joubba’i de naviguer ses galères le long du canal. Souleyman
partit avec sa cavalerie et son infanterie, en les menant lui-même
et il atteignit Takin sans obstacle. Cependant ils se retirèrent
complètement et abandonnèrent leur camp. Souleyman saisit tout qui
put être trouvé et brûla ensuite le camp avant de revenir à son
propre camp avec tout le butin recueillit. Il trouva une lettre du
vil qui lui accordait la permission de revenir chez lui. Souleyman
laissa al-Joubba’i en charge des troupes, prit avec lui les
bannières trouvées dans le camp de Takin, les péniches saisies
d’Abou Tamim, de Khoushaysh et de Takin et rejoignit la base du vil
où il arriva au mois de Joumadah Awwal dans l’année 264 de l’Hégire.
(877).
Cette même
année, Yahya Ibn Khalaf al-Joubba’i partit pour Mazrawan dans
les galères avec les troupes dont Souleyman lui avait donné la
charge, après son départ chez le chef des zanj. Al-Joubba’i avec un
groupe de noirs s’y dirigea à la recherche de réserves mais les
troupes de Jou’lan le défièrent, saisirent ses bateaux et le mirent
en déroute si bien qu’il revint défait à Tahitha. Là, il reçut des
lettres des villageois l’informant que quand Manjour, un Mawlah du
commandant des fidèles, et Muhammad Ibn ‘Ali Ibn Habib
al-Yashkouri apprirent l’absence de Souleyman Ibn Jami’ de Tahitha,
ils joignirent leur force, rassemblèrent leurs soldats et
attaquèrent le village qu’ils brûlèrent avant de partir. Ceux qui
s’échappèrent du village allèrent se réfugier dans celui d’al-Hajjajiyah.
Al-Joubba’i
écrivit à Souleyman pour l’informer de tous les événements récents
et le chef des zanj demanda à Souleyman de se hâter de revenir à
Tahitha. Lorsqu’il arriva, il fait savoir qu’il avait l’intention de
combattre Jou’lan et il prépara donc son armée dans cette intention.
Il envoya al-Joubba’i en avant avec les galères contenant des
chevaux et des hommes avec les ordres d’atteindre Mazrawan et de
camper face à l’armée de Jou’lan. Il donna l’ordre de laisser les
chevaux exposés à la vue des troupes de Jou’lan et de ne pas
l’attaquer.
Souleyman,
quant à lui, partit avec la totalité de l’armée excepté une poignée
d’entre eux qu’il laissa dans le camp et entra dans la région de l’Ahwaz.
Souleyman se dirigea alors vers Muhammad Ibn ‘Ali Ibn Habib,
qui était à ce moment dans un endroit appelé Talfakhar. Et une
importante bataille éclata. Beaucoup furent tués et Souleyman fut
capable de saisir un grand nombre de chevaux et un abondant butin.
Il tua un frère de Muhammad Ibn ‘Ali, qui parvint à s’enfuir.
Souleyman se mit en route pour le voyage de retour et alors qu’il se
trouvait dans la campagne entre al-Bazzaq et le village, les
cavaliers des Banou Shayban apparurent. Souleyman avait tué un des
chefs des Banou Shayban dans Talfakhar et prit un de ses jeunes fils
prisonnier et confisqué la jument qu’il montait. Les nouvelles
atteignirent la tribu et ils affrontèrent Souleyman avec
quatre-cents cavaliers. Quand Souleyman avait marché contre Ibn Habib,
il avait fait venir son lieutenant ‘Oumayr Ibn ‘Ammar, à al-Taff,
pour servir de guide du fait de sa connaissance des routes. Quand
Souleyman vit les cavaliers des Banou Shayban, il partit avec toutes
ses troupes et laissa ‘Oumayr Ibn ‘Ammar tout seul qui fut tué par
les Banou Shayban qui emportèrent sa tête. Le vil fut beaucoup peiné
de la mort de ‘Oumayr. Souleyman amena au vil tout qui fut acquis
dans le territoire de Muhammad Ibn ‘Ali Ibn Habib à la
fin du mois de Rajab de cette année.
Au mois de
Sha’ban, Souleyman prit un détachement de ses troupes à Qaryat Hassan,
dont le gouverneur des autorités centrales était Jaysh Ibn
Hamartakin. Souleyman attaqua le village, poussant Jaysh à s’enfuir
terrifié. Puis, Souleyman captura, pilla et brûla le village et prit
avec lui tous les chevaux qu’il trouva comme butin avant de revenir
dans son propre camp.
