Du retour des croisés à Acre
Après
le retour d’al-Afdal avec sa suite, le retour d’al-‘Adil et du fils
de Taqi ad-Din avec leurs troupes, ils furent rejoints par les
armées de l’est, de Mossoul, de Diyar Bakr, de Sinjar et d’ailleurs
ainsi que les troupes réunies de Damas. Les croisés devinrent alors
convaincus qu’ils ne seraient pas de taille contre eux et ils
quittèrent les lieux
pour revenir à Acre, en faisant comprendre clairement leur intention
d’attaquer et assiéger Beyrouth. Salah ad-Din ordonna à son fils
al-Afdal d’y aller avec sa troupe et toutes les troupes de l’est
pour empêcher les croisés d’y marcher. Il procéda à Marj al-‘Ouyoun,
où les forces se rassemblèrent avec lui et il resta là, en attendant
les croisés mais quand ils furent informés de sa présence, ils
restèrent à Acre.
De la prise de Jaffa par Salah ad-Din
Quand
les croisés revinrent à Jaffa, les troupes d’Alep et d’ailleurs se
rassemblèrent près de Salah ad-Din qui se dirigea vers Jaffa qui
était tenue par les croisés. Lorsqu’il arriva, il engagea la
garnison et prit la ville d’assaut le 20 du mois de Rajab. Les
Musulmans ravagèrent la ville et la pillèrent complètement. Ils
tuèrent un grand nombre de croisés et prirent beaucoup de
prisonniers. La plupart de ce qui avait été pris de la force
égyptienne et de la caravane qui les avait accompagnés et nous avons
déjà rapporté cet incident était dans Jaffa.
Un
détachement de Mamalik de Salah ad-Din se positionna aux portes de
la ville et tous les soldats (je suppose Musulmans puisque l’on voit
bien dans quel état de déchéance la plupart d’entre eux sont
devenus) qui partaient emportant avec eux un quelconque article de
pillage furent arrêtés et délestés. Si l’un d’entre eux résistait,
il était alors battu et ce qu’il avait, était pris de force[1].
Les
troupes assaillirent alors la citadelle et luttèrent jusqu’à la fin
du jour et alors qu’ils étaient sur le point de la capturer, les
défenseurs demandèrent des conditions pour sauver leurs vies. Leur
patriarche sortit avec plusieurs nobles croisé pour discuter de la
reddition. Ils hésitèrent juste pour faire cesser l’attaque des
Musulmans et quand la nuit tomba, ils promirent aux Musulmans qu’ils
descendraient et abandonneraient la citadelle au début du jour
suivant[2].
Le
matin Salah ad-Din leur demanda de renoncer à la citadelle mais ils
refusèrent car entre-temps, des renforts étaient arrivés d’Acre. Le
roi d’Angleterre était venu pour les rejoindre et reconduire les
Musulmans qui étaient dans Jaffa. Puis, de nouveaux renforts
arrivèrent d’Acre à sa suite et il sortit de la ville et affronta
les Musulmans seul et les chargea mais personne ne répondit à son
défi. Il s’arrêta entre les lignes et demanda de la nourriture aux
Musulmans puis descendit de sa monture et mangea. Salah ad-Din
ordonna à ses troupes de les charger et lutter contre eux avec toute
leur force. Un de ses émirs, plus connu sous le nom d’al-Janah, le
frère d’al-Mashtoub Ibn ‘Ali Ibn Ahmad al-Hakkari, s’approcha de lui
et lui dit : « O Salah ad-Din, tes Mamalik ont pris le butin que les
hommes ont saisi hier et les ont battus avec leurs masses et tu leur
demande maintenant d’avancer et de lutter. Si combat il doit avoir,
c’est pour nous et si butin, il y a, c’est pour eux. » Salah ad-Din
devint très furieux de ce qu’il dit et se retira de devant les
croisés. Il était (puisse Allah lui faire miséricorde) doux et
généreux et très indulgent quand il avait le pouvoir de punir. Il
se retira dans sa tente ou il resta jusqu’à ce que les
troupes se soient rassemblées.
Son
fils al-Afdal et son frère al-‘Adil vinrent le retrouver avec les
armées de l’est et il partit avec eux à Ramlah pour voir ce qui
pourrait advenir entre lui et les croisés qui restèrent près de
Jaffa.
De la paix faite avec les croisés et du retour Salah ad-Din
à Damas
Le 20
du mois de 20 Sha’ban de cette année, un traité de paix fut conclu
entre les Musulmans et les croisés pour une période de trois ans et
huit mois prenant effet de ce jour qui correspondait au 1 septembre.
Cette paix fut décidée parce que le roi d’Angleterre ayant vu le
rassemblement de nos armées, sut qu’il était incapable de les faire
reculer de la côte, que les Musulmans n’avaient aucune ville sur la
côte qu’il pourrait espérer prendre et qu’il avait été loin de ses
propres terres pendant longtemps. Il fit donc des ouvertures de paix
à Salah ad-Din en disant de cette manière, l’opposé de ce qu’il
avait précédemment déclaré. Salah ad-Din ne répondit pas à sa
demande croyant que c’était une ruse et une tromperie de sa part
mais demanda plutôt des affrontements et la guerre.
