Chapitre Huit
L’appel du
pape pour la nouvelle croisade et la violation du traité
Alors que les Ayyoubi étaient profondément
divisés et luttaient entre eux pour le pouvoir en Egypte et en
Syrie, le traité de paix signé en l’an 626 de l’Hégire (1228) entre
les croisés et les Musulmans prit fin au mois de Rabi’ Awwal de
cette année et profitant de la division des Musulmans le pape
Grégoire IX appela de nouveau à la guerre sainte contre les terres
des Musulmans en Syrie et à la levée d’une nouvelle croisade.
Les Français répondirent les premiers comme ils
furent toujours à la tête des croisades comme nous l’avons
témoigné et à leur tête le comte de Champagne Fibourt IV (?) qui fut
le premier à débarquer à Acre au mois de Mouharram de l’année 637 de
l’Hégire (1239) suivit par les armées de Burgandi et des
représentants de l’Angleterre.
Le retour du Qouds aux musulmans sous le commandement
de Nassir Daoud
Lorsque Nassir Daoud, le gouverneur de
Jordanie, entendit parler de l’arrivée des nouveaux croisés, il se
rendit à al-Qouds ou il entra avec son armée parce que
les croisés avaient rompu le
traité de paix en renforçant les fortifications de la ville alors
qu’elles devaient rester dans l’état et prit la ville sans
combattre, puisque la ville était ouverte à tous et ses
fortifications détruites, qu’il rendit aux Musulmans.
Salih Isma’il, le gouverneur de Damas, saisit
aussi l’occasion de l’arrivée des navires croisés pour s’allier avec
les ennemis d’Allah contre le fils de son frère Salih Najm ad-Din
Ayyoub et Nassir Daoud et pour montrer sa bonne volonté leur remit
Bayt al-Maqdis, Tibériade, Ascalon et d’autres villes stratégiques.
C’est pourquoi le sultan des ‘Oulama le savant al-‘Izz ‘Abdes-Salam
le Sheikh Shafi’i et le Faqi Abou ‘Amr Ibn al-Hajib le Sheikh
Maliki de Damas coupèrent les invocations et la Khoutbah pour le
gouverneur de la ville qui les fit arrêter et expulser de la ville.
Le Sheikh al-‘Izz ‘Abdes-Salam se rendit en Egypte ou il allait
jouer un rôle important par la suite tandis que le Sheikh Abou ‘Amr
Ibn al-Hajib se rendit dans le fort de Karak auprès de Nassir
Daoud.
Al-Malik an-Najm ad-Din Daoud sortit avec son
armée égyptienne pour combattre le gouverneur de Damas mais l’armée
syrienne refusa de combattre contre leurs frères, s’allia avec
l’armée égyptienne pour combattre Salih Isma’il et ses alliés
croisés à qui ils infligèrent une lourde défaite ce qui força les
croisés à retourner une nouvelle fois en Europe humiliés et vaincus.
Ils s’embarquèrent à Acre qu’ils quittèrent au mois de Safar de
l’année 638 de l’Hégire (1240).
Bayt al-Maqdis est remise une nouvelle fois aux
croisés
En l’an 642 de l’Hégire (1244), la division
s’aggrava dans le rang des Ayyoubi et atteignit un point de
non-retour si bien que le gouverneur de Damas Salih Isma’il, le
gouverneur de Jordanie Nassir Daoud et le gouverneur de Hims
al-Mansour Ibrahim décidèrent d’attaquer l’Egypte avec l’aide des
armées croisées qui se trouvaient en Syrie. Ils donnèrent aux
croisés en échange de leur service al-Jamal wama Hamal (le chameau
et sa charge) c’est-à-dire Bayt al-Maqdis et les Mosquée d’al-Aqsa
et de Qouba as-Sakhra à savoir le contrôle total de Jérusalem et
même des Musulmans.
Le gouverneur d’Egypte fit les mêmes
propositions aux croisés mais heureusement ces derniers préférèrent
celle des Syriens puisque les croisés avaient déjà reçu la Syrie et
l’Egypte leur paraissait désormais ouverte.
L’entrée des Mamalik du Khwarizm en Syrie, la reprise
de Jérusalem et la bataille de Gaza
Najm ad-Din Ayyoub n’eut d’autre choix que de
demander de l’aide aux forces Khawarizmi dont la terrifiante
renommée s’était établit avec les massacres de Jalal ad-Din
Minkobarti en l’an 628 de l’Hégire (1230) et qui vivaient à l’époque
entre Rouha et Harran ou ils semaient la corruption sur terre en
attaquant les villes musulmanes ou ils semaient terreur et
destruction.
C’est pourquoi lorsque le sultan Salih Najm
ad-Din Ayyoub les invita, ils se réjouirent et répondirent
favorablement à son appel et marchèrent vers l’Egypte en semant la
destruction par le feu, sur les terres occupées par les croisés en
Syrie, sur leur passage. Ils reprirent ainsi Tibériade et Naplouse
avant de se diriger avec leur force s’élevant à 10 000 combattants
sur Bayt al-Maqdis ou ils entrèrent au mois de Rabi’ Awwal de
l’année 642 de l’Hégire (1244) et déversèrent leur rage cette fois
non pas sur les Musulmans mais sur les croisés et pas un seul
d’entre eux n’échappa à leur brutalité y compris l’église de la
Nativité. Puis poursuivant leur courroux, ils se dirigèrent vers
Gaza pour rejoindre l’armée égyptienne commandée par Rouqn ad-Din
Baybars al-Boundouqdari le Mamalik à ne pas confondre avec le sultan
d’Egypte qui allait venir après lui avec le même nom Rouqn ad-Din
Baybars qu’un grand nombre d’historiens ont confondu.
