La capture de Tripoli de l’Ouest
En l’an
541 de l’Hégire (1146), les croisés, qu’Allah les maudisse,
capturèrent Tripoli de l’Ouest (Libye) quand Roger, le roi de
Sicile, équipa une grande flotte et l’envoya à Tripoli qui fut
encerclée par terre et mer le 3 du mois de Mouharram. Les défenseurs
sortirent à leur rencontre et luttèrent durant trois jours.
Quand le
troisième jour arriva, les croisés entendirent un grand tumulte dans
la ville et les murs furent vidés de ses défenseurs parce que peu de
jours avant que l’arrivée des croisés, la désunion avait éclaté
entre les habitants de Tripoli. Un groupe parmi eux expulsa les
Banou Matrouh et nomma un des Voilés (al-Moulathamin ou les
Mourabitine) qui était arrivé avec un proche en route pour accomplir
le Pèlerinage et lui donnèrent
l’autorité. Alors que les croisés avaient commencé le siège,
l’autre fraction minoritaire restitua les Banou Matrouh et le combat
éclata entre les deux partis. Les murs se sont alors automatiquement
vidés et les croisés saisissent l’occasion, montèrent des échelles
et escaladèrent le mur. Après un féroce combat, ces derniers prirent
la ville par l’épée et s’ensuivit un bain de sang, une saisie des
femmes et des propriétés. Ceux qui purent fuir le firent et
cherchèrent refuge avec les Berbères et les Arabes. Plus tard, une
déclaration garantie la sécurité pour tous et tous qui s’étaient
enfuis revinrent.
Les
croisés restèrent six mois jusqu’à ce qu’ils aient renforcé les murs
et creusé les douves de la ville. Quand ils se retirèrent, ils
prirent des otages dont les Banou Matrouh et le Voilé. Plus tard ils
rendirent les otages et désignèrent un membre des Banou Matrouh
responsable de la ville qui retint les otages seul. La situation
dans la ville se régularisa. Les Siciliens et les Byzantins furent
obligés de transiter là et les affaires prospérèrent rapidement.
Récit de l’assassinat de l’Atabeg ‘Imad ad-Din Zanki et quelques
remarques biographiques
Le 5 du
mois de Rabi’ Thani, l’Atabeg et Martyr ‘Imad ad-Din Zanki Ibn
Aqsounqour, le seigneur de Mossoul et de Syrie fut tué alors qu’il
assiégeait Qal’at Ja’bar. Plusieurs de ses Mamalik l’assassinèrent
la nuit et s’enfuirent à Qal’at Ja’bar. Les défenseurs crièrent aux
assiégeants pour leur annoncer son meurtre et manifestèrent leur
joie. Ses hommes entrèrent dans sa tente et le trouvèrent agonisant,
puisse Allah Exalté lui faire miséricorde.
Mon père
m’a raconté sur l’autorité d’un des proches compagnons de Zanki
qu’il a dit : « Je suis entré immédiatement, pendant qu’il était
toujours vivant. Quand il m’a vu, il croyait que j’avais l’intention
de le tuer. Il m’a fait un geste avec son index, en me suppliant. Je
me suis arrêté par crainte révérencielle de lui et dit : « Mon
seigneur, qui vous a fait cela ? » Il fut cependant incapable de
parler et son âme fut ôtée à ce moment, puisse Allah lui faire
miséricorde. »
Il a dit
aussi : « Il était un bel homme, brun avec des yeux charmants. Ses
cheveux avaient tourné gris. Il était âgé de plus de soixante ans et
il était un jeune garçon quand son père fut exécuté, ce que nous
avons déjà rapporté. Après sa mort il fut enterré à ar-Raqqa. »
Il fut
tenu dans une grande crainte révérencielle par ses troupes et ses
sujets et il était un redoutable politicien. Nul puissant sujet ne
fut capable d’opprimer le faible. Ses terres, avant leurs conquêtes
étaient ruinées à cause de l’injustice, des nombreux changements de
gouverneur et la proximité des croisés. Il les développa si bien
qu’elles devinrent florissantes et très peuplées.
Mon père
m’a dit : « J’ai vu Mossoul alors qu’elle était ruinée si bien qu’un
homme debout près du quartier des tambours pouvait apercevoir
l’ancienne mosquée, le marché et la maison gouvernementale, parce
qu’il n’y avait aucun bâtiment entre eux. Personne ne pouvait se
rendre à l’ancienne mosquée à moins qu’il n’ait quelqu’un avec lui
pour le protéger, parce qu’elle était éloignée de toute habitation.
De nos jours, elle est au centre d’une région en construction et il
n’y a plus de terres vides.
Il m’a
dit aussi que : « Zanki vint un hiver à Jazirat. L’émir ‘Izz ad-Din
ad-Doubayssi, un de ses émirs aînés, dont une partie de son fief
était la ville de Daqouqa, entra et prit la maison d’un Juif. Le
Juif fit appel à l’Atabeg et lui rapporta son cas. Zanki regarda
fixement ad-Doubayssi qui recula, entra dans la ville et fit sortir
ses bagages et ses tentes. Mon père a dit : « J’ai vu ses Mamalik
ériger ses tentes dans la boue qu’ils couvrirent de pailles pour
tenir la boue à distance. L’émir quitta alors la ville en prenant
ses tentes et ses affaires. L’autorité de Zanki atteignit un tel
niveau. »
Mossoul
avait été une des terres les moins productives en fruits. Sous les
jours de Zanki et ceux qui suivirent, elle devint une des plus
productives en fruits, en plantes aromatiques et autres.
Zanki
était extrêmement protecteur surtout des femmes des soldats. Il
avait l’habitude de dire : « Si nous n’avions pas gardé les femmes
de nos soldats par la peur que nous inspirons, elles auraient été
corrompus à cause des absences fréquentes de leurs maris pour les
campagnes. »
Il était
une des plus braves des créatures d’Allah Exalté. A l’époque où il
devint un souverain, il suffit de dire qu’il était présent avec
l’émir Mawdoud, le seigneur de Mossoul, à Tibériade qui était
occupée par les croisés. Il lanca une lance qui atteignit la porte
de la ville et l’endommagea. Il attaqua aussi la citadelle de ‘Aqr
al-Houmaydiyah, qui est sur une haute montagne et le lancer de sa
lance atteignit le mur. Il y avait d’autres exploits semblables.