Le
croisé envoya maintes et maintes fois sa requête et fit savoir qu’il
renoncerait à la reconstruction d’Ascalon et que Gaza, Daroum et
Ramlah seraient cédées. Il envoya un messager à al-‘Adil pour
discuter sur l’affaire et arranger ce traité et ce dernier ainsi
qu’un certain nombre d’émirs avisèrent que la paix devait être
acceptée en disant à Salah ad-Din combien l’armée ressentait le
mécontentement et la lassitude, que leurs armes et leurs montures
avaient été perdus et leur salaires épuisés. Ils dirent : Ce croisé
a demandé la paix seulement pour qu’il puisse naviguer au loin et
revenir chez lui. Si l’agrément est retardé jusqu’au début de
l’hiver et que la navigation est interrompue, nous aurons besoin de
rester ici une année supplémentaire et ensuite l’épreuve sera
difficile pour les Musulmans. »
Ils
parlèrent beaucoup ainsi et Salah ad-Din accepta de faire la paix.
Les envoyés croisés arrivèrent et conclurent le traité en prêtant
serment. Parmi ceux qui étaient présents se trouvaient Balian Ibn
Birzan, qui était le seigneur de Ramlah et de Nablous. Quand Salah
ad-Din prêta serment, Balian lui dit : « Sache que personne dans
l’Islam n’a fait ce que vous avez fait et que personne n’a jamais
fait autant perdre les croisés que durant cette période. Nous avons
calculé que 600 000 combattants sont venus nous rejoindre en bateau
et que seul un sur 10 est revenu chez lui. Vous avez soit tué les
autres ou ils sont morts noyés[3]. »
Quand
les clauses du traité furent conclues, Salah ad-Din donna la
permission aux croisés de visiter Jérusalem. Ils exécutèrent leur
pèlerinage et partirent chacun vers sa propre terre. Le comte Henri
resta sur la côte syrienne comme souverain des croisés et du
territoire qu’ils tenaient. Il avait un bon caractère, était peu
porté aux troubles, sympathique et bien disposé envers les
Musulmans.
Quant
à Salah ad-Din, après la conclusion de la paix il alla à Jérusalem
où il ordonna de renforcer l’enceinte et incorpora dans celle-ci
l’église de Sion qui se trouvait à une distance de deux portées de
flèche à l’extérieur. Il bâtit la Madrassah, l’hospice, l’hôpital et
d’autres institutions musulmanes qu’il dota de fond de
bienfaisances. Il jeûna le mois de Ramadan dans Bayt al-Maqdis et
projeta d’aller au Pèlerinage et de se mettre en état de
sacralisation mais cela ne fut pas possible pour lui.
Le 5
du mois de Shawwal, il quitta la ville pour Damas en laissant
derrière lui son député, un émir appelé Jourdik, un des Mamalik de
Nour ad-Din.
Quand
il voyagea, il prit une route passant par les villes frontières de
l’Islam comme Nablous, Tibériade, Safad et Tibnin. Il visita aussi
Beyrouth, se familiarisa avec ces régions et ordonna de les
fortifier. Pendant qu’il était à Beyrouth, il reçut la visite de
Bohémond, le souverain d’Antioche et de ses dépendances, qui lui fit
ses révérences lorsqu’il le rencontra. Salah ad-Din lui accorda une
robe d’honneur avant de revenir dans ses propres terres.
Après
son retour, Salah ad-Din disposa pour Damas où il arriva le 25
Shawwal et son entrée dans la ville fut un jour mémorable. Les gens
se réjouirent beaucoup de le voir suite à sa très longue absence
suite au départ de l’ennemi du territoire islamique.
De la mort de Kilij Arsalan
Au
milieu du mois de Sha’ban de cette année, mourut dans la ville de
Konya le prince Kilij Arsalan Ibn Mas’oud Ibn Kilij Arsalan Ibn
Souleyman Ibn Qoutloumish Ibn Saljouq de la maison de Saljouq. Les
terres qu’il tenait étaient Konya et ses dépendances, Aksaray,
Sivas, Malatya et d’autres. Son règne dura environ vingt-neuf ans.
Il fut un excellent souverain d’un grand prestige, d’une justice
abondante et conduisit un grand nombre d’expéditions militaires dans
les terres byzantines. Dans sa vieillesse, il divisa ses terres
parmi ses fils qui le considérèrent dès lors faible et ne lui
portèrent aucune attention tandis que son fils Qoutb ad-Din
restreignit ses mouvements.