Lorsque les deux armées des musulmans
s’unifièrent, ils partirent à la rencontre des forces syriennes de
Damas et de Hims et leurs alliés croisés qui avaient donné les
bénédictions croisées et levés leur croix sur les apostats musulmans
aspergés d’eau bénite et leur commandant al-Mansour Ibrahim, le
gouverneur de Hims.
Au mois de Joumadah Awwal de cette même année
eut lieu la grande et terrible bataille de Gaza qui fut appelé par
certains historiens musulmans la seconde bataille de Hattin ou les
forces de l’erreur et de la perdition, de la haine et des apostats
furent littéralement écrasés et ou 30 000 croisés trouvèrent la mort
et ceux qui survécurent furent emmenés prisonniers dans la citadelle
du Caire.
Après cette éclatante victoire, les forces de
Najm ad-Din Ayyoub marchèrent sur Damas ou ils entrèrent victorieux
au mois de Joumadah Awwal de l’année 643 de l’Hégire (1245) et
s’appropria les royaumes de Salih Isma’il et de Nassir Daoud.
Le patriarche de Jérusalem envoya alors un
messager au pape et aux rois d’Europe pour les informer de la
cuisante défaite des croisés aux mains des forces de Khwarizm et
égyptiennes et des terribles malheurs qui s’abattirent sur l’église
de Qiyamah. Le pape Innocent IV organisa d’urgence un colloque
chrétien qui se tint à Lyon en l’an 643 de l’Hégire et où il fut
décidé de l’obligation d’une nouvelle guerre sainte et de l’envoi
d’une nouvelle croisade en terre d’Islam, la septième croisade, pour
mettre fin à cette nouvelle menace.
La septième croisade et l’occupation de Damiette
Le roi français Louis IX (9), qui était un roi
croisé fanatique et surnommé « le saint (al-qaddis »
était gravement malade avant la tenue du colloque chrétien et
avait promis s’il guérissait de participer à cette nouvelle croisade
si bien que lorsqu’il guérit, il se prépara en conséquence pour la
guerre sainte. Les forces réunies pour cette croisade étaient
tellement considérables qu’il fallut trois années pour finir les
préparatifs et ce n’est qu’alors qu’il quitta la France avec ses
armée, son épouse, ses frères Robert d’Artois et Charles d’Anjou au
mois de Joumadah Awwal de l’année 646 de l’Hégire (1248) et se
dirigea vers la Sicile ou il resta jusqu’au mois de Safar de l’année
647 de l’Hégire (1250). Puis il s’embarqua de nouveau et sa
prodigieuse flotte se dirigea vers Damiette qu’il occupa ce même
mois après la résistance d’une petite force musulmane qu’il
détruisit.
Les Arabes des Bani Kinanah avaient été chargé
par Najm ad-Din Ayyoub de s’opposer aux croisés mais ils s’enfuirent
dès qu’ils virent arriver ces derniers en laissant les portes de la
ville ouvertes. Lorsque le roi fanatique croisé prit Damiette, il
envoya une lettre menaçante et prometteuse à Najm ad-Din Ayyoub dans
laquelle il dit : « Les Musulmans d’Andalousie nous envoient
des cadeaux et nous les conduisons comme des vaches. Nous tuons
leurs hommes, nous faisons de leurs femmes des veuves et nous
violons leurs filles et leurs enfants. » De même, il lui dit dans
cette lettre qu’il attaquerait quoi que fasse le sultan comme
soumission et obéissance.
Ces paroles furent écrites par Louis IX (9) le
fanatique, Louis le Saint, Louis le roi français croisé, Louis le
fils de Blanche, la reine de Castille. Louis de France qui poussa
ses frères castillans de détruire et d’égorger les Musulmans en
Andalousie, les Castillans qui furent interdit pas le pape de
participer aux croisades du Levant mais de conduire leur croisade en
Andalousie pour chasser les Musulmans. Et nous avons déjà mentionné
cela dans notre Abrégé de
l’Histoire du Maghreb et de l’Andalousie.
Lorsque sa lettre parvint chez le sultan
musulman al-Malik as-Salih Najm ad-Din Ayyoub Ibn Kamil qui était
malade dans son lit, il fut saisit d’une violente rage et demanda
d’écrire une lettre réponse à l’outrageante lettre du roi mécréant.
Les croisés saisirent l’important matériel
militaire qui se trouvait dans la forteresse et transformèrent la
mosquée de Damiette en église à qui ils donnèrent le nom de l’église
de Marie. Les croisés et Louis restèrent cinq mois dans la
forteresse à attendre l’arrivée de son frère le comte Alfonsh qui
ramenait des renforts et la logistique de guerre que le roi avait
fait demandé.