Quant à la période après son accession au pouvoir, ses ennemis
encerclèrent ses terres, que tous attaquaient et voulaient saisir
mais il ne s’est pas contenter de simplement les protéger, avec pour
résultat qu’aucune année ne passa sans qu’il ait prit des parts de
leurs terres. Le calife al-Moustarshid Billah qui était son voisin
dans la région de Tikrit attaqua Mossoul et l’assiégea. Près de lui
dans la région de Shahrazour et ces parties, se trouvait le sultan
Mas’oud. Il y avait aussi Ibn Souqman le seigneur de Khilat, Ibn
Souqman Daoud le seigneur de Hisn Kayfa, le seigneur d’Amid et de
Mardin et les croisés dans le voisinage de Mardin à Damas et
finalement les souverains de Damas. Ces royaumes entouraient son
royaume sur tous les côtés. Il attaqua celui-ci puis celui-là, prit
de cette personne et cajola celle-là jusqu’à ce qu’il ait prit de
chacun de ses voisins une étendue de terre. Nous avons rapporté tous
ses exploits, l’histoire de son règne et les règnes de ses
descendants dans notre livre
al-Bahir et référence devrait être faite à ce travail.
Dirham de Sinjar de l'époque de 'Imad ad-Din Zanki
Chapitre Deux
Présentation des acteurs et résumé de la seconde
croisade
La deuxième croisade et son échec
Ainsi et sans conteste nous pouvons affirmer que la famille Zinki soumise
aux Seljouks joua un grand rôle dans la lutte contre les croisés
mais aussi pour la réunification des Musulmans et cela n’est
contesté par personne. Ils chassèrent les envahisseurs croisés
d’Edesse, une des principales villes latines d’orient ce qui causa
bien évidemment stupéfaction et deuil dans les pays catholiques
d’Europe et leur réponse fut violente.
Entra alors en action un nouvel prêtre français nommé Saint Bernard et il
n’est un mystère pour personne que les Français jouèrent un grand
rôle dans les croisades si ce n’est le rôle majeur et c’est pourquoi
aujourd’hui la France est à la tête de l’Europe. La France joua un
rôle aussi majeur dans la lutte contre l’Islam et les Musulmans et
ce jusqu’à nos jours et vous n’avez qu’à lire les déclarations des
responsables français depuis la bataille de Ballat ash-Shouhadah ou
la bataille de Châtellerault chacun aura eu son petit mot
incendiaire sur l’Islam et les Musulmans.
Donc comme les catholiques, les évangélistes, les bouddhistes, les indous,
les Juifs sont des polythéistes, ils détestent naturellement l’Islam
et les Musulmans qui représentent le contraire de leur conviction.
Cela ne dépends ni de vous et ni de moi mais cela est dans leur
nature profonde : Allah Exalté à Lui les louanges et la Gloire qui a
créé l’Humanité dit dans son Noble Livre dans la Sourate al-Ma'idah,
verset 82 : « Tu
trouveras certainement que les Juifs et les polythéistes sont les
ennemis les plus acharnés des croyants. »
St Bernard à son tour ne mit à parcourir l’Europe pour éveiller les fibres
nationales avant de se rendre chez le pape Eugène III, pape qui
disposait de tous les pouvoirs comme nous l’avons mentionné
précédemment, qui décida d’organiser un nouveau colloque pour la
promulgation d’un édit papal. Ce colloque eut lieu à Vézelay en l’an
541 de l’Hégire (1146) ou la guerre sainte fut une nouvelle fois
décidée et ou le roi français Louis VII, les rois d’Europe et Conrad
III, l’empereur d’Allemagne, s’engagèrent à fournir des armées pour
la seconde croisade et en réponse à la chute d’Edesse.
L’armée croisée s’éleva à 70.000 combattants au total (200.000 sur wiki.fr
et 35.000 sur wiki.org), un nombre très élevé à l’époque soit
l’équivalent de la population civile qui fut massacrée sur le mont
des Oliviers par les croisés lors de la prise de Jérusalem, et
chaque armée quitta son pays respectif en direction de
Constantinople, gouvernée par l’empereur Manuel Comnène, et du
levant.
Constantinople était une destination obligée pour les armées croisées qui
devaient traverser le Bosphore, puis le territoire des Seljouks Roum
qui se trouvait en Asie Mineure et dont le sultan de l’époque était
Tounas Roud Ibn Qalj Arsalan Ibn Souleyman.
Une grande partie de l’armée allemande voyagea via la Mer Méditerranée
tandis que l’autre se rendit à Constantinople avant de traverser le
Bosphore et de traverser les terres musulmanes. Lorsque les
Allemands arrivèrent près d’Askishahar (Eskisehir qui sera la
première capitale de l’empire ottoman comme nous le verrons dans
notre Abrégé de l’Histoire des Ottomans) en Asie Mineure, ils
furent violemment assaillit au mois de Joumadah Thani de l’année 542
de l’Hégire par une armée seldjouk et seule une poignée d’allemands
survécurent dont l’empereur Conrad qui se retira à Nikiah (Nicée) ou
il se joignit aux armées du roi français Louis VII.
Lorsque ce dernier apprit ce qui était arrivée à l’armée de Conrad, il
évita de prendre la même route et longea la cote de la mer
Méditerranée avec le reste de l’armée allemande mais peu après
Conrad III se retira et retourna à Constantinople ou il resta un
certain nombre de mois avant de s’embarquer pour la Palestine au
mois de Dzoul Qi’dah de cette même année.
Après s’être embarqué à Antalya, Louis VII arriva à Antioche par mer puis
se rendit à Bayt al-Maqdis ou il arriva au mois de Dzoul Hijjah de
cette année un mois après Conrad III.
Peu de temps après eut lieu un colloque à ‘Akka (Acre) auquel assista
Louis VII, Conrad III, Baudouin III (Boudwin) le jeune roi (al-malik
al-qassir) de Nikmas ainsi que le reste des commandants croisés de
Tripoli (Tarablous), Edesse (ar-Rouha) et Antioche (Antakiyah) qui
décidèrent d’attaquer Damas qui était gouvernée par Mou’in ad-Din
Ounour qui lorsqu’il fut assiégé demanda de l’aide aux gouverneurs
qui lui étaient soumis comme l’émir de Hims, de Hama, de Ba’labak
(Baalbek) mais aussi à l’émir Nour ad-Din Zinki.
