Chapitre Onze

Les califes du Caire

Al-Moustansir Billah


Al-Moustansir Billah Ahmad Abou al-Qassim était le fils d’az-Zahir Bi-Amrillah Abou Nasr Muhammad Ibn an-Nassir Li-Dinillah. Le Sheikh Qoutb ad-Din a rapporté qu’il fut emprisonné à Baghdad, mais quand les Mongols le capturèrent, ils le libérèrent et il s’enfuit vers l’ouest de l’Iraq. Quand Baybars assuma le Sultanat, al-Moustansir lui rendit visite au mois de Rajab avec dix hommes des Banou Mouharish et le sultan sortit à sa rencontre avec les Qadis et les officiers d’état. Puis, il alla au Caire, certifia par la suite sa descendance au chef Qadi Taj ad-Din Ibn Bint al-‘Az et il fut alors reconnut calife.
Le premier qui lui porta allégeance fut le sultan ensuite le chef Qadi Taj ad-Din, le Sheikh ‘Izz ad-Din Ibn ‘Abdes-Salam et enfin les nobles selon leurs degrés. Cela eut lieu le 13 du mois de Rajab de l’année 659 de l’Hégire (1260). Son nom fut alors gravé sur la monnaie et mentionné dans la Khoutbah et il reçut le nom de famille de son frère et les gens se réjouirent.
Le vendredi, il défila dans la ville portant la cape noire, à la mosquée de la citadelle. Il monta alors sur la chaire et délivra un prône dans lequel il loua la noblesse des Abbassides, bénit le calife et les Musulmans et guida la prière des gens. Ensuite, il prépara la cérémonie d’investiture du sultanat habituellement attribuée par le calife. Un pavillon fut érigé sous les murs du Caire dans lequel prirent place le calife et le sultan le lundi 4 du mois de Sha’ban ou se trouvait présent les Qadis, les nobles et le vizir. Le calife en personne investit le sultan de la robe d’honneur et d’un collier. Une chaire fut érigée et Fakhr ad-Din Ibn Louqman, le secrétaire d’état, y monta et lut le diplôme de cérémonie d’investiture. Alors le sultan vêtu de sa robe d’honneur monta à cheval et entra par Bab an-Nasr (la Porte de la Victoire).
La ville du Caire fut gaiement ornée et le vizir chevaucha en avant avec la lettre d’investiture tandis que les nobles le suivaient à pied derrière lui. Le sultan nomma alors pour le calife un Atabek, des contrôleurs de la maison, un serviteur, un trésorier, un chambellan, un secrétaire, puis appointa un revenu et un corps d’esclaves, cent chevaux, trente mulets, dix chameaux adultes et d’autres choses de ce genre.

L’émir Shams ad-Din Aqoush le prince d’Alep, nomma un autre calife puis lui donna le titre d’al-Hakim Bi-Amrillah et la Khoutbah fut lue en son nom qui fut aussi gravé sur la monnaie. Par la suite, le calife al-Moustansir disposa pour l’Iraq accompagné par le sultan qui le suivit jusqu’à ce qu’ils arrivèrent à Damas.
Le sultan équipa alors le calife, lui assigna les trois fils du souverain de Mossoul pour l’expédition contre Baghdad, lui donna 1 000 000 de dinars en or et 66 000 dirhams. Le calife se mit en route alors avec les princes de l’est, al-Malik as-Salih Isma’il le souverain de Mossoul, al-Malik al-Mouzaffar ‘Ali, le souverain de la Syrie et al-Malik al-Moujahid le souverain de Jazirat Ibn ‘Omar. Le Calife d’Alep al-Hakim le rejoignit aussi, se soumit à lui et entra sous ses ordres. Il avança alors et pris Hadithah et Hit. Là, l’armée des Mongols les interceptèrent et tuèrent un grand nombre de Musulmans tandis que le calife al-Moustansir fut porté disparu. Certains ont rapporté qu’il fut tué, ce qui était apparemment le cas et d’autres ont rapporté qu’il s’enfuit et se dissimula dans les provinces. Cela eut lieu le 3 du mois de Mouharram 660 de l’Hégire (1261). Son califat dura moins de six mois et il fut succédé une année plus tard par al-Hakim, le même qui fut déclaré calife à Alep du vivant d’al-Moustansir.