Ensuite, le
10 du mois de Sha’ban, Souleyman parti pour la région d’al-Hawanit
et envoya al-Joubba’i en avant dans les galères vers le Barr
Moussawir. Là, il trouva un certain nombre de grands bateaux, que
Jou’lan voulait utiliser pour atteindre Nahr Aban, qui contenait ses
chevaux, avec lesquels il avait l’habitude d’aller chasser.
Al-Joubba’i attaqua les vaisseaux, tua les équipages et saisit douze
chevaux, avant de revenir à Tahitha.
Le 26 du mois
de Sha’ban, Souleyman attaqua Tall Roumana. Les habitants évacuèrent
la ville et Souleyman saisit tout ce qui pouvait être pris en butin
avant de revenir dans son camp. Puis, le 10 du mois de Ramadan, il
alla à al-Jazirah, où se trouvait Abba tandis que Jou’lan était à
Mazrawan. Souleyman écrivit au vil, pour lui demander d’envoyer des
péniches, qu’il envoya sous le commandement d’un homme de ‘Abbadan
appelé as-Saqr Ibn al-Houssayn. Quand as-Saqr atteignit
Souleyman avec les péniches, il fit semblant de projeter d’attaquer
Jou’lan qui lorsqu’il fut informé s’inquiéta de la protection de son
propre camp. Mais, Souleyman s’approcha de l’endroit où se trouvait
Abba, l’attaqua en le prenant au dépourvu réussissant à accomplir
son but et captura six péniches.
Jabbash
al-Khadim, a rapporté que Souleyman trouva en fait huit berges dans
le camp d’Abba et qu’il incendia deux d’entre elles qui étaient sur
le rivage. Il saisit des chevaux, des armes et d’autre butin et
revint dans son propre camp.
Souleyman fit
savoir ensuite qu’il avait l’intention d’attaquer Takin al-Boukhari.
À cette fin il équipa quelques bateaux avec l’assistance
d’al-Joubba’i et de Ja’far Ibn Ahmad, un oncle maternel
d’Ankalayh, le fils du vil maudit. Mais, quand les bateaux
rapprochèrent du camp de Jou’lan, ce dernier les attaqua et les
saisi. Souleyman lança alors un assaut sur Jou’lan qui le poussa à
fuir vers ar-Roussafah. Il récupéra les bateaux, ainsi que
vingt-sept chevaux, deux poulains de Jou’lan et trois mulets, sans
parler des quantités considérables d’autre butin et d’armes. Encore
une fois Souleyman revint à Tahitha.
Au mois de
Dzoul Qi’dah, Souleyman alla à Roussafah et attaqua Mafar Ibn Jami’,
qui était posté là. Il saisit beaucoup de butin, pilla, brûla
Roussafah et envoya les bannières au vil.
Le 5 du mois
de Dzoul Hijjah de cette même année, Souleyman rejoignit le
vil pour célébrer la fête et rester chez lui. Mafar Ibn Jami’ parti
et attaqua le village d’al-Hajjajiyah, en prenant un certain
nombre de ses habitants captifs. L’un d’entre eux était le juge
religieux de Souleyman appelé Sa’id Ibn as-Sayyid al-‘Adawi, qui fut
capturé et envoyé à Wasif avec Tha’lab Ibn Hafs et quatre
commandants qui étaient avec lui. Ils étaient à une dizaine de
kilomètres de Tahitha, quand al-Joubba’i partit avec des chevaux et
des hommes à Mafar. Al-Joubba’i arriva dans la région, après les
actions de Mafar si bien qu’il se retira et écrivit à Souleyman,
pour l’informer des nouvelles et qui revint le mardi 28 du mois de
Dzoul Hijjah de cette année.
Jou’lan fut
relevé de son poste et Ahmad Ibn Laythawayh arriva et
se posta à ash-Shadidiyah.
Souleyman
s’aventura au Nahr Aban où il découvrit un des commandants d’Ibn
Laythawayh appelé Toumaj, qu’il attaqua et tua.