Lorsque les gens qui s’enfuirent de Damiette
arrivèrent à Ashmoum dans le Delta ou se trouvait de sultan Najm
ad-Din dont la maladie s’aggrava, il ordonna de saisir tous ceux des
Bani Kinanah qui s’étaient enfuis devant les croisés parce qu’ils
étaient les gardiens de la ville et chargés de sa défense, et de les
fouetter. Les Turcomans furent aussi traités de lâches si bien que
ces derniers pensèrent qu’ils allaient être traités comme ceux de
Kinanah et décidèrent de tuer al-Malik as-Salih Najm ad-Din Ayyoub
mais leur ainé Fakhr ad-Din leur dit : « Il a une raison
(malade), laissez-le mais s’il guérit, chargez-vous de lui ».
Cependant la maladie du sultan empira et ils
l’emmenèrent dans la forteresse d’al-Mansourah proche de Damiette et
bâtie par son père al-Kamil Muhammad. Puis ils demandèrent un
supplément de renforts du Caire qui arriva par voie maritime
transportant des combattants, des provisions et du matériel de
guerre pour faire face aux croisés venus en nombre immense.
Les Musulmans attaquèrent alors les croisés qui
avaient quitté Damiette et traversé le confluent, laissant derrière
eux femmes, enfants et les incapables de combattre. Les Bédouins du
Nil menèrent aussi une guerre-éclair (blitz) sur les croisés avant
de se retirer aussi rapidement avec un grand nombre de prisonniers
tandis que tous les prisonniers croisés capturés étaient envoyé au
Caire.
Les renforts arrivèrent avec le comte Alfonsh
de Poitiers et les croisés tirent aussitôt un conseil de guerre ou
ils décidèrent d’attaquer la capitale de l’Egypte c’est pourquoi ils
traversèrent sur la rive orientale du Nil et marchèrent sur la
capitale où ils commencèrent à déverser leur rage au mois de Sha’ban
de l’année 647 de l’Hégire (1249).
Shajarah ad-Dour
Le sultan al-Malik as-Salih Najm ad-Din Ayyoub
Ibn Kamil décéda trois jours après et son épouse Shajarah ad-Dour,
par la grâce d’Allah à Lui les Louanges et la Gloire, se conduisit
intelligemment et joua un grand rôle dans ce difficile moment en
tenant sa mort cachée. Elle ne dévoilât le secret qu’à deux
commandants Tawashi Jamal ad-Din Mouhsin Salahi et Fakhr
ad-Din Ibn Sheikh qui était les membres les plus importants de
l’état après le sultan. L’information fut donc cachée au peuple et
aux soldats pour éviter les conséquences funestes qu’une telle
information pourrait engendrer d’autant plus que les ennemis d’Allah
cognaient aux portes de la ville.
Puis Shajarah ad-Dour tint un conseil de guerre
ou tous les commandants et chefs furent invités et à qui elle dit :
« Le sultan vous ordonne de lui renouveler le serment d’allégeance
et après lui à son fils al-Mou’addam Touran Shah[1]
ainsi, que d’obéir à l’émir Fakhr ad-Din Ibn Sheikh, le commandant
général des armées égyptiennes. » Puis elle fit envoyer un
messager à Aqtaï le commandants des forces Mamalik navales et
lui ordonna de se rendre d’urgence à la forteresse d’al-Mou’addam
Touran Shah et de se placer sous ses ordres.
La route prise par les croisés
Les croisés prirent pied sur la rive orientale
du Nil depuis leur quartier général de Damiette au nord de l’Egypte
et se dirigèrent vers la capitale sur une route entourée par trois
voies maritimes. Et pour parvenir au Caire, le passage par
al-Mansourah, la ville garnison de l’armée égyptienne, était
obligatoire. Les croisés à terre étaient soutenus par leur flotte
qui transportait le matériel de guerre et qui naviguait en même
temps sur les voies d’eau.
D’al-Mansourah, l’armée égyptienne entreprit
d’harceler les croisés en mouvement sous la forme d’attaque et de
retraits rapides sans pourtant provoquer d’affrontement majeur mais
en leur causant régulièrement des dommages et des pertes jusqu’à
l’arrivée des croisés à la fin de la presqu’ile de Damiette et seul
la rivière d’Ashmoum, un large affluent du Nil, les séparaient
désormais des Musulmans et, protégés par les voies d’eau au sud, au
nord et à l’ouest ou les navires croisés jetèrent l’ancre, le roi
français ordonna d’établir le camp à cet endroit et de l’entourer
d’un fossé de protection qu’il fit remplir d’eau pour éviter d’être
attaqué par l’est, la seule voie d’accès terrestre (et qui n’est pas
sans rappeler la disposition des armées romaines lors de la bataille
décisive de Yarmouk).
Puis Louis IX traversa l’Ashmoun près de sa
source (un gué ? makhada) appelée Makhada Salamoun qui lui fut
montrée par les habitants de Makhada, des Chrétiens égyptiens comme
l’a rapporté l’historien musulman al-‘Ayni dans son livre ‘Aqd
az-Zaman fit-Tarikh ahl az-Zaman édité aux Editions Dar
al-Koutoub al-Masriyah.
La défaite des croisés à al-Mansourah
Lorsque les espions de l’émir des Musulmans
Fakhr ad-Din Ibn Sheikh l’informèrent de la traversée des croisés,
il ordonna à son armée de se préparer et il sortit à la rencontre
des croisés mais il tomba dans une embuscade préparée par les
templiers et fut tué. Sa mort aurait dû être un élément favorable
pour la victoire des croisés mais par la grâce d’Allah Exalté à lui
les Louanges et la Gloire, Robert d’Artois, croyant que les
Musulmans étaient finis, donna l’assaut sur al-Mansourah sans
attendre le reste de l’armée croisée qui n’avait pas encore
traversée.