Les habitants de la grande ville de Damas, la capitale des Omeyyades,
offrirent une résistance acharnée tandis que la division s’engouffra
dans les rangs des croisés à cause des différences d’intérêts entre
les commandants, intérêts qui conduisent depuis et pour toujours
leurs guerres. Allah Exalté dit dans Son Noble Livre dans la Sourate
al-Hashr, verset 54 : « Tous
ne vous combattront que retranchés dans des cités fortifiées ou de
dernière des murailles. Leurs dissensions internes sont extrêmes. Tu
les croirais unis, alors que leurs cœurs sont divisés. C’est qu’ils
sont des gens qui ne raisonnent pas ».
Suite à ses dissensions les armées croisées se retirèrent et la deuxième
croisade faillit. Conrad III, l’empereur d’Allemagne retourna dans
son pays suivit six mois après par le roi de France Louis VII.
L’émir de Mossoul, Sayf ad-Din al-Ghazi Ibn ‘Imad ad-Din Zinki décéda au
mois de Sha’ban de l’année 543 de l’Hégire () et son frère Qoutb
ad-Din Mawdoud Ibn ‘Imad ad-Din Zinki lui succéda et céda à son
grand frère Nour ad-Din Mahmoud la ville de Hims et garda pour lui
Sinjar.
Au mois de Safar de l’année 544 de l’Hégire (1148), Nour ad-Din Mahmoud
vainquit Raymond de Poitiers, le gouverneur d’Antioche, qui subit
une lourde défaite lors d’une bataille près de la forteresse
(Qal’at) d’In ou il trouva la mort en compagnie de tous ses soldats
ainsi que du chef des hashashiyine de Syrie ‘Ali Ibn Wafd qui
combattait aux côtés de ses alliés.
Au mois de Rabi’ Thani de cette même année le puissant gouverneur de Damas
Mou’in ad-Din Ounour décéda et Moujir ad-Din Abak lui succéda mais
il était loin d’être comme son prédécesseur et des troubles
secouèrent la ville si bien que
Nour ad-Din Mahmoud profita de l’occasion qu’il attendait
et qu’il saisit pour entrer dans la ville au mois de Safar de
l’année 549 de l’Hégire (1154) où il désista Moujir ad-Din Abak.
Nour ad-Din Mahmoud Zinki voulait libérer les terres d’Islam des
envahisseurs croisés mais il ne pouvait le faire qu’en ayant éliminé
les menaces intérieures pour pouvoir unifier les Musulmans sous une
seule bannière pour se consacrer aux ennemis d’Allah. Si les terres
musulmans étaient sous le contrôle du calife abbasside, l’Egypte
restait toujours aux mains des hérétiques ‘oubaydi dont le
quatorzième et dernier calife al-‘Adid Li-Dinillah succéda au
pouvoir au mois de Rabi’ Awwal de l’an 555 de l’Hégire (1159) alors
qu’il était encore un jeune enfant chétif incapable de diriger un
état si bien que le vizir arménien Kara'ir (ou Tala'ir)
Ibn Rouzayk se chargea des affaires de l’état.
Pour parachever sa possession du pouvoir Kara'ir Ibn Rouzayk maria une de ses filles à al-‘Adid
mais ce dernier trouva le moyen de le faire assassiner pour se
débarrasser de lui et retrouver le pouvoir au mois de Shawwal de
l’année 556 de l’Hégire (1160) mais al-‘Adil Ibn Kara'ir
prit le pouvoir qu’il exerça pour une durée de cinq mois cependant,
il fut assassiné par le commandant as-Sa’id Shawwar Ibn Moujir Sa’di
qui prit le pouvoir avec ses enfants en utilisant le faible
‘oubaydi.
Dirgham Ibn ‘Amir al-Lakhmi le chassa, prit sa place et s’appliqua à
exercer le pouvoir de la même manière que ceux qui l’avait précédé
qui menèrent à un certain nombre de troubles dans le grand pays
islamique.
L’ascension des Ayyoubi
Imiri I (Amaury I), le roi de Bayt al-Maqdis (Jérusalem) profita de
l’occasion et décida d’attaquer l’Egypte bien que les ‘oubaydi
soient ses alliés et prit la route de Gaza puis se dirigea vers
al-‘Arish puis vers le désert ou il mena un certain nombre
d’expédition au mois de Shawwal de l’année 558 de l’Hégire (1162)
avant de se diriger vers la ville de Bilbis (Bilbeis) qu’il assiégea
mais suite aux inondations qui submergèrent un grand nombre de
terre, il dut se retirer tandis que Shawwar, après avoir été chassé,
se rendit auprès de Nour ad-Din Mahmoud en Syrie. Shawwar lui
proposa d’attaquer l’Egypte pour son compte si Nour ad-Din faisait
de lui son député (na'ib) ainsi qu’un tiers des revenus de l’Egypte.
Nour ad-Din qui recherchait l’unification des terres musulmanes y vit
l’occasion en or qu’il attendait d’autant plus que l’Egypte était
considérée comme un état
vital pour les Musulmans et après avoir refusé durant un certain
temps à cause de la perfidie des traitres ‘oubaydi, les alliés des
croisés, il finit par accepter.
Après avoir levé une large armée, il confia la direction des opérations
militaire au fameux commandant kurde Assad ad-Din Shirkouh Ibn Shadi
qui marcha vers l’Egypte en compagnie de Shawwar Ibn Moujir. Dans
cette armée se trouvait aussi un jeune âgé de vingt-sept ans et le
fils du frère d’Assad ad-Din, Salah ad-Din Youssouf Ibn Ayyoub Ibn
Shadi.
Les troubles en Egypte sous les derniers jours de la
dynastie oubaydi et l’appel à l’aide aux croisés
Lorsque Dirgham en fut informé, il invita l’ennemi d’Allah, le roi croisé
Amaury I, à venir prendre l’Egypte. Cependant Assad ad-Din Shirkouh
le prit de vitesse et réussit à détruire l’armée du traitre ‘oubaydi
qui fut tué tandis qu’Assad ad-Din entra en vainqueur au Caire ou
Shawwar prit le pouvoir mais ce vil criminel, se retourna contre ses
bienfaiteurs et abandonna tous ses engagements. Assad ad-Din
Shirkouh entreprit alors de reconquérir l’Egypte et assiégea Bilbeis
qu’il prit ainsi qu’un certain nombre de territoire dans l’est du
delta du Nil.
Face à cette menace, et Nour ad-Din Mahmoud avait bien eu raison de se
méfier de ce maudit traitre hérétique ‘oubaydi, Shawwar appela à
l’aide le roi croisé de Bayt al-Maqdis en lui promettant une très
large somme d’argent s’il répondait à son appel.