De la mort de Salah ad-Din et de quelques-unes de ses
caractéristiques
Au
mois de Safar de l’année 589 de l’Hégire (1193), al-Malik an-Nassir
Salah ad-Din Youssouf Ibn Ayyoub Ibn Shadi, le seigneur d’Egypte, de
Syrie, d’al-Jazirat et d’autres terres décéda à Damas, puisse Allah
Exalté lui faire miséricorde et le couvrir de gloire dans l’au-delà.
Il naquit en l’an 532 de l’Hégire (1138) à Tikrit (en Irak) et nous
avons mentionné la raison pour laquelle lui et sa famille se
rendirent et devinrent les gouverneurs de l’Egypte en l’an 564 de
l’Hégire (1169).
Il
devint malade après être partit rencontrer les pèlerins et lorsqu’il
revint, il fut touché par une maladie fiévreuse qui dura huit jours
et il mourut ensuite (qu’Allah lui fasse miséricorde).
Avant
sa maladie, il convoqua son fils al-Afdal ‘Ali et son frère al-‘Adil
Abou Bakr et les consulta sur ce qu’il devrait faire. Il dit :
« Nous avons fini avec les croisés. Il n’y a rien pour nous occuper
dans cette terre. Quelle région attaquerons-nous ? » Son frère
al-‘Adil suggéra une attaque sur Khilat, parce que Salah ad-Din lui
avait promis, s’il l’a prenait qu’il la lui rendrait mais son fils
al-Afdal suggéra d’attaquer les terres anatoliennes qui étaient
entre les mains des fils de Kilij Arsalan. Il dit : « Ce sont des
terres plus étendues avec plus de troupes et de richesse et peuvent
être prise très prochainement. De plus, elles sont sur la route des
croisés qui viennent par terre. Si nous les prenons, nous leur
refuserons le passage par celles-ci. » Il répondit : « Vous êtes
insouciants et manquez d’ambition. Non, j’envahirai les terres
byzantines. » Il dit alors à son frère : « Prends un de mes fils et
une partie de l’armée et attaque Khilat. Quand j’aurai fini avec les
terres de byzantines, je viendrai chez vous. Nous entrerons alors en
Azerbaïdjan et continuerons jusqu’aux aux terres persanes car il n’y
a personne pour nous arrêter. » Il ordonna alors à son frère
al-‘Adil de procéder à Karak qui étaient tenu par lui et lui dit :
« Fais tes préparations et reviens prêt. » Lorsqu’il partit pour
Karak, Salah ad-Din tomba malade et mourut avant son retour
(qu’Allah lui fasse miséricorde).
Salah
ad-Din (qu’Allah lui fasse miséricorde) était généreux, indulgent,
patient et prêt à supporter quelque chose qui l’avait mécontenté,
indifférents sur les fautes de ses suivants et s’il recevait des
nouvelles sur l’un d’entre eux qui lui déplaisait, il ne lui
permettait pas de le savoir ni changeait son attitude à son égard.
J’ai
entendu dire qu’un jour,
il était assis en compagnie quand un de ses Mamalik lanca ses bottes
sur un autre mais il le manqua et les bottes manquèrent aussi Salah
ad-Din mais tombèrent près de lui. Salah ad-Din se tourna de l’autre
côté pour parler à son voisin pour faire semblant qu’il n’avait rien
remarqué.
Un
jour, il demanda de l’eau mais personne n’en n’apporta. Il répéta
cinq fois la demande lors d’une séance mais nulle eau n’arriva. Il
dit : « Compagnons, par Allah je meurs de soif ! » L’eau fut alors
apportée et il but dans faire la moindre réprimande ni pour le
retard et ni pour le manque.
Une
autre fois, il devint si gravement malade, que sa mort fut annoncée.
Après sa récupération, il fut emmené aux bains. L’eau était chaude
et il demanda de l’eau froide. Quand la personne l’accompagnant lui
en rapporta, un peu d’eau tomba par terre et un peu d’eau,
l’éclaboussa et il en souffrit à cause de son faible état. Alors il
demanda de l’eau plus froide qui lui fut cherchée et quand elle fut
apporté près de lui, le bol fut penché et toute l’eau tomba sur lui
ce qui le tua presque mais tout ce qu’il fit fut de dire au
domestique : « Si tu as l’intention de me tuer, fais-le moi
savoir. » Le domestique s’excusa et Salah ad-Din oublia l’affaire.
Quant
à sa générosité, il distribua beaucoup et n’hésita jamais sur ce
qu’il distribua. L’évidence suffisante de sa générosité est le fait
que lorsqu’il décéda, il laissa seulement un dinar Tyrian et
quarante dirhams Nassiri dans sa trésorerie. J’ai entendu dire que
pendant son séjour à Acre alors qu’il faisait face aux croisés, il
donna 18 000 montures, des chevaux ou des mulets, sans compter les
chameaux. Quant à l’argent, les vêtements et les armes qu’il donna
cela est au-delà de tout compte. Quand la dynastie des ‘oubaydi
arriva à sa fin en Egypte, il prit toutes les choses de leurs
entrepôts, plus qu’il pourrait jamais être compté et distribua tout
cela.