Robert d’Artois plongea dans les rangs de
l’armée musulmane réorganisée par le commandant Baybars
al-Boundouqdari un Mamalik as-Salahiyah, un corps d’élite créé par
le défunt al-Malik as-Salih Najm ad-Din pour sa garde rapprochée,
qui tint héroïquement (inqibad al-oussoud) sa position et empêcha
les croisés d’aller plus en avant en tuant plus de 1 500 d’entre eux
dont le comte d’Artois, un nombre importants de commandants et 258
chevaliers templiers et seuls cinq templiers survécurent à cet
assaut brisé.
Cette bataille fut appelée la seconde bataille
d’al-Mansourah, la première étant celle ou se soumit Jean de
Brienne.
Louis IX ordonna alors de construire un pont en
bois pour lui permettre de traverser de nouveau la rivière ou
l’attendait les lions de l’Islam de ces jours antiques, al-Mamalik
as-Salahiyah, rejoint par le reste de l’armée musulmane,
l’infanterie (al-moushat), la force bédouine et les volontaires qui
chargèrent d’un seul homme telle une puissante vague impétueuse et
destructive (oujouman shamikhan) les croisés mais rapidement leur
roi émérite réorganisa ses forces et fit courageusement face aux
Musulmans en tenant ferme sa position si bien que les croisés furent
capable de briser leur élan submergeant (oujoum sahiq) et les
repousser alors que les voiles de la nuit s’apprêtait à recouvrir de
son noir linceul le champ de bataille jonché des corps tombés tandis
que les Musulmans opérèrent un retrait dans la forteresse
d’al-Mansourah.
Si le roi français réalisa un exploit en
repoussant l’assaut des Musulmans qui avaient attaqué au moment le
plus opportun alors que les forces croisées traversaient le pont,
c’est au prix d’un grand nombre de tués qui mina le moral de leurs
survivants d’autant plus que les Musulmans allaient recevoir
vingt-sept jours plus tard l’arrivée de renforts en la personne
d’al-Malik al-Mou’addam Touran Shah qui arriva au mois de Dzoul
Qi’dah de cette même année 647 de l’Hégire (1249).
La bataille de Fariskour et la capture de Louis XI
Lorsqu’al-Malik al-Mou’addam Touran Shah
arriva, il ordonna de transporter des pièces de navires démontés sur
le dos de chameaux et de les jeter dans le confluent principal
venant de Damiette pour empêcher les croisés de recevoir des
renforts et des provisions. Puis, les navires musulmans donnèrent
l’assaut sur la flotte croisée et purent en un seul jour détruire 52
de leurs navires qui transportaient leur logistique de guerre et
leurs provisions.
Si Louis IX fit l’erreur de suivre exactement
le même parcours de la cinquième croisade, il ne tira certainement
pas leçon de la défaite de Jean de Brienne, l’orgueil a de bien
qu’il aveugle la raison ! Quant aux Musulmans à peu de choses près,
ils utilisèrent aussi la même tactique qui avait repoussé la
cinquième croisade.
Avec la destruction de sa flotte navale et le
catastrophique emplacement de son camp, Louis IX réalisa alors
pleinement l’erreur qu’il avait fait et qu’il s’était coupé de toute
voie de retrait, acculé. Il demanda alors un arrangement aux
Musulmans en oubliant le lettre qu’il leur avait précédemment envoyé
ou il disait : « Les Musulmans d’Andalousie nous envoient des
cadeaux et nous les conduisons comme des vaches. Nous tuons leurs
hommes, nous faisons de leurs femmes des veuves et nous violons
leurs filles et leurs enfants » et le commandant musulman al-Malik
al-Mou’addam Touran Shah ne lui trouva aucune circonstance
atténuante et refusa sa demande.
Les forces croisées tentèrent alors de s’enfuir
par où ils étaient venus mais ils furent assaillis par les Musulmans
et l’immense force croisée se vit encore diminuée mais plusieurs
milliers d’entre eux réussirent en compagnie du roi à se retirer à
Fariskour ou le roi
tomba gravement malade, ravagé tant par le climat que l’immense
désespoir qui s’abattit sur lui convaincu qu’il était d’entendre les
clairons de l’apothéose après sa sainte victoire mais Allah Exalté
déteste les tyrans orgueilleux et leur fait mordre la poussière en
ce monde avant le jugement final ou leur châtiment sera ignominieux.
Les Musulmans choisirent de nouveau
l’opportunité psychologique et donnèrent l’assaut sur le reste des
forces croisées dont certains furent tués mais la plupart d’entre
eux furent fait prisonniers et ainsi le fier et orgueilleux roi
fanatique Louis IX « le saint » qui rêvait de violer les jeunes
enfants musulmans se retrouva enchainé, humilié et craintif entre
les mains de ceux qu’il rêvait d’égorger ! Sous les carcans et les
chaines, il fut conduit dans la forteresse d’al-Mansourah Nassaraha
Allah, enfermé dans la maison du Qadi Fakhr ad-Din Ibrahim Ibn
Louqman (cette maison existe toujours de nos jours) et confié à la
garde d’at-Tawashi Jamal ad-Din.
Et ainsi finit la septième croisade dans le
pire des scénarios pour les croisés.