Amaury I se dirigea aussitôt vers l’Egypte avec une nombreuse armée tandis
qu’Assad ad-Din décida de se retirer de l’Egypte à la condition que
l’armée des croisés fasse de même et comme les croisés étaient venus
pour chasser Assad ad-Din, ils acceptèrent son offre et Assad ad-Din
se retira vers La Syrie.
Le calife ‘oubaydi al-‘Adid Li-Dinillah voulut se débarrasser de son
encombrant vizir et ne trouva personne à qui s’adresser hormis Nour
ad-Din Mahmoud qui lui envoya aussitôt son lieutenant Assad ad-Din
Shirkouh Ibn Shadi avec son neveu Salah ad-Din al-Ayyoubi qui
arrivèrent en Egypte et campèrent à Gizeh sur la rive ouest du Nil
au mois de Joumadah Akhir de l’année 563 de l’Hégire (1167).
Shawwar appela à l’aide une nouvelle fois les croisés et Amaury arriva à
son tour en Egypte au mois de Rabi’ Awwal de cette même année et
établit son camp sur la rive est du Nil en face de l’armée d’Assad
ad-Din. Lorsque les croisés débarquèrent sur la rive ouest, Assad
ad-Din se retira vers le Port de Sa’id près duquel eut lieu une
bataille, au mois de Joumadah Akhir de cette même année, au cours de
laquelle les armées des croisés et des ‘oubaydi commandés par
Shawwar furent battu et un traité de paix fut signé à la condition
que les deux armées, les croisés et celle d’Assad ad-Din Shirkouh
quittent l’Egypte.
Assad ad-Din retourna en Syrie tandis que le roi croisé, avant de quitter
l’Egypte, visita Le Caire et imposa le paiement de 100 000 dinars et
par an, une somme considérable pour l’époque, aux ‘oubaydi pour son
aide immédiate et future ainsi que la présence permanente
d’une force de cavaliers aux porte du Caire pour protéger la
ville ainsi qu’un de ses député dans la ville qui s’impliqua
grandement dans la politique du pays. Et ainsi font-ils toujours de
nos jours, c’est pourquoi la connaissance de l’histoire nous est
requise. Les peuples et les nations ont leurs propres caractères,
particularités et méthodes qui ne changent jamais ni ne changeront
jamais au fil des millénaires puisqu’elles leur sont inhérentes.
D’où l’importance de connaitre l’histoire des peuples et des nations
afin de savoir comment traiter avec eux, amies ou ennemies.
Lorsqu’Amaury retourna dans son royaume à Bayt al-Maqdis après son
affrontement et son traité avec Assad ad-Din Shirkouh, les égyptiens
furent prit de rage devant les clauses importantes du traité signé
avec le roi croisé Amaury et le vil traitre ‘oubaydi Shawwar
contacta une nouvelle fois Nour ad-Din pour lui demander de le
débarrasser de la présence des croisés en Egypte et dans son propre
palais, Soubhanallah, les traitres n’ont ni honneur et ni dignité !
Le calife ‘oubaydi al-‘Adid à son tour demanda de l’aide à Nour
ad-Din Mahmoud Zinki en lui envoyant un message qui contenait des
cheveux de femmes et qui disait : « Ceci sont les cheveux de mes
épouses qui t’appelle à l’aide pour les sauver des croisés (adhihi
shou’our nissa'i
min qasri yastaghithnna bika li tankoudouhounna minal frinje). »
Amaury I informé par ses hommes dans le palais des complots ‘oubaydi qui
se tramaient leva aussitôt une immense armée et marcha sur l’Egypte
ou il arriva à Bilbeis au mois de Safar de l’année 564 de l’Hégire
(1168). Cependant, les habitants fermèrent les portes devant lui
mais il donna alors l’assaut sur la ville où il entra par la force
et commit les pires turpitudes envers les habitants dont nul ne fut
épargné. Les femmes furent violées et les populations massacrées.
Puis il se dirigea vers Le Caire et s’arrêta au sud d’al-Fustat, qui
touche Le Caire, et
Shawwar ordonna aux habitants l’obligation de quitter la ville qu’il
incendia sur les retardataires. Les historiens ont rapporté que
l’incendie qui s’ensuivit et qui détruisit al-Fustat et une partie
du Caire dura quarante-cinq jours. Amaury, qu’Allah le maudisse,
quitta alors l’Egypte après avoir reçu 100 000 dinars, détruit
Bilbeis et ses habitants, al-Foustat et une partie du Caire à cause
du maudit Shawwar.
Le rôle majeur de Nour ad-Din Mahmoud Zanki
Face à cette terrible tragédie qui toucha principalement les populations
civiles innocentes des complots de ses dirigeants préoccupés de leur
seul intérêt, exactement de la même manière que les Musulmans paient
aujourd’hui le prix un peu partout dans le monde islamique de leurs
répugnants dirigeants, Nour ad-Din Mahmoud Zinki, un homme d’honneur
et de principe se vit l’obligation de mettre fin aux exactions des
croisés et de placer l’Egypte sous sa tutelle.
Il leva donc une nouvelle fois un armée dont il donna le commandement à
son fidèle lieutenant kurde Assad ad-Din Shirkouh accompagné du fils
de son frère Salah ad-Din Youssouf al-Ayyoubi qui se rendirent au
Caire où ils furent acclamés par les Musulmans tandis que les
croisés restants refluèrent à Bayt al-Maqdis.
Le calife ‘oubaydi nomma alors Assad ad-Din Shirkouh vizir et lui donna le
nom d’al-Mansour cependant le maudit Shawwar désisté de son poste et
haineux devant les faveurs du calife al-‘Adid envers Assad ad-Din
appela une nouvelle fois les croisés à l’aide et complota pour tuer
les chefs de l’armée de Syrie. Il voulut les inviter pour une
Walimah, un repas donné pour une circonstance particulière, les
saisir à cette occasion et en finir avec eux mais le complot de ce
traitre fut découvert et il fut exécuté, au mois de Rabi’ Akhir de
l’année 564 de l’Hégire (1168). Certains historiens ont rapporté que
la nomination de Shirkouh et l’exécution de Shawwar eurent lieu le
même jour.
L’ascension de Salah ad-Din
al-Ayyoubi et sa nomination de ministre d’Egypte
Quelques temps après sa nomination au vizirat, deux mois d’après certains
historiens, Assad ad-Din Shirkouh mourut au mois de Joumadah Akhir
de cette même année, puisse Allah Exalté lui faire miséricorde, et
le calife ‘oubaydi nomma au vizirat pour le remplacer Salah ad-Din
Youssouf Ibn Ayyoub Ibn Shadi et lui donna le nom d’an-Nassir.