Au mois de
Rabi’ Thani de l’année 264 (877), Souleyman arriva à Roussafah, où
se trouvait l’armée de Matar Ibn Jami’. Souleyman l’attaqua, pilla
son camp et captura sept péniches, dont deux furent brûlées
Suite à cela,
Souleyman s’aventura en avant avec cinq péniches à bord desquelles,
il déploya ses meilleurs commandants et soldats. Takin al-Boukhari
l’engagea dans la bataille à ash-Shadidiyah, tandis qu’Ibn Laythawayh
était déjà en route vers Koufa et Jounboula. Takin vaincu Souleyman
et saisit ses péniches avec leurs machines de guerre, leurs armes et
leurs combattants. Lors de cette rencontre, les plus expérimentés
commandants de Souleyman furent tués. Ibn Laythawayh se
dirigea alors vers ash-Shadidiyah et administra ces régions jusqu’à
ce qu’Abou Ahmad eut nommé Muhammad al-Mouwallad,
gouverneur de Wassit.
Jabbash
rapporté que quand Ibn Laythawayh arriva à ash-Shadidiyah,
Souleyman marcha sur lui. La bataille dura deux jours et finalement,
le troisième jour, Souleyman se retira et Ibn Laythawayh et
ses troupes le poursuivirent. Alors Souleyman revint à l’attaque et
repoussa Ibn Laythawayh vers l’embouchure du canal Bardouda
après avoir failli se noyer il réussit à se sauver. Souleyman
captura dix-sept de ses montures.
Souleyman
envoya une lettre au vil lui demandant des renforts. Le chef zanj
lui envoya al-Khalil Ibn Aban et al-Moudawwab avec environ
mille-cinq-cents cavaliers. Après l’arrivée de ces renforts,
Souleyman alla aussitôt affronter Muhammad al-Mouwallad. Au
cours de la bataille, Muhammad s’enfuit et les zanj
occupèrent Wasif. Un grand nombre de personnes furent tuées et la
ville pillée et brûlée. Kanjour al-Boukhari était dans Wasif durant
ce temps et il resta ferme sur ses positions, et organisa la défense
tout au long de la journée jusqu’à l’après-midi, où il fut tué.
Al-Khalil Ibn Aban commanda la cavalerie de l’armée de Souleyman ce
jour et ‘AbdAllah surnommé al-Moudawwab. Al-Joubba’i fut responsable
des galères et al-Zanji Ibn Mihran des péniches. Souleyman
Ibn Jami’ mena ses commandants noirs et leur infanterie, Souleyman
Ibn Moussa ash-Sha’rani et ses deux frères menèrent ses chevaux et
les fantassins avec Souleyman Ibn Jami’. La force entière se
comporta à la perfection.
Plus tard,
Souleyman Ibn Jami’ quitta Wasif avec la totalité de son armée et se
dirigea vers Jounboula’, où il sema sur son passage terreur, ravage
et destruction. Le désaccord éclata entre lui et al-Khalil Ibn Aban
qui écrivit à son frère ‘Ali à son sujet. ‘Ali Ibn Aban supplia le
chef zanj de libérer al-Khalil de ses devoirs avec Souleyman et la
permission fut donnée à al-Khalil de revenir dans la ville du vil
avec ‘Ali Ibn Aban et les esclaves. Al-Moudawwab resta avec
Souleyman commandant les membres des tribus arabes. Souleyman resta
dans son camp quelques jours avant de partir vers le Nahr al-Amir où
il établit son camp. Il envoya al-Joubba’i et al-Moudawwab à
Jounboula', où ils restèrent quatre-vingt-dix jours.
Jabbash a dit
que le camp de Souleyman était à ash-Shadidiyah.
Durant cette
année, Souleyman Ibn Wahb parti de Baghdad pour Samarra. Il fut
accompagné par al-Hassan Ibn Wahb, tandis qu’Ahmad Ibn
al-Mouwaffaq, Masrour al-Balkhi et les commandants militaires les
escortèrent lors d’un défilé public. Quand Souleyman atteignit
Samarra, al-Mou’tamid devint furieux après lui et l’emprisonna dans
les fers. Son palais et ceux de ses fils Wahb et Ibrahim furent
confisqués.
Souleyman Ibn
Wahb fut libéré de prison et al-Mou’tamid retourna au palais Jawsaq.
En l’an 265
de l’Hégire (878), il y eut une bataille dans la région de
Jounboula' entre Ahmad Ibn Laythawayh et Souleyman Ibn
Jami’, le commandant du maître des zanj.