Al-Hakim bi-Amrillah

Al-Hakim Bi-Amrillah Abou al-‘Abbas Ahmad Ibn Abou ‘Ali al-Hassan al-Qoubbi Ibn Abou Bakr, le fils du calife al-Moustarshid Ibn al-Moustadhir Billah, se dissimula lors de la capture de Baghdad et échappa au massacre.
Il quitta peu après la ville accompagné par une escorte et chercha la protection de Houssayn Ibn Falah l’émir des Banou Khafajah et resta avec lui quelque temps. Il suivit alors les Arabes à Damas et résida pendant un certain temps avec l’émir ‘Issa Ibn Mouhannah. Al-Malik an-Nassir le souverain de Damas informé de sa présence lui envoya une invitation mais l’avance des Mongols le surprit et chamboula ses plans. Cependant, quand al-Malik al-Mouzaffar vint à Damas, il envoya un messager à l’émir Kilij al-Baghdadi pour le convoquer. Lorsqu’il l’eut rejoint, il lui porta allégeance et un certain nombre de chefs arabes se déplacèrent pour se mettre à son service.
Avec leur aide, il prit ‘Anah, Hadithah, Hit et Anbar et combattit les Mongols qu’il vainquit. Par la suite ‘Ala' ad-Din Taybars, qui était à cette époque le lieutenant-gouverneur de Damas pour al-Malik az-Zahir Baybars l’invita et il se mit en route pour Damas au mois de Safar et l’envoya au Sultan, mais al-Moustanjid Billah l’avait précédé au Caire trois jours auparavant, il ne crut pas prudent d’y entrer de peur d’être capturé. Il revint donc à Alep, dont le prince et les nobles dont ‘Abdel-Halim Ibn Taymiyah, lui portèrent allégeance et après avoir réuni une force considérable, il marcha vers ‘Anah. Quand al-Moustansir revint, il le rencontra à ‘Anah et al-Hakim admit son autorité et se soumit à lui.
Quand al-Moustansir fut porté disparu après que la bataille précédemment mentionnée, al-Hakim se mit en route pour Rahbah et visita ‘Issa Ibn Mouhannah. À cette époque, al-Malik az-Zahir Baybars lui écrivit et le convoqua et il partit pour le Caire avec son fils accompagné par une escorte. Al-Malik az-Zahir le reçut avec tous les honneurs et lui porta allégeance comme calife. Son règne fut long et dura plus de quarante ans. Al-Malik az-Zahir lui donna pour résidence le grand bastion dans la citadelle et il prêcha fréquemment dans la mosquée de la citadelle.
Le Sheikh Qoutb ad-Din a rapporté que le jeudi 8 du mois de Mouharram de l’année 661 de l’Hégire (1262), le sultan tint une audience publique et al-Hakim bi-Amrillah se rendit à cheval au Grand Hall dans la citadelle de la montagne et s’assit avec le sultan; ces événements eurent lieu après la vérification de sa descendance et le sultan le reçut et admis son autorité sur les Musulmans. Alors il avança devant le sultan et l’investit de l’administration des affaires. Puis, les gens, selon leurs degrés lui rendirent hommage.
Le jour suivant étant vendredi, il prêcha un discours dans lequel il mentionna les mérites du combat dans la voie d’Allah, de l’Imamat, parla de ce qui s’était produit jusqu’au déshonneur du califat et dit : « Mais ce sultan al-Malik az-Zahir s’est levé en défense de l’Imamat avec peu de partisans et dispersa les hordes des mécréants après qu’ils eurent pénétré dans le centre de l’empire ». Le début de son sermon fut : « Louange à Allah Exalté qui leva un pilier et un défenseur pour la Maison des Abbassides ». Il écrivit alors aux provinces pour annoncer son investiture.

Cette même année et par la suite, ce produisit des arrivées successives de corps de Mongols qui était devenu Musulmans, demandant l’asile. On leur donna du pain et une indemnité journalière et ce fut le début de leurs méfaits.


En l’an 662 de l’Hégire (1263), fut accompli le collège Zahiriyah entre les deux palais et la chaire de théologie Shafi’i fut tenue par at-Taqi ad-Din Ibn Razin et la chaire des Ahadith par Sharaf ad-Din ad-Dimyati.

Cette même année, l’Egypte fut convulsée par un grand tremblement de terre.


En l’an 663 de l’Hégire (1264), le sultan musulman de l’Andalousie, Abou ‘AbdAllah Ibn al-Ahmar écrasa les croisés et récupéra trente-deux villes de leurs mains villes, dont Séville et Murcie.

Cette même année, des incendies furent fréquents dans divers parties de la ville du Caire et des emballages contenant du soufre furent trouvés sur les toits des maisons.

Cette même année, le canal d’Ashmoun, qui relie le lac Manzalah avec le Nil à Damiette, fut creusé et le sultan en personne prit part aux travaux avec les nobles.

Cette même année, mourut Houlakou le despote des Mongols qui fut succédé par son fils Abaghah.

Toujours cette même année, le sultan conféra la dignité du sultanat à son fils al-Malik as-Sa’id qui était alors âgé de quatre ans et le fit parader dans la citadelle de la montagne et porta en personne l’investiture devant son fils, de Bab as-Sirr (la Porte des Secrets) à Bab as-Silsilah (la Porte de la Chaîne) et retourna, pendant que Sa’id alla au Caire, les nobles marchant devant lui.

Quatre Qadis furent renommés cette même année pour le territoire égyptien, un pour chaque école doctrinale et cela fut à cause du retard pris par le Qadi Taj ad-Din Ibn Bint al ‘Izz pour rendre les nombreuses décisions. Au soin du Shafi’i fut assigné l’administration de la propriété des orphelins et le département de la trésorerie publique. Par la suite la même réforme fut réalisée à Damas.

Au mois de Ramadan, le sultan plaça une contrainte sur le calife et lui interdit ses contacts avec les gens, car ses partisans avaient l’habitude d’entrer dans la ville et parler des affaires de l’état.


Durant l’année 665 de l’Hégire (1266), le sultan ordonna la construction d’une mosquée à Hassaniyah, une ville à l’est de Mossoul entre elle et Jazirat Ibn ‘Omar, qui fut achevée en l’an 667 (1268). Un Imam Hanafi s’y installa.