Salah ad-Din un de ses surnom est Youssouf Ibn Ayyoub Ibn Shadi Ibn Marwan
Ibn Ya’qoub ad-Douwayni al-Kurdi. Son père était l’oncle de Shirkouh
et un des hommes de ‘Imad ad-Din Zinki qui, après son décès, se mit
au service de son fils Nour ad-Din Mahmoud.
Lorsque Salah ad-Din fut nommé vizir d’Egypte, il était alors âgé de 31
ans et depuis sa jeunesse, il montra des qualités particulières pour
le commandement et la politique. Il traita avec le plus grand
respect les soldats de Syrie et leur offrit régulièrement de l’agent
et des cadeaux si bien qu’il fut aimé par ces derniers.
Le calife ‘oubaydi ne nomma pas Salah ad-Din, le plus jeune des officiers,
son vizir en vain mais il avait la ferme intention de pouvoir
contrôler ce jeune et de l’utiliser à ses fins. Salah ad-Din
entreprit la même politique avec les soldats d’Egypte et les nobles
à qui, il offrit des biens et de l’argent tout en leur montrant son
respect à leur égard, si bien qu’il devint aussi aimé d’eux pour
l’excellence de son caractère et de son comportement.
C’est le moment que choisit Nour ad-Din Mahmoud pour lui envoyer un
soutien militaire sous le commandement de son frère Shams ad-Dawlah
Touran Shah Ibn Ayyoub Ibn Shadi si bien que la position de Salah
ad-Din se retrouva aussitôt renforcée en Egypte.
Le calife ‘oubaydi se rendit rapidement compte de l’erreur qu’il avait
fait en faisant de Salah ad-Din son vizir et il complota avec l’aide
de Mou'tamim al-Khilafah qui était un esclave Moubi Makhzi nommé
Jawhar qui était le chef des Moubiyine Makhziyine (garde du palais
califal ou la garde rapprochée du sultan). Nous reviendrons sur ce
corps de gardes spéciaux dans notre Abrégé de l’Histoire des
Ottomans du fait qu’ils jouèrent un grand rôle dans l’Islam et
les avons déjà mentionné sous le nom de Fityan ‘Amiriyah, un corps
d’élite, dans l’histoire de l’Andalousie sous le règne d’al-Hajib
al-Mansour.
Mou'tamim al-Khilafah, le Moubi écrivit une lettre à Amaury I contre Salah
ad-Din mais ce dernier intercepta la lettre du fait qu’il avait
placé un certain nombre de ses hommes à des postes clef du
gouvernement et lui appliqua le châtiment réservé aux traitres, au
mois de Dzoul Qi’dah de l’année 564 de l’Hégire et entreprit des
mesures nécessaires pour se débarrasser de ce corps spécial de Noirs
du palais et nomma Baha ad-Din Qaraqoush qui était lui-même un garde
spécial, pale de peau, d’Assad ad-Din Shirkouh.
L’Imam al-Hafiz Ibn Kathir (qu’Allah Exalté lui fasse miséricorde)
surnomme Baha ad-Din Qaraqoush « al-Fahl al-Khassi » qui est
celui qui bâtit les fortifications du Caire, la forteresse renommée
de Jabal (Qal’at Jabal) et Ibn Kathir affirme que tout ce que l’on
attribue de mauvais à cet homme, d’emportement et de comportement
bizarre, ne peut être véridique pour la bonne raison que si cela
avait été le cas, Salah ad-Din ne lui aurait pas confié ce poste et
un nombre important de missions. »
La chute de l’état des ‘oubaydiyine et le retour de
l’Egypte Sounnite
Suite à l’expulsion du corps d’esclave noirs du palais califal, ces
derniers se révoltèrent contre Salah ad-Din à Foustat ou ils se
trouvaient au nombre de 50 000 et ce dernier qui n’était pas du
genre à se laisser intimider ordonna d’incendier tous leurs centres.
Lorsqu’ils virent sa fermeté, ils demandèrent la sécurité pour leur
vie et l’autorisation de quitter la ville, ce qu’ils firent et ils
partirent s’établirent à Gizeh. Cependant Salah ad-Din ne leur fit
pas confiance et leur envoya une partie de son armée pour s’occuper
d’eux et lorsque le calife al-‘Adid vit ce qu’il avait fait à ses
plus proches serviteurs, il se rendit compte qu’il ne pourrait rien
faire contre lui et joua profil bas.
Puis Salah ad-Din se tourna vers les gardes normaux du calife ‘oubaydi qui
étaient des Arméniens, les renvoya et les fit remplacer par ses
propres gardes. Ainsi il prit le contrôle de l’Egypte et le vendredi
7 du mois de Mouharram de l’année 567 de l’Hégire (1171), la
Khoutbah qui était lue au nom des infâmes califes hérétiques
‘oubaydi et particulièrement al-‘Adid fut abandonnée et lue au nom
du trente-troisième calife abbasside al-Moustadi Billah qui régnait
à Baghdad, la capitale des Abbassides.
Le jour de ‘Ashoura de cette même année, soit trois jour après la
Khoutbah, l’hérétique ismaélien al-‘Adid mourut et l’Egypte redevint
un grand état musulman Sounni.
Le pouvoir de Salah ad-Din qui d’abord nommé vizir puis commandant des
armées d’Egypte vit son pouvoir considérablement renforcé et son
émir Nour ad-Din Mahmoud Zanki n’était pas inattentif à sa position
sachant qu’un grand nombre de commandant, sitôt qu’ils acquirent le
pouvoir se retournèrent contre leur bienfaiteur.
Après cet évènement Salah ad-Din le Kurde décida de faire face à Nour
ad-Din Mahmoud Zanki, le puissant chef turc qu’il non seulement
craignait et faisait de son mieux pour le satisfaire et ne tenir
informé. Pour cette raison, Salah ad-Din et toute sa famille, son
père et son oncle Shihab ad-Din al-Halimi et le reste des Ayyoubi,
d’un accord commun, cherchèrent par tous les moyens de s’éloigner
des régions contrôlées par Nour ad-Din Mahmoud pour se protéger.