La triste fin du dernier sultan des Ayyoubi d’Egypte
al-Malik al-Mou’addam Touran Shah
Malheureusement après cette célèbre bataille
décisive, la grande bataille de Fariskour, qui vit la destruction de
l’armée croisée et l’emprisonnement de Louis IX le croisé, les
Mamalik tuèrent al-Malik al-Mou’addam Touran Shah Ibn Najm ad-Din
Salih Ayyoub a qui pourtant ils avaient porté allégeance.
Il fut tué le 27 Mouharram de l’année 648 de
l’Hégire (1250) et les raisons de sa mort se sont pas dues au fait
qu’il était préoccupé par le pouvoir mais à cause de ses mauvaises
habitudes de boire du vin et que le vin délie la langue. Lorsqu’il
était ivre, il menaçait de mort les Mamalik Bahriyah et il dégainait
son sabre et tranchaient les bougies les unes après les autres en
leur donnant les noms de ceux des Mamalik qui étaient sur sa liste
de personne à éliminer et disaient : « C’est ainsi que je leur
ferais. » Il accusait aussi l’épouse de son père Shajarah ad-Dour,
la brave et puissante femme, de lui avoir caché les biens de son
père si bien qu’ash-Shajarah ad-Dour et les Mamalik décidèrent de
l’éliminer. ‘Izz ad-Din Aybak le Turcoman le frappa de son sabre
mais ne réussit qu’à trancher certains de ses doigts. Al-Malik
al-Mou’addam Touran Shah réussit à s’enfuir et se réfugia dans une
cabane de bois sur le Nil cependant, les Mamalik le poursuivirent,
l’encerclèrent et incendièrent la cabane ce qui le fit sortir en
appelant au secours l’envoyé du calife abbasside qui visitait
l’Egypte en ces jours. L’envoyé tenta de le protéger sans succès et
Touran Shah se jeta dans le Nil toujours poursuivit et tenta
d’échapper à ses poursuivant en plongeant sous l’eau retenant sa
respiration mais lorsqu’il remonta pour respirer Baybars
al-Boundouqdari le frappa de son sabre qui le transperça et le tua.
Puis, ils le tirèrent sur la rive ou ils abandonnèrent le corps du
dernier sultan Ayyoubi ou il resta trois jours avant d’être enterré
et ce fut une triste fin pour la dynastie des Ayyoubi d’Egypte.
Qu’Allah Exalté nous préserve d’une mauvaise fin !
La
libération de Louis IX
Suite à la mort de Touran Shah, des tractations
furent entreprises entre les musulmans vainqueurs et les croisés
défaits pour le départ des croisés de Damiette, leur (fausse)
promesse de ne plus attaquer l’Egypte et la libération des
prisonniers musulmans tandis que les Musulmans promirent de relâcher
certains prisonniers et tous les prisonniers si 300 000 dinars leur
était versés ainsi qu’un traité de paix pour une validité de 10
années.
Le roi croisé catholique fanatique, fils de la
reine Blanche aussi une catholique fanatique, quitta Damiette pour
Acre, la capitale du royaume latin de Bayt al-Maqdis, ou il arriva
au mois de Safar de l’année 648 de l’Hégire (1250) ou il fut
accueilli glorieusement pas les croisés de Palestine où il resta
quatre années après avoir laissé le pouvoir en France à sa mère
Blanche de Castille et où il devint le chef incontesté de tous les
croisés de Syrie.
Louis IX fit alors fortifier toutes les villes
croisés tandis que pendant ce temps les Mamalik d’Egypte étaient en
conflit avec les Ayyoubi de Syrie et leurs différents atteignirent
de tels sommets que les deux partis proposèrent au roi fanatique
défait de s’allier à eux pour combattre l’autre et chacun proposa de
lui remettre les terres musulmans Bayt al-Maqdis et la libération de
tous les prisonniers croisés et il n’y a de Force et de Puissance
qu’en Allah Exalté.
Ce que je remarque et ce qui reste
extraordinaire, n’était-ce la grâce d’Allah à Lui les Louanges et la
Gloire sur Ses serviteurs, faisant abstractions des dommages
collatéraux, c’est que malgré leurs dissensions les Musulmans s’en
sortirent toujours à bon compte lors de ces croisades !
Et là encore, la miséricorde d’Allah Exalté à
Lui les Louanges et la Gloire va jouer une nouvelle fois en faveur
de Ses serviteurs qui vont de nouveau s’unifier sous l’étendard du
Tawhid et combattre de nouveaux leurs véritables ennemis et ceux
d’Allah, les croisés.
L’alliance
des croisés avec les hashashiyine et les Mongols
Alors que Louis IX était présent en Syrie, il
signa un traité de paix entre les croisés et la secte des hérétiques
al-hashashiyine, les maudits ismaéliens nizzariyah battiniyah sous
le commandement de leur chef Sheikh al-Jabal, qui comblaient de
cadeaux les templiers et les hospitaliers et massacraient les
Musulmans, ainsi qu’avec les Mongols contre les Musulmans cependant
ce dernier accord ne put être entériné à cause d’une des clauses du
traité qui demandait au roi français de se convertir à la religion
des Mongols ce qu’il refusa.