La
bataille de Jounboula'
Souleyman Ibn
Jami’ écrivit au chef des zanj, pour l’informer de la situation est
à Nahr az-Zouhayri. Il demanda à la permission de faire des dépenses
pour creuser un canal dans le Sawad al-Koufa et la plaine. Souleyman
l’informa que la distance n’était pas grande et que dès que le canal
serait creusé, il serait facile pour le chef des zanj d’arranger des
chargements de ressources alimentaires des régions de Jounboula' et
du Sawad al-Koufa. Le vil lui envoya un homme appelé Muhammad
Ibn Yazid al-Basri pour l’aider à réaliser cette tâche. Il écrivit à
Souleyman pour lui demander de lui fournir tout ce dont il aurait
besoin et de le loger chez lui jusqu’à la fin de la tâche pour
laquelle il a été envoyé. Souleyman déplaça l’intégralité de ses
forces dans ash-Sharifiyah où il resta pratiquement un mois complet
tandis que des ouvriers furent ramenés pour travailler sur le canal.
Durant ce temps, Souleyman ne toucha pas aux provisions appartenant
aux proches villageois du Khosrô Sabour mais il reçut plutôt des
réserves de la région d’as-Sin et de ses environs jusqu’au moment où
Ibn Laythawayh, l’administrateur financier d’Abou Ahmad
à Jounboula', l’attaqua et tua quatorze de ses commandants.
Muhammad
Ibn al-Hassan a rapporté que quarante-sept commandants furent
tués et un nombre inconnu de zanj. Le camp de Souleyman fut pillé,
ses bateaux qui étaient amarrés dans ce canal, retenus par des
travaux d’excavation du nouveau canal, furent brûlés. Souleyman se
retira totalement vaincu à Tahitha, où il est resta. Al-Joubba’i
arriva à la suite de la défaite et retourna plus tard en amont pour
rester à Barratimourta, où il laissa un amiral appelé az-Zanji Ibn
Mihran responsable des péniches.
Les autorités
centrales dépêchèrent Abou Hamzah Noussayr pour leur ramener
Shamraj afin qu’il soit présenté devant la cour et prendre ses
fonctions. Après cela, Noussayr tomba sur az-Zanji Ibn Mihran
sur le canal Barratimourta et saisi neuf de ses péniches, dont six
furent récupérés par az-Zanji.
Jabbash nia
qu’az-Zanji Ibn Mihran avait récupéré des péniches, et prétendit que
Noussayr les captura toutes.
Az-Zanji se
dirigea vers Tahitha, et envoya une lettre à Souleyman pour
l’informer de ce qui était arrivé. Souleyman resta dans Tahitha
jusqu’à ce qu’il soit informé qu’al-Mouwaffaq se dirigeait vers lui.
Au mois de
Mouharram de cette année, Ahmad Ibn Touloun lutta
contre Sima le Grand à Antioche, et l’assiégea jusqu’à ce qu’il
conquit la ville et tua Sima.
Au mois de
Joumadah Awwal de cette année, les membres d’une tribu arabes
tuèrent Jou’lan la brute à Dimimma. Il protégeait une caravane quand
il fut tué. Les autorités centrales envoyèrent un groupe de Mawlah
pour trouver les auteurs du crime, mais ils s’enfuirent. Les
chercheurs allèrent aussi loin que ‘Ayn at-Tamr avant de revenir à
Baghdad. Un certain nombre d’entre eux mourut d’un terrible froid
qui dura quelques jours où la neige tomba même à Baghdad.
Cette même
année, au mois Joumadah Awwal, il a été rapporté que cinq
commandants byzantins, avec trente-mille guerriers marchèrent vers
Adana où ils capturèrent Ourkhouz, qui avait été le gouverneur des
régions frontalières et qui avait été désisté de son poste mais
était resté en tant que simple garde de frontière. Environ
quatre-cents hommes furent capturés avec lui et les Byzantins
tuèrent environ mille-quatre-cents hommes qui s’étaient ralliés à
eux. Les Byzantins se retirèrent après quatre jours.
Tous fut
dévastée cette année.
L’empereur
byzantin envoya ‘AbdAllah Ibn Rashid Ibn Kawous, le percepteur des
régions frontalières qui fut auparavant capturé par lui, à Ahmad
Ibn Touloun, avec beaucoup d’autres prisonniers musulmans.
L’empereur lui envoya aussi un certain nombre de manuscrits comme un
cadeau.
Un
détachement de zanj alla à Jabboul, à bord de trente galères, et
saisit quatre bateaux contenant des denrées alimentaires avant de
revenir.