Salah ad-Din envoya alors son frère Touran Shah pour conquérir le pays de
Nouba (Nubie) ce qu’il fit au mois de Joumadah Awwal de l’année 568
de l’Hégire (1172) néanmoins, il apparut que ce pays était loin,
pauvre et sans pouvoir c’est pourquoi Touran Shah se dirigea vers le
Yémen qu’il soumit eux Ayyoubi au mois de Safar de l’an 569 de
l’Hégire (1173) et prit alors le nom d’al-Malik al-Mou’addam et la
Khoutbah fut lue en son nom après celui du calife abbasside.
Dès lors, Nour ad-Din Mahmoud décida d’envahir l’Egypte et d’arrêter Salah
ad-Din mais il décéda à Damas au mois de Ramadan de cette même
année, puisse Allah Exalté lui faire miséricorde.
Un grand nombre d’historiens ont fait son apologie et rapporté qu’il fut
un des rois combattant (minal moulouk al-moujahidin), qu’il ne prit
jamais rien du Bayt al-Mal (trésorerie) ni ne s’en approcha, qu’il
ne consommait que ce qu’il recueillait du butin prit aux croisés
dans son Jihad contre ses derniers, qu’il s’habillait de vêtement
rudimentaires, qu’il portait une attention particulière à ses
obligations religieuses (fara'id)
et les Sounan et qu’il fut un des grands combattants islamiques et
Ibn al-Athir a rapporté qu’il n’y eut nul homme juste après ‘Omar
Ibn ‘Abdel ‘Aziz excepté Nour ad-Din Mahmoud Zinki. Il était aussi
un fameux et brave (abtal) cavalier (forsan).
Les complots contre Salah ad-Din
L’année 569 de l’Hégire fut donc une année pleine d’évènements successifs
pour Salah ad-Din qui ne souffla pas un instant suite aux complots
successifs des hérétiques ismaéliens ‘oubaydi qui appelèrent à
l’aide un certain nombre de fois les ennemis d’Allah et bien que
l’Egypte soit redevenue Sounnite, les ‘oudaydi qui y vivaient
appelèrent secrètement à l’aide une nouvelle fois le roi croisé de
Bayt al-Maqdis Amaury I et lui demandèrent d’attaquer l’Egypte par
terre puis aussi William II
le roi normand de Sicile à qui ils demandèrent de mener une
attaque navale depuis le port d’Alexandrie et enfin, le Sheikh
al-Jabal al-Hassan de Syrie de l‘ordre ismaélien battini des
hashashiyine, à qui ils demandèrent d’envoyer des assassins pour
éliminer Salah ad-Din.
Les hérétiques étaient si convaincus du succès de leur complot qu’il avait
partagé le pouvoir entre eux mais Hayhatah, Hayhatah, Salah ad-Din
fut informé par un de ses servants qui lui dévoila l’intégralité du
complot et Salah ad-Din fit arrêter tous les conspirateurs qu’il fit
crucifier.
De même, au sud de l’Egypte, à Assouan, un ‘oubaydi nommé Kanz ad-Dawlah
réunit autour de lui un nombre importants d’hérétiques et semèrent
la corruption sur terre mais ils furent anéantis par al-‘Adil Abi
Bakr, le frère de Salah ad-Din au mois de Safar de l’année 570 de
l’Hégire (1174). Ainsi les ‘oubaydi restants, la cinquième colonne,
tentèrent par tous les moyens de déstabiliser Salah ad-Din et de
retrouver le pouvoir mais toutes leurs actions furent vaines grâce à
la Toute Puissance d’Allah Exalté puis à la vigilance de Salah
ad-Din.
La mort de Nour ad-Din Mahmoud et le retour de la
division
Nour ad-Din Mahmoud Zinki décéda à Damas au mois de Ramadan de l’année 569
de l’Hégire et il fut succédé par son fils Malik Salih Isma’il, un
enfant de onze ans. Le fils de son oncle Sayf ad-Din Ghazi II Ibn
Qoutb ad-Din Mawdoud Ibn Zinki, l’émir de Mossoul saisit
l’opportunité en or pour saisir les territoires de Nour ad-Din
Mahmoud et prit Nissibin, Khadour, Harran, Rouha (Edesse), Raqqa et
un certains nombres d’autres villes.
De même la division s’engouffra dans les rangs des différents commandants
de Nour ad-Din Mahmoud et Shams ad-Din ‘Ali Ibn Dayah prit la
forteresse imprenable (mani’a) de Halab, Shams ad-Din Muhammad Ibn
‘Abdel-Malik surnommé Ibn al-Mouqaddam resta à Damas en compagnie de
Malik Salih Isma’il Ibn Nour ad-Din Mahmoud.
L’émir Sa’d ad-Din Kamashtakin surnommé Kamashtakin al-Khadim (l’énuque[1])
réussit à éliminer Ibn ad-Dayah puis saisit le jeune roi Salih
Isma’il qui fit enfermer dans la forteresse de Halab et Shams ad-Din
Ibn al-Mouqaddam, face à ce que la division pouvait engendrer comme
tragédie, n’eut d’autre choix que d’appeler à l’aide Salah ad-Din
al-Ayyoubi pour lui proposer de prendre en charge la Syrie et Damas.
Salah ad-Din saisit l’occasion, laissa son frère al-‘Adil Abi Bakr préfet
sur Misr (l’Egypte) et accompagné de 7 000 cavaliers se rendit à
Damas ou Shams ad-Din Muhammad Ibn ‘Abdel-Malik lui remit le
commandement de la ville. Puis Salah ad-Din prit successivement le
contrôle de Hims, de Hama avant de marcher sur Halab ou il mit le
siège devant l’imprenable ville forteresse. Face au danger qui se
pressait à ses portes, le traitre (khahin pluriel khawana)
Kamashtakin appela à l’aide le Sheikh al-Jabal Sinan Ibn Souleyman
Ibn Mahmoud, le chef des hashashiyine de Syrie pour éliminer Salah
ad-Din et invita aussi le roi croisé de Tripoli Raymond III à ouvrir
un nouveau front pour détourner Salah ad-Din de son but et il
réussit en cela puis que le croisé attaqua aussitôt Hims.
Salah ad-Din leva donc aussitôt le siège et s’élança vers Halab pour
libérer Hims et Raymond III se retira à son approche dans Hisn
al-Akrad, un important fort sur lequel nous reviendrons plusieurs
fois et qui se situe au nord-est de Tarablous (Tripoli).