En l’an 674 de l’Hégire (1275), le sultan envoya une armée contre Noubah et Dounqoulah (Dongola) qui fut victorieuse. Le roi de Noubah (Nubie) fut pris prisonnier et envoyé à al-Malik az-Zahir et un tribut fut imposé aux gens de Dounqoulah, louanges à Allah.
Ad-Dahhabi a rapporté que la première expédition contre Noubah eut lieu durant l’année 31 de l’Hégire (651) quand elle fut attaquée par ‘AbdAllah Ibn Abi Sarh (qu’Allah soit satisfait de lui) à la tête de 5 000 cavaliers. Néanmoins, il ne l’a conquis pas mais conclut la paix avant de revenir. Elle fut de nouveau envahie sous le règne d’Hisham mais sans succès et de nouveau sous le règne d’al-Mansour. Az-Zinki l’envahi ensuite ; puis Kafour al-Ikhshidi : puis Nassir ad-Dawlah Ibn Hamdan et finalement Touran Shah (Touranshah), le frère du sultan Salah ad-Din en l’an 568 de l’Hégire (1172), mais elle ne fut jamais conquise jusqu’à cette année. Concernant cet événement, Ibn ‘Abd az-Zahir a dit :
« C’est une victoire, dont je n’ai pas entendu nulle similaire
Ni de dépositions et ni du témoignage d’un témoin oculaire. »


Au mois de Mouharram de l’année 676 de l’Hégire (1277), décéda al-Malik az-Zahir à Damas et son fils al-Malik as-Sa’id Muhammad accéda à la souveraineté à l’âge de dix-huit ans.

Cette même année, at-Taqi Ibn Razin unifia les bureaux du Qadi de Misr (vieux Caire) et du Caire qui était auparavant séparés.


Durant l’année 678 de l’Hégire (1279), al-Malik as-Sa’id fut déposé et envoyé comme sultan à al-Kark mais il mourut cette même année et son frère Badr ad-Din Salamish qui était alors âgé de sept ans prit sa succession pour l’autorité sur l’Égypte. Il fut surnommé al-Malik al-‘Adil, l’émir Sayf ad-Din Qalawoun fut nommé son Atabek, la monnaie fut frappée avec son nom sur un côté et le nom de son Atabek sur le dos et on invoqua pour tous les deux dans la Khoutbah.

Au mois de Rajab, Salamish fut déposé sans résistance et Qalawoun usurpa le gouvernement et prit le titre d’al-Malik al-Mansour.


Le jour de ‘Arafat, le 9 du mois de Dzoul Hijjah de l’année 679 de l’Hégire (1280), de gros grêlons tombèrent dans la région de Misr ainsi que les foudres.


Le 16 du mois de Rajab de l’année 680 de l’Hégire (1281), Le sultan égyptien Sayf ad-Din Qalawoun as-Salihi sortit à la rencontre d’une armée de Mongols sous le commandant de Manjou (Mango) Timour Houlakou. L’armée des Mongols, au nombre de 100 000 guerriers, accompagné par le roi arménien Léo III et son armée, atteignit la Syrie et provoqua la consternation. Le sultan marcha à leur rencontre pour les stopper. Une bataille eut lieu à Homs et malgré le grand carnage qui s’ensuivit, les Musulmans furent victorieux, et les écrasèrent comme à ‘Ayn Jalout, louanges à Allah.


En l’an 688 de l’Hégire (1288), le sultan prit Tripoli par la force. La ville était aux mains des croisés depuis l’année 503 de l’Hégire (1109) jusqu’à ce temps après avoir été conquise sous le règne de Mou’awiyyah (qu’Allah soit satisfait de lui).

At-Taj ad-Din Ibn al-Athir écrivit une lettre au gouverneur du Yémen pour lui annoncer la bonne nouvelle et il lui dit : « Des califes et des souverains de ces jours, il n’y en existe plus exceptés ceux qui pensent seulement à eux, absorbés dans les festivités de plaisir, ne pensant qu’à leur sécurité personnelle et la considérant comme une grande et bonne fortune et à qui, quand la guerre est mentionnée devant eux, demandent seulement quelle route ils pourraient emprunter pour s’enfuir. Bien que leur richesses furent pillées et leurs dominions perdus, ils ne se sentaient pas concernés par ce qui leur avait été arraché et ils étaient tels qu’ils sont décrit dans les vers :
« S’ils luttèrent, ils furent tués et s’ils attaquèrent, ils furent déroutés,
S’ils conduisirent la guerre, ils furent pillés et s’ils contestèrent pour la victoire, ils furent dominés.
Jusqu’à ce que le Seigneur suscite celui qui défendit Sa foi
Et humilia la mécréance et ses démons. »

Certains ont rapporté que le sens de Tripoli (tarablous) dans la langue grecque signifie « trois forts unis ».


Au mois de Dzoul Qi’dah de l’année 689 de l’Hégire (1289), mourut le sultan Qalawoun et son fils al Malik al-Ashraf Salah ad-Din Khalil lui succéda.
Il rendit manifeste l’autorité du calife qui n’eut aucun pouvoir sous le règne de son père qui ne lui demanda même pas de l’introniser sultan. Le calife prêcha alors le vendredi aux gens et fit allusion dans son discours qu’il avait nommé al-Malik al-Ashraf à l’autorité suprême. Et lorsqu’il finit son discours, le chef Qadi Badr ad-Din Ibn Jam’ah, conduisit la prière des gens. Le calife prêcha alors une deuxième fois, en proclamant le combat dans la voie d’Allah, al-Jihad fi-Sabilillah, parla de Baghdad et préconisa sa reconquête.


En l’an 691 de l’Hégire (1291), le sultan se mit en route et prit Qal’at ar-Roum après un siège de 33 jours ou la garnison composée de Mongols et d’Arméniens furent exécutés. La forteresse prit alors le nom de Qal’at al-Mouslimin


En l’an 693 de l’Hégire (1293), le sultan fut assassiné à at-Taroujah, un village sur la rive est du Nil entre le Caire et Alexandrie. Le 12 du mois de Mouharram son frère Muhammad Ibn al-Mansour fut placé sur le trône et surnommé al-Malik an-Nassir, alors qu’il était âgé de sept ans. Mais, il fut déposé au mois de Mouharram de l’année 694 de l’Hégire (1294) et Kitbougha al-Mansouri fut proclamé sultan et prit le titre d’al-Malik al-‘Adil.