Al-‘Abbas Ibn
Ahmad Ibn Touloun et ses partisans quittèrent Barqah, au
mépris de son père, Ahmad qui, selon ce qui a été rapporté,
lui avait laissé la charge des devoirs administratifs en Egypte
quand il partit pour la Syrie. Après le retour d’Ahmad en
Egypte, Al-‘Abbas prit tout l’argent qui était là dans la trésorerie
égyptienne, aussi bien que le mobilier et d’autres choses
appartenant à son père et partit pour Barqah. Ahmad expédia
une force contre lui, qui captura et ramena Al-‘Abbas. Ahmad
l’emprisonna dans ses propres quartiers. À cause des actes
d’al-‘Abbas, un groupe d’hommes qui s’étaient joints à lui dans
cette entreprise furent tué.
Cette même
année, les zanj attaquèrent an-Nou’maniyah, brûlèrent son marché et
la plupart des habitations des habitants et prirent des prisonniers.
Ils marchèrent ensuite vers Jarjarayah, poussant les gens de la
région du Sawad à se réfugier dans Baghdad.
Au mois de
Dzoul Hijjah 265 de l’Hégire (878), Masrour al-Balkhi marcha
vers an-Nil et ‘AbdAllah Ibn Laythawayh s’en retira avec les
troupes de son frère. ‘AbdAllah qui était en conflit ouvert avec les
autorités centrales était partit avec ses partisans à Ahmadabad.
Il fut poursuivi par Masrour al-Balkhi, qui avait l’intention de le
combattre. Mais ‘AbdAllah Ibn Laythawayh et ses partisans
vinrent à l’improviste chez Masrour à pied et s’engagea à
l’obéissance et la loyauté. ‘AbdAllah Ibn Laythawayh s’excusa
à Masrour et fit le serment qu’il avait été incité à faire ce qu’il
avait fait. Son excuse fut acceptée et des robes d’honneur lui
furent octroyées ainsi qu’à plusieurs de ses commandants.
Cette même
année, Takin al-Boukhari s’aventura dans l’Ahwaz comme
avant-garde pour Masrour al-Balkhi.
La
bataille de Bab Koudak à Toustar
Masrour
al-Balkhi nomma Takin al-Boukhari gouverneur des régions de l’Ahwaz
à l’époque où Abou Ahmad avait nommé Masrour sur ces mêmes
régions. Takin se mit en route et arriva dans l’Ahwaz tandis
que ‘Ali Ibn Aban s’y trouvait déjà et se dirigeait vers Toustar
qu’il encercla avec une grande force de ses troupes zanj et
d’autres. Le peuple fut terrifié lors de leur arrivée et était sur
le point d’abandonner la ville quand, Takin arriva. Il n’eut même
pas le temps de changer sa tenue de voyage quand il engagea ‘Ali Ibn
Aban et ses troupes dans la bataille. Les zanj furent tués, mis en
déroute et dispersés. ‘Ali fut forcé de se retirer avec le reste de
ses forces pulvérisées. Ce fut la célèbre bataille de Bab Koudak à
Toustar, après laquelle Takin al-Boukhari revint et s’installa dans
la ville. Beaucoup de pirates et d’autres rejoignirent ses forces.
‘Ali Ibn Aban se mit aussi en route pour Histar avec un
nombre considérable de ses troupes et établit son camp sur la rive
est du canal Masrouqan. Il placé son frère sur la rive ouest, avec
la cavalerie et l’infanterie zanj. Il envoya un certain nombre de
ses commandants zanj en éclaireur dont parmi eux Ankalwayh,
Houssayn al-Hammami et d’autres et leur ordonna de se poster
au pont de Fars. Takin fut informé de ses activités par un esclave
appelé Wasif ar-Roumi, qui était un fugitif de ‘Ali Ibn Aban. Il
rapporta la position de l’ennemi au pont de Fars, leur consommation
de vin et la dispersion de leurs troupes pour collecter de la
nourriture. Alors pendant la nuit, Takin avança vers eux avec un
détachement de troupes, les attaqua et tua parmi leurs commandants
Ankalwayh, Houssayn al-Hammami, Abou Salih
Moufarraj et Andaroun. Le reste s’enfuit et rejoint al-Khalil Ibn
Aban, à qui ils racontèrent ce qui leur était arrivé. Takin
s’aventura alors le long de la rive est du Masrouqan et trouva
finalement ‘Ali Ibn Aban avec un détachement de troupes. Mais ‘Ali
ne s’arrêta pas pour combattre et se retira, bien qu’un esclave de
‘Ali du nom de Ja’farawayh fut pris captif. ‘Ali et al-Khalil
revinrent avec leurs détachements dans l’Ahwaz, tandis que
Takin retourna à Toustar. ‘Ali écrivit à Takin pour lui demander
qu’il se retienne de tuer Ja’farawayh et il le fit donc
emprisonné. Il y eut ensuite, un échange de messages de courtoisies
entre ‘Ali et Takin, dont les nouvelles atteignirent Masrour, qui
les désapprouva totalement. Masrour entendit même dire que Takin
avait sali sa loyauté en allant chez ‘Ali Ibn Aban.