Il y avait toutefois une entente entre les
croisés et les Mongols puisque le pape Innocent IV leur envoya un
messager pour leur proposer de s’allier avec eux pour combattre les
Musulmans et leur proposa même d’adorer la croix mais ils refusèrent
et préférèrent rester sur le chamanisme et le culte des morts. Les
Mongols proposèrent aussi au pape de suivre leurs coutumes s’il
voulait qu’ils envisagent sa demande. Mais le pape tenait chèrement
à sa croix d’or et refusa aussi de devenir un chamane[2]
bien qu’ils aient en commun les génocides à large échelle. Les
Chrétiens signeront toutefois et plus tard de nombreuses alliances
avec les Tatars contre les Musulmans (Voir notre appendice).
‘Izz ad-Din
Aybak, le nouveau sultan d’Egypte
Après la mort de Touran Shah, et nous rappelons
que l’Egypte était non seulement le grenier du monde islamique mais
aussi son principal bastion militaire et si nous insistons sur ce
point c’est que nous sommes convaincu que l’Egypte est un pays clef
de l’Islam et que son importance n’a pas diminué de nos jours et
qu’il est toujours sujet de convoitise au regard de toutes les
expéditions militaires qui furent menés contre ce pays et que
l’Egypte c’est aussi le canal de Suez donc un pays stratégique et
vital en plus d’une route incontournable, les Mamalik Bahriyah
(Mamalik) désignèrent leur commandant ‘Izz ad-Din Aybak le Turcoman
nouveau sultan d’Egypte et le surnommèrent al-Malik al-Mou’iz avant
de marcher sur la capitale où ils le lièrent à un enfant de dix ans
des Bani Ayyoub nommé Mouzaffar ad-Din Moussa Ibn Youssouf Ibn Iqsis
Ibn Kamil Muhammad qu’ils surnommèrent al-Malik al-Ashraf et firent
de ‘Izz ad-Din Aybak son commandant des forces égyptiennes pour
montrer qu’ils étaient toujours soumis aux Bani Ayyoub. Ils
envoyèrent des messagers en Syrie pour demander aux commandants de
porter allégeance au nouveau sultan mais personne d’entre eux ne le
fit.
Al-Malik al-Ashraf et ‘Izz ad-Din Aybak
restèrent donc sultan de la seule Egypte et Shajarah ad-Dour Oum
Khalil fut informée de tous ces évènements. Elle épousa par la suite
‘Izz ad-Din Aybak et dirigea réellement l’Egypte.
De l’assassinat de ‘Izz ad-Din Aybak
En l’an 655 de l’Hégire,
‘Izz
ad-Din Aybak désista al-Malik al-Ashraf Moussa et
l’envoya à sa tante en Syrie.
Au mois de Rabi’ Awwal de cette même année,
Shajarah ad-Dour ordonna à ses servantes de saisir ‘Izz ad-Din Aybak
lors de l’une de ses visites et elle le frappa avec son sabot
jusqu’à ce que mort s’ensuive parce qu’elle avait entendu qu’il
s’était décidé à épouser la fille du gouverneur de Mossoul ‘Izz
ad-Din Ibn Lou'lou' et qu’elle avait plus droit que quiconque au
sultanat. D’autres historiens ont rapporté qu’elle fit entrer et
cacher dans son palais cinq gardes blancs qui assaillirent ‘Izz
ad-Din Aybak et l’étranglèrent avec son turban.
La réponse des Mamalik de ‘Izz ad-Din Aybak
sous le commandement de Sayf ad-Din Qoutouz fut rapide et violente
et ils entrèrent dans le palais et tuèrent Shajarah ad-Dour qu’ils
jetèrent nue par la suite dans une décharge (mazbalah). Puis ils
désignèrent le fils de ‘Izz ad-Din Aybak qu’ils surnommèrent
al-Mansour au sultanat cependant, les historiens différèrent sur son
âge certains rapportèrent qu’il avait alors cinq ans et d’autres
quinze ans, ce qui ne fait pas vraiment de différences au regard de
l’incapacité d’exercer le pouvoir à cet âge.
Au mois de Mouharram de l’année 657 de l’Hégire
(1258), à l’ombre de la menace des Mongols, Sayf ad-Din Qoutouz
ordonna d’arrêter al-Mansour ‘Ali qu’il désista et prit le sultanat
à sa place et se surnomma al-Malik al-Mouzaffar Qoutouz. Et avant
d’aller plus loin, il est nécessaire de connaitre qui était les
Mamalik.
Les Mamalik
ou les Mamalik d’Egypte
Al-Mamalik Bahriyah
Les Mamalik furent achetés par al-Malik Salih
Najm ad-Din Ayyoub pour renforcer l’armée et sa garde personnelle et
qu’ils soient ses aides contre les Kurdes qui étaient les fondations
de l’armée des Ayyoubi car les Kurdes détestaient Najm ad-Din.
Les Mamalik Salih Ayyoub étaient d’origine
turque et les Turcs étaient un grand nombre de peuples différents.
Salih Ayyoub offrit à ses Mamalik la meilleure éducation possible
tant personnelle que militaire et il y a une grande similitude entre
les Mamalik et les Janissaires qui apparurent dans l’état ottoman.
Al-Malik Salih Najm ad-Din Ayyoub leur bâtit
aussi une forteresse dans l’île de Rawdah du Nil et c’est pour cette
raison qu’ils furent appelé al-Mamalik Bahriyah parce que les
Egyptiens appelaient le Nil, al-Bahr (la mer) ou al-Mamalik
Tourkiyah puisqu’ils étaient d’origine turque.