Cette même année, Qazan Ibn Arghoun Ibn Abaghah Ibn Houlakou, le monarque des Mongols embrassa l’Islam et la foi musulmane se propagea parmi ses troupes. Les gens se réjouirent de ces nouvelles.


Au mois de Safar de l’année 696 de l’Hégire (1296), alors que le sultan était à Damas, Lajin usurpa le gouvernement et les nobles lui portèrent allégeance et il fut surnommé al-Malik al-Mansour. Le calife lui accorda la robe noire d’honneur et Lajin fut envoyé chez al-‘Adil à Sarkhad pour être le gouverneur. Lajin fut assassiné au mois de Joumadah Thani de l’année 698 de l’Hégire (1298) et al-Malik an-Nassir Muhammad Ibn al-Mansour Qalawoun qui avait été banni à Kark fut restitué et investi de l’autorité suprême par le calife. Il transféra à al-‘Adil le gouvernement de Hama où il resta jusqu’à sa mort en 702 de l’Hégire (1302).


Le jeudi soir 18 du mois de Joumadah Awwal de l’année 701 de l’Hégire (1301), le calife al-Hakim décéda. La prière d’après-midi fut conduite pour lui au marché des chevaux sous la citadelle et sa civière fut assistée par les principaux officiers d’état, tous à pied. Il fut enterré près du tombeau de Sayyidah Nafissah . Il fut le premier des califes à y être enterré, et il devint l’endroit où ses successeurs furent enterrés. Son fils ‘Abou ar-Rabi’ Souleyman prit sa succession au califat.


 

Mamelouk architecture - Sultan Qalawoun mosque

 

 

Al-Moustakfi Billah

Al-Moustakfi Billah Abou ar-Rabi’ Ibn Souleyman al-Hakim bi-Amrillah naquit au milieu du mois de Mouharram de l’année 684 de l’Hégire (1285). Il s’occupa peu des affaires. Il devint calife suite au décès de son père au mois de Joumadah Awwal de l’année 701 de l’Hégire (1301). Son nom fut lu dans la Khoutbah dans les principales villes d’Egypte et de Syrie et la nouvelle de sa succession pénétra toutes les dépendances et les dominions de l’Islam. Les califes avaient l’habitude de résider à Kabsh mais le sultan les transféra à la citadelle et construisit un palais pour eux.


En l’an 702 de l’Hégire (1302), les Mongols envahirent la Syrie et le sultan, accompagné par le calife, sortit à leur rencontre. Les Musulmans furent victorieux et ils massacrèrent un grand nombre d’ennemis tandis que le reste s’enfuit.

Cette même année, l’Égypte et la Syrie furent convulsés par un grand tremblement de terre et beaucoup de gens perdirent leurs vies suite aux destructions provoquées par ce tremblement.


Durant l’année 704 de l’Hégire (1304), l’émir Baybars al-Jashanjir al-Mansouri, établit des salaires et des conférences pour la mosquée d’al-Hakim et reconstruit la mosquée après sa démolition par le tremblement de terre. Il y nomma quatre professeurs Qadis de jurisprudence. Le conférencier sur les Ahadith (ou Traditions) fut Sa’d ad-Din al-Harithi et pour la grammaire Abou Hayyan.


En l’an 708 de l’Hégire (1308), le sultan al-Malik an-Nassir Muhammad Ibn Qalawoun se mit en route avec l’intention de faire le pèlerinage à la Mecque et quitta le Caire le 24 du mois de Ramadan accompagné par un certain nombre de nobles. Il voulut passer par Karkh où un pont avait érigé pour lui. Quand il atteignit le milieu, le pont s’effondra et ceux qui étaient devant lui s’enfuirent. Son cheval bondit sous lui et il fut sauvé, mais ceux qui étaient derrière lui au nombre de cinquante, tombèrent et quatre d’entre eux furent tués. Le plus grand nombre fut seulement meurtri par leur chute dans les douves en dessous. Le sultan resta à Karkh. Par la suite, il écrivit une lettre aux provinces d’Égypte contenant sa renonciation. Cela fut vérifié par les Qadis d’Egypte et expédié ensuite aux Qadis de Syrie et l’émir Rouqn ad-Din Baybars al-Jashanjir devint le sultan officiel le 23 du mois de Shawwal et fut surnommé al-Malik al-Mouzaffar. Le calife l’investit et l’habilla de la cape noire et du turban. La lettre d’investiture fut envoyée en Syrie dans un sac de satin noir et publiée. Le titre était : « De Souleyman » et elle commençait par : « Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. »


Au mois de Rajab de l’année 709 de l’Hégire (1309), al-Malik an-Nassir revint, désireux de récupérer son pouvoir. Un certain nombre de nobles préférait son administration et il entra à Damas au mois de Sha’ban puis au Caire durant la fête de ‘Id al-Fitr et monta dans la citadelle. Al-Mouzaffar Baybars s’était déjà enfui avec certains de ses partisans quelques jours avant son arrivée mais il fut par la suite capturé et exécuté cette même année.