Muhammad
Ibn ‘AbdAllah Ibn al-Hassan Ibn ‘Ali al-Ma’mouni
al-Badghissi, qui était un des associés de Takin al-Boukhari, a
rapporté que lorsque Masrour entendit les nouvelles du comportement
audacieux de Takin contre lui, il s’arrêta jusqu’à ce qu’il apprit
la véritable situation avant de se mettre en route vers les régions
de l’Ahwaz, laissant apparaître sa satisfaction et
approbation de Takin. Il prit la route à Shabarzan et de là, il se
dirigea vers as-Sous. Takin connaissait déjà ce que Masrour avait
entendu de lui et cela lui fit beaucoup de peine ainsi que le groupe
de ses commandants qui avaient suivi la compagnie de Masrour. Des
messages furent échangés dans les deux sens entre Masrour et Takin
si bien que ce dernier redevint confiant. Masrour alla à Wadi
Toustar, où il fit venir Takin, qui traversa pour accueillir
Masrour. Masrour ordonna de lui retirer son épée et de le placer en
détention. Quand l’armée de Takin vit cela, ils se dispersèrent
immédiatement, un groupe d’entre eux partit pour le territoire du
chef des zanj tandis qu’un autre groupe rejoignit le Kurde Muhammad
Ibn ‘Oubaydallah. Quand Masrour fut informé de leur réaction, il
offrit la sécurité à tous qui restèrent de l’armée de Takin qui le
rejoignirent.
Muhammad
Ibn ‘AbdAllah Ibn al-Hassan al-Ma’mouni a dit : « J’étais
parmi ceux qui allèrent au camp de Masrour quand il remit Takin à
Ibrahim Ibn Jou’lan. Takin resta sous sa garde jusqu’à l’arrivée de
la fin de son temps alloué où il mourut ». C’est les événements se
produisirent entre eux la fin de l’année 265 (878) et le début de
l’année 266 de l’Hégire (779).
Cette même
année, un détachement des zanj sous le commandement d’Abou
al-Moughirah Ibn ‘Issa Ibn Muhammad al-Makhzoumi attaqua La
Mecque (Mecca).
En l’an 266 de l’Hégire (879),
un
détachement byzantin arriva à Tall Basma de Diyar Rabi’ah, ou ils
tuèrent et capturèrent environ deux-cent-cinquante musulmans. Les
gens de Nissibin et de Mossoul s’enfuirent et les Byzantins se
retirèrent.
Aghartimish
fut nommé gouverneur pour les régions d’al-Ahwaz, qui avait
été sous la gouvernance de Takin al-Boukhari, où il arriva au mois
de Ramadan.
Masrour
ordonna à Aghartimish, Abba et Matar Ibn Jami’ de lutter
contre ‘Ali Ibn Aban. Ils marchèrent jusqu’à ce qu’ils
s’atteignirent Toustar, où ils s’arrêtèrent et saisirent les hommes
qui étaient dans la prison de Takin, dont parmi eux Ja’farawayh
et un groupe de zanj qui furent tous tués alors que Matar Ibn Jami’
fut responsable de l’opération. Puis, ils reprirent leur marche est
arrivèrent à ‘Askar Moukram.
Pendant ce
temps, ‘Ali Ibn Aban parti à leur rencontre et envoya en avant son
frère al-Khalil avec l’avant-garde de ses troupes. Al-Khalil avança
et prit position devant eux, tandis que ‘Ali suivait. Puisque les
zanj étaient plus nombreux que les forces gouvernementales, ces
derniers détruisirent le pont flottant et s’abstinrent de combattre.