Un grand nombre d’entre eux parvinrent à des
hauts postes et certain jusqu’au sultanat comme al-Mouzaffar
Qoutouz, az-Zahir Baybars, Qalawoun Salihi et Ashraf Khalil et ces
Mamalik Bahriyah dirigèrent l’Egypte du début de l’année 648 (1250)
jusqu’en 784 de l’Hégire (1392) soit pratiquement un siècle et demi
et ils sont :
Al-Mou’iz ‘Izz ad-Din Aybak - 648 de l’Hégire
(1250)
Al-Mansour Nour ad-Din ‘Ali - 655 de l’Hégire
(1257)
Al-Mouzaffar Sayf ad-Din Qoutouz - 657 de
l’Hégire (1259)
Az-Zahir Roukn ad-Din Baybars al-Boundouqdari -
658 de l’Hégire (1260)
As-Sa’id Nassir
ad-Din Barakah Khan - 675 de l’Hégire (1277)
Al-‘Adil Badr
ad-Din Soulamish - 679 de l’Hégire (1280)
Al-Mansour
Sayf-ad-Din Qalawoun al-Alfi - 679 de l’Hégire (1280)
Al-Ashraf
Salah-ad-Din Khalil - 689 de l’Hégire (1290)
An-Nassir
Nassir-ad-Din Muhammad Ibn Qalawoun - Premier règne, 693 de l’Hégire
(1294)
Al-‘Adil Zayn
ad-Din Kitbougha - 694 de l’Hégire (1295)
Al-Mansour
Houssam ad-Din Lajin - 696 de l’Hégire (1297)
An-Nassir Nassir
ad-Din Muhammad Ibn Qalawoun - Second règne, 698 de l’Hégire (1299)
Al-Mouzaffar
Roukn ad-Din Baybars II al-Jashankir - 708 de l’Hégire (1309)
An-Nassir Nassir ad-Din Muhammad Ibn Qalawoun -
Troisième règne, 709 de l’Hégire (1310)
Al-Mansour Sayf
ad-Din Abou-Bakr - 740 de l’Hégire (1340)
Al-Ashraf ‘Ala'
ad-Din Koujouk - 741 de l’Hégire (1341)
An-Nassir Shihab
ad-Din Ahmad - 742 de l’Hégire (1342)
As-Salih ‘Imad
ad-Din Isma’il - 742 de l’Hégire (1342)
Al-Kamil Sayf
ad-Din Sha’ban - 746 de l’Hégire (1345)
Al-Mouzaffar Zayn
ad-Din Hajji - 747 de l’Hégire (1346)
An-Nassir Badr
ad-Din Abou al-Mou’ali al-Hassan - Premier règne, 748 de l’Hégire
(1347)
As-Salih Salah
ad-Din Ibn Muhammad - 752 de l’Hégire (1351)
An-Nassir Badr
ad-Din Abou al-Mou’ali al-Hassan - Second règne, 755 de l’Hégire
(1354)
Al-Mansour Salah
ad-Din Muhammad Ibn Hajji - 762 de l’Hégire (1361)
Al-Ashraf Zayn
ad-Din Abou al-Mou’ali Ibn Sha’ban - 764 de l’Hégire (1363)
Al-Mansour ‘Ala'
ad-Din ‘Ali Ibn al-Ashraf Sha’ban - 777 de l’Hégire (1376)
As-Salih Salah
Zayn ad-Din Hajji II (2) - Premier règne, 784 de l’Hégire (1382)
Les Mamalik
Sharakissah
Après eux vinrent les Mamalik (pluriel de
Mamelouk) Sharakissah achetés par Qalawoun Salihi qui dirigèrent
l’Egypte et la Syrie de l’année 784 de l’Hégire (1382) jusqu’à leur
arrestation par le sultan ottoman Salim Awwal (I) en l’an 923 de
l’Hégire (1516) lorsqu’il les écrasa lors de la bataille de Marj
Dabiq voir notre Abrégé de
l’Histoire des Ottomans.
Les plus célèbres Mamalik Sharakissah furent le
sultan Zahir Barqouq et le dernier d’entre eux, le sultan Ashraf
Qansouh al-Ghouri. Cependant le dernier d’entre eux fut le sultan
Touman Bay qui fut pendu à la porte de Zwaylah, une des portes de la
citadelle du Caire, par le
sultan ottoman Salim.