Quant
à son humilité, il était ouvert et ne domina aucun de ses suivants.
Il avait l’habitude de critiquer les princes hautains pour un tel
comportement. Les mendiants, les dévots et les soufis avaient
l’habitude d’être présents près de lui et il tenait des séances
pieuses pour eux. Quand un d’entre eux se montrait à la hauteur de
la danse ou du chant, il se levait, restait debout et ne s’asseyait
pas tant que le soufi n’avait pas fini.
Il ne
porta jamais aucune matière que la Shari’ah désapprouvait. Il
possédait l’érudition et la compréhension religieuse et transmit des
Hadith. Bref, il était un individu rare dans son époque, avec
beaucoup de bonnes qualités et actions, puissant dans le Jihad
contre les mécréants et ses conquêtes parlent pour lui. Il laissa
dix-sept enfants masculins. Puisse Allah Exalté lui faire
miséricorde.
Chapitre Quatre
En l’an 594 de l’Hégire (1197), à Rome la capitale du catholicisme
mondial, Innocent III succéda à la papauté et appela aussitôt à la
guerre sainte contre les infidèles (qui pourtant adorent pourtant le
Dieu Unique contrairement à lui qui adore la croix) et à la levée
d’une quatrième croisade.
Un grand nombre de nobles européens répondirent à son appel comme pour les
précédentes croisades et se réunirent lors d’un long colloque pour
désigner les objectifs et les pays à attaquer.
Pour la première fois dans l’histoire des guerres saintes chrétiennes, il
fut décidé d’attaquer l’Egypte parce que ce pays était le réserve et
le bastion des forces militaires musulmanes et l’importance du Caire
à cette époque était différente de celle de Baghdad pourtant la
capitale de l’état abbasside pour la bonne raison que les dynasties
des Zinki et des Ayyoubi fournirent aux Abbassides l’aide militaire
et la protection. Si le siège du califat se trouvait donc à Baghdad,
le siège des forces militaires musulmanes des Ayyoubi kurdes, soumis
aux Abbassides, se trouvaient donc au Caire et l’Egypte était donc
le pôle central de la défense musulmane de l’époque.
La seconde raison est que les Ayyoubi se mirent en travers des projets
croisés et que leurs objectifs faillirent à cause d’eux prouvant
ainsi que les Ayyoubi jouèrent un rôle primordial dans la défense de
l’Islam et des terres musulmanes. Nous avons vu comment ils
défendirent non seulement les Haramayn (La Mecque et Médine) des
complots croisés mais aussi le troisième lieu sacré de l’Islam en
Syrie, al-Qouds, qu’ils rendirent à l’Islam après plus de 90 années
d’occupation et d’injustices.
Détruire les Ayyoubi, c’était mettre fin à la défense musulmane et
détruire l’Egypte, c’était mettre fin au califat abbasside, d’où le
choix d’attaquer l’Egypte par les croisés et la seule voie d’accès
direct à l’Egypte était par la mer. Napoléon pour sa campagne
d’Egypte choisit la même route empruntée par les croisés ainsi que
l’invasion anglaise de 1882 (EC) qui débarquèrent à Iskandariyah
(Alexandrie) et passer par le désert était impensable pour les
croisés vu ce qu’il recélait de dangers.
Dodge de la république de Venise accepta de transporter les croisés sur
ses navires. L’Italie de l’époque n’était pas unifiée comme de nos
jours mais elle était une suite de principautés indépendantes comme
celle de Gênes, de Pise, de Florence, de Venise (al-boundouqiyah ou
al-banadiqah), de Rome etc.
Les croisés arrivèrent à Venise au mois de Shawwal de l’année de l’année
598 de l’Hégire (1201) mais ils ne disposaient pas assez de fonds
pour payer leur transport qui n’était pas gratuit même si le but
était saint. Dodge leur proposa alors en échange pour les
transporter d’attaquer le port de Zara en ex-Yougoslavie qui
appartenait au roi de Hongrie et de le lui remettre. Ainsi les
croisés pourraient s’enrichir tandis que le port stratégique serait
rajouté au dominion de la république de Venise.
Au mois de Mouharram de l’année 599 de l’Hégire (1202), les croisés
acceptèrent et attaquèrent le port de Zarah appartenant pourtant à
d’autres chrétiens mais comme leur guerre était sainte tous les
interdits étaient levés pour atteindre leur but, quitte à massacrer
leurs propres frères et autoriser tous les crimes.
Et effectivement comme les autres croisades, ils accomplirent les pires
turpitudes envers les populations civiles puisque le port n’était
même pas défendu ; la population fut massacrée et la ville détruite.
Lorsqu’ils assiégèrent la ville, l’empereur byzantin orthodoxe
déchut Alexis le Jeune vint les trouver pour leur demander de
l’aider à reprendre le trône de Byzance usurpé par Isaac II qui
s’était rebellé contre Alexis II et l’avait chassé.