Toujours cette même année, le monarque des Tatars, Kharbanda répandit l’hérésie partout dans ses dominions et ordonna aux Imams de ne mentionner personne dans la Khoutbah excepté, ‘Ali Ibn Abi Talib, ses deux fils (qu’Allah soit satisfait d’eux et de leur père) et la famille du Prophète (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui) et cela dura jusqu’à sa mort durant l’année 716 de l’Hégire (1316). Son fils Abou Sa’id lui succéda et régna avec justice, rétablit la foi orthodoxe et l’approbation de la succession légitime de deux Sheikhs (Abou Bakr et ‘Omar (qu’Allah soit satisfait d’eux)) suivi par ‘Uthman et ‘Ali (qu’Allah soit satisfait d’eux) dans la Khoutbah et beaucoup de discordes furent apaisées, louange à Allah. Il fut l’un des meilleurs monarques mongols et le plus louable dans sa conduite. Il régna jusqu’à sa mort en l’an 736 de l’Hégire (1335), et après lui sa nation se divisa et se dispersa.

Durant l’année 717 de l’Hégire (1317), le Nil monta à une hauteur telle qui ne fut jamais vue de précédentes auparavant. Un grand nombre de personnes périrent et un grand nombre de villes furent submergées par les inondations.


En l’an 724 de l’Hégire (1323), le Nil monta de la même façon et couvrit la terre durant trois mois et demi. Les pertes causées par ces inondations plus grandes que ses avantages.


Durant l’année 728 de l’Hégire (1327), les toits du Haram de La Mecque, les portes et la partie extérieure contigüe à la porte des Banou Shaybah furent réparés.


En l’an 730 de l’Hégire (1329), les prières de vendredi furent tenues dans le hall de l’école Salahiyah des Shafi’i entre les deux palais et ce fut la première fois qu’ils furent tenus à cet endroit.

Cette même année, s’acheva la construction de la mosquée commencée par l’émir Qawsoun à l’extérieur de la Porte Zouwaylah et la Khoutbah fut lue ce jour par le chef Qadi Jalal ad-Din al-Qazwini en présence du sultan, des nobles et Fakhr ad-Din Ibn Shoukar fut par la suite nommé à ce poste.


En l’an 733 de l’Hégire (1332), le sultan interdit le tir avec des balles, interdit la vente des arbalètes et aux astrologues de pratiquer leur profession.

Cette même année, le sultan fit construire pour la Ka’bah une porte d’ébène couverte d’argent dont le poids fut de 35 300 dirhams et une fraction. Il fit retirer l’ancienne porte sur laquelle était gravé le nom du gouverneur du Yémen et les Banou Shaybah emménagèrent la nouvelle.


En l’an 736 de l’Hégire (1335), un malentendu survint entre le calife et le sultan et ce dernier arrêta le calife, l’emprisonna dans une tour et lui défendit de parler avec les gens.
Au mois de Dzoul Hijjah, il le bannit à Qouss, dans l’Egypte supérieure, avec ses enfants, sa maison et leur permis ce qui était suffisant pour leur entretien, ils furent environ cent âmes, et nous appartenons à Allah et à Lui nous revenons. Al-Moustakfi resta à Qouss jusqu’à sa mort au mois de Sha’ban de l’année 741 de l’Hégire (1340) ou il fut enterré, alors qu’il était âgé de cinquante ans.
Ibn Hajar al-‘Asqalani dans son Dourar al-Kaminah fi ‘Ayan ‘Ilmiyah ath-Thaminah rapporta qu’il était accompli et généreux, qu’il écrivait d’une superbe écriture, qu’il était brave, adroit au polo et aux tirs avec des balles. Il conversait avec les savants et des gens instruits et était munificent avec eux et touché par leur société. Pendant tout son règne, on pria pour lui sur les chaires dans les Khoutbah, même pendant son incarcération et la période de sa résidence à Qouss. Il y avait une bienveillance considérable au début entre lui et le sultan. Il avait l’habitude d’accompagner le sultan aux champs, jouait au ballon avec lui et ils ressemblaient à deux frères. La raison du malentendu entre eux est due au fait d’une plainte à son sujet écrite par la main du calife ordonnant au sultan d’assister aux séances de Fiqh, à laquelle le sultan fut furieux et l’affaire s’amplifia jusqu’à ce qu’il le bannisse à Qouss et lui attribua de meilleures faveurs qu’ils avaient au Caire.


Al-Wathiq Billah

Al-Wathiq Billah Ibrahim était le fils de l’héritier du calife al-Moustamsik Billah Abou ‘AbdAllah Muhammad Ibn al-Hakim Bi-Amrillah Abou al-‘Abbas Ahmad. Son grand-père al-Hakim s’était engagé pour la succession de son fils Muhammad et lui donna le titre d’al-Moustamsik Billah mais il mourut de son vivant, après quoi il s’engagea pour Ibrahim le fils d’al-Moustamsik en le croyant être digne du califat cependant, il découvrit ensuite qu’il était inapte à ces fonctions, qu’ils recherchaient le plaisir et la vulgaire compagnie. Il se détourna donc de lui et appela son propre fils, c’est-à-dire le fils d’al-Hakim, al-Moustakfi l’oncle d’Ibrahim. Ce fut Ibrahim qui fut la cause du malentendu entre le calife al-Moustakfi et le sultan, après qu’ils aient été comme des frères, par ce qu’il lui rapporta une calomnie le concernant, après laquelle arriva ce que nous avons mentionné.
Le temps passa et quand al-Moustakfi mourut à Qouss, il appela son propre fils Ahmad pour la succession mais le sultan le négligea et reconnut le 6 ou le 14, selon d’autres rapporteurs, du mois de Dzoul Qi’dah, l’autorité d’Ibrahim qui fut surnommé al-Wathiq. Quand le sultan fut sur le point de mourir, al-Wathiq se repentit de ce qu’il avait fait et déposa Ibrahim et reconnut l’autorité de l’héritier Ahmad qui reçut le titre d’al-Hakim le 1 du mois de Mouharram de l’année 742 de l’Hégire (1341).