Sous le couvert de l’obscurité de la nuit, ‘Ali Ibn Aban et ses
troupes se retirèrent vers l’Ahwaz tandis qu’al-Khalil avec
ses hommes restèrent dans Masrouqan. Al-Khalil fut bientôt informé
de l’arrivée d’Aghartimish, d’Abba et de Matar Ibn Jami’ qui
débarquèrent sur la rive est du Pont d’Arbouk qu’ils avaient
l’intention de traverser pour y parvenir. Al-Khalil le signala à son
frère ‘Ali Ibn Aban, qui se mit aussitôt en route vers eux et les
rencontra au pont. Il donna alors l’ordre à al-Khalil de venir le
rejoindre, ce qu’il fit. Les troupes de ‘Ali qui avaient été laissée
dans l’Ahwaz furent effrayés, démantelèrent leur camp et se
retirèrent à Nahr as-Sidrah. La bataille entre ‘Ali et les
commandants gouvernementaux eut lieu et les forces gouvernementales
eurent le dessus. ‘Ali revint dans l’Ahwaz où, il ne trouva
aucun de ses hommes. Ayant découvert qu’ils avaient atteint Nahr
as-Sidrah en bon ordre, il envoya quelqu’un pour les ramener mais
comme la situation était difficile, ‘Ali finit par les suivre
lui-même et resta à Nahr as-Sidrah. Les forces gouvernementales se
postèrent alors à ‘Askar Moukram.
‘Ali Ibn Aban
se prépara pour une nouvelle bataille et demanda Bahboud Ibn
‘Abdel Wahhab qui arriva avec ses troupes. Quand Aghartimish et ses
hommes entendirent que ‘Ali réunissait ses forces contre lui, et se
prépara lui-même à la bataille. ‘Ali donna le commandement de
l’avant-garde à son frère al-Khalil Ibn Aban, et lui assigna Bahboud
et Ahmad Ibn az-Zaranji. Les deux armées se rencontrèrent à
Dawlab, après quoi, ‘Ali ordonna à al-Khalil Ibn Aban de positionner
Bahboud en embuscade. Al-Khalil marcha jusqu’à ce qu’il
engagea l’ennemi dans la bataille. Pendant la première partie du
jour, les forces gouvernementales furent couronnées de succès mais
en manœuvrant sur le champ de bataille ils furent attaqués par les
embusqués. Les zanj humilièrent les forces gouvernementales, qui
s’enfuirent et Matar Ibn Jami’ fut pris prisonnier après être tombé
de son cheval. Bahboud l’attrapa et le ramena à ‘Ali. Sima,
surnommé Saghraj, fut tué avec un groupe d’officiers. Matar supplia
‘Ali de l’épargner qui lui dit : « Si tu avais épargné la vie de
Ja’farawayh, j’aurais épargné la tienne ». Alors il le
décapita de ses propres mains. ‘Ali Ibn Aban entra dans l’Ahwaz
tandis qu’Aghartimish et Abba se retirèrent avec les hommes qui
s’étaient enfuis avec eux jusqu’à ce qu’ils atteignent Toustar. ‘Ali
envoya les têtes de l’ennemi au vil (le chef des zanj) qui ordonna
de les exposer sur les murs de sa ville.
‘Ali Ibn Aban
avait l’habitude d’attaquer Aghartimish et ses forces avec plus ou
moins de succès. Alors le vil envoya la plupart de ses contingents
pour assister ‘Ali Ibn Aban. Par conséquent, les zanj sur nombrèrent
les troupes d’Aghartimish, qui fut forcé de concilier ses
différences avec l’ennemi. Comme ‘Ali Ibn Aban désirait la même
chose, ils conclurent une trêve et ‘Ali Ibn Aban reprit ses attaques
contre les régions environnantes. Une de ses attaques le ramena au
village de Bayroud, qu’il soumit et pris un immense butin. Il
écrivit au khabith (le vil) pour l’informer de ses actions et lui
envoya le butin qu’il acquit dans Bayroud.
Cette même
année, des hostilités éclatèrent entre les Ja’farid et les ‘Alid à
Médine et dans les régions avoisinantes.
Il a été
rapporté, que cette année, Ishaq Ibn Muhammad Ibn
Yousouf al-Ja’fari était le gouverneur de Médine, du Wadi al-Qoura
et des régions environnantes. Il envoya un de ses agents à Wadi
al-Qoura, mais le peuple se révolta lui et le tuèrent avec deux des
frères d’Ishaq. Ishaq parti à son tour à Wadi
al-Qoura, mais il tomba malade et mourut. Son frère Moussa Ibn Muhammad
prit son poste dans Médine. Al-Hassan Ibn Moussa Ibn Ja’far
se révolta contre lui, mais ce dernier l’acheta avec huit-cents
dinars. Suite à cela, Abou al-Qassim Ahmad Ibn Muhammad
Ibn Isma’il Ibn al-Hassan Ibn Zayd, le fils de l’oncle
maternel d’al-Hassan Ibn Zayd, le gouverneur du Tabaristan,
organisa une révolte, tua Moussa, pris le contrôle de Médine et
occupa la ville.