Alexis le Jeune leur promit de les aider financièrement et de les équiper
militairement pour leur croisade ainsi que de soumettre l’église
orthodoxe de Constantinople à l’église catholique de Rome. L’église
catholique de Rome ainsi que les croisés se réjouirent de ces
perspectives inattendues et des ces concessions inespérées.
Les croisés marchèrent alors sur Constantinople ou ils entrèrent au mois
de Ramadan de l’année 600 de l’Hégire (1203) et tuèrent aveuglément
et sans raison tous ceux qui les approchèrent sans aucune
distinction pour les femmes, les enfants et les vieillards. Ce fut
un horrible saint massacre gratuit et même la ville et les églises
furent saintement ravagées parce que les saints croisés étaient en
route pour la guerre sainte, leurs saints péchés étant pardonnés et
le paradis assurés par le saint pape, Jésus, paix sur lui, s’étant
sacrifié pour laver les saints péchés des saints chrétiens ! Mais
alors pourquoi toutes ces prisons et ces jugements, pourquoi toutes
ces condamnations, ces sentences à vie et ces peines de morts si
Jésus a déjà payé pour les saints criminels ?
Après ces saintes funestes turpitudes à l’égard des Byzantins leurs saints
malheurs n’étaient pas pour autant finis puisque les saints croisés
entrèrent en conflit avec Alexis le Jeune parce qu’il ne leur avait
pas remis assez d’argent comme il s’était engagé de le faire. Ils
lui usurpèrent donc la royauté et nommèrent à sa place l’un des
catholiques de leurs armées Baudouin IX (9), le comte de Flandres
qui devint empereur des Byzantins et prit le nom de Baudoin I (1) et
le restera assez longtemps avant que l’empereur Michael II (2) le
Paléologue ne retrouve le pouvoir et chasse Baudouin le catholique
après soixante années de pouvoir, en l’an 660 de l’Hégire (1261).
Quant à Alexis le jeune il semble qu’il serait mort lors de bataille
d’Adramyttion en l’an 602 de l’Hégire (1205) contre ces mêmes
croisés qu’il appela à l’aide pour restaurer son pouvoir et à qui il
avait fait confiance.
Ainsi la quatrième armée ne s’embarqua jamais pour l’Egypte et l’objectif
de la quatrième mission ne fut jamais remplit, Louanges à Allah, car
quels autres monstrueux crimes ces saints fanatiques auraient-ils
accomplis ? Regardant les massacres commis par ces bêtes, Ruciman,
un des historiens occidentaux des croisades a rapporté : « Nul crime
ne pourrait être considéré comme un crime contre l’humanité comme
cette quatrième croisade » quant au 70 000 musulmans massacrés lors
de la première croisade et le massacre de la ville d’Acre pas un
mot !
La croisade des enfants
Parmi les autres confrontations entre les croisés et les Musulmans, il y
eut la croisade des enfants !
Cette malheureuse sainte idée vit le jour en l’an 607 de l’Hégire (1210),
quand se réunit un grand nombre de jeunes enfants français et
allemands qui décidèrent de conduire leur propre croisade, ce qui
est difficilement croyable qu’ils aient pu y penser eux-mêmes et
encore plus incroyable que les croisés aient laissés partir des
enfants après ce qu’ils subirent eux-mêmes !
L’objectif de cette croisade était l’occupation de Jérusalem et comment
des enfants auraient-ils pu réussir là où les adultes faillirent !
En fait, et seul Allah Exalté connait la vérité, ces enfants furent
conduits par un jeune berger français de douze ans nommé Steven qui
leur raconta un gros mensonge (encore un) en leur disant qu’il avait
reçu une lettre de ‘Issa Ibn Mariam, paix sur eux, lui ordonnant de
sortir pour participer aux croisades, vous savez un peu comme ces
évangélistes qui sont en contact spirituel « direct » avec Jésus !
L’église catholique saisit l’occasion en or pour stimuler et patronner
l’opération et bientôt 30 000 (pauvres) jeunes de différents pays
d’Europe se joignirent pour participer à l’expédition et partirent
pour Venise afin de s’embarquer chez « Dodge Transport and Cie »
pour la Syrie.
Ce Dodge, qui lui n’était pas un saint et qui avait déjà envoyé au
casse-pipe les croisés à Zara était un loup de la pire espèce et
lorsque les enfants furent embarqués et les voiles levées, il les
emmena directement dans un marché d’esclaves, le marché de Nihassah
à Tunis (Ifriqiyah), ou ils furent tous vendus ! Et pour cause, si
ces enfants avaient fait dons de leurs vies, personnes donc ne les
chercherait plus et les considérants donc comme déjà morts, il
valait autant mieux en tirer profit et c’est ce pensa le Dodge qui
n’eut ni pitié et ni scrupules pour eux sauf pour son saint
porte-monnaie et ainsi prit fin la croisade des enfants.