Ibn Hajar a rapporté que les gens adressèrent une pétition au sultan concernant Ibrahim et lui décrivirent sa mauvaise vie mais il ne leur paya aucune attention et ne le désista pas. Le peuple le surnomma alors al-Moust’ata Billah.

Ibn FadlAllah dans Massalik al-Absar a rapporté sur la biographie d’al-Wathiq :
« Son grand-père l’appela pour la succession, en le croyant vertueux et qu’il lui répondrait bruyamment pour le califat mais il grandit dans le déshonneur et s’inclina au néant. Il fut induit en erreur par les sensualités et fit ce qu’il n’était pas incité à faire pour ses nécessités. Il fréquenta la racaille et sa base. Son extravagance ternie sa réputation, le mal de sa conduite lui fut déguisé et il le crut bien. Il fut aveuglé au point de croire louable ce qui était mauvais. Les vols de pigeons, l’achat de béliers pour le boutoir (certainement pour les combats de béliers) et les combat de coqs le séduisirent. Son émulation dans la possession des chèvres fines aux longues oreilles et d’autres genre de choses qui dégradent la virilité et diminuent la dignité, le conduisirent vers les mauvaises relations. L’achat de marchandises à un prix excessif, la location de maisons dont il ne pouvait payer le prix, les complots d’argent pour remplir ses mains (s’enrichir) et les abominations pour remplir sa bouche, les choses défendues qu’il mangeait et faisait manger sa famille, le firent devenir une marque de mépris et la proie des hommes de son temps. Quand al-Moustakfi mourut, et quand le sultan fut au pic de sa colère contre lui, et en raison de sa véhémence excessive, il fit venir al-Wathiq l’imprévoyant, le stupide, (sachez qu’il ne fut pas contraint, et il fut l’un d’entre ceux qui diffama secrètement son oncle au sultan et attacha des machinations traîtresses autour de son front comme on attache une amulette) qui se présenta devant le sultan et apporta avec lui l’engagement de son grand-père. Le sultan entreprit de lui porter allégeance en dépit de son ambiguïté et tourna vers lui le visage du califat. Et effectivement le fait d’annuler cet engagement et l’annulation de l’alliance avait déjà eu lieu.
Alors le Qadi chef Abou ‘Omar Ibn Jama’ah chercha à faire changer d’avis le sultan d’introduire le nom d’al-Wathiq dans la Khoutbah mais il ne le fit pas. Néanmoins on parvint à l’accord d’omettre le nom des deux hommes dans les Khoutbah et de mentionner que le nom du sultan seul. Ainsi à la mort d’al-Moustakfi le nom du calife fut omis des chaires comme s’il n’était jamais monté à leur sommet et la prière pour les califes quitta les coupoles voûtées des mosquées comme s’il n’avait jamais résonné à leurs portes ou sur leurs dures pierres. Ce fut comme s’il était le dernier des califes de la Maison de ‘Abbas, ses symboles sur les chaires (voilées de noir) furent comme les vêtements de deuil et les épées d’acier furent rengainés. Cet état de choses dura jusqu’à ce que le sultan soit près de sa fin et que la mort frappa à sa roche. Parmi ses dernières injonctions, il y eut la restauration de l’autorité à celui à qui elle appartenait et de ramener l’engagement d’al-Moustakfi en faveur de son fils et dit : «Maintenant la vérité s’est manifestée ». Il fut emmené et ceux qui restèrent derrière lui, eurent de la compassion. Ibrahim fut déposé et devint maigre car en vérité il avait été nourri comme les troupeaux se nourrissent et couvert son déshonneur avec les habits d’hommes de valeur, avant qu’il ne devienne gros. Son corps gonfla et il assuma son titre d’al-Wathiq Billah (le Ferme en Allah) et qui était-il pour porter un tel nom dont la peur pénétra longtemps dans les cœurs d’hommes et que la terreur tendit au point d’éclater, les endroits où les côtés reposent dans le sommeil … Va ! Les aigles ne sont pas comptés comme leurs effigies peintes ni l’est le moucheron cependant longue est sa trompe comme un éléphant ; mais en vérité, la marche du temps apporte de la valeur à ce qui n’en a point et le chat en se hérissant simule le lion. Maintenant en vérité il est retourné se mordre ses propres mains et celui qui est ignoble tombe facilement sous le mépris ».
Cela fut rapporté par Ibn FadlAllah.