Comme toute aide à son prix, à la fin de l’an 571 de l’Hégire (1175), le
traitre Kamashtakin fit libérer tous les prisonniers croisés de la
forteresse de Halab et parmi eux se trouvait Reynaud de Châtillon
(al-kont arnat) malédiction d’Allah sur lui, un ennemi enragé de
l’Islam et des Musulmans, d’origine obscure, et un arriviste qui
avait été fait prisonnier au mois de Dzoul Qi’dah de l’année 555 de
l’Hégire (1159) ainsi que Jocelin III qui avait été fait prisonnier
au mois de Ramadan de l’année 559 de l’Hégire (1163).
Au mois de Shawwal de l’année 570 de l’Hégire (1174) eut lieu une bataille
près de Halab entre les forces de Salah ad-Din et les forces Zinki,
unies pour la circonstance, de Mossoul et de Halab qui finit par la
défaite de ces derniers et la signature d’un traité de paix entre
les deux parties. Salah ad-Din put mettre la main sur Ma’arrat
Nou’man, Tall Kafr et prit ainsi le nom de Malik Misr wa Sham, roi
d’Egypte et de Syrie en plus de son titre Malik an-Nassir, le roi
victorieux.
Sayf ad-Din Ghazi II alias Sayf ad-Din Ghazi Ibn Mawdoud, l’émir de
Mossoul, n’approuva pas ce traité (soulh) et contacta le
gouverneur croisé de Tarablous Raymond III et le responsable de Bayt
al-Maqdis à cette époque était al-Malik as-Saghir, Baudouin IV le
Jeune, et convint avec lui d’ouvrir un nouveau front pour occuper
Salah ad-Din puis comme son prédécesseur Kamashtakin, Sayf ad-Din
Ghazi II fit libérer tous les prisonniers croisés de ses prisons.
Salah ad-Din, à cette époque, faisait donc face à trois forces ennemies :
les croisés, les Zinki et les hashashiyoune. C’est le moment que
choisi l’empereur byzantin Manuel Comnène pour joindre la coalition
de ses ennemis et envoya une force navale de 70 vaisseaux à ‘Akka
(Acre) au mois de Joumadah Awwal de l’année 573 de l’Hégire (1177),
pour renforcer les croisés de Bayt al-Maqdis (Jérusalem) qui avaient
projetés ensemble d’attaquer l’Egypte. Egypte qui à l’époque était
le centre islamique le plus puissant et qui le reste jusqu’à nos
jours malgré toutes les tentatives d’invasions et les complots
internationaux qui tentent par tous les moyens de détruire de pays.
Al-Malik an-Nassir Salah ad-Din Youssouf Ibn Ayyoub se rendit alors
aussitôt en Egypte pour faire face aux différents complots et
préparer le pays en conséquence. Il fit bâtir d’immenses
fortifications autour du Caire, la capitale de l’état, ainsi que la
fameuse forteresse de Jabal dont les travaux furent confiés à
Qaraqoush comme nous l’avons déjà mentionné. Il fit aussi fortifier
et agrandir le port (mina) d’Alexandrie (iskandariyah). Puis Salah
ad-Din décida de se consacrer au Jihad contre les croisés en Syrie
et particulièrement les régions adjacentes à Bayt al-Maqdis et il
mena un certain nombre de batailles contre le roi Baudouin IV
jusqu’à que ce dernier demande la signature d’un traité de paix
suite à la pression qui lui était imposée et selon les clauses
proposées par Salah ad-Din. L’accord fut donc entériné et signé avec
la principauté de Jérusalem vers la fin de l’année 575 de l’Hégire
(1179).
Salah ad-Din, libéré de la menace des croisés de Bayt al-Maqdis marcha
alors vers Tarablous et mit la pression sur Raymond III si bien que
ce dernier à son tour demanda la ratification d’un traité de paix
qui lui fut accordé, ce qui permit à Salah ad-Din de retourner en
Egypte. Ainsi, il se protégea du mal de ses ennemis en les poussant
à demander la paix.
Au mois de Mouharram de l’année 576 de l’Hégire (1180), Sayd ad-Din Ghazi
Ibn Mawdoud Ibn Zinki, l’émir de Mossoul, mourut alors qu’il était
âgé de trente ans. Il fut succédé par son frère ‘Izz ad-Din Mas’oud
Ibn Mawdoud. Puis mourut aussi à Halab Malik Salih Isma’il Ibn Nour
ad-Din Mahmoud Ibn Zinki au mois de Rajab de l’année suivante qui
avant sa mort ordonna que la ville soit remise au fils de son oncle
‘Izz ad-Din Mas’oud Ibn Mawdoud qui devint prince de deux
principautés Halab et Mossoul qu’il remit peu après à son frère
‘Imad ad-Din Zinki II. ‘Izz ad-Din Mas’oud resta à Mossoul et son
frère ‘Imad ad-Din partit pour Halab.
Nouvel assaut croisé
Arnat (Reynaud de Chastillon) s’était joint à la seconde croisade de Louis
VII (7) qui s’était soldée en échec comme nous l’avons vu devant les
portes de Damas et ce dernier était revenu en Europe avec l’empereur
allemand. Cependant Arnat, malédiction d’Allah sur lui, resta dans
les terres musulmanes et se maria au mois de Shawwal de l’année 547
de l’Hégire (1152) avec Constance, la veuve de Raymond de Poitiers,
la princesse régente d’Antioche du fait du jeune âge de Bohémond, le
successeur de la couronne.
Ce vil individu était un criminel sanguinaire qui ne respecta jamais ni
paroles et ni traité, ce qui est le commun des mécréants comme Allah
Exalté l’a mentionné dans Son Noble Livre. Il commença son règne par
l’emprisonnement et la torture du patriarche (batriq) d’Antioche qui
était un des plus respectable figure d’Antioche parce qu’il avait
critiqué son mariage. Il vous faut savoir que cet homme était même
exécré par ses compatriotes et l’est toujours depuis si on lit son
histoire.
Après avoir torturé le patriarche, il le fit emprisonner ce qui poussa
Baudouin III, le roi de Bayt al-Maqdis à lui écrire une lettre
menaçante dans laquelle il lui dit : « Si tu ne relâches pas
immédiatement le patriarche et le remet à son rang, je te ferais la
guerre. » Arnat comprit le message et le fit relâcher mais le
patriarche quitta Antioche de peur de la vengeance d’Arnat.