La
situation des croisés en Palestine
Les croisés en Palestine se trouvaient dans leur royaume temporaire d’Acre
comme nous l’avons précédemment mentionné puis le roi Henri mourut
au mois de Dzoul Qi’dah de l’année 593 de l’Hégire (1196) et les
croisés cherchèrent donc un quatrième époux à Isabelle pour qu’il
devienne le roi de Jérusalem, Isabelle qui ne se maria pas sans que
tous ses maris meurent les uns après les autres.
Le choix fut porté sur Amaury de Lusignan et le mariage eut lieu l’année
suivante en l’an 594 de l’Hégire (1197).
Sitôt qu’il prit le pouvoir, il prolongea le traité de paix avec al-Malik
al-‘Adil, le frère de Salah ad-Din jusqu’à sa mort au mois de
Sha’ban de l’année 601 de l’Hégire (1204) et Isabelle se retrouva
une nouvelle fois veuve tandis que Chypre se détacha du royaume
d’Acre des croisés.
Mary, la fille d’Isabelle et d’Henri de Champagne, âgée de quatorze ans
monta sur le trône de Jérusalem sous la tutelle de Jean d’Ibelin, le
gouverneur de Beyrouth. Nous voyons donc aussi que le Liban, un pays
arabe, avait une grande importance pour les croisés catholiques et
l’est toujours pour la France depuis les croisades. Les villes
libanaises jouèrent un grand rôle dans ces guerres saintes comme
nous l’avons vu avec Tarablous (Tripoli) et Tyr qui était un des
bastions des croisés en Syrie. Nous verrons dans l’Abrégé de l’Histoire des Ottomans, le rôle que joua la France au
Liban durant le dix-neuvième et vingtième siècle (EC). L’importance
donc du Liban pour les Européens est donc liée aux croisades
Lorsque Marie eut atteint l’âge de dix-huit ans, elle se libéra de sa
tutelle et les croisés envoyèrent un messager au pape et au roi
français Philippe Auguste mais pas aux Anglais ou aux Allemands pour
leur demander leur avis que le meilleur prétendant pour la main de
Marie.
Ils se mirent d’accord sur la personne de Jean de Brienne âgé de soixante
ans qui bien qu’il n’était pas un homme riche était un fanatique
chrétien. Il quitta donc la France pour Acre et le mariage eut lieu
au mois de Rabi’ Awwal de l’année 607 de l’Hégire (1210) et il fut
intronisé roi de Jérusalem. Après lui avoir donné une fille nomme
Yolande, Marie mourut.
Chapitre Cinq
La cinquième croisade
Jean de Brienne ayant assis son autorité sur le trône de Jérusalem (je
vous rappelle que Jérusalem était aux mains des Musulmans et que le
royaume dont il s’agit ici est celui d’Acre mais c’est ainsi que
l’auteur le rapporte) décida de razzier l’Egypte. Il envoya donc un
messager au pape pour lui demander d’exacerber les sentiments des
gens pour les rendre propice à répondre pour une nouvelle guerre
sainte et ainsi lever des armées pour une nouvelle croisade.
Le pape Innocent III (3) répondit à sa demande et envoya donc en
conséquence des messagers aux différents rois d’Europe pour les
inviter à se joindre à la nouvelle croisade dont l’objectif était
aussi l’Egypte. Le Duc d’Autriche (nimsa) Léopold VI
(6) et André II (2) le roi d’Hongrie répondirent à l’appel
d’Innocent III qui était bien décidé à participer en personne à
cette guerre sainte mais qui mourut peu après en l’an 613 de
l’Hégire (1216).
Le pape Honorius III lui succéda au siège de la papauté et les armées de
la cinquième croisade arrivèrent à ‘Akka (Acre) au mois de Rajab de
l’année 614 de l’Hégire (1217),
après avoir voyagé par mer.
Lorsqu’al-‘Adil, le frère de Salah ad-Din fut informé des mouvements des
armées croisées, il quitta l’Egypte et partit à leur rencontre mais
son armée n’était pas prête pour un affrontement de grande envergure
ni armée en conséquence, c’est pourquoi il choisit de les harceler
plutôt que de les attaquer de front tout en coupant
l’approvisionnement de l’armée croisée. Il détruisit ainsi tout ce
qui aurait pu leur être utile sur leur chemin, les cultures, les
villages, les ponts et les sources d’eau. Les croisés quant à eux
détruisirent tout ce ne l’avait pas été si bien que le roi d’Hongrie
André II, satisfait d’avoir participé à une croisade, décida de
retourner dans son pays par voie terrestre ou il arriva au mois de
Mouharram de l’année 615 de l’Hégire (1218).
Ainsi prit fin la première vague de la cinquième croisade quant à la
deuxième vague, et la plus importante, elle quitta Acre au mois de
Safar de cette même année (615) en embarquant sur des navires et se
rendit au port de Damiette (dimyat) dans le delta du Nil pour
attaquer l’Egypte, le grenier et le bastion de l’Islam.