Voici la liste complète des Mamalik Sharakissah
:
az-Zahir Sayf ad-Din Barqouq - Premier règne,
784 de l’Hégire (1382)
Al-Mouzaffar al-Mansour as-Salih Salah Zayn
ad-Din Hajji II (2) - Second règne, 791 de l’Hégire (1389)
az-Zahir Sayf ad-Din Barqouq - Second règne,
792 de l’Hégire (1390)
An-Nassir Nassir ad-Din Faraj - Premier règne,
801 de l’Hégire (1399)
Al-Mansour ‘Izz ad-Din ‘Abdel-‘Aziz - 807 de
l’Hégire (1405)
An-Nassir Nassir ad-Din Faraj - Second règne,
807 de l’Hégire (1405)
Al-‘Adil al-Mousta’in, le calife Abbasside
d’Egypte - 815 de l’Hégire (1412)
Al-Mouayyad Sayf
ad-Din Sheikh - 815 de l’Hégire (1412)
Al-Mouzaffar Ahmad - 824 de l’Hégire (1421)
Az-Zahir Sayf
ad-Din Tatar - 824 de l’Hégire (1421)
As-Salih Nassir
ad-Din Muhammad - 824 de l’Hégire (1421)
Al-Ashraf Sayf
ad-Din Barsbay - 825 de l’Hégire (1422)
Al-‘Aziz Jamal
ad-Din Youssouf - 841 de l’Hégire (1438)
Az-Zahir Sayf
ad-Din Jaqmaq - 841 de l’Hégire (1438)
Al-Mansour Fakhr
ad-Din ‘Uthman - 857 de l’Hégire (1453)
Al-Ashraf Sayf
ad-Din Inal - 857 de l’Hégire (1453)
Al-Mouayyad
Shihab ad-Din Ahmad - 865 de l’Hégire (1461)
Az-Zahir Sayf
ad-Din Khoushkadam - 865 de l’Hégire (1461)
Az-Zahir Sayf
ad-Din Bilbay - 871 de l’Hégire (1467)
Az-Zahir Timour Bougha - 872 de l’Hégire (1468)
Al-Ashraf Sayf
ad-Din Qoutbay - 872 de l’Hégire (1468)
An-Nassir Muhammad - 901 de l’Hégire (1496)
Az-Zahir Qanshaw - 903 de l’Hégire (1498)
Al-Bilal Ayyoub - 905 de l’Hégire (1500)
Al-Ashraf Janboulat - 905 de l’Hégire (1500)
Al-‘Adil Sayf
ad-Din Touman Bay I - 906 de l’Hégire (1501)
Al-Ashraf Qansouh
al-Ghawri (al-Ghouri) - 906 de l’Hégire (1501)
Al-Ashraf Touman Bay II - 923 de l’Hégire
(1517)
Les Mamalik Sharakissah sont aussi connus sous
le nom de Mamalik Bourjiyah (Bourji) du fait que le sultan Qalawoun
les fit habiter dans la forteresse de Salah ad-Din al-Ayyoubi et
leur nom est lié aux tours (abraj pluriel de bourj) de cette
forteresse d’où leur nom.
Il ne fait aucun doute que les Mamalik jouèrent
un grand rôle dans l’Histoire de l’Islam et des Musulmans et ils
sont arrivés encore une fois quand les Musulmans étaient sur le
déclin et totalement paralysés par la terreur mongole et ce sont ces
Mamalik qui se levèrent contre eux
et à qui Allah Exalté accorda la victoire lors de la décisive
bataille de ‘Ayn Jalout qui eut lieu au mois de Ramadan de l’année
658 de l’Hégire (1259), à peine dix années après la septième
croisade et à laquelle ils firent aussi face. Et pour ceux qui ne
sont pas encore convaincu de l’importance de l’Egypte, c’est de ce
pays qu’est venue la victoire.
Ce sont donc les Mamalik qui remportèrent la
victoire à ‘Ayn Jalout contre l’armée mongole, qui brisèrent son
charme d’invincibilité et stoppèrent définitivement leur avance.
Nous avons déjà rapporté ces évènements dans le premier volume des
abbassides, et ce sont aussi les Mamalik qui remportèrent aussi la
victoire lors de la terrible bataille de Hims, toujours contre les
Mongols, qui eut lieu au mois de Rajab de l’année 680 de l’Hégire
(1281).
Les Mamalik furent un puissant état et en plus
de leurs qualités militaires, ils contribuèrent énormément à
l’éducation islamique. Ils bâtirent un très grand nombre d’écoles
(madaris) et de mosquées dont beaucoup existent encore de nos jours.
Et ce sont encore les Mamalik qui relevèrent le
califat abbasside et qu’il fut exercé depuis l’Egypte après la chute
de Baghdad jusqu’à la prise de pouvoir par le sultan ottoman Salim I
quand il vainquit les Mamalik et entra au Caire en l’an 923 de
l’Hégire (1516).
Nous reprenons la chronologie des historiens
musulmans allant de l’année 629 (1231) à 708 de l’Hégire (1308) qui
reprendra en détail la septième croisade jusqu’à l’expulsion des
croisés des terres d’Islam avec la chute d’Acre et les activités des
Mongols durant cette période. Enfin, nous finiront notre ouvrage
avec la chronologie des califes
abbasside du Caire
jusqu’au dernier d’entre eux,
al-Moutawakkil
‘Allallah Muhammad Ibn
al-Moustamsik Billah qui renonça au califat en faveur du Sultan
Ottoman Salim I et ce en l’an 923 de l’Hégire (1517).
[1]
Touran Shah Ibn Salih Ibn Ayyoub était à l’époque commandant
de la forteresse de Kayfa à Diyarbakir (Diyarbakir) dans les
terres des Kurdes et au sud de la Turquie actuelle.
[2]
Si les croisés de toutes les époques avaient empilés les
cranes et les tibias de tous les Musulmans qu’ils ont et
continuent de tuer, Pol Pot et Hitler ne serait plus Number
One dans le livre Guinness des Records et les grottes de
Némeria en Algérie serait devenu l’Auschwitz des
négationnistes, heureusement que les cranes existent
toujours et surtout n’en faites pas un sujet autour de vos
popottes. Donc shaman Gengis ou papman Innocent c’est
kifkif!