Al-Hakim Bi-Amrillah

Al-Hakim Bi-Amrillah Abou al-‘Abbas Ahmad était le fils d’al-Moustakfi. Quand son père mourut à Qouss, il fut convenu de sa succession au califat mais al-Malik an-Nassir lui préféra son cousin Ibrahim à cause de son sentiment personnel envers al-Moustakfi, comme nous l’avons précédemment mentionné. Ibrahim était si dépravé et le chef Qadi ‘Izz ad-Din Ibn Jama’ah fit ce qu’il put pour empêcher le sultan de le nommer mais il ne céda pas. Longtemps après, quand il fut sur le point de mourir, il ordonna aux émirs la restauration de l’autorité à l’héritier d’al-Moustakfi, son fils Ahmad. Par conséquent, quand al-Mansour Abou Bakr le fils d’an-Nassir assuma le pouvoir suprême, il convoqua une assemblée le 21 du mois de Dzoul Hijjah de l’année 741 de l’Hégire (1340), convoqua le calife Ibrahim, l’héritier Ahmad et le Qadi dit à cette occasion : « Qui a le droit selon la loi au califat ? » Ibn Jama’ah répondit : « En vérité le calife al-Moustakfi qui décéda dans la ville de Qouss légua le califat après lui à son fils Ahmad et quarante témoins de la ville de Qouss attestèrent sa nomination. Cela m’a été prouvé après sa confirmation par mon député de la ville de Qouss ». Le Qadi déposa donc Ibrahim et porta allégeance à Ahmad qui fut surnommé al-Hakim Bi-Amrillah d’après le titre de son grand-père.
Ibn FadlAllah a rapporté dans sa biographie al-Massalik : « Il était l’Imam de notre âge et le nuage blanc de notre terre d’Egypte. Il se leva en colère contre ses ennemis et submergea ses partisans par le débordement de sa munificence. Par lui, les affaires revinrent à leurs niveaux convenables et leurs intelligentes appréhensions lui furent envoyées. Il réanima les usages du califat et ordonna ce qui était dans le pouvoir de personnes de désobéir. Il marcha sur les voies de ses ancêtres qui avaient été effacées et les restitua par les joyeux aspects de ses enfants car en vérité ils avaient été effacés. Il rassembla les fils de son père qui avait été depuis longtemps dispersé et il leur étendit son assistance car la fortune leur avait été défavorable. Il éleva son nom sur les sommets des chaires et en vérité une longue période s’écoula sans qu’aucune étoile similaire ne survienne sauf dans son firmament et aucun brouillard et ni pluie abondante semblable ne sortit excepté de ses nuages. Il fut convoqué après la mort du sultan et son autorité et sa renommée voyagèrent à l’étranger dans une allégeance universelle et une soumission obligatoire. Son père le nomma par un accord préalable et confia sa consignation aux hommes de confiance. Par la suite al-Malik al-Mansour Abou Bakr le fils du sultan défunt succéda au pouvoir et des résidences lui furent assignées sous l’autorité du monarque ».
Ibn FadlAllah continue : « En vérité j’établis pour lui le document du serment d’allégeance comme suit :
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. « Ceux qui te prêtent serment d’allégeance ne font que prêter serment à Allah : la main d’Allah est au-dessus de leurs mains. Quiconque viole le serment, ne le viole qu’à son propre détriment; et quiconque remplit son engagement envers Allah, Il lui apportera bientôt une énorme récompense » C’est une convention d’acceptation, une convention d’avantage et d’un accord volontaire dont la congrégation des fidèles témoignent et en témoigne le Plus Miséricordieux. Une convention dont les conditions sont obligatoires sur les cous des hommes et qui les encerclent dans sa plénitude et la totalité de sa portée, déserts, mers et terres couvert de routes, une convention par laquelle Allah Exalté peut améliorer la condition des gens et par Ses moyens leur accorder la prospérité, que l’harmonie mutuelle soit promue et que la joie traverse la terre, jusqu’aux étoiles des constellations puis se transmet aux multitudes innombrable de la galaxie. Une convention prospère d’heureuse augure, glorieuse, incluant la sécurité tant dans les affaires spirituelles que temporelles ; une convention juste et légale, pour être observée et protégée ; une convention à laquelle tous les désirs rivalisent dans sa réalisation et que tous les cœurs s’efforce de gagner et sur laquelle les nations dispersées consentent. Une convention sur laquelle les nuages versent leur pluie abondante et la pleine lune resplendit. Une convention consentie par la mosquée et le concours des croyants tendant leurs mains que cette dernière a réuni. Ceux donc qui écoutent Allah Exalté et obéissent ont admis sa légalité et chaque homme fait son maximum vers son accomplissement. Il a obtenu le consentement des yeux et des oreilles et Sa Vérité a atteint celui qui la mérite, que l’adversaire a admis et ainsi la désunion a cessé. Il est contenu dans un Livre distinctement écrit : « Les rapprochés (d’Allah : les Anges) en témoignent » et les plus proches d’Allah Exalté, les Imams l’acceptent. Louanges soient à Allah Exalté qui nous y a guidés correctement, car nous ne l’aurions pas été, si le Seigneur, par sa Miséricorde sur nous et sur les gens, ne l’avait pas fait.
Et que les Louanges soient à Allah Exalté, ils se sont mis d’accord sur cette convention à nous et à la Maison de ‘Abbas, ceux qui lient et délient, les théologiens de la loi dans ce qui s’étends aux affaires des petits et des grands, les souverains dans l’autorité, les gouverneurs et ceux qui occupent les postes de dignité et de pouvoir, les porteurs de connaissance et de drapeaux, les gardiens de l’épée et de la plume, les chefs des fils de ‘Abdel-Manaf, le bas et le haut dans la dignité, les chefs des Qouraysh, les souverains des fils de Hashim et du reste de la Maison de ‘Abbas et les choisis parmi les Imams et le peuple. Une convention, dont les bannières sont aperçues dans les deux Haram et dont les drapeaux flottent sur les deux Détroits . Ses bénédictions sont connues à ‘Arafat, admises à Mina et le jour du Grand Pèlerinage . Il est cherché entre le Coin Yéméni et la station de prière d’Ibrahim et la Pierre Noire et rien n’est désiré d’autre par elle sauf la gloire d’Allah. Une convention, dont l’obligation ne doit pas être libérée, ni son obligation rejetée, obligatoire et absolue, continue et éternelle, complète et universelle, compréhensive et parfaite, juste et claire, enthousiaste et qui apporte le repos.
Et il n’y a personne de distingué dans la science ou les décisions judiciaires, ni l’un vers qui les hommes tournent pour la générosité ou la commande de décrets, ni l’Imam d’une mosquée, ni un prêcheur, ni une autorité judiciaire qui est consulté et qui répond, ni ceux qui remplissent les mosquées et personne qui se rassemblent dans leurs alcôves voûtées ; ni celui qui a peiné dans la résolution d’une affaire ou échoué, ni un narrateur de Traditions, ni un conférencier sur l’ancien et le moderne, ni quelqu’un pour la piété et la vertu, ni un cavalier de guerre, ni celui qui a tué avec une flèche, percé avec une lance, ou frappé avec une épée, ni qui a marché à pied, ou volé avec des ailes, qui s’est mixé avec les gens ou s’est retiré, ni un attroupement grand ou petit, ni hisser un drapeau qui monte à la hauteur d’Orion, ni celui dont la compétition dans la gloire l’a élevé au-dessus des étoiles de la Petite Ourse, ni l’habitant dans le désert ou celui qui a cultivé la terre, ni celui qui a supporté, ni celui qui est parti, ni le premier, ni le dernier, ni celui qui a dissimulé, ni celui qui a divulgué, ni l’Arabe, ni le barbare, ni le berger de chameaux ou des moutons, ni celui qui est posé, ni celui qui est précipité, ni l’habitant dans une demeure dans la ville ou dans le désert, ni le seigneur des colonnes ou d’un mur, ni celui qui a plongé dans les mers orageuses, les déserts et les ordures stériles, ni celui qui s’en va fréquemment sur des destriers, ni celui qui traîne son vêtement dans la poussière, ni celui sur qui le soleil du jour et des scintillantes étoiles de nuit, ni celui que le ciel couvre et que la terre porte en son sein, personne dont les noms dans leurs diversités se distinguent et ceux qui sont élevés dans les stations, un au-dessus, un autre, qui ne fait confiance à cette convention, y a donné son assentiment et est en sécurité grâce par elle, car Allah a été bon envers lui, l’a guidé vers Lui, l’a admis et attesté et baissé ses yeux décontenancé devant lui et tendu ses mains vers Lui en hommage et sa conviction en soumission et l’a agréé, approuvé et réunis ses commandes et les ont exécutés et entré sous son obéissance et agit selon ses exigences.
Et la justice fut accomplie parmi eux en toute vérité et les hommes dirent, Louange à Allah, Seigneur des génies et de l’humanité.
Maintenant que le Seigneur a choisi Son servant Souleyman Abou ar-Rabi’, l’Imam al-Moustakfi Billah le Prince des Croyants, le Seigneur l’a reçu avec l’honneur et lui a donné en échange de la Demeure de la Paix, la demeure du salut et l’a transféré avec Ses propres mains, de témoigner à la religion orthodoxe, à la vision de paix parfaite, où Il l’a rapproché de Lui et l’a confirmé à Son côté et l’a préféré à cause ce qu’Il avait envoyé avant lui et l’a placé « avec ceux qu’Allah a comblés de Ses bienfaits : les prophètes, les véridiques, les martyrs, et les vertueux. Et quels compagnons que ceux-là! » Etc.
Le texte d’investiture continue ainsi durant huit autre pages .