Les croisés envoyèrent un messager au roi chrétien d’Abyssinie (habasha)
et lui demandèrent de débarquer au Hijaz pour attaquer et détruire
La Mecque et Médine pour occuper les Musulmans sur un autre front ce
qui leur permettrait de prendre facilement l’Egypte.
L’immense force croisée débarqua sur la rive occidentale du Nil et comme
vous le savez le Nil se divise en plusieurs canaux dont celui de
Rashid et de Damiette et cette région appelée le Delta du Nil est
une des régions les plus fertiles du monde tandis que le Nil est
lui-même un des plus longs fleuves du monde que les mécréants
appellent d’ailleurs la mer (al-Bahr).
Le port de Damiette est donc sur une presqu’île entre deux canaux et celui
qui arrive par mer à la possibilité de pénétrer dans le Nil et
parvenir ainsi à l’une des capitales de l’Islam ; Le Caire, la
capitale des Ayyoubi.
Cependant ces canaux étaient entravés par deux lourdes chaînes qui
pouvaient interdire ou permettre l’accès comme la chaîne qui
obstruait l’entrée de la Corne d’Or à Constantinople depuis le
Bosphore qui contrôlait ainsi le trafic fluvial en permettant ou en
refusant au navire l’accès à Constantinople qui était ceinte de
trois murailles.
Ces deux chaînes de la même manière interdisaient l’entrée ou la sortie de
Damiette puis du Nil et aucun navire ne pouvait accéder à la ville.
C’est pour cette raison que les Egyptiens construisirent la Tour
(bourj) de Damiette ou la Tour de la Chaîne (bourj silsilah) qui
était une tour lourdement fortifiée au milieu de Nil. Le but de
cette tour et de ces chaînes était en priorité la protection du port
stratégique de Damiette puis du pays.
Division entre les chefs musulmans et la chute de
Damiette
Durant trois mois, les croisés pilonnèrent la Tour de Damiette qu’ils
finirent par prendre à la fin du mois de Joumadah Awwal de cette
même année puis détruisirent les chaînes d’accès et l’accès à la
ville fut ouvert. La force de Kamil Ibn ‘Adil, le gouverneur du
Caire était entretemps descendu à Damiette et après la chute de Tour
de Damiette al-Malik al-‘Adil son père décéda et son fils al-Malik
al-Mou’addam ‘Issa l’enterra et prit sa succession à Damas.
Quant à son fils al-Malik al-Kamil Muhammad, il garda sa position de
gouverneur d’Egypte et alors qu’il faisait face aux croisés, des
troubles s’élevèrent dans son camp et il désista l’émir al-Fa'iz Ibn
‘Adil qui était plus jeune que son frère al-Kamil. Les émirs
préféraient avoir des commandants d’armées faibles et dociles qui ne
convoitaient ni la royauté ou le sultanat. Puis de manière discrète
sans que les croisés en soit informé, il procéda à quelques
désistement de ses chefs qui pour la plupart d’entre eux étaient des
Kurdes mais le chef principal des rebelles ‘Imad ad-Din Ahmad ‘Ali
connut sous le nom d’Ibn Mashtoub lui échappa et chercha à se
débarrasser d’al-Kamil qui s’enfuit pendant la nuit, ne faisant plus
confiance à ses soldats.
Cependant, à la veille d’une bataille qui s’annonçait inévitable, le
moment était vraiment mal choisit et ne pouvait qu’avoir de funestes
conséquences pour la suite des évènements puisqu’il n’y avait plus
de sultan pour conduire l’armée des Musulmans face au danger des
croisés qui menaçaient l’Islam et les Musulmans.
Les soldats retournèrent divisés dans leur campement à al-‘Adiliyah face
aux croisés chacun sur une rive du Nil. Jean de Brienne profita de
l’occasion et traversa avec son armée sur la rive orientale et
envahit le camp musulman qu’il trouva vide.
Lorsque les graves nouvelles d’Egypte parvinrent à Damas, al-Malik
al-Mou’addam ‘Issa Ibn ‘Adil leva aussitôt son armée et partit pour
l’Egypte. Ibn Mashtoub fut capturé et envoyé à Housn al-Karak en
Syrie ou il fut emprisonné et al- Fa'iz Ibn ‘Adil partit pour Sinjar
mais il mourut sur la route. Al-Malik al-Mou’addam ‘Issa Ibn ‘Adil
réorganisa l’armée égyptienne, nomma de nouveaux commandants et
campa à Fariskour, au sud d’al-‘Adiliyah près d’al-Qahirah (Le
Caire) tandis que les croisés assiégeait Damiette qui résista durant
neuf mois. Puis les croisés renforcèrent leur blocus et Damiette
résista neuf autre mois mais al-Kamil eut peur de perdre son trône,
et proposa aux croisés de leur remettre Jérusalem, Ascalon,
Tibériade (Tabariyah), Jaballah
et Ladiqiyah (Lattaquié) s’ils levaient le siège et
quittaient l’Egypte. Un échange honteux et révoltant pour conserver
son pouvoir mais est-ce que les croisés acceptèrent sa proposition ?