Arnat, quant à lui, fit la guerre à ses voisins arméniens pour plaire à
l’empereur byzantin avant de faire la paix avec les Arméniens et se
retourner avec ces derniers contre Manuel, l’empereur byzantin, pour
ravager les terres de Byzance. Puis, il envoya une flotte prendre
l’ile de Chypre en l’an 551 de l’Hégire (1156), ou ses soldats, et
sur ses ordres, exercèrent les pires ignominies sur la population
civile pourtant chrétienne. Les langues, les nez et les oreilles des
religieux chrétiens furent tranchés[2].
Arnat, malédiction d’Allah sur lui, ne s’arrêta pas là et razzia
al-Jazirah, la bande de terre entre les deux Euphrate bien connue
pour ses richesses, qui faisait partie du dominion de Nour ad-Din
Mahmoud Ibn Zinki, ou il saisit tous les troupeaux et collecta un
immense butin. Cependant sur son chemin de retour, il fut intercepté
par la force de Najm ad-Din Abou Bakr Ibn Daya, le lieutenant de
Nour ad-Din sur Halab, qui détruisit son armée et le captura
prisonnier en l’an 555 de l’Hégire (1159). Il resta emprisonné à
Halab jusqu’à sa
libération par Sa’d ad-Din Kamashtakin à la fin de l’an 572 de
l’Hégire (1176).
Quand ce maudit croisé sortit de prison, il se maria en l’an 578 de
l’Hégire (1182) encore une fois mais pas en vain avec une veuve,
Étiennette de Milly, de Jordanie qui possédait dans ses dominions
Housn Karak et Housn Shawbak, les forts de Karak (qui sera appelé le
Crack des Chevaliers) et de Shawbak, importants forts sur la route
des pèlerins musulmans pour La Mecque mais aussi point d’arrêt sur
la route entre l’Egypte et la Syrie et vice et versa, deux places
donc fortement stratégiques.
Comme nous l’avons mentionné précédemment, il existait entre Salah ad-Din
et le roi croisé de Bayt al-Maqdis un traité de paix mais malgré
cela et le fait que la Jordanie était sous le contrôle de Bayt
al-Maqdis (Jérusalem) et qu’Arnat le maudit était un lieutenant de
Baudouin III, au mois de Mouharram de l’année 577 de l’Hégire
(1181), il se rendit à Taymah dans le désert et qui était surnommée
Dahliz al-Madinah al-Mounawwarah, parce que quiconque y était arrivé
pouvait se rendre à Médine, avec pour but de se rendre à Médine.
Lorsque Faroukh Shah, le fils du frère de Salah ad-Din et son lieutenant
sur Damas, en fut informé, il donna l’assaut sur le fort de Karak et
Arnat revint rapidement sur ses pas pour faire face à la menace et
sur sa route de retour, il tomba sur une caravane de pèlerins de
retour du pèlerinage en route vers Damas qu’il attaqua.
C’est individu était un démon et son véritable but n’était rien d’autre
que d’attaquer le Hijaz, Médine et La Mecque comme cela est connut
par tous et cette même année, il attaqua le port de ‘Aqabah ou
d’Aylah puis Jazirat al-Qal’at ou Jazirat Sour’oun, qui est une
petit île de la Mer Rouge face au port d’al-‘Afdah, et pour la
première fois, des navires croisés sillonnèrent la Mer Rouge où les
croisés organisèrent la piraterie et attaquèrent des navires en
provenance d’Inde, du Yémen, d’Aden et de Jeddah. Les navires
d’Arnat débarquèrent alors sur les côtes du Hijaz à Yanbu’ et se
retrouvèrent à un jour de Médine d’où, ils attaquèrent les caravanes
musulmanes dont les routes lui avaient été montrées par certaines
tribus arabes. Puis, Arnat prit le port stratégique de ‘Aden pour
fermer définitivement le trafic maritime dans la Mer Rouge.
La réponse au moment opportun de Salah ad-Din fut violente et ferme. Il
rassembla une puissante flotte navale et en donna le commandement à
al-Hajib Houssam ad-Din Lou'lou' qui navigua vers le port d’Aylah ou il incendia tous les navires croisés
et fit prisonnier tous ceux qui tombèrent entre ses mains. Puis, il
sillonna la mer rouge, les côtes du Hijaz et de l’Egypte et
détruisit tous les navires croisés qu’il rencontra ce qui poussa les
croisés à abandonner leurs navires et à se réfugier dans les
montagnes ou ils furent rattrapés et capturés au mois de Shawwal de
l’année 578 de l’Hégire (1182).
Houssam ad-Din Lou'lou' envoya alors deux prisonniers croisés à Mina ou ils
furent saignés devant les Musulmans et les Pèlerins afin que
l’information se répandent parmi eux, que les caravanes puissent
reprendre leur route confiantes, pour leur montrer que les terres
sacrées étaient toujours aux mains des Musulmans et que l’état
veillait à leur sécurité.
Les prisonniers furent envoyés en Egypte dans les prisons du Caire et
d’Alexandrie ou ils furent tous exécutés pour leurs crimes contre
les populations civiles.
[1]
Un grand nombre d’énuques furent introduit dans le
gouvernement des Abbassides. Nous avons parlé de ces hommes
mais je n’ai pas mentionné qu’ils étaient des énuques pour
la bonne raison que cela est sans intérêt. Cette note est
destinée à ceux qui connaissent l’histoire et qui aurait pu
se poser la question sur l’absence de leurs mentions.
[2]
Extrait de wikipedia.fr : « Prétextant le refus du basileus
Manuel Ier Comnène de lui payer une somme due pour services
militaires contre le prince Thoros II d’Arménie, il décide
de lancer un raid contre Chypre, qui était alors un thème
byzantin. Il s’allie avec son ennemi de la veille Thoros et
débarque à Chypre au printemps 1155, défait sans difficultés
la garnison byzantine, puis ravage systématiquement l’île :
les champs cultivés sont brûlés, les troupeaux massacrés,
les églises, les palais et les couvents pillés et incendiés,
les femmes violées, les vieillards et les enfants ont la
gorge tranchée, les hommes riches sont emmenés en otage et
les pauvres décapités. Avant de quitter l’île avec son
butin, Renaud fait rassembler tous les prêtres et les moines
grecs et leur fait couper le nez avant de les envoyer à
Constantinople. Même en cette époque où la piraterie contre
Byzance est chose ordinaire, la violence de cette razzia
indigne tous les chroniqueurs.
Très vite, les exactions de Renaud
le rendront odieux à ses voisins Aleppins, aux Byzantins et
à ses propres sujets. » Fin ce citation.
Marteau de guerre habiturelement utilisé pour porter en coup fatal en percant les casques |