Ibn Hajar a rapporté dans son Dourar qu’il fut surnommé al-Moustansir et ensuite al-Hakim.

Le Sheikh Zayn ad-Din al-‘Iraqi a rapporté que le calife entendit des Traditions de certains récents Traditionnistes et qu’il les a lui-même rattachés. Il mourut de la peste milieu de l’année 753 de l’Hégire (1352).

Le sultan al-Mansour fut déposé dans la première année de son règne à cause de sa vie dépravée et qu’il buvait du vin. On a même rapporté qui ne tint pas inviolable les femmes de son père. Il fut banni à Qouss et assassiné là. Ce fut un châtiment d’Allah pour ce que son père fit au calife et telle est la voie du Seigneur avec ceux qui se chargèrent de faire le mal à l’une des postérités de la Maison de ‘Abbas. Il fut succédé par son frère al-Malik al-Ashraf Koujouk le 21 du mois de Safar et déposé cette même année et son frère Ahmad lui succéda et fut surnommé an-Nassir le 3 du mois de Sha’ban. Le Sheikh Taqi ad-Din as-Soubki, le Qadi de Syrie qui l’avait accompagné, arrangea la convention allégeance entre lui et le calife.


Le 22 du mois de Mouharram de l’année 743 de l’Hégire (1342), Ahmad an-Nassir fut déposé et son frère Isma’il fut élevé au pouvoir et surnommé as-Salih.


Le 4 du mois de Rabi’ Thani de l’année 746 de l’Hégire (1345), as-Salih mourut et le calife investit son frère Sha’ban qui fut surnommé al-Kamil.


Le 3 mois de Joumadah Thani de l’année 747 de l’Hégire (1346), al-Kamil fut exécuté et son frère Amir Hajj fut élu surnommé al-Mouzaffar.


Le 4 du mois de Ramadan de l’année 748 de l’Hégire (1347), al-Mouzaffar fut déposé et fut remplacé au pouvoir par son frère Hassan qui fut surnommé an-Nassir.


Durant l’année 749 de l’Hégire (1348), la peste universelle éclata comme il ne se produisit jamais de semblables auparavant.


Le 28 du mois de Joumadah Thani de l’année 752 de l’Hégire (1351), Hassan an-Nassir fut déposé et son frère Salih fut élu à sa place et surnommé al-Malik as-Salih. Il fut le huitième des descendants de Muhammad Ibn Qalawoun an-Nassir a régné et Shaykhou fut nommé son Atabek. Il fut le premier, comme l’a rapporté Ibn FadlAllah dans le complément du Massalik, qui fut appelé en Egypte le grand émir.