Heureusement non, et louange à Allah Exalté, ils refusèrent les
concessions des Musulmans car les croisés intelligents pensèrent que
si cet homme était prêt à leur donner tout ce que Salah ad-Din avait
reconquit c’est qu’il devait être aux abois et extrêmement affaibli
par le siège et donc cela nous appartient déjà, l’Egypte sera à nous
puis la Syrie. Et le jeudi 25 du mois de Sha’ban de l’année 616 de
l’Hégire, Damiette tomba aux mains des croisés et point n’est la
peine vous dire toutes les saintetés, les béatitudes, les
sanctifications et les charités chrétiennes qu’ils perpétrèrent sur
les habitants. Ils massacrèrent toute forme de vie après avoir
saintement violés les Musulmanes et nous verrons ce qu’Ibn al-Athir
a rapporté sur le sujet.
L’armée des Musulmans quitta alors Fariskour pour al-Mansourah qui était
une place forte militaire bâtie par al-Kamil Muhammad sur la rive
est du Nil. Puis le prince al-Malik Ashraf Moussa qui gouvernait
al-Jazirah, la presqu’île de l’Euphrate se rendit en Egypte au
secours de son frère al-Kamil Muhammad.
L’échec de la cinquième croisade
Les croisés restèrent longtemps sur les terres musulmanes en Egypte après
la capture de Damiette d’autant plus qu’ils reçurent des renforts
d’Europe sous le commandement de Louis, le Duc de Bavière
(Allemagne) et marchèrent ensemble sur le Caire où ils déversèrent
leur rage au mois de Joumadah Awwal de l’année 618 de l’Hégire
(1221).
L’armée d’al-Kamil Muhammad et d’al-Mou’addam Ashraf se préparèrent en
conséquence pour l’affrontement à al-Mansourah bien qu’al-Kamil leur
ait offert des concessions supplémentaires comme la ville de Tripoli
mais les croisés refusèrent de nouveau et conduit par leur chef
fanatique poursuivirent leur avance au sud du Delta du Nil jusqu’à
ce qu’ils soient entourés d’eau sur trois côtés : à l’est par
al-Bouhirah Manza, à l’ouest par le confluent de Damiette et au sud
par al-Bahr as-Saghir, né de la séparation du confluent de Damiette.
Les navires égyptiens empêchèrent alors les navires croisés d’avancer plus
en avant en leur coupant la route et ainsi l’arrivée de la
logistique de guerre et l’approvisionnement des croisés qui
voyageaient par terre fut stoppé au moment exact de la montée du Nil
qui noyaient alors une grande partie du Delta jusqu’à la
construction du barrage d’Assouan qui régulera l’arrivée des eaux.
D’autre part, les Musulmans détruisirent toutes les voies d’accès qui
permettaient de passer d’une rive à l’autre, ne laissant ainsi aux
croisés qu’un passage réduit, pour leur permettre de retourner vers
Damiette, qu’al-Kamil Muhammad décida aussi de détruire en envoyant
un escadron de 1 000 cavaliers suivit d’un corps de troupe qui
tombèrent entre les mains des croisés. Un grand nombre d’entre eux
furent tués tandis que le reste fut renvoyé à al-Kamil pour lui
demander un traité de paix et lui faire savoir que les croisés
quitteraient les terres musulmanes.
Al-Mou’addam Ashraf refusa leur demande et voulut leur faire payer le prix
de leur massacre mais sur l’insistance de son frère al-Kamil
Muhammad qui avait d’autres plans, les frères acceptèrent leur
demande et les croisés se retirèrent de Damiette à la fin du mois de
Joumadah Thani de cette même année et la cinquième croisade échoua
aussi.
Ce traité de paix est connu dans l’Histoire des Musulmans sous le titre de
la première bataille d’al-Mansourah.
Retour à la
chronologie d’In Athir pour cette période
[1]
Comme vous le savez, le butin doit être rassemblé puis une
partie doit être mise de côté pour le trésor public et le
reste divisé entre les troupes. Le vol du butin est un grave
péché comme cela a été rapporté dans plusieurs Hadith du
Messager d’Allah (Saluts et Bénédictions d’Allah sur lui).
[2]
Cela peut paraitre incroyable que les Musulmans se laissent
tromper à ce point et à chaque fois ! Le Messager d’Allah
(Saluts et Bénédictions sur lui) a dit : « Le mensonge
viendra à bout de ma communauté » et c’est effectivement le
cas à l’échelle mondiale ou chaque jour, les Musulmans font
l’objet de campagnes intenses de mensonges. Et il n’y a de
Force et de Puissance qu’en Allah le Très Haut.
[3]
Et avec les croisés déjà sur place c’est une armée de plus
d’un million d’individu que Salah ad-Din affronta
et ce afin que vous réalisiez l’ampleur de la tâche.
Qu’Allah te fasse miséricorde ô Salah ad-Din !