Durant ces
événements, les prix de la ville augmentèrent considérablement. Ahmad
Ibn Muhammad alla aux douanes et leva les taxes sur les
marchandises garantissant ainsi aux marchands leur argent. Par la
suite, les prix déclinèrent et la ville redevint calme. Les
autorités centrales nommèrent le gouverneur Hassanide pour
Médine jusqu’à l’arrivée d’Ibn Abi as-Saj.
Cette même
année, les membres d’une tribu saisirent la parure recouvrant la
Ka’bah et l’emportèrent. Certains d’entre eux se rendirent chez le
chef des zanj et cette calamité choqua les pèlerins dans la ville.
Toujours
cette même année, les Byzantins envahirent Diyar Rabi’ah. La
population fut invitée à quitter la ville et ils se mirent en route
alors que le froid rendait impossible le passage dans les montagnes.
Cette année,
Sima, le lieutenant d’Ahmad Ibn Touloun et trois-cents hommes
du Tarse attaquèrent la région frontalière syrienne. Dans la région
de Heraclia, ils furent rencontrés par l’ennemi au nombre d’environ
quatre-mille hommes et une féroce bataille s’ensuivit. Les Musulmans
infligèrent de lourdes pertes à l’ennemi, en soutenant eux-mêmes de
nombreuses pertes.
Muhammad
Ibn Abi as-Saj arriva à La Mecque cette année. Ibn al-Makhzoumi
offrit de la résistance mais Ibn Abi as-Saj le mit en déroute et
saisit toutes ses possessions le jour de Tarwiyyah.
Toujours
cette année, Kayghalagh partit pour al-Jabal et Bouktimour revint à
Dinawar.
Cette même
année, les troupes du commandant zanj entrèrent à Ram-Hormuz.
Nous avons
précédemment mentionné comment Muhammad Ibn ‘Oubaydallah
al-Kurdi et ‘Ali Ibn Aban, le lieutenant du vil, se réconcilièrent.
Il a aussi été rapporté qu’à cause de ce qui arriva, ‘Ali conçu de
la rancune contre Muhammad et chercha un moyen de le tromper.
Muhammad Ibn ‘Oubaydallah connaissait ses intentions et
cherchait à les éviter. Il écrivit à Ankalayh le fils du vil, et le
supplia de demander à son père de lui assigner, le territoire de Muhammad
Ibn ‘Oubaydallah directement à lui pour enlever le contrôle de ‘Ali
sur lui. Cette demande fut accordée, mais elle augmenta seulement la
rage de ‘Ali qui écrivit au vil, pour l’informer qu’il était sûr que
Muhammad complotait une traîtrise. Il demanda la permission
d’attaquer Muhammad et pour créer un prétexte, il demanda que
l’on ordonne à ce dernier de lui (‘Ali) livrer les recettes fiscales
de sa région. Cela fut accordé et ‘Ali écrivit à Muhammad Ibn
‘Oubaydallah pour lui demander de lui transférer l’argent. Muhammad
remit le paiement à plus tard et retarda l’exécution de l’ordre.
‘Ali fit donc des préparatifs pour le combattre. Il se mit en route
vers lui et attaqua Ram-Hormuz où Muhammad Ibn ‘Oubaydallah
était posté. Comme Muhammad manquait de moyens pour arrêter
‘Ali, il s’enfuit. ‘Ali entra ainsi dans Ram-Hormuz et pilla la
ville, pendant que Muhammad Ibn ‘Oubaydallah se réfugia dans
les plus lointaines forteresses d’Arbaq et d’al-Bilam. Extrêmement
effrayé par l’action de ‘Ali, Muhammad lui écrivit pour
demander une réconciliation. ‘Ali transmis sa demande au vil qui
instruisit ‘Ali d’accepter son offre et de s’assurer que Muhammad
livrerait rapidement l’argent. Muhammad Ibn ‘Oubaydallah
livra deux-cent-mille dirhams à ‘Ali qui envoya l’argent au vil et
garda ses distance de Muhammad Ibn ‘Oubaydallah et des
régions sous sa juridiction.
Il y eut
cette année, une bataille entre les Kurdes d’ad-Dariban et les zanj
du vil au cours de laquelle, ces derniers furent mis en déroute.